Héloïse, Stefano, les lutins et le Père Noël

Bonjour toi 😉

Pourquoi ne pas terminer le mois de novembre avec une histoire d’Héloïse et Stefano. Je t’ai déjà parlé de ces personnages dont je n’ai rien publié ici 😁 mais ils existent bel et bien. Va donc voir ici

Comme c’est le jour des enfants et que demain c’est le 1er décembre et le début de mon calendrier pourquoi ne pas commencer avec le rêve d’Héloïse ?

Quand Héloïse ouvrit les yeux, elle fut surprise de se retrouver dans son lit. Elle se rappelait qu’elle avait eu froid parce qu’elle avait fait du chien de traineau.

Sérieux ? Il fallait qu’elle raconte ça à Stefano, même s’il se moquait d’elle, il l’écouterait sans broncher.

Elle enfila ses pantoufles, un pull au-dessus de son pyjama et descendit l’escalier. Personne ! Tant mieux ! Elle remonta dans sa chambre et s’habilla en vitesse : Tee-shirt rouge sweat assorti, jupe en jeans et leggins noirs.

Elle brossa ses cheveux parce que maman Charlie ne rigolait pas avec ça et repartit à la course.

— Combien de fois t’ai-je dit de ne pas courir  !

Papa Joe se servait un café dans la cuisine. Elle ne l’avait pas vu. Il s’approcha pour l’embrasser.

— Bien dormi ?

Elle répondit à son baiser et demanda aussitôt où était Stefano.

Papa Joe lui fit signe que son fils était attablé sous la véranda, plongé dans un bouquin.

Elle s’approcha de lui en faisant attention de ne pas le déranger, mais le petit garçon leva la tête et lui sourit.

— Enfin tu es debout ?

Elle murmura à son oreille :

— J’ai fait un rêve merveilleux. J’étais au pays du père Noël. Tu veux que je te raconte ?

Stefano lâcha son livre et écouta. Héloïse se cala contre lui et de sa voix cristalline commença :

J’avais des frissons alors je me suis réveillée pour me couvrir. En fait, j’étais dans une forêt et il y avait de la neige. Un petit bonhomme tout habillé en vert avec un bonnet à grelot rouge s’est approché de moi.

— Tu es venue pour l’embauche ? D’habitude il n’y a pas de fille, mais comme il manque du monde en ce moment, je ne pense pas que le patron fasse le difficile.

Je ne comprenais rien à ce qu’il me racontait et je ne savais pas de quoi il parlait. Il s’en rendit compte parce qu’il me trouva bien petite. Pourtant, il dit :

— Tu n’es pas un lutin toi !

Je n’osais pas répondre et me mis à trembler. Du coup, il tapa dans ses mains et un traîneau tiré par quatre grands chiens apparut. Le lutin me fit grimper dedans et m’emmitoufla dans la couverture qu’il y avait. Il enfonça un bonnet sur ma tête comme le sien et donna un ordre aux animaux.

Ils démarrèrent aussitôt et moi j’étais bien au chaud et je regardais le paysage magnifique. Ils se sont arrêtés devant une grande maison tout illuminée. Je te garantis qu’il y avait du bruit et du monde à l’intérieur. Je suis descendue et j’ai collé mon nez à la fenêtre. Imagine un peu ! Il y avait plein de lutins qui fabriquaient des cadeaux.

— Au lieu de faire ta curieuse, tu ferais mieux de rentrer avant de tomber malade. Je ne sais pas si tu as compris qu’il faisait -20° ici.

Il faisait rudement chaud dans la pièce et ça sentait trop bon, comme une odeur de bonbons et de chocolats. C’était magique !

— Surtout, ne fais pas de bruit, le patron dort encore. Il se repose.

J’ai failli rigoler parce que du bruit, il y en avait plein. Je crois que le lutin avait compris, il me dit à l’oreille.

— Si tu parles, le patron saura que tu n’es pas un lutin. Nous n’avons pas le même langage que toi.

— Mais je comprends ce que tu dis.

— Oui parce que je suis le chef et que mon rôle est de surveiller ce qu’il se passe à l’extérieur et je parle toutes les langues. Je t’ai entendue arriver. Suis-moi, regarde et ne touche à rien.

Tu ne peux pas savoir Stefano comme c’était beau de voir tous ces petits bonhommes se dépêchaient pour fabriquer et emballer tous les cadeaux qui allaient être distribués.

— Tu as vu le mien ? l’’interrompt son petit compagnon.

Héloïse ouvrit de grands yeux horrifiés et répondit très sérieusement.

— Mais je n’ai pas le droit de te le dire voyons ! Je continue.

Il y avait des poupées, des ours en peluche, des camions, des voitures, des jeux de société, des ordinateurs, des déguisements, des livres de coloriage, c’était magnifique.

J’ai même vu la fabrique de chocolats et de biscuits de Noël. Et c’est là que tout s’est gâté.

— Je parie que gourmande comme tu l’es, tu as voulu goûter.

Héloïse baissa les yeux et reprit son histoire.

Je n’avais même pas encore trempé un doigt dans le chocolat qu’une grosse voix a crié :

— Qui va là ? Qui es-tu ?

Et là, devine qui est arrivé devant moi ?

Stefano soupire :

— Le père Noël évidemment.

Il était un peu comme on le voit dans les livres ou dans les magasins, mais c’était pas pareil. J’ai compris tout de suite que c’était le vrai. Sa barbe est toute blanche et toute douce, il a des petites lunettes rondes sur le nez, tu sais comme celles que met Papa Joe quand il doit lire et qu’il dit qu’il voit sans, mais qu’il les met quand même. Il a des petits yeux qui sourient, il est vieux ça c’est sûr, mais il est tout gentil. Alors il m’a demandé qui j’étais. J’ai répondu que j’étais Héloïse. Il s’est mis à rire. Il n’avait pas l’air trop bien réveillé, il n’avait même pas de chaussures.

— Tu crois vraiment que je vais me rappeler de toi ?

Le lutin chef s’est alors approché de lui et lui a dit quelque chose à l’oreille et lui a tendu une liste.

— Ah je vois. C’est toi qui as demandé que Papa Joe devienne ton papa et que ta maman soit toujours heureuse avec lui.

— Sérieux ? Tu as demandé ça au père Noël ? Je pensais que tu voulais le poney qui vient de naître chez Mathurin.

— Je sais bien que c’est pas possible donc je veux ça.

— Et que t’a-t-il répondu ?

— Tu vois que tu y crois toi aussi ? Pourtant tu te moquais de moi…

— Continue ton histoire va !

Le père Noël m’a dit qu’il fallait que j’y pense très fort et que peut-être ça pourrait se réaliser, mais que ça ne dépendait pas tout de lui. Il a ajouté aussi que comme j’avais été sage…

Et je me suis réveillée.

© Isabelle-Marie d’Angèle (30 novembre 2022).

Alors la suite… évidemment, il faudra attendre Noël …😉

À très vite…

Le foot et moi ou moi et le foot

Bonjour toi 😉

Je ne vais rien t’apprendre, il n’y a que du football à la télé. Exit, les feuilletons, les films et toutes les émissions habituelles, il n’y en a que pour le ballon rond.

– Ça n’arrive que tous les 4 ans, roumèguent fils et mari, je pense que tu vas pouvoir survivre pendant 1 mois.

Évidemment que je vais survivre. Tu vas me dire que je pourrais tout à fait aller regarder d’autres programmes sur des plateformes payantes dont les abonnements sont payés, soit par moi, soit par mon fils. C’est sans compter la flemme, comme on dit dans le Sud, pour aller me connecter, trouver le mot de passe, chercher une série, etc…

Donc, je regarde le foot, distraite par mon téléphone, mon jeu ou les messages. Et puis je commente et ça donne ça, s’entend bien sûr avec une préférence pour la France où je gère un peu quand même 😁. Je te balance en vrac mes réactions sur les différents matchs et ne me demande pas de qui il s’agissait, à part le nôtre, les autres bah… tu as compris !

– Je n’aime pas la tenue du goal (Hugo Lloris) violette, d’habitude il n’est pas en jaune ? Ah, mais c’est parce que les autres sont en jaune. (Tu remarqueras que je me fais les demandes et les réponses toute seule). N’empêche, le violet, c’est la couleur du deuil, ça va leur porter la poisse.

Réaction très vive

– Ah, mais tais-toi ! Et puis pourquoi ce serait la couleur du deuil ?

– Les chrysanthèmes à grosse tête sont souvent violet et je ne les aime pas. Il y en plein les cimetières, c’est pour ça que je les choisis plutôt orange ou rouge moi !

– On s’en fout !

Et paf but ! 1 à 1

– Tu ne pouvais pas te taire, c’est de ta faute, fulmine mon fils.

J’imagine les joueurs en colère non, mais qui a dit que le violet allait nous porter la poisse, réclamation : Je serais ravie qu’ils pensent à moi, mais quand même à ce moment clé du match, ils ont autre chose à penser qu’à cette phrase dite par moi 🤣. Je ris in petto en les imaginant à nouveau s’agglutiner autour de l’arbitre pour dire que ce n’est pas de leur faute s’ils ont pris un but. (je te jure quand mon imagination se met en branle, c’est la cata 🤐).

Je me tais et reprends mon jeu tout en surveillant le match.

– J’aime bien leurs chaussettes rouges. Tu as vu comme elles montent bien haut ?

Je ne peux pas me taire ? Je ris en découvrant les regards furibonds de monsieur et fils.

– Pour ce que j’en dis après tout ! D’accord je me tais.

– Hors-jeu ! crie monsieur.

– C’est quoi hors-jeu ! (moi, mais t’avais compris)

– Je te l’ai déjà expliqué, l’arbitre va demander la Visio.

J’entends les journalistes dire que c’est à l’arbitre de décider. Il faut évidemment que je m’en mêle 😉

– Bah s’il y a hors-jeu, l’arbitre va dire qu’il y a hors-jeu et voilà. Il n’y a pas grand-chose à décider.

– Oui bon, t’y comprends rien de toute façon.

But refusé.

– Ben voilà, c’est normal, dis-je en reprenant mon téléphone.

Regards appuyés et soupirs de mes hommes.

– Ben quoi c’est pas vrai ? Vous êtes pour qui à la fin ?

Je suis scotchée par la réponse :

– N’importe !

(Il ne s’agissait pas de la France, tu as deviné).

– Et tout ce pataquès pour ça, il y a hors-jeu, il y a hors-jeu ! répétais-je.

J’aurai mieux fait de me taire, je crois !

🤣🤣 🤣

– Mais quelqu’un pourrait-il m’expliquer ce que c’est quand même ? Parce que montrer qu’il y a juste une épaule qui était là dans la surface de réparation et qu’elle n’aurait pas dû y être, c’est un peu léger.

– Tu es irrécupérable maman !

🤣🤣 🤣

© Isabelle-marie d’Angèle (29 novembre 2022)

À très vite…

Lundi de bonne humeur

Bonjour toi 😉

Tu le sais maintenant que je n’aime pas le lundi 🙄 et va savoir pourquoi 😏. Donc, comme je n’aime pas le lundi, je vais bavarder avec toi et faire en sorte qu’il soit comme un autre jour.

Il pleut ! ça n’arrange pas mes affaires ☂🌧surtout quand je regarde par la fenêtre en face de moi. Que vais-je pouvoir raconter pour que cette ambiance tristounette change de bord 🤔.

Ouais, je répète c’est lundi et j’ai la patate 😏 bof !

Même pas vrai 😁 et en plus, c’est un peu comme si j’étais toujours en vacances 🤐 mais chut !

Heu … après tout pourquoi pas ! Je me vois bien te souhaiter un bon week-end, imagine un peu ta tête, tu vas penser illico, non mais elle a fumé la moquette ou quoi ! ou si tu es beaucoup plus diplomate excuse-moi mais tu vas bien ? 😁

C’est vrai ça ! au pire 🤣

Bref ! Nous sommes lundi, ça tu l’as compris ! mais nous sommes aussi surtout le 28 novembre et dans … attends je compte 29, 30 …2 jours, nous sommes le 1er décembre. Et qui dit 1er décembre, dit calendrier de l’Avent.

Et tu sais quoi ? Je t’en ai préparé un que je trouve super joli !… Si c’est vrai qu’il est beau ! Chaque jour du mois de décembre, tu pourras le découvrir ! Regarde, j’ai déjà les mugs 💖.

De plus, je vais pouvoir écouter les chansons de Noël que je pourrai te partager. D’ailleurs, pendant le mois de décembre, note bien que tu vas passer en mode Noël.

Alors, elle n’est pas belle la vie ? Il pleut, il fait pas chaud, c’est lundi, mais c’est bientôt décembre 💖.

Bon lundi et tu sais quoi ? J’ai la patate 💖🤣 tu vois que ça marche !

À très vite…

Samedi Chansons

Bonjour toi 😉

Juke box s’il-te-plait 😉

Joli choix, j’aime toujours autant sa voix. J’ai nommé Monsieur Eddy.

La dernière séance – Eddy Mitchell

La lumièr’ revient déjà
Et le film est terminé
Je réveille mon voisin
Il dort comme un nouveau-né
Je relèv’ mon strapontin
J’ai une envie de bailler
C’était la dernièr’ séquence
C’était la dernièr’ séance
Et le rideau sur l’écran est tombé

La photo sur le mot fin
Peut fair’ sourire ou pleurer
Mais je connais le destin
D’un cinéma de quartier
Il finira en garage
En building supermarché
Il n’a plus aucune chance
C’était sa dernièr’ séance
Et le rideau sur l’écran est tombé

Bye bye les héros que j’aimais
L’entracte est terminé
Bye bye rendez-vous à jamais
Mes chocolats glacés, glacés

J’allais rue des Solitaires
À l’école de mon quartier
À 5 heures j’étais sorti
Mon père venait me chercher
On voyait Gary Cooper
Qui défendait l’opprimé
C’était vraiment bien l’enfance
Mais c’est la dernière séquence
Et le rideau sur l’écran est tombé

Bye bye les filles qui tremblaient
Pour les jeunes premiers
Bye bye rendez-vous à jamais
Mes chocolats glacés, glacés

La lumière s’éteint déjà
La salle est vide à pleurer
Mon voisin détend ses bras
Il s’en va boire un café
Un vieux pleure dans un coin
Son cinéma est fermé
C’était la dernièr’ séquence
C’était sa dernièr’ séance
Et le rideau sur l’écran est tombé

J’ai le choix dans tous ses tubes 😊. Je fouille et je trouve ça 😊 la classe ! J’en ai des frissons en écoutant.

Ici, je suis en admiration devant les pianistes, les musiciens et … Pascal Obispo 😉

Et celle-ci 💖

Et celle-ci 💖

Je termine avec les trois vieilles canailles 💖💖 Johnny, Eddy et Jacques. Séquence nostalgique peut-être mais ça fait tellement du bien de les revoir tous les trois. Avoue que tu chantes toute la musique que j’aime , elle vient de là, elle vient du blues.

Bon samedi en musique 🎶🎶

À très vite…

Chapeau !

Bonjour toi 😉

Vive Sainte Catherine !😊

Le dicton bien connu est À la Sainte Catherine, tout bois prend racine mais c’est aussi l’expression coiffer Sainte Catherine qui s’adresse à toutes les jeunes femmes de 25 ans qui sont toujours célibataires.

Comme je suis fan de chapeaux, même si ce n’est plus la mode comme autrefois, je te partage mon florilège de chapeaux. Il n’y a pas à dire, c’était classe quand même ! Bon d’accord, si tu es à un spectacle et que tu as ça devant toi, tu ne vas pas voir grand chose 😂.

J’avoue ce n’est pas terrible 😂

Voyage dans le temps … À notre époque, tu nous vois comme ça dans le métro ? 😂. D’accord, imaginons nous à une soirée printanière 😉.

Beaucoup plus actuel

Pour prendre le café en terrasse (aujourd’hui il pleut mais on fait comme si 😉)

Et si nous regardions un peu du côté des actrices 😊 un peu de glamour ça fait toujours plaisir.

Ici Vivien Leigh dans Autant on emporte le vent , inoubliable Scarlett O’Hara.

Sissi impératrice interprétée par Romy Schneider

En version western ? Jane Seymour dans le docteur Quinn

Version Disney Mary Poppins, Julie Andrews

Le style Brigitte Bardot, ici dans Viva Maria (1965)

Elle savait parfaitement le porter 😉

Le train sifflera trois fois avec Grace Kelly

Audrey Hepburn dans My Fair Lady

Greta Garbo dans Mata Hari

Meryl Streep dans Out of Africa

Julia Roberts dans Pretty Woman

Penelope Cruz et Salma Hayek dans Bandidas

Dowtown Abbey avec dans le rôle de Violet Crowley Maggie Smith

Isabelle Adjani dans Diane de Poitiers

Catherine Deneuve dans les demoiselles de Rochefort

Bonne fête à toutes les Catherine et n’hésite pas en commentaires à partager d’autres chapeaux 😉.

À très vite…

Haïku du jour

Bonjour toi 😉

Ne sont-ils pas jolis ces arbres entrelacés ? Je les ai capturés et les libèrent ici. Ils m’ont inspiré cet haïku. Peut-être sont-ils Philémon et Baucis ?

Te rappelles-tu cette légende de la mythologie grecque ? Philémon et Baucis vivaient chichement dans une chaumière. Pas besoin d’être riche pour être heureux. Un jour, deux vagabonds frappèrent à leur porte. Heureux de recevoir de la visite, ils les accueillirent avec chaleur et firent tout pour qu’ils soient bien reçus.

Ces deux vagabonds étaient Zeus et son fils Hermès. Ils réalisèrent alors les vœux des deux vieillards, qu’ils ne soient jamais séparés et transformés en arbre à leur mort.

Deux arbres enlacés
Tels Philémon et Baucis
Amour éternel


À très vite…

Blagues du mercredi

Bonjour toi 😉

C’est mercredi, jour des enfants et pourquoi pas faire des jeux de mots ? J’ai trouvé ça 😂

Connais tu tous les pluriels des mots ?

Un flagrant – Des lits
Un cas – Des colles
Un évier – Des bouchers
Un mur – Des crépis

Une moue – Des goûters
Un propos – Des placés
Un sirop – Des râbles
Un drogué – Des foncés
Un fâcheux – Des agréments

À très vite…

Oups !

Bonjour toi 😉

Non mais comment est-ce possible d’avoir oublié la Sainte Cécile, patronne des musiciens, fêtée le 22 novembre ? 🙄😏

Comment est-ce possible moi la fan de musique ? Celle qui en écoute tous les jours, qui écrit avec elle, qui se tient à l’affût des nouveautés, qui se laisse bercer par elle ?

Pour me faire pardonner cet oubli, pourquoi ne ferais-je pas un petit À la…

À la Sainte Cécile
ne bouge pas d’un cil
À la Sainte Cécile
joue du piano sur ton île
À la Sainte Cécile
tout devient facile
À la Sainte Cécile
fuis les imbéciles
À la Sainte Cécile la musique
emplit ton domicile
À très vite…

Journal de Marie-Sophie

Bonjour toi 😉

S’il y a bien quelque chose que Marie-Sophie déteste, c’est bien la trahison et le mensonge 🙄.

Je ne voulais pas ouvrir les yeux. J’étais bien dans mon cocon. Je savais que dès que je bougerais, les questions fuseraient de toute part et je n’avais ni l’envie ni la force d’y répondre. Tout allait recommencer, la boule au ventre, la peur de sortir et de parler à mes amis. Je n’avais plus le courage. Pourquoi Saverio était-il passé par là ?

Parce que ce n’était pas ton heure ! Tu as encore tellement de choses à vivre.

Je ne pouvais plus retenir mes larmes. C’était la voix de maman que j’entendais. Je serrai les yeux, peut-être allais-je l’apercevoir ? Je la cherchais désespérément, mais la voix s’était tue et je ne vis personne. Mes paupières se relevèrent lentement. J’étais dans ma chambre. Tournée vers la fenêtre, je reconnus aussitôt l’érable pourpre dont les feuilles balayaient la vitre. Je compris aussi que j’étais seule, mais j’entendais des chuchotements en bas. Soudain, un léger bruit me fit tourner la tête vers la porte. Enzo me regardait. Il n’osait pas entrer. Il me fit un petit signe de la main, je lui fis aussitôt chut en mettant mon doigt sur mes lèvres puis l’invitais à me rejoindre. Il n’hésita pas et s’assit sur mon lit.

— Tu m’as fait peur marraine, tu sais bien que l’eau est froide en ce moment, tu allais tomber malade.

Il chuchotait. Mélusine avait certainement édulcoré la situation. Pour lui, j’avais juste eu envie de prendre un bain.

— Tu as raison, je suis un peu bête parfois.

Je parlais doucement. Il se blottit contre moi.

— Dis… heureusement que le chien de Saverio t’a vue, j’aurais été trop triste si…

Bravache, il essuya en douce une larme.

— Tu sais, Morgan depuis trois jours, il ne mange plus et ne dort plus.

Surprise, je l’interrogeai :

— Trois jours ? Ça fait si longtemps que je dors comme une marmotte ?

— Oui même que parrain et lui se relayaient à côté de toi pour te surveiller. Le médecin est passé, mais il a dit qu’il fallait te laisser te reposer. Ils n’ont pas voulu que tu ailles à l’hôpital. Gabriel était très inquiet et pas d’accord, mais ils disaient que c’était de sa faute tout ça. Morgan l’a même fichu à la porte et s’est mis en colère contre maman. C’est parrain qui a réussi à le calmer. Il est bien mon parrain, je suis allé dormir avec lui dans sa chambre quand il ne te surveillait pas. Maman était trop triste, je ne l’ai jamais vue comme ça. Quand t’es pas là marraine, rien n’est pareil. C’est ce que parrain n’arrêtait pas de répéter à Mélusine. Il s’est fâché aussi contre elle. J’ai voulu prendre sa défense, mais il m’a pris dans ses bras et m’a dit que c’était des histoires de grande personne. Du coup, Morgan m’a emmené et c’est François qui m’a gardé avec Héloïse.

Il se tut, Morgan venait d’entrer dans ma chambre. Lorsqu’il réalisa que j’étais réveillée, un sourire éclaira aussitôt son visage, mais il n’atteignit pas ses yeux. Il avait mauvaise mine, je ne l’avais jamais vu ainsi.

Je lui tendis les bras, il s’y blottit. Enzo toujours contre moi ne bougeait pas. Du coup, je les entourai tous les deux et les serrai contre moi.

— Je te demande pardon ! murmura Morgan à mon oreille.

Pourquoi s’excusait-il ? Ce serait plutôt à moi de le faire, mais je le sentis sangloter contre moi. Puis il se releva et saisit son portable.

— Je reviens, j’ai promis d’appeler Archibald dès que tu serais réveillée, Mélusine tient la boulangerie, il la préviendra et j’imagine qu’il va rappliquer aussitôt.

Il se tourna vers Enzo et lui demanda de rester avec moi.

— Tu veux boire quelque chose ? Manger un gâteau ?

Il avait dû recevoir des consignes et il prenait son rôle très au sérieux. Je repoussai la couette et découvris que j’étais en pyjama. Je ne me souvenais pas l’avoir enfilé.

Je posais délicatement les pieds par terre lorsque Morgan réapparut.

— Je vais t’aider.

Il attrapa ma main et je me levai. Un léger vertige me saisit, mais il ne dura pas. Je me blottis dans ses bras.

— J’ai prévenu aussi le médecin, enfin… Gabriel.

Il avait hésité sur le prénom, mais il me regarda dans les yeux.

— À moins que tu ne veuilles pas qu’il s’occupe de toi.

Je secouai la tête, rien n’avait d’importance. J’entendis une cavalcade dans l’escalier et Archibald déboula dans la chambre. Lui aussi avait mauvaise mine. Morgan se détacha de moi pour lui laisser la place.

— Tu m’as fait tellement peur MarieSophe !

Lui aussi essuya furtivement une larme.

— Pleure pas parrain, elle va bien marraine. Elle a fait un sacré gros dodo. Tu viens avec nous ?

Morgan me passa un pull par-dessus la tête pour que je ne prenne pas froid et tenue par lui d’un côté et par Archibald de l’autre, je descendis l’escalier.

Charles avait dû aussi être prévenu, il arrivait accompagné de Célestine. Aucun ne me posa de questions, mais je sentis que Pépé Charles avait eu du chagrin, ses yeux étaient rougis. Morgan mit en route la cafetière, Archibald avait amené du pain frais et une brioche. La vie semblait reprendre son cours.

Et Gabriel entra à son tour, il me regarda et je compris en un éclair. Ces yeux-là, je venais de les croiser il y a quelques minutes, c’était ceux d’Enzo. Comment mon amie avait-elle pu me cacher ça ? Je n’arrivais pas à réfléchir et calculer quand elle avait couché avec Gabriel, alors qu’elle savait que j’en pinçais pour lui. Enzo était-il au courant ? Et Archi ? C’est ce qui expliquerait peut-être sa colère contre Mélusine.

Perdue dans mes pensées, je n’avais pas dû entendre la question que me posait Gabriel, car il se pencha vers moi et déjà il me prenait mon pouls.

— Comment te sens-tu ? Te souviens-tu quelle année nous sommes ? Comment t’appelles-tu ?

Ah si j’avais pu tout oublier…

— Je m’appelle Marie-Sophie et toi tu t’appelles Gabriel.

Je me tournai vers Morgan.

— Lui c’est mon amour et lui, je désignai Archibald, mon meilleur ami, et puis, là c’est Charles et Célestine.

Rassuré Gabriel me lâcha. Qu’est-ce que j’avais mal ! Y avait-il un remède pour calmer ce sentiment de trahison que je ressentais ? Les questions tournaient en boucle et les souvenirs affluèrent. C’est quand j’étais revenue du Pays basque que j’avais découvert qu’elle était enceinte. Elle avait donc profité de mon absence. Je me rappelais aussi que lors de mon déménagement, les lèvres de Gabriel s’étaient égarées sur les miennes. Je n’avais alors pas fait encore mon choix à ce moment-là. Apparemment, pour lui et Mélusine c’était consommé. Et puis les paroles de Mélusine s’imprimèrent dans mon esprit, elle ne voulait pas d’homme. Elle répétait qu’elle avait fait son bébé toute seule.

Morgan s’approcha de moi.

— Cesse de te poser des questions, tu auras les réponses rapidement. Mélusine a promis.

Comme toujours, il avait compris, mais moi je me demandais s’il était au courant et depuis combien de temps. Même à lui, je ne pouvais pas faire confiance ? J’avais horreur d’être tenue à l’écart sous le prétexte qu’il faille me protéger. Et qu’avait-elle promis Mélusine ? Me dire la vérité ou encore m’édulcorer l’histoire ? Tout ça tourne dans ma tête et l’envie de repartir me coucher, m’endormir et ne plus me réveiller revint me titiller.

— Viens avec moi !

Archibald m’attira vers lui et sans demander l’avis de qui que ce soit, il m’entraîna à l’extérieur. Il me fit grimper dans son Foodtruck et démarra. Je savais que lui ne me trahirait pas, jamais.

© Isabelle-Marie d’Angèle (22 novembre 2022).

À très vite…