Jeudi Poésie

Bonjour toi 😉

Je partage avec toi un poème de Félix Arvers (1806-1850) poète et dramaturge français. Un poème écrit comme une histoire.

Ce qui peut arriver à tout le monde – Félix Arvers (Mes heures perdues -1833)

I

J'ai toujours voulu voir du pays, et la vie
Que mène un voyageur m'a toujours fait envie.
Je me suis dit cent fois qu'un demi-siècle entier
Dans le même logis, dans le même quartier ;
Que dix ans de travail, dix ans de patience
A lire les docteurs et creuser leur science,
Ne valent pas six mois par voie et par chemin,
Six mois de vie errante, un bâton à la main.
— Eh bien ! me voici prêt, ma valise est remplie ;
Où vais-je ! — En Italie. — Ah, fi donc ! l'Italie !
Voyage de badauds, de beaux fils à gants blancs.
Qui vont là par ennui, par ton, comme à Coblentz,
En poste, au grand galop, traversant Rome entière,
Et regardent ton ciel, Naples, par la portière.
— Mais ce que je veux, moi, voir avant de mourir,
Où je veux à souhait rêver, chanter, courir.
C'est l'Espagne, ô mon cœur ! c'est l'hôtesse des Maures,
Avec ses orangers et ses frais sycomores,
Ses fleuves, ses rochers à pic, et ses sentiers
Où s'entendent, la nuit, les chants des muletiers ;
L'Espagne d'autrefois, seul débris qui surnage
Du colosse englouti qui fut le moyen âge ;
L'Espagne et ses couvents, et ses vieilles cités
Toutes ceintes de murs que l'âge a respectés ;
Madrid. Léon, Burgos, Grenade et cette ville
Si belle, qu'il n'en est qu'une au monde. Séville !
La ville des amants, la ville des jaloux,
Fière du beau printemps de son ciel andalou,
Qui, sous ses longs arceaux de blanches colonnades,
S'endort comme une vierge, au bruit des sérénades.
Jusqu'à tant que pour moi le jour se soit levé
Où je pourrai te voir et baiser ton pavé,
Séville ! c'est au sein de cette autre patrie
Que je veux, mes amis, mettre, ma rêverie ;
C'est là que j'enverrai mon âme et chercherai
De doux récits d'amour que je vous redirai.

II

A Séville autrefois (pour la date il n'importe),
Près du Guadalquivir, la chronique rapporte
Qu'une dame vivait, qui passait saintement
Ses jours dans la prière et le recueillement :
Ses charmes avaient su captiver la tendresse
De l'alcade, et c'était, comme on dit, sa maîtresse ;
Ce qui n'empêchait pas que son nom fût cité
Comme un exemple à tous d'austère piété.
Car elle méditait souvent les évangiles,
Jeûnait exactement quatre-temps et vigiles.
Communiait à Pâque, et croyait fermement
Que c'est péché mortel d'avoir plus d'un amant
A la fois. Ainsi donc, en personne discrète.
Elle vivait au fond d'une obscure retraite,
Toute seule et n'ayant de gens dans sa maison
Qu'une duègne au-delà de l'arrière-saison,
Qu'on disait avoir eu, quand elle était jolie.
Ses erreurs de jeunesse, et ses jours de folie.
Voyant venir les ans, et les amans partir,
En femme raisonnable elle avait cru sentir
Qu'en son âme, un beau jour, était soudain venue
Une vocation jusqu'alors inconnue ;
Au monde, qui fuyait, elle avait dit adieu,
Et pour ses vieux péchés s'était vouée à Dieu.

Une fois, au milieu d'une de ces soirées
Que prodigue le ciel à ces douces contrées,
Le bras nonchalamment jeté sur son chevet,
Paquita (c'est le nom de la dame) rêvait :
Son œil s'était voilé, silencieux et triste ;
Et tout près d'elle, au pied du lit, sa camériste
Disait dévotement, un rosaire à la main,
Ses prières du soir dans le rite romain.
Voici que dans la rue, au pied de la fenêtre,
Un bruit se fit entendre ; elle crut reconnaître
Un pas d'homme, prêta l'oreille ; en ce moment
Une voix s'éleva qui chantait doucement :

« Merveille de l'Andalousie.
Étoile qu'un ange a choisie
Entre celles du firmament,
Ne me fuis pas ainsi ; demeure,
Si tu ne veux pas que je meure
De désespoir, en te nommant !

J'ai visité les Asturies,
Aguilar aux plaines fleuries,
Tordesillas aux vieux manoirs :
J'ai parcouru les deux Castilles.
Et j'ai bien vu sous les mantilles
De grands yeux et des sourcils noirs :

Mais, ô lumière de ma vie,
Dans Barcelone ou Ségovie,
Dans Gérone au ciel embaumé,
Dans la Navarre ou la Galice,
Je n'ai rien vu qui ne pâlisse
Devant les yeux qui m’ont charmé ! »

Quand la nuit est bien noire, et que toute la terre,
Comme de son manteau, se voile de mystère,
Vous est-il arrivé parfois, tout en rêvant,
D'ouïr des sons lointains apportés par le vent ?
Comme alors la musique est plus douce ! Il vous semble
Que le ciel a des voix qui se parlent ensemble,
Et que ce sont les saints qui commencent en chœur
Des chants qu'une autre voix achève dans le cœur.
— A ces sons imprévus, tout émue et saisie,
La dame osa lever un coin de jalousie
Avec précaution, et juste pour pouvoir
Découvrir qui c'était, mais sans se laisser voir.
En ce moment la lune éclatante et sereine
Parut au front des cieux comme une souveraine ;
A ses pâles rayons un regard avait lui,
Elle le reconnut, et dit : « C'est encor lui ! »
C'était don Gabriel, que par toute la ville
On disait le plus beau cavalier de Séville ;
Bien fait, de belle taille et de bonne façon ;
Intrépide écuyer et ferme sur l'arçon,
Guidant son andalou avec grâce et souplesse,
Et de plus gentilhomme et de haute noblesse ;
Ce que sachant très bien, et comme, en s'en allant,
Son bonhomme de père avait eu le talent
De lui laisser comptant ce qu'il faut de richesses
Pour payer la vertu de plus de cent duchesses,
Il allait tête haute, en homme intelligent
Du prix de la noblesse unie avec l'argent.
Mais quand le temps d'aimer, car enfin, quoi qu'on dit,
Il faut tous en passer par cette maladie,
Qui plus tôt, qui plus tard ; quand ce temps fut venu,
Et qu'un trouble arriva jusqu'alors inconnu,
Soudain il devint sombre : au fond de sa pensée
Une image de femme un jour était passée ;
Il la cherchait partout. Seul, il venait s'asseoir
Sous les arbres touffus d'Alameda, le soir.
A cette heure d'amour où la terre embrasée
Voit son sein rafraîchir sous des pleurs de rosée.
Un jour qu'il était là, triste, allant sans savoir
Où se portaient ses pas, et regardant sans voir,
Une femme passa : vision imprévue.
Qu'il reconnut soudain sans l'avoir jamais vue !
C'était la Paquita : c'était elle ! elle avait
Ces yeux qu'il lui voyait, la nuit, quand il rêvait.
Le souris, la démarche et la taille inclinée
De l'apparition qu'il avait devinée.
Il est de ces moments qui décident des jours
D'un homme ! Depuis lors il la suivait toujours,
Partout, et c'était lui dont la voix douce et tendre
Avait trouvé les chants qu'elle venait d'entendre.

III

Comment don Gabriel se fit aimer, comment
Il entra dans ce cœur tout plein d'un autre amant,
Je n'en parlerai pas, lecteur, ne sachant guère,
Depuis qu'on fait l'amour, de chose plus vulgaire ;
Donc, je vous en fais grâce, et dirai seulement,
Pour vous faire arriver plus vite au dénouement.
Que la dame à son tour. — car il n'est pas possible
Que femme à tant d'amour garde une âme insensible,
— Après avoir en vain rappelé sa vertu.
Avoir prié longtemps, et longtemps combattu.
N'y pouvant plus tenir, sans doute, et dominée
Par ce pouvoir secret qu'on nomme destinée,
Ne se contraignit plus, et cessa d'écouter
Un reste de remords qui voulait l'arrêter :
Si bien qu'un beau matin, au détour d'une allée,
Gabriel vit venir une duègne voilée,
D'un air mystérieux l'aborder en chemin,
Regarder autour d'elle, et lui prendre la main
En disant : « Une sage et discrète personne,
Que l'on ne peut nommer ici, mais qu'on soupçonne
Vous être bien connue et vous toucher de près,
Mon noble cavalier, me charge tout exprès
De vous faire savoir que toute la soirée
Elle reste au logis, et serait honorée
De pouvoir vous apprendre, elle-même, combien
A votre seigneurie elle voudrait de bien. »

Banquiers, agents de change, épiciers et notaires,
Percepteurs, contrôleurs, sous-chefs de ministères
Boutiquiers, électeurs, vous tous, grands et petits.
Dans les soins d'ici-bas lourdement abrutis,
N'est-il pas vrai pourtant que, dans cette matière,
Où s'agite en tous sens votre existence entière.
Vous n'avez pu flétrir votre âme, et la fermer
Si bien, qu'il n'y demeure un souvenir d'aimer ?
Oh ! qui ne s'est, au moins une fois dans sa vie,
D'une extase d'amour senti l'âme ravie !
Quel cœur, si desséché qu'il soit, et si glacé,
Vers un monde nouveau ne s'est point élancé ?
Quel homme n'a pas vu s'élever dans les nues
Des chœurs mystérieux de vierges demi-nues ;
Et lorsqu'il a senti tressaillir une main,
Et qu'une voix aimée a dit tout bas : « Demain »,
Oh ! qui n'a pas connu cette fièvre brûlante,
Ces imprécations à l'aiguille trop lente,
Et cette impatience à ne pouvoir tenir
En place, et comme un jour a de mal à finir !
— Hélas ! pourquoi faut-il que le ciel nous envie
Ces instants de bonheur, si rares dans la vie,
Et qu'une heure d'amour, trop prompte à s'effacer,
Soit si longue à venir, et si courte à passer !

Après un jour, après un siècle entier d'attente,
Gabriel, l'œil en feu, la gorge haletante,
Arrive ; on l'attendait. Il la vit, — et pensa
Mourir dans le baiser dont elle l'embrassa.

IV

La nature parfois a d'étranges mystères !

V

Derrière le satin des rideaux solitaires
Que s'est-il donc passé d'inouï ? Je ne sais :
On entend des soupirs péniblement poussés.
Et soudain Paquita s'écriant : « Honte et rage !
Sainte mère de Dieu ! c'est ainsi qu'on m'outrage !
Quoi ! ces yeux, cette bouche et cette gorge-là,
N'ont de ce beau seigneur obtenu que cela !
Il vient dire qu'il m'aime ! et quand je m'abandonne
Aux serments qu'il me fait, grand Dieu ! que je me donne,
Que je risque pour lui mon âme, et je la mets
En passe d'être un jour damnée à tout jamais,
'Voilà ma récompense ! Ah ! pour que tu réveilles
Ce corps tout épuisé de luxure et de veilles,
Ma pauvre Paquita, tu n'es pas belle assez !
Car, ne m'abusez pas, maintenant je le sais.
Sorti d'un autre lit, vous venez dans le nôtre
Porter des bras meurtris sous les baisers d'une autre :
Elle doit s'estimer heureuse, Dieu merci.
De vous avoir pu mettre en l'état que voici.
Celle-là ! car sans doute elle est belle, et je pense
Qu'elle est femme à valoir qu'on se mette en dépense !
Je voudrais la connaître, et lui demanderais
De m'enseigner un peu ses merveilleux secrets.
Au moins, vous n'avez pas si peu d'intelligence
De croire que ceci restera sans vengeance.
Mon illustre seigneur ! Ah ! l'aimable roué !
Vous apprendrez à qui vous vous êtes joué !
Çà, vite en bas du lit, qu'on s'habille, et qu'on sorte !
Certes, j'espère bien vous traiter de la sorte
Que vous me connaissiez, et de quel châtiment
La Paquita punit l'outrage d'un amant ! »

Elle parlait ainsi lorsque, tout effarée,
La suivante accourut : « A la porte d'entrée,
L'alcade et trois amis, qu'il amenait souper,
Dit-elle, sont en bas qui viennent de frapper !
— Bien ! dit la Paquita ; c'est le ciel qui l'envoie !
— Ah ! señora ! pour vous, gardez que l'on me voie !
— Au contraire, dit l'autre. Allez ouvrir ! merci.
Mon Dieu ; je t'appelais, Vengeance ; te voici ! »
Et sitôt que la duègne en bas fut descendue,
La dame de crier : « A moi ! je suis perdue !
Au viol ! je me meurs ! au secours ! au secours !
Au meurtre ! à l'assassin ! Ah ! mon seigneur, accours ! »
Tout en disant cela, furieuse, éperdue,
Au cou de Gabriel elle s'était pendue.
Le serrait avec rage, et semblait repousser
Ses deux bras qu'elle avait contraints à l'embrasser ;
Et lui, troublé, la tête encor tout étourdie,
Se prêtait à ce jeu d'horrible comédie,
Sans deviner, hélas ! que, pour son châtiment,
C'était faire un prétexte et servir d'instrument !

L'alcade cependant, à ces cris de détresse,
Accourt en toute hâte auprès de sa maîtresse :
« Seigneur ! c'est le bon Dieu qui vous amène ici ;
Vengez-vous, vengez-moi ! Cet homme que voici,
Pour me déshonorer, ce soir, dans ma demeure...
— Femme, n'achevez pas, dit l'alcade ; qu'il meure !
— Qu'il meure ; reprit-elle. — Oui ; mais je ne veux pas
Lui taire de ma main un si noble trépas ;
Çà, messieurs, qu'on l'emmène, et que chacun pâlisse
En sachant à la fois le crime et le supplice ! »
Gabriel, cependant, s'étant un peu remis.
Tenta de résister ; mais pour quatre ennemis,
Hélas ! il était seul, et sa valeur trompée
Demanda vainement secours à son épée ;
Elle s'était brisée en sa main : il fallut
Se rendre, et se soumettre à tout ce qu'on voulut.

Devant la haute cour on instruisit l'affaire ;
Le procès alla vite, et quoi que pussent faire
Ses amis, ses parents et leur vaste crédit.
Qu'au promoteur fiscal don Gabriel eût dit :
« C'est un horrible piège où l'on veut me surprendre.
Un crime ! je suis noble, et je dois vous apprendre,
Seigneur, qu'on n'a jamais trouvé dans ma maison
De rouille sur l'épée ou de tache au blason !
Seigneur, c'est cette femme elle-même, j'en jure
Par ce Christ qui m'entend et punit le parjure.
Qui m'avait introduit dans son appartement ;
Et comment voulez-vous qu'à pareille heure ?... — Il ment !
Disait la Paquita ; d'ailleurs la chose est claire.
J'ai mes témoins : il faut une peine exemplaire.
Car je vous l'ai promis, et qu'un juste trépas
Me venge d'un affront que vous n'ignorez pas ! »

VI

Or, s'il faut maintenant, lecteur, qu'on vous apprenne —
La fin de tout ceci, par la cour souveraine
Il fut jugé coupable à l'unanimité ;
Et comme il était noble, il fut décapité.


À très vite…

Mots d’enfants

Bonjour toi 😉

Je suis allée à la pêche pour trouver des mots d’enfants rigolos. Avouons qu’ils sont terribles ces gamins.

Une rôtissoire sur le marché devient un manège à poulets 🤣. C’est bien trouvé !

Certains sont les rois des expressions à leur sauce évidemment : Je suis crevée comme un pneu 😂, détendue comme du linge 😉, avoir une peur plus que bleue 😉, j’y vais à pas de biche 💖, j’ai des coccinelles dans les pieds 😉.

Leur logique est imparable : À la question Tu veux mon doigt ? (tu as compris pourquoi, il se cure le nez évidemment), la réponse fuse non merci, pour l’instant ça va, peut-être après 😂. Devant une place de parking libre Tu ne peux pas te garer là, c’est la place du Général de Gaulle 😜. En attente du mot magique (merci) … Abracadabra 😂. La nuit quand elle tombe, elle fait badaboum ?

Leur imagination est débordante : À 5 ans, elle a du mal à enfiler ses gants tes doigts ont trouvé leur maison ? demande maman Non, ils s’invitent. À la vue de son premier cordon bleu dans son assiette mais ça pas bleu ça ! (effectivement).

Ils savent aussi très bien montrer leur amour : Je t’aime plus que les poubelles 😂, maman tu es ma douceur. Et sachant que sa maman l’a longtemps attendue, elle répond si tu as attendu si longtemps avant de m’avoir c’est parce que j’attendais la meilleure maman avant de venir.

Belle journée à tous

À très vite…

Des projets pour Marie-Sophie

Bonjour toi 😉

L’histoire de Marie-Sophie continue pour mon plus grand bonheur à moi 😉

Je ne pensais pas que mon déménagement se passerait si bien et aussi vite. Chaque objet a trouvé sa place et j’ai l’impression que cette maison m’attendait et était faite pour moi.

Mélusine et Enzo semblent être du même avis. Ils se sont adaptés à cette nouvelle vie sans problème. Mon amie s’est rapidement créé un réseau sa boutique en ligne. Je suis scotchée par son humeur joyeuse et sa capacité à envisager toujours la vie du bon côté.

Au village, il n’y a pas de crèche, il faut parcourir une dizaine de kilomètres. Elle aimerait qu’Enzo connaisse d’autres enfants, alors elle s’est renseignée à la mairie pour savoir si des mamans étaient dans le même cas. Elle a eu la chance de trouver trois familles, dont un papa célibataire et veuf. Lorsque j’ai souri à cette nouvelle, elle a aussitôt levé la main :

— Stop MarieSophe ! Pas de plan sur la comète. Je suis très bien toute seule.

J’ai tiré un trait sur mes lèvres. Morgan est arrivé à ce moment-là et Mélusine lui a demandé s’il connaissait ces familles.

— Tout le monde se côtoie ici, tu sais.

Mélusine me regarde.

— Tu as bien une formation pour t’occuper des enfants, MarieSophe ?

— Oui, mais si tu penses à créer une petite structure d’accueil, il va te falloir d’autres agréments et…

— On pourrait juste se rencontrer une fois par semaine pour démarrer.

— Pourquoi ne pas faire une association alors ? Suggère Morgan.

— Avec les statuts et tout le tintouin ? Commençons d’abord par voir comment ça se passe. J’ai le nom des familles et leurs coordonnées.

— Tu les trouveras facilement, ils travaillent chez eux. Ici, Madeleine a un métier à tisser, son mari est potier. François tient une table d’hôtes et c’est lui qui cuisine. Je crois qu’il a engagé une assistante maternelle pour son gamin. Julia et Gérard gavent des canards. Je pense qu’Enzo est le plus jeune de tous ces enfants. Je peux te conduire chez eux si tu veux quand tu l’auras décidé.

Mélusine se tourne à nouveau vers moi.

— Tu leur proposeras des petites activités ?

Je hausse les épaules.

— Mais oui je trouverais bien de quoi les amuser. Les enfants, ça a toujours été mon truc.

— Alors je m’occupe de tout ça. Dès que j’ai besoin de toi, je t’appelle.

Elle disparait.

— Tu veux un café ?

Le tutoiement entre Morgan et moi est venu naturellement. Nous nous voyons tous les jours, c’est lui qui passe chez nous. Je n’ai pas encore osé faire la même chose alors que Mélusine et Enzo ne se gênent pas.

Il accepte.

— J’ai peut-être un truc pour Archibald !

Surprise, je l’interroge du regard.

— Le boulanger du village voisin va prendre sa retraite. C’est lui qui nous livre ici.

— Archibald ne quittera jamais sa boutique. Il a tout créé de ses mains. Il a formé son personnel. Il connait tout le monde, il ne va pas tout recommencer.

Morgan sourit et ne répond pas.

— Quoi ? Tu sais quelque chose ?

Vous complotez tous les deux derrière mon dos ?

Morgan éclate de rire, pose sa tasse.

— Merci pour le café. Je vais au village. Tu n’as besoin de rien ?

Je fais non de la tête.

Il s’en va.

— Quand vas-tu te décider à lui dire que tu en pinces pour lui MarieSophe ?

Mélusine, Enzo dans les bras, me regarde malicieusement.

J’élude la question et lui réponds par une autre :

— Tu es courant de ce que mijote Archibald ?

À très vite…

Lecture lue : L’odyssée de Clarence -Corinne Javelaud

Bonjour toi 😉

Je viens te parler aujourd’hui de ma dernière lecture terminée.

Ronde de la vérité et des apparences en terre corrézienne.

À la mort de sa mère adoptive, Clarence Desprez revient s’installer en ce début des années 1960 dans la maison de son enfance, à Saint-Geniez-ô-Merle, cité perchée de Corrèze. Jeune ornithologue, il trouve là un endroit idéal pour se livrer à l’observation du milan royal, une espèce qu’il veut faire protéger.
Clarence attribue d’abord la sourde inimitié que lui vouent les gens du pays à son hostilité déclarée envers la chasse mais découvre que, avant de l’abandonner et de disparaître, sa mère naturelle avait laissé dans la région un parfum de scandale. Il parvient néanmoins à vaincre la méfiance de la fille d’une personnalité
locale, Philippa Beaulieu, cavalière émérite qui s’entraîne au haras de Pompadour pour devenir jockey.
L’irruption d’une séduisante inconnue passionnée de courses hippiques, qui révèle à Clarence avoir été proche de sa mère, sème le trouble. Ensorcelé, le jeune homme ne voit pas qu’on lui tend un piège machiavélique…

De rêves en désillusions, de mensonges en révélations, Corinne Javelaud tisse, dans l’écrin de la nature limousine, les fils  d’une palpitante intrigue autour d’un homme épris d’idéal, qui apprendra à travers bien des épreuves à être à l’écoute de son propre cœur.

Je remercie en premier lieu les Éditions Calmann-Lévy territoires pour ce service de presse.

Je ne vais pas y aller par quatre chemins, c’est un livre que j’ai beaucoup beaucoup aimé. Je pourrais même dire qu’il est mon préféré écrit par Corinne Javelaud.

Il faut que tu saches que Corinne Javelaud va au bout de ses recherches et rien n’est laissé au hasard. Si elle te parle ornithologie, elle t’explique le métier et le comportement des oiseaux avec une plume (sans jeu de mots) agréable . Si elle aborde le sujet des chevaux et le travail de Jockey, idem.

En toile de fond, tu as la Corrèze et les années 60, voilà pour le décor. Lorsque, dans ce village, les habitants adeptes de la chasse voient débarquer ce jeune Clarence Desprez qui veut instaurer une sorte de respect du milan royal, ils se moquent de lui et lui font savoir qu’il ne va rien changer du tout. Il est malheureusement le fils d’une femme qui a laissé des traces de scandale dans ce même village, son insertion est très difficile. Elle se fera malgré tout parce que Clarence tient bon et qu’il est passionné par son métier. Nous y découvrons le début du baguage de ces milans et parcourons avec lui les paysages de la Corrèze.

Si lui est subjugué par les oiseaux, Philippa Beaulieu est quant à elle férue de courses hippiques et souhaite devenir Jockey. Une femme dans ce milieu n’est pas courant. Elle devra y faire sa place et s’imposer au prix d’énormes efforts qui lui coûteront cher. Elle est dirigée par Marek, un entraîneur de renom au haras de Pompadour. Un homme séduisant qui connaît parfaitement les ficelles de ce métier exigeant.

Et puis, il y a les personnages qui à priori semblent secondaires et qui peu à peu prennent leur place. Sur fond de bal musette avec Jeantou Beaulieu et son accordéon, je découvre ses fils, pas fins pour deux sous, et Emma, la belle inconnue qui ne laisse personne indifférent. Voilà pour l’intrigue.

Corinne Javelaud nous embarque alors dans le monde difficile des courses hippiques où la jalousie et l’appât du gain avec les chevaux engendrent de monstrueuses machinations.

Comme je le disais plus haut, je sens à chaque ligne le travail de recherches de Corinne Javelaud et même si parfois je peux craindre quelques longueurs dans les descriptions et les explications, je ne m’ennuie pas une seconde. J’avoue ne pas être toujours fan des éclaircissements apportés au lecteur, mais ici, la plume fluide et agréable de l’auteur ne m’a pas perturbée, bien au contraire, j’étais ravie d’en apprendre davantage sur l’ornithologie et sur les chevaux.

Une fois de plus, Corinne Javelaud nous emmène dans une région qu’elle nous décrit parfaitement et le roman de terroir y prend toute sa place. En conclusion, j’ai passé un très bon moment de lecture et je recommande vivement ce livre édité chez Calmann-Lévy.

Dimanche citation

Bonjour toi 😉

C’est le dimanche citation et à quoi penses-tu en regardant cette illustration ?

L’homme du Midi ne ment pas, il se trompe.

Alphonse Daudet.

Pourquoi en choisissant cette Citation, j’ai pensé aussitôt à la partie de cartes de Pagnol ? J’entends l’accent méditerranéen Peu chère , d’ailleurs je le glisse souvent dans mes histoires. L’homme du midi ne ment pas, il me fait rire surtout quand il raconte des histoires, toujours enjolivées, et tu ne sais jamais si ce qu’il raconte il l’a vécu ou pas 😄.

J’adore les gens du midi 💖 d’ailleurs Monsieur est un homme du midi. Il se plait à raconter qu’il est venu me chercher dans le Nord. C’est vrai. Il parle avec les mains, il a l’accent qui chante même s’il dit qu’il n’a pas d’accent, il ne ment pas, il a toujours raison 🤣. Si c’est vrai mon chéri et quand tu vas lire ce billet, je t’entends déjà me dire C’est normal je suis né avant toi 😄.

Bon dimanche 😊

À très vite…

Du côté de chez Ma – Ralentir

Bonjour toi 😉

Du côté de chez Ma ici il nous est proposé de ralentir. En fouillant dans mes photos, j’en ai trouvé deux qui, à mon avis, représentent bien le thème.

Elle avance doucement, mais elle avance. Je me souviens d’un livre de la Comtesse de Ségur, où une princesse avait dû grimper sur le dos d’une tortue et se taire pendant tout le temps du voyage. Je ne sais plus trop pourquoi, mais même si elle était impatiente d’arriver, elle est arrivée. D’ailleurs, Jean de La Fontaine le disait bien dans le Lièvre et la tortue, rien ne sert de courir, il faut partir à point. Cette photo a été prise dans un zoo. Regarde comme elle fière de prendre la pause 😉.

Une autre photo qui prend aussi tout son sens.

Belle semaine à tous du côté de chez Ma

À très vite…

Samedi chanson

Bonjour toi 😉

Ah un classique aujourd’hui ! Le jukebox s’est régalé et une fois n’est pas coutume, ce n’est pas une chanson française. Mais quelle chanson ! J’aime sa voix accompagnée du piano, j’avoue, je craque pour les crooners. Je parle évidemment de Ray Charles.

Ray Charles : Georgia on my mind

Georgia, Georgia
The whole day through (the whole day through)
Just an old sweet song
Keeps Georgia on my mind (Georgia on my mind)
I said Georgia
Georgia
A song of you (a song of you)
Comes as sweet and clear
As moonlight through the pines
Other arms reach out to me
Other eyes smile tenderly
Still in peaceful dreams I see
The road leads back to you
I said Georgia
Oh Georgia, no peace I find (no peace I find)
Just an old sweet song
Keeps Georgia on my mind (Georgia on my mind)
Other arms reach out to me
Other eyes smile tenderly
Still in peaceful dreams I see
The road leads back to you
Whoa-whoa, Georgia
Georgia
No peace, no peace I find
Just an old, sweet song
Keeps Georgia on my mind (Georgia on my mind)
I said just an old sweet song
Keeps Georgia on my mind

Un crooner de nos jours que j’aime bien aussi, voici sa version :

Laquelle préfères-tu ?

Bon samedi en musique 🎵🎵

À très vite…

Humeur belliqueuse

Bonjour toi 😉

Aujourd’hui, je viens bavarder avec toi d’un truc qui m’agace. S’il n’y en avait qu’un ce serait chouette pas vrai ? Ce n’est pas le cas, mais je vais te parler seulement de cet autocollant que je lis régulièrement sur les voitures. Et j’ai eu le temps d’en remarquer pendant mon périple de la semaine dernière. D’accord, je n’étais pas d’humeur joyeuse et un rien me faisait sortir de mes gonds. C’est fou comme mon imagination ne me laisse pas de répit quand je n’ai pas mon ordi ou un stylo à la main. D’ailleurs, comme je n’ai pas noté tout ce qui me passait par la tête, je suis en galère parce que je ne retrouve pas tout ce à quoi j’avais pensé. Mais celui-là je l’ai bien et je t’en parle illico.

Peux-tu m’expliquer pourquoi il faut faire plus attention aux voitures qui ont des enfants à bord ? Imagine un peu que je suive une voiture qui a cet autocollant, je roule doucement et j’ai la frousse de la cogner. Attention, il y a un bébé à bord. Pire, s’il en y a deux ! Je prends mon vélo, c’est plus sûr !

Mais, les voitures qui ont des enfants à bord et qui n’ont pas l’autocollant sur leur véhicule tu te rends compte ? ils sont très en danger, personne ne va faire attention et chacun va jouer aux autos tamponneuses avec eux. Non mais je rêve !

Franchement ! T’en pense quoi ? Je sais bien que ça fait joli, c’est sympa et les parents sont fiers d’annoncer qu’ils ont un bébé. J’entends bien ! Finalement laissez-le, c’est plus sûr !

Un jour, on mettra

Avoue que ça ne fait pas rêver et celui-là encore moins 😏 !

Au moins, on est prévenu 😂 si le conducteur oublie de mettre son clignotant, te double par la droite parce qu’il est pressé, ne s’arrête pas au STOP, te refuse la priorité, comment ça ce n’est pas les seniors qui font ça ? 😂 C’est qui alors ?

Je t’avais prévenu je suis d’humeur belliqueuse 😜 et je suis brune 😂.

Sans rancune hein, c’était mon humeur du jour !

Tu m’emmènes dans ta voiture ?

À très vite…

Jeux d’écriture #7

Bonjour toi 😏

Ici chez Marie nouvelle proposition d’écriture. Je dois commencer mon texte par J’étais pigiste dans un journal raté qui nourrissait la cervelle de

Voici donc ma participation 👇

J’étais pigiste dans un journal raté qui nourrissait la cervelle de..

Je mâchonnais mon crayon. Tu parles d’un sujet ! D’abord je n’ai pas envie d’être pigiste dans un journal raté. Si par hasard, je le devenais, ce ne serait certainement pas pour un journal raté. Et voilà ! Tu fais encore ta bêcheuse ! J’entends déjà les ricanements de ma meilleure amie.

N’empêche qu’elle me fait rire cette phrase. Je regarde les copines qui sont à fond sur leur copie et je pense que si le journal est raté, la cervelle de ceux qui le lisent ne doit pas valoir tripette.

J’avais lu un truc qui racontait l’invasion d’insectes qui se nourrissaient de papier. Voilà, j’ai trouvé le début : j’étais pigiste dans un journal raté qui nourrissait la cervelle des poux des livres.

Je les imaginais bien se régaler de toutes ces mauvaises nouvelles. Exit les virus, avalée la guerre, digérée la hausse du gasoil, disparu le chômage. Malheureusement, ils ne verront pas la différence avec les articles vantant la générosité des restaus du cœur, de la croix rouge. Ils ne participeront pas à la fête des voisins, de la musique et n’y comprendront rien à la hausse du SMIC.

C’est bien beau tout ça, mais je ne vais jamais remplir une copie double avec mes grignoteurs de bouquins.

Plus sérieusement… Et si je rajoutais un mot comme : lorsque j’étais…

— Vous risquez le hors sujet mademoiselle !

Je sursautais. Le prof me regardait au-dessus de ses lunettes.

— Ça ne se verra même pas.

— Que lisez-vous ici ?

Il me montrait la phrase qui me narguait depuis un bon quart d’heure.

— J’ai compris.

Il continua son chemin, les mains croisées dans le dos.

Je repris mon stylo et la mort dans l’âme écrivis :

J’étais pigiste dans un journal raté qui nourrissait la cervelle de mon grand-père. Il le savait bien qu’il ne valait rien ce journal mais comme j’y travaillais, il faisait semblant de trouver les articles formidables. Il attendait chaque semaine que je lui raconte en avant-première ce que j’allais proposer au rédacteur en chef et vérifiais ensuite sur le papier si tous les mots avaient bien été transcrits.

Je l’aimais bien mon grand-père.

À très vite…