Jeudi poésie

Bonjour toi 😉

Théophile Gautier sait trouver les mots pour saluer le printemps. Je te laisse en sa compagnie, il en parle bien mieux que moi.

Premier sourire de Printemps

Tandis qu’à leurs œuvres perverses
Les hommes courent haletants,
Mars qui rit, malgré les averses,
Prépare en secret le printemps.

Pour les petites pâquerettes,
Sournoisement lorsque tout dort,
II repasse des collerettes
Et cisèle des boutons-d’or.

Dans le verger et dans la vigne,
II s’en va, furtif perruquier,
Avec une houppe de cygne,
Poudrer à frimas l’amandier.

La nature au lit se repose ;
Lui, descend au jardin désert
Et lace les boutons de rose
Dans leur corset de velours vert.

Tout en composant des solfèges
Qu’aux merles il siffle à mi-voix,
II sème aux prés les perce-neige
Et les violettes au bois.

Sur le cresson de la fontaine
Où le cerf boit, l’oreille au guet,
De sa main cachée il égrène
Les grelots d’argent du muguet.

Sous l’herbe, pour que tu la cueilles,
II met la fraise au teint vermeil,
Et te tresse un chapeau de feuilles
Pour te garantir du soleil.

Puis, lorsque sa besogne est faite,
Et que son règne va finir,
Au seuil d’avril tournant la tête,
II dit : « Printemps, tu peux venir ! »




J’aime le printemps, c’est le renouveau. La nature s’éveille et tout recommence. Et toi, quelle est ta saison préférée ?

À très vite…

Les enfants au jardin

Bonjour toi 😉

C’est le jour des enfants et c’est aussi le printemps au jardin. Ils adorent ça les enfants ! Et nous aussi !

Dès qu’il fait beau (ils n’attendent pas le printemps pour ça, je suis d’accord), ils sortent. Quelle joie de courir dans l’herbe, en tee-shirt sans manteau ni bonnet. Moi-même, dès qu’il y a un rayon de soleil, j’en profite. Rappelle-toi, n’as-tu pas créé ton jardin quand tu étais haut comme trois pommes ? N’as-tu pas attendu que les graines germent ? Ne serais-tu pas resté accoudé à côté croyant qu’elles allaient grandir d’un coup ? Combien d’arrosoirs portais-tu ? Pauvres graines parfois noyées 😉. Mais quelle victoire quand tu pouvais cueillir les fleurs. Je me rappelle ne pas avoir été patiente et d’avoir ramassé les bulbes de tulipe. Il n’y avait que les feuilles. J’ai dû me rendre compte de ma bêtise et pour ne pas me faire disputer, je les ai replantés … à l’envers 😂. Je ne me souviens plus pourquoi j’avais eu cette idée, mais par contre, papa qui m’a appelée pour me demander de rendre des comptes, ça je m’en souviens 😁.

N’as-tu pas aussi grimpé aux arbres er regardé d’en haut ce qui se passait en bas ? N’as-tu pas construit une cabane où tu pouvais aller te cacher ?

Et y inviter tes amis ?

Je n’avais pas de cabane mais un immense jardin où je pouvais me cacher, flâner, me raconter des histoires, cueillir les cerises quand c’était la saison et plus tard les pommes. J’allais les grignoter dans ma chambre en lisant Alice. Ces petites pommes rouges acidulées et rose à l’intérieur, je ne les ai jamais retrouvées dans le commerce. Elles n’étaient pas faciles à éplucher, maman en faisait de la compote.

Lycéenne, j’y recevais les copains. Nous y faisions du vélo. J’avoue, mon jardin était grand. Je n’ai plus le même aujourd’hui, il ressemble plus à un jardin de Barbie comme je l’appelle 😉 mais comme dit Monsieur, je n’ai plus vingt ans pour m’en occuper. Mais si mon chéri, mais avec quelques années autour 😊.

Et toi ? Avais-tu un jardin ? Une cabane ?

À très vite…

Jeux d’écriture – #6

Bonjour toi 😉

Ici un atelier d’écriture est proposé avec la photo ci-dessous et la citation à inclure dans le texte Le début de l’absence est comme la fin de la vie. Voici ma participation :

Lisa détestait l’anglais, mais elle aimait bien son prof. Il avait un accent qui la faisait fondre. Et ses yeux ! D’un bleu lagon à tomber ! Il était américain, elle en était sûre. Un jour il l’emmènerait avec lui, elle en était persuadée. Elle fixait par la fenêtre le mur d’en face ou les mots French Kiss s’étalaient en rouge et blanc.

— Ferme la bouche ! Tu ressembles à une carpe.

Mariette, sa meilleure amie lui filait un coup de coude.

— Tu vas nous faire repérer.

Lisa sourit. Elle ne demandait que ça de se faire repérer par Dylan. Dylan et Lisa, ça sonnait bien.

— Je tenais à vous prévenir que la semaine prochaine, vous aurez un remplaçant.

— Quoi ?

Lisa se leva d’un bond à la surprise générale. Mariette la tira en arrière pour qu’elle se rassoie. Son professeur haussa les sourcils.

— Je n’avais pas réalisé que vous étiez aussi assidue en anglais ? Je pensais même au vu de vos notes que nous n’en aviez rien à faire. Mais rassurez-vous, ajouta-t-il devant la mine renfrognée de la collégienne, mon collègue est très compétent.

Lisa baissa la tête et ne répondit pas. La sonnerie retentit et la classe se vida rapidement. Mariette tenta d’emmener son amie, mais celle-ci lui fit signe de partir sans elle. Elle traina pour ranger ses affaires et s’approcha de son professeur.

— Vous rentrez dans votre pays ?

Il leva la tête et contempla la jeune fille.

— Je prends quelques jours pour retrouver ma femme qui va accoucher.

Devant la mine déconfite de son élève, il précisa :

— C’est ringard je sais, mais elle me manque et comme disait le dramaturge espagnol Félix Lope De Vega, Le début de l’absence est comme la fin de la vie. Sans elle, je suis complètement à l’ouest. C’est comme ça que vous dites n’est-ce pas ?

Il boucla son cartable et l’invita à sortir. Elle osa le retenir par la manche et débita d’une traite :

— Moi, ce sera la fin de ma vie quand vous serez parti.

Elle s’enfuit en courant.

Relancer la machine

Bonjour toi 😉

Pas facile de relancer la machine ! Pas facile de se dire que de toute manière, la vie continue.

Pendant ces jours difficiles et éprouvants, j’ai eu l’impression d’être entre parenthèse. Le soleil brillait alors qu’il faisait gris dans mon cœur, les gens riaient dans la rue alors que moi j’avais les larmes qui coulaient.

Arrêt sur image ! je regarde autour de moi, je suis dans ma bulle de tristesse. Comme dans un film, au ralenti, les voitures passent, klaxonnent, les passants discutent et s’interpellent, bavardent de la pluie et du beau temps. Moi, je suis là, absente !

Et puis tout se remet en place.

Il est parti, il a rejoint l’autre côté, l’invisible.

Vient alors le moment de relancer la machine et de retrouver un tant soi peu le sourire.

Je réalise que c’est le printemps et que je n’ai rien écrit dessus.

Je suis face à mon ordinateur et je me pose la question. Pourquoi je tiens un blog ? Au départ, c’était pour partager mes écritures et mes bouquins. Est-ce utile ? Nécessaire ?

La réponse à cette question tient en un mot : Envie.

Oui, j’ai l’envie de bavarder par écrit avec vous, de piquer ici et là, des citations, des expressions, de vous raconter mes lectures.

Go, je relance la machine.

À très vite…

Pause

Bonjour toi 😉

L’image que je mets ci-dessous n’ annonce pas que je pars en vacances. J’accompagne celui qui part pour le dernier voyage, de l’autre côté de la rive… Je reviendrais d’ici quelques jours, le temps de laisser au temps d’accepter que la vie c’est aussi ça, ce départ vers l’ailleurs.

Du côté de chez Ma – Ensemble

Bonjour toi 😉

Chez Ma ici c’est la semaine de la photo sur le thème Ensemble. Voici ma participation 👇

Trois générations : grand-mère, fille, petite-fille.

C’était la soirée d’Halloween et nous avions décidé de nous maquiller et de nous mettre le même vernis. Trois générations proches, unies, ensemble.

Belle semaine Du côté de chez Ma pour découvrir les liens des autres participants.

À très vite…

Samedi chanson

Bonjour toi 😉

Aujourd’hui, nous faisons un bond en arrière quand mon jukebox stoppe sur une chanson de Jacques Brel, la chanson des vieux amants. Quelle belle chanson d’amour 💖.

Bien sûr, nous eûmes des orages
Vingt ans d’amour, c’est l’amour fol
Mille fois tu pris ton bagage
Mille fois je pris mon envol
Et chaque meuble se souvient
Dans cette chambre sans berceau
Des éclats des vieilles tempêtes
Plus rien ne ressemblait à rien
Tu avais perdu le goût de l’eau
Et moi celui de la conquête

Mais mon amour
Mon doux, mon tendre, mon merveilleux amour
De l’aube claire jusqu’à la fin du jour
Je t’aime encore tu sais
Je t’aime

Moi, je sais tous tes sortilèges
Tu sais tous mes envoûtements
Tu m’as gardé de pièges en pièges
Je t’ai perdue de temps en temps
Bien sûr tu pris quelques amants
Il fallait bien passer le temps
Il faut bien que le corps exulte
Finalement, finalement
Il nous fallut bien du talent
Pour être vieux sans être adultes

Oh, mon amour
Mon doux, mon tendre, mon merveilleux amour
De l’aube claire jusqu’à la fin du jour
Je t’aime encore, tu sais
Je t’aime

Et plus le temps nous fait cortège
Et plus le temps nous fait tourment
Mais n’est-ce pas le pire piège
Que vivre en paix pour des amants
Bien sûr tu pleures un peu moins tôt
Je me déchire un peu plus tard
Nous protégeons moins nos mystères
On laisse moins faire le hasard
On se méfie du fil de l’eau
Mais c’est toujours la tendre guerre

Oh, mon amour
Mon doux, mon tendre, mon merveilleux amour
De l’aube claire jusqu’à la fin du jour
Je t’aime encore tu sais
Je t’aime

J’ai regardé plusieurs versions et je suis revenue sur celle de Jacques Brel, je te la partage 👇

Mais celle de Slimane n’est pas mal non plus, je te la partage aussi 👇

Laquelle préfères-tu ? Bon samedi 😊.

À très vite…

Bavardages sur Petit Paul

Bonjour toi 😉

As-tu remarqué que les héros de nos livres ne vieillissent pas toujours ?

Que ce soit chez Sylvain et Sylvette, chez Alice, le club des 5 ou le clan des 7, les héros ont toujours le même âge. Quelle chance que le temps n’ait pas de prise sur eux. Peut-être devrais-je devenir un personnage récurrent de roman pour ne pas vieillir 😂. Fantômette ne prend pas une ride, elle a environ neuf ans comme ses lectrices. J’imagine que lorsque ses adeptes grandissent, elles passent à autre chose.

Les superhéros ne changent pas et même s’il leur arrive de multiples aventures, ils s’en remettent souvent et meurent rarement (même si… je dis ça je ne dis rien).

Si tu t’intéresses à l’âge d’Hercule Poirot, tu vas t’y perdre 😉.

Tout ça pour en venir à mon personnage Petit Paul.

Lorsque je l’ai créé, il avait 5 ans. Il a toujours 5 ans.

Pourquoi ? Parce que j’aime comme il parle à cet âge-là. Il pose des questions, il bavarde avec ses parents avec ses mots à lui et il n’a pas sa langue dans sa poche.

Extrait :

– Dis papa, c’est quoi le printemps ? C’est quand qu’il arrive ? Il vient en voiture ?

Papa sourit et répond patiemment :

– C’est une saison. Tu sais, comme l’hiver. Tu connais les autres saisons ?

– C’est quoi les saisons ?

Papa soupire. Tellement fort que Petit Paul a l’impression que les feuilles de l’arbre ont bougé. Il se met à rire.

– Pourquoi tu ris ?

– T’as fait bouger les feuilles en soufflant. Alors c’est quoi le printemps ?

– Je t’ai répondu, une saison, comme l’hiver, l’automne et…

– C’est quoi l’automne ?

– Quand les feuilles tombent et que la nature change de couleur.

– Pourquoi elle change de couleur ?

– Parce que c’est l’automne.

Papa se rend compte que sa réponse ne répond pas à la question. Il reprend :

– Il y a aussi l’été comme saison, tu sais quand il fait chaud et que tu vas dans la piscine.

– Alors le printemps, ce n’est pas quelqu’un ?

– Quelqu’un ?

– Toi et maman vous me dites d’attendre le printemps dehors, je croyais que c’était comme quand tu me disais d’aller attendre Papy et Mamy, j’attendais au portail, mais en fait, il n’y a personne qui va venir. Je pouvais attendre longtemps moi !

– Le printemps c’est la nature qui change. Tu entends ?

– J’entends rien.

– Écoute mieux, tu n’entends pas les oiseaux ? Le merle siffle, il fait ses vocalises.

– C’est quoi des vocalises ?

– C’est quand il chante sur plusieurs tons. Regarde les fleurs qui sortent de terre c’est un peu comme quelqu’un qui arrive. Quand j’ai planté les bulbes…

– C’est quoi les bulbes ?

– Attends, laisse-moi finir, et je te montrerai. Je disais, quand j’ai planté les bulbes en automne, j’ai attendu longtemps, et tu vois ma patience est récompensée, elles sortent de terre parce que ça va être le printemps, elles, elles le savent. Tu vois là, les fleurs jaunes ? Ceux sont les jonquilles et celles avec de l’orange, les narcisses,

– Et celles-là, les roses et violettes ?

– Les jacinthes. Respire leur parfum. Tu aimes ?

Petit Paul prit sa respiration et mit son nez dans les fleurs. Il éternua et éclata de rire.

– Et puis, le printemps c’est aussi, l’herbe qui pousse sur les pelouses regarde, je vais devoir passer la tondeuse. La nature se réveille petit à petit. Les oiseaux font leur nid. Regarde les tourterelles, écoute-les roucouler. Les arbres se couvrent de fleurs petit à petit, le forsythia est tout jaune et le seringa se remplume, regarde, il devient tout vert et là tu vois, il y a les bourgeons qui donneront des fleurs.

Tout en parlant, Papa montre à son petit garçon les arbustes fleuris, les oiseaux posés sur la margelle du puits, puis il respire à pleins poumons les bras levés vers le ciel et dit :

– Tu le sens ce printemps qui arrive ? Dans l’air ce n’est pas pareil…

Petit Paul est sceptique. Il respire lui aussi les bras levés et ne sent pas trop la différence avec hier, mais il ne veut pas faire de peine à son papa qui a l’air si content de lui. D’un coup, il lève le nez et dit :

– Hum ! Tu crois que c’est le printemps cette odeur ?

Papa sourit.

– Non, ça je crois que c’est le gâteau au chocolat de maman.

– C’est à n’importe quelle saison le gâteau au chocolat !

– Peut-être qu’elle veut fêter le printemps à sa manière. As-tu compris ce que c’est le printemps ?

– Oui, c’est une… saison… comme l’hiver, l’été, l’automne. Et on le voit parce que les arbres remettent des feuilles, que les fleurs sortent de la terre et que les oiseaux chantent.

– Tu es un champion !

– Dis c’est quoi les bulbes ?

Un jour, j’ai décidé de le faire rencontrer Muguette, l’héroïne de mon premier livre. Mes deux personnages ont fait connaissance en bavardant sur un banc en automne. Il n’avait toujours pas sa langue dans sa poche et n’a pas hésité à faire la morale à Muguette. Celle-ci ayant elle aussi un fort caractère, elle s’est laissée embobiner par ce petit bonhomme qui levait la tête pour la regarder.

Extrait :

– Pourquoi tu parles toute seule ?

Muguette se retourna et ne vit personne.

– J’ai bien entendu parler quand même, je deviens folle, maugréa-t-elle.

– Non, je suis là. Baisse les yeux, tu me verras. Je suis plus petit que toi.

Un petit garçon la fixait. Chapeau sur la tête, les bras dans le dos, il ne baissait pas les yeux.

– Tu parles toute seule, je t’ai entendu. Tu disais que tu avais froid. Tu sais, c’est normal, l’été est fini. Regarde, j’ai un chapeau.

Muguette regardait ce petit bout d’homme qui ne la lâchait pas des yeux.

– Tu as perdu tes parents ?

– D’abord on dit bonjour, mon papa m’a dit que c’était la première chose à dire quand on parlait avec quelqu’un.

– Il n’a pas dit aussi de ne pas parler à des inconnus ? siffla Muguette

– T’es en colère ?

Le problème c’est que Petit Paul dans l’histoire de Muguette va être obligé de grandir…

Et toi qu’en penses-tu de ces personnages qui ne grandissent pas ? As-tu un avis sur la question ?

À très vite…