Journal de Marie-Sophie et Archibald

Bonjour toi 😉

Finalement, j’aime bien le concept d’avoir le point de vue de mes deux personnages au même moment. Je te laisse retrouver Marie-Sophie 😊.

Marie-Sophie

Avec les idées que j’ai en tête, difficile de rester naturelle avec Archibald. Heureusement, les journées sont bien remplies et je n’ai plus seize ans. Encore qu’à cet âge-là, je connaissais déjà Archibald. Maman me serinait que ce garçon l’agaçait. Elle ne voyait pas d’un bon œil ce type qui passait beaucoup de temps à la maison. Mélusine faisait aussi partie de ma vie, mais ma mère trouvait qu’elle était quelqu’un de bien. Archibald, lui, était le bad boy. Celui qui en vieillissant, alors qu’il passait ses examens de boulangerie, venait me faire tester toutes ces créations. Quand il avait ouvert son magasin, maman avait été obligée de remarquer qu’il n’était peut-être pas si infréquentable. Mais elle rabâchait qu’à cause de lui je ne trouverais jamais l’homme de ma vie. Était-ce lui, justement, l’homme de ma vie ?

Mélusine n’a pas dormi à la maison et lorsqu’elle débarque dans la cuisine, je ne peux m’empêcher de rire en la voyant arriver, les cheveux ébouriffés et les yeux cernés, mais elle m’attaque d’entrée :

— Ne t’imagine rien, Enzo a été malade toute la nuit.

Stupéfaite, je demande :

— Où étais-tu alors ? Tu n’as pas couché ici ?

Agacée, elle répond :

— Bien sûr que si, mais tu dormais quand je suis rentrée. J’ai appelé Gabriel et il est venu l’ausculter. Apparemment, c’est une gastro, il a encore dû manger n’importe quoi, gourmand comme il est. Bref, il a dormi avec moi, seulement, Enzo est très remuant la nuit, je n’ai pas beaucoup dormi et de plus, j’étais inquiète.

Je n’ai rien entendu. C’est vrai que j’ai un sommeil de plomb.

— Archibald n’était pas là ?

— Je n’en sais rien, je ne suis pas allée frapper à sa porte. Il était déjà tard et comme je sais qu’il se lève tôt, je n’allais pas le déranger. Tu me sers un café, j’en ai bien besoin. Du coup, je ne pourrai pas t’accompagner dans le food truck, je vais rester avec lui et travailler mes coutures ici. Tu pourras te débrouiller toute seule ?

— Bien sûr, les clients attendront un peu plus avant d’être servis, ils en profiteront pour parler entre eux.

Je n’en reviens pas, c’est Morgan. Mélusine qui l’a reconnu également, murmure :

— Je te laisse MarieSophe.

Il frappa à la porte et attendit que je lui ouvre. Il était là devant moi, je reconnus immédiatement le Morgan d’avant, celui qui m’avait accueilli pour la première fois dans sa chambre d’hôte. Apparemment, l’éloignement lui avait fait du bien. Il souriait et à nouveau, je retrouvai la manière qu’il avait de plisser les yeux quand il me regardait. Mon cœur s’accéléra. Il me tendit la main et m’attira vers lui. Contre lui, je respirai son parfum qui m’avait manqué, je devais l’avouer. C’est ainsi qu’Archibald nous trouva quand il arriva avec le pain frais et autre chose dans la main.

Archibald

Je ne voulais pas me lancer dans la fabrication des viennoiseries alors que je savais parfaitement les fabriquer. Après maintes et maintes fois refusé, j’avais tenté un essai et je voulus en faire la surprise à MarieSophe.

Bien mal m’en a pris, je la trouvai dans les bras de Morgan. Immédiatement, je m’imposai un sourire et ne laissai rien voir de ma déception.

— Morgan ? Quelle bonne surprise ?

Je les vois se détacher et aussitôt je captai le regard de Marie-Sophie. Je la connais suffisamment pour comprendre qu’elle est ravie de le retrouver, mais autre chose aussi est inscrit dans son regard.

Morgan me tendit la main. Quelque chose était changé chez lui et je ne parvenais pas à définir ce que c’était. Dans tous les cas, il semble apaisé et en pleine forme.

— Racontez-moi ! Je ne vous cache pas que Charles m’a mis au courant de tout ce que vous avez entrepris avec le food truck. Cybèle a eu une excellente idée de vous céder son affaire. Vous avez de ses nouvelles ?

Je racontai. Marie-Sophie en profita pour préparer du café. Elle sortit la tasse préférée de Morgan. Depuis le temps qu’il était parti, elle était pourtant restée à la même place.

— Je vais reprendre toutes mes activités et surtout si vous avez besoin de moi, n’hésitez pas. J’ai cru comprendre que mon miel plaisait beaucoup. Je vais retrouver mes ruches et mes chèvres. Vous allez rire, mais mes animaux m’ont fait la fête ce matin.

Je regardai son chien couché à ses pieds.

— Merci à vous tous, j’ai retrouvé ma maison comme si je ne l’avais jamais quitté. C’était une parenthèse que j’ai été obligé de faire.

Il contempla Marie-Sophie qui baissa les yeux.

— Je vous raconterai… ou pas.

Il a avalé son café et posé sa tasse, il nous attrapa tous les deux dans ses bras et nous murmura que nous lui avions manqué et que tout allait bien maintenant.

— Assez de mélancolie, ce n’est pas mon genre, affirma-t-il. Je vais faire un tour au village, saluer tout le monde. Tu viens, le chien ?

L’animal était déjà debout. Morgan nous salua d’un sourire puis s’en alla les mains dans les poches en sifflotant.

— Je suis seule pour le food truck ce matin, dit Marie-Sophie, comme si de rien n’était. Enzo a été malade cette nuit, Mélusine préfère le garder.

Je n’hésitai pas une seconde. Je rattrapai Morgan.

— Ça te dirait de tenir la boulangerie ce matin ? Tu verras tout le monde d’un coup.

Je lui expliquai pourquoi j’avais besoin de lui. Il eut un vrai sourire et me tapa sur l’épaule.

— Très bonne idée, comme ça vous serez tous les deux, ajouta-t-il d’un ton sibyllin.

© Isabelle-Marie d’Angèle

À très vite…

Haïku du jour

Bonjour toi 😉

Je ne t’ai pas parlé de mon lantana, magnifique cette année. C’est pourquoi, je le mets aujourd’hui à l’honneur. C’est lui qui m’a inspiré le haïku du jour.

Orgueilleux tu es
Toi le lantana fleuri
Tes fleurs orangées
À très vite…

Chaussure à son pied

Bonjour toi 😉

Je me suis régalée à écrire cette petite histoire. Trouver une expression et faire parler Héloïse et Stefano. C’est d’une logique imparable, je trouve😅. Je t’avais dit que j’avais l’humeur joyeuse quand arrivait l’été ? 😉🤪.

Héloïse et Stefano sont dans leur cabane et ils bavardent à qui mieux mieux.

— Tu sais ce que ça veut dire trouver chaussure à son pied ? Parce que ma copine, elle doit aller s’acheter des chaussures et sa mère lui a dit ça. Seulement, une autre a dit que c’était pas ça que ça voulait dire. Tu le sais toi ?

Stefano leva les yeux au ciel. Encore une de ces questions qui allait lui prendre la tête, mais pas cette fois-ci parce qu’il avait entendu le voisin Mathurin dire la même chose à son père quand Charlie avait débarqué chez eux.

— Je crois que ça veut dire trouver quelqu’un qui te va bien. Par exemple mon père avec ta mère.

Héloïse ouvrit de grands yeux et demanda :

— T’es sûr ? Parce que des chaussures quand même, il faut les essayer. Comment tu veux que papa Joe ait essayé ma mère, ça se peut pas.

Stefano aurait bien une idée mais il n’osa pas se lancer dans une explication dont il n’était pas certain de s’en sortir. C’était sans compter sur la curiosité de la gamine qui descendit à toute allure l’échelle de la cabane pour courir vers Charlie qui accrochait le linge sur l’étendoir de la terrasse.

— Dis maman, tu l’as essayé papa Joe pour savoir si ça t’allait ?

Ébahie, Charlie en laissa tomber son panier d’épingles. Héloïse dansant un pied sur l’autre, les mains dans le dos, attendait la réponse.

— Alors ? Parce que trouver chaussure à son pied ça veut dire ça, c’est Stefano qui l’a dit. Comme tu me dis toujours d’essayer les chaussures avant de les acheter, c’est pareil ?

Le regard de Charlie passa au-dessus de la tête d’Héloïse et croisa celui de Joe. Elle comprit à son sourire malicieux qu’il avait entendu la conversation. Il leva les mains en l’air lui signifiant qu’il la laissait gérer la situation.

— Ça devait aller puisque tu es restée avec papa Joe, finalement tu devais être la bonne taille, affirma Héloïse.

© Isabelle-Marie d’Angèle (juin 2023).

À très vite…

Nouvelles de mon jardin

Bonjour toi 😉

Mon jardin change, en couleurs, en nouvelles fleurs. Certaines passent, d’autres arrivent. Je te partage mes découvertes de chaque jour 🌼🌹💐.

Bienvenue à mes hortensias 🌸

L’agapanthe arrive discrètement 🏵

Le bambou sacré fleurit aussi 😊

Le gerbéra est en fin de floraison aujourd’hui mais au moment de la photo, il est encore tout pimpant. À la base, il faisait partie d’un panier too good to go, c’est à dire, comme pour les paniers de nourriture invendus, le vendeur nous avait prévenu qu’il était en mauvais état mais avec quelques soins… tu penses bien qu’il a fait un tour dans la clinique des fleurs de Monsieur Chéri et le voilà 😊. Il a tellement été bichonné aussi ! 😁. Pourtant, il était moche 😂.

Regarde un peu la place que prend la lavande 😅, les abeilles s’en donnent à cœur joie.

Les belles de nuit arrivent et quand elles seront fleuries, elles seront rouges 💖

Le bégonia refleurit 😊 ainsi que les primevères.

Un bouquet de roses🌷, elles sont très parfumées.

Voilà mon gardénia, lui aussi très parfumé 🌼

Les grappes de raisin sont en formation 😊

Voilà pour aujourd’hui. Quand je me promène sur les blogs, il y a aussi pas mal de jolis jardins fleuris. N’hésitez pas à mettre le lien ci-dessous en commentaires pour que je puisse aller les regarder.

Bon mardi 💐

À très vite…

Humeur de la semaine passée

Bonjour toi 😉

Salut Monsieur Lundi, prêt pour que je te raconte ma semaine ?

Ce fut une semaine sympa même si j’avais un peu le stress parce que Monsieur Chéri faisait sa cyclosportive (j’ai rectifié le terme, j’avais parlé d’une randonnée et monsieur chéri m’avait gentiment reprise 😉, oui il lit mes billets 😊).

(❁´◡`❁) Humeur du jour : elle est bonne. L’été est là, et comme je l’ai dit précédemment dans mes billets, l’humeur s’en ressent.

(●’◡’●)Sport : Je n’ai pas pu faire beaucoup de vélo parce que le temps ne s’y prêtait pas trop, gris avec crainte d’orage, je n’avais pas envie de me faire surprendre par une averse qui peut être violente. Et puis, il faut nettoyer ensuite le matériel 😏😂 et ça j’avoue que salir mon beau vélo rouge, j’aime pas trop. Faire du sport oui, mais bon, tu m’as comprise ! Du coup, pour compenser, avec Monsieur Chéri qui lui fait ça tous les jours 🙃, j’ai tenté les étirements. Figure-toi que je n’ai jamais aimé ça. Quand j’allais au cours de gym collectif, je choisissais toujours ceux où ça bouge, style stepp, danse. Quand venait la série d’étirements voire d’abdos 🥱😨🤪 (les smileys te renseignent 😂😁). Bref, ça m’a fait du bien et j’y ai pris goût, comme quoi il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis ou alors c’est l’âge 😏.

◑﹏◐ Musique : As-tu entendu le nouveau duo de Pascal Obispo avec Giordana Angi , j’étais pas fait pour le bonheur ? J’aime bien, elle est italienne et sa voix est belle. Après c’est du Obispo. J’ai regardé la fête de la musique à la télé, ici, cause orage, ce que nous devions faire est tombé à l’eau (c’est le cas de le dire 😁). Nous étions allés dans les deux villages voisins, les guinguettes étaient complètes et pas de musique. Bref, retour à la maison. Il y en a une qui était contente, c’était Oxybulle ! Elle a dû se dire que nous n’étions pas partis longtemps. Elle n’aime pas quand nous la laissons.

(¬‿¬) Sortie : C’est l’anniversaire de Monsieur Chéri, j’en ai profité pour l’entrainer faire du shopping afin de le rhabiller 😁. Après l’achat d’une nouvelle chemisette et d’un bermuda, devine quoi ? Il a réussi à trouver le polo du tour de France. Il a choisi le plus sobre avec un logo simple, il est bleu marine, j’avoue il fait classe. Le vélo et lui ou lui et le vélo, c’est une histoire d’amour qui dure depuis tout le temps 😂, et oui, je partage. Tout comme moi qui suis attirée par les bouquins et les agendas ou les carnets, lui c’est ce qui se rapporte au vélo, chacun ses goûts ! Nous avons décidé de déjeuner en terrasse. Il faisait beau sous notre parasol, super ! D’un coup, le ciel s’est obscurci et une trompe d’eau nous est tombée dessus. Notre abri a résisté malgré les gouttières qui commençaient à nous entourer. L’eau sur la terrasse avait du mal à s’écouler. Nous étions entourés par quelques personnes qui n’avaient pas eu la chance d’avoir un parasol. Une accalmie ? Vite, Monsieur Chéri rapporte le plateau devant les poubelles où il faut trier, oui même sous la pluie qui reprenait de plus belle, il triait 😂 devant le regard admiratif des autres. Et ça recommence ! une pluie terrible. En pantalon blanc, je me dis qu’il ne va pas le rester longtemps. Mon haut, léger, s’il prend l’eau, c’est la transparence assurée. Je ris ! Vite, Monsieur Chéri me prend la main, la pluie s’est un peu calmée, il m’entraine vers la voiture qui n’est pas tout près et me crie de faire attention de ne pas glisser. Ouf ! nous voilà à l’abri dans la voiture. Nous ne faisons pas 200 mètres, que la route est sèche. À croire que la pluie n’était que pour nous 😅 🌧☂.

Autre sortie, aller chercher le dossard à Tarascon. 1 h et demie de route. Il fallait bien que Monsieur Chéri ait tout son matériel pour ne pas partir à la bourre samedi matin, le départ étant à 8 h 30 pour 5 heures de vélo au moins, 106 kms avec 2 cols à grimper qui lui faisaient un peu peur quand même. Nous en avons profité pour pique-niquer au retour. Il faut que je te raconte que pour trouver un endroit, je suis la championne de l’embrouille 😂 : trop de bruit, trop de monde, pas assez d’ombre, trop moche. Je sentais l’humeur de Monsieur Chéri changer au fur et à mesure que l’heure tournait. Bref, nous avons trouvé… pas très loin de chez nous du coup, à force de chercher 🤣, je voyais le moment où nous allions pique-niquer dans le jardin !

Autre sortie : Pendant que Monsieur Chéri s’échinait sur son vélo, je n’avais pas voulu l’accompagner parce que j’allais restée toute seule sur le bord de la route et que j’allais stresser comme une malade, je suis donc restée à la maison, mais alors que mon fils aîné a accompagné son père, ma fille m’a appelée pour me demander si j’étais toute seule, elle pouvait venir me chercher. Je ne l’étais pas, mon plus jeune m’a alors proposé de partir faire du shopping et de déjeuner avec lui. Du coup, le temps est passé très vite et je n’ai pas eu le temps de trop m’inquiéter, d’autant plus que mon aîné me donnait des nouvelles de son père au fur et à mesure qu’il passait les cols. Vive le portable ! c’est là que je me suis rendu compte que j’avais vraiment des enfants formidables, je n’en doutais pas, mais parfois… bref ! Résultat de la cyclosportive, médaille d’or parce qu’il a fini dans les temps, c’est-à-dire avant les 5 heures. Il est fier ! il peut l’être parce qu’il n’a plus vingt ans quand même !

Monsieur Chéri était aussi à la fête avec ses enfants. Bonne fête papa ! Je lui fais aussi toujours un petit cadeau, ce qui m’a valu une question d’une personne ! Vous faites un cadeau à votre mari pour la fête des pères ? ben oui, c’est quand même le père de mes enfants 😂.

⊙﹏⊙ Écriture : Au fur et à mesure de mes publications, j’ai réalisé que lorsque je ne programmais pas, j’étais plus dans le moment présent quand je discutais avec toi. Evidemment, l’heure varie selon mon temps, mon imagination et ma disponibilité mais finalement, je préfère. Par contre, c’est quand même pratique de pouvoir programmer quand je ne peux pas faire autrement. Autre constatation, suivant l’heure, tu es là ou pas et il y a moins de trafic sur mon blog, mais ce n’est finalement pas le but. Donc, je continue mes histoires, ma poésie. A ce propos, je vais faire un cahier de poésie. Mes écrits sur l’ordi c’est bien, mais l’écriture sur papier, c’est bien aussi. Je t’en dirai plus quand j’aurai commencé.

(¬_¬ ) Ce serait bien que… Je te raconte sur un prochain billet que j’ai commencé à décrypter les tarots, ça faisait partie de mes intentions de l’année, que je fabrique complètement mon bullet journal, j’ai l’idée, il faut juste que je prenne le temps de m’y mettre, celui en cours se termine fin août, que je continue de dessiner.

Voilà pour cette semaine qui ne ressemble pas aux autres, et toi ? Qu’as-tu de beau à me raconter ?

À très vite…

Dimanche Citation

Bonjour toi 😉

Un peu d’humour 😉, je ne sais pas toi, mais quand arrive la fin juin, je me sens comme une envie d’évasion 😊🌞, j’ai envie de rire, de mettre encore plus de bonne humeur dans mes billets. Pas toi ?

Comme en décembre où je publie mon calendrier de l’Avent, quand arrive l’été, je fais pareil à ma façon 😊.

Bon dimanche 🌞💖😊

À très vite…

Samedi Musique

Bonjour toi 😉

Hum ! ça sent bon l’été tout ça 🎶😊

Une autre pour la route ? ça ne nous rajeunit pas ça ma p’tite dame 🤣 ! ça fait du bien non ? Ok, ça a vieilli mais pas grave 😉 et franchement, ils ont l’air triste sur la vidéo 🤣 mais moi ça me fait rire, souvenirs de vacances 🌞.

Bon samedi 💖🎶

J’aime un voyou au grand coeur

Bonjour toi 😉

Chapitre 11

Je refis le chemin en sens inverse. Je saluai au passage les collègues à l’accueil et m’enfermai dans mon bureau. Il en avait de bonnes Diego Destrio. Les conneries de son fils quand il était gamin ce n’était rien à côté de ce qu’il allait manigancer aujourd’hui. Je ne pouvais pas rester cloitrée ici, je consultai rapidement mes mails, rien d’urgent, mes hommes savaient gérer de toute façon. Je devais rencontrer Paco.

Je fus interceptée par le procureur qui me cueillit devant ma moto. Les nouvelles allaient très vite dans cette petite ville.

— Alors comme ça on déjeune avec Diego Destrio ? Vous partiez en mission pour lui ?

— Bonjour monsieur.

Je tentai de gagner du temps, mais c’était mal le connaitre.

— Qu’est-ce qu’il voulait ?

— Que je coffre le plus rapidement possible les personnes qui ont attaqué son fils.

Dire la vérité allait le calmer.

— Le banquier est son fils ? Si je m’attendais à ça.

Le procureur n’en revenait pas.

— Je parie qu’il vous a menacée. Si c’est le cas, n’hésitez pas à le mettre en garde à vue.

— Et pour quelles raisons ? Et puis non, il ne m’a pas menacée. Il a réagi simplement comme un père qui a eu peur pour son fils unique.

— J’imagine qu’il vous a donné un délai. Je connais l’énergumène.

— On peut dire ça comme ça. Justement, je partais à l’hôpital retrouver monsieur Destrée pour prendre sa déposition.

— Faites donc commandant. J’ai confiance en vous, depuis le temps que vous et vos collègues souhaitez mettre la main sur ce bandit, si vous trouvez n’importe quoi qui peut le faire tomber, vous avez carte blanche !

Il me salua d’un signe de tête et s’engouffra dans le commissariat. Le mot confiance résonnait bizarrement dans mon esprit.

François alias Paco était furieux. Il venait d’avoir son père au téléphone. Comment avait-il pu rencontrer Angèle ? De quoi se mêlait-il ? Il ne pouvait pas lui en vouloir. De loin, il l’avait toujours protégé même s’il menait ses affaires en solitaire. Paco était certain qu’il gardait un œil sur lui et qu’au moindre problème, il interviendrait et c’était ce qu’il avait fait avec le commandant Merlin.

Il devait sortir de cet hôpital et reprendre le cours normal de sa vie. Ce n’est pas un groupe de petits malfrats qui allait lui faire peur. Ils ne le connaissaient pas et surtout, il ne savait pas qui était son père. Dans le cas contraire, ils abandonneraient l’affaire.

Il repoussa ses draps et se leva. Certes, ses blessures le faisaient un peu souffrir et ses côtes cassées n’arrangeaient rien, mais il tenait debout.

L’infirmière entra alors qu’il terminait de s’habiller.

— Vous nous quittez ? J’apportais justement vos papiers. Vous êtes bien pressé. Quelqu’un vient vous chercher ?

— Je vais me débrouiller, ne vous inquiétez pas.

— Passez à l’accueil pour signer votre sortie.

Elle se heurta au commandant Merlin. Elle dit alors :

— Si vous repartez en moto, faites attention ! Bonne journée.

Angèle contempla son ami d’enfance qui était prêt à s’en aller.

— Tu me ramènes chez moi, je prendrai la voiture pour aller récupérer mon chien.

Ce n’était pas une demande, mais un ordre.

— Bonjour François.

Il grommela et l’entraina vers l’accueil. Angèle qui n’avait pas l’habitude qu’on lui parle ainsi se dégagea de son étreinte et l’apostropha :

— Je ne savais pas que tu sortais aujourd’hui. Au fait, j’ai eu la visite de ton père.

— Il m’a averti et je n’y suis pour rien. Angèle, si tu veux bien, tu me ramènes.

— Je suis à moto.

— Alors ? Tu ne me crois pas capable de grimper derrière toi ?

Elle haussa les épaules. Il remplit les papiers et la suivit. Elle tendit un casque. Il monta derrière elle, s’agrippa à sa taille non sans ébaucher un sourire qu’elle ne vit pas.

À peine arrivé devant chez lui, il l’enleva et la remercia.

— Je vais chercher Tuck.

Sans un regard, il prit son véhicule et disparut. Il était en colère. Il ne voulait pas mettre en danger Angèle. Son père l’avait prévenu, il ne tolérerait pas qu’elle lui fasse faux bond. Elle devait le protéger. Il tapa sur son volant, il n’était plus un gamin, il savait ce qu’il avait à faire. D’abord récupérer son chien, ensuite il aviserait.

Tuck allait bien et dès qu’il vit son maître, il se dressa dans sa cage. Le vétérinaire le délivra rapidement et il se jeta sur Paco qui faillit tomber et porta une main à ses côtes. Il rit.

— Doucement, mon beau.

L’animal le lécha avec bonheur puis il se coucha à ses pieds. Après avoir écouté les conseils préconisés, il sortit. Le berger australien grimpa dans la voiture dès qu’il put. Une fois arrivé chez lui, François fit entrer Tuck puis il appela son collaborateur Jordan.

Qu’est-ce qu’il pouvait l’agacer Paco. Furieuse, je suis repartie au commissariat et j’ai claqué la porte de mon bureau un peu fort.

Personne n’est venu me déranger, les collègues ont dû penser qu’il fallait attendre que la tempête passe. Je rallumais mon ordinateur et consultais les nouvelles.

Soudain, je poussai un juron et lus l’article qui datait de quelques semaines. La police ne s’était même pas rendu compte qu’un braquage avait eu lieu lors du transport de fonds. En fait, l’argent n’était jamais arrivé. Personne n’avait vu qui conduisait le fourgon, tout s’était déroulé normalement. C’est l’entreprise lésée qui les avait prévenus.

En lisant la presse, un article attira mon attention. Une association qui s’occupait des sans-abris avait été créditée par un donateur anonyme. Impossible de remonter à la source.

Je soupirai. J’étais certaine qu’il s’agissait de Paco, mais comment le prouver ? Pas de numéros de billets, juste un virement dont personne n’était parvenu à trouver d’où il venait. En parcourant les articles, je compris que tous les moyens avaient été mis pour hacker ce compte, mais le meilleur des hackeurs avait fait chou blanc.

Je me laissai aller sur mon fauteuil et posai mes pieds sur le bureau. S’il s’agissait de Paco, il était très fort.

J’appelai Kawas. Il entra sans frapper et s’assit face à moi. Je tournai l’écran vers lui. Il lut l’article et haussa les épaules.

— Vous étiez en formation quand c’est arrivé, ça a dû vous échapper.

— Non, je n’ai juste pas fait le rapprochement avec l’archer qui ouvrait les coffres.

— Ce n’est pas nous qui avions l’enquête. Et puis, il n’y a pas eu mort d’hommes. L’association est ravie et a pu garder l’argent, rien ne prouvait qu’il avait été dérobé.

— Nous devons ouvrir l’œil si d’autres évènements de cette sorte arrivent.

— Les transferts de fonds, il y en a tous les jours et jusqu’à présent, il ne s’est rien passé d’anormal.

— Y a-t-il eu des vols identiques ailleurs que par chez nous ?

— Pas que je sache.

— C’est donc une nouvelle façon de procéder. J’ai l’impression que ce Robin des Bois moderne prend l’argent pour le redistribuer.

— Il ne le fait pas avec celui des supermarchés, juste les banques. Vous avez entendu parler de la vente des tableaux du château de la ville d’à côté ?

— Arrête de me vouvoyer Kawas, tu m’agaces. Si tu as quelque chose à me reprocher, parles, vides ton sac une bonne fois pour toutes.

— Que voulait Destrio ?

— Que je protège son fils et que je coffre ceux qui l’ont tabassé, c’est ce que j’ai dit tout à l’heure au Proc. Rien de bien original, tu ferais pareil, si ton enfant s’était fait attaquer chez lui.

— Rien d’autre ? Tu me le promets ?

— Putain Théo, tu me connais quand même ! que veux-tu qu’il me demande ? Personne n’a jamais réussi à coincer Destrio, il ne va pas commencer aujourd’hui à faire des conneries.

— Pour ses gosses, on baisse la garde.

— Alors là, ça m’étonnerait, mais j’y avais pensé. Dans notre métier, nous en voyons des choses pas jolies, et des personnes à qui on donnerait le bon Dieu sans confession qui vrillent. On ouvre l’œil et on veille au grain. Au fait, François Destrée est sorti de l’hôpital. J’étais passé prendre de ses nouvelles tout à l’heure, c’est moi qui l’ai ramené. Il n’était pas de bon poil et était en colère que son père soit venu nous parler. Voilà, tu sais tout !

Je regardai dans les yeux mon capitaine, mais au fond de moi, je n’étais pas fière. Théo se leva, le sourire revenu. J’avais réussi à lui redonner confiance en moi, mais jusqu’à quand ?

À suivre…

© Isabelle-Marie d’Angèle

À très vite…

Jeudi Poésie

Bonjour toi 😉

As-tu déjà imaginé ce que peut penser un épouvantail seul dans son champ ? Enfin, pas tout à fait seul…😊.

Que fais-tu là
Posé sur mon bras ? 
N’as-tu pas peur ?
Je protège les fleurs
Mais tu ne dois pas
Venir ici et là.
C’est pour ça 
Que je suis là.
Avec mon chapeau,
Ma veste sur le dos
J’empêche les animaux
Et aussi les oiseaux
De manger ce qu’a semé
Le gentil fermier.
Mon pantalon bleu
Est censé, parbleu,
Te faire déguerpir.
Nul besoin de rire,
Je vois bien 
Que tu ne crains rien.
Alors si tu veux bien
Ne mange pas les grains
Et reviens demain
Me tenir compagnie
Parce que seul, je m’ennuie. 
Ce n’est pas drôle
De m’imposer ce rôle
Où je me sens abandonné
À longueur de journée
Au milieu de ce champ
Je préfèrerai l’océan. 
Mais là-bas pas besoin
Dieu, m’en est témoin
D’épouvantail pour garder
Les vagues malmenées. 
Alors, je suis condamné
Au milieu du champ à rester.
Demain, s’il te plait
Reviens te poser 
Sur mon bras pour bavarder. 

© Isabelle -Marie d’Angèle (juin 2023)



À très vite…

Stefano va à la pêche

Bonjour toi 😉

Il parait que c’est l’été aujourd’hui 😊🌞.

Alors bonjour Monsieur l’été, même si chez nous, il fait gris et que le ciel est rempli de nuages, reste des orages de cette nuit.

Il parait aussi que c’est la fête de la musique 🎶🎶, espérons qu’elle pourra avoir lieu si un orage, encore lui, ne s’en mêle pas.

Mais restons focus sur notre journée des enfants. C’est Stefano qui a la parole aujourd’hui. Je te laisse avec lui.

Joe et Stefano avait décidé de passer la journée entre hommes et à la pêche. Charlie avait dissuadé Héloïse de les accompagner.

— De toute façon, tu n’arrêteras pas de parler et tu feras peur aux poissons, avait martelé Stefano.

Vexée, elle avait tapé du pied, boudé, imploré sa mère qu’elle fasse changer d’avis papa Joe, mais rien n’y fit. Les hommes souhaitaient passer la journée entre eux.

— Nous serons entre filles ici, la câlina Charlie. Si tu veux, tu pourras te servir de ma machine à coudre et même de mes crayons de couleur.

Héloïse haussa les épaules et fit contre mauvaise fortune bon cœur en regardant avec envie partir les deux garçons.

Il y avait longtemps que Stefano n’était pas allé pêcher avec son père, aussi il voulait en profiter à fond. Il adorait passer du temps avec lui, et surtout, il voulait lui parler de son souhait le plus cher.

Joe connaissait bien le coin des pêcheurs, il était tôt, il savait qu’il n’y aurait personne. Il installa ses cannes, déplia les deux tabourets, approcha la glacière avec le saucisson et le pain acheté en passant devant la boulangerie, et invita son fils à s’assoir près de lui.

Il faisait frais et beau. Tous deux avaient un bob sur la tête en prévision du soleil. Ils restaient immobiles et muets. La nature s’éveillait et quelques oiseaux se désaltéraient devant eux. La brume se levait et des gouttelettes de rosée s’accrochaient aux hautes herbes qui se balançaient doucement au gré du vent.

Des poissons sautaient loin d’eux. Joe murmura :

— C’est ici qu’il faut venir les gars.

— Tu crois qu’ils savent qu’on veut les prendre ?

— Mais non !

— Tu as promis qu’on les remettrait à l’eau, hein, papa ?

— Promis fils ! C’est juste pour passer un bon moment avec toi. La pêche c’est reposant, n’est-ce pas ?

— Tu en as de la chance papa de mener la vie que tu as, moi, je veux faire pareil que toi quand je serai grand.

Joe sourit à son fils.

— Je travaille dur tous les jours tu sais, sinon, il ne rentre pas d’argent et tu ne pourrais pas avoir ce que tu veux.

— Oui, mais ton travail, je l’aime bien. Moi aussi, je veux avoir des animaux, un tracteur, et faire des céréales, tout comme toi.

— Pas de problème mon garçon, tu pourras te diriger pour l’école d’agriculture quand tu seras plus grand. Tu as encore le temps d’y réfléchir, tu sais, ajouta Joe en lui ébouriffant les cheveux.

— Justement, c’est de ça que je voulais te parler. Je ne veux plus aller à l’école, ça ne sert à rien puisque de toute façon, un jour on sera mort. À quoi ça sert d’apprendre des trucs si on ne peut pas s’en servir.

Stupéfait, Joe regarda son fils et en oublia  le bouchon rouge de sa canne à pêche qui s’enfonçait dans l’eau. Stefano le rappela à l’ordre en hurlant :

— Papa, vite un poisson !

Le cri affola la bête qui se démena tellement que l’hameçon se décrocha et le bouchon reprit sa place.

— Ben voilà, il est parti, c’est malin ! râla Stefano.

— De toute façon, tu ne devais pas le garder alors…

— Oui, mais je voulais voir comment il était.

—  Il ne fallait pas crier si fort.

— Je ne pouvais pas savoir que c’était un poisson surhumain.

— Ne noie pas le poisson justement, rit son père. Qu’est-ce que c’est cette idée d’arrêter l’école ? Tu sais bien qu’elle est obligatoire jusqu’à 16 ans alors tu as le temps de voir venir. De plus, tu as tort de ne pas vouloir t’instruire. Tu es tellement curieux que si tu n’avais pas appris à lire tu ne pourrais pas découvrir ton encyclopédie. Pour la satisfaire ta curiosité, il faut bien la nourrir.

Stefano regarda son père qui avait toujours réponse à tout. Il n’avait pas prévu ça, c’est vrai que s’il ne savait pas lire ni écrire, il serait bien embêté pour déchiffrer ne serait-ce que les panneaux pour rentrer à pied ou aller payer tout seul le pain à la boulangerie.

Joe ajouta :

— J’espère bien que tu ne vas pas mourir tout de suite, en grandissant, tu auras de plus en plus envie de découvrir des choses. De plus, tu as des copains non ? Tu n’aimes pas jouer avec eux dans la cour de récréation ? Discuter avec eux ? Apprendre avec eux ?

— Toi aussi tu m’apprends des trucs. La maîtresse ne sait pas tout.

— Effectivement, mais c’est un ensemble Stefano. Il y a des enfants qui aimeraient bien être à ta place et qui ne peuvent pas aller à l’école pour apprendre à lire.

— Ouais je sais, bougonna Stefano. N’empêche, ils ont bien de la chance eux, ils ne sont pas obligés de se lever tôt tous les jours et de rester assis à écouter.

. — Dis-moi bonhomme, à quelle heure t’es-tu réveillé pour venir avec moi ? Tu n’as pas râlé, il me semble.

À ce moment-là, le bouchon s’enfonça. Cette fois, Joe prit les choses en main et il leva sa canne. Un petit poisson gigotait au bout de la ligne.

— Relâche le papa, je suis sûr qu’il a mal.

Sans discuter, il décrocha l’hameçon et rejeta l’animal dans l’eau.

— C’est vrai que des enfants aimeraient aller à l’école et qu’ils ne peuvent pas ? C’est triste quand même.

— Que ferais-tu de tes journées ? Quand tu es en vacances, ça va parce que ce n’est pas habituel, mais rappelle-toi bien qu’à la fin du mois d’août, tu commences à tourner en rond, tes copains te manquent. Tu aimes bien aussi le foot non ?

— Pourquoi t’as tout le temps raison ?

Joe éclata de rire.

— Charlie n’a pas le même avis que toi, tu sais.

© Isabelle-Marie d’Angèle (juin 2023) 

À très vite…