Bonjour toi 😉
Déjà un mois de passé et me revoilà avec une nouvelle invitée pour ce Va et Vient n°13 dont le thème est L’invention d’un hasard.
Dans la lignée des « Vases communicants », ce Va-et-Vient reprend le même schéma de communication, à savoir un échange entre personnes qui écrivent un texte (avec ou sans illustration) sur le blog d’une autre. Ce jeu littéraire paraît tous les premiers vendredis du mois.
J’ai ainsi le plaisir d’accueillir Amelie Gressier qui publiera ma contribution La passion de Julie sur son blog Plume dans la main ici.
Voici sa participation 👇
« Je retourne au bureau en taxi, je te dépose ? C’est sur le chemin. »
Je refuse.
Je prends le tram puis le métro.
Une femme me dit que je lui rappelle son amie d’enfance.
Elle me trouve le même regard, la même bouche, puis la même voix.
C’est impossible. Ce n’est pas moi.
Je lui demande ce qui lui est arrivé.
Elle a disparu. Comme ça. Juste, disparu. Il y a 8 ans.
Avant de descendre du métro, elle griffonne son adresse dans son exemplaire déglingué de Sur la route.
Elle me donne le livre. Si je veux lui écrire.
Elle semble si seule.
Chiche.
Je l’ai fait et le fais encore aujourd’hui.
J’accepte.
Je m’assois et on parle de beaucoup de choses. Il me promet de me prêter son livre sur Paris quand il l’aura terminé.
Un hiver. Bientôt le printemps.
Un verre un soir.
Littérature, musique et cinéma pendant des heures.
Nos livres de chevet. La Horde du Contrevent pour moi. Kafka sur le rivage pour lui.
Dix semaines plus tard, il me dit que je devrais écrire.
Chiche.
Je l’ai fait et le fais encore et toujours aujourd’hui.
Elle m’explique que son amie est partie vivre au Japon après avoir lu Murakami. Je l’ai lu aussi. Il m’a donné envie d’écrire, et d’écrire à cette femme, pour tromper sa solitude.
Il me conseille de lire « tout Kerouac. » S’il m’avait suggéré d’écrire ce soir-là, j’aurais refusé. « J’étais assez saoul pour accepter n’importe quoi », dit le héros voyageur. Moi pas.
Depuis cette scène devant le taxi, j’ai lu La fin des temps.
J’y ai découvert cette phrase fascinante : “C’est vraiment effrayant le hasard”.
Certains jours je suis d’accord avec Murakami. D’autres, je me dis que “vertigineux” serait plus approprié.
L’un de ces deux hasards est vrai.
Et s’il n’avait pas existé, il aurait fallu l’inventer.
Bien sûr qu’il y a d’autres participations que tu peux aller découvrir, ainsi Dominique Hasselmann du blog Métronomiques ici partage avec Marie-Christine Grimard du blog Promenades ailleurs ici, Dominique Autrou du blog La distance au personnage ici partage avec Jérôme Decoux du blog Carnets Paresseux ici .
Toutes les participations sont les bienvenues pour le prochain Va et Vient dont le thème est L’absence imprévue. Il sera publié le premier vendredi du mois de Juin, soit le 7.
Merci Amélie d’être passée chez moi, j’ai été ravie de t’accueillir.