Journal de Marie-Sophie

Bonjour toi 😉

Voici la suite du journal de Marie-Sophie 😉

Archibald était déjà à pied d’œuvre dans la boulangerie quand je suis arrivée prendre mon poste derrière le comptoir. Il vint aussitôt m’embrasser. Je ne l’entendais jamais partir le matin. Il est vrai que sa chambre ne donnait pas sur la mienne et qu’il a toujours été discret du plus longtemps que je me souvienne, parce que je dois bien l’avouer, il a dormi chez moi plus d’une fois.

Il sentait bon le pain frais. D’ailleurs, il était lié à ce parfum à vie. Il n’accusait jamais la fatigue, il adorait son métier et se lever tôt n’avait jamais été un problème. Même quand nous faisions des soirées avec Mélusine, il était le dernier à repartir chez lui. Il avait toujours quelque chose à me raconter. Archibald et moi c’est comme les doigts de la main, inséparables.

Les premiers clients commencèrent à arriver. Je les reconnaissais et leur proposai leur pain habituel, si bien qu’il n’y avait guère d’attente à la caisse. Finalement, j’aimais être là.

La matinée était déjà bien avancée lorsque quelqu’un poussa la porte de la boulangerie. Occupée à rendre la monnaie, je ne levais pas la tête immédiatement aussi restais-je stupéfaite quand j’entendis :

—  Bonjour Marie-Sophie.

Gabriel était en face de moi. Mon voisin d’en face sur lequel j’avais grave phantasmé affichait un sourire ravageur.

—  Je suis content de t’avoir retrouvée.

Je sentis mes joues s’empourprer. Il me faisait toujours autant d’effet cet homme. Heureusement, il n’y avait personne dans la boutique. Il avait bien choisi son moment certainement sans le savoir, c’était l’heure de la matinée un peu creuse.

—  Bonjour Gabriel.

Je retrouvai enfin ma voix et lui demandai ce qu’il désirait.

—  C’est pépé Charles qui m’a dit que je pouvais te trouver ici. Nous sommes restés en contact et lorsqu’il vidait sa maison. Après de grandes hésitations, il a quand même accepté de me donner ton adresse. Je suis passé chez lui, j’ai donc vu où tu habites, et me voilà. Tu m’as manqué. J’ai quelques jours de congés, je te les offre.

J’enregistrai toutes ces informations et tout se mélangea dans ma tête : la trahison de pépé Charles qui aurait mieux fait de s’occuper de ses affaires, pourvu qu’Archibald ne décide pas de me rejoindre pour me tenir compagnie, et si Morgan passait me faire un petit coucou ou Mélusine avec Enzo.

Gabriel se pencha vers moi au-dessus du comptoir et me fixa de ses beaux yeux verts.

—  Et toi, tu es contente de me revoir ?

Il était gonflé quand même ! ça faisait un bail que je n’avais pas eu de ses nouvelles et d’un coup, il débarquait espérant quoi ?

—  Je suis surprise.

Il sourit.

—  Je croyais que tu aimais justement les surprises ? Je suis heureux, j’ai réussi mon coup. Tu es libre pour déjeuner avec moi ?

Manque de bol ou jour de chance, j’étais toute seule. C’est alors que je réalisai que Morgan ne risquait pas d’arriver à l’impromptu, il était parti sur un autre marché et il avait emmené sa mère. Mélusine était chez François avec Enzo, elle mangeait avec lui. Restait Archibald, mais nous n’avions rien prévu.

—  J’ai vu qu’il y avait un petit bar sur la place, chez Saverio, tu connais ?

—  Il se fait livrer son pain pour ses sandwichs le midi.

—  Alors c’est vendu. À quelle heure termines-tu ?

Je ne pouvais pas aller chez Saverio, tout le village serait au courant aussitôt. La meilleure solution ou la moins pire comme dirait Pépé Charles, était de l’inviter chez lui. Après tout, c’était lui qui m’avait mise dans cette situation, comme je sais qu’il était seul pour la journée, Célestine étant avec Morgan. Je m’entendis répondre :

—  Tu connais l’adresse de Charles, va le retrouver et…

C’est à ce moment-là que le traître arriva à la boulangerie, la mine réjouie.

—  Ne me fais pas la tête MarieSophe, il avait tellement envie de te revoir.

Pépé Charles me fit un clin d’œil.

—  Tiens sers-moi donc ma baguette favorite et…

—  Qu’est-ce que tu dirais que nous venions tous les deux déjeuner chez toi ? Du coup, je t’en mets deux ?

Il se mit à rire.

—  Qu’est-ce que vous allez bien pouvoir faire d’un vieux bonhomme comme moi ? Vous avez certainement plein de choses à me raconter. Et puis, moi, comme j’étais tout seul, j’avais espéré pouvoir regarder Les 12 coups de Midi. Allez donc chez Saverio, tu en profiteras pour goûter ses sandwichs et lui dire ce que tu en penses, depuis longtemps qu’il m’en parle et qu’il se désole que tu n’aies jamais ton avis.

—  Ah j’avais bien reconnu ta voix !

C’était le bouquet, Archibald déboulait dans la boutique et son sourire s’effaça immédiatement à la vue de Gabriel. Celui-ci s’avança pour lui serrer la main. Mon ami fit de même et je sentis aussitôt comme une tension palpable dans la boulangerie.

Heureusement, une cliente arriva. Charles paya sa baguette et s’enfuit sans demander son reste. Gabriel le suivit en me lançant :

—  Je t’attendrai donc chez Saverio, arrive quand tu peux.

Je gardai mon sourire pour la cliente qui en profita pour bavarder avec Archibald. Une fois qu’elle fut sortie, mon ami me fusilla du regard.

—  Tu m’expliques ? Qu’est-ce qu’il vient foutre ici ce toubib ?

Dieu qu’il m’agaçait quand il prenait ma vie en main comme ça.

—  Il n’y a rien à dire, c’est Charles qui l’a renseigné sur ma nouvelle adresse et voilà. Si tu dois en vouloir à quelqu’un, c’est à lui.

—  Je t’accompagnerai bien chez Saverio mais je ne peux pas. Tu te rends compte si Morgan l’apprend ? Il l’apprendra de toute façon.

—  Je ne fais rien de mal. Je déjeune juste avec un ami.

—  Un ami ? Pas à moi MarieSophe. Demande au moins à Mélusine de venir avec vous.

—  Mais enfin, je suis majeure et vaccinée quand même. J’ai le droit de faire ce que je veux non ? Je n’ai pas besoin de chaperon. Est-ce que je te pose des questions quand tu es avec Cybèle Iraola ?

Il fronça les sourcils, j’aurais mieux fait de la fermer.

—  Qu’est-ce qu’elle vient faire ici ? Tu ne vas pas comparer ton toubib et elle ? Il n’y a absolument rien entre elle et moi.

—  Parce qu’il y a quelque chose entre Gabriel et moi peut-être ? Et ne me raconte pas qu’elle te laisse indifférent, je te connais.

—  Alors tu me connais mal MarieSophe.

Il tourna les talons furieux et sans se retourner ajouta :

—  Pars à midi, je tiendrai la boutique jusqu’à ton retour.

J’aurais voulu le suivre et m’excuser, mais un nouveau client arrivait. La mort dans l’âme, je repris mon sourire de commande et m’occupai de lui.

Évidemment, il avait dû prévenir Mélusine, son nom s’afficha sur mon portable alors qu’il était presque l’heure que je m’en aille.

Je l’éteignis rageusement. Comme un ballet bien réglé, Archibald apparut derrière le comptoir. Il avait enlevé son tablier blanc.

Je quittai la boulangerie.

Gabriel m’attendait sur la terrasse. Il avait commandé un jus de fruits. Il me fit signe dès qu’il m’aperçut et quand je le rejoignis, je sentis le regard de Saverio me fixer. J’entrai dans le bar et le saluai. Bravache je lui dis :

—  Un ami est venu me rendre visite, j’en profite alors pour goûter vos sandwichs. Tout le monde m’en fait des éloges.

Saverio me serra la main par-dessus le comptoir et salua d’un hochement de tête Gabriel. La jovialité du barman avait disparu.

Gabriel ne se rendit compte de rien et m’invita à m’asseoir au fond de la salle. Avec un grand sourire, il m’annonca :

— Je vais travailler dans l’hôpital situé à quelques kilomètres de chez toi pendant quelque temps, toujours aux urgences. Je permute avec un collègue qui vient à ma place.

Me voilà bien !

© Isabelle-Marie d’Angèle (septembre 2022).

À très vite…

Je dis Poésie

Bonjour toi 😉

29 septembre, fête de MonsieurChéri 💖.

J’ai trouvé ce joli dicton qui n’a rien à voir avec la phrase du dessus 😏😉. En fait, je cherchais une rime qui pourrait coller avec MonsieurChéri et la Saint Michel. Comme il aime la nature et les oiseaux, j’ai fouillé et voilà !

Quand les hirondelles voient la Saint Michel, l’hiver ne vient qu’à Noël.

J’aime beaucoup les hirondelles mais nous n’en voyons plus beaucoup. Je me souviens gamine, j’avais une hirondelle que j’avais appelée Friseline qui revenait chaque année. Même si ce n’était pas forcément elle, j’aimais croire qu’elle revenait me voir. D’ailleurs, elle était seule et volait bas comme pour me saluer et me prévenir de son retour.

Je mets donc ces oiseaux à l’honneur avec ce joli poème de Auguste Lacaussade.

Aux Hirondelles

De l’aile effleurant mon visage,
Volez, doux oiseaux de passage,
Volez sans peur tout près de moi !
Avec amour je vous salue ;
Descendez du haut de la nue,
Volez, et n’ayez nul effroi !

Des mois d’or aux heures légères,
Venez, rapides messagères,
Venez, mes sœurs, je vous attends !
Comme vous je hais la froidure,
Comme vous j’aime la verdure,
Comme vous j’aime le printemps !

Vous qui des pays de l’aurore
Nous arrivez tièdes encore,
Dites, les froids vont donc finir !
Ah ! contez-nous de jeunes choses,
Parlez-nous de nids et de roses,
Parlez-nous d’un doux avenir !

Parlez-moi de soleil et d’ondes,
D’épis flottants, de plaines blondes,
De jours dorés, d’horizons verts ;
De la terre enfin réveillée,
Qui se mourait froide et mouillée
Sous le dais brumeux des hivers.

L’hiver, c’est le deuil de la terre !
Les arbres n’ont plus leur mystère ;
Oiseaux et bardes sont sans toits ;
Une bise à l’aile glacée
A nos fronts tarit la pensée,
Tarit la sève au front des bois.

Le ciel est gris, l’eau sans murmure,
Et tout se meurt ; sur la nature
S’étend le linceul des frimas.
Heureux, alors, sur d’autres plages,
Ceux qui vont chercher les feuillages
Et les beaux jours des beaux climats !

O très heureuses hirondelles !
Si comme vous j’avais des ailes,
J’irais me baigner d’air vermeil ;
Et, loin de moi laissant les ombres,
Je fuirais toujours les cieux sombres
Pour toujours suivre le soleil !

Saint-Nazaire, avril 1840

Auguste Lacaussade, Poèmes et Paysages, 1897



À très vite…

MaLou et Millie

Bonjour toi 😉

Comme c’est mercredi, revoilou MaLou et Millie. Une phrase piquée au vol qui a donné lieu à ce petit texte trop mignon (enfin je trouve 😏). J’ai repris une illustration qui me plait beaucoup. Je trouve que c’est tout à fait Millie. Je sais que normalement il n’y a pas de chat et MaLou n’a pas les cheveux blancs mais bon 😂 si je savais dessiner, je ferais tout ce que je veux 😂. Tout n’est pas parfait dans ce monde n’est-ce pas ? 😂

MaLou préparait le repas. Millie n’était pas loin comme toujours dans ces moments-là. Elle s’amusait avec le chien, regardait sans la regarder la télé, enfin c’était ce que pensait MaLou.

Alors qu’elle apportait les plats sur la table et appelait Millie, celle-ci lui demanda :

— Pourquoi tu ne joues pas au loto ?

Surprise MaLou répondit qu’elle ne gagnait jamais de toute façon, ça ne servait à rien de dépenser de l’argent pour rien. Millie prit alors son air de conspiratrice et lui affirma que là, elle était certaine qu’elle gagnerait le gros lot.

— Et pourquoi en es-tu si sûre ? demanda MaLou en riant.

— Parce que les numéros viennent d’être tirés à la télé. Je les ai notés pour toi, vas-y MaLou, vite, joue !

MaLou regarda sa petite-fille et ne réagit pas tout de suite, de peur de lui faire de la peine, voire même de la vexer.

— Ben quoi, pourquoi tu restes plantée sans rien dire ? Tu le savais pas que les numéros étaient tirés ? C’est pour ça que tu gagnes jamais. Mais aujourd’hui, je suis là MaLou et grâce à moi, tu vas être riche.

— Tu sais quoi Millie ? Tu es adorable, mais je crois que c’est encore fichu pour cette fois. Tu veux que je te dise un secret ? Les numéros sont tirés après que tout le monde ait joué et je me suis fait avoir, tu vois, je n’ai pas été assez rapide.

— Ouais ! Tu peux me le dire que j’ai rien compris.

Millie se mit à rire.

— Je me disais bien que c’était trop facile et qu’il y avait un truc qui collait pas. Et puis… comme tu sais toujours tout MaLou, si c’était comme ça que ça marchait, tu aurais gagné depuis longtemps.

Tout est dit ! (j’adore quand il paraît que MaLou sait toujours tout 😂 et que l’admiration dans les yeux de Millie brille, que du bonheur !).

© Isabelle -Marie d’Angèle (septembre 2022).

À très vite…

Jeux d’écriture

Bonjour toi 😉

L’atelier d’écriture chez Marie ici est relancé et j’avoue qu’il n’est pas facile ce nouveau défi. En voici l’intitulé : je vous invite à écrire de la poésie en prose (Ce genre se caractérise par sa brièveté, une apparente simplicité mais une densité bien réelle, une unité thématique, un jeu sur les images et une recherche de musicalité), sur le thème de l’odorat. Pas facile n’est-il pas vrai ?

Je me lance 😉

Lui, Elle et son parfum

Un parfum discret l’enveloppa. Il le reconnaitrait et La reconnaitrait. 
Un mélange de rose, une touche de cerise noire, il le et La respirait. 
Une histoire d’Amour entre Lui et Elle. 
Elle l’avait découvert par hasard et ne l’avait jamais quitté. Lui ou son parfum ? 
Subtil, ce parfum l’enivrait autant que Lui. 
Posé délicatement au creux de ses seins, il s’exhalait à chaque battement de cœur. 
Mélange de gourmandises de fruits rouges il la sublimait. Elle le savait et Lui, 
Il ne pouvait s’en détacher. Il savait qu’elle était là avant même de la voir. 
Indissociables, Lui ne pouvait l’imaginer sans lui. 
Une histoire d’Amour à trois, Lui, Elle et son parfum.


© Isabelle-Marie d’Angèle (Septembre 2022)




À très vite…

Toutes les dernières fois – Carole Duplessy-Rousée

Bonjour toi 😉

Voici un retour de mes dernières lectures.

Pour la famille Cheylard, rien n’est plus fort que les liens du sang. À Ruoms, en Ardèche méridionale, l’entreprise de construction et de rénovation qu’ont créée Magdalena et Damian compte désormais leurs trois fils, César, Martin et Bastian, et la petite dernière, Elena, jeune femme libre et indomptable. À la bastide, chacun vit en toute indépendance mais jamais très loin des autres.

Sous la chaleur brûlante de l’été, alors que la récolte des pêches va commencer, l’arrivée d’un saisonnier espagnol bouleverse ce bel équilibre et provoque une véritable onde de choc au sein de la famille. Les enfants s’interrogent, Bastian surtout, tant sa ressemblance avec l’Espagnol est frappante. Qui est ce mystérieux inconnu et qu’est-il vraiment venu faire à Ruoms ? Rongé par le doute, il finit par demander des explications à sa mère sur les origines de sa naissance, mais celle-ci s’enferme dans le silence. Prise au piège, Magdalena comprend qu’elle ne pourra plus taire bien longtemps un secret qu’elle garde en elle depuis quarante-deux ans. Accompagné de sa sœur, Bastian se rend en Espagne pour tenter de trouver des réponses. Ces bouleversements intérieurs auront-ils raison de la belle entente qui régnait jusqu’alors dans la fratrie ?

Tu le sais, j’aime les sagas familiales, celle-ci ne faillit pas à la règle même si elle est abordée différemment. Je m’explique : même si les liens familiaux sont bien présents, on est loin de la grande famille. Trois fils une fille, mais chacun est célibataire.

Tout ce petit monde travaille ensemble dans la rénovation, le père est toujours en activité et la mère fait la comptabilité.

Chacun vient diner le soir avec les parents. Ils n’ont que la cour à traverser, ils vivent ensemble non pas dans la même maison, mais dans des dépendances rénovées. La famille est là, mais je ne la trouve pas chaleureuse, ça ne change rien au fait que j’ai beaucoup aimé le roman. C’est juste une autre manière de représenter les liens du sang. Après, l’histoire se déroule en Ardèche, le caractère des gens est peut-être ainsi.

Elena, la petite dernière de quarante ans est certainement la plus rebelle. Elle vit sa vie et n’accepte aucune réflexion sur son train de vie. Elle sort avec ses amis, fait la fête et n’hésite pas à embarquer un homme avec elle s’il lui plait. Par contre, elle refuse toute attache.

Tout ce petit monde vit sa petite vie tranquille jusqu’à ce qu’un saisonnier qui ressemble étrangement à Bastian vienne tout chambouler comme un chien dans un jeu de quilles.

Un énorme secret va alors ressurgir et mettre à mal toute la tranquillité de la famille Cheylard. Magdalena, la mère qui règne sur sa famille, ne tolérant aucun écart, va devoir faire face. Va-t-elle le faire d’ailleurs ? Certainement, mais à sa manière et j’ai été déroutée. C’est alors que les enfants vont se rendre compte que finalement, ils ont tous été orientés par cette femme, dans leurs choix.

La famille qui semblait si unie va se fissurer peu à peu. Entre l’ainé de la famille, César, père d’une adolescente, qui va tomber amoureux d’une femme bien plus jeune que lui, et Elena qui au contraire ne veut pas entendre parler de ce client qui semble craquer sur elle, Magdalena va mettre un horrible marché dans les mains de ses enfants. Quant à Bastian, la découverte de ce qui lui a été caché va fortement le perturber et comme je le comprends. Il pourra compter sur sa sœur pour l’épauler dans la quête d’une vérité.

Magdaléna qui a pourtant beaucoup à se faire pardonner va, à mon humble avis, faire tout le contraire. Elle ne m’est pas sympathique cette femme ou alors je suis passée à côté d’elle. En parallèle, Damian le père de famille, je le trouve digne. Même lui ne reconnait pas sa moitié alors qu’ils ont fait un bon bout de chemin ensemble.

Amour, amitié, sens du devoir et liens du sang, tout y est et j’ai une préférence pour Elena, cette femme indépendante qui sait ce qu’elle veut mais n’hésite pas à venir en aide quand on lui demande.

As-tu lu ce livre ? Qu’en as-tu pensé ? Tu passeras un bon moment de lecture si tu fais le choix de le découvrir.

À très vite…

Samedi chansons

Bonjour toi 😉

Allez Jukebox au boulot 🙂

Ah ah trop d’actualité, j’ai toujours l’air dans la tête ! De plus, le clip est top, Bigflo et Oli sont toulousains. J’ai mes places pour aller les voir. Quant à Julien Doré, j’aime beaucoup mais je crois te l’avoir déjà dit 😁.

Coup de vieux

Eh, ma génération, elle a
Elle a tout oublié des révisions du bac’
Elle veut un dealeur pas trop loin d’la fac
Elle a grandi, elle s’en branle du regard des gens
Elle veut un coup d’un soir mais qui dure deux ans
On faisait des tours géantes en Kapla
Et le tour du monde sur un cartable
Elle grattait une piscine pour passer le mois d’août
Te comptait les centimes pour s’attacher une couille de mammouth
Des fois, plus de cadeaux, les parents séparés
Elle s’est inscrite à la salle mais n’y est jamais allée
Le lait toujours après les Chocapic
Elle assume pas mais elle a dansé la tecktonik
Défoncée, elle mate les Zinzins de l’Espace
Elle écrivait des trucs au Blanco sur l’Eastpak
High School Musical, Hannah Montana
Karaoké du Lac du Connemara
Asereje, de a, de eh
Personne comprenait mais tout l’monde chantait
Dans son salon, elle a des panneaux d’chantier
Elle les collectionne quand elle est bourrée

Je vous parle d’un temps
Que les moins d’vingt ans ne peuvent pas connaître
Je vous parle d’un temps
Que les moins d’vingt ans

C’était mieux avant
Remonter le temps, premiers cheveux blancs
J’ai pris un coup d’vieux
C’était mieux avant
Remonter le temps, premiers cheveux blancs
J’ai pris un coup d’vieux

C’était mieux avant (woh, oh, oh, oh, oh)
(Woh, oh, oh, oh, oh) j’ai pris un coup d’vieux

Bientôt quarante piges, j’ai connu Zelda
J’ai vu jouer Régine et Jay-Jay Okocha
Génération spleen, Booster ou 103
Les années défilent, qui se souviendra?

Ma génération, elle voudrait dormir, elle est épuisée
Réussir ses partiels sans les réviser
Faire la tournée des bars jusqu’à quatre heures du mat’
Puis, se taper des barres devant Mission Cléopâtre
Encore choqué par Happy Tree Friends
La farine sur le chewing-gum de deux mètres
Elle a eu des Magix, elle a eu des Pogs
Sur le 3310, y’avait Crazy Frog
Big Baby Bop rêve de Tokyo
Elle buvait un Yop devant Code Lyoko
À cause de Tony, elle voulait faire du skate
C’était Picasso quand elle était sur Paint
Déjà nostalgique de l’ancienne époque
Elle voudrait prouver à ses parents qu’ils avaient tort
Elle s’en fout un peu d’savoir c’qu’il y a après la mort
Elle débat sur qui était le meilleur Pokémon

Brûler les fils de son scoubidou (Ma-i-a hi)
Dans la cuisine avec Adibou (Ma-i-a hu)

C’était mieux avant
Remonter le temps, premiers cheveux blancs
J’ai pris un coup d’vieux
C’était mieux avant
Remonter le temps, premiers cheveux blancs
J’ai pris un coup d’vieux

C’était mieux avant (woh, oh, oh, oh, oh)
(Woh, oh, oh, oh, oh) j’ai pris un coup d’vieux

Hélène, Lola, Lali, Josée
Les années défilent sur le podium du spleen
Pokémon, Titeuf, Beyblade, Diddl
J’t’ai cassé comme Brice de Nice
MSN, envoie-moi un wizz

Ce clip j’adore. Julien Doré ne sait pas du tout ce qui l’attend. Merci le Jukebox 💖.

Bon samedi 🙂

À très vite…

Automne

Bonjour toi 😉

Pourquoi ne pas m’inviter dans une illustration et regarder ce qu’il s’y passe …

Il fait plus frais, les vestes et les écharpes sont de sortie. Le parfum a changé et il y a comme une fragrance de champignon qui flotte.

Alors que certains regardent les feuilles tomber, d’autres préfèrent les fouler ou jeter des coups de pied dedans pour qu’elles s’envolent.

Eux, ils ont choisi de courir en riant, Elle sur son dos l’entourant de tout son amour, Lui la retenant pour qu’elle ne tombe pas. Leur joie de vivre fait plaisir à voir au point que je me retourne sur eux pour participer à leur bonheur et pourquoi pas leur en chiper un p’tit bout. Le bonheur ça se partage et c’est contagieux, autant en profiter. Ils sont loin du poème de Verlaine Les sanglots longs Des violons De l’automne Blessent mon cœur D’une langueur Monotone.

C’est drôle comme le plaisir de retrouver cette saison ne ressemble pas au sentiment que ressentait Victor Hugo L’automne est triste avec sa bise et son brouillard, Et l’été qui s’enfuit est un ami qui part. 

Alphonse de Lamartine considérait l’automne autrement 👇

Salut ! bois couronnés d'un reste de verdure !
Feuillages jaunissants sur les gazons épars !
Salut, derniers beaux jours ! Le deuil de la nature
Convient à la douleur et plaît à mes regards !

Pour Maurice Carême, c’était une fête 👇

L’automne, au coin du bois,
Joue de l’harmonica.
Quelle joie chez les feuilles !
Elles valsent au bras
Du vent qui les emporte.

Alors que Anna de Noailles mettait les feuilles à l’honneur 👇

Les feuilles dans le vent courent comme des folles ;
Elles voudraient aller où les oiseaux s’envolent,
Mais le vent les reprend et barre leur chemin :
Elles iront mourir sur les étangs demain.

Et toi comment vois-tu l’automne ? Es-tu triste que l’été soit parti ? (en sachant qu’il reviendra l’année prochaine 😏) Tu ‘las bien compris, j’aime l’automne 💖.

À très vite…

Je dis Poésie – La prune d’Ente

Bonjour toi 😉

C’est en croquant dans une prune du Lot et Garonne que m’est revenus tous ces souvenirs et que ce poème s’est imposé. Goût jamais oublié, jamais égalé. Souvenirs d’enfance qui ressurgissent juste avec une prune… je ferme les yeux.

Ah prune d’Ente
Toujours tu me tentes
Je ferme les yeux


Je me souviens des pruniers alignés
Du soleil qui tapait sur les casquettes
Du tracteur qui ronronnait
Et nous remplissions les cagettes. 

Souvent, je croquais dans la prune
Le goût juteux coulait sur mon menton
Je n’en mangeais pas qu’une
C’était bien meilleur que les bonbons.

La prune chauffée par le soleil,
Un délice, c’est certain
Mais si un goût exceptionnel
Bonjour les coliques c’est malin !

Pas de prunes d’Ente chez nous
Un goût jamais oublié
Aujourd’hui, elle est venue à nous
Pour la confiture, cuisiner. 

Je n’ai pas résisté
J’ai croqué
Les souvenirs ont défilé
Ce goût jamais égalé
Aujourd’hui retrouvé. 

© Isabelle-Marie d’Angèle (septembre 2022)



À très vite…

La cavale d’Alex

Bonjour toi 😉

Jour des enfants 💖

Alex venait d’emménager. Le camion était reparti et il regardait tous les cartons qui envahissaient le nouvel espace qu’il ne connaissait pas encore. Ses parents, pas trop disponibles, lui avaient fait comprendre gentiment qu’il devait les laisser tranquilles, alors il errait seul au hasard. Elles étaient vides et froides. Seuls les meubles bien connus déjà installés le rassuraient : ici, le bahut de la cuisine, là, la banquette du salon où il se nichait dans les bras de maman d’habitude.

Il grimpa l’escalier pour découvrir sa chambre. Son lit était arrivé et ses jouets aussi. Ses parents avaient recréé en premier son coin à lui pour qu’il ne se sente pas trop dépaysé, mais Alex avait le cœur gros, il était tout seul. Enfin, pas tout à fait, Zébra son doudou lui faisait de l’œil depuis la couette. Il le serra contre lui.

Soudain, une musique extérieure vint lui taquiner les oreilles. Il s’approcha de la fenêtre et s’y s’accouda. Il remarqua une énorme bâtisse style château comme dans ses livres de chevalier de l’autre côté de la haie. Elle l’appelait cette maison ! Curieux, il quitta sa chambre abandonnant Zébra, à cinq ans il était grand. Ils’aventura dans le jardin.

La haie était haute, aucun moyen de regarder au-dessus. Alors il se baissa. Ce n’était pas mieux.

Il avança à quatre pattes pour chercher un trou qui lui permettrait de voir ce qu’il se passait derrière. Il réussit à y enfourner la tête et se trouva nez à nez avec une truffe humide. Un coup de langue bleue lui balaya la figure. Alex se recula, surpris. Il aperçut alors deux pattes qui grattaient à toute vitesse. Un chemin se dessina. Le petit garçon le suivit et passa sous la haie. Il découvrit son nouvel ami qui remuait la queue de plaisir. Un superbe Chow-chow le regardait avec des yeux remplis d’amour. Alex enfouit ses mains dans la tête de lion toute douce. Il n’avait jamais vu un tel animal. Quand celui-ci se coucha à ses pieds, il n’hésita pas, il grimpa sur son dos. Comme s’il n’attendait que ça, le chien se leva calmement et tous deux, ils partirent à la découverte du jardin.

Fleurs à profusion multicolores, allées parsemées de jolis cailloux rosés, Alex se croyait le chef de ce royaume. Il regrettait son costume de chevalier, c’est sûr qu’avec son épée et son bouclier, il aurait été magnifique.

— Charlot ? Charlot ? 

Une petite voix inquiète appelait. Le chien dressa les oreilles et démarra brutalement. Alex se cramponna à la crinière pour ne pas tomber. Il faillit éclater de rire parce que ça devenait très excitant cette histoire, mais en même temps il avait la trouille.

S’ensuivit alors une course effrénée à travers les pelouses qui stoppa net aux pieds d’une brunette en larmes devant le perron de la grande bâtisse. Alex passa par-dessus la tête de l’animal et s’écrasa à plat ventre. Vexé et un peu étourdi par la chute il resta au sol.

— Tu t’es fait mal ?

Le chien, du museau, bousculait le gamin pour qu’il se relève. Alex se mit debout, regarda ses genoux écorchés et ravala ses larmes. Il n’allait pas pleurer devant une fille quand même !

— T’as mal ? La fillette désignait ses genoux.

— Non.

— Comment tu t’appelles ? Moi c’est Rose.

— Alex.

— Bonjour Alex.

Elle l’embrassa sur la joue.

— T’as plus mal ? Maman me fait toujours ça, elle dit que c’est un bisou magique.

Ils avaient les mêmes mamans, lui aussi y avait droit quand il avait du chagrin. Il regarda mieux la fillette : deux couettes avec des élastiques roses, des yeux bleus…

— J’ai quatre ans, et toi ?

Elle n’attendit pas la réponse et se blottit contre son chien.

— Tu as fait connaissance avec Charlot ? Il est beau hein ? Il n’est rien que pour moi, mais je veux bien le partager avec toi. T’habites où ? Moi, ça ne fait pas longtemps que je suis arrivée ici. Mon papa, il voyage beaucoup et ma maman est triste quand il n’est pas là, alors il lui a acheté une grande maison avec des fleurs pour qu’elle le soit moins.

Alex commençait à ressentir des picotements aux genoux. Il baissa la tête et vit le sang couler. Il eut du mal à retenir ses larmes.

— Pourquoi tu pleures ?

Rose de sa petite main les essuya.

— Viens, maman va te soigner.

Pris de panique à l’idée qu’on lui pschit un truc qui pique, Alex refusa.

— Non ça va, je vais repartir.

Aussitôt, Charlot qui avait compris la demande du gamin, s’allongea pour qu’Alex puisse grimper sur son dos, Rose fit de même et passa ses mains autour de la taille de son nouveau compagnon. Le Chow-chow se mit en route, au pas. Arrivé devant la haie, Charlot s’allongea à nouveau et les enfants purent descendre. Alex fit une dernière caresse à l’animal et regarda Rose :

— Je vais passer dessous, ma maison est de l’autre côté, je viens d’emménager.

— Je peux venir avec toi ?

— Et ton chien, tu vas le laisser tout seul ?

— Non, il me suit partout.

Alex hésita, ses parents ne voulaient pas d’animal chez eux, mais peut-être qu’ils seraient trop occupés pour s’en rendre compte.

— D’accord, tu me suis.

Il passa le premier et se retrouva dans son jardin qui lui parut bien petit. Rien n’avait changé à part papa qui lui faisait de grands signes et accourait vers lui la mine sévère.

— Où étais-tu passé Alex ? Combien de fois faudra-t-il te dire de nous avertir quand tu pars dans tes excursions bizarres.

— J’étais juste de l’autre côté. Je te présente Rose et son chien, Charlot.

Les bras croisés et le regard fixé sur lui, son père l’interrogea :

— Tu recommences Alex ?

Le petit garçon se retourna et ne vit personne. Il se baissa pour montrer le trou dans la haie, Charlot n’avait peut-être pas pu passer. Rien. Il contempla ses genoux et soupira.

— Pardon, papa, je ne le ferai plus.

La tête basse, il repartit vers la maison, grimpa l’escalier et s’enferma dans sa chambre. Zébra l’attendait sagement sur son lit. Il regarda par la fenêtre. Rose lui faisait signe et Charlot aboyait joyeusement en sautant autour d’elle. Il entendit son père crier :

— J’espère que ce chien ne va pas faire ce bruit toute la journée !

Charlot se tut aussitôt et Rose envoya un baiser du bout des doigts à Alex.

Mais ça, c’était de l’autre côté.

© Isabelle-Marie d’Angèle (septembre 2022)

À très vite…