J’aime un voyou au grand coeur

Bonjour toi 😉

C’est parti pour le chapitre 10 🙂.

Chapitre 10

Je n’avais rien raconté à Kawas, j’avais éludé les questions, lui rappelant que j’étais son commandant, qu’il devait me faire confiance. Je l’avais vexé, il s’était muré dans un silence hostile et devant le commissariat, il n’attendit pas que la voiture soit arrêtée, il en sortit en claquant la porte.

Je devais faire face. J’avais une équipe à diriger, je ne pouvais pas faire n’importe quoi. J’aimais mon métier et Ô grand jamais, je ne trahirai ce pour quoi j’avais signé.

Je détachai mes cheveux, posai mes pieds sur le bureau et laissa tomber ma tête en arrière. Je regardai le plafond tentant de faire le vide dans mon esprit quand la ligne du téléphone m’avertit que j’avais un appel extérieur.

Surprise parce que c’était le travail du collègue de l’entrée de me passer les appels, je répondis.

— Commandant Merlin, j’écoute.

— Rendez-vous à 12 heures à votre brasserie habituelle.

Je n’eus pas le temps de réagir que l’inconnu avait raccroché. J’avais entendu une voix d’homme, c’est tout. Je pensais qu’en plein midi, je ne risquais pas grand-chose, mais j’hésitai à prévenir Kawas. Pourtant, mon intuition me conseillait de le faire. Après tout, on ne m’avait pas dit de venir seule.

Théo Kawas entra dans le bureau, le regard noir.

— Vous m’avez fait appeler Commandant ?

Je souris pour calmer le jeu.

— D’accord, tu es en colère et je le comprends. C’est pourquoi je fais appel à ton avis.

Je lui relatai le coup de fil. Il fronça les sourcils, mais ne dit rien.

— Je vais y aller, mais tu vas te planquer dans la brasserie. Tu pourras surveiller la personne qui va me parler et voir si elle est connue de nos services. Au moindre problème, tu interviendras. En plein midi, je ne risque pas grand-chose.

Il hocha la tête et sortit du bureau sans un mot. Je l’avais vraiment vexé. J’appelai ensuite les urgences, déclinai mon identité et demandai des nouvelles de Paco. Elles étaient rassurantes et l’on m’informa qu’il pourrait rentrer chez lui en fin de journée. Je cherchai le numéro de la clinique vétérinaire, et là aussi, Tuck allait bien. La balle lui avait effleuré la patte, son maître pourrait venir le récupérer dès que ce sera possible.

La matinée passa vite à signer des papiers et régler des affaires courantes. Kawas me rejoignit à midi moins cinq. Sans un mot, nous quittâmes le commissariat à pied pour trouver la brasserie située au coin de la rue.

Le capitaine marchait devant et ne s’occupait pas de moi, il s’installa au bar le premier. Il était connu, je vis le patron le saluer et lui désigner l’ardoise. Je l’entendis commander le plat du jour alors que j’entrais à mon tour. Je choisis une table d’où je pouvais regarder les allées venues des passants.

Je reconnus immédiatement l’homme qui s’assit face à moi. Kawas l’avait repéré également, il me fixa aussitôt attendant un signe de ma part. Je baissai les yeux. Il n’intervint pas.

— Diego Destrio.

— Lui-même et enchanté de faire enfin votre connaissance.

Ce bandit hors-norme n’avait jamais été pris. Comme tous les collègues à qui ils avaient eu à faire, je n’avais pas réussi à le coffrer. Il était de toutes les histoires de vols, arnaques, j’en étais certaine, mais il était très doué. Un genre de Gentleman cambrioleur, ma foi ! Et soudain, je réalisai.

— Vous connaissez François ? C’est pour ça que vous m’avez fait venir ?

Diego Destrio affichait une soixantaine bien conservée. Habillé d’un costume de lin noir, il faisait classe avec son borsalino vissé sur ses cheveux attachés en catogan.

— Est-ce que je peux vous faire confiance ? Paco est sûr de vous, mais pas moi.

Il s’adossa à sa chaise et sourit.

— Appelez donc votre collègue, qu’il se joigne à nous. Il m’a reconnu de toute façon, ne le laissez pas mijoter seul au bar.

— Qu’attendez-vous de moi, Destrio ? Ne me racontez pas que Paco fait alliance avec vous ?

— Faire alliance avec moi ? Paco est mon fils. Comprenez alors que je sois inquiet.

J’en restai coite. Je le vis comme dans un brouillard faire signe à Kawas. Le capitaine saisit une chaise et s’assit à côté de moi. Destrio lui tendit la main. Si un jour j’avais pu imaginer qu’il serrerait la main du voyou qu’il cherchait à coffrer depuis des années !

Destrio reprit :

— Comme je le disais à votre Commandant, Paco est mon fils. Je ne veux pas qu’il lui arrive quoique ce soit, sinon… vous me connaissez, je me vengerai et là…

Il laissa sa phrase en suspens, balaya la salle de la brasserie du regard et continua :

— Vous savez très bien que jamais le sang n’a coulé dans mes affaires et…

Kawas l’interrompit en tapant du poing sur la table. Le bruit fit se retourner quelques clients et le patron, surpris, faillit lâcher ses verres. Destrio, d’un geste de la main, signifia que ce n’était rien.

— Bon Dieu Destrio, je pourrais vous coffrer pour ce que vous venez d’avouer.

— Avouer quoi mon ami ? Qu’il n’y a jamais eu de meurtres dans mes affaires ? Fort heureusement ! mais, s’il arrive quelque chose à mon fils, je ne garantirais plus rien. Est-ce clair ?

Il leva la main.

— C’est moi qui vous invite. Faites donc apporter le plat de mon ami à cette table.

Kawas bouscula sa chaise en affirmant qu’il n’avait plus faim, mais Destrio lui attrapa le bras.

— Ne me mettez pas en colère, j’ai horreur de ça, rasseyez-vous et agissez comme votre commandant, elle reste digne et prête à m’écouter. Prenez-en de la graine, Capitaine.

— C’est ton père ? Il me fout la trouille.

Paco éclata de rire. Je découvrais son père qui sortait de la voiture et semblait de fort méchante humeur. Le grand-père de Paco l’attrapait par les épaules et le forçait à rentrer.

— Qu’est-ce qu’il a ton père ?

— C’est surement son travail.

— Il fait quoi ?

— Alors là j’en sais rien. Dans les affaires qu’il me dit ! en tout cas, il gagne bien sa vie, ça, c’est sûr.

— Et ta mère ?

— Elle est morte. Un accident !

— Désolée. T’es malheureux ?

— Je ne l’ai pas beaucoup connue. J’étais bébé. Papa raconte souvent qu’il a fait payer ceux qui s’en sont pris à elle.

— Commandant Merlin ?

Je sursautai. Destrio me regardait. Il avait toujours le même regard que lorsque j’étais gamine. Je me souvenais qu’il me faisait peur parce que ses yeux bleus avaient le don de vous transpercer, ce n’est pas qu’ils n’étaient pas beaux, mais leur couleur vous mettait mal à l’aise. Ceux de Paco étaient bruns.

— Désolée, vous disiez ?

— Je compte sur vous pour coffrer ceux qui s’en sont pris à mon fils.

Les plats arrivaient. Je n’avais pas réagi lorsque Destrio avait commandé pour moi. Le confit de canard me rappela la cuisine que faisait le grand-père de Paco. Il pensait la même chose que moi, car il en fit la remarque.

— Vous pourriez m’en dire un peu plus ?

Le goût de la volaille me fit retrouver la parole. Destrio posa ses couverts et me fixa. Kawas repoussa son assiette.

— Une bande voyous l’a tabassé, je veux savoir qui et pourquoi.

Le capitaine leva les yeux au ciel et gronda :

— Ne me faites pas croire que vous n’êtes au courant de rien. Votre fils est certainement celui qui vide les coffres et distribue l’argent à ceux qui en ont besoin. Un Robin des bois des temps modernes.

Destrio ne releva pas.

— Vous commandant, quelle est votre opinion ? Mon fils un voyou ?

Son regard m’indiquait clairement de me taire. Heureusement, le serveur vint nous débarrasser et nous proposer un dessert.

— Un café suffira, répondit Kawas.

— 3 cafés et l’addition. C’est pour moi !

Kawas se rebiffa et sortit sa carte, mais Destrio posa sa main sur la sienne.

— Ne refusez pas, c’est cadeau.

Le capitaine repoussa brutalement sa chaise et quitta le bar. Destrio haussa les épaules et indiqua au patron de n’apporter que 2 cafés. Puis il saisit ma main et m’attira vers lui.

— Angèle, je compte sur vous. Mon fils est tout ce qu’il me reste. Je refuse qu’il lui arrive quoique ce soit. D’ailleurs, je lui avais dit de ne pas se rapprocher de vous, mais il n’en a fait qu’à sa tête. J’imagine que vous avez compris que son poste de directeur de banque n’est qu’une couverture. Dans nos affaires, il faut garder l’esprit clair et ne pas s’abandonner aux sentiments. J’en ai fait les frais, il y a longtemps, je me suis promis que ça ne se reproduirait jamais. Dois-je encore répéter ?

— Qu’attendez-vous de moi ?

— Que vous coffriez les énergumènes qui s’en sont pris à mon fils et qu’ensuite vous le laissiez mener ses histoires à sa guise. Il se pourrait qu’il ait besoin de vos services et dans ce cas-là, vous fermerez les yeux.

Je ne pouvais pas accepter et je le lui répétai.

— Angèle, vous êtes commandant, c’est vous qui gérez votre commissariat.

— Comme vous le dites si bien, j’ai une équipe qui me fait confiance. Le capitaine Kawas ne me laissera jamais cacher des preuves. J’ai aussi une hiérarchie et des comptes à lui rendre.

— Je le sais comme je me souviens que gamine, vous couvriez régulièrement les bêtises de Paco.

Les cafés arrivèrent. Il l’avala d’un trait et paya l’addition. Il se leva, posa sa main sur mon épaule.

— J’espère ne pas avoir à vous revoir même si c’était un plaisir.

Il disparut me laissant seule avec ma tasse.

À suivre…

© Isabelle-Marie d’Angèle

À très vite…

J’aime un voyou au grand coeur

Bonjour toi 😉

Chapitre 9



Il m’embrassait, je répondais à son baiser. Je me délectais de son parfum. Je passais ma main dans son dos et caressais son tatouage. J’adorais ses muscles. Il fourrageait dans mes cheveux, me léchait le creux de l’oreille. Sa langue était râpeuse et…

Je me réveillais en sursaut. Pistole ronronnait à qui mieux mieux dans mon cou. Putain, mais qu’est-ce que c’est que ce rêve, plutôt un cauchemar. Je repoussai gentiment mon chat qui sauta du lit et s’enfuit en miaulant vers la cuisine.

Je me levai et repensai aussitôt à la soirée de la veille. François n’était pas resté bien longtemps. Il m’avait promis que dès qu’il saurait qu’un nouveau braquage se préparait, il me préviendrait. C’était le deal que nous avions passé pour que j’accepte de ne pas le dénoncer. Il était parti frôlant une fois de plus mes lèvres.

Je ne savais pas encore comme j’allais me sortir de ce guêpier. J’étais certaine que le capitaine Kawas fleurerait rapidement l’entourloupe. Je pouvais lui faire confiance, mais jusqu’à quel point ?

Dans la cuisine, je préparai mon café. Vivre seule avait du bon, je n’avais de compte à rendre à personne. Je pris une douche et m’habillais avec mon sempiternel Jeans et une chemise propre.

J’allumai l’ordinateur et ma tasse d’espresso à la main, je m’asseyais au bar. Mon portable vibra, c’était Paco. J’avais du mal à l’appeler François, ça l’avait fait rire.

— Bien dormi ?

Je trouvai sa voix sexy dès le matin et je rougis en repensant à mon rêve.

— Hum !

— Je te dérange ?

— J’allais partir.

— Je voulais juste te dire que j’avais aimé le baiser sur ta bouche. Tu crois que nous pourrions avoir une histoire tous les deux ?

La surprise me cloua le bec. Je me revis gamine juchée en haut de l’arbre où nous étions cachés par les feuilles.

— Un jour on se mariera, disait Paco. Je te le promets.

— Mais ça va pas dans ta tête ? Comment tu peux savoir ?

— Tu verras que c’est vrai, je ne raconte jamais de mensonges.

— Je n’habite pas à côté, tu feras comment ?

— Je te retrouverai, foi de Paco.

Le portable à la main, j’écoutais ce qu’il me disait.

— Quand tu es entrée la première fois dans mon bureau, je t’ai immédiatement reconnue, mais j’ai fait semblant. Je ne t’ai jamais oubliée Angèle. Je vais t’avouer quelque chose… tu m’écoutes ?

Je répondis d’une petite voix oui. Je n’étais plus le commandant Merlin qui dirigeait une équipe d’hommes, j’étais la petite fille qui regardait avec admiration ce garçon qui me faisait passer de merveilleuses vacances dans les arbres.

Il reprenait :

— Quand j’ai su que tu étais commandant ici, j’ai tout fait pour avoir ma mutation dans la même ville que toi.

Stupéfaite, je haussai les sourcils et remarquai qu’il en avait mis du temps.

— Les mutations ne se font pas du jour au lendemain. D’autant plus que pour attirer ton attention, il fallait bien que je trouve une solution.

— Tu es en train de me dire que tes vols ne servent qu’à me faire intervenir ?

J’étais furieuse, mais il réfuta aussitôt cette accusation.

— Bien sûr que non, mais ça m’a aidé.

— Paco, ça ne va pas le faire entre nous. Je suis flic, t’as oublié ? 

Je raccrochai le cœur en déroute, avalai mon café et attrapai blouson et arme et sortis en claquant la porte.

J’éteignis ma moto et allais enlever mon casque lorsque deux hommes surgirent devant moi. Casquettes vissées sur la tête, lunettes sur le nez, je les scannai rapidement de mon regard de lynx.

— Vous êtes la copine de Destrée ? demanda l’un d’eux.

Surprise, je ne répondis pas immédiatement. Le second m’attrapa le bras tandis que son acolyte me murmurait à l’oreille :

— Laissez tomber, sinon votre ami aura de sérieux problèmes.

J’aperçus Joe le collègue de garde, qui s’approchait.

— Un problème commandant ?

— Ah parce qu’en plus t’es flic ? ajouta-t-il très bas.

Il me lâcha, releva la tête et répondit.

— Du tout, nous regardions sa bécane.

J’enlevai mon casque et fis signe à Joe de laisser tomber et le suivis sans me retourner. Mais il me semblait avoir reconnu l’un deux.

— Vous êtes sûre commandant ? Celui qui vous parlait, je l’ai déjà vu.

— Il a dû repérer ma moto.

Joe n’était pas convaincu. Théo Kawas qui était arrivé tôt me salua et Joe lui raconta ce qui venait de se passer.

— En tout cas, commandant, je serais vous, je ne la laisserais pas trainer devant le commissariat, même avec son antivol. Je vous apporte votre café.

Le capitaine m’accompagna dans mon bureau. J’attachai mes cheveux et lui demandai les nouvelles.

— Toujours les mêmes jeunes qui s’amusent avec leur mobylette sur la route, un braquage de voiture et un SDF complètement saoul qu’on a dû emmener à l’hôpital.

— Tu racontes ? Un problème avec ta moto ?

Je me levai pour fermer la porte.

— C’est si grave que ça ?

Mon portable vibra. Un SMS apparut.

Je suis désolé de t’avoir embarqué dans cette histoire. Fais ce que tu as à faire. Paco.

Je tentais de l’appeler. Il ne répondit pas.

— Viens Théo, il y a un problème chez François.

Il ne posa pas de question et me suivit en courant. Il prit le volant et nous partîmes en flèche chez mon ami d’enfance. Théo stoppa devant la porte ouverte. Je sautai au bas du véhicule, mon arme à la main.

Dans l’entrée, Tuck était allongé, il avait dû recevoir une balle, le sang coulait d’une blessure à la patte. Il gémissait.

— Où est ton maître ?

Théo l’avait trouvé. Il était roulé en boule dans son salon, roué de coups, mais vivant. Sa première question fut pour son chien et il voulut se lever pour aller le rassurer.

— Je vais l’emmener chez un vétérinaire et toi à l’hôpital. Tu nous raconteras tout ensuite.

— Tu es en danger Angèle.

Le capitaine Kawas l’entendit et m’interrogea du regard. Il demanda :

— C’est en rapport avec les hommes de ce matin ? Qu’est-ce qu’il se passe commandant ?

Les secours arrivèrent rapidement. Tuck et son maître furent embarqués, le premier pour la clinique vétérinaire, le second pour les urgences.

Une fois dans la voiture qui nous ramenait au commissariat, mon collègue se mit en colère.

— Tu vas me parler Angèle ? Qu’est-ce qu’il y a avec ce Paco de pacotille ?

Je regardais mon complice depuis des années. Jamais, il ne s’était mis dans cet état.

— Vous y allez fort Capitaine !

Je tentais de sourire, mais il ne s’en laissa pas conter.

— Ah tu veux du vous ! D’accord, alors Commandant, vous me décevez beaucoup.

À suivre…

© Isabelle-Marie d’Angèle

À très vite…

J’aime un voyou au grand cœur

Bonjour toi 😉

Voici le chapitre 8. Il va te falloir un peu de patience pour connaitre la suite, je suis à flux tendu comme qui dirait l’autre 😂.

Chapitre 8



J’étais à peine descendue de ma moto que Luc Grégoras se garait devant chez moi. Je le regardais venir vers moi, tout sourire, un carton de la pâtisserie qu’il affectionnait à la main. Le médecin légiste, vêtu d’une veste, d’une chemise noire et d’un jeans, n’avait pas la même allure que lorsqu’il était affublé de sa combinaison blanche. Il était bel homme et sa joie de me voir ne faisait aucun doute. Il était amoureux, ça crevait les yeux.

Il déposa la gourmandise sur ma table de la terrasse et me prit dans ses bras.

— Déjà debout ? Tu es allée te promener en moto ?

Et le voilà avec ses questions. Il était bien gentil Luc, mais il m’embarrassait. Il attendait ma réponse. J’éludai en l’entrainant dans la maison. Pistole arrivait tout heureux de me retrouver, mais lorsqu’il aperçut Luc, il s’arcbouta et fit demi-tour. Mon chat n’aimait pas le légiste, allez savoir pourquoi.

— Tu ne regardes pas ce que j’ai apporté de la pâtisserie ?

Déçu, Luc enlevait son blouson et l’accrochait au porte-manteau.

— Tu as laissé la boîte dehors !

Il alla la rechercher alors que moi, j’appelais Kawas. C’était lui qui m’avait envoyé le message tout à l’heure. J’en profitais pour lui donner le numéro de la plaque d’immatriculation que j’avais gardé en mémoire.

Luc qui revenait m’apostropha alors que je raccrochais.

— Tu es en repos si je ne me trompe ?

— Écoute Luc, il y a encore eu un vol ce matin, je vais aller au commissariat. J’ai des choses à vérifier. Je suis désolée.

Mais il me retint par le bras.

— Angèle, je pensais que nous pourrions passer une journée tranquille tous les deux.

Je ne le laissai pas finir, me dégageai rapidement et l’invitai à repartir. Je n’avais pas envie de le retrouver chez moi à patienter. Nous n’étions pas un couple.

Je récupérai mon arme enfermée dans la bibliothèque et l’attendis pour qu’il sorte avec moi lui signifiant que je ne voulais pas qu’il reste à la maison.

Il haussa les sourcils, mais ne dit rien. Il reprit son blouson et se dirigea vers sa voiture sans me regarder.

Théo avait trouvé à qui appartenait le véhicule quand je le rejoignis dans mon bureau. Je m’attelais aussi au fichier des personnes susceptibles de correspondre à celles que j’avais aperçues. Évidemment, les deux hommes entrevus le matin dans la forêt n’en faisaient pas partie.

Je racontai tout au capitaine.

— Je suis certaine que Destrée sait quelque chose, mais il n’est pas mêlé à l’histoire. Peut-être du chantage ?

— J’ai la vidéo du braquage.

Je me penchai sur l’écran.

— C’est un copycat. On veut faire porter le chapeau à ce Robin des Bois. Quelqu’un se sert de lui pour faire ces vols. Je parie que c’est pour ça qu’il a dû grimper à son mur d’escalade et avoir son accident. Blessé, il ne pourrait rien faire.

— Un peu léger ton histoire.

— Je vais retourner chez Destrée.

— Je t’accompagne.

— Ce n’est pas officiel.

— Tu n’es pas de garde, je te rappelle, moi si. C’est moi qui mènerai l’interrogatoire et nous visionnerons l’enregistrement.

S’il fut surpris de voir débarquer la voiture de police, François n’en montra rien. Il avait troqué son jogging contre un pantalon noir et un tee-shirt blanc. Tuck ravi de me retrouver posa ses pattes sur mes épaules. Il fallut que son maître le rappelle à l’ordre sèchement pour qu’il m’abandonne tout penaud, la queue basse. Le capitaine Kawas le salua, lui expliqua le but de notre visite et lança l’enregistrement.

Je me tenais en retrait afin de capter la réaction de mon ami d’enfance. À la vue de la vidéo, je repérai aussitôt son sourire et sa réponse claqua :

— Des amateurs !

— Tu les connais ?

Je le regardai dans les yeux. Le capitaine s’en mêla :

— Si vous savez quelque chose, il est de votre devoir de nous le dire.

— Ces personnes ne sont pas des férus d’escalade ni d’arcs. Ils ont tenté de ressembler à ce voleur, c’est tout.

— Lequel ? demanda Kawas.

— Celui de la banque.

— Pourquoi pensez-vous que ce n’est pas le même ? insista mon collègue.

François se mit à rire.

— Vous êtes venu faire une enquête en fait ! Vous avez une commission rogatoire ?

Il se tourna vers moi.

— Angèle ? Je suis suspecté de quelque chose ? Si c’est le cas, j’ai besoin d’un avocat ?

Je calmai le jeu aussitôt.

— Mais non François, tes réponses nous ont surpris. Tu es tellement sûr de toi.

Je tentai de l’alerter, mais mon collègue fut plus rapide que moi. Il s’approcha de Destrée.

— Écoutez-moi, je ne veux pas que le commandant, sous prétexte que vous êtes son ami d’enfance soit dans une situation très inconfortable. Alors, si vous savez quelque chose dites-le.

— C’est simple, j’ai lu la vidéo du premier vol à la banque et ce n’est pas comparable, vous aviez affaire à un archer professionnel. Pas ici. Vous n’avez qu’à regarder la position de l’arme et la manière dont il tire les flèches. En plus, c’est un montage, c’est impossible qu’il ait réussi à atteindre sa cible.

— Vous pensez à un client en particulier ?

Je sentis l’hésitation imperceptible de François et je souris intérieurement quand il répondit :

— Non, je ne vois pas.

Kawas le remercia et lui rappela que s’il se souvenait de quelque chose, il pouvait passer au commissariat.

Je suivis mon collègue quand François m’attrapa par la main.

— Puis-je venir chez toi, ce soir ?

Je hochais la tête. Comme nous avions échangé nos numéros le matin même, j’en profitais, pour lui envoyer mon adresse.

Il était 19 heures quand je vis s’arrêter sa voiture devant chez moi. Il apportait une bouteille de vin blanc.

Je lui ouvris la porte et Pistole se faufila entre nos jambes. Il se mit à miauler et à ronronner contre celles de François. Surprise par cet accueil, je ne réalisai pas tout de suite que mon ami l’avait pris dans ses bras, le caressait puis l’installait sur son épaule. Pistole frottait sa tête contre la sienne. On pourrait penser qu’ils se connaissaient depuis toujours.

— Alors comme ça, tu es Pistole !

Il entra chez moi et pourquoi ai-je eu l’impression immédiate qu’il était à sa place. Il posa la bouteille sur la table basse du salon et se tourna vers moi.

— Merci pour ce matin, tu n’as rien dit.

Il me caressa la joue.

— Angèle, je ne veux pas que tu aies des soucis à cause de moi, je vais te raconter la vérité. Tu agiras en conséquence. Mais auparavant, j’ai une chose à faire.

Il s’approcha et ses yeux me sondèrent, sa main sur ma nuque m’attira lentement vers lui. Il ne sentit aucune résistance de ma part alors il posa délicatement ses lèvres sur les miennes. C’était doux comme une caresse. Ses yeux n’avaient pas quitté les miens. Quand il se recula, immédiatement un manque m’envahit.

— C’est moi le Robin des Bois dont tout le monde parle. Mais je ne suis pas un voleur. Je ne veux que la justice, moi. Les deux hommes que tu as vus ce matin, c’est eux qui me font chanter. Ils ont compris que c’était moi l’auteur des braquages, mais eux, ils veulent garder l’argent. Si je n’avais pas été blessé, c’est moi qui aurais commis ce vol et l’aurait redistribué. Je n’agis jamais au hasard, mais eux ne pensent qu’à l’argent et je dois les prévenir à chaque fois que je prépare un holdup. Je n’étais pas d’accord tu penses bien, alors ils m’ont obligé à grimper et ont agi à ma place. Je savais que j’allais tomber mais je savais aussi comment ne pas trop me faire mal.

À suivre…

© Isabelle-Marie d’Angèle

À suivre…

J’aime un voyou au grand cœur

Bonjour toi 😉

Je te propose de découvrir le chapitre 7. J’ai écrit le chapitre 10, tu vois je n’ai pas beaucoup d’avance 😏😁.

Chapitre 7

Je saisis le parapheur et lus rapidement la note avant d’apposer mes initiales.

— Figurez-vous que votre chef et moi, nous nous connaissons depuis longtemps, mais nous n’avions pas fait le rapprochement. Moi si, mais pas Angèle, raconta François.

Kawas se tourna vers moi, interrogatif. Je n’avais qu’une envie, envoyer au diable ce François Destrée.

Je maugréai en lui rendant le courrier :

— Je ne l’avais pas revu depuis plus de vingt ans, normal que je ne le reconnaisse pas.

Mais François n’en resta pas là.

— Je sais qu’elle s’entraine régulièrement et qu’elle est fan de tree climbing, j’ai pensé qu’elle pouvait s’occuper de mon chien qui va manquer d’exercice.

Je repoussai brutalement mon fauteuil à roulettes qui alla s’écraser contre le mur et lui indiquai la porte.

Kawas demanda :

— C’est quoi le tree climbing ?

— Traduisez qu’elle grimpe aux arbres ! Elle adorait ça quand elle avait neuf ans, apparemment, elle n’a pas oublié.

Il se leva alors que je l’invitai à sortir de mon bureau avant que je l’engueule sans façon.

Tuck en passant près de moi, me lécha la main ce qui eut le don de faire dire à Paco.

— Tu vois, il t’a adoptée. Je t’emmènerai dans les bois que nous connaissons bien.

Il salua le capitaine et sans attendre ma réponse, il s’en alla suivi de son chien. Je claquai la porte, déclenchant le fou rire de mon collègue.

— Raconte !

J’eus l’envie de lui dire d’aller se faire foutre. N’avait-il pas du travail en retard ? Je savais qu’il avait horreur de l’administratif, mais je m’assis face à lui et lui débitai, sans m’étaler, mes vacances avec cet homme.

— Tu l’appelais Paco ?

— Ouais et franchement, je trouve que ça lui allait mieux que ce François Destrée pompeux. Si ça me permet d’en apprendre davantage sur lui, je vais en profiter.

Théo Kawas appuya ses coudes sur mon bureau et me fixa droit dans les yeux.

— Que feras-tu au cas où tu comprends qu’il est ce Robin des Bois moderne ?

— Je le coffrerai, évidemment !

Je n’avais pas baissé mon regard, ma voix n’avait pas tremblé. Théo se redressa et m’avertit :

— J’espère bien. Tu as gagné la confiance de tes hommes ici, tu ne vas pas tout foutre en l’air pour des souvenirs d’enfance.

Il se leva et la main sur la poignée de porte, il se retourna et lança :

— Comment a-t-il su pour ton entrainement dans les arbres ? Je n’étais même pas au courant.

— Sans doute a-t-il lu l’article dans le journal.

— Fais gaffe, Angèle, s’il fait des recherches sur toi c’est qu’il a une idée derrière la tête.

Le bruit de ma moto avait alerté le chien qui aboyait derrière la porte-fenêtre. Tuck, debout sur ses pattes arrière, me regardait en grattant nerveusement la vitre. Soudain, il quitta son poste et François m’accueillit devant l’entrée en jogging noir. Tuck, à ses pieds ne bougeait plus.

— Je savais bien que tu viendrais.

Je n’avais même pas hésité. L’envie de courir avec un chien m’avait toujours tenté. Malheureusement avec Pistole, impossible d’avoir les deux animaux. Il était bien trop exclusif. Ce chat, je devrais plutôt dire ce bébé, je l’avais récupéré dans une poubelle. Ses miaulements m’avaient alertée alors que je passais devant. Depuis son sauvetage, il me vouait un amour inconditionnel.

J’enlevai mon casque et ma chevelure s’écroula. Je l’attachai aussitôt avec le chouchou qui ne quittait jamais mon poignet.

— Je te préférai quand ils étaient détachés, dit François en s’approchant.

Sans façon, il posa sa main sur mon épaule et m’embrassa sur les deux joues. Je captai immédiatement son parfum d’Eau Sauvage de Dior et les souvenirs affluèrent.

Ce matin-là, Paco avait renversé le flacon de son grand-père. Quand nous nous étions retrouvés, je m’étais moquée de lui, parce qu’il sentait la cocotte comme je disais. Furieux, il était reparti et j’avais dû courir après pour m’excuser.

— Salut François !

Tuck s’approcha et me lécha les mains.

— Si Pistole savait ça, il me ferait la gueule toute la journée.

François haussa les sourcils. Je le taquinai :

— Tu n’as pas fait de recherches sur Pistole ? Il est mon chat persan.

Il ne répondit pas et m’entraîna à l’intérieur.

— Où puis-je me changer ?

Il m’indiqua la salle de bains. En bon flic que je suis, je ne pus m’empêcher de balayer du regard la pièce qui ne m’apprit rien, si ce n’était que le propriétaire aimait l’ordre et la propreté. Tout était nickel chez lui.

Une fois prête, François m’entraîna dans la forêt proche de chez lui. Tuck connaissait les lieux, il gambadait devant nous. Soudain, il stoppa et aboya furieusement. Deux hommes s’approchèrent accompagnés de l’animal, ils saluèrent mon ami. Je ressentis aussitôt son raidissement.

— Salut Destrée. J’avais bien reconnu ton chien. Bonjour Madame.

Ils ne s’arrêtèrent pas et poursuivirent leur chemin. François n’avait pas répondu à leur bonjour, il tenait Tuck par son collier qui grognait sourdement.

Mon instinct de flic me dictait de l’interroger, mais tel que je le connaissais, il éluderait mes questions. Je gardai le sourire et préférai ne faire aucune réflexion.

Grâce à ma mémoire visuelle, je saurai les reconnaitre. D’autant plus, que j’avais repéré un véhicule garé dans une allée, machinalement sa plaque d’immatriculation s’était enregistrée dans ma tête.

François parla à l’oreille de son chien. Celui-ci s’approcha de moi et s’assit.

— Tu n’as plus qu’à lui donner l’ordre de te suivre. Il t’écoutera, courra avec toi et s’adaptera à ton rythme. Si tu veux, pour démarrer, tu prends ce chemin, je t’attendrai à la sortie de l’autre côté. Il y a un petit parcours de santé, j’y serai.

Je commençai mon jogging et j’eus l’agréable surprise de sentir Tuck sur mes talons. J’accélérai l’allure et le chien fit de même. Finalement, il se mit à côté de moi. La sensation d’avoir l’animal à mon écoute était grisante. Il y a quelques années, j’aurais pu suivre une formation dans la police et avoir un Berger allemand, je n’avais pas voulu de peur de trop m’y attacher et qu’il lui arrive un accident. Aujourd’hui, quand je vois Tuck m’accompagner, je le regrettais, c’était un régal.

Nous retrouvâmes François comme il l’avait dit. Tuck se coucha aux pieds de son maître. C’est alors que mon portable professionnel bipa. Je n’étais pas de garde, mais je devais toujours être joignable. Légèrement essoufflée, je pris l’appel et fronçai aussitôt les sourcils. J’observai François qui caressait son chien. Je le voyais grimacer quand il se penchait vers lui, ses côtes cassées devaient le faire souffrir.

Lorsque je raccrochai, il m’interrogea du regard.

— Un problème ?

— À toi de me le dire.

Je le contemplai les bras croisés.

— Un nouveau braquage vient d’avoir lieu à la banque. Promets-moi que tu n’as pas prémédité ça pendant que je courrais avec toi ?

Je compris immédiatement qu’il n’était pas au courant. Il n’avait jamais su mentir quand il était gamin et sa colère, certes fugace, qui était passée dans ses yeux, m’apprit aussi qu’il avait prévu que ce genre de choses arriverait.

À suivre…

© Isabelle-Marie d’Angèle

À très vite…

J’aime un voyou au grand coeur

Bonjour toi 😉

Il semble que ces nouveaux héros te plaisent 😊, tu m’en vois ravie 😊et en même temps, tu me mets la pression 😏,parce que je t’ai prévenu, je ne sais pas du tout où mes personnages vont m’embarquer 🙈 (tu remarques l’émoji ? j’avance les yeux fermés 🤣)et j’espère que ça va tenir la route, je fais confiance à ma plume 🤪.

Voici donc le chapitre 6 👇

Chapitre 6



Kawas m’attendait dans mon bureau et il capta aussitôt ma mauvaise humeur. Il me tendit un café et me demanda :

—  Comment va Destrée ?

—  Deux côtes cassées.

Je m’assis et posai mes jambes sur le bureau. Théo prit place en face de moi et contempla mes santiags.

Je sirotai le breuvage noir les yeux dans le vague. Je réfléchissais à Paco. Comment diable allais-je me sortir de ce guêpier. Il avait raison finalement après tout, si je ne savais rien.

—  À quoi penses-tu ?

Je sursautai ce qui fit rire le capitaine. Je repris mon sang-froid. Hors de question que mon collègue se doute de quelque chose.

—  Qu’il faudrait mettre un agent devant sa porte. Imagine que le meurtrier veuille recommencer ?

Il me fixa et me demanda mi-figue mi-raisin :

—  Tu y crois vraiment ?

J’enlevai mes pieds du bureau, jetai le gobelet en plastique dans la poubelle et répondis sèchement :

—  Je ne peux pas faire comme s’il ne s’était rien passé.

—  Nous sommes en sous-effectif, dois-je te le rappeler ?

—  Il ne va pas rester longtemps hospitalisé.

—  Et ? Tu vas le faire suivre ?

—  Bon Kawas qu’est-ce que tu essaies de me dire ? Tu m’énerves !

—  Tu sais parfaitement que c’est un coup monté cette histoire, Destrée avait certainement en face de lui celui qui voulait qu’il se casse la figure. C’était un règlement de comptes pour ses vols, point !

Il fit le tour de mon bureau et se planta devant moi.

—  Et tu l’as compris immédiatement. Tu n’as plus qu’à coffrer Destrée maintenant et l’affaire est terminée. Mais… tu ne veux pas, parce qu’il te plait bien ce Robin des Bois moderne. Je me trompe ?

Je fulminai et refusai la vérité.

—  Mais qu’est-ce que tu racontes ? Tu fais bien vite le raccourci parce qu’il tire à l’arc et qu’il est un champion d’escalade et…

—  Et qu’il est un grand défenseur des bois et des forêts. Je te fais marcher Angèle et tu cours ce matin. Je te connais, si tu savais quelque chose, tu ferais le nécessaire. Tu es bien trop droite dans tes bottes ! Alors que faisons-nous commandant ?

François Destrée quitta l’hôpital rapidement et rentra chez lui. Jordan était venu le chercher.

—  Ne t’inquiète pas pour moi, dit-il à son collègue, ce n’est pas ces deux côtes cassées qui vont m’obliger à me terrer à la maison. J’ai des réunions et des rendez-vous.

—  Tu vas te tenir tranquille maintenant ?

—  Jusqu’à nouvel ordre, je te le promets.

Jordan le salua et le laissa seul.

François alluma son ordinateur et fit une recherche sur Merlin. Elle était fan de moto, ça, il le savait. Elle n’avait que de bons états de service, il s’en doutait. Il fouilla un peu plus dans sa vie. Apparemment, elle n’avait pas d’homme et même si ce n’était pas ce qu’il cherchait en premier lieu, il était content. Il fit défiler les informations et trouva enfin ce qu’il voulait et ça, elle s’était bien cachée de lui en parler.

Il se laissa aller contre le dossier de son fauteuil ce qui lui arracha une grimace de douleur. Aussitôt Tuck, son berger australien d’une trentaine de kilos, vint poser son museau sur ses cuisses.

— Tout doux mon beau ! Je ne suis pas près de galoper avec toi et ça va te manquer ! Mais je sais qui pourrait s’occuper de toi en attendant que je puisse le faire.

Tuck le regardait de ses yeux bleus. Âgé d’un an, François l’avait dressé comme il le souhaitait et n’avait jamais cédé à la facilité. Ils couraient ensemble dans les bois, l’animal patientait au pied des arbres quand il grimpait. Il lui arrivait même de tenir la corde. Très affectueux et intelligent, il avait vite compris que son maître était un grand sportif et un amoureux de la nature. En général, Jordan était avec eux et il surveillait Tuck afin qu’il ne mette pas en danger François. Quand celui-ci descendait en rappel et qu’il atterrissait à ses pieds, ses léchouilles étaient une vraie partie de plaisir pour tous les deux.

— On va se balader ? J’ai quelqu’un à te présenter ?

Aussitôt Tuck partit en courant chercher sa laisse. Toujours pendue au même endroit, il savait la trouver. Il sauta pour la décrocher et la rapporta fièrement à son maître.

Un braquage dans une pharmacie, c’était tout ce que j’avais à me mettre sous la dent. Alors, quand je vis apparaître dans le hall de mon commissariat, mon ami d’enfance, je m’avançai vers lui heureuse de pouvoir me changer les idées. Un superbe berger australien tricolore l’accompagnait. Je caressai le chien qui me regardait avec ses yeux bleus magnifiques.

— Je te présente Tuck.

Je ne pus m’empêcher de penser à Frère Tuck dans Robin des Bois. Décidément, Paco alias François Destrée avait beaucoup d’humour.

Kawas nous aperçut et vint le saluer. Il en profita pour lui demander si ses côtes ne le faisaient pas trop souffrir.

— J’avoue que tenir la laisse de mon chien n’est pas une mince affaire, mais Tuck a compris.

— Tuck ?

Le capitaine éclata de rire.

— Où avez-vous trouvé un nom pareil ?

Apparemment mon collègue n’avait pas fait le rapprochement avec Robin des Bois et c’était tant mieux.

J’entrainai mon ami dans mon bureau avec Tuck et je l’apostrophai.

— Tu ne peux pas débarquer ici comme ça ! Je n’ai pas envie que mon équipe sache que nous nous connaissons ?

— Pourquoi ?

J’avais oublié que Paco avait horreur de la dissimulation.  

— Je ne vois pas où est le problème. Tu as honte de dire que gamins, nous avons passé des vacances ensemble ? Il y a prescription non ? Le fait d’être flic t’empêche d’avoir une vie privée ?

Avec vingt-cinq ans de plus, il était resté le même. Il ne transigeait sur rien. Il ne me laissa pas répondre et attaqua bille en tête.

— J’ai besoin de toi Angèle. Je ne vais pas pouvoir faire courir mon chien pendant quelque temps. Peux-tu t’en occuper ?

Il s’était assis face à mon bureau sans que je l’y invite. Son animal s’était couché à ses pieds.

Je baissai les stores, signe que je ne voulais pas être dérangée. Kawas allait me poser des questions, je n’avais pas l’habitude d’agir ainsi. Depuis que Paco était revenu dans ma vie, je faisais tout de travers.

Je pris le temps de faire le tour de mon bureau pour m’asseoir en face de lui. Il se mit à rire.

— Ce n’est pas la peine de t’agiter comme ça, Angèle, je sais parfaitement que ma venue te dérange. Tu t’en moques de tes collègues et tu es leur commandant, ils n’ont rien à dire.

Je sentis la moutarde me monter au nez. Comme lorsque nous étions gamins, il avait le don de me faire sortir de mes gonds. Il reprit :

— Je ne te demande pas grand-chose, juste de courir avec lui une heure par jour. Ce sera ton entrainement quotidien, voilà tout. Tu dois bien garder la forme ?

Il me regardait droit dans les yeux.

— Tu crois que je n’ai que ça à faire ?

— Le week-end approche, tu travailles ?

Je faillis répondre que ça ne le concernait pas quand Kawas frappa à ma porte. Il entra sans attendre.

— Désolée de vous déranger commandant, j’ai besoin d’une signature.

À suivre…

© Isabelle-Marie d’Angèle

À très vite…

J’aime un voyou au grand cœur

Bonjour toi 😉

Le thriller Un héritage empoisonné est terminé, tu peux le trouver ici où tu auras l’intégral . Te souviens-tu de mon histoire du voyou au grand cœur ? Tu retrouveras les 4 premiers chapitres ici. Je te propose de continuer leur histoire. C’est un challenge pour moi, mais j’aime les défis d’écriture parce qu’il est loin d’être terminé et surtout, je n’en connais pas l’issue 😂.

Alors c’est parti, je te propose donc le chapitre 5. J’ai écrit 9 chapitres qui ont l’air de tenir la route, j’ai fait quelques modifications. N’hésite pas à me dire ce que tu en penses.

Je te fais ci-dessous un récap des personnages en images.

Angèle Merlin, commandant
Son chat Pistole

Paco alias François Destrée
Son chien Tuck

Chapitre 5

Je me réveillai en sursaut et repoussai brutalement le bras de Luc qui reposait sur moi. Il avait débarqué la veille au soir, je n’avais pas eu le courage de le mettre dehors.

Le message de Kawas m’avertissait que Destrée avait eu un accident d’escalade.

Je m’habillai rapidement et le moteur de ma moto rugit. Je stoppai devant la salle de sport alors que l’ambulance l’emmenait déjà. Son collègue, Jordan Calamine répétait en boucle que ça devait arriver.

Je m’approchai de lui et lui demandai pourquoi il avait cette intuition. Il se tut aussitôt et bougonna :

— Faut pas m’écouter, je radote parfois. C’est que je l’aime bien ce gamin, je le connais depuis des années.

Kawas vint à ma rencontre et me glissa à l’oreille qu’il ne s’agissait pas d’un accident. Je m’éloignai pour l’interroger.

— François Destrée s’en serait rendu compte si sa corde avait été endommagée non ?

— Ce n’est pas elle, c’est le mousqueton.

— C’est robuste ces machins-là !

— À croire que celui-là était défectueux.

Je restai dubitative. L’habitué s’en serait aperçu. Je rejoignis Calamine.

— Excusez-moi, c’est vous qui préparez le matériel ?

— D’habitude oui.

Il se tordait les mains, il n’était pas à l’aise et ses yeux me fuyaient.

— Pas aujourd’hui ?

— Il ne m’avait pas prévenu qu’il viendrait s’entrainer. Nous nous étions engueulés hier.

Il baissa la tête. Il s’en voulait, c’était évident. Il reprit en me regardant droit dans les yeux.

— Je ne comprends pas qu’il ne se soit aperçu de rien. Il est tellement maniaque avec ses affaires. De plus, je ne les reconnais pas. Ce n’est pas celles qu’il utilise.

— Je crois que le mieux est de l’interroger, il pourra certainement nous expliquer les raisons de son choix.

L’homme haussa les épaules puis il reprit.

— Heureusement qu’il n’avait pas décidé de s’entrainer dans la forêt. La chute aurait pu être bien plus grave.

Je lui demandai de rester à notre disposition et l’invitai à rentrer chez lui. Nous n’avions plus besoin de lui.

— Savez-vous où ils l’ont emmené ? J’aimerais aller le voir.

Mon collègue lui donna les informations souhaitées et nous le regardâmes s’en aller la tête basse et les épaules voutées.

— Dès que ce sera possible, nous irons nous aussi l’interroger.

Un message de mon médecin légiste abandonné dans mon lit apparut et je compris qu’il n’était pas content de se retrouver tout seul chez moi. Je rangeai mon portable et n’y pensai plus.

François Destrée avait repris connaissance et il s’en tirait avec deux côtes cassées. Jordan était près de lui et lui racontait que la commandant Merlin l’avait interrogé.

— Je m’en doute et elle ne va pas tarder à rappliquer ici.

— Qu’est-ce que tu vas lui dire ?

— Rien ! C’était un accident.

— Tu sais bien que ce n’est pas vrai.

— Si j’avais vérifié mon équipement comme je le fais d’habitude, je l’aurais vu que ce mousqueton était bizarre. Je raconterai que je n’ai pas fait attention.

— Arrête François, elle ne te croira pas. Tu es fou d’escalade, jamais tu ne prendrais le risque d’avoir un matériel défectueux.

— Mais si elle me croira. Je sais être convaincant quand il le faut. Rentre chez toi et oublie tout ça.

— C’est facile, maugréa le pauvre homme.

Pourtant il s’en alla sans se retourner et croisa Merlin qui venait aux nouvelles. Elle n’avait pas perdu de temps. Il voulut l’intercepter pour lui conseiller de prendre soin de François parce que peut-être il était danger, mais il pensa qu’elle se moquerait de lui. Il lui fit alors un signe de tête et lui indiqua le numéro de sa chambre.

François la vit entrer et même si ses côtes cassées le faisaient souffrir, il afficha un léger sourire.

— Ce n’était pas la peine de vous déplacer, commandant.

Dans un lit d’hôpital, il était toujours aussi craquant.

— Je fais mon boulot. J’imagine que vous savez que votre matériel était défectueux et que quelqu’un souhaitait qu’il vous arrive un accident ?

Je le regardais afficher le même sourire. Je plissai les yeux et je me revis à neuf ans face à ce garçon qui me narguait avec ce rictus moqueur.

— Paco ?

Il sursauta, haussa les sourcils et murmura :

— Ah quand même, tu m’as enfin reconnu ? Moi, depuis le premier jour où tu es apparue dans mon bureau, j’ai su qui tu étais. Comment vas-tu depuis le temps ?

Cela faisait vingt-cinq ans que je n’avais pas eu de ses nouvelles, mais force est de constater que je n’avais jamais oublié mes vacances avec lui. Pourtant, je n’avais pas fait le rapprochement immédiatement avec ce gamin, amoureux des arbres et des forêts.

Je grondais :

— Ne me dis pas que c’est toi le Robin des Bois moderne dont tout le monde parle !

— Je ne te le dis pas.

Toujours ce sourire narquois sur ses lèvres. Je n’avais plus neuf ans et s’il m’agaçait à l’époque, aujourd’hui c’est un tout autre sentiment qui m’envahissait.

— Paco, tu…

— François, s’il te plait ! Paco c’est du passé.

— Quelqu’un t’en veut, tu le sais n’est-ce pas ?

— Mais non, c’est une erreur de débutant que j’ai commise.

J’éclatais de rire.

— Pas à moi François, tu n’as rien d’un débutant.

Il tenta de se redresser et grimaça.

— De toute façon, je ne suis pas près de regrimper, je ne risque rien.

— Tu peux m’expliquer ?

— Quoi ? Que je ne supporte pas qu’on abatte des arbres ?

— Tu sais que je suis commandant de police ?

— C’est ce que tu voulais faire. Souviens-toi quand on jouait aux gendarmes et aux voleurs, c’était moi le voleur, dit-il en riant.

— Je te courais après, je t’attrapais et te mettais en prison, lui rappelais-je.

— C’est parce que je me laissais faire, juste pour sentir tes mains sur les miennes.

Je secouais la tête.

— Pas de ça avec moi François, je suis flic, t’as oublié ?

— Et alors ? Tu vas m’enfermer ? Qu’est-ce que j’ai fait de mal à part prendre l’argent à ceux qui en ont trop et le redistribuer à ceux qui n’en ont pas assez ?

— Tu n’as pas le droit de faire ça et tu le sais très bien.

— Fais comme si tu n’étais pas au courant.

Je soupirai, alors il saisit ma main.

— Angèle, s’il te plait !

Ses yeux me fixèrent et tout comme à neuf ans, je me revis lui pardonner toutes ces bêtises comme lorsqu’il jetait des clous sous les roues des voitures sous prétexte que les propriétaires avaient laissé leur reste de pique-nique dans les bois.

Je tentais de gagner du temps.

— En attendant, une enquête va être ouverte. Quelqu’un a essayé de te tuer.

Il haussa les épaules.

— N’exagère pas, celui qui a fait ça souhaitait me faire peur, c’est tout. Il savait que je m’en sortirais.

— Pourquoi n’as-tu pas vérifié ton matériel ?

— Laisse tomber Angèle.

Le ton de sa voix m’alerta.

— Ne me dis pas que tu connais qui t’a fait ça !

— Je ne te le dis pas.

Une fois de plus, son regard enjôleur me chopa et je m’y laissais prendre.

— Tu ne souffres pas trop ?

— J’aime quand tu te préoccupes de moi.

Qu’il m’agaçait cet homme et j’étais furieuse parce que je sentais bien qu’un sentiment bizarre m’envahissait. Je n’avais pas l’envie d’y succomber.

Je quittai sa chambre.

À suivre

© Isabelle-Marie d’Angèle

À très vite

J’aime un voyou au grand cœur

Bonjour toi 😉

Voici le chapitre 4 😊

Chapitre 4

— Moi j’serais flic !

— Toi ? Flic ? Une fille ? Moi je serai Robin des Bois.

Je me réveillais en sursaut. Pistole, mon chat persan, feula. Je l’avais dérangé dans son sommeil. Il s’approcha de moi et se mit à ronronner contre mon oreille.

Je le caressai machinalement. Pourquoi ce rêve ? Ces souvenirs remontaient à plusieurs années.

Je repoussai la couette.

— Désolée Pistole.

Je le saisis et le posai au sol. Vexé, il dressa sa queue et sans un regard en arrière se dirigea vers la cuisine où il savait trouver ses croquettes préférées.

Je me postai devant la fenêtre et contemplai mon jardin. Lorsque je m’étais m’installée ici, j’avais immédiatement eu le coup de cœur pour cette maison. Les volets étaient bleus d’origine, je les avais repeints en rouge rapidement, ma couleur de prédilection.

Je vivais seule avec Pistole. Luc Grégoras, le médecin légiste qui travaillait avec moi, venait parfois me rejoindre. Il souhaitait que nous habitions ensemble, mais je suis pour le chacun chez soi. Je n’avais pas envie que mon équipe sache qu’il en pinçait pour moi. Il m’arrivait de l’accueillir alors que je ne connais pas sa maison. Il a l’art de me surprendre en débarquant à l’improviste. Un jour, je l’ai remis vertement en place lors d’une intervention, ses œillades et sa main posée subrepticement sur la mienne m’ont fait sortir de mes gonds. Il s’était platement excusé devant les collègues goguenards. Je n’ai pas besoin de commérages dans les couloirs de mon commissariat.

Je sortais de la douche quand mon portable m’avertit d’un message. Je le consultai rapidement, la serviette nouée autour de moi. Théo Kawas m’écrivait que le Maire avait récupéré l’argent volé. Le commissaire avait décidé de ne pas donner suite.

Quelle poisse ! pourquoi personne ne cherchait à mettre la main sur ce Robin des Bois de pacotille. Mon rêve me revint aussitôt en mémoire.

Je m’habillai en vitesse, pris le temps de caresser Pistole qui me tourna le dos et s’enfuit. J’éclatai de rire en lançant à ce soir Pistole. Je vérifiais qu’il avait de quoi se nourrir pour la journée, saisis mon arme cachée dans un tiroir de la bibliothèque et quittai la maison.

******

François Destrée accueillit Antoine Carlin avec le sourire.

— Je suis ravi, monsieur le maire, que vous ayez récupéré votre argent. Souhaitez-vous encore nous donner toute votre confiance en nous le laissant dans nos coffres ?

Le directeur souriait en tendant la main à son client.

— Avez-vous testé toutes vos alarmes, monsieur Destrée ? Je n’ai pas envie que ça recommence d’ici quelques jours.

— J’imagine que vous avez porté plainte. La police va faire son travail.

Le maire secoua la tête.

— Je préfère que cette affaire ne s’ébruite pas. Il n’y aura pas d’enquête, vous ne serez pas ennuyé.

Destrée haussa les sourcils, surpris.

— Pourquoi donc ?

Puis, il se tapa la main contre le front et ajouta :

— Je comprends, vous ne souhaitez pas faire de vagues avant les prochaines élections.

Antoine éluda la question.

— Je compte sur votre discrétion, monsieur Destrée.

— Je vous rappelle que le commandant de police est déjà venu ici.

— Ne vous inquiétez pas pour ça, Angèle Merlin ne vous ennuiera plus. Bonne journée.

Destrée le raccompagna jusqu’à la porte de son bureau et avant qu’il s’en aille, il lui demanda :

— Où en est votre projet de construction de supermarché ?

— Il va prendre quelques mois de retard.

Alors que j’entrais dans la banque et regardais à la dérobée le directeur, je notais en un clin d’œil son jeans foncé, sa chemise blanche, sa cravate et sa veste noires. Je saluais le maire qui me glissa en passant qu’il avait vu le commissaire et qu’il n’y avait plus d’enquête. Il pouvait toujours courir le chef, je voulais tirer cette affaire au clair.

Destrée m’aperçut et croisa les bras devant son bureau, un sourire goguenard sur les lèvres. Ce type m’agaçait. Quelque chose chez lui m’intriguait et je découvrirai ce que c’était. Je m’avançai vers lui.

— Que me vaut l’honneur de votre visite commandant ?

Il m’invita à entrer et s’effaça pour me laisser passer.

— Antoine Carlin a récupéré son argent, j’imagine qu’il est venu vous avertir.

— Il m’a dit aussi que je ne devrais plus avoir droit à votre visite, qu’il avait fait le nécessaire auprès de votre commissaire. Alors que faites-vous dans mon établissement ? Auriez-vous un problème avec votre compte en banque ?

— Figurez-vous que je suis intriguée. Comme vous le savez, je suis flic. J’aime bien fouiller. J’ai trouvé qu’il y a quelques semaines, la même aventure est arrivée dans une autre commune et contrairement à ici, l’argent avait été distribué aux habitants qui en avaient besoin.

Je regardais Destrée prendre le temps de faire le tour de son bureau, d’appeler son assistante pour qu’elle nous apporte un café. Rien que cette démarche me fit bondir.

— Je n’aime pas le café. Inutile de déranger quelqu’un pour venir me servir. Vous n’êtes pas capable de le faire vous-même ?

Cet homme avait le don de me faire sortir de mes gonds. J’étais pourtant bien entrainée à garder mon sang-froid dans toutes circonstances, je me surpris moi-même en entendant ma voix.

Il éclata de rire.

— Vous me rappelez quelqu’un.

Il se leva et m’incita à le suivre. Je lui emboitai le pas sans réfléchir. Il passa dans le bureau voisin et parla à la jeune femme qui sourit.

— La commande est annulée, me dit-il. Je vous invite devant le distributeur de boissons. Vous pourrez choisir ce qui vous fait plaisir. Pardonnez-moi, c’est vrai que je ne vous avais pas demandé ce que vous aimiez.

Il posa sa main dans mon dos pour me guider. Je frémis aussitôt à ce contact.

Il glissa une pièce et choisit un café long. Il me regarda et m’en tendit une autre.

Je la saisis machinalement et appuyais sur la touche chocolat. Une fois nos gobelets remplis, il reprit la conversation où je l’avais laissée.

— Vous disiez donc qu’une histoire identique était arrivée ?

— Figurez-vous que vous habitiez aussi dans cette commune.

Il haussa les sourcils.

— Je ne comprends pas. Vous m’accusez de quelque chose ?

Immédiatement, je sus que je faisais fausse route. Je n’avais que des suppositions, quelle conne ! je biaisais :

— Je pensais que vous aviez peut-être entendu ce qui était arrivé. La presse avait été assez discrète sur le sujet.

Il secoua tête.

— Je ne lis pas beaucoup les journaux. Je suis assez occupé. Mon temps libre, je le passe sur mon mur d’escalade ou à faire du sport. Je marche aussi beaucoup dans la nature.

— Je comprends, pour ma part, je fais de la moto. J’imagine que vous allez me critiquer.

— Chacun ses passions.

Il jeta son gobelet dans la poubelle.

— Si vous n’avez pas d’autres questions, je vais devoir vous laisser. J’ai des rendez-vous.

Avant que j’ajoute un mot, il me salua et m’abandonna. Cet homme m’intriguait beaucoup et je ne savais pas pourquoi. À mon tour, je me débarrassais de la tasse en plastique et prenais le chemin de la sortie.

À suivre…😀

N’hésite pas à me dire en commentaires ce que tu penses de mes héros. Je prendrai en compte tes remarques, nous pourrions même discuter 😉.

À très vite…

Bavardages et Inspiration

Bonjour toi 😉

Il arrive qu’une histoire commencée ne trouve pas sa suite. Pourquoi ?

C’est une bonne question à laquelle, je n’ai pas forcément de réponse. Ici, il s’agit de J’aime un voyou au grand cœur.

J’ai démarré cette histoire dans le cadre d’un nouveau concours et puis j’ai lâché. Je suis restée bloquée sur un chapitre. Les mots m’ont fait faux bond, l’imagination s’est fait la malle et j’ai fermé mon ordinateur, déçue. Je ne suis pas revenue dessus. Je suis d’autant plus frustrée que j’avais commencé à vous le publier parce que j’étais certaine d’aller au bout.

Aujourd’hui, ces personnages me titillent comme s’ils voulaient absolument que je continue leur histoire à peine ébauchée. Il parait que lorsqu’apparait un blocage c’est que le texte n’est pas bon, qu’il y a quelque chose qui cloche. Je crois que dans ce cas précis, c’est tout qui est bancal et qui doit être revu.

Voici l’image qui représentait mon personnage principal 👇Angèle Merlin

Commandante de Police, fan de moto. Une toute nouvelle héroïne dont le caractère se rapprocherait de celui de Muguette. Voici son chat Pistole 👇.

Comment imaginer Paco, alias François Destrée le directeur de banque, l’ami d’enfance, qui pourrait être le voyou au grand cœur. Un Robin des bois moderne en quelque sorte. Adepte d’escalade, il arbore un corps musclé et tatoué.

Le voici décontracté 👇 ou au bureau 👇

Dans sa tenue de justicier 👇 😉 ou en train de faire de l’escalade 👇

Voici son chien Tuck, un berger australien tricolore 👇

Je mélange le tout et normalement mon imagination se met en route. J’en suis au 9ème chapitre et toi tu en es au 3ème.

Alors est-ce que je suis dans cet état d’esprit pour la suite 👇

Je t’ai fait une blague, tout va bien 😂

Ou bien dans celui-là 👇

Il y a du travail, je réfléchis 🤔

Ou encore 👇

C’est vraiment la galère 🧐😕😯

Et finalement

J’abandonne 🥱

C’est fichu, l’inspiration ne vient pas 😂😂😂.

Là pour le coup, je m’y mets 😂

À très vite…

J’aime un voyou au grand cœur

Bonjour toi 😉

Je partage le chapitre 3 de ma nouvelle histoire…

Chapitre 3

Je rangeais mon arme dans le tiroir de mon bureau. Kawas, comme un pantin surgi de sa boite, déboula et m’apostropha aussitôt, l’œil rieur, ce qui eut le don de m’agacer au plus haut point.

 — Tu as fait connaissance avec le directeur ?

— Et ?

Mon collègue se renfrogna.

— Je rigole.

— Je ne vois pas pourquoi. Ce mec m’a mis de mauvais poil illico. Il s’attendait à découvrir un homme commandant.

J’entendis Théo siffler et son sourire me fit démarrer au quart de tour.

— Crache le morceau, qu’est-ce que tu connais sur lui ?

— Il est beau gosse.

— Je n’ai pas trouvé.

— Pas à moi commandant. Toutes les femmes qui le rencontrent flashent sur lui, tu n’as pas pu y échapper. Avoue qu’il est craquant.

— Arrête Théo, je l’ai interrogé et je n’ai rien compris. J’ai la fâcheuse impression qu’il s’est foutu de moi. Le vol ne l’inquiète pas outre mesure et il est persuadé que c’est une affaire qui va se régler en moins de deux.

— Tu pourras raconter ça au maire, il est dans l’entrée.

Je me levais et regardais par la vitre qui donnait sur le hall. En effet, Antoine Carlin se présentait face à mon collègue à l’accueil. Je décidais d’aller à sa rencontre.

Antoine, je le connaissais bien et il venait certainement pour l’effraction sur son coffre à la banque. J’allais en apprendre davantage. Immédiatement, il me sourit et me tendit la main.

— Bonjour commandant.

— Monsieur le maire.

Je l’invitais à me suivre. Théo s’effaça pour le laisser entrer.

— Qu’est-ce qui vous amène ?

— J’ai reçu ça ce matin !

Il me donna un papier que je déchiffrais avec surprise.

Tu oublies ton idée de couper les arbres pour implanter ton supermarché et tu récupères ton argent. Il y a d’autres endroits pour le construire ton magasin, les arbres n’y sont pour rien, si tu as envie de grandeur.

Théo lut par-dessus mon épaule et murmura.

— C’est déjà arrivé dans une commune, ça ne vous rappelle rien commandant ?

Mon collègue reprenait le vouvoiement dès que nous n’étions plus seuls.

Effectivement, je me souvenais d’un cas similaire il y a quelques années. Mais le maire n’avait pas répondu aux exigences du corbeau. L’argent avait donc été distribué aux plus démunis de la ville.

— Le retour de Robin des Bois moderne, ajouta Kawas.

Je sentis immédiatement qu’il enviait ce héros et qu’il n’était pas contre cette initiative.

— Vous me retrouvez tous les papiers concernant cette affaire et…

— Pas la peine, commandant, je vais faire ce qu’il demande.

Stupéfaite, je contemplais Antoine.

— Mais enfin, si vous le laissez faire, il renchérira sur n’importe quoi la prochaine fois.

Il reprit.

— Il a raison. Pourquoi détruire tous ces tilleuls ? La commune compte de nombreuses personnes qui aiment aller s’y reposer. Je vais me débrouiller avec le conseil municipal.

— Pourquoi êtes-vous venu alors ? demandais-je perplexe.

— Pour que vous abandonniez cette affaire de vol.

Kawas me regarda et haussa les sourcils. Je compris immédiatement son petit jeu.

— Antoine, c’est parce que les prochaines élections approchent que vous vous comportez ainsi ?

— Laissez tomber.

Il me tendit la main et s’en alla.

— Mais qu’est-ce qu’il vient de se passer ? Tu peux m’expliquer ?

Je m’installais sur le coin de mon bureau.

— C’est très étrange, François Destrée me parlait justement des tilleuls lors de notre entretien. Il était tellement sûr de lui que je suis presque certaine que c’est lui qui a fait le coup.

Kawas se pencha vers moi et glissa.

— Tu devrais aller faire un tour à la salle de sports. Tu ne devrais pas être déçue.

Il me fit un clin d’œil et quitta mon bureau.

François Destrée avait un corps d’athlète irréprochable grâce aux heures d’entraînement auxquelles il s’adonnait.

Tôt le matin, il se rendait au mur d’escalade où il était certain de rencontrer peu d’adhérents. Agile comme un singe, il grimpait sans aucune difficulté. Jordan Calamine l’accompagnait pour le surveiller et tenir la corde de sécurité.

François avait 37 ans, mais il n’affichait pas son âge. Habillé d’un collant noir et torse nu, il montait de plus en plus haut. Il posait ses pieds sans aucune hésitation sur les prises, ses mains s’accrochaient sans trembler et Jordan regardait ce corps se déployer avec plaisir. François était beau, musclé, et le tatouage dessiné au bas du dos s’élargissait à chaque mouvement. Arrivé au plafond de la salle, il redescendit à la manière de l’homme-araignée. Jordan craignait toujours qu’il s’écroule et se blesse, mais François se déplaçait avec une dextérité infaillible.

Il détacha son harnais et sourit à son collaborateur et ami. Celui-ci soupira et avoua :

— Ces histoires finiront mal, un jour tu te feras gauler.

Destrée haussa les épaules. Jordan reprit :

— Je connais le commandant Merlin. Elle ne te lâchera pas comme ça.

Il éclata de rire.

— Je m’attendais à avoir un homme en face de moi et je découvre une jolie femme. Elle ne me fait pas peur.

— Quand vas-tu arrêter tes bêtises ?

François s’essuya les mains couvertes de magnésie et gronda :

— Tu appelles ça des bêtises, détruire des tilleuls âgés de plus d’un siècle pour y bâtir un hypermarché ? Il a un grand champ isolé et désert, qu’il y aille !

— Tu l’as dit toi-même, c’est isolé !

— Il construira des parkings.

François passa un tee-shirt sur son torse et aida son ami à ranger le matériel. Puis il saisit son sac de sport.

— Je rentre chez moi prendre une douche. Je te retrouve à la banque.

Alors qu’il montait dans sa voiture, celle de la police se garait à côté. Il reconnut le commandant.

— Bonjour monsieur Destrée. Vous êtes matinal ?

Je fixais le directeur. Moulé dans un collant noir, je ne pouvais détacher mes yeux de ses jambes fuselées. Quel bel athlète.

— Satisfaite ?

Je levais la tête et rencontrais le visage rieur de mon vis-à-vis. Debout, les bras croisés à côté de sa portière, il me regardait. Agacée, je rétorquais.

— Plutôt surprise, je n’imaginais pas un directeur de banque comme ça.

— Vous me voyiez, les lunettes accrochées sur le nez, cheveux grisonnants ? Quel cliché !

Je lâchais un sourire.

— C’est un peu comme vous qui pensiez découvrir un homme commandant.

Il rit. Dieu qu’il était beau. Je chassais cette idée aussitôt.

— Pourquoi êtes-vous ici de si bon matin ? Un vol ?

Il s’était approché de moi et je sentais le parfum de son déo. La pub de Axe me vint subitement à l’esprit. Je n’allais pas me laisser aller à ce genre d’âneries et tomber en pâmoison devant cet homme.

— Quel sport pratiquez-vous ?

Je compris que la question le surprenait. Il recula et monta dans sa voiture.

— Désolé, je suis pressé. Prenez un rendez-vous si vous souhaitez en savoir davantage sur ma personne.

Stupéfaite, je le regardais faire demi-tour et disparaitre au coin de la rue.

À très vite…

J’aime un voyou au grand coeur

Bonjour toi 😏

Je te propose la suite de ma nouvelle histoire, elle semble t’avoir plu alors je continue.

Chapitre 2

Janvier 2021

Quel sale temps. Je relevai le col de mon blouson. Je balançai à bout de bras mon casque et j’écoutai avec plaisir résonner sur le bitume les talons de mes santiags.

— Bonjour Commandant !

Le policier de garde me salua et je lui répondis d’un sourire et d’un signe de tête. Je jetais un œil sur la main courante.

— Rien à signaler. La nuit a été calme. Je vous prépare un café ?

— Merci, il aura au moins le mérite de me réchauffer à défaut d’être bon. Vous me l’apportez dans mon bureau s’il vous plait ?

J’enlevai mon bonnet, saisis l’élastique autour de mon poignet. En un tour de main, un chignon lâche apparut.

— Votre café commandant.

— Merci Joe.

J’allumai mon ordinateur et fis défiler mes mails. Mon portable vibra.

— Putain, encore un vol ! m’écriais-je.

Le capitaine Kawas entra à ce moment-là. Il emplit tout l’espace en un instant. Son mètre 90 et ses 90 kilos lui valaient le respect des collègues. Judoka émérite, il ne fallait pas lui chercher des histoires. Il m’avait accueillie avec plaisir. Avoir une femme qui dirigeait le commissariat ne l’avait absolument pas dérangé. Il y avait maintenant cinq ans que je l’avais intégré.

Angèle Merlin, commandant de police, je dirigeai une équipe majoritairement constituée d’hommes. J’avais dû me faire respecter immédiatement et instaurer un climat de confiance soumis parfois à rude épreuve. Je pouvais affirmer aujourd’hui que ma brigade m’appréciait.

Il arrivait souvent qu’on me prenne pour un homme. C’est la faute de ma voix grave, elle instaurait le doute et j’avoue, j’en abusais, surtout au téléphone avec les personnes qui ne me connaissaient pas. Je signais parfois, Angel Merlin, omettant sciemment le e. Aucun de mes gars ne m’avait jamais vue habillée autrement qu’en jeans, chemise et blouson. Je me permettais quand j’avais le temps et que j’y pensais, un trait de khôl noir pour souligner mon regard noisette et j’osais un léger rouge à lèvres qui disparaissait rapidement à cause du café que j’ingurgitais au long de la journée. Chaussée de santiags, il ne me manquait que les éperons et un canasson pour ressembler à un cow-boy. D’ailleurs, j’avais surpris mes collègues me surnommer ainsi, je ne m’en offusquais pas, au contraire j’aimais ça et je le prenais pour une marque d’amitié voire une sorte de respect. Au lieu d’un cheval, je chevauchais une moto. C’est rapide et efficace pour me faufiler entre les voitures.

— Tu râles déjà de si bon matin, demanda Théo Kawas, soufflant sur son café.

— Ce satané voleur appelé le nouveau Robin des Bois a encore frappé. Il se prend pour Arrow ou quoi !

— C’est qui Arrow ?

— J’oubliais, tu ne regardes jamais la télé. C’est un super héros archet et masqué.

— Archet ?

Je bousculai mon collègue.

— Un qui tire à l’arc quoi !

— Voilà ! parle-moi français.

Il éclata de rire.

— Tu me fais marcher, c’est ça ?

Il ne me répondit pas et pesta contre le café qui était dégueulasse et trop chaud.

— Je n’arrive pas à comprendre, repris-je, il entre dans l’établissement comme un client ordinaire. Il n’y a jamais de braquage.

— Pourquoi parle-t-on d’un archet alors ?

Je tournai l’écran de mon ordinateur et d’un clic démarrai la vidéo.

— C’est celle de la banque. Regarde la salle des coffres.

Kawas se pencha et découvrit un homme masqué armé d’un arc qui d’une flèche déverrouillait la serrure. Il se servait, refermait le coffre et ressortait, comme si de rien n’était. Il en profitait pour faire un signe à la caméra.

— Il se moque de nous ! Il est doué quand même !

— Il est certain de ne pas être pris. C’est un comble.

— Comment arrive-t-il avec son arc sans être remarqué ?

— Et comment en repart-il ?

— Quel est le client qui à ton avis est capable de faire ça ?

Tous deux, nous fîmes défiler les images : une femme avec un enfant dans les bras, un vieux monsieur appuyé sur une canne, une Mamy cramponnée à son déambulateur.

Kawas siffla et maugréa :

— Il n’y a que des handicapés dans cette ville ? Ceux qui travaillent ne viennent pas à la banque ?

— Putain, t’as raison. Je parie que les caméras sont truquées.

Le commissaire Caroit entra dans mon bureau, me salua ainsi que le capitaine. Proche de la retraite, il décomptait les semaines qui le libéreraient de ses obligations. Mais, c’était un bon flic qui avait fait ses preuves et il ne voulait pas partir sur une affaire en cours, aussi l’histoire abracadabrante de ces vols l’agaçait au plus haut point. Il me bouscula.

— J’espère que vous avez une piste, ce rigolo nous mène par le bout du nez et je n’aime pas ça. Élucidez-moi cette enquête rapidement. C’est une petite ville ici, il n’y a qu’un établissement bancaire, ça ne devrait pas poser de problèmes.

Je haussai les épaules.

— C’est tout ce que ça vous fait ? maugréa mon supérieur.

— Je vais aller y faire un tour et rencontrer le directeur, je vous fais mon rapport dans la journée, commissaire.

— Je préfère ça. Kawas, accompagnez-là.

— C’est une enquête de routine, pas besoin de garde-chiourme, ripostais-je aussitôt.

Je sortis en claquant la porte, furieuse. Parfois, il me rappelait que j’étais une femme.

Je saisis mon casque et enfourchai ma moto. Elle rugit. Je souris en pensant que le commissaire pesterait dans son bureau en entendant le bruit.

Je levai la tête et le remarquai à la fenêtre. Banco ! Je le saluai en riant et m’engageai sur la route.

François Destrée écoutait son collaborateur qui lui racontait pour la énième fois le vol de la salle des coffres.

Jordan Calamine avoisinait les soixante ans et il n’avait jamais vu ça depuis qu’il travaillait dans cet établissement. Il connaissait François depuis une bonne quinzaine d’années et leur complicité était telle qu’il ne comprenait pas pourquoi son directeur ne prenait pas cette affaire au sérieux.

— C’est une blague, Jordan.

— Mais comment pouvez-vous en être si sûr ? L’argent a quand même été dérobé et le propriétaire va être furieux.

— Rappelez-moi son nom ?

— Je sais que vous ne l’aimez pas, c’est le maire de la commune.

Un message sur son téléphone l’avertit que le commandant Merlin souhaitait lui parler.

— La police ! Vous voyez Jordan, tout va rentrer dans l’ordre. Elle va faire son travail et tout ça ne sera plus qu’un mauvais souvenir.

François le poussa gentiment vers la sortie et accueillit le nouveau venu.

Il éclata de rire et s’excusa aussitôt.

— Désolé, je m’imaginais déjà avoir affaire à un homme moustachu avec un imperméable grisonnant.

Il détailla sans vergogne Merlin et nota immédiatement, les jambes fines sous le jeans moulant, la poitrine généreuse qui se découvrait grâce au blouson et à la chemise entrouverts.

— Satisfait ? maugréais-je en le fixant dans les yeux. Pour qui se prenait ce mec ? pensai-je in petto.

Je compris tout de suite que ma voix rauque l’avait surpris. J’eus envie de m’amuser. Je dégageai mon holster où dormait mon arme et posai mon pied sur la chaise. Nonchalamment, je m’accoudai sur mon genou et toujours en ne le quittant pas du regard, je l’interrogeai :

— Alors, monsieur le directeur, racontez-moi un peu ce qui vous arrive.

…..

À très vite…

N’hésite pas à me dire ce que tu en penses 😊 Bonne lecture.