Bonjour toi 😉

Chapitre 9
Il m’embrassait, je répondais à son baiser. Je me délectais de son parfum. Je passais ma main dans son dos et caressais son tatouage. J’adorais ses muscles. Il fourrageait dans mes cheveux, me léchait le creux de l’oreille. Sa langue était râpeuse et…
Je me réveillais en sursaut. Pistole ronronnait à qui mieux mieux dans mon cou. Putain, mais qu’est-ce que c’est que ce rêve, plutôt un cauchemar. Je repoussai gentiment mon chat qui sauta du lit et s’enfuit en miaulant vers la cuisine.
Je me levai et repensai aussitôt à la soirée de la veille. François n’était pas resté bien longtemps. Il m’avait promis que dès qu’il saurait qu’un nouveau braquage se préparait, il me préviendrait. C’était le deal que nous avions passé pour que j’accepte de ne pas le dénoncer. Il était parti frôlant une fois de plus mes lèvres.
Je ne savais pas encore comme j’allais me sortir de ce guêpier. J’étais certaine que le capitaine Kawas fleurerait rapidement l’entourloupe. Je pouvais lui faire confiance, mais jusqu’à quel point ?
Dans la cuisine, je préparai mon café. Vivre seule avait du bon, je n’avais de compte à rendre à personne. Je pris une douche et m’habillais avec mon sempiternel Jeans et une chemise propre.
J’allumai l’ordinateur et ma tasse d’espresso à la main, je m’asseyais au bar. Mon portable vibra, c’était Paco. J’avais du mal à l’appeler François, ça l’avait fait rire.
— Bien dormi ?
Je trouvai sa voix sexy dès le matin et je rougis en repensant à mon rêve.
— Hum !
— Je te dérange ?
— J’allais partir.
— Je voulais juste te dire que j’avais aimé le baiser sur ta bouche. Tu crois que nous pourrions avoir une histoire tous les deux ?
La surprise me cloua le bec. Je me revis gamine juchée en haut de l’arbre où nous étions cachés par les feuilles.
— Un jour on se mariera, disait Paco. Je te le promets.
— Mais ça va pas dans ta tête ? Comment tu peux savoir ?
— Tu verras que c’est vrai, je ne raconte jamais de mensonges.
— Je n’habite pas à côté, tu feras comment ?
— Je te retrouverai, foi de Paco.
Le portable à la main, j’écoutais ce qu’il me disait.
— Quand tu es entrée la première fois dans mon bureau, je t’ai immédiatement reconnue, mais j’ai fait semblant. Je ne t’ai jamais oubliée Angèle. Je vais t’avouer quelque chose… tu m’écoutes ?
Je répondis d’une petite voix oui. Je n’étais plus le commandant Merlin qui dirigeait une équipe d’hommes, j’étais la petite fille qui regardait avec admiration ce garçon qui me faisait passer de merveilleuses vacances dans les arbres.
Il reprenait :
— Quand j’ai su que tu étais commandant ici, j’ai tout fait pour avoir ma mutation dans la même ville que toi.
Stupéfaite, je haussai les sourcils et remarquai qu’il en avait mis du temps.
— Les mutations ne se font pas du jour au lendemain. D’autant plus que pour attirer ton attention, il fallait bien que je trouve une solution.
— Tu es en train de me dire que tes vols ne servent qu’à me faire intervenir ?
J’étais furieuse, mais il réfuta aussitôt cette accusation.
— Bien sûr que non, mais ça m’a aidé.
— Paco, ça ne va pas le faire entre nous. Je suis flic, t’as oublié ?
Je raccrochai le cœur en déroute, avalai mon café et attrapai blouson et arme et sortis en claquant la porte.
J’éteignis ma moto et allais enlever mon casque lorsque deux hommes surgirent devant moi. Casquettes vissées sur la tête, lunettes sur le nez, je les scannai rapidement de mon regard de lynx.
— Vous êtes la copine de Destrée ? demanda l’un d’eux.
Surprise, je ne répondis pas immédiatement. Le second m’attrapa le bras tandis que son acolyte me murmurait à l’oreille :
— Laissez tomber, sinon votre ami aura de sérieux problèmes.
J’aperçus Joe le collègue de garde, qui s’approchait.
— Un problème commandant ?
— Ah parce qu’en plus t’es flic ? ajouta-t-il très bas.
Il me lâcha, releva la tête et répondit.
— Du tout, nous regardions sa bécane.
J’enlevai mon casque et fis signe à Joe de laisser tomber et le suivis sans me retourner. Mais il me semblait avoir reconnu l’un deux.
— Vous êtes sûre commandant ? Celui qui vous parlait, je l’ai déjà vu.
— Il a dû repérer ma moto.
Joe n’était pas convaincu. Théo Kawas qui était arrivé tôt me salua et Joe lui raconta ce qui venait de se passer.
— En tout cas, commandant, je serais vous, je ne la laisserais pas trainer devant le commissariat, même avec son antivol. Je vous apporte votre café.
Le capitaine m’accompagna dans mon bureau. J’attachai mes cheveux et lui demandai les nouvelles.
— Toujours les mêmes jeunes qui s’amusent avec leur mobylette sur la route, un braquage de voiture et un SDF complètement saoul qu’on a dû emmener à l’hôpital.
— Tu racontes ? Un problème avec ta moto ?
Je me levai pour fermer la porte.
— C’est si grave que ça ?
Mon portable vibra. Un SMS apparut.
Je suis désolé de t’avoir embarqué dans cette histoire. Fais ce que tu as à faire. Paco.
Je tentais de l’appeler. Il ne répondit pas.
— Viens Théo, il y a un problème chez François.
Il ne posa pas de question et me suivit en courant. Il prit le volant et nous partîmes en flèche chez mon ami d’enfance. Théo stoppa devant la porte ouverte. Je sautai au bas du véhicule, mon arme à la main.
Dans l’entrée, Tuck était allongé, il avait dû recevoir une balle, le sang coulait d’une blessure à la patte. Il gémissait.
— Où est ton maître ?
Théo l’avait trouvé. Il était roulé en boule dans son salon, roué de coups, mais vivant. Sa première question fut pour son chien et il voulut se lever pour aller le rassurer.
— Je vais l’emmener chez un vétérinaire et toi à l’hôpital. Tu nous raconteras tout ensuite.
— Tu es en danger Angèle.
Le capitaine Kawas l’entendit et m’interrogea du regard. Il demanda :
— C’est en rapport avec les hommes de ce matin ? Qu’est-ce qu’il se passe commandant ?
Les secours arrivèrent rapidement. Tuck et son maître furent embarqués, le premier pour la clinique vétérinaire, le second pour les urgences.
Une fois dans la voiture qui nous ramenait au commissariat, mon collègue se mit en colère.
— Tu vas me parler Angèle ? Qu’est-ce qu’il y a avec ce Paco de pacotille ?
Je regardais mon complice depuis des années. Jamais, il ne s’était mis dans cet état.
— Vous y allez fort Capitaine !
Je tentais de sourire, mais il ne s’en laissa pas conter.
— Ah tu veux du vous ! D’accord, alors Commandant, vous me décevez beaucoup.
À suivre…
© Isabelle-Marie d’Angèle

💜
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J’ai mis un peu de temps à venir découvrir la suite mais elle en vaut la peine.
Ca se corse et entre les sentiments qui renaissent et les tentatives d’intimidation, ils ont de quoi faire ces deux là!
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