Stefano et son papa

Bonjour toi 😉

Je retrouve avec plaisir mes petits personnages et je te partage le bavardage de Stefano avec son papa.

Stefano aidait son papa à installer un récupérateur d’eau. Ils étaient seuls, les filles étaient parties faire du shopping comme disait Charlie. Celle-ci avait décidé de rhabiller sa fille, Héloïse ravie ne s’était pas fait prier. Charlie aurait bien voulu entrainer avec elles Stefano, car ce n’est pas Joe qui allait s’en charger, mais le gamin avait préféré rester bricoler avec son père.

— On ira tous les deux, hein papa, je préfère quand on est entre hommes pour m’habiller.

Joe qui tenait en équilibre sur son échelle, un tournevis dans la bouche, grommela un vague oui.

— Hein t’es d’accord ? Un jean et un sweat ça me suffit. Avec Charlie, il faut toujours trouver une chemise assortie, puis un tee-shirt et un autre pantalon, et j’en ai marre d’essayer.

Joe descendit et regarda son gamin.

— Il y a un problème avec Charlie ?

C’était bien la première fois que Stefano parlait ainsi de la jeune femme.

— Mais non !

Il connaissait bien son fils qui commençait à se dandiner d’un pied sur l’autre, les mains dans le dos.

— Tu es sûr ? Tu peux m’en parler, je sais garder un secret.

— Ouais mais t’es amoureux et quand on est amoureux on est neuneu.

Joe éclata de rire.

— Tu as l’air de bien t’y connaitre ma foi ! Alors comme ça, je suis neuneu et tu entends quoi par-là ?

Il ne répondit pas puis il fixa son père dans les yeux.

— Dis, tu vas te marier avec Charlie ? Je te préviens, je ne veux pas porter de costume ni de cravate.

Stupéfait, Joe s’assit à même le sol et invita le petit garçon à venir le rejoindre. Il passa un bras autour de ses épaules et le serra contre lui.

— Raconte-moi ce qui te tracasse et je te rassure tout de suite, il n’est pas question de mariage pour le moment. Charlie et moi n’avons jamais abordé le sujet.

— Oui mais tu sais bien qu’avec elle, d’un coup de baguette magique, elle nous retourne comme une crêpe.

— Pas contre notre volonté, jamais, tu le sais bien.

— C’est bien ce que je dis, tu vois rien, t’es amoureux.

— Tu trouves que j’ai changé ? Je ne suis plus le même avec toi ? Pas assez présent ? Tu penses que je la laisse trop s’occuper de toi ? Je n’en ai pourtant pas l’impression et Charlie ne se permet jamais de te faire de réflexions.

Stefano soupira. Joe se recula pour le regarder.

— De quoi as-tu peur ? L’histoire du costume n’est qu’un prétexte. Je n’oublierai jamais ta maman, je te l’ai déjà dit, et Charlie ne la remplacera pas. Alors de quoi as-tu peur ? Que je t’aime moins ?

Au soupir du petit garçon, il comprit qu’il avait touché un point sensible.

— Tu sais trésor, un cœur c’est grand comme ça, reprit Joe en étirant les bras, et le mien, tu as vu comme il peut être énorme. Alors, j’aime Charlie oui mais d’un amour différent de celui dont j’ai aimé ta maman, puis toi, je t’aime fort autrement, et puis j’aime aussi encore différemment Héloïse. Il y a de la place pour tout le monde dans mon cœur, mais tu sais… toi, tu auras toujours la première place.

Stefano se jeta dans les bras de son père.

— Tu promets ?

— Croix de bois croix de fer, si je mens je vais en enfer.

Stefano ajouta tout bas

— Pour le reste aussi tu promets ? Pas de costume hein, si jamais tu changeais d’avis pour le mariage.

Joe éclata de rire et embrassa tendrement son fils

— Alors, on la continue cette installation de récupérateur d’eau ?

© Isabelle-Marie d’Angèle (mai 2023)

À très vite…