Bonjour toi 😉
Voici le chapitre 8. Il va te falloir un peu de patience pour connaitre la suite, je suis à flux tendu comme qui dirait l’autre 😂.

Chapitre 8
J’étais à peine descendue de ma moto que Luc Grégoras se garait devant chez moi. Je le regardais venir vers moi, tout sourire, un carton de la pâtisserie qu’il affectionnait à la main. Le médecin légiste, vêtu d’une veste, d’une chemise noire et d’un jeans, n’avait pas la même allure que lorsqu’il était affublé de sa combinaison blanche. Il était bel homme et sa joie de me voir ne faisait aucun doute. Il était amoureux, ça crevait les yeux.
Il déposa la gourmandise sur ma table de la terrasse et me prit dans ses bras.
— Déjà debout ? Tu es allée te promener en moto ?
Et le voilà avec ses questions. Il était bien gentil Luc, mais il m’embarrassait. Il attendait ma réponse. J’éludai en l’entrainant dans la maison. Pistole arrivait tout heureux de me retrouver, mais lorsqu’il aperçut Luc, il s’arcbouta et fit demi-tour. Mon chat n’aimait pas le légiste, allez savoir pourquoi.
— Tu ne regardes pas ce que j’ai apporté de la pâtisserie ?
Déçu, Luc enlevait son blouson et l’accrochait au porte-manteau.
— Tu as laissé la boîte dehors !
Il alla la rechercher alors que moi, j’appelais Kawas. C’était lui qui m’avait envoyé le message tout à l’heure. J’en profitais pour lui donner le numéro de la plaque d’immatriculation que j’avais gardé en mémoire.
Luc qui revenait m’apostropha alors que je raccrochais.
— Tu es en repos si je ne me trompe ?
— Écoute Luc, il y a encore eu un vol ce matin, je vais aller au commissariat. J’ai des choses à vérifier. Je suis désolée.
Mais il me retint par le bras.
— Angèle, je pensais que nous pourrions passer une journée tranquille tous les deux.
Je ne le laissai pas finir, me dégageai rapidement et l’invitai à repartir. Je n’avais pas envie de le retrouver chez moi à patienter. Nous n’étions pas un couple.
Je récupérai mon arme enfermée dans la bibliothèque et l’attendis pour qu’il sorte avec moi lui signifiant que je ne voulais pas qu’il reste à la maison.
Il haussa les sourcils, mais ne dit rien. Il reprit son blouson et se dirigea vers sa voiture sans me regarder.
Théo avait trouvé à qui appartenait le véhicule quand je le rejoignis dans mon bureau. Je m’attelais aussi au fichier des personnes susceptibles de correspondre à celles que j’avais aperçues. Évidemment, les deux hommes entrevus le matin dans la forêt n’en faisaient pas partie.
Je racontai tout au capitaine.
— Je suis certaine que Destrée sait quelque chose, mais il n’est pas mêlé à l’histoire. Peut-être du chantage ?
— J’ai la vidéo du braquage.
Je me penchai sur l’écran.
— C’est un copycat. On veut faire porter le chapeau à ce Robin des Bois. Quelqu’un se sert de lui pour faire ces vols. Je parie que c’est pour ça qu’il a dû grimper à son mur d’escalade et avoir son accident. Blessé, il ne pourrait rien faire.
— Un peu léger ton histoire.
— Je vais retourner chez Destrée.
— Je t’accompagne.
— Ce n’est pas officiel.
— Tu n’es pas de garde, je te rappelle, moi si. C’est moi qui mènerai l’interrogatoire et nous visionnerons l’enregistrement.
S’il fut surpris de voir débarquer la voiture de police, François n’en montra rien. Il avait troqué son jogging contre un pantalon noir et un tee-shirt blanc. Tuck ravi de me retrouver posa ses pattes sur mes épaules. Il fallut que son maître le rappelle à l’ordre sèchement pour qu’il m’abandonne tout penaud, la queue basse. Le capitaine Kawas le salua, lui expliqua le but de notre visite et lança l’enregistrement.
Je me tenais en retrait afin de capter la réaction de mon ami d’enfance. À la vue de la vidéo, je repérai aussitôt son sourire et sa réponse claqua :
— Des amateurs !
— Tu les connais ?
Je le regardai dans les yeux. Le capitaine s’en mêla :
— Si vous savez quelque chose, il est de votre devoir de nous le dire.
— Ces personnes ne sont pas des férus d’escalade ni d’arcs. Ils ont tenté de ressembler à ce voleur, c’est tout.
— Lequel ? demanda Kawas.
— Celui de la banque.
— Pourquoi pensez-vous que ce n’est pas le même ? insista mon collègue.
François se mit à rire.
— Vous êtes venu faire une enquête en fait ! Vous avez une commission rogatoire ?
Il se tourna vers moi.
— Angèle ? Je suis suspecté de quelque chose ? Si c’est le cas, j’ai besoin d’un avocat ?
Je calmai le jeu aussitôt.
— Mais non François, tes réponses nous ont surpris. Tu es tellement sûr de toi.
Je tentai de l’alerter, mais mon collègue fut plus rapide que moi. Il s’approcha de Destrée.
— Écoutez-moi, je ne veux pas que le commandant, sous prétexte que vous êtes son ami d’enfance soit dans une situation très inconfortable. Alors, si vous savez quelque chose dites-le.
— C’est simple, j’ai lu la vidéo du premier vol à la banque et ce n’est pas comparable, vous aviez affaire à un archer professionnel. Pas ici. Vous n’avez qu’à regarder la position de l’arme et la manière dont il tire les flèches. En plus, c’est un montage, c’est impossible qu’il ait réussi à atteindre sa cible.
— Vous pensez à un client en particulier ?
Je sentis l’hésitation imperceptible de François et je souris intérieurement quand il répondit :
— Non, je ne vois pas.
Kawas le remercia et lui rappela que s’il se souvenait de quelque chose, il pouvait passer au commissariat.
Je suivis mon collègue quand François m’attrapa par la main.
— Puis-je venir chez toi, ce soir ?
Je hochais la tête. Comme nous avions échangé nos numéros le matin même, j’en profitais, pour lui envoyer mon adresse.
Il était 19 heures quand je vis s’arrêter sa voiture devant chez moi. Il apportait une bouteille de vin blanc.
Je lui ouvris la porte et Pistole se faufila entre nos jambes. Il se mit à miauler et à ronronner contre celles de François. Surprise par cet accueil, je ne réalisai pas tout de suite que mon ami l’avait pris dans ses bras, le caressait puis l’installait sur son épaule. Pistole frottait sa tête contre la sienne. On pourrait penser qu’ils se connaissaient depuis toujours.
— Alors comme ça, tu es Pistole !
Il entra chez moi et pourquoi ai-je eu l’impression immédiate qu’il était à sa place. Il posa la bouteille sur la table basse du salon et se tourna vers moi.
— Merci pour ce matin, tu n’as rien dit.
Il me caressa la joue.
— Angèle, je ne veux pas que tu aies des soucis à cause de moi, je vais te raconter la vérité. Tu agiras en conséquence. Mais auparavant, j’ai une chose à faire.
Il s’approcha et ses yeux me sondèrent, sa main sur ma nuque m’attira lentement vers lui. Il ne sentit aucune résistance de ma part alors il posa délicatement ses lèvres sur les miennes. C’était doux comme une caresse. Ses yeux n’avaient pas quitté les miens. Quand il se recula, immédiatement un manque m’envahit.
— C’est moi le Robin des Bois dont tout le monde parle. Mais je ne suis pas un voleur. Je ne veux que la justice, moi. Les deux hommes que tu as vus ce matin, c’est eux qui me font chanter. Ils ont compris que c’était moi l’auteur des braquages, mais eux, ils veulent garder l’argent. Si je n’avais pas été blessé, c’est moi qui aurais commis ce vol et l’aurait redistribué. Je n’agis jamais au hasard, mais eux ne pensent qu’à l’argent et je dois les prévenir à chaque fois que je prépare un holdup. Je n’étais pas d’accord tu penses bien, alors ils m’ont obligé à grimper et ont agi à ma place. Je savais que j’allais tomber mais je savais aussi comment ne pas trop me faire mal.
À suivre…
© Isabelle-Marie d’Angèle
