J’aime un voyou au grand coeur

Bonjour toi 😉

Chapitre 9



Il m’embrassait, je répondais à son baiser. Je me délectais de son parfum. Je passais ma main dans son dos et caressais son tatouage. J’adorais ses muscles. Il fourrageait dans mes cheveux, me léchait le creux de l’oreille. Sa langue était râpeuse et…

Je me réveillais en sursaut. Pistole ronronnait à qui mieux mieux dans mon cou. Putain, mais qu’est-ce que c’est que ce rêve, plutôt un cauchemar. Je repoussai gentiment mon chat qui sauta du lit et s’enfuit en miaulant vers la cuisine.

Je me levai et repensai aussitôt à la soirée de la veille. François n’était pas resté bien longtemps. Il m’avait promis que dès qu’il saurait qu’un nouveau braquage se préparait, il me préviendrait. C’était le deal que nous avions passé pour que j’accepte de ne pas le dénoncer. Il était parti frôlant une fois de plus mes lèvres.

Je ne savais pas encore comme j’allais me sortir de ce guêpier. J’étais certaine que le capitaine Kawas fleurerait rapidement l’entourloupe. Je pouvais lui faire confiance, mais jusqu’à quel point ?

Dans la cuisine, je préparai mon café. Vivre seule avait du bon, je n’avais de compte à rendre à personne. Je pris une douche et m’habillais avec mon sempiternel Jeans et une chemise propre.

J’allumai l’ordinateur et ma tasse d’espresso à la main, je m’asseyais au bar. Mon portable vibra, c’était Paco. J’avais du mal à l’appeler François, ça l’avait fait rire.

— Bien dormi ?

Je trouvai sa voix sexy dès le matin et je rougis en repensant à mon rêve.

— Hum !

— Je te dérange ?

— J’allais partir.

— Je voulais juste te dire que j’avais aimé le baiser sur ta bouche. Tu crois que nous pourrions avoir une histoire tous les deux ?

La surprise me cloua le bec. Je me revis gamine juchée en haut de l’arbre où nous étions cachés par les feuilles.

— Un jour on se mariera, disait Paco. Je te le promets.

— Mais ça va pas dans ta tête ? Comment tu peux savoir ?

— Tu verras que c’est vrai, je ne raconte jamais de mensonges.

— Je n’habite pas à côté, tu feras comment ?

— Je te retrouverai, foi de Paco.

Le portable à la main, j’écoutais ce qu’il me disait.

— Quand tu es entrée la première fois dans mon bureau, je t’ai immédiatement reconnue, mais j’ai fait semblant. Je ne t’ai jamais oubliée Angèle. Je vais t’avouer quelque chose… tu m’écoutes ?

Je répondis d’une petite voix oui. Je n’étais plus le commandant Merlin qui dirigeait une équipe d’hommes, j’étais la petite fille qui regardait avec admiration ce garçon qui me faisait passer de merveilleuses vacances dans les arbres.

Il reprenait :

— Quand j’ai su que tu étais commandant ici, j’ai tout fait pour avoir ma mutation dans la même ville que toi.

Stupéfaite, je haussai les sourcils et remarquai qu’il en avait mis du temps.

— Les mutations ne se font pas du jour au lendemain. D’autant plus que pour attirer ton attention, il fallait bien que je trouve une solution.

— Tu es en train de me dire que tes vols ne servent qu’à me faire intervenir ?

J’étais furieuse, mais il réfuta aussitôt cette accusation.

— Bien sûr que non, mais ça m’a aidé.

— Paco, ça ne va pas le faire entre nous. Je suis flic, t’as oublié ? 

Je raccrochai le cœur en déroute, avalai mon café et attrapai blouson et arme et sortis en claquant la porte.

J’éteignis ma moto et allais enlever mon casque lorsque deux hommes surgirent devant moi. Casquettes vissées sur la tête, lunettes sur le nez, je les scannai rapidement de mon regard de lynx.

— Vous êtes la copine de Destrée ? demanda l’un d’eux.

Surprise, je ne répondis pas immédiatement. Le second m’attrapa le bras tandis que son acolyte me murmurait à l’oreille :

— Laissez tomber, sinon votre ami aura de sérieux problèmes.

J’aperçus Joe le collègue de garde, qui s’approchait.

— Un problème commandant ?

— Ah parce qu’en plus t’es flic ? ajouta-t-il très bas.

Il me lâcha, releva la tête et répondit.

— Du tout, nous regardions sa bécane.

J’enlevai mon casque et fis signe à Joe de laisser tomber et le suivis sans me retourner. Mais il me semblait avoir reconnu l’un deux.

— Vous êtes sûre commandant ? Celui qui vous parlait, je l’ai déjà vu.

— Il a dû repérer ma moto.

Joe n’était pas convaincu. Théo Kawas qui était arrivé tôt me salua et Joe lui raconta ce qui venait de se passer.

— En tout cas, commandant, je serais vous, je ne la laisserais pas trainer devant le commissariat, même avec son antivol. Je vous apporte votre café.

Le capitaine m’accompagna dans mon bureau. J’attachai mes cheveux et lui demandai les nouvelles.

— Toujours les mêmes jeunes qui s’amusent avec leur mobylette sur la route, un braquage de voiture et un SDF complètement saoul qu’on a dû emmener à l’hôpital.

— Tu racontes ? Un problème avec ta moto ?

Je me levai pour fermer la porte.

— C’est si grave que ça ?

Mon portable vibra. Un SMS apparut.

Je suis désolé de t’avoir embarqué dans cette histoire. Fais ce que tu as à faire. Paco.

Je tentais de l’appeler. Il ne répondit pas.

— Viens Théo, il y a un problème chez François.

Il ne posa pas de question et me suivit en courant. Il prit le volant et nous partîmes en flèche chez mon ami d’enfance. Théo stoppa devant la porte ouverte. Je sautai au bas du véhicule, mon arme à la main.

Dans l’entrée, Tuck était allongé, il avait dû recevoir une balle, le sang coulait d’une blessure à la patte. Il gémissait.

— Où est ton maître ?

Théo l’avait trouvé. Il était roulé en boule dans son salon, roué de coups, mais vivant. Sa première question fut pour son chien et il voulut se lever pour aller le rassurer.

— Je vais l’emmener chez un vétérinaire et toi à l’hôpital. Tu nous raconteras tout ensuite.

— Tu es en danger Angèle.

Le capitaine Kawas l’entendit et m’interrogea du regard. Il demanda :

— C’est en rapport avec les hommes de ce matin ? Qu’est-ce qu’il se passe commandant ?

Les secours arrivèrent rapidement. Tuck et son maître furent embarqués, le premier pour la clinique vétérinaire, le second pour les urgences.

Une fois dans la voiture qui nous ramenait au commissariat, mon collègue se mit en colère.

— Tu vas me parler Angèle ? Qu’est-ce qu’il y a avec ce Paco de pacotille ?

Je regardais mon complice depuis des années. Jamais, il ne s’était mis dans cet état.

— Vous y allez fort Capitaine !

Je tentais de sourire, mais il ne s’en laissa pas conter.

— Ah tu veux du vous ! D’accord, alors Commandant, vous me décevez beaucoup.

À suivre…

© Isabelle-Marie d’Angèle

À très vite…

J’aime un voyou au grand cœur

Bonjour toi 😉

Voici le chapitre 8. Il va te falloir un peu de patience pour connaitre la suite, je suis à flux tendu comme qui dirait l’autre 😂.

Chapitre 8



J’étais à peine descendue de ma moto que Luc Grégoras se garait devant chez moi. Je le regardais venir vers moi, tout sourire, un carton de la pâtisserie qu’il affectionnait à la main. Le médecin légiste, vêtu d’une veste, d’une chemise noire et d’un jeans, n’avait pas la même allure que lorsqu’il était affublé de sa combinaison blanche. Il était bel homme et sa joie de me voir ne faisait aucun doute. Il était amoureux, ça crevait les yeux.

Il déposa la gourmandise sur ma table de la terrasse et me prit dans ses bras.

— Déjà debout ? Tu es allée te promener en moto ?

Et le voilà avec ses questions. Il était bien gentil Luc, mais il m’embarrassait. Il attendait ma réponse. J’éludai en l’entrainant dans la maison. Pistole arrivait tout heureux de me retrouver, mais lorsqu’il aperçut Luc, il s’arcbouta et fit demi-tour. Mon chat n’aimait pas le légiste, allez savoir pourquoi.

— Tu ne regardes pas ce que j’ai apporté de la pâtisserie ?

Déçu, Luc enlevait son blouson et l’accrochait au porte-manteau.

— Tu as laissé la boîte dehors !

Il alla la rechercher alors que moi, j’appelais Kawas. C’était lui qui m’avait envoyé le message tout à l’heure. J’en profitais pour lui donner le numéro de la plaque d’immatriculation que j’avais gardé en mémoire.

Luc qui revenait m’apostropha alors que je raccrochais.

— Tu es en repos si je ne me trompe ?

— Écoute Luc, il y a encore eu un vol ce matin, je vais aller au commissariat. J’ai des choses à vérifier. Je suis désolée.

Mais il me retint par le bras.

— Angèle, je pensais que nous pourrions passer une journée tranquille tous les deux.

Je ne le laissai pas finir, me dégageai rapidement et l’invitai à repartir. Je n’avais pas envie de le retrouver chez moi à patienter. Nous n’étions pas un couple.

Je récupérai mon arme enfermée dans la bibliothèque et l’attendis pour qu’il sorte avec moi lui signifiant que je ne voulais pas qu’il reste à la maison.

Il haussa les sourcils, mais ne dit rien. Il reprit son blouson et se dirigea vers sa voiture sans me regarder.

Théo avait trouvé à qui appartenait le véhicule quand je le rejoignis dans mon bureau. Je m’attelais aussi au fichier des personnes susceptibles de correspondre à celles que j’avais aperçues. Évidemment, les deux hommes entrevus le matin dans la forêt n’en faisaient pas partie.

Je racontai tout au capitaine.

— Je suis certaine que Destrée sait quelque chose, mais il n’est pas mêlé à l’histoire. Peut-être du chantage ?

— J’ai la vidéo du braquage.

Je me penchai sur l’écran.

— C’est un copycat. On veut faire porter le chapeau à ce Robin des Bois. Quelqu’un se sert de lui pour faire ces vols. Je parie que c’est pour ça qu’il a dû grimper à son mur d’escalade et avoir son accident. Blessé, il ne pourrait rien faire.

— Un peu léger ton histoire.

— Je vais retourner chez Destrée.

— Je t’accompagne.

— Ce n’est pas officiel.

— Tu n’es pas de garde, je te rappelle, moi si. C’est moi qui mènerai l’interrogatoire et nous visionnerons l’enregistrement.

S’il fut surpris de voir débarquer la voiture de police, François n’en montra rien. Il avait troqué son jogging contre un pantalon noir et un tee-shirt blanc. Tuck ravi de me retrouver posa ses pattes sur mes épaules. Il fallut que son maître le rappelle à l’ordre sèchement pour qu’il m’abandonne tout penaud, la queue basse. Le capitaine Kawas le salua, lui expliqua le but de notre visite et lança l’enregistrement.

Je me tenais en retrait afin de capter la réaction de mon ami d’enfance. À la vue de la vidéo, je repérai aussitôt son sourire et sa réponse claqua :

— Des amateurs !

— Tu les connais ?

Je le regardai dans les yeux. Le capitaine s’en mêla :

— Si vous savez quelque chose, il est de votre devoir de nous le dire.

— Ces personnes ne sont pas des férus d’escalade ni d’arcs. Ils ont tenté de ressembler à ce voleur, c’est tout.

— Lequel ? demanda Kawas.

— Celui de la banque.

— Pourquoi pensez-vous que ce n’est pas le même ? insista mon collègue.

François se mit à rire.

— Vous êtes venu faire une enquête en fait ! Vous avez une commission rogatoire ?

Il se tourna vers moi.

— Angèle ? Je suis suspecté de quelque chose ? Si c’est le cas, j’ai besoin d’un avocat ?

Je calmai le jeu aussitôt.

— Mais non François, tes réponses nous ont surpris. Tu es tellement sûr de toi.

Je tentai de l’alerter, mais mon collègue fut plus rapide que moi. Il s’approcha de Destrée.

— Écoutez-moi, je ne veux pas que le commandant, sous prétexte que vous êtes son ami d’enfance soit dans une situation très inconfortable. Alors, si vous savez quelque chose dites-le.

— C’est simple, j’ai lu la vidéo du premier vol à la banque et ce n’est pas comparable, vous aviez affaire à un archer professionnel. Pas ici. Vous n’avez qu’à regarder la position de l’arme et la manière dont il tire les flèches. En plus, c’est un montage, c’est impossible qu’il ait réussi à atteindre sa cible.

— Vous pensez à un client en particulier ?

Je sentis l’hésitation imperceptible de François et je souris intérieurement quand il répondit :

— Non, je ne vois pas.

Kawas le remercia et lui rappela que s’il se souvenait de quelque chose, il pouvait passer au commissariat.

Je suivis mon collègue quand François m’attrapa par la main.

— Puis-je venir chez toi, ce soir ?

Je hochais la tête. Comme nous avions échangé nos numéros le matin même, j’en profitais, pour lui envoyer mon adresse.

Il était 19 heures quand je vis s’arrêter sa voiture devant chez moi. Il apportait une bouteille de vin blanc.

Je lui ouvris la porte et Pistole se faufila entre nos jambes. Il se mit à miauler et à ronronner contre celles de François. Surprise par cet accueil, je ne réalisai pas tout de suite que mon ami l’avait pris dans ses bras, le caressait puis l’installait sur son épaule. Pistole frottait sa tête contre la sienne. On pourrait penser qu’ils se connaissaient depuis toujours.

— Alors comme ça, tu es Pistole !

Il entra chez moi et pourquoi ai-je eu l’impression immédiate qu’il était à sa place. Il posa la bouteille sur la table basse du salon et se tourna vers moi.

— Merci pour ce matin, tu n’as rien dit.

Il me caressa la joue.

— Angèle, je ne veux pas que tu aies des soucis à cause de moi, je vais te raconter la vérité. Tu agiras en conséquence. Mais auparavant, j’ai une chose à faire.

Il s’approcha et ses yeux me sondèrent, sa main sur ma nuque m’attira lentement vers lui. Il ne sentit aucune résistance de ma part alors il posa délicatement ses lèvres sur les miennes. C’était doux comme une caresse. Ses yeux n’avaient pas quitté les miens. Quand il se recula, immédiatement un manque m’envahit.

— C’est moi le Robin des Bois dont tout le monde parle. Mais je ne suis pas un voleur. Je ne veux que la justice, moi. Les deux hommes que tu as vus ce matin, c’est eux qui me font chanter. Ils ont compris que c’était moi l’auteur des braquages, mais eux, ils veulent garder l’argent. Si je n’avais pas été blessé, c’est moi qui aurais commis ce vol et l’aurait redistribué. Je n’agis jamais au hasard, mais eux ne pensent qu’à l’argent et je dois les prévenir à chaque fois que je prépare un holdup. Je n’étais pas d’accord tu penses bien, alors ils m’ont obligé à grimper et ont agi à ma place. Je savais que j’allais tomber mais je savais aussi comment ne pas trop me faire mal.

À suivre…

© Isabelle-Marie d’Angèle

À suivre…

J’aime un voyou au grand cœur

Bonjour toi 😉

Je te propose de découvrir le chapitre 7. J’ai écrit le chapitre 10, tu vois je n’ai pas beaucoup d’avance 😏😁.

Chapitre 7

Je saisis le parapheur et lus rapidement la note avant d’apposer mes initiales.

— Figurez-vous que votre chef et moi, nous nous connaissons depuis longtemps, mais nous n’avions pas fait le rapprochement. Moi si, mais pas Angèle, raconta François.

Kawas se tourna vers moi, interrogatif. Je n’avais qu’une envie, envoyer au diable ce François Destrée.

Je maugréai en lui rendant le courrier :

— Je ne l’avais pas revu depuis plus de vingt ans, normal que je ne le reconnaisse pas.

Mais François n’en resta pas là.

— Je sais qu’elle s’entraine régulièrement et qu’elle est fan de tree climbing, j’ai pensé qu’elle pouvait s’occuper de mon chien qui va manquer d’exercice.

Je repoussai brutalement mon fauteuil à roulettes qui alla s’écraser contre le mur et lui indiquai la porte.

Kawas demanda :

— C’est quoi le tree climbing ?

— Traduisez qu’elle grimpe aux arbres ! Elle adorait ça quand elle avait neuf ans, apparemment, elle n’a pas oublié.

Il se leva alors que je l’invitai à sortir de mon bureau avant que je l’engueule sans façon.

Tuck en passant près de moi, me lécha la main ce qui eut le don de faire dire à Paco.

— Tu vois, il t’a adoptée. Je t’emmènerai dans les bois que nous connaissons bien.

Il salua le capitaine et sans attendre ma réponse, il s’en alla suivi de son chien. Je claquai la porte, déclenchant le fou rire de mon collègue.

— Raconte !

J’eus l’envie de lui dire d’aller se faire foutre. N’avait-il pas du travail en retard ? Je savais qu’il avait horreur de l’administratif, mais je m’assis face à lui et lui débitai, sans m’étaler, mes vacances avec cet homme.

— Tu l’appelais Paco ?

— Ouais et franchement, je trouve que ça lui allait mieux que ce François Destrée pompeux. Si ça me permet d’en apprendre davantage sur lui, je vais en profiter.

Théo Kawas appuya ses coudes sur mon bureau et me fixa droit dans les yeux.

— Que feras-tu au cas où tu comprends qu’il est ce Robin des Bois moderne ?

— Je le coffrerai, évidemment !

Je n’avais pas baissé mon regard, ma voix n’avait pas tremblé. Théo se redressa et m’avertit :

— J’espère bien. Tu as gagné la confiance de tes hommes ici, tu ne vas pas tout foutre en l’air pour des souvenirs d’enfance.

Il se leva et la main sur la poignée de porte, il se retourna et lança :

— Comment a-t-il su pour ton entrainement dans les arbres ? Je n’étais même pas au courant.

— Sans doute a-t-il lu l’article dans le journal.

— Fais gaffe, Angèle, s’il fait des recherches sur toi c’est qu’il a une idée derrière la tête.

Le bruit de ma moto avait alerté le chien qui aboyait derrière la porte-fenêtre. Tuck, debout sur ses pattes arrière, me regardait en grattant nerveusement la vitre. Soudain, il quitta son poste et François m’accueillit devant l’entrée en jogging noir. Tuck, à ses pieds ne bougeait plus.

— Je savais bien que tu viendrais.

Je n’avais même pas hésité. L’envie de courir avec un chien m’avait toujours tenté. Malheureusement avec Pistole, impossible d’avoir les deux animaux. Il était bien trop exclusif. Ce chat, je devrais plutôt dire ce bébé, je l’avais récupéré dans une poubelle. Ses miaulements m’avaient alertée alors que je passais devant. Depuis son sauvetage, il me vouait un amour inconditionnel.

J’enlevai mon casque et ma chevelure s’écroula. Je l’attachai aussitôt avec le chouchou qui ne quittait jamais mon poignet.

— Je te préférai quand ils étaient détachés, dit François en s’approchant.

Sans façon, il posa sa main sur mon épaule et m’embrassa sur les deux joues. Je captai immédiatement son parfum d’Eau Sauvage de Dior et les souvenirs affluèrent.

Ce matin-là, Paco avait renversé le flacon de son grand-père. Quand nous nous étions retrouvés, je m’étais moquée de lui, parce qu’il sentait la cocotte comme je disais. Furieux, il était reparti et j’avais dû courir après pour m’excuser.

— Salut François !

Tuck s’approcha et me lécha les mains.

— Si Pistole savait ça, il me ferait la gueule toute la journée.

François haussa les sourcils. Je le taquinai :

— Tu n’as pas fait de recherches sur Pistole ? Il est mon chat persan.

Il ne répondit pas et m’entraîna à l’intérieur.

— Où puis-je me changer ?

Il m’indiqua la salle de bains. En bon flic que je suis, je ne pus m’empêcher de balayer du regard la pièce qui ne m’apprit rien, si ce n’était que le propriétaire aimait l’ordre et la propreté. Tout était nickel chez lui.

Une fois prête, François m’entraîna dans la forêt proche de chez lui. Tuck connaissait les lieux, il gambadait devant nous. Soudain, il stoppa et aboya furieusement. Deux hommes s’approchèrent accompagnés de l’animal, ils saluèrent mon ami. Je ressentis aussitôt son raidissement.

— Salut Destrée. J’avais bien reconnu ton chien. Bonjour Madame.

Ils ne s’arrêtèrent pas et poursuivirent leur chemin. François n’avait pas répondu à leur bonjour, il tenait Tuck par son collier qui grognait sourdement.

Mon instinct de flic me dictait de l’interroger, mais tel que je le connaissais, il éluderait mes questions. Je gardai le sourire et préférai ne faire aucune réflexion.

Grâce à ma mémoire visuelle, je saurai les reconnaitre. D’autant plus, que j’avais repéré un véhicule garé dans une allée, machinalement sa plaque d’immatriculation s’était enregistrée dans ma tête.

François parla à l’oreille de son chien. Celui-ci s’approcha de moi et s’assit.

— Tu n’as plus qu’à lui donner l’ordre de te suivre. Il t’écoutera, courra avec toi et s’adaptera à ton rythme. Si tu veux, pour démarrer, tu prends ce chemin, je t’attendrai à la sortie de l’autre côté. Il y a un petit parcours de santé, j’y serai.

Je commençai mon jogging et j’eus l’agréable surprise de sentir Tuck sur mes talons. J’accélérai l’allure et le chien fit de même. Finalement, il se mit à côté de moi. La sensation d’avoir l’animal à mon écoute était grisante. Il y a quelques années, j’aurais pu suivre une formation dans la police et avoir un Berger allemand, je n’avais pas voulu de peur de trop m’y attacher et qu’il lui arrive un accident. Aujourd’hui, quand je vois Tuck m’accompagner, je le regrettais, c’était un régal.

Nous retrouvâmes François comme il l’avait dit. Tuck se coucha aux pieds de son maître. C’est alors que mon portable professionnel bipa. Je n’étais pas de garde, mais je devais toujours être joignable. Légèrement essoufflée, je pris l’appel et fronçai aussitôt les sourcils. J’observai François qui caressait son chien. Je le voyais grimacer quand il se penchait vers lui, ses côtes cassées devaient le faire souffrir.

Lorsque je raccrochai, il m’interrogea du regard.

— Un problème ?

— À toi de me le dire.

Je le contemplai les bras croisés.

— Un nouveau braquage vient d’avoir lieu à la banque. Promets-moi que tu n’as pas prémédité ça pendant que je courrais avec toi ?

Je compris immédiatement qu’il n’était pas au courant. Il n’avait jamais su mentir quand il était gamin et sa colère, certes fugace, qui était passée dans ses yeux, m’apprit aussi qu’il avait prévu que ce genre de choses arriverait.

À suivre…

© Isabelle-Marie d’Angèle

À très vite…

J’aime un voyou au grand coeur

Bonjour toi 😉

Il semble que ces nouveaux héros te plaisent 😊, tu m’en vois ravie 😊et en même temps, tu me mets la pression 😏,parce que je t’ai prévenu, je ne sais pas du tout où mes personnages vont m’embarquer 🙈 (tu remarques l’émoji ? j’avance les yeux fermés 🤣)et j’espère que ça va tenir la route, je fais confiance à ma plume 🤪.

Voici donc le chapitre 6 👇

Chapitre 6



Kawas m’attendait dans mon bureau et il capta aussitôt ma mauvaise humeur. Il me tendit un café et me demanda :

—  Comment va Destrée ?

—  Deux côtes cassées.

Je m’assis et posai mes jambes sur le bureau. Théo prit place en face de moi et contempla mes santiags.

Je sirotai le breuvage noir les yeux dans le vague. Je réfléchissais à Paco. Comment diable allais-je me sortir de ce guêpier. Il avait raison finalement après tout, si je ne savais rien.

—  À quoi penses-tu ?

Je sursautai ce qui fit rire le capitaine. Je repris mon sang-froid. Hors de question que mon collègue se doute de quelque chose.

—  Qu’il faudrait mettre un agent devant sa porte. Imagine que le meurtrier veuille recommencer ?

Il me fixa et me demanda mi-figue mi-raisin :

—  Tu y crois vraiment ?

J’enlevai mes pieds du bureau, jetai le gobelet en plastique dans la poubelle et répondis sèchement :

—  Je ne peux pas faire comme s’il ne s’était rien passé.

—  Nous sommes en sous-effectif, dois-je te le rappeler ?

—  Il ne va pas rester longtemps hospitalisé.

—  Et ? Tu vas le faire suivre ?

—  Bon Kawas qu’est-ce que tu essaies de me dire ? Tu m’énerves !

—  Tu sais parfaitement que c’est un coup monté cette histoire, Destrée avait certainement en face de lui celui qui voulait qu’il se casse la figure. C’était un règlement de comptes pour ses vols, point !

Il fit le tour de mon bureau et se planta devant moi.

—  Et tu l’as compris immédiatement. Tu n’as plus qu’à coffrer Destrée maintenant et l’affaire est terminée. Mais… tu ne veux pas, parce qu’il te plait bien ce Robin des Bois moderne. Je me trompe ?

Je fulminai et refusai la vérité.

—  Mais qu’est-ce que tu racontes ? Tu fais bien vite le raccourci parce qu’il tire à l’arc et qu’il est un champion d’escalade et…

—  Et qu’il est un grand défenseur des bois et des forêts. Je te fais marcher Angèle et tu cours ce matin. Je te connais, si tu savais quelque chose, tu ferais le nécessaire. Tu es bien trop droite dans tes bottes ! Alors que faisons-nous commandant ?

François Destrée quitta l’hôpital rapidement et rentra chez lui. Jordan était venu le chercher.

—  Ne t’inquiète pas pour moi, dit-il à son collègue, ce n’est pas ces deux côtes cassées qui vont m’obliger à me terrer à la maison. J’ai des réunions et des rendez-vous.

—  Tu vas te tenir tranquille maintenant ?

—  Jusqu’à nouvel ordre, je te le promets.

Jordan le salua et le laissa seul.

François alluma son ordinateur et fit une recherche sur Merlin. Elle était fan de moto, ça, il le savait. Elle n’avait que de bons états de service, il s’en doutait. Il fouilla un peu plus dans sa vie. Apparemment, elle n’avait pas d’homme et même si ce n’était pas ce qu’il cherchait en premier lieu, il était content. Il fit défiler les informations et trouva enfin ce qu’il voulait et ça, elle s’était bien cachée de lui en parler.

Il se laissa aller contre le dossier de son fauteuil ce qui lui arracha une grimace de douleur. Aussitôt Tuck, son berger australien d’une trentaine de kilos, vint poser son museau sur ses cuisses.

— Tout doux mon beau ! Je ne suis pas près de galoper avec toi et ça va te manquer ! Mais je sais qui pourrait s’occuper de toi en attendant que je puisse le faire.

Tuck le regardait de ses yeux bleus. Âgé d’un an, François l’avait dressé comme il le souhaitait et n’avait jamais cédé à la facilité. Ils couraient ensemble dans les bois, l’animal patientait au pied des arbres quand il grimpait. Il lui arrivait même de tenir la corde. Très affectueux et intelligent, il avait vite compris que son maître était un grand sportif et un amoureux de la nature. En général, Jordan était avec eux et il surveillait Tuck afin qu’il ne mette pas en danger François. Quand celui-ci descendait en rappel et qu’il atterrissait à ses pieds, ses léchouilles étaient une vraie partie de plaisir pour tous les deux.

— On va se balader ? J’ai quelqu’un à te présenter ?

Aussitôt Tuck partit en courant chercher sa laisse. Toujours pendue au même endroit, il savait la trouver. Il sauta pour la décrocher et la rapporta fièrement à son maître.

Un braquage dans une pharmacie, c’était tout ce que j’avais à me mettre sous la dent. Alors, quand je vis apparaître dans le hall de mon commissariat, mon ami d’enfance, je m’avançai vers lui heureuse de pouvoir me changer les idées. Un superbe berger australien tricolore l’accompagnait. Je caressai le chien qui me regardait avec ses yeux bleus magnifiques.

— Je te présente Tuck.

Je ne pus m’empêcher de penser à Frère Tuck dans Robin des Bois. Décidément, Paco alias François Destrée avait beaucoup d’humour.

Kawas nous aperçut et vint le saluer. Il en profita pour lui demander si ses côtes ne le faisaient pas trop souffrir.

— J’avoue que tenir la laisse de mon chien n’est pas une mince affaire, mais Tuck a compris.

— Tuck ?

Le capitaine éclata de rire.

— Où avez-vous trouvé un nom pareil ?

Apparemment mon collègue n’avait pas fait le rapprochement avec Robin des Bois et c’était tant mieux.

J’entrainai mon ami dans mon bureau avec Tuck et je l’apostrophai.

— Tu ne peux pas débarquer ici comme ça ! Je n’ai pas envie que mon équipe sache que nous nous connaissons ?

— Pourquoi ?

J’avais oublié que Paco avait horreur de la dissimulation.  

— Je ne vois pas où est le problème. Tu as honte de dire que gamins, nous avons passé des vacances ensemble ? Il y a prescription non ? Le fait d’être flic t’empêche d’avoir une vie privée ?

Avec vingt-cinq ans de plus, il était resté le même. Il ne transigeait sur rien. Il ne me laissa pas répondre et attaqua bille en tête.

— J’ai besoin de toi Angèle. Je ne vais pas pouvoir faire courir mon chien pendant quelque temps. Peux-tu t’en occuper ?

Il s’était assis face à mon bureau sans que je l’y invite. Son animal s’était couché à ses pieds.

Je baissai les stores, signe que je ne voulais pas être dérangée. Kawas allait me poser des questions, je n’avais pas l’habitude d’agir ainsi. Depuis que Paco était revenu dans ma vie, je faisais tout de travers.

Je pris le temps de faire le tour de mon bureau pour m’asseoir en face de lui. Il se mit à rire.

— Ce n’est pas la peine de t’agiter comme ça, Angèle, je sais parfaitement que ma venue te dérange. Tu t’en moques de tes collègues et tu es leur commandant, ils n’ont rien à dire.

Je sentis la moutarde me monter au nez. Comme lorsque nous étions gamins, il avait le don de me faire sortir de mes gonds. Il reprit :

— Je ne te demande pas grand-chose, juste de courir avec lui une heure par jour. Ce sera ton entrainement quotidien, voilà tout. Tu dois bien garder la forme ?

Il me regardait droit dans les yeux.

— Tu crois que je n’ai que ça à faire ?

— Le week-end approche, tu travailles ?

Je faillis répondre que ça ne le concernait pas quand Kawas frappa à ma porte. Il entra sans attendre.

— Désolée de vous déranger commandant, j’ai besoin d’une signature.

À suivre…

© Isabelle-Marie d’Angèle

À très vite…

Un héritage empoisonné

Bonjour toi 😉

Si tu tenais le livre entre tes mains, tu verrais bien qu’il ne reste plus beaucoup de pages. Voici l’avant dernier chapitre.

Chapitre 34

Les résultats des tests ADN du masque ne laissèrent planer aucun doute, il s’agissait bien des empreintes du Docteur Marteau. Faventiny était le seul à savoir. Il avait demandé qu’ils arrivent sur son bureau avec la mention personnel et aucun cachet.

Il était resté tard. Coralie en compagnie de ses parents était en sécurité. Il avait ordonné à ses deux acolytes de rentrer chez eux, il les mettrait au parfum aussi vite que possible. Il ne s’attendait pas à recevoir l’enveloppe rapidement.

Sidéré, Faventiny ne comprenait pas. Qui était son double ? Marteau ?

Le commandant tenait encore les papiers à la main quand son téléphone vibra, il ne connaissait pas le numéro.

Il répondit.

Juliette Tomys avait passé la nuit à la clinique vétérinaire. Elle n’avait pas réalisé qu’elle avait failli perdre son chien. Une intoxication alimentaire lui avait-on dit. Elle ne comprenait pas, il ne mangeait que ce qu’elle lui donnait.

Elle était enfin rassurée, son doberman Einstein était tiré d’affaire, elle pouvait repartir avec lui. Il n’était pas encore très gaillard, mais il la suivit les oreilles basses.

Le quartier était calme, le jour se levait à peine. Elle jeta un coup d’œil chez son voisin. Il devait être de garde, sa voiture n’était pas là.

Elle ouvrit son garage avec sa télécommande et rentra son véhicule. Einstein put sortir en toute sécurité sans être vu. Il fila directement s’allonger dans son panier.

Elle venait juste de se préparer un café quand elle entendit le bruit de freinage et les portières claquer. Elle leva le rideau de sa fenêtre de cuisine et découvrit avec stupeur un groupe de policiers armés et masqués se déployer dans le jardin de son voisin.

Elle aperçut le commandant Faventiny qui semblait diriger les opérations. Elle n’osa pas se montrer.

Quelques minutes à peine après leur débarquement, on frappa chez elle.

—  Ouvrez, Police !

En soupirant, elle déverrouilla sa porte et se trouva face à Faventiny. Elle l’apostropha vertement.

—  C’est pas une heure pour déranger les gens. Qu’est-ce qu’on va croire autour ? Qu’est-ce qui vous arrive encore ? Vous avez retrouvé la mémoire ?

Il ne prit pas le temps de lui répondre et demanda :

—  Savez-vous où est votre voisin ?

—  Bonjour d’abord ! vous voulez un café ? Et puis non, je ne sais pas où il est, je n’ai pas dormi chez moi. Mon chien était à la clinique. J’ai failli le perdre. J’avais autre chose à penser que de le surveiller.

Esteban et Hugo revenaient vers leur commandant et lui affirmèrent que Marteau avait disparu. La maison était vidée.

Stupéfaite, elle écarquilla les yeux.

—  En voilà une nouvelle ! Hier encore…

Elle s’interrompit et se frappa le front.

—  Je parie que c’est lui qui a empoisonné mon chien. Comme ça, je n’étais pas là pour regarder. Mais demandez aux voisins d’en face, ils ont certainement entendu quelque chose, un camion qui vient déménager ne peut pas passer inaperçu.

Hugo répondit :

—  Ils sont absents.

Faventiny ordonna de repartir, il salua rapidement Juliette Tomys et grimpa dans sa voiture embarquant avec lui ses deux collègues.

Il se dirigea toujours suivi des autres véhicules vers la maison qui l’avait hébergé. De la même façon, ils la découvrirent vidée et sans aucune trace à identifier.

Daniel donna un coup de poing dans le mur et cria :

— Trouvez-moi quelque chose, n’importe quoi du moment que j’ai une piste.

Mais ils eurent beau chercher, toute l’équipe déployée ne releva aucune empreinte. La baraque avait été nettoyée de fond en comble.

Faventiny appela l’hôpital et demanda à parler au médecin. On lui répondit qu’il était parti, une urgence dans sa famille. Il ne fut guère étonné.

Esteban proposa d’essayer avec Martine Joly. Elle n’avait aucune nouvelle de Marteau. Elle ne l’avait pas revu.

Il lui parla alors du carnet.

— Où est-il ? Vous l’avez lu ? Pourquoi ne m’avoir rien dit ?

— Commandant, avec votre amnésie, la découverte du masque, et maintenant cette disparation, nous n’avons pas eu une minute à nous, souffla Hugo qui se demandait où pouvait bien être ce carnet.

Il se souvenait l’avoir glissé dans sa poche. Ils devaient le lire au commissariat, mais Juliette Tomys avait débarqué avec le masque puis Marteau était arrivé. Il avait dû l’entrainer pour sortir par-derrière. Où était — il ?

— Alors ?

— Au bureau, dans mon tiroir.

Il ne pouvait être que là, pensa-t-il, mais une fois sur place, Hugo ne trouva rien. Il se revoyait emmener Juliette Tomys en la tenant par le bras, il s’était fait bousculer par un collègue. Le carnet serait-il tombé ? Pour une faute professionnelle, c’en était une belle, Faventiny n’allait pas la laisser passer. Et soudain, il se souvint de l’homme, ce n’était pas un flic, mais Karl qui faisait le ménage. Il étouffa un juron.

— Bordel, il me l’a volé.

Faventiny et Esteban fixèrent Hugo qui confessa tout.

— Il n’y a plus qu’à interroger Martine Joly.

Avec horreur, ils apprirent que la maison dont les Faventiny avaient hérité appartenait bel et bien à Frédéric Marteau. Martine Joly leur avait dit que le chirurgien faisait souvent des cauchemars et qu’il racontait qu’il avait tué un à un les voisins qui habitaient près de chez lui. Il n’avait jamais été inquiété parce que ce n’était pas lui qui faisait le sale boulot, tous, des repris de justice qui étaient payés grassement et qui disparaissaient ensuite.

Faventiny appela alors sa femme pour lui annoncer la nouvelle, mais ce qu’elle lui apprit le fit entrer dans une rage folle.

— Je te jure qu’il n’y est pour rien, c’est son clone.

— Comment as-tu pu croire une chose pareille ? Et surtout ne pas m’en parler ? 

— Je sais où il m’a emmenée, nous y allons si tu veux.

— Mais nous ne trouverons rien, j’en suis certain.

À nouveau, les voitures de police suivirent le commandant et ce qu’ils découvrirent les laissa muets de stupeur.

La maison n’avait pas été vidée, le sous-sol où Coralie les entraina non plus. Ils regardèrent le clone, le visage de Faventiny, feuilletèrent toutes les notes de Marteau qui racontaient ses recherches. Il avait tout consigné par écrit et priait qu’on lui pardonne. Une lettre d’adieu était adressée à Coralie où il la remerciait de lui avoir fait confiance. Faventiny était seul avec sa femme, les policiers s’activaient tout autour d’eux.

— Que veut-il dire ? demanda-t-il en baissant la voix.

— Il souhaitait que je lui laisse deux jours et ensuite il se livrerait.

— Tu l’as cru ? Te rends-tu compte que tu es sa complice ? Entrave à la justice tu connais ?  

C’est alors qu’il se souvint de l’appel qu’il avait reçu. Il jeta un coup d’œil autour de lui, personne ne leur prêtait attention, trop occupé à relever des empreintes et prendre des photos.

À suivre…

© Isabelle-Marie d’Angèle

À très vite…

Un héritage empoisonné

Bonjour toi 😉

La fin est proche et j’avoue avoir un peu de mal à quitter mes héros 😏

Chapitre 33

Frédéric Marteau invita sa passagère à descendre de la voiture. Elle hésita, mais voyant qu’il ne l’obligeait en rien, elle le suivit.

Elle n’était jamais rentrée chez lui. Elle fut surprise par l’ambiance chaleureuse qui se dégageait. Elle n’aurait jamais imaginé que son ami de faculté pouvait avoir aussi bon goût pour la décoration. Un grand canapé d’angle dans les tons taupe, moelleux à souhait occupait la pièce principale. Lorsque son mari et ses collègues avaient perquisitionné, ils n’avaient rien raconté et elle avait pensé que Marteau avait une maison banale et froide. Ce n’était pas le cas.

C’est dans la cuisine américaine des plus fonctionnelles qui lui servit un café. Il la regarda droit dans les yeux et commença son récit :

— Tout d’abord, il faut que tu saches que jamais je n’ai voulu te faire de mal, ni à toi ni à ton mari.

Elle haussa les sourcils, mais ne l’interrompit pas. Il continua donc d’une voix monocorde.

— J’ai toujours été fasciné par le clonage, je ne t’apprends rien. Alors, j’ai tenté une expérience. Veux-tu me suivre dans mon sous-sol ? N’aie crainte, je ne te ferai pas de mal et si tu as peur quand tu seras en bas, tu pourras repartir, je ne te retiendrai pas.

Curieuse au fond d’elle-même, elle lui emboita le pas après avoir avalé son café. Elle s’immobilisa sur la dernière marche et contempla avec stupéfaction ce qui s’offrait à elle.

Le sous-sol avait tout d’un centre de recherches avec ordinateur de la dernière génération. Elle se crut dans un film de Marvel avec les super-héros. Elle s’approcha de la vitrine où un homme la regardait. Marteau la laissa faire sans un geste pour la retenir.

Elle se planta devant celui qui ressemblait trait pour trait à son mari. Daniel Faventiny était face à elle, habillé de vêtements qu’il avait l’habitude de porter.

— Je n’ai plus réussi à le maîtriser, murmura Frédéric Marteau. Voilà pourquoi, il reste maintenant enfermé dans cette armoire. Tu vois, j’ai toujours la clé sur moi, il ne pourra plus faire de mal à personne.

— Tu veux dire que c’est lui qui a tué ces hommes, a blessé Daniel, l’a kidnappé et lui a fait perdre la mémoire ?

— Oui, je te le jure. Faventiny et ses collègues pensent que c’est moi avec un masque sur la tête qui ressemble à ton mari, mais c’est faux. C’est lorsque ma compagne a été attaquée que j’ai réalisé que ce clone s’était échappé. Je ne l’avais jamais enfermé parce que je n’avais pas imaginé qu’il pouvait prendre vie tout seul.

— Peux-tu m’expliquer pourquoi tu lui as donné le visage du commandant ?

Frédéric Marteau se mit à marcher de long en large, se gratta la tête, soupira, et commença à transpirer. Puis il lâcha :

— Je voulais juste quelques minutes, quelques heures, être à sa place. Je tenais les rênes, il ne pouvait faire que ce que je lui disais. Mais… la machine a été plus forte que moi et j’ai été dépassé.

— Je ne comprends toujours pas pourquoi tu n’as pas fait ton propre clone.

Il s’agaça.

— Avec mon visage ? Réfléchis un peu. Autant faire un beau clone, tu ne crois pas ?

— En fait, tu as créé celui de mon mari.

— Si tu veux, mais…

Il la regarda.

— Je suis désolé.

— C’est donc ce truc qui m’a embrassée ? Qui me surveillait dans la maison ? Qui m’a enfermée ? Pourquoi n’as-tu rien fait à ce moment là quand tu as compris ce qui se passait ?

Il haussa les épaules et avoua :

— Je voulais m’amuser un peu et… d’accord, ton mari m’agace. Je suis jaloux.

— Jaloux ? De quoi ? Je ne comprends pas.

— Il a tout ce que je n’ai pas. Il est beau, il est commandant…

Elle l’interrompit.

— Tu es un chirurgien plasticien renommé, tu n’as rien à lui envier côté professionnel.

Elle réalisa alors ce qu’il n’osait pas dire.

— Tu es amoureux de moi ? Fred ? Réponds-moi !

Il baissa la tête et murmura :

— C’est arrivé sans que je m’en rende compte, mais je t’assure que tout ça n’était pas prémédité.

— Tu vas tout raconter à la police.

— Laisse-moi encore quelques jours, mon projet est pratiquement terminé et je vais changer son visage. Ce ne sera plus le commandant, mais moi. J’ai d’ailleurs le moule de mon visage. Je t’en prie, deux jours, pas plus. Je pourrai présenter ce clone et montrer le fruit de mes recherches.

— Tu es fou Fred, jamais ça ne marchera. Il y a eu des morts, tu as usurpé le nom de mon mari, tu as volé son visage, j’ai bien vu la minuscule cicatrice.

— Un travail minutieux de grande beauté, tu ne peux pas le nier.

Elle regarda son ami. Il lui faisait pitié. Sa conscience professionnelle lui dictait de tout raconter et de l’arrêter, mais son air de chien battu la fit hésiter.

— Deux jours ? Tu me le promets ?

Il acquiesça.

La voiture de police stoppa brutalement devant la maison du chirurgien. Faventiny et ses deux collègues se ruèrent sur la porte qu’ils faillirent défoncer lorsque Juliette Tomys les interpella.

— Il n’est pas là, le toubib.

Les trois hommes cessèrent leur vacarme.

— Vous êtes certaine ?

— Vous voyez bien qu’il n’y a pas son véhicule. Il est à l’hôpital comme tous les jours.

Elle s’approcha d’eux et la mine curieuse les interrogea :

— Alors ce masque ?

Ils ne répondirent pas et remontèrent dans la voiture. Daniel cliqua sur le numéro de sa femme et à sa grande surprise, elle décrocha aussitôt.

— Un problème Daniel ?

Interloqué, il hésita, mais Coralie continua :

— J’étais avec Marteau. Il m’avait demandé de le rejoindre au café près de l’hôpital, c’est pour ça que tu appelles non ? Tu es rassuré, tout va bien, il voulait juste me parler de sa compagne. Il ne comprend pas pourquoi, il y avait un policier devant sa porte, il souhaitait que j’intervienne pour qu’il puisse la voir, il semblerait que ce soit impossible.

Quelque chose clochait, il le sentait. Ses collègues et lui ne les avaient pas aperçus dans le café. Coralie lui mentirait-elle ?

— Où es-tu ?

— Au l’institut médico-légal, où veux-tu que je sois ? Pourquoi m’appelais-tu ?

— Pour rien, à tout à l’heure.

Il raccrocha, perplexe.

À suivre…

© Isabelle-Marie d’Angèle

À très vite…

Un héritage empoisonné

Bonjour toi 😉

Pour mes lecteurs assidus, je partage un nouveau chapitre. J’ai bien compris ton impatience 😂.

Chapitre 32

Faventiny fit signe à ses collègues de l’emporter. Esteban s’en chargea avec répugnance. Hugo resta avec son supérieur. Celui-ci s’assit à son bureau et prit la parole.

— Madame Tomys, je vais vous demander d’être très prudente et de ne parler de rien à qui que ce soit. J’espère que votre amie fera de même.

— Elle va s’occuper d’un autre service. Je lui ai raconté l’histoire.

Les deux policiers soupirèrent. Quelles bavardes ces femmes. Elles ne se rendaient pas compte qu’elles avaient affaire à un grand malade qui n’avait pas hésité à tuer dès qu’il se sentait en danger.

— Ne craignez rien, reprit Juliette Tomys, comprenant qu’elle les avait inquiétés. Mon amie est tenue au secret professionnel, rien ne dit qu’il s’agit du docteur Marteau qui a fait ce visage, même si tout prouve le contraire.

Les deux hommes ne répondirent pas. Ils la remercièrent et l’invitèrent à rentrer chez elle. Daniel lui suggéra alors :

— Peut-être pourriez-vous prendre quelques jours de vacances ?

— En voilà une idée !

Esteban entra en trombe dans le bureau.

— Commandant, Frédéric Marteau est à l’accueil. Il souhaite vous parler.

Hugo entraina aussitôt Juliette Tomys pour la faire sortir par-derrière. Il était temps, Marteau poussait la porte sans y être invité devant l’air stupéfait des policiers.

— Commandant, je n’apprécie pas vos manières. Vous auriez pu me prévenir que ma compagne n’était pas morte !

— Qui ? Quelle compagne ?

Le chirurgien souffla.

— C’est vrai, vous êtes amnésique ! Il y a quelqu’un qui pourrait me renseigner ?

Hugo rétorqua froidement :

— Croyez-vous que nous appréciions vos manières ? Vous entrez ici comme dans un moulin, on ne vous a jamais appris à frapper ?

— Excusez-moi, mais je ne comprends pas pourquoi un de vos collègues fait le planton devant la chambre de ma compagne.

— Ne faites pas l’imbécile, vous savez bien qu’elle a été agressée ! répondit Hugo.

— Et vous n’avez toujours pas trouvé qui est l’assassin ?

— Je vous rappelle que votre amie n’est pas morte.

— C’est ce que j’avais cru comprendre, mais je me suis trompé.

Hugo et Faventiny se regardèrent. Comment pouvait-il le savoir ?

Soudain Daniel se prit la tête dans les mains.

— Vous ne vous sentez pas bien commandant ? s’affola Hugo.

— Un souvenir… idiot… Jokari.

Marteau sursauta et Faventiny s’en aperçut, mais ne fit aucune réflexion. Le chirurgien se reprit aussitôt.

— Un souvenir d’enfance sans doute. C’est un jeu.

— Non… ce n’est pas un jeu. Joseph, Karl, Richard, Jokari.

Il se tourna vers Hugo.

— Ça te dit quelque chose ?

— Joseph ? Vous avez eu un homme balancé dans votre mare. Il s’appelait Joseph. Karl et Richard ne sont pas ceux qui discutaient avec vous docteur ?

Faventiny se retourna vers le chirurgien.

— De quoi parlez-vous ? Je ne connais pas ces noms.

Hugo tapota sur l’ordinateur et tourna l’écran vers lui. Les clichés des deux hommes apparurent.

— Je ne vois pas.

— Pourtant, vous conversiez avec eux, il y a plus d’une semaine. Le commandant était séquestré à ce moment-là.

Hugo montra la preuve de ce qu’il avançait.

— Depuis quand me surveillez-vous ? s’insurgea le médecin.

— Depuis que votre compagne a été assassinée. Je vous rappelle quand même qu’on l’a trouvée chez vous, morte.

— D’ailleurs où en êtes-vous ?

— Répondez à ma question. Vous connaissez ces deux hommes ?

Faventiny n’avait toujours pas dit un mot et laissait son collègue mener l’interrogatoire. Le chirurgien se pencha et examina la photo.

— Peut-être des anciens patients !

— Je ne pense pas. Ils sont tous deux des repris de justice.

— Et alors ? Ils n’ont pas droit aux soins ?

— Je doute qu’ils aient les moyens de payer mes interventions, ironisa Hugo.

Faventiny ne disait toujours rien. Frédéric Marteau se leva.

— J’étais venu chercher des renseignements et finalement, je me retrouve à devoir me justifier. Puis-je m’en aller ?

— Restez à notre disposition, nous allons certainement avoir des questions à vous poser, répondit Hugo.

Seuls, les deux hommes se regardèrent.

— Il était donc en relation avec mon double pour avoir entendu que sa femme était morte.

— Tu avais encore ton alliance ce jour-là.

— Il a dû lui faire mon visage.

Esteban revenait et leur annonça qu’ils auraient les résultats d’ici 24 heures.

— Ils ne peuvent pas faire plus vite ?

— Je leur ai demandé.

Fréderic Marteau sortit du commissariat perturbé. Rien ne se déroulait comme il voulait et surtout, il sentait bien qu’il perdait pied. Ses fichus médicaments diminuaient ses facultés de réflexion et de concentration. Il remarqua dans le bar d’en face, deux femmes attablées autour d’un café. Il reconnut sa voisine et l’agent de service qui avait nettoyé son bureau. Il soupira. Il allait, une fois de plus, devoir faire place nette. Il les surveilla de loin. Juliette Tomys reprit sa voiture alors que Corinne Vitrail enfourchait son scooter et se dirigeait vers son lieu de travail.

Le portable de Marteau vibra dans sa poche. Lorsqu’il découvrit qui l’appelait, il décrocha aussitôt et ne laissa pas parler son interlocutrice.

— Coralie ? J’ai besoin de ton aide. Peux-tu me rejoindre au café près de l’hôpital, celui qui est dans la petite rue ?

Il coupa la conversation avant qu’elle ne réponde. Il espéra qu’elle pourrait venir le retrouver. Lorsqu’il rangea son téléphone, les deux femmes avaient disparu.

Perplexe, Coralie regarda son portable.

— Un problème ? demanda Sophia.

— Je vais m’absenter un moment, si mon mari ou un de ses collègues m’appellent, tu leur dis que je suis au café près de l’hôpital.

— Tu vas voir le toubib ? Ce n’est pas une bonne idée d’y aller seule.

— Vous vous trompez sur son compte.

Elle enfilait déjà son manteau.

Vincenzo tenta de lui barrer le passage, mais elle le repoussa gentiment.

— Je n’en ai pas pour longtemps, ne craigniez rien.

Elle n’était pas encore dans sa voiture que Sophia appelait le commissariat.

Frédéric Marteau guettait Coralie. Dès qu’il l’aperçut, il courut vers elle, l’attrapa par le bras et l’entraina vers son véhicule. Elle tenta de se rebiffer, mais il la tenait fermement.

— Mais lâche-moi, qu’est-ce qu’il te prend ?

Il ne lui répondit que lorsqu’elle fut assise. Il démarra et dit :

— Je t’assure que je ne voulais pas lui faire de mal.

Coralie le regardait qui fixait la route. Elle se rendit compte qu’il la conduisait hors de la ville.

— Où m’emmènes-tu ?

— Chez moi.

— Pourquoi ?

— Je vais tout te raconter, mais promets-moi de ne pas me juger.

Inquiète, elle se demanda alors si ses collègues n’avaient pas eu raison en lui intimant de faire attention à cet ami qu’elle ne reconnaissait pas.

Dès que Faventiny et ses deux acolytes parvinrent au café, ils comprirent rapidement que Coralie et le médecin n’y étaient pas. Daniel tapa le poing sur le capot du véhicule de police.

— Où l’a-t-il emmenée ?

— Chez lui, hasarda Esteban.

À suivre…

© Isabelle-Marie d’Angèle

À très vite…

Un héritage empoisonné

Bonjour toi 😉

😱🧐🤔 tout est dit 😂

Chapitre 31

Le téléphone de Coralie sonna. Elle ne reconnut pas le numéro. Elle décrocha. C’était une femme à l’appareil. Elle ne comprit pas immédiatement ce qu’elle lui disait, elle semblait paniquée et ses propos étaient incohérents.

— S’il vous plait, aidez-moi… Il m’a vue… Je suis en danger… Votre mari… il veut le tuer. Vous devez me croire.

— Allo ? Qui est à l’appareil ?

— Cécilia Joly.

— Qui vous a vue ? De qui parlez-vous ?

— Il va venir me chercher, on va l’écouter, il est médecin. Je vous en prie, aidez-moi.

— J’arrive et je préviens la police.

Coralie raccrocha et appela aussitôt Esteban ou Hugo. Ce fut le deuxième qui répondit. Hugo lui intima fermement de rester là où elle était. Accompagné d’Esteban, il partit à la clinique où se reposait la compagne de Frédéric Marteau.

Choquée, Coralie retrouva Sophia et Vincenzo.

— Pauvre femme, j’espère qu’il ne lui arrivera rien, s’exclama Sophia.

— De qui parlait-elle ? demanda Coralie.

Ils dirent en même temps :

— De ton copain le chirurgien.

Coralie réfuta leur réponse.

— Impossible, Fred n’est pas un meurtrier.

Ses deux collègues haussèrent les épaules et ne firent aucune objection.

— Tu vas raconter ça au commandant ?

— À quoi ça sert Sophia, il ne se souvient de rien. Il ne sait pas même qui elle est.

La jeune femme et Vincenzo se concertèrent du regard. Coralie les examina se donner des coups de coude comme s’ils avaient envie de lui dire quelque chose.

— Cessez de tergiverser, s’agaça leur supérieure, parlez-moi.

Vincenzo se lança.

— Ne te fâche pas, mais Sophia et moi, nous croyons que le commandant n’a pas perdu la mémoire.

Coralie haussa les sourcils.

— Ce serait bien en effet, malheureusement, ce n’est pas le cas.

Elle leur tourna le dos pour rejoindre son bureau et se planter devant son ordinateur.

— Pourquoi nous fuis-tu, Coralie ? Tu ne nous fais pas confiance ?

Le téléphone sonna au bon moment. Ses collègues l’abandonnèrent à regret.

Esteban et Hugo arrivèrent rapidement à la clinique. Ils trouvèrent Cécilia Joly, en proie à une crise d’angoisse. Elle fut pourtant soulagée de les voir. Aussitôt, elle montra son sac. Hugo lui apporta. Elle le saisit et chercha à l’intérieur. Elle tendit un carnet rouge à Hugo. Il eut juste le temps de le mettre dans sa poche que la porte s’ouvrait à la volée.

— Cécilia ?

La jeune femme sursauta. Les policiers regardèrent le chirurgien sans faire un geste.

— Bonjour messieurs.

Il était accompagné d’une infirmière.

— Je ne voulais pas le croire quand on m’a dit que tu étais ici ma chérie !

— Je ne suis plus ta chérie. Je sais ce que tu m’as fait.

Il se tourna vers l’infirmière. Elle lui tendit une seringue.

— Si vous pouviez sortir messieurs.

Hugo et Esteban refusèrent de bouger.

— Nous venions chercher madame Joly, nous avons un mandat d’amener. Le procureur Claude Darcin désirait l’interroger et comme nous avons appris qu’elle était apte à nous parler et pouvait à répondre à nos questions, nous l’emmenions à son bureau. Pouvez- vous nous suivre, madame.

— Montrez-moi votre papier ? Je doute que ma patiente soit capable de faire quoi que ce soit, n’est-ce pas Cécilia ?

Il la tenait fermement par le bras et la fixait. Elle se mit à trembler et à balbutier qu’elle était d’accord pour partir avec les policiers.

— Tu n’es pas en état ma chérie.

Il se tourna vers Hugo et Esteban.

— Vous reviendrez, messieurs, ma compagne est avant tout une malade et elle doit se reposer.

Il fit signe à l’infirmière pour qu’elle l’aide à se recoucher dans son lit. Les deux hommes n’insistèrent pas. Esteban intercepta le regard affolé de Cécilia Joly qui l’enjoignait de ne pas la laisser.

Une fois dans le couloir, Hugo appela le procureur pour l’informer de la situation. Il décida qu’un policier serait de garde devant la porte et qu’elle ne pourrait pas sortir sans autorisation. Elle était un témoin.

Dans leur voiture, Hugo et Esteban n’étaient pas tranquilles. Le regard affolé de Cécilia Joly leur avait fait comprendre qu’elle avait peur de son compagnon.

— Partons d’ici, nous découvrirons ce qu’il y a dans le carnet au commissariat.

Juliette Tomys avait gardé ce que lui avait apporté son amie et l’avait mis dans un sac plastique. Elle décida de le porter à la police. Cette histoire allait trop loin, elle ne voulait pas avoir d’ennuis.

Elle avait mal dormi surtout que son chien ne cessait de grogner comme s’il sentait un danger rôder autour de sa maîtresse.

Elle se leva tôt, avala un café et sortit sa voiture. Son sac en plastique était au fond de sa besace. Elle n’était pas rassurée, surtout qu’elle voyait son voisin faire de même. Elle monta dans son véhicule sans le regarder et démarra en vitesse.

À l’accueil du commissariat, elle demanda à parler au commandant Faventiny. À sa grande surprise, il vint en personne, accompagné de ses deux acolytes.

— Vous avez retrouvé votre mémoire ?

Il se tourna vers Hugo, interrogatif. Celui-ci répondit à sa place.

— Non, il ne se souvient pas de vous, madame Tomys. Suivez-nous, vous avez quelque chose de plus à apporter à l’enquête ?

Une fois dans le bureau, elle saisit son sac et balança la poche plastique. Esteban l’ouvrit et recula d’un pas, écœuré.

— C’est pas beau à voir, je sais !

Hugo s’approcha à son tour. Il faillit vomir. Quand vint le tour de Daniel, Esteban le retint par le bras.

— Attendez commandant, vous allez être surpris !

Il se pencha et saisit ce qu’il restait de son visage. Il le souleva, le regarda sans aucune émotion.

— Il ressemble bien à celui qui m’avait séquestré. Où l’avez-vous trouvé ?

— C’est une amie qui fait le ménage à l’hôpital qui me l’a rapporté. Il était sous le bureau du chirurgien Frédéric Marteau.

Daniel Faventiny resta de marbre. Ses collègues admiraient sa maîtrise. Hugo était encore pâle à faire peur. Le commandant reprenait.

— Je n’ai pas retrouvé la mémoire. Rappelez-moi qui vous êtes ?

— Juliette Tomys, la voisine de Marteau. Je vous avais dit qu’un homme qui vous ressemblait était venu le soir du meurtre de sa compagne, enfin sa sœur jumelle. J’ai même cru que c’était vous, mais vous étiez plus grand.

Daniel hocha la tête.

— Quand ma copine m’a ramené ça, j’ai pensé que ça vous intéresserait. Mais si vous ne vous souvenez de rien, pfff !

Elle haussa les épaules et se laissa tomber sur une chaise.

— Je ne vous dis pas comme j’ai mal dormi. Mon chien n’arrêtait pas de grogner. J’avais la frousse comme si ce masque me mettait en danger.

— Nous allons l’analyser. Les traces d’ADN doivent être dessus. Nous allons enfin savoir qui voulait tant me ressembler.

À suivre…

© Isabelle-Marie d’Angèle

À très vite…

Un héritage empoisonné

Bonjour toi 😉

Même si c’est la journée mondiale du sommeil 🥱😴, je ne vais pas m’endormir sur mes lauriers. La fin du thriller approche, je partage donc un nouveau chapitre. Non, non, on ne se recouche pas 😂

Chapitre 30

Daniel Faventiny accompagné de son malinois partit en promenade. L’animal l’entraîna à plusieurs kilomètres de chez lui. Le commandant avait emporté un sac à dos et avait prévenu qu’il sortait prendre l’air. Même s’ils étaient inquiets, ses parents ne firent aucune remarque. Daniel leur avait montré qu’il avait son portable. Il était donc joignable à tout moment.

Le colonel le regarda disparaître au bout de l’allée. Sa femme posa son menton sur son épaule et soupira.

— Tu sais ce que je crois Anne-Marie ? murmura Gérard Faventiny, c’est que notre fils a parfaitement recouvré la mémoire voire même qu’il ne l’a jamais perdue.

Son épouse se recula pour mieux le contempler.

— Il ne nous mettrait jamais dans le doute comme ça !

— Pour les besoins de l’enquête, si évidemment. J’aurais fait la même chose. Tu n’as pas remarqué comment il regarde Coralie ? Et surtout comment, elle, elle vit cette amnésie ? Elle ne semble pas inquiète du tout, pas malheureuse. Elle ne cherche pas à stimuler sa mémoire parce qu’elle sait que c’est inutile. Sois rassurée, ma chérie, ton fils a toute sa tête.

Anne-Marie soupira et se blottit à nouveau dans les bras de son mari.

— Je suis déçue qu’il ne nous fasse pas confiance.

— Ce n’est pas une question de confiance, c’est de la prudence tout simplement.

— Si tu es sûr de ça, alors tant mieux.

— Cette affaire doit être résolue, Anne-Marie.

Juliette Tomys buvait le café tranquillement, postée à son carreau. Elle regardait son voisin qui montait dans sa voiture comme chaque jour. Il partait à l’hôpital. Soudain, elle aperçut son amie Corinne Vitrail qui s’arrêtait devant chez elle. Lorsqu’elle descendit de son scooter, le médecin baissa la glace. Juliette entrebâilla sa fenêtre pour écouter. Corinne enlevait son casque quand elle se rendit compte que Frédéric Marteau la fixait. Surprise de le trouver là, elle s’approcha du véhicule.

— Bonjour Docteur. Vous habitez ici ?

— Il paraît. Et vous ?

Le ton froid et coupant employé la stoppa net dans son élan d’expliquer qui elle venait voir.

— Pas du tout, je fais d’autres ménages pour arrondir mes fins de mois. J’ai garé mon engin sur le trottoir, mais je crois que je me suis trompée d’adresse.

Elle fit mine de chercher sur son téléphone, remit son casque et enfourcha son scooter.

— C’est bien ce que je pensais ! Désolée, je suis déjà en retard. À bientôt docteur, bonne journée.

Elle démarra alors que Frédéric Marteau remontait sa glace, et s’en allait. Elle fit le tour du pâté de maisons, vérifia qu’il avait bien disparu et revint chez Juliette Tomys. Celle-ci vint à sa rencontre, ouvrit le portail et l’invita à mettre son scooter dans son garage.

— Il n’avait pas l’air de bon poil. Je pensais qu’il était déjà parti. C’est la première fois que je le croise ici.

Corinne entra à la suite de Juliette et posa son sac sur la table.

— Tu désires un café ?

Juliette lui en versait une tasse.

— Oui je veux bien. Quand tu me racontais tes histoires avec ta copine qui s’est fait assassiner, je ne voulais pas le croire qu’il pouvait être aussi bizarre. Mais comme je l’ai vu ce matin, je comprends mieux. Ce n’est pas le même homme.

— Qu’est-ce qui t’amène ? Tu ne viens jamais si tôt d’habitude, c’est pour ça d’ailleurs que tu l’as croisé.

— Il faut que je te parle d’un truc et tu me diras si ça a un lien avec ce que tu me racontais.

Frédéric Marteau entra dans son bureau après avoir salué ses collègues et sa secrétaire. Il avait mal dormi. Lorsqu’il était rentré chez lui la veille, il n’avait eu de cesse de penser qu’il avait oublié quelque chose d’important. Ses absences lui reprenaient. Le stress et l’alcool ne faisaient pas bon ménage avec son traitement et il avait forcé la dose de neuroleptiques pour pouvoir être au top avec Faventiny. Évidemment, il avait droit aux effets secondaires, surtout qu’il avait bu pour oublier sa défaite. Il devait avoir une sale tête parce que ses collègues l’avaient regardé bizarrement.

Il jeta un œil sur son agenda et laissa échapper un soupir de soulagement. Il avait devant lui une heure avant son premier rendez-vous.

Il se planta devant le miroir et tenta de se remémorer la scène d’hier. Il se revoyait arracher son visage. Il s’était déchiqueté. Qu’en avait-il fait ? Il vérifia sa poubelle et ne trouva rien. Il se baissa pour inspecter sous son bureau.

— Bordel ! la femme de ménage est passée.

Il repensa alors à Corinne devant chez sa voisine. Elle lui avait raconté une histoire à dormir debout, il en était certain. Une simple coïncidence ? Il n’y croyait pas. Il ne l’avait jamais vu dans son quartier. Elle avait paru surprise de le voir là et ne pas savoir qu’il y habitait. Ce soir, il irait questionner Juliette Tomys. Elle pourrait peut-être le renseigner, elle qui était toujours au courant de tout. Après tout, elle s’était peut-être vraiment trompée d’adresse.

Daniel reconnut immédiatement la maison où il avait été séquestré la première fois. Son chien à ses pieds, lui léchait les mains.

— Tu m’avais suivi jusqu’ici ?

Le regarde empli d’amour ne le lâchait pas. Daniel s’accroupit pour le caresser. Il entendit alors une voiture stopper devant la bâtisse. Il se baissa davantage pour ne pas être aperçu. Deux hommes qu’il connaissaient bien descendirent du véhicule : Karl et Richard.

Ils entrèrent dans la maison. Daniel hésita. Il remarqua un voisin sans doute, qui venait dans sa direction. Il allait emprunter le même sentier que lui certainement. Daniel fit mine de refaire son lacet et se leva quand il arriva face à lui. Hubert ne broncha pas. Ils se firent un signe de tête. L’inconnu chaussé de bottines de randonnées et d’un bâton de marche le dépassa lorsque Daniel l’interpella.

— Excusez-moi monsieur ?

Il s’arrêta et se tourna vers lui. Il mit sa main à son chapeau pour le saluer. Daniel reprit :

— J’ai certainement dû me tromper. Cette maison est bien à vendre ? Je ne la pensais pas si éloignée de tout.

L’homme répondit :

— Ce serait bien si elle changeait de propriétaire, le médecin qui l’occupe est spécial comme les personnes qui viennent chez lui. C’est pas que je veux faire ma mauvaise langue, il peut recevoir n’importe qui vu qu’il est docteur. À mon avis, c’est des zinzins de la tête ! Alors, si la baraque est à vendre, je serais bien content et croyez-moi, il n’ y aura pas que moi. Le quartier est sympa et la boulangerie n’est pas loin.

Heureux de bavarder, Daniel ne parvenait pas à en placer une. Il réussit quand même à l’interroger de nouveau.

— Vous connaissez peut-être le nom du propriétaire ?

— Pour sûr ! C’est le chirurgien de la plastique, Marteau qu’il s’appelle. Je ne lui ferais pas confiance avec un nom pareil, enfin moi ce que j’en dis, mais je bavarde, je bavarde, je n’arriverais jamais à faire mon nombre de pas. Bien le bonjour, monsieur, et bonne chance pour votre recherche.

À suivre…

© Isabelle-Marie d’Angèle

À très vite…

Un héritage empoisonné

Bonjour toi 😉

Faventiny a perdu la mémoire ! il ne manquait plus que ça !

Chapitre 28

Hubert, le malinois, grimpa à toute vitesse l’escalier et se planta devant la porte du bureau. Il gémit, se mit debout, et comme personne ne lui répondait, il aboya de plus en plus fort, grattant de toutes ses forces contre le battant.

Coralie appela son chien. Il descendit à toute allure et remonta aussitôt tout en se retournant, pour l’inviter à la suivre.

Le colonel Gérard Faventiny se pointa en bas des marches.

— Qu’est-ce qu’il a ?

— On dirait qu’il veut me montrer quelque chose.

— Suivons-le alors.

Il lui emboita le pas. Le chien, heureux qu’ils aient enfin compris, les emmena devant le bureau au 2e étage et recommença son manège.

Coralie lui ouvrit la porte. Il y entra en trombe et gratta le fond de la bibliothèque.

— Ton maître est derrière ?

Elle appela son mari de plus en plus fort.

— Mais qu’est-ce que tu fais Coralie ?

— Il y a une autre pièce, mais je ne sais pas comment y aller, Hubert doit sentir Daniel.

— Mais qu’est-ce que tu racontes ?

Coralie saisit son téléphone et appela Esteban. Elle lui expliqua la situation, puis dit à son beau-père après avoir raccroché :

— J’y suis entrée avec le double de Daniel croyant que c’était lui. Il doit avoir une télécommande, j’ai eu beau chercher ici dans les étagères, je n’ai pas pu retrouver le mécanisme.

— Laisse-moi faire.

Gérard se colla contre les étagères, passa ses mains doucement et soudain le mur bascula.

Le chien le bouscula et entra dans la pièce.

— Vous êtes merveilleux Gérard.

Ils le suivirent ensemble et ne virent personne. Hubert gémissait et posait son museau sur le fauteuil face au bureau.

— Il était là, j’en suis certaine, regardez son chien.

Le colonel chercha un indice qui pourrait l’aiguiller, mais ne trouva rien. Ils entendirent une cavalcade dans l’escalier et les deux collègues de Daniel apparurent dans l’encadrement de la porte.

— Vous avez réussi à l’ouvrir ?

— C’est mon beau-père ! Voyez Hubert, Daniel devait être ici, j’en suis sûre.

— C’est une histoire de fous. Si près de nous et nous n’avons rien remarqué.

Coralie s’approcha de la fenêtre.

— S’il était là, il a dû forcément nous laisser quelque chose. Cherche mon chien.

Hubert posa son museau sur le bureau. Un verre le narguait.

— N’y touchez pas, dit Esteban, faisons-le analyser, nous saurons si le commandant était ici.

— Faventiny ? Réveillez-vous !

Daniel ouvrit les yeux d’un coup. Il se trouvait face à Frédéric Marteau. Seul.

— Je vais prévenir Coralie, elle doit être morte d’inquiétude. Quelqu’un m’a appelé et m’a demandé de venir vous chercher dans une voiture. J’ai cru à une blague, mais quand la personne m’a dit de ne pas alerter la police, je n’ai pas réfléchi plus loin.

Le commandant ne répondit pas, l’esprit encore embrumé.

— Je vais vous examiner avant de prévenir votre femme. Si je devais vous garder ici, je ne voudrais pas lui faire de fausse joie.

— Qui êtes-vous ?

Le chirurgien surpris, l’interrogea.

— Frédéric Marteau.

Daniel se leva brusquement et se pencha vers lui, attrapant le col de sa blouse blanche.

— L’autre taré m’a appris que vous aviez été l’amant de ma femme. C’est vrai ?

— Qui ? Mais de quoi parlez-vous ?

— J’ai perdu la mémoire, mais je me souviens de ce que mon double m’a raconté. D’ailleurs où est-il ?

— Mais qui ? Je ne comprends rien à ce que vous dites. Vous êtes amnésique ? Depuis quand ?

— En voilà une bonne question ! Je viens de vous informer que j’ai perdu la mémoire et triple buse, vous me demandez depuis quand ? Vous avez fait l’école du rire ou celle de la médecine ?

Marteau ne releva pas l’allusion et lui apprit qu’il s’appelait Daniel Faventiny et qu’il était commandant à la brigade criminelle.

— Coralie est votre femme. Nous étions effectivement amis de fac, mais nous n’avons jamais été amants. Vous avez vu ma tête ?

Daniel ne répondit pas. Il reprit :

— Vous étiez donc avec votre double ? C’est lui qui vous avait séquestré ?

— Séquestré ?

— Oui, vous avez été enlevé. Votre famille et vos collègues vous cherchent partout. Ils vont être heureux de vous retrouver. Je vais quand même vous faire passer un scanner et j’appelle votre femme.

L’infirmier qui emmenait Daniel était Karl, l’un deux sbires qu’il avait rencontrés. Alors qu’il poussait le fauteuil roulant dans le couloir, ils se trouvèrent nez à nez avec Esteban et Coralie.

— Daniel ?

— Commandant ? Comment vous sentez-vous ?

Esteban regarda mieux le soignant. Il était certain de l’avoir déjà vu. Il leur demandait d’ailleurs de les laisser avancer. Ils se reculèrent.

Frédéric Marteau ouvrit la porte de son bureau à ce moment.

— Ne t’inquiète pas Coralie, ton mari va passer un scanner. J’aurais les résultats rapidement et si tout va bien, il repartira avec vous.

— Vous pouvez m’expliquer qui est le type avec le commandant ?

Esteban venait de se souvenir que l’homme était un repris de justice qu’il avait vu en compagnie du chirurgien et qu’il avait pris en photo.

— Un infirmier sans doute. Pourquoi ?

Esteban ne répondit pas et Coralie en profita pour interroger son ancien copain de fac.

— Raconte-moi ! Comment est-il arrivé ici.

Marteau répéta ce qu’il avait appris au commandant.

— Il a perdu la mémoire, c’est pour ça qu’il passe cet examen. Apparemment, il était avec son double. Il ne vous reste plus qu’à attendre.

Daniel revint une heure plus tard avec les résultats qu’il tendit au chirurgien.

— Tout m’a l’air parfait. Je vous laisse rentrer chez vous, mais vous devrez vous faire suivre. Je vous donne l’adresse d’un confrère.

Coralie saisit la main de son mari. Il la retira. Marteau qui avait vu le geste, tenta de réconforter son amie.

— Il ne se souvient pas de toi.

Daniel prit la parole.

— L’autre débile m’a montré une femme qui était la mienne quand j’étais dans le bureau. Ce n’était pas vous. En fait, vous pouvez me raconter n’importe quoi.

— Quel bureau ? demanda Coralie.

— Il paraît que c’est chez moi.

— Hubert l’avait bien senti. Tu étais là.

— Qui est Hubert ?

— Ton chien !

— Alors comme ça vous êtes ma femme ? Bella !

Coralie le regarda. Leurs yeux se trouvèrent et ne se lâchèrent pas pendant deux secondes. Il baissa la tête le premier.

— Je ne vous retiens pas plus longtemps.

Daniel suivit sa femme et son collègue. Ils montèrent dans la voiture. Le portable de Coralie était resté sur le siège passager. Il s’en empara et écrivit :

Il veut jouer ? On va jouer ! et je vais gagner !

Le message lu par Coralie et Esteban, il l’effaça.

À suivre…

© Isabelle-Marie d’Angèle

À très vite…