Bonjour toi 😉

Je te propose de découvrir le chapitre 7. J’ai écrit le chapitre 10, tu vois je n’ai pas beaucoup d’avance 😏😁.

Chapitre 7

Je saisis le parapheur et lus rapidement la note avant d’apposer mes initiales.

— Figurez-vous que votre chef et moi, nous nous connaissons depuis longtemps, mais nous n’avions pas fait le rapprochement. Moi si, mais pas Angèle, raconta François.

Kawas se tourna vers moi, interrogatif. Je n’avais qu’une envie, envoyer au diable ce François Destrée.

Je maugréai en lui rendant le courrier :

— Je ne l’avais pas revu depuis plus de vingt ans, normal que je ne le reconnaisse pas.

Mais François n’en resta pas là.

— Je sais qu’elle s’entraine régulièrement et qu’elle est fan de tree climbing, j’ai pensé qu’elle pouvait s’occuper de mon chien qui va manquer d’exercice.

Je repoussai brutalement mon fauteuil à roulettes qui alla s’écraser contre le mur et lui indiquai la porte.

Kawas demanda :

— C’est quoi le tree climbing ?

— Traduisez qu’elle grimpe aux arbres ! Elle adorait ça quand elle avait neuf ans, apparemment, elle n’a pas oublié.

Il se leva alors que je l’invitai à sortir de mon bureau avant que je l’engueule sans façon.

Tuck en passant près de moi, me lécha la main ce qui eut le don de faire dire à Paco.

— Tu vois, il t’a adoptée. Je t’emmènerai dans les bois que nous connaissons bien.

Il salua le capitaine et sans attendre ma réponse, il s’en alla suivi de son chien. Je claquai la porte, déclenchant le fou rire de mon collègue.

— Raconte !

J’eus l’envie de lui dire d’aller se faire foutre. N’avait-il pas du travail en retard ? Je savais qu’il avait horreur de l’administratif, mais je m’assis face à lui et lui débitai, sans m’étaler, mes vacances avec cet homme.

— Tu l’appelais Paco ?

— Ouais et franchement, je trouve que ça lui allait mieux que ce François Destrée pompeux. Si ça me permet d’en apprendre davantage sur lui, je vais en profiter.

Théo Kawas appuya ses coudes sur mon bureau et me fixa droit dans les yeux.

— Que feras-tu au cas où tu comprends qu’il est ce Robin des Bois moderne ?

— Je le coffrerai, évidemment !

Je n’avais pas baissé mon regard, ma voix n’avait pas tremblé. Théo se redressa et m’avertit :

— J’espère bien. Tu as gagné la confiance de tes hommes ici, tu ne vas pas tout foutre en l’air pour des souvenirs d’enfance.

Il se leva et la main sur la poignée de porte, il se retourna et lança :

— Comment a-t-il su pour ton entrainement dans les arbres ? Je n’étais même pas au courant.

— Sans doute a-t-il lu l’article dans le journal.

— Fais gaffe, Angèle, s’il fait des recherches sur toi c’est qu’il a une idée derrière la tête.

Le bruit de ma moto avait alerté le chien qui aboyait derrière la porte-fenêtre. Tuck, debout sur ses pattes arrière, me regardait en grattant nerveusement la vitre. Soudain, il quitta son poste et François m’accueillit devant l’entrée en jogging noir. Tuck, à ses pieds ne bougeait plus.

— Je savais bien que tu viendrais.

Je n’avais même pas hésité. L’envie de courir avec un chien m’avait toujours tenté. Malheureusement avec Pistole, impossible d’avoir les deux animaux. Il était bien trop exclusif. Ce chat, je devrais plutôt dire ce bébé, je l’avais récupéré dans une poubelle. Ses miaulements m’avaient alertée alors que je passais devant. Depuis son sauvetage, il me vouait un amour inconditionnel.

J’enlevai mon casque et ma chevelure s’écroula. Je l’attachai aussitôt avec le chouchou qui ne quittait jamais mon poignet.

— Je te préférai quand ils étaient détachés, dit François en s’approchant.

Sans façon, il posa sa main sur mon épaule et m’embrassa sur les deux joues. Je captai immédiatement son parfum d’Eau Sauvage de Dior et les souvenirs affluèrent.

Ce matin-là, Paco avait renversé le flacon de son grand-père. Quand nous nous étions retrouvés, je m’étais moquée de lui, parce qu’il sentait la cocotte comme je disais. Furieux, il était reparti et j’avais dû courir après pour m’excuser.

— Salut François !

Tuck s’approcha et me lécha les mains.

— Si Pistole savait ça, il me ferait la gueule toute la journée.

François haussa les sourcils. Je le taquinai :

— Tu n’as pas fait de recherches sur Pistole ? Il est mon chat persan.

Il ne répondit pas et m’entraîna à l’intérieur.

— Où puis-je me changer ?

Il m’indiqua la salle de bains. En bon flic que je suis, je ne pus m’empêcher de balayer du regard la pièce qui ne m’apprit rien, si ce n’était que le propriétaire aimait l’ordre et la propreté. Tout était nickel chez lui.

Une fois prête, François m’entraîna dans la forêt proche de chez lui. Tuck connaissait les lieux, il gambadait devant nous. Soudain, il stoppa et aboya furieusement. Deux hommes s’approchèrent accompagnés de l’animal, ils saluèrent mon ami. Je ressentis aussitôt son raidissement.

— Salut Destrée. J’avais bien reconnu ton chien. Bonjour Madame.

Ils ne s’arrêtèrent pas et poursuivirent leur chemin. François n’avait pas répondu à leur bonjour, il tenait Tuck par son collier qui grognait sourdement.

Mon instinct de flic me dictait de l’interroger, mais tel que je le connaissais, il éluderait mes questions. Je gardai le sourire et préférai ne faire aucune réflexion.

Grâce à ma mémoire visuelle, je saurai les reconnaitre. D’autant plus, que j’avais repéré un véhicule garé dans une allée, machinalement sa plaque d’immatriculation s’était enregistrée dans ma tête.

François parla à l’oreille de son chien. Celui-ci s’approcha de moi et s’assit.

— Tu n’as plus qu’à lui donner l’ordre de te suivre. Il t’écoutera, courra avec toi et s’adaptera à ton rythme. Si tu veux, pour démarrer, tu prends ce chemin, je t’attendrai à la sortie de l’autre côté. Il y a un petit parcours de santé, j’y serai.

Je commençai mon jogging et j’eus l’agréable surprise de sentir Tuck sur mes talons. J’accélérai l’allure et le chien fit de même. Finalement, il se mit à côté de moi. La sensation d’avoir l’animal à mon écoute était grisante. Il y a quelques années, j’aurais pu suivre une formation dans la police et avoir un Berger allemand, je n’avais pas voulu de peur de trop m’y attacher et qu’il lui arrive un accident. Aujourd’hui, quand je vois Tuck m’accompagner, je le regrettais, c’était un régal.

Nous retrouvâmes François comme il l’avait dit. Tuck se coucha aux pieds de son maître. C’est alors que mon portable professionnel bipa. Je n’étais pas de garde, mais je devais toujours être joignable. Légèrement essoufflée, je pris l’appel et fronçai aussitôt les sourcils. J’observai François qui caressait son chien. Je le voyais grimacer quand il se penchait vers lui, ses côtes cassées devaient le faire souffrir.

Lorsque je raccrochai, il m’interrogea du regard.

— Un problème ?

— À toi de me le dire.

Je le contemplai les bras croisés.

— Un nouveau braquage vient d’avoir lieu à la banque. Promets-moi que tu n’as pas prémédité ça pendant que je courrais avec toi ?

Je compris immédiatement qu’il n’était pas au courant. Il n’avait jamais su mentir quand il était gamin et sa colère, certes fugace, qui était passée dans ses yeux, m’apprit aussi qu’il avait prévu que ce genre de choses arriverait.

À suivre…

© Isabelle-Marie d’Angèle

À très vite…

2 réflexions sur “J’aime un voyou au grand cœur

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