Bonjour toi 😉

Rödluvan (little red riding hood), illustration by Sofia Gregersen Cardell

Le plaisir d’Héloïse était lorsqu’on lui racontait une histoire, c’était de tout changer et d’inventer autre chose.

Elle connaissait par cœur celle du Petit Chaperon rouge, mais Héloïse avait beaucoup d’imagination. Voici ce qu’elle lu à Stefano.

Il était une fois une petite fille qui aimait bien s’habiller en rouge. Sa maman lui avait cousu un manteau et un bonnet de cette couleur. Comme elle avait fait de la confiture, elle lui proposa d’en porter à sa grand-mère.

— Tu ne parleras pas à des inconnus, dit maman. Et passe à la boulangerie prendre une baguette, ça fera plaisir à Mamie.

Le petit chaperon rouge fit ce que sa maman lui dit. Mais, le pain frais lui faisait tellement envie que pendant le chemin, elle en grignota le crouton, puis un autre bout. Elle pensa qu’avec de la confiture ce serait encore meilleur, elle s’assit sur le bord du trottoir et ouvrit le pot. C’est alors que des petits oiseaux se groupèrent autour d’elle pour manger les miettes.

— Bon appétit petite fille, dit un monsieur qui s’arrêta devant elle.

Elle ne répondit pas parce que sa maman lui avait défendu de parler à des inconnus.

— Tu veux bien me faire goûter ta confiture ? C’est quel parfum ?

Le petit chaperon rouge tendit le bout de pain qu’elle allait mettre à la bouche. Stupéfaite, elle regarda l’homme se transformer en loup.

— Ah ben ça alors ! qu’est-ce qu’elle était bonne ta confiture, mais que vais-je devenir en loup moi !

— Tu es gentil ou méchant ? demanda-t-elle.

— Je n’en sais rien. Normalement, je suis gentil, mais là, mystère !

— Viens avec moi dans le bois, je vais te montrer la maison de ma grand-mère, tu verras bien si tu as envie de la manger ou pas.

— Je crois avoir lu cette histoire et ça finit mal, je ne veux pas perdre ma peau.

— C’est mon histoire, tu ne peux pas connaitre la fin, c’est moi qui décide.

— Tu sais, les animaux comme moi, les hommes ne les aiment pas trop. Et ta grand-mère va avoir peur de moi.

Le petit chaperon rouge enleva le foulard de la même couleur qu’elle avait autour du cou et entoura celui du loup.

— Avec ça, tu es comme un chien apprivoisé. Viens avec moi.

C’est alors qu’un garçon s’approcha d’eux.

— Tu n’aurais pas vu mon grand-père ? Il devait m’attendre ici pendant que j’achetais du pain. C’est la première fois que je fais les courses tout seul.

Le petit chaperon rouge se gratta la tête. Elle ne savait pas trop comment elle allait se sortir de ce guêpier.

— C’est moi ton grand-père, murmura le loup.

Le gamin se mit à pleurer et ses larmes faisaient de grosses billes qui coulaient sur la patte de l’animal. Il redevint alors normal.

Le petit chaperon rouge se leva puis essuya les miettes qui collaient à ses lèvres et elle se rendit compte qu’elle avait mangé tout le pain et la confiture.

Stefano éclata de rire :

— Sacrée gourmande, ça ne m’étonne pas de toi. Mais ça n’a plus rien à voir avec l’histoire.

— C’est grave ? Moi, j’aime pas trop quand les loups sont méchants et dévorent les mamies, et puis ils ont dit à la télé qu’il fallait tout changer les mots dans les livres. Alors voilà, c’est fait !

© Isabelle-Marie d’Angèle (mai 2023)

À très vite…

2 réflexions sur “Héloïse et le petit chaperon rouge

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