Un héritage empoisonné

Bonjour toi 😉

Quand je relis mes chapitres, je me demande bien comment ça va finir cette histoire, pas toi ? 🧐

Chapitre 11

Coralie était chez elle, seule. Le commandant l’avait prévenue qu’il rentrerait plus tôt que prévu, voire une heure ou deux. Quand elle entendit la voiture, elle fut agréablement surprise. Il avait fait vite.

Occupée dans le bureau, elle termina son rapport et se leva pour l’accueillir. Il était déjà dans la cuisine. Il tendit sa joue. Elle éclata de rire.

— Tu ne m’embrasses pas ?

— Où ai-je l’a tête ! Désolé, je n’ai pas encore déconnecté du travail.

— Je pensais que tu allais revenir plus tard, ce n’est pas ce que tu m’avais dit ?

Il ne répondit pas immédiatement. Il enleva son manteau et alla l’accrocher dans l’entrée.

— Tu ne le mets pas dans le placard ?

— C’est pareil non ?

— Tu as rangé ton arme ? Je ne sais pas, d’habitude, tu as tout un rituel pour la cacher . D’ailleurs, tu n’as jamais voulu que j’apprenne où elle est exactement.

— Je dois vraiment être fatigué, je l’ai oubliée. Je retourne la chercher.

— Tu vas bien mon cœur ?

Il ne répondit pas, reprit son manteau, claqua la porte, laissant sa femme stupéfaite. Son portable vibra à ce moment-là.

Le visage de Daniel s’afficha à l’écran. Elle décrocha.

— Chérie, tu étais au courant que ton pote le toubib n’était pas marié avec le cadavre que tu es en train d’examiner.

Coralie ne sut quoi dire. Elle regardait la voiture de son homme qui disparaissait au coin du chemin.

— Daniel ? C’est toi ?

— Qui veux-tu que ce soit ? Tu es encore au boulot ou tu es déjà rentrée ?

****

Mais quel con ! J’ai failli être démasqué. Je ne sais pas comment je vais rattraper le coup. Il y a vraiment un bug dans la matrice !

Me retrouver face à toi m’a fait perdre tous mes moyens. J’avais l’occasion d’en profiter et j’ai foiré. Je suis trop impatient !

Dans les locaux de la police, Daniel restait perplexe.

— Alors ? Elle savait ?

Hugo et Esteban le regardaient interrogatifs.

— Apparemment non ! Finalement, je ne suis pas certain qu’elle ait eu des nouvelles de cet homme. Vous avez fait des recherches sur le type qui me ressemble et qui est venu chez les Marteau ?

— Oui et on n’a rien trouvé.

— Comment ça ?

— À part la voisine qui en parle, personne d’autre ne l’a vu. Remarque que les maisons ne sont pas orientées de la même façon.

— Pas de caméra de surveillance ?

— Non, rien.

— Sur la défunte ?

— Elle a une sœur. Je l’ai convoquée pour demain. J’ai aussi enquêté à la salle de sports où elle se rendait.

— Et ?

— Fille sans problèmes. Effectivement, la voisine venait souvent avec elle. Par contre, elle restait toujours en manches longues.

— Pour cacher des traces de coup ?

— Le coach qui la suivait lui avait déjà demandé de se mettre à l’aise parce qu’elle se plaignait d’avoir chaud, mais elle affirmait qu’elle préférait se couvrir pour perdre plus de calories.

— Interrogez la voisine. Elle a peut-être remarqué quelque chose. Vu qu’elle est curieuse comme une fouine…

Coralie était montée dans sa voiture et filait au centre médico-légal. Il fallait qu’elle parle à ses amis et collègues. Sophia et Vincenzo surpris la virent débouler dans les locaux à toute allure et passablement perturbée.

— Un problème ?

Vincenzo la regardait tandis que Sophia se rapprochait d’elle. Coralie les interrogea tour à tour.

— Lorsque vous êtes venus à la crémaillère, j’ai entendu avant de rentrer dans la maison que tu faisais remarquer à Daniel qu’heureusement qu’il était parti quand vous étiez arrivés. Je n’ai pas fait attention sur le moment. Tu pensais à quoi ?

Sophia et Vincenzo se regardèrent. Il hésita avant de répondre. Il ne voulait pas trahir le Commandant, mais Sophia réagit aussitôt.

— Nous l’avons croisé sur le chemin.

Vincenzo biaisa.

— Enfin, nous avons cru le croiser. En fait, ce n’était pas lui.

Sophia surprise se tut et le laissa continuer.

— Comment ça, ce n’était pas lui ?

— Nous étions distraits et regardions la mare. Avec le soleil de face, nous avons pensé que c’était le Commandant, mais quand nous lui avons demandé, il nous a répondu que c’était sans doute une erreur. Il parait qu’il arrive souvent que des livreurs se trompent d’adresse.

— Vous ne me cachez rien ? Vous êtes certains ?

— Pourquoi cette question ?

Sophia mal à l’aise se tordait les mains. Elle n’aimait pas mentir, mais Coralie reprenait.

— Il s’est passé un truc bizarre ce matin. Daniel est rentré à la maison. Je ne le trouvais pas comme d’habitude. La preuve en est qu’il ne m’a pas embrassée et avait oublié son arme au travail. Il est donc reparti aussitôt la chercher.

— Ne t’inquiète pas, ça peut arriver.

— Jamais, il ne ferait ça. Bref, ça, c’est une chose. Sauf qu’alors que la voiture filait au bout de l’allée, il m’a appelée des locaux de la police pour me parler boulot. Il ne savait pas si j’étais rentrée, ou encore ici.

Daniel ferma la porte de son bureau et demanda la discrétion absolue à ses deux collègues.

— Je trouve bizarre qu’une voisine pense que j’étais sur les lieux du crime. Une personne qui me ressemble veut me faire porter le chapeau. N’oubliez pas le corps qui avait disparu et qui était chez moi. L’équipe n’a pas remarqué que ce n’était pas moi qui étais venu le chercher. Heureusement que ma signature est très difficile à imiter, sinon j’étais bon pour finir derrière les barreaux et prendre une enquête de la police des polices sur le dos. Nous avons affaire à un malade qui veut se faire passer pour moi. Nous devons le trouver rapidement et je compte sur vous.

D’autre part, Vincenzo Zacchetti, le collègue de Coralie m’a inquiété sérieusement. Je n’en ai pas parlé à ma femme. Elle leur avait donné les clés pour qu’ils viennent voir la déco pour choisir notre cadeau. Ils m’ont croisé sur le chemin et ont été surpris que je ne m’arrête pas pour les saluer. Ce n’était pas moi. Il a ensuite fait allusion à de la musique qui s’est tue quand ils sont entrés. Du jazz.

— C’est grave ce que tu racontes. Tu devrais mettre une équipe de surveillance autour de chez toi.

— Je ne veux pas inquiéter Coralie.

— Quand même ! Imagine qu’il se fasse passer pour toi et qu’elle ne se rende compte de rien ?

Daniel haussa les épaules.

— Il ne prendrait pas ce genre de risques !

— Tu sais des malades, nous en voyons tous les jours, ce n’est pas à toi qu’il faut apprendre ça !

— Je préfère ne rien dire pour l’instant. Ouvrez l’œil, et tenez-moi au courant.

— Tu as tort Daniel ! glissa Hugo. Fais attention ! S’il peut rentrer chez toi comme ça…

— Mais non, c’était sans doute un truc connecté.

— Tu ne disais pas qu’une porte claquait souvent ?

— On sait pourquoi ! on l’a trouvée, c’est celle d’en haut.

— Tu es certain ?

— Mais oui Hugo ! Arrête ta paranoïa.

À suivre

© Isabelle-Marie d’Angèle

A très vite…