Un héritage empoisonné

Bonjour toi 😉

J’ ai cru comprendre que tu étais impatiente de connaître la suite de mon thriller 😉 alors là voilà 😊.

Chapitre 12

Coralie, je sais que tu n’y verras que du feu. J’ai bien potassé mon rôle et cette fois je suis sûr de moi.

L’ambiance était tendue chez les Faventiny. Coralie regardait son mari à la dérobée. Il semblait être normal. Il avait déposé son arme comme d’habitude, l’avait embrassée. Ils parlaient peu du travail quand ils étaient ensemble.

—  Ton enquête avance ?

—  Les voisins n’ont pas aperçu grand-chose. Ah si…

Daniel hésita et finalement ajouta.

—  La plus proche de la maison du toubib a vu un homme le soir de l’agression. Il me ressemblait. Elle a même pensé que c’était moi lorsqu’Esteban l’interrogeait et que je l’attendais à la voiture. Mais quand elle fut face à moi, elle s’est rendu compte que j’étais plus grand.

—  Et comment a-t-elle su ça ?

—  Je ne me suis pas baissée en passant sous le panier de basket.

Daniel rit.

—  Rudement observatrice la voisine. Elle ferait un bon flic.

Coralie ne répondit pas. Elle pensa aussitôt qu’elle n’avait pas fait attention à la taille de l’homme venu chez eux. Elle frissonna.

—  Tu as froid ?

Il s’approcha d’elle pour la serrer dans ses bras. Elle se raidit aussitôt.

—  Désolée, je ne me sens pas en forme ce soir. Je vais aller me coucher. Demain, je dois me lever tôt. Bonne nuit Daniel.

S’il fut surpris, il n’en montra rien et la laissa monter. Il s’installa dans la pièce qui faisait office de bureau et consulta ses mails.

Coralie avait enfilé un pyjama et se démaquillait dans la salle de bains quand Daniel apparut derrière elle dans le miroir.

—  Finalement, tu viens aussi te coucher ? lui demanda-t-elle.

—  Tu m’as inquiété, tu n’es pas malade ?

—  Mais non, je suis fatiguée. Tu ne voulais pas travailler ?

Il s’approcha d’elle et entortilla une mèche de ses cheveux autour de son doigt.

—  Il faut que je te montre quelque chose. Tu sais, la pièce où la porte fait toujours du bruit parce qu’elle claque ? Il y a une autre qu’on ne voit pas, comme un passage secret.

—  Qu’est-ce que tu dis ? Tu penses que quelqu’un peut entrer par cet endroit ?

Coralie n’était pas rassurée. Il l’a prit par la main et l’entraina dans l’escalier.

—  Viens, tu t’en rendras compte par toi-même !

Elle le suivit sans hésitation.

En effet, au deuxième étage, il y avait effectivement une bibliothèque, vide de livres.

—  Regarde !

Il appuya sur un mécanisme qu’il lui montra. Le meuble s’écarta et une pièce agréable et cosy se dévoila.

Coralie stupéfaite n’y entra pas.

—  Comment as-tu trouvé ça ?

—  C’est Esteban et Hugo qui m’ont mis la puce à l’oreille en me parlant de cette porte qui claquait toujours. Ne crains rien, elle est sympa cette pièce.

—  On dirait qu’elle est habitée.

—  Mais non, elle est juste en très bon état. Peut-être que les anciens propriétaires aimaient avoir un coin bien à eux. Depuis la fenêtre, on voit bien ce qu’il se passe à l’extérieur. Regarde !

Coralie entra et se dirigea vers elle. La nuit s’était installée, mais grâce à un beau clair de lune, elle put apercevoir le chemin qui menait à la route et plus loin la mare qui scintillait.

—  Il y fait bon dis-donc !

—  Oui, il y a un radiateur.

—  Nous allons avoir une sacrée facture d’électricité. Si nous ne venons pas ici, il faudra l’éteindre, ça ne sert à rien de chauffer.

—  Tu as raison, je n’y avais pas réfléchi.

—  Je vais me coucher. Tu me rejoins ?

—  Je te suis.

Elle quitta la pièce la première. Arrivée à sa chambre, elle remarqua que la lumière était restée dans le salon. Elle pensa que son mari allait certainement redescendre travailler.

Daniel éteignit son ordinateur et aperçut une lampe dans le parc. Il alla chercher son arme dans l’entrée et sortit sans faire de bruit.

—  Esteban ?

— Ah commandant ! Comment m’avez-vous vu ?

— Tu as allumé ton plafonnier !

— Je ne suis vraiment pas doué pour les planques.

— Qu’est-ce que tu fous ici ?

— Je suis inquiet. Avec Hugo, on s’est dit qu’on pourrait venir surveiller chacun à son tour.

— Vous n’allez pas dormir ? C’est idiot Esteban, je ne risque rien.

— J’ai vu de la lumière là-haut, à la petite fenêtre au dernier étage.

— C’est la pièce que nous avons découverte avec la porte qui claque. Coralie y est peut-être ! Elle est montée.

— Vous y étiez aussi ?

— Pas du tout, j’étais dans mon bureau.

— Je suis certain d’avoir aperçu deux silhouettes.

— Tu as dû rêver !

— Non ! C’est pour ça que j’ai allumé le plafonnier justement, je cherchais mon portable pour vous appeler. Vous devriez aller voir si votre femme est couchée !

— Je ne veux pas l’effrayer.

— Commandant, ça ne vous ressemble pas. Vous êtes un bon flic et normalement vous sentez les embrouilles avant tout le monde. C’est le mariage qui vous a retourné le cerveau ?

S’il ne se comprenait pas l’inquiétude de son collègue, Faventiny aurait éclaté de rire. Il préféra prendre au sérieux sa demande.

— D’accord, je vais voir où est Coralie et je vais faire un tour là-haut. Je te ferais signe de la fenêtre. Tu me répondras par des appels de phares. Tu es rassuré ?

— Ne vous moquez pas de moi.

Faventiny haussa les épaules et repartit en sens inverse.

Il grimpa les marches à vive allure et passa la tête dans leur chambre. Coralie lisait un bouquin, veilleuse allumée.

— Tu ne dors pas ?

— Je t’attendais.

— J’arrive dans quelques minutes.

— Tu as terminé ce que tu devais faire ?

— Oui. Je vérifie un truc et je te rejoins.

Parvenu au deuxième étage, il poussa la porte du bureau. Il jeta un coup d’œil sur la bibliothèque et pensa que les propriétaires précédents devaient aimer lire, vu le nombre d’espaces vides. Il actionna la lumière et s’approcha de la fenêtre. Il fit signe à son collègue dont il apercevait le véhicule.

Au lieu des appels de phare prévus, c’est son portable qui vibra. Il décrocha, surpris.

— Je ne parlais pas de celle-là Commandant !

Faventiny vit Esteban allumer ses codes, puis sortir de la voiture.

— Tu déconnes ?

— Quand je vous disais qu’il y avait un truc bizarre !

— Ne bouge pas, je redescends. Tu m’indiqueras où elle se trouve.

En passant devant leur chambre, il entendit Coralie qui l’appelait.

— Un problème ?

— Je reviens. J’ai oublié d’éteindre en bas.

Il rejoignit son collègue rapidement. Celui-ci tendit le bras et montra du doigt la petite fenêtre pratiquement invisible quand il n’y avait pas de lumière.

Faventiny la découvrit avec surprise.

— Mais d’où vient-elle celle-là ?

— Où vous m’avez fait signe, de là.

Esteban lui désigna.

— L’autre est dans le prolongement. Il y a donc une pièce supplémentaire qui donne dans celle où vous étiez.

— Mais non.

— Je vous assure que si.

— Je deviens fou. Il n’y a qu’une ouverture dans le bureau.

— Je viens avec vous si vous le souhaitez.

— Pas ce soir. Coralie est couchée.

— Commandant, y a truc louche ! laissez-moi y aller.

— Demain, quand ma femme sera partie. Bonne nuit Esteban.

© Isabelle-Marie d’Angèle

À suivre…

À suivre…