Bonjour toi 😉

Alors oui, c’est la Saint-Valentin 💖, oui je suis romantique et fan de romance et tout et tout 😉, mais je suis aussi une sacrée nana qui n’a pas toujours envie de faire comme tout le monde et d’être en décalé.

L’histoire de Marie-Sophie continue mais ce n’est pas de ma faute si ce n’est pas la fête des amoureux dans sa vie 😂

Morgan était rentré chez lui, mais je ne le reconnaissais pas. Il y eut cette réflexion lancée à Gabriel quand j’étais venue le chercher. Alors que je m’approchais de lui pour l’embrasser, il s’était reculé et avait tancé le médecin :

– Pourquoi me dis-tu que je suis avec cette… dame (il me désigna du menton) alors que tu en pinces pour elle, ça saute aux yeux. Je ne suis pas idiot.

Sans lui laisser le temps de répondre, il m’apostropha et j’eus du mal à reconnaitre sa voix, tellement elle était grinçante.

– Et vous ? Pourquoi me faire croire que nous habitons ensemble alors que je n’en ai absolument aucun souvenir ? Par contre, je sais parfaitement que toi, toubib, tu es amoureux d’elle.

Il se leva tranquillement, refusant qu’on l’aide alors que je voyais bien qu’il avait la tête qui tournait, il chancelait légèrement, il demanda où était Saverio.

La voix du barman résonna derrière moi, j’ignorais qu’il l’avait appelé.

– Désolé Marie-Sophie, me glissa-t-il à l’oreille, c’est moi qui le ramène, il n’a pas voulu que ce soit quelqu’un d’autre.

Agacée, j’apostrophai Morgan d’un ton que j’espérais ferme :

– De toute façon, ta maison est au bout de mon jardin, nous nous verrons régulièrement. Et ne raconte pas de bêtises, il n’y a absolument rien entre Gabriel et moi. S’il te plait abandonne cette façon de parler avec moi, je ne te reconnais plus.

– Alors nous sommes deux !

Il passa devant moi, adressant un signe de tête à Gabriel qui lui tendit des papiers et l’invita à se rendre à l’accueil pour les formalités de sortie. Il quitta la chambre sans un regard vers moi.

La colère grondait et je courus derrière lui alors que Gabriel tentait de me retenir. J’attrapai Morgan par l’épaule, l’obligeait à se retourner, et d’une voix tremblante que j’eus du mal à maîtriser, je débitai :

– Sais-tu que j’ai quitté ma maison pour toi ? Mes amis m’ont suivie, Archibald a repris sa boulangerie, Mélusine son activité de couturière. Même Pépé Charles a tout vendu pour nous rejoindre. Ne me raconte pas qu’il voulait être auprès de ta mère, c’est aussi parce qu’il souhaitait que nous soyons réunis. D’accord, nous ne vivons pas sous le même toit, mais nous partageons tellement de choses. Tu m’as aidé pour la maison, tu as tout fait pour qu’Archibald s’intègre dans le village. Nous sommes heureux tous ensemble, ne me dis pas que tu ne te souviens de rien. Si c’est le cas… alors je repartirai et tu te retrouveras tout seul comme un con. J’attends que tu me le dises en face Morgan ! Un jour, tu risqueras de regretter ton choix.

Je le lâchai, passai devant lui et lui criai :

– Tu me trouveras à la boulangerie, je vais reprendre mon poste chez Archibald. Il m’avait laissé ma journée pour que je puisse m’occuper de toi, mais comme tu n’as pas besoin de moi, je m’en vais.

Je filai vers la sortie sans me retourner. Il ne devait pas voir combien j’étais malheureuse et que les larmes emplissaient mes yeux.

J’entendis Saverio m’appeler. Je savais qu’il craignait que je ne fasse une bêtise, mais maintenant que j’avais un bébé dans le ventre, je ne le mettrai en danger pour rien au monde.

Gabriel me rattrapa et me dit que la mémoire de Morgan allait lui revenir, que je devais être patiente. Je haussai les épaules et sortis de l’hôpital.

Je passai tout d’abord chez moi où je retrouvai Mélusine entourée de ses coupons de tissus multicolores. Elle s’était installée dans une pièce qu’elle avait aménagée à son goût. Je lui racontai tout. Elle me prit dans ses bras, mais je me dégageai en lui disant que ça ne se passerait pas comme ça, s’il me rejetait, je repartais n’importe où, mais jamais il ne saurait qu’il avait un gamin. Aussitôt, Mélusine m’affirma qu’elle me suivrait et que nous élèverions nos enfants seules, nous ne serions pas les premières mères célibataires dans ce cas-là. Elle m’assura qu’elle n’avait aucune attache et que sa boutique en ligne, qu’elle soit ici ou ailleurs n’avait aucune importance. Elle ajouta tout de même que si la mémoire de Morgan était défaillante c’était peut-être parce que je devrais lui parler du bébé et enfin m’installer avec lui. Aurait-il senti un danger avec Gabriel ?

– Je te dis ça, mais je ne dis rien, je suis très mal placée pour te donner des conseils, et elle me fit un clin d’œil.

Je me changeai et repartis à pied vers la boulangerie. C’était pépé Charles qui était derrière le comptoir. Il tenait la conversation aux clients et la file s’allongeait jusque sur le trottoir. Dès qu’il m’aperçut, il lança à la cantonade qu’il abandonnait son poste, mais qu’on pouvait le retrouver au bar de Saverio pour continuer de bavarder autour d’un café.

Aussitôt, tous m’interrogèrent sur la santé de Morgan. Je les rassurai en affirmant qu’il allait bien et je commençai à distribuer des baguettes et des pains en tout genre à tour de bras.

Archibald vint aux nouvelles quand la boutique fut vide.

– Heureusement que tu es arrivée, j’ai bien cru que tout le village allait s’installer ici. Je peux préparer une autre fournée, il ne reste plus rien.

Il me demanda comment ça s’était passé avec Morgan. Je lui racontais tout et ajoutais comme à Mélusine que je n’hésiterais pas à partir.

Archibald me sidéra par sa réponse :

– Je trouve le food truck de mes rêves et je te suis. Nous sillonnerons les routes, une fois que nous aurons dégoté une grande maison pour nous tous, parce qu’avec les deux gamins, il nous faut un pied à terre pour qu’ils puissent aller à l’école.

– Tu es sérieux ? Tout ce que tu as créé ici, tu l’abandonnerais ?

– Sans hésiter, sans toi MarieSophe, je ne peux pas respirer. Mélusine et toi, vous êtes ma famille. Il y a maintenant Enzo et puis le petit bout là…

Il posa sa main sur mon ventre. Les larmes me montèrent aux yeux instantanément. Archibald ferait un excellent papa si Morgan ne se souvenait pas de moi.

Quand nous rentrâmes le soir à la maison, il n’y avait que Mélusine et Enzo et quatre couverts installés sur la table. Morgan n’était pas là, mon amie ne l’avait pas vu. Il y avait pourtant de la lumière chez lui.

© Isabelle-Marie d’Angèle (février 2023).

À très vite…

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