Un héritage empoisonné

Bonjour toi 😉

Où a donc disparu le chien de Faventiny ? 🧐

Chapitre 24

— Une semaine que mon fils a disparu et vous n’avez pas la moindre piste ?

Le colonel Gérard Faventiny marchait de long en large dans le bureau du Procureur.

—  Enfin, Monsieur le Procureur, ce n’est pas sérieux ?

—  Les fouilles dans la maison n’ont rien donné. Nous n’avons pas retrouvé le chien. Aucun indice.

—  Avez-vous inspecté du côté du Docteur Marteau ? Je ne le sens pas cet homme  !

— Les collègues de Daniel avaient trouvé un article le concernant, mais ce qui aurait pu nous intéresser à disparu.

—  Vous êtes en train de me dire que celui que nous recherchons a toujours une avance sur vous ? Ne me faites pas rire, ce n’est pas la première fois que vous devez avoir affaire à ce genre de situation. Des tordus, il en existe depuis la nuit des temps. Reprenons cette enquête depuis le début voulez-vous ? Cette maison d’où vient-elle ? Personne de notre famille ni de celle de ma belle-fille ne s’est manifesté, cet héritage est le départ de tout.

Le Procureur n’aimait pas recevoir des ordres, mais le Colonel à la retraite, réputé pour sa pugnacité et son œil de lynx avait raison, il dut l’admettre. Cette affaire n’avait pas été menée comme il fallait.

—  Convoquez-moi les deux acolytes de mon fils.

—  Enfin Colonel, puis-je me permettre de vous rappeler que vous êtes à la retraite et que…

— Il s’agit de mon fils là ! s’emporta Faventiny père. Je me fous de la hiérarchie, de l’administration, de ma retraite, je vais régler cette enquête et coffrer cet individu qui se fait passer pour Daniel que vous le vouliez ou non ? Compris ? Appelez le Directeur général et exposez-lui la situation, je suis certain qu’il acceptera que je travaille avec vous.

Hugo Cortilla et Esteban Blaviso, quoiqu’en pense le colonel Faventiny, n’avaient pas chômé. Ils étaient retournés à l’hôpital pour interroger Cécilia Joly. Elle avait repris connaissance, mais malheureusement, sa mémoire était parfois défaillante. Elle parlait souvent du Docteur Marteau qu’elle appelait Frédéric. Selon elle, c’était un bon médecin et ses patients l’appréciaient. Esteban avait tenté de la faire parler du jour où elle avait été attaquée, elle fermait alors les yeux et se taisait. Un nom pourtant revenait régulièrement, Merci.

Les deux policiers avaient tout d’abord pensé que la victime les remerciait de leur aide. Mais remis dans son contexte, Hugo avait penché davantage pour un nom. Ils avaient épluché son emploi du temps et avaient noté qu’elle était suivie par un psychiatre. Quand ils découvrirent son nom, Antoine MERCY, ils décidèrent d’aller lui rendre une petite visite. Ils eurent la mauvaise surprise d’apprendre qu’il était en congé.

— Tu ne trouves pas aberrant que tous les indices, les uns après les autres, disparaissent ? Nous n’avons rien à nous mettre sous la dent, gémit Esteban.

— Tentons de refaire une enquête de voisinage autour de la maison. Il y a bien quelqu’un qui va se souvenir de quelque chose.

— Allons-y, mais je n’y crois plus.

— Esteban, ce métier m’a appris qu’il ne fallait jamais lâcher. Il y a toujours une explication, ou un tout petit quelque chose que nous n’avons pas vu.

Dès la disparition du Commandant, Coralie avait choisi de dormir dans son bureau à l’institut médico-légal. Sophia lui proposa aussitôt de l’accueillir chez elle.

Mais, une fois la maison fouillée entièrement et n’ayant révélé rien de suspect, Coralie voulut y retourner. Il fut décidé avec l’accord du Procureur que Coralie ainsi que les collègues de Daniel s’y installent. La bâtisse était assez grande pour recevoir toute l’équipe. Quelle ne fut pas sa surprise quand elle vit débarquer ses beaux-parents. Le colonel retraité comptait bien mener à bien cette affaire et mettre un point d’honneur à retrouver son fils rapidement. Anne-Marie suivait également. Coralie se sentit aussitôt épaulée et rassurée. Elle se faisait beaucoup de souci pour son mari. Elle ne connaissait pas l’étendue de sa blessure. Quand elle était couchée, elle se rappelait encore qu’elle avait failli soigner l’autre. Heureusement que le malinois avait bien fait son boulot. Elle aurait tant aimé le retrouver ce chien. Elle était certaine qu’il cherchait son maître et qu’il allait lui ramener.

Hubert faisait attention de ne pas se faire prendre. Il se méfiait de l’être humain comme de la peste. Il ne faisait confiance qu’à Daniel. L’autre qui se faisait passer pour lui, il allait lui régler son compte dès qu’il le pourrait. Il avait suivi la voiture, son flair ne l’avait pas trompé. Il était bien arrivé où se trouvait son véritable maître. Il l’avait vu être descendu du véhicule. Il ne s’était pas montré, il avait bien compris que l’autre ne l’aimait pas. Depuis plusieurs jours, il montait la garde. Son pelage devenait gris et sale, sa fourrure commençait à le démanger, il avait déniché de quoi boire. Pour la nourriture, il s’était débrouillé comme il avait pu. Il pensait à son maître. Malheureusement, il sentait que ses forces déclinaient s’il ne mangeait pas. Il allait falloir qu’il retrouve sa maîtresse. Ensuite, il ramènerait l’homme qui l’avait éduqué, ici.

Soudain, il dressa l’oreille, l’autre sortait. Il l’avait senti, mais… il ne le reconnut pas. Il avait changé de visage, pourtant c’était son odeur, il en était certain. Il s’ébroua. Il fallait qu’il le suive. À contrecœur, il abandonna l’endroit où vivait son maître.

À suivre…

© Isabelle-Marie d’Angèle

À très vite…