Un héritage empoisonné

Bonjour toi 😉

Faventiny est-il toujours porté disparu ? Son chien Hubert l’a-t-il retrouvé ? Voici le chapitre 25, il te donnera quelques indices 😁.

Chapitre 25

Esteban et Hugo faisaient une patrouille de routine. Ce n’est pas parce que le Commandant Faventiny avait disparu que toutes les affaires en cours s’arrêtaient. Bien sûr qu’ils auraient préféré s’occuper de retrouver leur supérieur, mais malheureusement ils n’avaient pas leur mot à dire.

Soudain, Esteban qui parcourait du regard les trottoirs s’écria :

— Arrête-toi Hugo ! Ce n’est pas Hubert là-bas !

Il mit aussitôt les warnings et ils sortirent de la voiture en courant. Esteban eut peine à reconnaître l’animal. Pourtant, dès que le chien l’aperçut, il s’avança doucement vers lui. Il était à bout de forces. Esteban l’attrapa par son collier et le caressa.

— Que t’est-il arrivé ? Tu es dans un sale état et tu dois avoir faim.

Hugo ouvrit la porte arrière de la voiture et aida Hubert à grimper dedans. Il se coucha et ferma les yeux.

— On l’amène voir Coralie et on avise après !

— Oui, il est épuisé.

L’arrivée du Malinois à l’institut médico-légal fit sensation. Esteban le portait dans ses bras. Dès qu’il aperçut sa maîtresse, il dressa les oreilles.

Elle lui mit aussitôt un bol d’eau à disposition.

— On a bien de la viande fraîche ici, mais je doute que ça te plaise ! dit Vincenzo.

— Quel nul ! répliqua Sophia. Il faut aller acheter des croquettes. J’y vais si tu veux Coralie.

Elle n’attendit pas la réponse et partit en courant.

— Où l’avez-vous aperçu ? demanda Coralie, le museau du chien posé sur ses genoux.

— Près de l’hôpital.

— Que faisait-il là-bas ?

— Patientons ! Il va reprendre ses forces, et là nous verrons bien.

Daniel Faventiny, enfermé depuis une semaine, commençait à trouver le temps long. Pourtant, il n’avait pas à se plaindre. Il avait de la nourriture à satiété, sa blessure à l’épaule avait été soignée d’une main de maître, mais il ne se souvenait de rien. Il soupçonnait ses ravisseurs de le droguer.

La pièce où il était séquestré était agréable. Il y avait une fenêtre qui donnait sur un parc magnifique et une salle de bains était attenante.

Sa mémoire était défaillante et il perdait la notion du temps. Il n’avait pas l’heure. Son portable avait disparu. Il tentait de se repérer à la lumière du jour. Mais il avait la fâcheuse impression de dormir beaucoup et alors qu’il se croyait le matin quand il ouvrait les yeux, il voyait peu à peu la nuit envahir sa chambre. Il ne parlait à personne. Ses plateaux étaient apportés pendant qu’il sommeillait et des vêtements propres l’attendaient toujours posés au même endroit, sur une chaise près de la porte.

Il avait trouvé dans la salle de bains son eau de toilette et des serviettes comme chez lui.

Son gel douche et son shampoing étaient les mêmes également.

Celui qui l’avait enfermé le connaissait parfaitement. La nourriture variée était celle qu’il aimait avec ses plats préférés et les tenues ressemblaient beaucoup à celles qu’il portait. Daniel était de plus en plus troublé et il tentait de passer le plus longtemps possible sous le jet froid pour se rafraichir les idées.

Ce matin-là, il décida de rester scotché à la fenêtre. Peut-être apercevrait-il quelque chose qui le mettrait sur la voie de l’endroit où il se cachait. Il vit la voiture. Un homme montait dedans. Il ne réussit pas à voir de qui il s’agissait. Il allait quitter son poste d’observation quand il le reconnut. Son chien ! Hubert l’avait trouvé. Il eut les larmes aux yeux lorsqu’il se rendit compte qu’il avait perdu de sa superbe et qu’il suivait le véhicule avec difficulté. Pauvre bête !

Coralie occupée n’avait pu prendre soin d’Hubert. De plus, un animal n’était pas admis dans les locaux. Sophia accompagnée d’Hugo étaient partis chez elle. Tous deux avaient tenté de lui redonner fière allure. Ils l’avaient douché et avaient ri ensemble. Il n’avait pas apprécié et s’ébrouait sans cesse. Il avait repris du poil de la bête grâce à la rasade de croquettes dispensée par Sophia.

Maintenant qu’il était redevenu à peu près normal, Hubert grattait sans cesse à la porte. Il voulait sortit et gémissait.

— Je suis certain qu’il va nous emmener voir son maître, dit Hugo.  

— Qu’est-ce qu’on fait alors ?

— Je vais le ramener au commissariat. Le procureur est dans les locaux. Il dira ce qu’il faut faire. Je n’ai pas de formation avec les chiens. S’il m’échappait, j’aurais l’air malin, déjà que je n’ai pas de laisse !

— Appelez-le, le Proc !

Mais son portable sonna. C’était Esteban qui venait aux nouvelles.

La conversation terminée, Hugo confirma qu’il allait ramener Hubert au commissariat.

C’était sans compter sur l’esprit vif du chien qui dès qu’il comprit qu’il allait partir, leur échappa une fois la porte ouverte.

Sophia et Hugo tentèrent de le rappeler, mais c’était peine perdue. Hugo entraina sa compagne vers son véhicule, ils sautèrent dans la voiture et suivirent Hubert comme il pouvait. L’animal était intelligent. Il ralentit sa course. La langue pendante, il les attendit devant l’hôpital.

Hugo bipa Esteban. Le commandant Faventiny serait-il hospitalisé ? Blessé ? Quand Coralie apprit la nouvelle, elle joignit son ami Frédéric Marteau. Peut-être saurait-il quelque chose ? Elle fut déçue, son mari n’était pas inscrit sur les registres.

Elle refit le numéro de ses collègues. Esteban l’avait au téléphone quand il l’interrompit.

— Votre ami s’en va et… Mais…

— Quoi ? Que se passe-t-il ?

Coralie s’impatientait. Sa frustration augmenta d’un cran quand Esteban lui raccrocha au nez après lui avoir dit qu’il la rappellerait.

— Regarde le chien !

— Et le chirurgien ! il cherche quelqu’un !

— Heureusement pour nous, il ne peut pas nous voir et Hubert s’est planqué dès qu’il l’a aperçu.

— Il a sorti son portable !

Stupéfaits, les deux policiers regardèrent les deux hommes s’approcher de Marteau. Hugo s’empressa de les prendre en photo. Leurs visages étaient bien visibles. Peut-être étaient-ils fichés ?

— Je te parie qu’ils cherchent le chien !

— Où est-il d’ailleurs ?

Hugo entendit alors un bruit suspect contre la portière. C’était Hubert qui avait fait le tour sans se faire voir. Il lui ouvrit.

Esteban en profita pour rappeler Coralie.

— Avez-vous parlé d’Hubert à votre ami ?

— Évidemment, pourquoi ?

— Alors, je crois qu’il est impliqué dans l’enlèvement du Commandant.

Quand Faventiny père apprit l’affaire, il entra dans une rage folle devant la lenteur de réaction des policiers.

— Mais qu’attendez-vous pour intervenir !

Le Procureur dut faire preuve de prudence pour canaliser la fougue du colonel qui entendait bien retrouver son fils dès le soir même.

— Je vous en prie, nous ne savons pas si c’est bien lui qui cache Daniel.

— Je suis certain que le chien le sait, lui !

— Nous n’avons rien pour arrêter Marteau ! Avec un bon avocat, il sera dehors immédiatement.

Daniel Faventiny luttait pour ne pas s’endormir. En vain !

Quand il rouvrit les yeux, il ne reconnut pas la pièce où il s’était couché.

À suivre

© Isabelle-Marie d’Angèle

À très vite…