Elsbeth Isobel, la petite sorcière

Bonjour toi 😉

Je partage avec toi la suite de l’histoire de ma petite sorcière. C’est bientôt la fin…

Il fut très difficile de faire comprendre à Samy qu’elle devait attendre le retour de la pleine lune.

— Toi qui es sorcière tu peux bien avancer le temps, grognait-elle sans interruption.

— C’est interdit de changer le cours de la vie. Tu imagines le bazar que ça provoquerait ?

— Combien de jours devrais-je attendre ?

— Un mois, la pleine lune vient juste de se terminer.

Samy se laissa tomber sur mon lit en soufflant comme un bœuf.

— C’est trop long, jamais je ne tiendrai jusque là.

— Dans mon monde, on dit que la patience s’apprend patiemment.

— Ouais, ben ton monde, j’en ai rien à faire.

Samy faisait la tête. Pour la distraire, je me suis mise à concocter des recettes. Même le glouglou des mixtures ne l’a fit pas sourire. Arthus s’employa pourtant à la faire rire en sautant sur son ventre, puis sur sa tête pour jouer avec ses boucles. Rien n’y fit.

— Quel oiseau choisiras-tu ?

J’avais réussi à lui faire lever le nez.

— L’aigle royal, c’est trop beau.

Alors j’eus une idée. Je sortis mon miroir magique. Intéressée, Samy s’approcha de moi et regarda par-dessus mon épaule. Si elle ne pouvait pas encore aller dans mon monde, celui-ci pouvait venir à elle. Le superbe animal apparut et s’envola majestueusement. Il offrit à mon amie les plus beaux paysages de mon paradis.

Samy émerveillée les découvrait avec bonheur.

— Je vais voir tout ça, murmura-t-elle, les larmes aux yeux.

Je hochais la tête.

— Maintenant, tu vas pouvoir patienter quelques jours. Nous allons aller en cours normalement et ça ne te semblera pas trop long.

Elle avait retrouvé le sourire et moi je me faisais la promesse de lui rendre ces quelques semaines faciles à vivre.

Ce ne fut pas difficile de remplir ma mission. Ayant tous mes pouvoirs, je croisais régulièrement et habilement mes doigts pour que les cours soient les plus intéressants. Même les professeurs gardaient leur bonne humeur. Il faut dire que les bonnes notes pleuvaient et qu’ils étaient ravis de voir que leurs élèves apprenaient correctement leurs leçons. Je n’osais pas imaginer ce qui allait se passer quand je devrai rentrer chez moi.

Un matin, je retrouvais notre prof de math devant le collège. J’avoue qu’il était beaucoup moins grincheux depuis que je m’étais occupée de son sort, mais ce jour-là, il semblait désappointé.

— Ça ne va pas monsieur ?

Samy qui arrivait toute guillerette s’arrêta près de nous.

— Ah ! voilà les inséparables.

Il n’était pas le seul à nous appeler ainsi. Il est vrai que Samy et moi étions tout le temps ensemble.

Il se grattait la tête en parcourant une lettre qu’il venait de recevoir. Je réussis à la lire sans qu’il s’en rende compte, un jeu d’enfant pour moi. Les vacances allaient commencer et il devait avoir son petit-fils chez lui. Malheureusement, celui-ci était malade. Grincheux allait donc se retrouver tout seul. Je lus dans ses pensées qu’il ne le voyait pas souvent et que les retrouvailles, du coup, allaient être repoussées aux calendes grecques.

— Si, tout va bien.

Nous passâmes notre chemin et arrivâmes au collège avant lui. J’entendis son portable sonner, je souris. J’étais certaine qu’il aurait à nouveau son entrain quand nous l’aurions en cours.

Enfin, le jour tant attendu s’annonça. Samy avait bien attendu que sa maman soit endormie (je l’avais aidée pour que mon amie puisse profiter le plus longtemps possible de son périple) pour faire le mur et s’échapper par la fenêtre de sa chambre pour me rejoindre.

— Toujours d’accord pour l’aigle royal ?

Elle hocha la tête pleine d’appréhension et au moment où elle me vit lever les bras, elle suspendit mon geste.

— Attends ! Et toi tu vas être avec moi ? C’est mieux à deux, hein ? Tu ne vas pas me laisser toute seule ?

Je n’avais pas osé lui dire que si j’allais chez moi, je ne pourrais pas revenir avec elle. Elle garderait ce souvenir comme un joli rêve, mais moi… elle m’oublierait, c’était la règle.

Elle posa sa main sur mon bras.

— Je sais qu’après tu ne pourras plus être avec moi… je l’ai vu. Mais, je te promets que je ne t’oublierai pas Elsbeth Isobel et si je ne pense pas à te le dire, sois certaine que mes moments passés avec toi ont été les plus beaux de ma vie.

Je refoulai mes larmes et levai les bras. J’avais revêtu ma robe de sorcière et pris quelques centimètres, Arthus était en habit de fête également avec son chapeau sur la tête, il s’approcha de moi.

— Prête ?

À suivre…

© Isabelle-Marie d’Angèle (octobre 2022).

À très vite…