Elsbeth Isobel, la petite sorcière

Bonjour toi 😉

Je laisse la parole à ma petite sorcière à qui il arrive bien des misères 😁.

Pourquoi avions-nous cet homme en math ? Les autres classes avaient une professeure, ce vieux grincheux nous en faisait voir de toutes les couleurs, alors qu’elle, j’en étais certaine était rigolote. Je comprenais que Samy ait envie de lui faire une blague, de mauvais goût certes, mais qu’est-ce qu’on allait rire.

Une fois de plus, Samy fut envoyée au tableau. Je croisais les doigts derrière mon dos et grâce à moi, elle trouva facilement les réponses, ce qui eut le don d’étonner Einstein (oui, nous l’avions baptisé ainsi, j’avoue nous ne nous étions pas trop forcées et de plus, il n’était pas aussi intelligent, j’en savais quelque chose !).

Il se retourna brusquement vers moi comme s’il était sûr que je brandissais les réponses. J’affichai mon plus beau sourire ce qui l’agaça davantage. Je ne pus résister à l’envie de lui faire retomber sa mèche de cheveux devant les yeux, il n’en avait plus beaucoup et il devait passer du temps le matin face à son miroir avec une tonne de gel pour qu’elle se tienne bien, rien qu’à l’imaginer je souriais béatement. Toute la classe éclata de rire alors que lui ouvrait grands les yeux ne comprenant pas ce qui lui arrivait. Désespérément, il essayait de la remettre en place, mais elle n’en faisait qu’à sa tête.

C’est à ce moment-là qu’on frappa à la porte, le conseiller principal d’éducation entra. Le comble ! En découvrant la tête de ce pauvre professeur, il réfréna avec peine son hilarité, il s’en s’excusa. Il tenta de reprendre son sérieux et déposa sur le bureau un message qui apparemment était de la plus haute importance. Il quitta la salle aussi rapidement qu’il était apparu non sans pouffer, je l’avais entendu.

Je savais de quoi il s’agissait… Le timing était parfait, la sirène retentit, nous rangeâmes nos affaires avec fracas.

Nous n’avions plus cours, nous sortîmes en vitesse. Nous avions repéré où créchait Einstein, ce ne fut pas difficile d’arriver avant lui. Je saisis la main de Samy et en un claquement de doigts, nous nous retrouvâmes dans son jardin.

— À toi de jouer Elsbeth, mais j’ai la trouille quand même. Tu es certaine que je ne risque rien ?

— Croix de bois, croix de fer, si je mens je vais en enfer.

Je ne la laissais pas réfléchir plus longtemps, plaçais mes doigts en V sous mes yeux, lançai l’incantation qu’Arthus m’avait soufflée et…

— Tu n’as pas honte ?

Je restai tétanisée alors que Samy, terrorisée mettait ses mains sur ses oreilles. Une tempête s’élevait courbant les pins, de gros nuages noirs s’amoncelaient au-dessus de nos têtes et une pluie torrentielle s’abattit d’un coup, nous fûmes trempées jusqu’aux os en peu de temps.

— Elsbeth Isobel !

Statufiée, je regardais Straurius apparu devant moi. Ses yeux lançaient des éclairs et quand il se redressa de toute sa hauteur, je réalisai qu’il touchait presque le ciel.

— N’as-tu pas honte ? Faire peur à un mortel de cette façon ? Tu trahis toutes nos conventions, n’as-tu donc aucun respect pour nous, les sorciers ?

Sa voix tremblait de colère et je me prosternai à ses pieds implorant son pardon.

Il détourna son regard et d’un coup d’un seul, je me retrouvai vieille et laide à tourner sur un balai dans la nuit noire.

Arthus, assis sur la fenêtre de ma chambre, me suivait des yeux tout en se léchant les pattes. Je le vis distinctement remuer la tête, d’un air de dire, je t’avais dit de faire attention. Je n’étais pas certaine de l’avoir entendu ou alors j’avais occulté ça de ma mémoire.

Que faire maintenant ? Implorer le pardon de Straurius était de la haute voltige. Je tentais d’appeler à l’aide Harow mais notre chef avait dû donner des consignes strictes, personne ne me répondit. J’étais donc condamnée à tourner en rond dans le ciel noir pendant la nuit. Même la lune restait indifférente à mon problème.

À suivre…

© Isabelle-Marie d’Angèle (octobre 2022)

À très vite…