Bonjour toi 😉
L’histoire de ma petite sorcière continue et je prends un malin plaisir à écrire ses aventures.

— Ceci a assez duré !
Un grand vent bouscula les rideaux, Arthus mit sa patte sur ses yeux.
Allons bon, après mon père, ma mère, la prêtresse Isaulya ! Je découvris une Samy émerveillée devant la beauté de la sorcière.
— Je peux toucher ?
Sans attendre la réponse, Samy s’approcha d’elle et passa ses doigts dans la cascade de cheveux bouclés.
— Vous êtes trop… magnifique ! Elle en a de la chance Elsbeth Isobel !
— Apparemment pas tant que ça, sourit la sorcière.
Elle me tendit la main et Samy s’écria :
— Oh, je te vois, tout est redevenu normal !
— Cette plaisanterie devait cesser, reprit ma mère. De toute façon, je n’étais pas d’accord avec cette punition stupide qui ne pouvait t’attirer que des ennuis. La belle affaire si tu lui avais fait peur avec la panthère, elle ne lui aurait pas fait mal et il ne se serait souvenu de rien. Il faut toujours que ton père en fasse des caisses !
Elle me prit dans ses bras et m’ébouriffa les cheveux. Samy nous fixait avec envie.
— Vous vous ressemblez trop !
Je contemplai ma mère qui avait revêtu son chapeau noir assorti à sa robe de satin. C’est vrai qu’elle était belle. Elle reprit :
— Comme je ne peux pas annuler le sort que ton père t’a jeté, je peux toutefois le rendre plus supportable. Tu pourras étre désormais vue par ton amie et seulement par elle. Terminés ces bavardages par écrit. Non, mais à quelle ère vit-on ?
Isaulya soupira en se passant la main sur le front. Elle me regarda et d’un claquement de doigts, elle changea ma tenue.
— Et puis habille-toi plus correctement ma chérie !

Je me retrouvai d’un coup vêtue en sage petite écolière. Samy pouffa et ne put s’empêcher de remarquer que ça ne m’allait pas du tout.
— Ah ! vous trouvez ?
Stupéfaite d’être vouvoyée par Isaulya, elle rougit.
— Et comme ça ?

Elles rirent toutes les deux, complices. La plaisanterie commençait à m’agacer. Je me changeai toute seule et fis comprendre à ma mère qu’elle ne se mêle plus de rien. Arthus vint alors me rejoindre en miaulant.

— Nous sommes bien d’accord Elsbeth, tu ne t’égares pas trop dans tes délires. J’accepte que tu t’amuses un peu, mais qu’il n’y ait aucun dégât ? Tu m’as bien comprise ?
— Du coup pour la panthère, l’interrompit Samy qui ne perdait pas le nord, Elsbeth Isobel pourra me transformer ?
— Seulement la nuit de pleine lune, ce n’est pas négociable. De plus, vous ferez attention de ne pas vous faire piéger. Il deviendrait très compliqué de venir vous délivrer si vous étiez alors enfermée dans un zoo, voire au pire, euthanasiée.
La prêtresse rit en voyant la tête de mon amie.
— Je plaisante bien sûr, je vous surveillerai. Promettez-moi quand même de ne vous promener que la nuit.
Samy mit ses doigts en V sous ses yeux. À nouveau, la sorcière éclata de rire, et celui-ci, cristallin résonna dans toute la maison, faisant vibrer les vitres.
— Quel cliché ! Enfin, je vois que vous connaissez nos anciennes méthodes. Elle est amusante ta copine !
Ensuite, elle s’approcha de Samy et murmura :
— Vous n’aviez pas envie de découvrir notre monde ?
Extasiée, celle-ci joignit les mains en supplication.
— Vous allez m’emmener ?
— Pas du tout, je vais laisser le soin à Elsbeth de vous transformer en oiseau, celui qu’il vous plaira, ainsi Elsbeth pourra vous présenter notre domaine. C’est toujours plus beau vu d’en haut.
— Je ne sais pas si j’en aurai le pouvoir, glissais-je inquiète.
— Bien sûr que tu le peux, tu n’es pas ma fille pour rien. Je ne fais rien à moitié Elsbeth, si je peux adoucir la punition de ton père, je peux faire plus aussi. Ah ! j’oubliais… Ton chat a récupéré une voix normale.
Elle posa ses lèvres sur mon front, ébouriffa une dernière fois mes cheveux et disparut dans un revers de robe, nous laissant son parfum, en souvenir de son passage.
© Isabelle-Marie d’Angèle (octobre 2022).
À suivre …
