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Marie-Sophie

Pourquoi était-ce toujours chez moi que les âmes blessées débarquaient ? J’allais partir quand François avait frappé à ma porte. Surprise, je l’accueillis avec le sourire.

— Si tu cherches Mélusine, elle n’est pas là.

— C’est à toi que je désirais parler.

Je regardais l’heure. C’était le jour de ma tournée et le temps que je rejoigne le Foodtruck, que je le remplisse des pains frais, j’allais être en retard.

— Tu es pressée ? Je t’embête ?

François était un type qui ne voulait jamais déranger et qui était toujours très discret. Il me fit de la peine, je l’invitai à entrer.

— Je préviens Archibald que je ne serai pas à l’heure et je suis à toi.

Heureusement qu’il était compréhensif Archi et que, par chance, Maddi était déjà arrivée. Elle allait commencer le chargement.

— Je te donne dix minutes et tu m’emmèneras, ça ira plus vite en voiture.

Il acquiesça et accepta le mug de café tout chaud. Il ne prit pas le temps de s’asseoir.

— Est-ce que Mélusine a rencontré quelqu’un ?

Stupéfaite par l’attaque, je rougis et bégayais un lamentable :

— Qu’est-ce que tu racontes ? En voilà une idée.

Je n’ai jamais su mentir et à la manière dont je me détournais rapidement, il comprit immédiatement.

— Je m’en doutais. Tu le connais ?

Ce n’était pas à moi de lui apprendre la vérité, je tentai de gagner du temps.

— Elle t’a dit quelque chose ?

— Donc c’est vrai, elle a quelqu’un.

Il posa sa tasse.

— Attends… elle t’aime François, ça, je le sais.

— Mais…

J’hésitais, puis je me jetais à l’eau et tant pis, si Mélusine m’engueulait. Elle n’avait qu’à lui parler.

— Tu connais le polyamour ?

Il murmura un ouais en soupirant.

— D’accord, j’ai compris. Elle en aime un autre tout comme moi.

Je respirai mieux. Il était un peu au courant.

— Je sentais bien qu’elle voulait m’avouer quelque chose. Tu es adepte de ça, toi ?

Je compris aussitôt tout le dédain dans le mot ça.

— Pas du tout. J’ai déjà du mal à rendre heureux un homme alors deux… je n’imagine même pas.

Je tentai de rire, mais sa réponse me cloua sur place.

— Pourquoi ne suis-je pas tombé amoureux de toi ? C’est vrai, tu es belle, tu es libre, tu es…

— Stop ! je ne suis pas libre, je vais me marier.

Il rit.

— C’était une boutade Marie-Sophie. Mais il n’empêche que tout aurait été plus simple.

— Ma vie amoureuse n’est pas non plus de tout repos, regarde ce qu’il s’est passé avec Morgan.

Le silence s’installa, mais je ne pouvais pas m’attarder plus longtemps.

— Tu m’emmènes ?

Je l’entrainai dehors. À peine assis au volant, il reprit :

— Que dois-je faire pour la garder ? Accepter de la partager ? Ce n’est pas du tout comme ça que j’envisageais ma vie avec elle.

Je ne sus quoi lui répondre. À sa place, je ne pourrais pas non plus partager Archibald. Lorsque nous arrivâmes à la boulangerie, Mélusine en sortait. Elle nous aperçut descendre tous les deux de la voiture. Elle s’avança vers nous tout sourire. Je pris les devants.

— François a débarqué à la maison pensant te trouver, comme je n’étais pas en avance, il m’a amené jusqu’ici.

Je me tournais vers lui et dis :

— Tu as de la chance, Mélusine va pouvoir repartir avec toi.

Je les abandonnais aussitôt, mais j’entendis Mélusine répondre :

— Je peux te présenter quelqu’un ?

Je jetais un coup d’œil en arrière et j’aperçus le toubib accompagné.

Je ne voulus pas en savoir davantage, j’entrais dans la boulangerie. Elle n’allait quand même pas les mettre face à face !

Curieuse comme je l’étais, je ne pus m’empêcher de les espionner par la vitre du laboratoire. Je vis les deux hommes se serrer la main et la jeune femme embrasser François.

— Qu’est-ce que tu regardes ?

Archibald passa son bras autour de mes épaules. Je me blottis contre lui. L’amour avec lui était beaucoup plus simple, mais je n’étais pas au bout de mes surprises.

— Elle va faire les présentations, elle n’a trouvé que ce stratagème pour expliquer à François ce qu’est le Polyamour.

— Tu étais au courant ? l’interrogeais-je surprise ?

— Elle vient de m’en parler et j’ai du coup rencontré Bastian et Cassandre sa compagne.

Je soupirais.

— Tu vas t’ennuyer avec moi finalement, je n’ai pas la fantaisie qu’à Mélusine.

Il éclata de rire.

— Le polyamour tu appelles ça de la fantaisie ? Alors, tu vois, je préfère ta fantaisie à toi. Te partager, ce n’est pas pour moi, j’en ai bien trop souffert quand tu étais avec Morgan.

Il retourna aussitôt à ses fours regrettant presque de s’être livré. Maddi nous rejoignit coupant court à la conversation.

C’est alors que j’aperçus Gabriel. Il salua Mélusine, serra la main de François et Bastian et sidérée, je le vis embrasser Cassandre. Je réalisais qu’ils devaient tous se connaitre, Mélusine ne m’avait-elle pas dit que Cassandre était au service des urgences ?

François était le seul dont le sourire n’atteignait pas ses yeux. J’eus mal pour lui.

Gabriel

Finalement la visite de la maison s’était bien passée. J’ai découvert que Cassandre était amusante et ne se prenait pas la tête. J’ai vite compris que je lui plaisais et qu’elle n’était pas contre que j’aille chez elle pour terminer l’après-midi. Je comptais retourner à l’hôpital, je me suis laissé tenter.

C’était sympa chez elle, mais je réalisais rapidement qu’elle ne vivait pas seule à regarder les photos d’elle en couple. Je connaissais son mec, c’était un gynéco. Nous nous étions déjà rencontrés. Elle me mit tout de suite à l’aise alors qu’elle me demandait ce que je désirais boire. Elle m’apprit qu’elle et Bastian son compagnon s’aimaient, mais chacun était libre de voir ailleurs. Elle m’expliqua ce qu’était le polyamour. Ma foi, pourquoi pas ! Celle qui occupait mes pensées n’en avait rien à faire alors pourquoi refuser ce que cette femme m’offrait.

Elle me tendit un verre de jus de fruits, je ne voulais pas boire, parce qu’on pouvait toujours m’appeler. C’était ça les urgences et j’en étais le chef.

C’était beau chez elle, tout blanc, du canapé aux murs en passant par les rideaux. Je n’ai pu m’empêcher de lui faire remarquer que ça ressemblait un peu à l’hôpital. Elle rit et s’assit sur un fauteuil en repliant ses jambes sous elle. Elle dégageait un charme fou et j’avoue qu’il n’en fallait pas plus pour que je me laisse séduire, ce qu’elle comprit très vite. Bastian étant de garde, nous étions seuls.

Je ne me sentis pas à l’aise quand je la retrouvais avec son compagnon face à la boulangerie. De plus, Mélusine était avec eux. Je captais un mouvement derrière la vitre de la boutique, Marie-Sophie sans doute. Je compris rapidement que Mélusine et Bastian avaient une histoire. Elle ne manquait pas d’air la mère de mon fils, parce que François, lui, ne semblait pas être dans le même délire. Je sentis la colère gronder en moi quand je repensais comment elle m’avait eu pour qu’elle tombe enceinte.

— Alors vieux, ça va ?

Bastian me regardait en souriant. Il était au courant.

— Ne sois pas gêné, Cassandre m’a parlé de toi dès que je suis rentré. Finalement, entre toubibs, ce n’est pas vraiment de la trahison.

Je n’en crus pas mes oreilles, Cassandre aurait tout raconté ? D’ici qu’il me demande comment je la trouvais et qu’il fasse des comparaisons ! le polyamour, décidément, très peu pour moi. Je croisais le regard de François. Ce n’était pas son truc non plus apparemment ! Nous voilà bien, nous pourrions créer un club !

J’entendis le bruit d’un moteur qui démarrait. Je me retournai et vis Marie-Sophie qui partait avec son Foodtruck. Mélusine lui fit signe quand elle passa devant nous. Bastian murmurera à sa compagne :

— C’est la copine du boulanger, elle me fait craquer à chaque fois, mais je crois te l’avoir déjà dit.

Cassandre sourit, mais je n’entendis pas sa réponse. Allons bon, Bastian, un coureur de jupons au service gynéco, ah bravo ! J’étais dégoûté.

© Isabelle-Marie d’Angèle (avril 2024).

À très vite…

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