Héloïse et Stefano

Bonjour toi 😉

C’est fou comme mon imagination s’est mise en route dès que j’ai commencé à retrouver mes personnages. Me voilà partie dans le monde imaginaire de la grenouille…

Héloïse n’en croyait pas ses oreilles. Charlie lui avait raconté une drôle d’histoire. Elle se demandait même si elle n’avait pas rêvé.

La grenouille serait une sorcière des rivières ! Il n’en fallait pas plus pour que la petite fille s’imagine dans l’eau entourée de batraciens.

Gertrude s’appellerait Nymphaïa et serait étourdie, distraite et ferait pas mal de bêtises, ce qui plaisait bien à Héloïse.

Le problème était que Nymphaïa avait la responsabilité de respecter la pureté de l’eau et à cause de sa distraction, elle oublia la poudre de sorcière qui devait traiter les rivières. Celles-ci empoisonnèrent peu à peu les poissons et les plantes aquatiques.

Fort heureusement, Straurius, alerté par les foisonnements des mauvaises herbes, des plaintes des fées et lutins et le manque de floraison comprit rapidement la faute commise.

Il réussit à rétablir l’ordre de la nature ce qui prit un certain temps et occasionna des retards et engendra une baisse de moral générale dans le petit monde.

En punition, il obligea Nymphaïa à plonger dans l’eau croupie. Pour se faire pardonner de cette négligence qui avait rendu furieux le roi des océans, il autorisa celui-ci à la baptiser de ce prénom de Gertrude et la transformer en grenouille.

Straurius, pour ne pas la punir à tout jamais, l’informa qu’elle retrouverait sa forme normale à condition qu’elle embrasse un humain, ce qui n’était pas chose aisée.

Grâce à Arthus qui avait pitié d’elle, elle eut la chance d’aller dans l’autre monde, mais le chat n’avait jamais pensé qu’elle voudrait embrasser Joe.

Charlie, persuadée que Straurius avait imaginé ce plan dans le but qu’elle revienne pour toujours dans son monde était très en colère. Voilà pourquoi, elle avait tout raconté à sa fille, afin de briser la promesse faite au grand sorcier.

Sans faire de bruit, alors que la lune n’en était qu’à son premier quartier, Héloïse sortit de la maison. Elle avait bien fait attention que la porte ne grince pas. Elle se dirigea vers la grange. Les chèvres levèrent la tête et les deux vaches couchées cessèrent de mâchonner, surprises de voir quelqu’un débouler chez elle à cette heure de la nuit.

Héloïse appela doucement la grenouille, mais celle-ci n’apparut pas.

— Ce n’est pas la peine de te cacher, dit plus fort Héloïse. Maman m’a dit qui tu es et je suis certaine que tu m’entends de là où tu es.

— Ne fais pas autant de bruit, tu fais peur à tout le monde.

Gertrude arriva en sautant devant la gamine en pyjama.

— Alors comme ça, tu sais qui je suis. Génial, tu vas pouvoir m’aider.

— C’est vrai que tu ne fais que des bêtises ?

Héloïse se laissa tomber près de la grenouille.

— Moi, aussi, je suis distraite et étourdie. Heureusement que maman n’est pas autant méchante que ton sorcier. Tu sais, je l’ai déjà vu. Il est beau.

— Hum ! comment vas-tu m’aider ?

— Je vais parler de toi à Stefano, je suis certaine qu’il voudra.

Gertrude sauta sur une botte de paille et toisa la gamine.

— C’est ton frère ?

— Presque, si tu l’embrasses, ça va le faire ?

— Moi, je préférerai ton père.

— Papa Joe n’est pas mon père.

— Pourquoi tu l’appelles papa alors ?

— Parce que Joe tout court, ça faisait drôle. C’est presque mon papa.

— Vous êtes bien compliqué vous les humains.

— Tu ne crois pas que tu l’es aussi ? Quelle idée d’être en grenouille alors que tu es une sorcière des rivières ! Je serai à ta place, je ne la ramènerai pas. Donc, tu es d’accord ?

— Va pour le gamin en espérant que ça marche !

— Comment ça tu veux que j’embrasse la grenouille ? Ça ne va pas dans ta tête ?

Le lendemain matin, sur le chemin de l’école, Stefano n’en croyait pas ses oreilles.

© Isabelle-Marie d’Angèle (avril 2024).

À très vite…