Un héritage empoisonné

Bonjour toi 😉

Où a donc disparu le chien de Faventiny ? 🧐

Chapitre 24

— Une semaine que mon fils a disparu et vous n’avez pas la moindre piste ?

Le colonel Gérard Faventiny marchait de long en large dans le bureau du Procureur.

—  Enfin, Monsieur le Procureur, ce n’est pas sérieux ?

—  Les fouilles dans la maison n’ont rien donné. Nous n’avons pas retrouvé le chien. Aucun indice.

—  Avez-vous inspecté du côté du Docteur Marteau ? Je ne le sens pas cet homme  !

— Les collègues de Daniel avaient trouvé un article le concernant, mais ce qui aurait pu nous intéresser à disparu.

—  Vous êtes en train de me dire que celui que nous recherchons a toujours une avance sur vous ? Ne me faites pas rire, ce n’est pas la première fois que vous devez avoir affaire à ce genre de situation. Des tordus, il en existe depuis la nuit des temps. Reprenons cette enquête depuis le début voulez-vous ? Cette maison d’où vient-elle ? Personne de notre famille ni de celle de ma belle-fille ne s’est manifesté, cet héritage est le départ de tout.

Le Procureur n’aimait pas recevoir des ordres, mais le Colonel à la retraite, réputé pour sa pugnacité et son œil de lynx avait raison, il dut l’admettre. Cette affaire n’avait pas été menée comme il fallait.

—  Convoquez-moi les deux acolytes de mon fils.

—  Enfin Colonel, puis-je me permettre de vous rappeler que vous êtes à la retraite et que…

— Il s’agit de mon fils là ! s’emporta Faventiny père. Je me fous de la hiérarchie, de l’administration, de ma retraite, je vais régler cette enquête et coffrer cet individu qui se fait passer pour Daniel que vous le vouliez ou non ? Compris ? Appelez le Directeur général et exposez-lui la situation, je suis certain qu’il acceptera que je travaille avec vous.

Hugo Cortilla et Esteban Blaviso, quoiqu’en pense le colonel Faventiny, n’avaient pas chômé. Ils étaient retournés à l’hôpital pour interroger Cécilia Joly. Elle avait repris connaissance, mais malheureusement, sa mémoire était parfois défaillante. Elle parlait souvent du Docteur Marteau qu’elle appelait Frédéric. Selon elle, c’était un bon médecin et ses patients l’appréciaient. Esteban avait tenté de la faire parler du jour où elle avait été attaquée, elle fermait alors les yeux et se taisait. Un nom pourtant revenait régulièrement, Merci.

Les deux policiers avaient tout d’abord pensé que la victime les remerciait de leur aide. Mais remis dans son contexte, Hugo avait penché davantage pour un nom. Ils avaient épluché son emploi du temps et avaient noté qu’elle était suivie par un psychiatre. Quand ils découvrirent son nom, Antoine MERCY, ils décidèrent d’aller lui rendre une petite visite. Ils eurent la mauvaise surprise d’apprendre qu’il était en congé.

— Tu ne trouves pas aberrant que tous les indices, les uns après les autres, disparaissent ? Nous n’avons rien à nous mettre sous la dent, gémit Esteban.

— Tentons de refaire une enquête de voisinage autour de la maison. Il y a bien quelqu’un qui va se souvenir de quelque chose.

— Allons-y, mais je n’y crois plus.

— Esteban, ce métier m’a appris qu’il ne fallait jamais lâcher. Il y a toujours une explication, ou un tout petit quelque chose que nous n’avons pas vu.

Dès la disparition du Commandant, Coralie avait choisi de dormir dans son bureau à l’institut médico-légal. Sophia lui proposa aussitôt de l’accueillir chez elle.

Mais, une fois la maison fouillée entièrement et n’ayant révélé rien de suspect, Coralie voulut y retourner. Il fut décidé avec l’accord du Procureur que Coralie ainsi que les collègues de Daniel s’y installent. La bâtisse était assez grande pour recevoir toute l’équipe. Quelle ne fut pas sa surprise quand elle vit débarquer ses beaux-parents. Le colonel retraité comptait bien mener à bien cette affaire et mettre un point d’honneur à retrouver son fils rapidement. Anne-Marie suivait également. Coralie se sentit aussitôt épaulée et rassurée. Elle se faisait beaucoup de souci pour son mari. Elle ne connaissait pas l’étendue de sa blessure. Quand elle était couchée, elle se rappelait encore qu’elle avait failli soigner l’autre. Heureusement que le malinois avait bien fait son boulot. Elle aurait tant aimé le retrouver ce chien. Elle était certaine qu’il cherchait son maître et qu’il allait lui ramener.

Hubert faisait attention de ne pas se faire prendre. Il se méfiait de l’être humain comme de la peste. Il ne faisait confiance qu’à Daniel. L’autre qui se faisait passer pour lui, il allait lui régler son compte dès qu’il le pourrait. Il avait suivi la voiture, son flair ne l’avait pas trompé. Il était bien arrivé où se trouvait son véritable maître. Il l’avait vu être descendu du véhicule. Il ne s’était pas montré, il avait bien compris que l’autre ne l’aimait pas. Depuis plusieurs jours, il montait la garde. Son pelage devenait gris et sale, sa fourrure commençait à le démanger, il avait déniché de quoi boire. Pour la nourriture, il s’était débrouillé comme il avait pu. Il pensait à son maître. Malheureusement, il sentait que ses forces déclinaient s’il ne mangeait pas. Il allait falloir qu’il retrouve sa maîtresse. Ensuite, il ramènerait l’homme qui l’avait éduqué, ici.

Soudain, il dressa l’oreille, l’autre sortait. Il l’avait senti, mais… il ne le reconnut pas. Il avait changé de visage, pourtant c’était son odeur, il en était certain. Il s’ébroua. Il fallait qu’il le suive. À contrecœur, il abandonna l’endroit où vivait son maître.

À suivre…

© Isabelle-Marie d’Angèle

À très vite…

Journal de Marie-Sophie

Bonjour toi 😉

Quand je te disais que mes personnages m’embarquaient dans leurs péripéties, lis un peu ce qui arrive à Marie-Sophie 😉.

J’aurais dû lui parler… ce jour-là tout bascula…

J’étais à la boulangerie quand je vis débarquer Saverio. Il semblait très agité. Il me salua d’un signe de tête et passa dans le fournil. Comme il avait l’habitude de venir chercher ses commandes, je n’ai pas été surprise, mais mon portable bipa au même moment. C’était Gabriel. Inquiète, parce qu’il était tôt, j’ai pensé immédiatement à un accident, j’avais raison. Morgan était aux urgences.

Saverio revenait accompagné d’Archibald. Je lui tendis mon téléphone, incapable d’entendre ce que Gabriel allait me dire.

Saverio me prit dans ses bras. Il savait lui aussi. Morgan avait eu beaucoup de chance, sa camionnette était bonne pour la casse, mais lui il était indemne.

Saverio accepta de m’emmener immédiatement, Archibald appela Mélusine. Pépé Charles garderait Enzo. Célestine était déjà au chevet de son fils.

Alors que Saverio tentait de faire la conversation dans la voiture, je restai muette. Je posai ma main droite sur mon ventre comme pour protéger ce petit être qui grandissait en moi. Je n’arrêtais pas de penser que j’avais eu maintes occasions d’annoncer la nouvelle à Morgan, mais j’avais toujours reculé, prétextant que ce n’était jamais le bon moment. Tout à l’heure, je lui dirai, je me le suis promis, assise dans ce véhicule qui m’emmenait vers lui. Je réalisai alors que j’aimais Morgan, que sans lui, je n’étais pas grand-chose. Pourquoi fallait-il que je m’en rende compte aujourd’hui ?

Saverio se gara sur le parking et nous nous dirigeâmes vers les urgences. Gabriel m’y attendait. À croire qu’Archibald l’avait prévenu de mon arrivée, mais pas du tout, il avait été bipé parce qu’une ambulance déboulait sirène hurlante.

Gabriel eut juste le temps de me donner le numéro de la chambre où nous pouvions trouver Morgan. J’entendis qu’il murmurait vaguement quelque chose à Saverio, mais je fonçais sans l’attendre.

Sa maman était à son chevet. Elle se leva. Elle semblait sereine, je m’approchai de Morgan. Il me sourit.

— Tu es revenue ? Qui t’a prévenue ? Il y a longtemps pas vrai ? Il a fallu ce stupide accident pour que tu t’aperçoives que tu avais fait la plus belle erreur de ta vie ? Mais je te pardonne.

Je ne comprenais rien à ce qu’il racontait. Il saisit ma main et me tira vers lui. Célestine s’interposa et de sa voix douce me glissa :

— Ne fais pas attention, il est un peu confus. Les médecins m’avaient prévenue, mais je ne m’étais rendu compte de rien, ses propos étaient tout à fait normaux.

Saverio entra alors dans la chambre. Morgan se tourna vers lui et un nouveau sourire éclaira son visage.

— Saverio ! J’ai dû vous flanquer une sacrée trouille pour que tu te radines aussi vite. Regarde qui est là ? Je sais bien que tu ne l’aimais pas beaucoup, mais tu vois, elle est revenue. C’est toi qui l’as appelée ?

Saverio pâlit. Gabriel entra à son tour dans la chambre. Avec sa blouse blanche, il m’impressionna surtout dès qu’il prit sa voix de médecin pour demander à Morgan comment il allait et de lui décliner son nom et la date.

— Morgan Castille. Je crois que nous sommes en janvier.

— Peux-tu me dire qui sont ces personnes ?

Morgan s’exécuta de bonne grâce. Il nomma Saverio, Célestine sa maman, mais quand vint mon tour, mon cœur manqua un battement.

— Voici Marie, la femme de ma vie. Elle était partie, mais elle est revenue.

Gabriel le reprit gentiment :

— Marie-Sophie, tu veux dire, elle habite à côté de ta maison.

Sa voix fut sans appel et il retira sa main de la mienne.

— Je ne connais pas de Marie-Sophie. Toi, tu es Gabriel, je le sais, tu es le papa d’Enzo.

Patiemment, Gabriel continua :

— Exactement et comme tu le dis, Enzo vit avec Mélusine sa maman et Marie-Sophie que voilà. C’est avec elle que tu as fait ta vie.

Morgan me dévisagea et s’excusa :

— Je suis désolé…

Je m’approchais de lui et voulus lui reprendre sa main, comme nous avions l’habitude de le faire, de glisser mes doigts entre les siens. Il les cacha sous les draps et demanda à Saverio.

— Marie n’est donc pas revenue ?

Saverio répondit brutalement :

— Tu sais ce que je pensais d’elle. Elle n’était pas pour toi. C’est Marie-Sophie, ta femme.

— Non !

C’était sans appel et le cœur en lambeaux, je sortis en courant de la chambre. Gabriel me rattrapa dans le couloir et m’entraina à l’extérieur.

— C’est le choc qu’il a reçu sur la tête. Au scanner, il n’y a rien, mais il a certainement subi un traumatisme. Si tu avais vu la voiture, tu comprendrais qu’il a vraiment eu beaucoup de chance, il n’a aucune fracture. Sa mémoire lui fait un peu défaut, mais elle va revenir.

Je pleurai sans retenue dans ses bras, me moquant de ce que les infirmières pouvaient penser. Je hoquetai sur son épaule.

— Il ne savait pas encore pour ma grossesse.

— Tu pourras lui annoncer d’ici quelque temps, je te promets qu’il va se souvenir de toi.

— Je ne connaissais pas cette autre femme.

— Morgan a vécu avant toi, c’est normal qu’il ait déjà été amoureux. Je dois te laisser Marie-Sophie, j’appelle Archibald.

— Il ne pourra pas venir, il est occupé.

— Je n’en suis pas aussi certain que toi.

J’aperçus alors mon ami arriver en courant. Je lâchais Gabriel pour me jeter dans ses bras qui se refermèrent sur moi. En pleurant, je débitai que Morgan ne se souvenait pas de moi. Archi me caressa les cheveux et interrogea du regard Gabriel.

— Va le voir Archibald, peut-être que toi, il te reconnaitra et que tu seras le déclic.

Mon ami hocha la tête et nous suivîmes Gabriel. Il nous abandonna à l’accueil et nous repartîmes vers la chambre de Morgan. Dès qu’Archibald entra dans la pièce, le visage de Morgan s’éclaira.

— Ah ! te voilà, mon boulanger préféré. Tu as amené la baguette ?

J’attendis dans le couloir, effondrée.

Célestine et Saverio vinrent m’y rejoindre, ils m’annoncèrent que Morgan rentrerait chez lui rapidement. Ses examens étaient bons. Le neurologue n’avait rien détecté à part cette amnésie, qui ne concernait que moi apparemment. Morgan devrait rencontrer un psychiatre avant de sortir.

Archibald ne resta pas longtemps dans la chambre, il invita Célestine à y retourner et m’entraina ainsi que Saverio. Nous nous retrouvâmes au bar de celui-ci.

Tout le village était déjà au courant de l’accident de Morgan qui était connu comme le loup blanc. Chacun demandait des nouvelles, Saverio n’entrait pas dans les détails, il affirmait que son ami allait bien, qu’il avait eu beaucoup de chance et qu’ils le verraient rapidement. Il ne fit pas mention de son problème de mémoire, certain que c’était temporaire.

— Qui était cette Marie ?

Saverio soupira.

— Dis-moi la vérité, je ne suis pas idiote, Morgan ne vivait pas comme un moine avant de me rencontrer.

— Elle lui a fait beaucoup de mal, mais il n’a jamais voulu l’admettre qu’elle n’était pas pour lui. Quand elle est partie pour faire sa vie avec un touriste qui avait passé quelques semaines dans le département, un écrivain, il a mis des mois à encaisser la trahison. Un véritable coup de foudre, je dois le reconnaitre entre elle et cet homme. Le bouquin qu’il a publié sur la région a été un succès. Mais, il l’avait bel et bien oubliée, Marie-Sophie. Combien de fois est-il venu me dire ici au comptoir combien il était heureux avec toi. Tu es son rayon de soleil. Il ne rêve que d’une chose, c’est que tu deviennes sa femme et que vous ayez des enfants. C’est pour ça que je t’affirme qu’il va recouvrer la mémoire rapidement. Ce n’est pas possible autrement, il t’a dans la peau. La première fois qu’il t’a vue, il est aussitôt venu m’en parler et je le cite Tu sais Saverio, je crois que j’ai trouvé mon âme sœur.

Archibald posa sa main sur la mienne et la serra. Je levai alors la tête et affirmai :

— Je vais me battre, je vous garantis qu’il va se souvenir de moi.

© Isabelle-Marie d’Angèle (février 2023).

À très vite…

Un héritage empoisonné

Bonjour toi 😉

Que se passe-t-il dans cette maison ? Quel est ce personnage étrange qui prend l’apparence du commandant ? Vas tu le savoir aujourd’hui ? 😏

Chapitre 22

Gérard Faventiny, le père de Daniel fouillait dans ses dossiers. Il était descendu dans sa cave. C’est là qu’il y entreposait toute sa paperasse relative à ses enquêtes. Il y retrouva ses carnets remplis de notes. Il chercha longtemps avant de trouver ce qu’il voulait.

Triomphant, il grimpa les marches quatre à quatre.

— Je souhaiterais te montrer quelque chose, Anne-Marie.

Il ouvrit son calepin.

— Te souviens-tu d’un film que nous avions aimé parce que ton acteur préféré y jouait ? Volte-Face ?

— Ah ! Nicolas Cage et John Travolta.

— Te rappelles-tu du sujet ?

Anne-Marie pâlit.

— Ne me dis pas que c’est ce qui se passe avec notre fils !

— Des tordus, il en existe partout. J’ai eu une affaire bizarre il y a quelques années avec un médecin qui agissait sur des patients avec des traitements non homologués. Personne n’a porté plainte. L’enquête n’a pas abouti.

— Quel est le rapport avec le film ?

— Je n’arrive pas à me rappeler le nom du toubib qui travaillait sur des masques moulés sur des visages de personnes qui n’aimaient plus le leur et souhaitaient en changer. Il y avait eu une demande de volontaires. C’était passé dans le journal. Le Conseil National de l’Ordre des médecins avait rapidement mis fin à ces expériences. Mais peut-être que certains ont gardé ce visage.

— Tu penses que notre fils aurait participé ?

— Tu as raison c’est idiot. Je ne vois pas Daniel se lancer dans ce genre d’opération. Mais peut-être que quelqu’un aurait eu le sien moulé et qu’il s’en servirait aujourd’hui ?

— Oui, mais pour cela, il aurait fallu qu’il se fasse hospitaliser.

— Je suis agacé de ne pas retrouver ce chirurgien. J’aimerais tant pouvoir aider Daniel.

Le Commandant Faventiny avait ordonné à ses coéquipiers de faire une recherche approfondie sur Frédéric Marteau. D’autre part, il avait convoqué Hugo Cortilla avec qui il travaillait depuis qu’il avait été nommé.

— Tu te souviens quand j’ai été hospitalisé ?

— Il me semble que c’est au moment de l’attentat… Attends, ce n’est pas là que tu as rencontré pour la première fois ta femme ? Dix quinze ans peut-être.

— J’ai été absent longtemps ?

— Une semaine je crois, peut-être plus. Mais tu n’as pas repris tout de suite, tu avais des pertes de mémoire et souvent des migraines. Je me rappelle que tu ne voulais en parler à personne. Tu n’étais pas commandant et en pleine période de concours.

Faventiny se massa les tempes.

— Encore cette migraine, chef ?

Esteban venait d’entrer, accompagné d’Hubert qui aussitôt se pressa contre les jambes de son maître.

— Vous devriez le garder chez vous. Il est trop malheureux quand il ne vous voit pas.

Hugo contempla son supérieur.

— Tu devrais consulter. Ces maux de tête qui te reprennent sont anormaux. D’ailleurs, tu ne devais pas te faire suivre par ton neurologue ?

— Je n’ai pas le temps et ne je voulais pas en parler à Coralie.

— Elle est médecin, elle pourrait t’aider.

Esteban apportait aussi une enveloppe qu’il jeta sur le bureau de Daniel.

— Voilà les résultats de l’analyse de votre alliance. Je n’ai pas lu. Je vous en laisse la primeur.

Faventiny la décacheta.

— Le salaud !

Il montra le courrier aux deux hommes.

— Si je comprends bien, avec cet appareil microscopique, il pouvait tout entendre et tout voir. Pire que James Bond le bonhomme ! siffla Esteban admiratif.

— Du coup, il n’est plus au courant de rien maintenant ? demanda Hugo.

— C’est bien ça qui m’inquiète, répondit Daniel. Il doit être furieux et je crains les représailles.

Il fut saisi d’un vertige et dut s’asseoir.

— Daniel, va consulter. Coralie pourrait te faire une prise de sang et tu serais rassuré. Imagine que ce tordu te drogue chez toi ! Après tout, dans ton café du matin, il peut tout faire.

Faventiny hocha la tête et appela sa femme.

Esteban apportait aussi le compte-rendu de ses recherches sur Marteau.

— C’est un toubib avant-gardiste ce type. Il a été sanctionné plusieurs fois, mais jamais radié. Il doit avoir le bras long pour passer à travers. Regarde Hugo cet article :

« Frédéric Marteau, serait-il le chirurgien qui pourrait changer les visages de ses patients ? »

Je n’ai pas réussi à trouver la suite comme si tout avait été effacé.

Hugo consultait aussi les notes et soudain il écarquilla les yeux.

— Alors ça ! C’est écrit en tout petit, attends je zoome.

Esteban s’approcha.

« Le célèbre chirurgien Frédéric Marteau soupçonné de meurtres… »

— La suite ?

— Disparue.

— Je vais trouver. Ne dis rien au Commandant pour l’instant, on en parle quand on a toutes les informations. 

— Fais vite !

Faventiny était à l’institut médico-légal. Sa femme remontait sa manche.

— Ne regarde pas ! Voilà, ça y est, c’est fait. J’aurais les résultats dans la journée. Pourquoi ne m’as-tu rien dit ? Je te prends rendez-vous avec ton neurologue aussi. Ce n’est pas normal ces vertiges qui te reprennent.

— C’est surement le stress. Cette histoire de double m’angoisse. Je ne la comprends pas. Je viens d’apprendre que mon alliance était une mine de renseignements. Comment a-t-il fait pour se la procurer ?

— Ce n’est pas difficile, tu l’enlèves pour dormir.

— Tu te rends compte de ce que ça veut dire ?

— Oui Daniel !

Il hésita puis se lança.

— Tu connais vraiment bien Marteau ?

— Quand nous étions en fac, il était gentil. C’était un mec sympa. Aujourd’hui, je ne sais pas, ça fait quand même un bail que nous ne nous étions pas vus.

— Vous suiviez les mêmes études ?

— Oui médecine. Mais il avait des idées qui me faisaient peur. Par exemple, il se passionnait pour le clonage. D’ailleurs quand je l’ai rencontré la dernière fois au café, c’est de ça que nous avons parlé. Il m’a certifié que ça ne pouvait pas être le cas dans l’histoire qui nous concerne.

— Comment peut-il en être aussi certain ? Tu penses qu’il pourrait être l’auteur de ce double qui nous harcèle ?

— Mais pourquoi ? Dans quel but ?

— Pour coucher avec toi. Il est amoureux de toi. Il est jaloux. Tu n’as pas été sans remarquer sa figure ? Greffé de partout, il n’est pas beau à voir.

— Tous les amochés ne vont pas se refaire faire le portrait.

Faventiny se tapa le front du poing.

— Mais voilà ! Il a dû greffer quelqu’un avec mon visage. Regarde-moi bien sous toutes les coutures Coralie, comme un médecin sait le faire. Vérifie que je n’ai pas une minuscule cicatrice.

— Tu m’inquiètes là Daniel ! Allonge-toi sur la table.

Sophia et Vincenzo qui entraient à ce moment-là éclatèrent de rire.

— C’est bien la première fois que nous allons étudier un cas vivant ! déclara Vincenzo.

— Promis, nous ne vous ferons pas mal, plaisanta Sophia. Attention, je prends le scalpel.

Elle le brandit et s’approcha du commandant et mima le geste de lui ouvrir le ventre.

— Que cherches-tu Coralie ?

Elle ne répondit pas, concentrée sur sa tâche, loupe à la main, elle inspectait son mari.

— Daniel, il y a une petite incision presque invisible… qui fait le tour de ton visage comme si… quelqu’un avait voulu te le découper pour te l’enlever.

À suivre…

© Isabelle-Marie d’Angèle

À très vite…

Un héritage empoisonné

Bonjour toi 😉

C’est reparti 😉

Je sais que tu l’attendais… voilà un nouvel épisode.. peut-être 2 😂

Chapitre 18

Le psychiatre Antoine Mercy avait noté tout ce qu’avait raconté Cécilia Joly. Il n’avait montré aucun signe de surprise pour ne pas la déstabiliser et l’empêcher de continuer. Il l’avait écoutée jusqu’au bout.

— Vous comprenez qu’il est vraiment malade ?

— Vous devriez en parler à la police, je vous le répète.

— Vous avez promis Docteur.

Il enregistra son dossier et le fit glisser sur une clé USB, puis il l’effaça de son ordinateur. Il la regarda s’en aller ne sachant que faire. Il y a des jours où il regrettait ce que représentait le secret médical.

— Qu’est-ce que c’est que ça ?

Hubert fit sensation à son arrivée au commissariat.

Hugo et Esteban trouvèrent le chien superbe et l’idée du procureur géniale.

— Je n’ai plus qu’à espérer que Coralie soit d’accord.

— Pour l’instant, faites-lui faire le tour du pâté de maisons qu’il prenne ses marques.

— Commandant, Marteau est à l’accueil. Vous pouvez le recevoir ? 

— Emmenez l’animal, qu’il ne le voit pas ici. Je t’appellerai quand il sera parti.

— Pourquoi ne voulez-vous pas qu’il le rencontre ?

— Je préfère qu’il fasse d’abord connaissance avec les gens qu’il doit protéger, travailler et aimer. Par la suite, j’aviserai.

Esteban s’empara de la laisse et sortit par la porte de secours.

— Tu as déjà bossé avec les chiens ?

— Oui, et le Proc. le savait. Va chercher le toubib, je suis curieux d’apprendre ce qu’il va me raconter.

Marteau entra dans le bureau de Faventiny en pays conquis, ce qui eut le don de mettre immédiatement de mauvaise humeur Daniel. Son mal de tête empira. Avec tout ça, il n’avait pas encore pris de médicament.

— Quand comptiez-vous me l’annoncer que la femme assassinée chez moi n’était pas ma compagne, mais sa sœur jumelle ?

Daniel se massa les tempes. Décidément, il avait l’impression d’avoir toujours un métro de retard avec ce toubib. Son mal de tête le rendait nerveux. Marteau s’en aperçut.

— Vous avez une migraine où je me trompe ? J’emporte régulièrement du paracétamol dans ma sacoche, prenez-en un !

Il sortit un cachet de son emballage et le tendit à Faventiny.

— Merci, je le prendrai tout à l’heure. Pour répondre à votre question… je…

Faventiny s’excusa, il devait respirer à l’extérieur.

Frédéric Marteau regarda Hugo.

 — Il n’avait pas l’air bien. Je repasserai. J’imagine que vous n’avez rien à m’annoncer de plus et que sans la présence de votre commandant, vous n’allez pas parler ?

Cortilla hocha la tête. Le chirurgien se leva et le salua.

— À bientôt.

Daniel respirait à fond. Sa migraine à l’air libre se calmait un peu. Il marchait de long en large sur le trottoir face au commissariat. Il vit sortir Marteau. Il ne le sentait pas ce type. Il saisit son portable. Il afficha le numéro de sa femme et appuya sur la touche.

— Excusez-moi vous avez du feu ?

Un homme moustachu le regardait en souriant.

— Désolé, je ne fume pas.

— Vous pouvez me suivre s’il vous plait ?

Faventiny éclata de rire.

— En général, c’est moi qui dis ça. On s’est déjà vus ?

— Ne faites pas d’histoire Commandant et faites comme si nous étions deux amis.

Daniel n’eut pas le temps de saisir son arme. Il avait toujours son téléphone à la main.

— Suivez-moi Faventiny si vous souhaitez rencontrer celui qui vous ressemble tant.

Une voiture s’arrêta près d’eux. L’inconnu le poussa à l’intérieur, le véhicule démarra.

— Daniel ?

Coralie entendait la conversation. Le portable était tombé dans le caniveau. Elle comprit que le moteur accélérait et plus rien.

Affolée, elle appela son bureau.

Esteban rentrait avec le chien.

— Il n’est pas là, le Commandant ?

— Dehors sans doute. Marteau était là, il est au courant que sa femme avait une jumelle et que c’est elle qui a été assassinée.

— Et alors ?

— Rien, le chef avait très mal à la tête, il est sorti prendre l’air.

Hugo saisit le combiné téléphonique tandis que Esteban toujours accompagné du chien partait à la recherche de son supérieur.

— Hugo Cortilla à l’appareil.

Esteban était à peine sur le trottoir que le Malinois se mit à tirer sur sa laisse. Il eut de la peine à le suivre. Ils traversèrent la route à vive allure. Soudain, Hubert se baissa et attrapa dans sa gueule le portable de Faventiny.

Hugo parvenait à l’entrée quand Esteban revenait, le chien Hubert courant devant lui.

Essoufflé, il tendit le téléphone à son collègue.

— C’est… Hubert… qui l’a trouvé… Le Commandant a…

— Été enlevé oui ! Je sais. Sa femme était avec lui en ligne quand c’est arrivé !

Faventiny était assis dans une pièce relativement agréable. L’inconnu qui l’avait embarqué était face à lui.

— Soyez patient Faventiny, vous allez bientôt être mis au parfum.

Daniel pensa qu’il avait de la chance que sa migraine eut disparu. Il devait être au top de ses capacités pour comprendre ce qui allait se passer. La porte s’ouvrit.

— Alors Commandant ? Quelle surprise de se retrouver se trouver face à son double ?

Daniel écarquilla les yeux, stupéfait. L’effet était bluffant. Il avait face à lui son jumeau. La forme du visage, la coupe de cheveux, la tenue identique et la voix, c’était lui. Il avait eu affaire à des tordus dans sa carrière, mais aujourd’hui, il sentit que c’était différent. Il ne fit aucun commentaire et attendit.

— Vous avez perdu votre langue ?

Comme Faventiny ne répondait toujours pas, son double reprit :

— Vous avez raison, c’est moi qui vais vous parler.

Il désigna l’inconnu qui l’avait emmené.

— Je vous présente Joseph, voici Karl et Richard. Mon équipe, JOKARI. Vous avez certainement dû y jouer n’est-ce pas ? Vous lancez la balle, elle revient… bref je ne vais pas vous expliquer les règles. En gros, tout ce que vous ferez, direz, me sera directement commenté, raconté. Ils seront toujours devant, derrière ou autour de vous. Vous ne les apercevrez pas, ils sont très discrets et se fondront dans les décors. Ils seront informés de tout, vous ne devrez alors pas faire de bêtises, sinon… un gage !

Trois hommes de taille et de morphologies différentes se présentèrent à lui.

— Je vous explique. J’adore jouer. Vous avez dû vous rendre compte que votre femme, vos parents, vos équipes n’ont rien vu. Je sais parfaitement tout de vous. Nous allons donc nous interchanger au gré de mes envies. Je dis bien MES envies. Par exemple, vous irez déjeuner avec vos collègues, vous vous absenterez quelques minutes et je prendrais votre place. Ne froncez pas les sourcils, cela va être très amusant. Évidemment, je n’y connais rien en matière de police, alors… peut-être que vos confrères penseront que vous devenez fou… Par contre avec la gent féminine, je me débrouille assez bien… D’accord, vous m’avez compris, rien qu’à voir votre tête. J’ai cru entendre qu’en ce moment vous avez une drôle d’enquête sur les bras, un double qui veut prendre votre place, une femme de chirurgien assassinée…

Chapitre 19

Il éclata de rire.

— À partir de maintenant, nous sommes deux, vous et moi, mais nous ne sommes qu’un pour les autres. Au fait, je suis heureux que votre migraine ait disparu. Ne vous inquiétez pas, ce médicament a fait ses preuves. Toujours muet ?

Faventiny le regarda.

— C’est dans quel but tout ça ?

— Patience commandant ! Ah ! j’oubliais… votre maison… c’était la mienne auparavant. Je la connais par cœur. Vous aviez aimé mon accueil avec vos draps ? Les sels de bain ? Le chauffage ? Vous pouvez chercher, les voisins qui m’avaient aperçu ont disparu… D’ailleurs, votre jardin est un superbe cimetière, la mare également.

Il se frotta les mains.

— Ne vous avisez pas d’aller faire des fouilles… sinon, le gage qui vous tombera dessus, ne vous fera pas plaisir. Pensez à votre femme, vos parents ! Ce serait dommage qu’il leur arrive malheur non ?

Une fois de plus, il éclata de rire. Mais le silence et le sang-froid dont faisait preuve le Commandant commencèrent à l’agacer.

— Vous n’avez toujours rien à me dire ?

— On se connait ? Je vous ai fait coffrer ?

Son double haussa les épaules.

— Peu importe. Maintenant, vous allez repartir tranquillement chez vous. Je vous abandonne le choix d’inventer votre histoire. N’oubliez pas… JOKARI vous surveille.

À nouveau, il laissa éclata sa joie puis il le quitta. Son rire résonnera longtemps à ses oreilles.

Joseph lui fit signe de se lever.

— Allez commandant, je vous ramène.

Hubert sentit l’arrivée de son maître avant qu’il n’apparaisse. Alors que Hugo Cortilla et Esteban Blaviso étaient au téléphone, ils virent démarrer le chien.

— Tout doux mon beau !

Le malinois le léchait heureux de le revoir. Il le reniflait en poussant de légers gémissements.

— Commandant ? Vous nous avez flanqué une de ces frousses !

Ses deux acolytes se précipitèrent vers lui pour lui serrer la main.

— Calmez-vous, je n’étais pas loin.

— Ta femme ! Appelle — là, elle est aux quatre cents coups ! Tiens, ton téléphone, c’est ton chien qui l’a retrouvé dans le caniveau.

Faventiny le prit et le remit dans sa poche.

— C’est dingue comme ta bestiole est folle de toi. Depuis que tu es parti, elle est couchée à nos pieds. Elle t’a senti arriver bien avant nous.

Daniel caressait Hubert. Celui-ci le buvait des yeux.

— Alors Commandant ? On avait envie d’une petite virée comme ça sans nous ?

Esteban riait alors qu’un homme en blouse bleue entrait dans le bureau.

— Ah pardon !

— Depuis quand le ménage est-il fait dans la journée ?

Hugo allait le pousser hors de la pièce quand son supérieur l’arrêta d’un geste.

— Laisse ! Il vient juste vider les poubelles non ?

Il avait reconnu Joseph. Hubert grogna aussitôt, mais Joseph le regarda. Il approcha sa main et le caressa. Le Malinois se tut. Joseph murmura :

— Tu es bien beau toi, ce serait dommage qu’il t’arrive quelque chose. Je veillerai à ce que ça ne soit jamais le cas, tu as ma parole.

Il leva les yeux vers le Commandant.

— Désolé, de vous avoir dérangé. Je reviendrai plus tard.

Il fit demi-tour et ajouta avant de s’en aller pour de bon :

— Je n’aime pas qu’on fasse mal aux animaux.

Daniel le suivit dans le couloir à la grande surprise de ses collègues.

— Joseph ? Que voulez-vous dire ?

Il se retourna et soupira.

— Commandant, faites gaffe. Tant que vous aurez affaire à moi… Enfin… comprenez que je suis le moins méchant des trois. Mais j’ai besoin d’argent, ma gosse doit subir une opération et…

Il se reprit rapidement, mais murmura tellement bas que Faventiny dut se pencher pour entendre.

— Il n’aime pas les chiens, ce serait une catastrophe…

Il s’en alla.

— Depuis quand discutez-vous avec ceux qui font le ménage, Commandant ?

Esteban le regardait surpris, la porte du bureau ouverte.

Daniel haussa les épaules et répondit :

— Etre gentil avec les animaux ça ne peut pas faire de mal, pas vrai ? Ce n’est pas un boulot facile tous les jours.

Il poussa Esteban dans la pièce et tout en continuant de parler écrivit sur un post-it On nous observe, je ne sais pas comment, mais ne parlez pas boulot ou alors rien d’important. Répondez juste à mes questions.

Esteban fit glisser le papier devant Hugo.

— Je vais appeler ma femme pour la rassurer.

****

— Déconne pas Joseph ! Tu connais les ordres. Moi, je n’ai pas d’état d’âme !

Karl, le plus petit des trois, tout en rondeur, fumait une cigarette sur le balcon. Richard le grisonnant à lunettes, hocha la tête.

— Ouais ! Jo pense à ta fille. Il a raison Karl !

— Vous ne trouvez pas complètement tordue cette histoire ?

— Moi je m’en fous ! J’ai besoin de sous, je prends et je ne me pose pas de questions.

— Et si ça vire au vinaigre ?

— Ce ne sera pas de notre faute. Fais ce que le boss a dit. Tu surveilles. Il dérape, tu balances. D’ailleurs, tu ne devrais pas y être ?

— Non, c’est son tour.

— Regarde bien ton planning, sinon… fais gaffe de ne pas te retrouver entre quatre planches !

Coralie était rentrée chez elle et fut surprise de trouver son mari déjà là.

— Comme ça tu es rassurée ma chérie.

— Mais qu’est-ce qu’il s’est passé ?

— Rien de bien important. Un indic qui devait me rendre un service.

Elle se pendit à ses lèvres.

— J’ai eu une de ces frousses !

Il savoura le baiser et la serra plus fort dans ses bras.

— J’ai un truc à régler, je suis dans mon bureau.

Le téléphone de Coralie sonna.

— Chérie, je vais arriver. J’ai une surprise pour toi. Je t’envoie un message quand je suis à l’embranchement pour entrer chez nous. Tu pourras m’y rejoindre ?

Coralie s’essuya la bouche avec dégoût !

— Je te présente Hubert !

Coralie caressa le chien qui la lécha aussitôt.

— Chérie, tu vas bien écouter ce que je vais te dire, sans m’interrompre. Si je t’ai fait venir ici c’est pour que nous ne soyons pas dans la maison avec Hubert. Esteban va arriver le chercher d’ici quelques minutes. Lui et Hugo vont s’installer dans une bicoque abandonnée à côté. Ils seront près de nous en cas de besoin. Non, ne t’affole pas. Nous sommes en train de monter un plan. Tu vas continuer ta vie comme d’habitude comme si de rien n’était. Quoiqu’il se passe, tu restes la même. Je sais, ça va être difficile, mais fais-moi confiance, je t’en prie. Je ne serais jamais loin de toi.

Elle se serra contre lui puis trouva ses lèvres. Comment pouvait-il avoir les mêmes ? Elle sentit la nausée monter. 

Coralie rentra seule chez elle.

— Je t’ai cherchée partout, où étais-tu ?

Elle sourit malgré la peur qui l’envahissait. Elle s’imagina face à un cadavre qu’elle ouvrait et garda son sang-froid.

— J’étais dans le jardin. Je pensais que nous pourrions planter des fleurs. Nous avons la chance d’avoir de l’espace maintenant, profitons-en ! Quand nous étions en appartement, nous ne pouvions pas le faire. Tu es d’accord ?

Elle sursauta quand elle entendit un bruit bizarre.

— N’aie pas peur ma chérie ! Avec ce tordu qui peut entrer et sortir comme il veut dans la maison, j’ai trouvé qu’installer la fermeture automatique des portes était une belle idée.

À suivre…

© Isabelle-Marie d’Angèle

À très vite…

Un héritage empoisonné

Bonjour toi 😉

Parce que c’est Noël, parce que j’ai envie de te faire plaisir, parce que je suis trop gentille, je partage 2 chapitres aujourd’hui 🙂.

Chapitre 16

Ah ! Ah ! Ah ! Ah !

Le rire sardonique résonnait encore à ses oreilles.

— Docteur vous allez bien ?

Le Procureur avait toujours son téléphone à la main et il entendait les appels du Commandant.

— Qu’est-ce qu’il se passe ? Répondez-moi bon sang !

Le magistrat reprit ses esprits et rugit dans l’appareil :

— Où êtes-vous Faventiny ? Rappliquez ici immédiatement.

— Je fais au plus vite !

Dans la voiture, Hugo et Esteban le bombardaient de questions.

— Taisez-vous ! Je ne sais pas ce qui est arrivé. Appelez plutôt un collègue qui vienne nous dépanner illico.

Coralie se tenait face au Procureur.

— Vous avez vu comme moi qu’il lui ressemble !

— Impressionnant ! Je n’ai rien pressenti. Cherchons l’ouverture. C’était par là.

Ils eurent beau fouiller, ils ne trouvèrent rien.

— Il avait une télécommande, j’en suis certain.

— Redescendons dans le salon.

Une fois en bas, elle lui fit signe de se taire et montra les voitures. Ils enfilèrent leur manteau et se retrouvèrent dans celle de Coralie.

— Daniel pense qu’il y a peut-être des micros et des caméras. Il vaut mieux ne pas parler dans la maison.

— Partez de chez vous, vous n’êtes plus en sécurité.

— Je ne comprends pas ce qu’il veut. Il a pris de sacrés risques en se montrant à vous. On dirait qu’il joue.

Le procureur ne répondit pas.

Une voiture de police fonça sur eux et freina brutalement devant le perron. Daniel et ses deux collègues en sortirent comme des pantins de leurs boites.

Daniel ouvrit la portière côté conducteur et saisit les mains de sa femme.

 — Dieu soit loué tu n’as rien !

Il jeta un œil sur le procureur et murmura :

— Claude, vous me croyez maintenant ?

Le magistrat, Claude Darcin, sourit.

— Vous devez être sacrément secoué pour m’appeler par mon prénom !

— Désolé !

— Ne vous excusez pas, je comprends.

Il sortit de la voiture.

— C’est flippant ! Il vous ressemble trait pour trait. Je n’ai pas vu de différence. Il a votre voix. Il est habillé de la même façon que vous. Votre femme également ne s’est rendu compte de rien. Pour vous que s’est-il passé ?

— La voiture a démarré normalement puis s’est arrêtée au bout de quelques mètres. Réservoir vide alors qu’Hugo venait d’en faire le plein.

— C’était donc un coup monté. Ce qui veut dire qu’il savait parfaitement que nous allions nous rendre chez vous.

Coralie sursauta.

— Vous êtes aussi surveillé ? Les micros sont partout ?

— Je vais faire le nécessaire dans nos locaux. Faventiny, faites la même chose au commissariat et envoyez une autre équipe à l’institut médico-légal. Pour chez vous, nous verrons plus tard. Suivant ce que nous allons trouver, nous aviserons. Restez sur vos gardes.

— Pas besoin de me le répéter, monsieur le Procureur.

— Laissez tomber ce titre, continuez de m’appeler Claude. Nous nous connaissons depuis assez longtemps, pas vrai ?

Il posa sa main sur l’épaule du Commandant et rejoignit sa voiture.

— Tenez-moi au courant, je file au tribunal. 

Aucune des équipes ne détecta de micros dans les trois endroits. Par contre, il y avait des caméras, mais c’était tout à fait normal dans ces locaux. Elles cherchèrent alors comment elles étaient reliées. Ils ne trouvèrent rien.

— Ce tordu est vraiment très fort.

— Il vous connait bien Commandant. Vous êtes certain que vous n’avez pas eu dans votre jeunesse un copain qui vous souhaiterait du mal ? Qui voulait vous ressembler ?

— Non !

— Pas de frère jumeau ?

— Pas que je sache. Mes parents me l’auraient dit.

— Peut-être pourriez-vous aller leur demander ? suggéra Esteban.

— Bien sûr, je vais aller les inquiéter avec ça.

— Il faudrait les prévenir. Imaginez qu’il aille les voir ?

— Sait-il où ils habitent ? Mais tu as raison, je vais leur téléphoner, histoire d’avoir de leurs nouvelles. Ils ne seront pas surpris, je les appelle toutes les semaines.

****

Gérard et Anne-Marie Faventiny étaient ravis. Leur fils avait pris le temps de venir leur rendre visite malgré un planning chargé. Ils avaient juste regretté que Coralie ne l’accompagnât pas. Il les avait rassurés en racontant qu’elle était très occupée.

Gérard, ancien colonel de gendarmerie, l’avait questionné sur son travail. Il était fier de son Daniel. Il avait compris qu’il ne veuille rien divulguer de ses enquêtes en cours. Il aurait bien aimé pourtant se replonger pour quelques instants dans cette ambiance de terrain, mais son fils avait été intraitable. Une fois la voiture disparue au bout du chemin, les mains levées en un dernier au revoir, Gérard murmura dans sa moustache :

— Quel fichu caractère !

Anne-Marie qui n’était pas sourde lui tapa sur l’épaule.

— Tu étais pareil à son âge.

— Tu n’as rien trouvé de bizarre toi ?

— Non.

— Il bavardait davantage avant. Il avait toujours une anecdote à raconter. Là, rien.

— Peut-être que ses enquêtes sont sordides et qu’il n’y a pas en rire.

— Justement, c’est le contraire d’habitude, histoire de dédramatiser. Et puis, il aimait me demander conseil.

— Voilà c’est ça ! tu es déçu et jaloux parce qu’il sait se débrouiller tout seul maintenant !

Elle lui sourit.

— Pas du tout Anne-Marie. C’est autre chose. Tu n’as rien remarqué d’autre ?

— Mais non ! Ah ! tu ne vas pas jouer au flic avec lui quand même !

— Pourquoi ne portait-il pas son alliance ? Il n’est pas marié depuis un mois que déjà, il ne la met plus ?

La musique du réveil au clairon résonna.

— Ah quand on parle du loup !

Gérard décrocha le sourire aux lèvres.

— Alors fiston ? Tu as oublié de nous dire quelque chose ?

Anne-Marie faisait des signes désespérés à Gérard pour qu’il branche le micro, ce qu’il faisait automatiquement d’habitude.

Exaspérée, elle s’approcha de lui et se colla à son oreille.

Elle ne comprit rien à ce qu’il baragouinait. Elle arracha le portable des mains de son mari.

— Qu’est-ce que tu racontes mon chéri ? Tu étais là avec nous, il n’y a pas dix minutes. Ton père remarquait justement que tu n’avais pas mis ton alliance. Tu ne l’as pas perdue au moins ?

Le colonel reprit l’appareil en bougonnant.

— Elle a de ces questions ta mère alors que nous avons un sérieux problème. Je me disais bien aussi que tu n’étais pas comme d’habitude. Ne t’inquiète pas, je vais ouvrir l’œil.

****

Voilà ! J’ai testé toutes les personnes qui gravitent autour de toi et personne n’a fait de différence, même pas ta maman. Comme quoi, on raconte qu’elles reconnaissent leur enfant, tu parles ! Elle n’a rien compris, rien senti. Pourtant je l’ai embrassé, je l’ai complimentée sur sa bonne mine comme tu le fais toujours, elle n’y a vu que du feu. Elle était trop contente de me serrer dans ses bras. Et ton père ! Tout colonel qu’il a été, il a bien perdu de son flair. C’en est presque pas drôle et triste. Je veux jouer avec les grands moi, pas avec les secondes divisions. Mon vœu le plus cher est de gagner haut la main avec les meilleurs.

Moi, je suis prêt. Alors on joue ? À nous deux Faventiny !

Chapitre 17

Une semaine plus tard…

Coralie Faventiny reçut un appel de son ami Frédéric Marteau qui souhaitait la voir.

— Tu as des nouvelles ? l’interrogea la jeune femme.

— Ce serait plutôt à moi de te demander, tu ne penses pas ?

Elle devina son sourire.

— Je ne pourrai rien te dire de toute façon et comme je te l’ai déjà dit, ce n’est pas moi qui m’occupe de l’enquête. Je ne suis pas flic !

— Pour répondre à ta question, non, je n’ai rien trouvé chez moi qui pourrait t’aider. Je ne vois pas, de toute manière, qui aurait l’idée de ressembler à ton mari. Je désirais juste bavarder avec toi.

— Viens à la maison, tu parleras avec Daniel.

— Je ne suis pas certain qu’il ait envie de me voir.

— Ça me gêne d’être seule avec toi.

— Pourquoi ? Tu n’es pas libre de rencontrer qui tu veux ? Ne me dis pas qu’il est jaloux ?

Coralie n’aimait pas le ton de la conversation.

— Alors, tu m’appelais juste comme ça ?

— Non, j’ai réfléchi. Est-ce que ton mari avait pensé qu’on pouvait souhaiter s’en prendre à moi ?

— Je te répète que je ne parle pas de ses enquêtes avec lui. Demande-lui Fred ! Je vais devoir t’abandonner, j’ai du travail.

— Tu es fâchée ? Désolé ! Je te laisse.

Il raccrocha. Coralie rangea son portable. Elle appela aussitôt le Commandant.

— Coralie, ne te mêle pas de ça ! Tu ne vas quand même pas m’apprendre mon boulot ?

Il ne semblait pas dans son assiette.

— Tu vas bien ?

— Un mal de crâne qui ne me lâche pas ! Je vais aller à la pharmacie m’acheter du paracétamol.

— Tu couves quelque chose ?

— Ne t’inquiète pas, c’est juste une migraine. Il faut dire qu’avec le jumeau qui rôde autour de moi, je ne suis pas tranquille.

Deux fois en peu de temps, qu’elle se faisait raccrocher au nez. Ce n’était décidément pas sa journée. Vincenzo était en congés et Sophia occupée ailleurs. Elle était seule.

Faventiny saisit son manteau, son arme, et signala à Esteban qu’il voulait prendre l’air.

****

Cécilia Joly était assise face à son psychiatre, le Docteur Antoine Mercy.

— Vous devriez aller parler à la police.

— J’ai peur. Je ne peux pas. Si mon compagnon me voyait. Je n’ose même plus sortir de chez moi.

— Vous venez bien ici !

— Toujours en fin de journée. Je suis certaine de ne pas le croiser.

— Mon cabinet n’est pas à côté de chez lui, ni de l’hôpital où il exerce. Vous ne risquez rien. D’autant plus qu’il ne s’attend pas à vous voir.

— Il me croit morte. Il n’était pas au courant que j’avais une sœur jumelle. Comment faire ? Même au niveau de l’état civil, je suis décédée

— Il vous battait ! Vous auriez déjà dû le signaler.

— Vous connaissez sa réputation ? Jamais, la police aurait avalé mon histoire. Il est le grand chirurgien plasticien Frédéric Marteau.

— Il n’a pas le droit de vous frapper tout grand chirurgien qu’il est !

— Ce que je ne pige pas docteur, c’est pourquoi, les flics disent que c’est Martine sa compagne. Vous croyez qu’il était au courant ?

— Que vous vous étiez échangées ?

Cécilia Joly se tordait les mains. Elle ne savait plus quoi penser. Quand Hugo Cortilla l’avait questionnée, elle n’avait pas compris pourquoi il parlait de sa sœur comme étant la femme de Marteau.

— Je suis certaine qu’il a réalisé que je ne suis pas morte. Il est très fort et dangereux.

— Pourquoi ne voulez-vous pas exposer tout ça au gendarme qui est venu vous interroger ?

— J’ai peur. Mais je dois me confier à quelqu’un. Je ne peux pas garder ça pour moi. C’est trop grave. Vous me jurez que vous ne direz rien ?

— Vous connaissez quand même le secret médical ? Tout ce qui se dit ici ne sort pas de mon bureau.

— Alors, je vais vous raconter et ensuite je disparaitrais. Je sais où me cacher.

****

Le colonel Faventiny était fou de rage.

— Tu te rends compte que ça fait une semaine et nous n’avons rien appris de ce foutu bonhomme qui se fait passer pour notre fils.

Anne-Marie Faventiny, depuis qu’elle avait assimilé la nouvelle, n’en dormait plus. Elle s’en voulait énormément de ne pas avoir senti qu’elle parlait avec un parfait inconnu.

Il l’avait embrassée, elle aussi. Elle s’était blottie dans ses bras et avait respiré son parfum habituel. Elle n’avait qu’une envie, revoir son Daniel, le vrai.

— Gérard, j’ai besoin de bavarder avec lui, de le toucher. Tu peux comprendre ça ?

— Chérie, il doit avoir tellement de travail.

— Je n’imagine même pas ce que peut ressentir Coralie. Tu te rends compte s’il a l’idée de dormir dans son lit ?

Le colonel secoua la tête.

— J’espère qu’il n’ira pas jusque-là.

— Appelle-le, je t’en prie.

— Tu as vu l’heure ? Si ça se trouve, il est sur le terrain. Je vais le déranger. Nous le ferons ce soir. Au pire, nous pourrons parler avec sa femme.

Elle hocha la tête. Il fallait qu’elle s’occupe en attendant.

— Si nous allions prendre l’air tous les deux ?

— Allez, mets ton manteau, et sortons. Tu as raison, ça nous fera du bien.

****

Faventiny se dirigeait vers la pharmacie la plus proche du commissariat quand il reçut un appel de Claude Darcin, le Procureur.

— Faventiny, pouvez-vous me rejoindre au tribunal ? J’ai eu une idée ?

Le Commandant fit demi-tour, son mal de tête attendrait.

— Vous êtes fou, Monsieur.

— Ce chien vous sentira. J’en suis certain. Caressez-le. Regardez, il vous lèche déjà.

Daniel contemplait le Malinois magnifique qui frétillait de plaisir devant lui.

— Je le reconnais. C’est Hubert.

— Vous l’avez sauvé une fois de la noyade, vous vous rappelez ? En tout cas, lui il s’en souvient. Emmenez-le avec vous.

— Il n’appartient à personne ?

— Il est à vous maintenant. Il réagit très bien à deux mots, alors utilisez-les à bon escient. Il saura ce qu’il faut faire, désirez-vous une démonstration ? N’oubliez jamais, commencez toujours votre phrase par Hubert, son prénom. Ensuite, sur le mot que vous choisissez d’employer, vous forcez le ton. Il comprendra. Je vous montre ? Vous devrez en parler à votre femme. Si vous l’expliquez à votre chien, il réalisera qu’elle est aussi sa maitresse et qu’il doit la protéger autant que vous. Prêt ?

À suivre…

© Isabelle-Marie d’Angèle

Alors que penses-tu de ce nouveau personnage ? Dans toutes mes histoires un animal est présent, c’est très important pour moi 😉.

Bonne lecture et n’hésite pas à me dire en commentaires ce que tu penses de cette histoire et si tu as une idée sur cet horrible individu 😁.

À très vite…

Un héritage empoisonné

Bonjour toi 😉

Et si je partageais le chapitre suivant ? 😏

Chapitre 15

Daniel regarda sa femme. Heureusement qu’il lui en avait parlé, sinon il aurait pensé qu’il devenait fou.

— Coralie, il va falloir faire très attention chez nous. Peut-être y-at-il des micros, des caméras. Je ne peux pas faire venir une équipe sans éveiller les soupçons de ce tordu.

— Tu veux dire qu’il me voit quand je suis dans la salle de bains ? Quand nous sommes ensemble dans notre chambre ?

— Je ne sais pas. La première chose que nous allons faire c’est que tu vas me montrer la pièce où tu étais avec lui.

— Et s’il s’en rend compte ?

— J’imagine qu’il a désiré que tu la connaisses, cela fait partie de son plan diabolique.

— Pourquoi ?

— C’est quelqu’un qui m’en veut, je n’ai pas encore trouvé pourquoi. Le soir où tu étais avec lui, Esteban était dans le parc. Il a aperçu la lumière et vos deux silhouettes. Quand je suis allé le voir, il m’a demandé si j’étais avec toi. Tu connais la réponse.

— C’est pour ça que tu n’es pas monté tout de suite. Mais alors… Il ne m’a pas suivi. Il est donc resté en haut ?

Coralie se mit en colère.

— Tu vas faire quelque chose Daniel ?

— Promets-moi de ne jamais m’oublier et que je t’aime.

— Pourquoi me dis-tu ça ? Tu me fais peur !

— S’il est vraiment très fort, peut-être parviendra-t-il à me prendre de vitesse et que tu croiras être avec moi alors que tu seras avec lui.

— Jamais je ne pourrais te confondre.

— Tu l’as bien fait une fois. Surtout, ne parle jamais de ma signature. C’est bien la seule chose qu’il ne connaît pas.

— Il y a autre chose…

Elle sourit.

— Notre mot magique, nous ne sommes que tous les deux à savoir.

Il lui caressa le visage.

— Peut-être l’avons-nous déjà dit et qu’il l’a entendu.

— Tu m’agaces Dany. Il n’a pas tous tes grains de beauté non plus, j’en suis certaine.

— Il faudrait alors qu’il se déshabille pour que tu comprennes qu’il est l’imposteur ?

Elle baissa la tête.

— J’y pense ! Tu es allergique aux kiwis. Si j’en mets à table et qu’il en mange, je saurais que ce n’est pas toi.

— Écoute Coralie, ce sera plus subtil que ça pour le coincer. Je te demande donc de rester naturelle chez nous et surtout d’agir comme une professionnelle. Pourquoi ne pas nous disputer ? Je partirais de la maison…

— Et tu me laisseras toute seule ?

— Non, mais si nous nous engueulons régulièrement, nous allons faire chambre à part, nous ne nous embrasserons plus, du coup, ça va être compliqué pour lui.

— Essayons !

— Tu ne dis rien à tes collègues, compris !

— S’ils se rendent compte que nous sommes fâchés, ils vont se poser des questions.

— D’accord ! alors nous allons les convoquer au bureau et nous allons monter un plan.

Il caressa tendrement son visage. Elle prit une bouchée de panettone pour lui faire plaisir, elle avait l’appétit coupé.

****

Avec l’argent, c’est tellement facile. Pour quelques billets, les scrupules s’envolent. Certaines personnes n’ont plus rien à perdre, alors qu’elles terminent en prison ou qu’elles se fassent exterminer leur est égal. Elles n’ont souvent plus de famille et personne qui les regrettera.

****

— Bonjour monsieur le Procureur !

— Je vous ai convoqué parce que j’ai un sérieux problème. J’aimerais que vous m’expliquiez ce que vous faisiez chez Frédéric Marteau, le soir du meurtre de sa compagne.

— Ce n’était pas moi, monsieur. La voisine l’a d’ailleurs confirmé. Elle a trouvé qu’il était plus grand.

— Ce n’est pas ce que raconte son mari.

— Son mari ?

— Ne faites pas l’imbécile Faventiny, et cessez de faire le perroquet.

Daniel se tut. Il n’avait pas le souvenir qu’elle avait un homme dans sa vie.

— D’autre part, le chirurgien Marteau a demandé où vous en étiez.

— Vous connaissez bien cet homme ?

— Il a aidé ma femme à un moment difficile. Bref… je souhaiterais lui renvoyer l’ascenseur et régler cette affaire rapidement.

— Nous avons un autre problème dont je ne vous ai pas encore parlé. La compagne de Marteau a une sœur jumelle, Cécilia Joly. Le soir du meurtre, elles se sont échangées parce que Cécilia avait peur du toubib.

— Pardon ? Qu’est-ce que vous me racontez ?

— Martine Joly est morte et Marteau croit que c’est sa concubine, alors que c’est sa frangine.  Rappelez-vous que nous avons trouvé un papier avec mes coordonnées dessus. Cette femme savait quelque chose et c’est pour ça qu’elle a été assassinée. Quelqu’un veut se faire passer pour moi monsieur le Procureur, il est chez moi, il parle avec Coralie.

— Mais vous êtes fou !

— Non, demandez à Coralie. Elle était avec lui dans une pièce que nous n’avons jamais découverte. Il lui a montré un mécanisme, le mur a basculé.

— Vous l’avez vu, vous ?

— Pas encore.

— Très bien, je veux en avoir le cœur net. Convoquez votre femme et allons donc visiter cette fameuse pièce.

— Je vous avais dit Commandant qu’il fallait lui en parler le plus vite possible.

— C’est chose faite. Nous allons résoudre enfin ce problème.

Coralie était déjà sur place. Fébrile, elle n’avait pas osé monter au 2e étage.

Quand elle vit arriver son mari suivi du Procureur, elle se sentit rassurée.

— Bonjour madame Faventiny. Allons ne perdons pas de temps.

Daniel passa devant lui et grimpa les deux étages rapidement. Il entra dans le bureau et s’approcha de la bibliothèque. Coralie contempla les planches vides, toucha le bois, chercha, soupira, et contempla son mari. Elle avoua qu’elle ne retrouvait pas l’endroit.

— Comment ça tu ne t’en souviens pas ma chérie ? Regarde !

Daniel appuya sur un mécanisme que lui seul maîtrisait et la porte s’ouvrit.

— Putain ! Tu as oublié de mettre de l’essence dans la voiture, Hugo ? Qui est le dernier qui s’en est servi ?

— Non Commandant, j’ai fait le plein avant de partir. C’est sûr ! Vous pourrez vérifier. J’ai encore le ticket.

— Merde, ça sent le coup fourré à plein nez ! appelle le Proc. Immédiatement.

Le Procureur fronça les sourcils. Il regarda Coralie qui semblait très surprise. Le portable du magistrat vibra. Il le saisit et se détourna de la porte. Celle-ci se referma Faventiny à l’intérieur. Un rire se fit entendre. Coralie se laissa tomber au sol.

— Monsieur le Procureur ? C’est Faventiny à l’appareil, dites-moi que vous êtes seul avec ma femme ? Allo ?

À suivre…

© Isabelle-Marie d’Angèle

Un héritage empoisonné

Bonjour toi 😉

Bien sûr que non je n’ai pas oublié les fans de mon thriller, ce n’est pas parce que c’est le mois de décembre pas vrai ? 😉😊.

Voici donc la suite 😊

Chapitre 14

— Coralie, il faut qu’on se parle.

Faventiny, cette fois ne tergiversait plus, ça devenait trop grave. Ce Frédéric Marteau, il ne le sentait pas. Il allait finalement écouter ses collègues et tout raconter à sa femme.

— Maintenant ? Je suis occupée Daniel !

— C’est urgent.

— Ce soir à la maison ?

— Pas chez nous.

— Retrouve-moi ici alors !

— Non, il y a une petite brasserie face au commissariat.

— Mais enfin, je ne suis déjà pas en avance.

Il aurait pu répondre qu’elle n’aurait pas dû rencontrer son copain le toubib. Il n’en fit rien.

— Je viens te chercher.

Il ne lui laissa pas le temps de répliquer, il raccrocha.

— Vous avez raison Commandant ! il faut agir vite.

— Commandant ? Le docteur Marteau est à l’’accueil, il souhaite vous parler.

Les trois hommes se consultèrent du regard. C’est Hugo qui se sacrifia pour le ramener dans le bureau.

— Vous restez là, je veux que vous entendiez vous aussi ce qu’il va me raconter.

Frédéric Marteau entra et s’approcha main tendue vers Daniel.

— Bonjour commandant, je ne vais pas y aller par quatre chemins. Je n’ai pas beaucoup de temps, j’ai déjà retardé mes rendez-vous de la matinée.

— Que puis-je faire pour vous ? S’il s’agit de votre enquête, je n’ai malheureusement pas de nouveaux indices, à part celui que vous aviez omis de nous signaler. La femme retrouvée assassinée chez vous n’était que votre compagne.

— Je ne venais pas pour ça. Puis-je m’assoir ?

Daniel désigna la chaise face à lui.

— Merci. Je suis très inquiet. Votre épouse, Coralie, a demandé à me rencontrer ce matin.

Faventiny ne bougea pas ni ses collègues.

— Vous n’êtes pas sans savoir que nous étions copains de fac et que nous avons fait nos études de médecine ensemble. Nous nous étions perdus de vue et il a fallu ce meurtre abominable pour que nous nous retrouvions.

— Venons en fait, je vous prie. Vous disiez que vous étiez pressé.

— Coralie m’a raconté que quelqu’un se faisait passer pour vous. Elle m’a demandé de faire des recherches sur d’éventuels patients qui auraient eu envie de changer de visage pour vous ressembler. Elle a ajouté qu’elle était inquiète parce que cette personne s’identifiait beaucoup à vous jusqu’à la voix. Comme j’étais très intéressé par le clonage de l’humain quand nous faisions nos études, elle s’en est rappelé. Je l’ai immédiatement rassurée. Il ne s’agit pas de ça dans votre cas, du moins je ne le pense pas. Je voulais aussi vous dire que ma voisine m’avait signalé qu’un inconnu vous ressemblant était venu chez moi, le soir du meurtre. Elle vous a reconnu lorsque vous êtes passé pour l’enquête. J’imagine que vous allez me dire qu’elle est très curieuse, mais si j’ajoute qu’elle a remarqué qu’il était plus petit que vous, j’ai réfléchi que ça pourrait peut-être rassurer votre femme.

— Votre voisine est bavarde aussi.

— C’est vrai. Elle m’a d’ailleurs averti que vous étiez au courant. Elle vous a fait passer sous le panier de basket.

Il sourit en repensant à ce détail.

— C’est quelqu’un cette bonne femme !

Faventiny et ses collègues restèrent dubitatifs.

— Vous n’en avez pas parlé à ma femme ?

— Si, mais j’ai oublié d’ajouter qu’il était plus petit que vous. J’étais pressé, vous comprenez.

Le silence s’installa. Frédéric Marteau se leva.

— Je ne vais pas vous retenir plus longtemps. Je vais mener une enquête discrète de mon côté et si je trouve quelque chose, je vous appelle.

Il tendit la main à Faventiny qui machinalement lui serra. Deux secondes après, il était parti.

— Qu’en pensez-vous Commandant ?

Esteban regardait son supérieur, les sourcils froncés. Hugo prit la parole.

— J’ai oublié de te dire que ce matin quand j’ai aperçu ta femme, elle ne m’a pas vue. Mais le toubib si ! J’en suis certain.

Faventiny arriva à l’institut médico-légal peu de temps après la visite du médecin. Il avait ainsi une belle entrée en matière.

— Ah commandant ! Vous allez bien ?

Vincenzo lui serra la main et lui indiqua où se trouvait Coralie. Celle-ci enleva sa blouse, ses gants et son masque et le rejoignit avec le sourire.

— C’est vraiment important à ce que je vois.

Elle donna quelques consignes à Sophia et Vincenzo et enfila son manteau.

— Où m’emmènes-tu ?

— Chez Marcello !

Elle soupira d’aise.

Une pizzeria à l’ancienne. Marcello y servait aussi des petits-déjeuners.

— Buongiorno Daniele !

Marcello, habillé d’un tablier blanc à la manière de Tony dans La Belle et le Clochard accueillit le couple avec le sourire jusqu’aux oreilles. Une énorme moustache lui mangeait le visage, mais ses yeux bleus, emplis de malice, parlaient pour lui.

Il ne leur demanda même pas ce qu’ils désiraient et leur apporta deux cappuccinos accompagnés de deux tranches de panettone.

— Et ne me dis pas que tu n’as pas faim, tésoro .

Il envoya un baiser du bout des doigts à Coralie qu’il adorait appeler ma chérie dans sa langue.

— Ici, nous serons tranquilles pour bavarder.

Elle trempa ses lèvres dans la boisson chaude. Comme toujours, la mousse s’y colla. Il ne put s’empêcher de rire.

— Tu voulais m’annoncer quelque chose ?

— Frédéric Marteau est venu me parler. Vous vous êtes rencontrés ce matin ?

Elle posa sa tasse brusquement.

— Heureusement que je lui avais demandé d’être discret.

— Coralie, il y a un homme dans la maison qui se fait passer pour moi.

— Oui ça, je l’avais compris.

— Tu ne l’as jamais vu ?

Elle hésita.

— Alors, l’as-tu déjà rencontré ?

— Un matin.

Il fronça les sourcils.

— Quand ça ?

— Le jour où tu m’as appelée pour me demander où j’étais. Tu étais au téléphone et moi je regardais la voiture s’éloigner. J’avais été surprise que tu ne ranges pas ton arme.

— Tu ne l’as jamais revu ?

— Non.

— Tu es certaine ?

— Mais oui !

— Coralie, tu es bien allée dans une petite pièce au 2e étage ?

— Oui, c’est toi qui l’as découverte.

— Non, ce n’est pas moi. Je ne sais même pas comment on y entre.

— Il y a un mécanisme dans la bibliothèque, je crois.

Elle réalisa alors ce qu’il venait de dire.

— C’était l’autre ? Mais quelle horreur, je ne me suis rendu compte de rien. Imagine qu’il ait voulu m’embrasser ?

— T’es-tu rendu compte de sa taille ?

— Il est pareil que toi, quand j’étais à côté de lui, je n’ai pas vu de différence. Ce n’est pas celui qui a assassiné la femme de Frédéric alors ?

À suivre…

© Isabelle-Marie d’Angèle

À très vite…

Un héritage empoisonné

Bonjour toi 😉

L’angoisse monte …

Chapitre 13

Le lendemain matin, alors que Coralie préparait le café, Daniel demanda sans la regarder.

— Elle est vraiment bien la pièce en haut du 2e étage !

Coralie versa le breuvage noir dans les tasses et répondit :

— Tu as éteint le radiateur ? Nous ne connaissons pas la facture d’électricité qui va nous tomber dessus. Cette maison est certainement un gouffre à chauffer.

Il accusa le coup, mais n’en montra rien. Il y avait bien un homme qui lui ressemblait, qui parlait avec sa femme se faisant passer pour lui, qui habitait avec eux et était à l’affût de leurs moindres gestes. Il avala son café rapidement prétextant des rendez-vous urgents et l’embrassa.

— Attends-moi, je pars en même temps que toi.

Elle mit les mugs dans l’évier, saisit son sac, ses clés de voiture et suivit son mari. Ils se firent un signe de la main au bout du chemin et filèrent chacun de leur côté.

— C’est une histoire de fous, Daniel !

Hugo Cortilla avait écouté avec attention le récit de son commandant.

— Nous avons donc deux affaires sur les bras. Le meurtre de la femme de Marteau et celui qui se fait passer pour moi.

— À ce propos, je vais recevoir sa sœur aujourd’hui, Cécilia Joly. La compagne du chirurgien s’appelait Martine Joly.

— Tu me tiens au courant Hugo. Esteban, nous allons repartir chez moi et nous allons trouver cette pièce. Coralie sait certainement comment y entrer, mais je ne me voyais pas décemment lui demander. Je pourrais ainsi démasquer plus facilement l’imposteur.

— C’est un jeu dangereux commandant. Imaginez qu’elle vous prenne vous, pour le méchant ! Elle n’a pas fait la différence hier soir. Il a donc votre voix, votre physique, il est habillé comme vous. Vous avez affaire à un solide adversaire. Pourquoi, vous ne voulez pas en parler au procureur ?

— Pour qu’il pense que je suis détraqué ?

— Peut-être que ça finira par arriver. Vous ne pourrez plus rien faire, une fois que vous serez derrière les barreaux. Il a quand même fait sortir un cadavre sous votre nom et toute votre équipe n’a rien remarqué. C’est juste votre signature qu’il ne maîtrise pas. 

— Allons chez moi, ouvrons l’œil et arrête de me vouvoyer.

Coralie se stationna à sa place habituelle. Avant de descendre, elle saisit son portable et composa un numéro.

— Docteur Marteau j’écoute !

— Frédéric ? C’est Coralie.

— Quelle bonne surprise ! Vous avez trouvé l’assassin de ma femme et c’est toi qui vas me l’annoncer ?

— Ce n’est pas pour ça que je t’appelle. Il faut que je te parle. Tu es libre pour déjeuner ?

— Aujourd’hui ?

Elle l’entendit remuer des papiers. Il devait certainement consulter son agenda.

— Je ne vais pas pouvoir, mais j’ai un peu de temps avant mes premiers rendez-vous de la matinée. Rejoins-moi au bar en face de l’hôpital.

— C’est d’accord, je te remercie.

Elle repéra son copain de fac rapidement. Il avait commandé un café et tenait sa tasse à la main quand elle parvint jusqu’à lui. Il se leva aussitôt pour la saluer. Ils s’embrassèrent comme au bon vieux temps.

— Comme toujours, un café à la main, tu n’as pas changé.

— Comme tu vois. Alors, raconte-moi ce qui te tracasse, je n’ai pas beaucoup de temps.

— Tu vas toujours à l’essentiel toi !

Elle leva le bras pour appeler le garçon.

— Un chocolat me fera du bien.

Le serveur prit sa commande.

— Fred, il y a un type qui se fait passer pour mon mari. Tu crois que c’est possible de faire un truc pareil ?

Il en lâcha sa tasse et le café se répandit sur la table. Aussitôt, le garçon vint nettoyer et en proposa un autre que Fred accepta.

— Qu’est-ce que tu sous-entends ?

— Je suis certaine que quelqu’un veut se faire passer pour lui. Il a son visage et souhaite lui ressembler. Je me souviens que tu avais la phobie de ça quand nous faisions nos études, que quelqu’un puisse voler l’identité d’une personne en prenant sa tête. Tu riais parce que tu pensais que personne ne t’aurait envié ton physique, mais tu soutenais que l’idée de cloner des humains de cette façon…

— Attends je t’arrête tout de suite. Le clonage, ce n’est pas la même chose. Tu parles juste de l’apparence si j’ai bien compris. Tu en as discuté avec ton flic ?

— Bien sûr que non, je ne veux pas l’inquiéter.

— Tu devrais, c’est grave.

— S’il sait que je suis venue te voir alors qu’il y a une enquête sur toi, il ne va pas apprécier. Je compte sur ta discrétion.

— D’ailleurs, où en est-on ?

— Je ne suis pas dans les confidences. Par contre… pourquoi as-tu fait croire que Martine était ta femme ?

— C’était plus facile que de dire ma compagne. De plus, personne ne m’a rien demandé.

— Fred, arrête tes sarcasmes. Tu as une enquête criminelle sur le dos, il va bien falloir qu’on trouve qui a tué ton amie.

— Justement… il paraît qu’un homme qui ressemble à ton mari est venu chez moi le soir du meurtre, murmura-t-il mi-figue mi-raisin.

Coralie, surprise ne répondit pas. Il ajouta :

— C’est la voisine qui me l’a dit.

— Tu comprends bien que Daniel est visé. Tu pourrais te renseigner parmi tes collègues ? Un inconnu aurait pu demander des choses bizarres comme refaire son visage et…

— J’en vois tous les jours des gens comme ça Coralie. En général, ils viennent avec une photo. Mais promis, je vais voir ça pour toi.

— Tiens-toi à carreau concernant l’enquête. Je sais bien que tu ne serais pas capable de faire de mal à une mouche, moi ! Peut-être as-tu des ennemis et que c’est à toi qu’on en voulait après tout ?

Stupéfait, il la contempla.

— Je n’avais même pas pensé à cette idée. Ton commandant serait d’accord avec cette hypothèse ?

— Nous ne parlons jamais boulot à la maison.

Elle se leva.

— Je m’en vais, tu as du travail et moi aussi. Merci de m’avoir écoutée. Je paie en sortant.

— Laisse, c’est pour moi.

Daniel Faventiny et Esteban Blaviso étaient désappointés. Ils avaient tout essayé pour trouver un éventuel bouton qui délivrerait un passage. Ils avaient fait chou blanc. Le commandant était furieux.

— Incroyable ! Où est donc planquée cette fichue fenêtre ?

— Je ne vois qu’une solution, demander à votre femme. Vous avez tort de vous taire. Cette histoire va tourner mal.

— Pour le choper ce tordu, je n’ai que cette solution.

— Désolé, je ne suis pas d’accord.

— Cherchons encore.

Son portable bipa.

— Oui Hugo !

Le silence s’installa au fur et à mesure que Faventiny écoutait son collègue. Esteban semblait lire sur le visage de Faventiny sa stupéfaction. Quand il rangea son téléphone, il donna un coup de poing sur le mur.

— Commandant ?

— Cécilia Joly est la jumelle de Martine, et c’est elle la véritable compagne de Marteau. Elles s’étaient échangées parce que Cécilia avait peur du toubib. Le problème c’est qu’elle ne veut pas parler et on n’a rien pour l’obliger à le faire, surtout si elle est en danger. Il ne faut surtout pas que le médecin l’apprenne.

— Il y a donc bien un souci avec lui.

— Pas que… Hugo en passant devant l’hôpital ce matin a aperçu Marteau qui sortait du bar d’en face. Ma femme était avec lui.

© Isabelle-Marie d’Angèle

À suivre…

À suivre…

Un héritage empoisonné

Bonjour toi 😉

J’ ai cru comprendre que tu étais impatiente de connaître la suite de mon thriller 😉 alors là voilà 😊.

Chapitre 12

Coralie, je sais que tu n’y verras que du feu. J’ai bien potassé mon rôle et cette fois je suis sûr de moi.

L’ambiance était tendue chez les Faventiny. Coralie regardait son mari à la dérobée. Il semblait être normal. Il avait déposé son arme comme d’habitude, l’avait embrassée. Ils parlaient peu du travail quand ils étaient ensemble.

—  Ton enquête avance ?

—  Les voisins n’ont pas aperçu grand-chose. Ah si…

Daniel hésita et finalement ajouta.

—  La plus proche de la maison du toubib a vu un homme le soir de l’agression. Il me ressemblait. Elle a même pensé que c’était moi lorsqu’Esteban l’interrogeait et que je l’attendais à la voiture. Mais quand elle fut face à moi, elle s’est rendu compte que j’étais plus grand.

—  Et comment a-t-elle su ça ?

—  Je ne me suis pas baissée en passant sous le panier de basket.

Daniel rit.

—  Rudement observatrice la voisine. Elle ferait un bon flic.

Coralie ne répondit pas. Elle pensa aussitôt qu’elle n’avait pas fait attention à la taille de l’homme venu chez eux. Elle frissonna.

—  Tu as froid ?

Il s’approcha d’elle pour la serrer dans ses bras. Elle se raidit aussitôt.

—  Désolée, je ne me sens pas en forme ce soir. Je vais aller me coucher. Demain, je dois me lever tôt. Bonne nuit Daniel.

S’il fut surpris, il n’en montra rien et la laissa monter. Il s’installa dans la pièce qui faisait office de bureau et consulta ses mails.

Coralie avait enfilé un pyjama et se démaquillait dans la salle de bains quand Daniel apparut derrière elle dans le miroir.

—  Finalement, tu viens aussi te coucher ? lui demanda-t-elle.

—  Tu m’as inquiété, tu n’es pas malade ?

—  Mais non, je suis fatiguée. Tu ne voulais pas travailler ?

Il s’approcha d’elle et entortilla une mèche de ses cheveux autour de son doigt.

—  Il faut que je te montre quelque chose. Tu sais, la pièce où la porte fait toujours du bruit parce qu’elle claque ? Il y a une autre qu’on ne voit pas, comme un passage secret.

—  Qu’est-ce que tu dis ? Tu penses que quelqu’un peut entrer par cet endroit ?

Coralie n’était pas rassurée. Il l’a prit par la main et l’entraina dans l’escalier.

—  Viens, tu t’en rendras compte par toi-même !

Elle le suivit sans hésitation.

En effet, au deuxième étage, il y avait effectivement une bibliothèque, vide de livres.

—  Regarde !

Il appuya sur un mécanisme qu’il lui montra. Le meuble s’écarta et une pièce agréable et cosy se dévoila.

Coralie stupéfaite n’y entra pas.

—  Comment as-tu trouvé ça ?

—  C’est Esteban et Hugo qui m’ont mis la puce à l’oreille en me parlant de cette porte qui claquait toujours. Ne crains rien, elle est sympa cette pièce.

—  On dirait qu’elle est habitée.

—  Mais non, elle est juste en très bon état. Peut-être que les anciens propriétaires aimaient avoir un coin bien à eux. Depuis la fenêtre, on voit bien ce qu’il se passe à l’extérieur. Regarde !

Coralie entra et se dirigea vers elle. La nuit s’était installée, mais grâce à un beau clair de lune, elle put apercevoir le chemin qui menait à la route et plus loin la mare qui scintillait.

—  Il y fait bon dis-donc !

—  Oui, il y a un radiateur.

—  Nous allons avoir une sacrée facture d’électricité. Si nous ne venons pas ici, il faudra l’éteindre, ça ne sert à rien de chauffer.

—  Tu as raison, je n’y avais pas réfléchi.

—  Je vais me coucher. Tu me rejoins ?

—  Je te suis.

Elle quitta la pièce la première. Arrivée à sa chambre, elle remarqua que la lumière était restée dans le salon. Elle pensa que son mari allait certainement redescendre travailler.

Daniel éteignit son ordinateur et aperçut une lampe dans le parc. Il alla chercher son arme dans l’entrée et sortit sans faire de bruit.

—  Esteban ?

— Ah commandant ! Comment m’avez-vous vu ?

— Tu as allumé ton plafonnier !

— Je ne suis vraiment pas doué pour les planques.

— Qu’est-ce que tu fous ici ?

— Je suis inquiet. Avec Hugo, on s’est dit qu’on pourrait venir surveiller chacun à son tour.

— Vous n’allez pas dormir ? C’est idiot Esteban, je ne risque rien.

— J’ai vu de la lumière là-haut, à la petite fenêtre au dernier étage.

— C’est la pièce que nous avons découverte avec la porte qui claque. Coralie y est peut-être ! Elle est montée.

— Vous y étiez aussi ?

— Pas du tout, j’étais dans mon bureau.

— Je suis certain d’avoir aperçu deux silhouettes.

— Tu as dû rêver !

— Non ! C’est pour ça que j’ai allumé le plafonnier justement, je cherchais mon portable pour vous appeler. Vous devriez aller voir si votre femme est couchée !

— Je ne veux pas l’effrayer.

— Commandant, ça ne vous ressemble pas. Vous êtes un bon flic et normalement vous sentez les embrouilles avant tout le monde. C’est le mariage qui vous a retourné le cerveau ?

S’il ne se comprenait pas l’inquiétude de son collègue, Faventiny aurait éclaté de rire. Il préféra prendre au sérieux sa demande.

— D’accord, je vais voir où est Coralie et je vais faire un tour là-haut. Je te ferais signe de la fenêtre. Tu me répondras par des appels de phares. Tu es rassuré ?

— Ne vous moquez pas de moi.

Faventiny haussa les épaules et repartit en sens inverse.

Il grimpa les marches à vive allure et passa la tête dans leur chambre. Coralie lisait un bouquin, veilleuse allumée.

— Tu ne dors pas ?

— Je t’attendais.

— J’arrive dans quelques minutes.

— Tu as terminé ce que tu devais faire ?

— Oui. Je vérifie un truc et je te rejoins.

Parvenu au deuxième étage, il poussa la porte du bureau. Il jeta un coup d’œil sur la bibliothèque et pensa que les propriétaires précédents devaient aimer lire, vu le nombre d’espaces vides. Il actionna la lumière et s’approcha de la fenêtre. Il fit signe à son collègue dont il apercevait le véhicule.

Au lieu des appels de phare prévus, c’est son portable qui vibra. Il décrocha, surpris.

— Je ne parlais pas de celle-là Commandant !

Faventiny vit Esteban allumer ses codes, puis sortir de la voiture.

— Tu déconnes ?

— Quand je vous disais qu’il y avait un truc bizarre !

— Ne bouge pas, je redescends. Tu m’indiqueras où elle se trouve.

En passant devant leur chambre, il entendit Coralie qui l’appelait.

— Un problème ?

— Je reviens. J’ai oublié d’éteindre en bas.

Il rejoignit son collègue rapidement. Celui-ci tendit le bras et montra du doigt la petite fenêtre pratiquement invisible quand il n’y avait pas de lumière.

Faventiny la découvrit avec surprise.

— Mais d’où vient-elle celle-là ?

— Où vous m’avez fait signe, de là.

Esteban lui désigna.

— L’autre est dans le prolongement. Il y a donc une pièce supplémentaire qui donne dans celle où vous étiez.

— Mais non.

— Je vous assure que si.

— Je deviens fou. Il n’y a qu’une ouverture dans le bureau.

— Je viens avec vous si vous le souhaitez.

— Pas ce soir. Coralie est couchée.

— Commandant, y a truc louche ! laissez-moi y aller.

— Demain, quand ma femme sera partie. Bonne nuit Esteban.

© Isabelle-Marie d’Angèle

À suivre…

À suivre…

Un héritage empoisonné

Bonjour toi 😉

J’ai pensé que j’avais assez trainé comme ça pour vous partager la suite de mon thriller. Voici le chapitre 10 et les précédents sont ici, histoire de vous rafraichir la mémoire 😉

Chapitre 10

Les empreintes de Martine Marteau étaient sur le papier. Elle avait donc écrit ce mot avant de mourir. Voulait-elle en parler ? C’était peut-être pour cette raison qu’elle avait été assassinée. Quel était le rapport ?

Faventiny assis face à ses deux collègues saisit alors son portable.

— D’accord, j’arrive !

Le commandant ne prit pas de gants pour appréhender Frédéric Marteau à l’hôpital.

— Vous allez me suivre, toubib.

— Vous avez trouvé qui a assassiné ma femme ?

— Ce n’est pas le sujet pour l’instant.

— J’ai des rendez-vous.

— Ils attendront.

Institut — médico-légal

— J’espère que les empreintes sont fichées, parce qu’il y en a beaucoup et c’est toujours les mêmes.

— Tu veux dire qu’il n’y avait qu’une personne ?

— C’est évident.

— Je parie pour le mari, dit Vincenzo. Je ne le sens pas ce type.

— Non, ce n’est pas Frédéric Marteau.

— Comment peux-tu en être aussi certaine ?

— Parce que celles que je retrouve partout sur elle sont celles de Martine Marteau.

Sophia en laissa tomber son stylo et Vincenzo siffla entre ses dents.

— Elle se serait suicidée ?

— Ne dis pas de bêtises Vincenzo. Il faut être complètement folle pour se lacérer le visage, le corps et s’étrangler ensuite.

— L’assassin avait sans doute des gants, émit Sophia.

— C’est certain, et c’est bien la seule chose qu’on peut affirmer.

****

— Pouvez-vous me dire docteur ce que vous cachez derrière cette porte ?

— Un bureau.

— Pourquoi avoir mis une fermeture blindée ?

— Il s’agit de recherches, je ne voulais pas que n’importe qui tombe dessus.

— Il suffisait de donner un tour de clé.

— Il y a une femme de ménage qui vient deux fois par semaine. Je ne vous apprendrai pas que ce genre de personnes peut être très curieux. Mais si vous le souhaitez Commandant, je vous ouvre la porte sans problème. Votre équipe de bras cassés n’aura pas besoin de la démolir.

Il glissa la clé dans la serrure.

— Voilà, entrez ! Si vous devez fouiller, faites-le avec ménagement. Ne me perdez pas mes notes.

Esteban et Hugo passèrent devant lui. Rien de bien spécial. Un bureau avec des étagères, des classeurs, un ordinateur.

— Nous embarquons votre portable.

— Faites ! je compte sur votre discrétion.

L’équipe scientifique s’installa dans la pièce afin de relever les empreintes.

— Vous ne trouverez que les miennes, personne n’y vient à part moi.

— C’est ce que nous allons vérifier, docteur. Sortons et laissons-les travailler.

Une fois redescendu dans le salon, Faventiny montra le papier.

— Regardez ce que nous avons découvert ici, sous le canapé.

Frédéric lut ce qui était écrit. Surpris, il leva les yeux vers Daniel.

— De qui parle-t-on ? Cette adresse, je ne la connais pas.

— C’est la mienne.

— Il faut donc que je me méfie de vous ?

Faventiny ne réagit pas.

— C’est vous qui avez tué ma femme ?

Frédéric Marteau restait de marbre tout en accusant le commandant.

— Que dois-je faire ? Appeler la police ? Mais non, elle est déjà là.

Le ton ironique de Marteau faillit faire sortir de ses gonds Faventiny. Esteban le devança.

— Arrêtez vos conneries. Votre femme voulait peut-être parler de vous.

— Qui vous dit que c’est elle qui l’a écrit ?

— Ses empreintes.

— Donc, si je vous suis bien. Elle prétend qu’il faut se méfier de moi et elle ajoute l’adresse du Commandant ?

— Peut-être pour que j’enquête sur vous !

— Pourquoi n’est-elle pas allée vous voir directement ?

— Elle n’en a peut-être pas eu le temps.

— Cessez vos réflexions idiotes Faventiny. Puis-je retourner travailler ?

Ils n’avaient rien pour le retenir davantage.

— Allez-y, mais restez à notre disposition.

— Vous claquerez la porte en sortant. Il ne manquerait plus que je sois cambriolé.

Le chirurgien parti, Faventiny ordonna à ses deux acolytes de refaire une enquête de voisinage.

Esteban et Hugo se dispersèrent.

Daniel grimpa à l’étage et interrogea l’équipe scientifique.

 — Qu’avez-vous trouvé ?

— Rien !

— Des empreintes ?

— Toutes les mêmes !

— Les siennes certainement. Tenez-moi au courant.

Il sortit et s’appuya contre sa voiture. Esteban discutait avec la plus proche voisine. Elle montra du doigt Daniel.

— C’est lui qui était là hier soir !

— C’est le commandant Faventiny, vous devez vous tromper.

— Ah ! c’est un flic ! N’empêche, c’est lui qui est venu, mais ce n’était pas cette voiture.

— Vous avez une idée de l’heure ?

— J’allais regarder ma série. Je dirais 21 h à tout casser, mais vous savez avec les pubs, ça ne commence pas toujours comme c’est prévu.

— Merci madame. Voulez-vous venir rencontrer le Commandant, ainsi vous pourrez nous dire si c’était bien lui ?

— Il ne va pas me faire d’histoires ? Après tout, qu’est-ce que j’en ai à faire moi !

— Pas du tout, au contraire. Si vous pouvez aider pour l’enquête !

Elle suivit Esteban et sans aucune discrétion détailla Daniel. Esteban expliqua la situation à son supérieur.

— Bonjour madame. Commandant Faventiny.

— Bonjour !

— Vous confirmez donc que c’est bien lui qui était chez Madame Marteau ?

— Martine ne s’appelait pas Marteau. Elle n’était pas mariée.

Daniel tiqua.

— Vous êtes certaine ?

— Sûre ! Martine venait souvent bavarder avec moi. Nous faisions en plus de la gym ensemble. Elle n’était pas en couple avec le docteur, c’était juste une copine.

Ceci pouvait expliquer pourquoi le chirurgien ne semblait pas si accablé par sa mort. Daniel reprit :

— Elle habitait ici ?

— Non, mais elle était régulièrement là. Je lui disais que je le trouvais bizarre moi cet homme, mais elle répétait que je me faisais des idées. En tout cas ça bardait hier soir. Surtout quand vous êtes arrivé, vous !

— À l’heure que vous avez indiquée, je ne pouvais pas être ici, madame. J’étais encore au bureau avec deux collègues qui pourront vous le confirmer. Je venais d’être appelé sur une autre affaire.

— Ah ben alors, vous devez avoir un sacré sosie. On raconte que chacun a le sien, le vôtre, il était là hier soir. Mais, maintenant que vous le dites, je n’en suis plus certaine, vous me paraissez plus grand.

— Comment pouvez-vous le savoir ?

Elle se mit à rire.

— Passez sous le panier de basket, là… oui… Allez-y !

Daniel soupira, mais fit ce qu’elle demandait. Instinctivement, il se baissa. La voisine affirma alors :

— C’est bien ce que je pensais, vous n’êtes pas de la même taille. Hier, le bonhomme qui vous ressemblait est passé dessous comme tous les soirs sans se baisser.

— Vous êtes une sacrée observatrice, madame.

— Une vraie curieuse oui ! c’est ce que mon mari me reproche. Pour une fois que ça peut servir.

— Mais vous ne deviez pas regarder votre série ? Si vous étiez devant votre fenêtre, vous risquiez de la rater.

— J’ai une télé dans ma cuisine comme ça je peux préparer les repas sans perdre de temps. J’ai entendu la voiture arriver, j’ai levé la tête. Je lavais les légumes dans l’évier et la fenêtre est au-dessus. Elle donne de ce côté. Tenez, vous n’avez qu’à vérifier.

— Vous reconnaitriez le véhicule ?

— Noir, mais la marque ça !

— Ce n’était pas celui du docteur ?

— Je ne sais pas, il change tout le temps.

© Isabelle-Marie d’Angèle

À très vite…