Bonjour toi 😉

Parce que c’est Noël, parce que j’ai envie de te faire plaisir, parce que je suis trop gentille, je partage 2 chapitres aujourd’hui 🙂.

Chapitre 16

Ah ! Ah ! Ah ! Ah !

Le rire sardonique résonnait encore à ses oreilles.

— Docteur vous allez bien ?

Le Procureur avait toujours son téléphone à la main et il entendait les appels du Commandant.

— Qu’est-ce qu’il se passe ? Répondez-moi bon sang !

Le magistrat reprit ses esprits et rugit dans l’appareil :

— Où êtes-vous Faventiny ? Rappliquez ici immédiatement.

— Je fais au plus vite !

Dans la voiture, Hugo et Esteban le bombardaient de questions.

— Taisez-vous ! Je ne sais pas ce qui est arrivé. Appelez plutôt un collègue qui vienne nous dépanner illico.

Coralie se tenait face au Procureur.

— Vous avez vu comme moi qu’il lui ressemble !

— Impressionnant ! Je n’ai rien pressenti. Cherchons l’ouverture. C’était par là.

Ils eurent beau fouiller, ils ne trouvèrent rien.

— Il avait une télécommande, j’en suis certain.

— Redescendons dans le salon.

Une fois en bas, elle lui fit signe de se taire et montra les voitures. Ils enfilèrent leur manteau et se retrouvèrent dans celle de Coralie.

— Daniel pense qu’il y a peut-être des micros et des caméras. Il vaut mieux ne pas parler dans la maison.

— Partez de chez vous, vous n’êtes plus en sécurité.

— Je ne comprends pas ce qu’il veut. Il a pris de sacrés risques en se montrant à vous. On dirait qu’il joue.

Le procureur ne répondit pas.

Une voiture de police fonça sur eux et freina brutalement devant le perron. Daniel et ses deux collègues en sortirent comme des pantins de leurs boites.

Daniel ouvrit la portière côté conducteur et saisit les mains de sa femme.

 — Dieu soit loué tu n’as rien !

Il jeta un œil sur le procureur et murmura :

— Claude, vous me croyez maintenant ?

Le magistrat, Claude Darcin, sourit.

— Vous devez être sacrément secoué pour m’appeler par mon prénom !

— Désolé !

— Ne vous excusez pas, je comprends.

Il sortit de la voiture.

— C’est flippant ! Il vous ressemble trait pour trait. Je n’ai pas vu de différence. Il a votre voix. Il est habillé de la même façon que vous. Votre femme également ne s’est rendu compte de rien. Pour vous que s’est-il passé ?

— La voiture a démarré normalement puis s’est arrêtée au bout de quelques mètres. Réservoir vide alors qu’Hugo venait d’en faire le plein.

— C’était donc un coup monté. Ce qui veut dire qu’il savait parfaitement que nous allions nous rendre chez vous.

Coralie sursauta.

— Vous êtes aussi surveillé ? Les micros sont partout ?

— Je vais faire le nécessaire dans nos locaux. Faventiny, faites la même chose au commissariat et envoyez une autre équipe à l’institut médico-légal. Pour chez vous, nous verrons plus tard. Suivant ce que nous allons trouver, nous aviserons. Restez sur vos gardes.

— Pas besoin de me le répéter, monsieur le Procureur.

— Laissez tomber ce titre, continuez de m’appeler Claude. Nous nous connaissons depuis assez longtemps, pas vrai ?

Il posa sa main sur l’épaule du Commandant et rejoignit sa voiture.

— Tenez-moi au courant, je file au tribunal. 

Aucune des équipes ne détecta de micros dans les trois endroits. Par contre, il y avait des caméras, mais c’était tout à fait normal dans ces locaux. Elles cherchèrent alors comment elles étaient reliées. Ils ne trouvèrent rien.

— Ce tordu est vraiment très fort.

— Il vous connait bien Commandant. Vous êtes certain que vous n’avez pas eu dans votre jeunesse un copain qui vous souhaiterait du mal ? Qui voulait vous ressembler ?

— Non !

— Pas de frère jumeau ?

— Pas que je sache. Mes parents me l’auraient dit.

— Peut-être pourriez-vous aller leur demander ? suggéra Esteban.

— Bien sûr, je vais aller les inquiéter avec ça.

— Il faudrait les prévenir. Imaginez qu’il aille les voir ?

— Sait-il où ils habitent ? Mais tu as raison, je vais leur téléphoner, histoire d’avoir de leurs nouvelles. Ils ne seront pas surpris, je les appelle toutes les semaines.

****

Gérard et Anne-Marie Faventiny étaient ravis. Leur fils avait pris le temps de venir leur rendre visite malgré un planning chargé. Ils avaient juste regretté que Coralie ne l’accompagnât pas. Il les avait rassurés en racontant qu’elle était très occupée.

Gérard, ancien colonel de gendarmerie, l’avait questionné sur son travail. Il était fier de son Daniel. Il avait compris qu’il ne veuille rien divulguer de ses enquêtes en cours. Il aurait bien aimé pourtant se replonger pour quelques instants dans cette ambiance de terrain, mais son fils avait été intraitable. Une fois la voiture disparue au bout du chemin, les mains levées en un dernier au revoir, Gérard murmura dans sa moustache :

— Quel fichu caractère !

Anne-Marie qui n’était pas sourde lui tapa sur l’épaule.

— Tu étais pareil à son âge.

— Tu n’as rien trouvé de bizarre toi ?

— Non.

— Il bavardait davantage avant. Il avait toujours une anecdote à raconter. Là, rien.

— Peut-être que ses enquêtes sont sordides et qu’il n’y a pas en rire.

— Justement, c’est le contraire d’habitude, histoire de dédramatiser. Et puis, il aimait me demander conseil.

— Voilà c’est ça ! tu es déçu et jaloux parce qu’il sait se débrouiller tout seul maintenant !

Elle lui sourit.

— Pas du tout Anne-Marie. C’est autre chose. Tu n’as rien remarqué d’autre ?

— Mais non ! Ah ! tu ne vas pas jouer au flic avec lui quand même !

— Pourquoi ne portait-il pas son alliance ? Il n’est pas marié depuis un mois que déjà, il ne la met plus ?

La musique du réveil au clairon résonna.

— Ah quand on parle du loup !

Gérard décrocha le sourire aux lèvres.

— Alors fiston ? Tu as oublié de nous dire quelque chose ?

Anne-Marie faisait des signes désespérés à Gérard pour qu’il branche le micro, ce qu’il faisait automatiquement d’habitude.

Exaspérée, elle s’approcha de lui et se colla à son oreille.

Elle ne comprit rien à ce qu’il baragouinait. Elle arracha le portable des mains de son mari.

— Qu’est-ce que tu racontes mon chéri ? Tu étais là avec nous, il n’y a pas dix minutes. Ton père remarquait justement que tu n’avais pas mis ton alliance. Tu ne l’as pas perdue au moins ?

Le colonel reprit l’appareil en bougonnant.

— Elle a de ces questions ta mère alors que nous avons un sérieux problème. Je me disais bien aussi que tu n’étais pas comme d’habitude. Ne t’inquiète pas, je vais ouvrir l’œil.

****

Voilà ! J’ai testé toutes les personnes qui gravitent autour de toi et personne n’a fait de différence, même pas ta maman. Comme quoi, on raconte qu’elles reconnaissent leur enfant, tu parles ! Elle n’a rien compris, rien senti. Pourtant je l’ai embrassé, je l’ai complimentée sur sa bonne mine comme tu le fais toujours, elle n’y a vu que du feu. Elle était trop contente de me serrer dans ses bras. Et ton père ! Tout colonel qu’il a été, il a bien perdu de son flair. C’en est presque pas drôle et triste. Je veux jouer avec les grands moi, pas avec les secondes divisions. Mon vœu le plus cher est de gagner haut la main avec les meilleurs.

Moi, je suis prêt. Alors on joue ? À nous deux Faventiny !

Chapitre 17

Une semaine plus tard…

Coralie Faventiny reçut un appel de son ami Frédéric Marteau qui souhaitait la voir.

— Tu as des nouvelles ? l’interrogea la jeune femme.

— Ce serait plutôt à moi de te demander, tu ne penses pas ?

Elle devina son sourire.

— Je ne pourrai rien te dire de toute façon et comme je te l’ai déjà dit, ce n’est pas moi qui m’occupe de l’enquête. Je ne suis pas flic !

— Pour répondre à ta question, non, je n’ai rien trouvé chez moi qui pourrait t’aider. Je ne vois pas, de toute manière, qui aurait l’idée de ressembler à ton mari. Je désirais juste bavarder avec toi.

— Viens à la maison, tu parleras avec Daniel.

— Je ne suis pas certain qu’il ait envie de me voir.

— Ça me gêne d’être seule avec toi.

— Pourquoi ? Tu n’es pas libre de rencontrer qui tu veux ? Ne me dis pas qu’il est jaloux ?

Coralie n’aimait pas le ton de la conversation.

— Alors, tu m’appelais juste comme ça ?

— Non, j’ai réfléchi. Est-ce que ton mari avait pensé qu’on pouvait souhaiter s’en prendre à moi ?

— Je te répète que je ne parle pas de ses enquêtes avec lui. Demande-lui Fred ! Je vais devoir t’abandonner, j’ai du travail.

— Tu es fâchée ? Désolé ! Je te laisse.

Il raccrocha. Coralie rangea son portable. Elle appela aussitôt le Commandant.

— Coralie, ne te mêle pas de ça ! Tu ne vas quand même pas m’apprendre mon boulot ?

Il ne semblait pas dans son assiette.

— Tu vas bien ?

— Un mal de crâne qui ne me lâche pas ! Je vais aller à la pharmacie m’acheter du paracétamol.

— Tu couves quelque chose ?

— Ne t’inquiète pas, c’est juste une migraine. Il faut dire qu’avec le jumeau qui rôde autour de moi, je ne suis pas tranquille.

Deux fois en peu de temps, qu’elle se faisait raccrocher au nez. Ce n’était décidément pas sa journée. Vincenzo était en congés et Sophia occupée ailleurs. Elle était seule.

Faventiny saisit son manteau, son arme, et signala à Esteban qu’il voulait prendre l’air.

****

Cécilia Joly était assise face à son psychiatre, le Docteur Antoine Mercy.

— Vous devriez aller parler à la police.

— J’ai peur. Je ne peux pas. Si mon compagnon me voyait. Je n’ose même plus sortir de chez moi.

— Vous venez bien ici !

— Toujours en fin de journée. Je suis certaine de ne pas le croiser.

— Mon cabinet n’est pas à côté de chez lui, ni de l’hôpital où il exerce. Vous ne risquez rien. D’autant plus qu’il ne s’attend pas à vous voir.

— Il me croit morte. Il n’était pas au courant que j’avais une sœur jumelle. Comment faire ? Même au niveau de l’état civil, je suis décédée

— Il vous battait ! Vous auriez déjà dû le signaler.

— Vous connaissez sa réputation ? Jamais, la police aurait avalé mon histoire. Il est le grand chirurgien plasticien Frédéric Marteau.

— Il n’a pas le droit de vous frapper tout grand chirurgien qu’il est !

— Ce que je ne pige pas docteur, c’est pourquoi, les flics disent que c’est Martine sa compagne. Vous croyez qu’il était au courant ?

— Que vous vous étiez échangées ?

Cécilia Joly se tordait les mains. Elle ne savait plus quoi penser. Quand Hugo Cortilla l’avait questionnée, elle n’avait pas compris pourquoi il parlait de sa sœur comme étant la femme de Marteau.

— Je suis certaine qu’il a réalisé que je ne suis pas morte. Il est très fort et dangereux.

— Pourquoi ne voulez-vous pas exposer tout ça au gendarme qui est venu vous interroger ?

— J’ai peur. Mais je dois me confier à quelqu’un. Je ne peux pas garder ça pour moi. C’est trop grave. Vous me jurez que vous ne direz rien ?

— Vous connaissez quand même le secret médical ? Tout ce qui se dit ici ne sort pas de mon bureau.

— Alors, je vais vous raconter et ensuite je disparaitrais. Je sais où me cacher.

****

Le colonel Faventiny était fou de rage.

— Tu te rends compte que ça fait une semaine et nous n’avons rien appris de ce foutu bonhomme qui se fait passer pour notre fils.

Anne-Marie Faventiny, depuis qu’elle avait assimilé la nouvelle, n’en dormait plus. Elle s’en voulait énormément de ne pas avoir senti qu’elle parlait avec un parfait inconnu.

Il l’avait embrassée, elle aussi. Elle s’était blottie dans ses bras et avait respiré son parfum habituel. Elle n’avait qu’une envie, revoir son Daniel, le vrai.

— Gérard, j’ai besoin de bavarder avec lui, de le toucher. Tu peux comprendre ça ?

— Chérie, il doit avoir tellement de travail.

— Je n’imagine même pas ce que peut ressentir Coralie. Tu te rends compte s’il a l’idée de dormir dans son lit ?

Le colonel secoua la tête.

— J’espère qu’il n’ira pas jusque-là.

— Appelle-le, je t’en prie.

— Tu as vu l’heure ? Si ça se trouve, il est sur le terrain. Je vais le déranger. Nous le ferons ce soir. Au pire, nous pourrons parler avec sa femme.

Elle hocha la tête. Il fallait qu’elle s’occupe en attendant.

— Si nous allions prendre l’air tous les deux ?

— Allez, mets ton manteau, et sortons. Tu as raison, ça nous fera du bien.

****

Faventiny se dirigeait vers la pharmacie la plus proche du commissariat quand il reçut un appel de Claude Darcin, le Procureur.

— Faventiny, pouvez-vous me rejoindre au tribunal ? J’ai eu une idée ?

Le Commandant fit demi-tour, son mal de tête attendrait.

— Vous êtes fou, Monsieur.

— Ce chien vous sentira. J’en suis certain. Caressez-le. Regardez, il vous lèche déjà.

Daniel contemplait le Malinois magnifique qui frétillait de plaisir devant lui.

— Je le reconnais. C’est Hubert.

— Vous l’avez sauvé une fois de la noyade, vous vous rappelez ? En tout cas, lui il s’en souvient. Emmenez-le avec vous.

— Il n’appartient à personne ?

— Il est à vous maintenant. Il réagit très bien à deux mots, alors utilisez-les à bon escient. Il saura ce qu’il faut faire, désirez-vous une démonstration ? N’oubliez jamais, commencez toujours votre phrase par Hubert, son prénom. Ensuite, sur le mot que vous choisissez d’employer, vous forcez le ton. Il comprendra. Je vous montre ? Vous devrez en parler à votre femme. Si vous l’expliquez à votre chien, il réalisera qu’elle est aussi sa maitresse et qu’il doit la protéger autant que vous. Prêt ?

À suivre…

© Isabelle-Marie d’Angèle

Alors que penses-tu de ce nouveau personnage ? Dans toutes mes histoires un animal est présent, c’est très important pour moi 😉.

Bonne lecture et n’hésite pas à me dire en commentaires ce que tu penses de cette histoire et si tu as une idée sur cet horrible individu 😁.

À très vite…

2 réflexions sur “Un héritage empoisonné

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