
Bonjour toi 😉
Comme promis, voici ma participation.

Bricoles de crêpes
Ravie, j’avais terminé mes achats pour faire la pâte à crêpes. Le sac en bandoulière, j’allais rentrer à la maison quand je reçus un coup de fil.
— Tu peux passer m’acheter une boite de vis, tu n’es pas loin. C’est au 3e rayon, la rangée sur ta droite, juste à ta hauteur, tu ne peux pas te tromper. Merci chérie !
Même pas le temps de dire que j’avais en horreur les magasins de bricolage, il avait raccroché. Effectivement, j’étais plantée devant ce magasin… immense. Moi qui n’aimais que les petites boutiques, j’étais servie.
Les portes s’ouvrèrent toutes seules. 3e rayon qu’il a dit ! Ébahie, je regardais l’allée. De quel 3e rayon parlait-il ? À partir d’où ? Il fallait compter comment ? Je levais la tête, les étagères grimpaient jusqu’au plafond. Avec mon mètre soixante, j’espérais vraiment que ses satanées vis étaient à ma portée. Je saisis mon téléphone pour rappeler l’Homme. Plus de batterie ! Comment était-ce possible ? J’étais certaine qu’il y en avait encore, il n’y a pas deux minutes.
Quand faut y aller faut y aller, j’avançais. Le sac avec mes courses pour les crêpes commençait à peser sur mon épaule, mais qu’à cela ne tienne, je devais faire vite pour trouver ces vis.
Rien qui corresponde à ce que je recherche dans ce qui pourrait être le 3e rayon. Je ne savais même pas ce que c’était, je parcourais donc les autres allées. Ras-le-bol de ce magasin !
Bizarre quand même qu’il n’y ait pas un vendeur, pas un client. Je suis toute seule ! Ne me dis pas que c’est fermé et que je suis restée à l’intérieur. Prise de panique, je courais vers la porte qui ne s’ouvrit pas évidemment !
Je commençais à crier, à taper contre la vitre, personne !
C’est alors que j’entendis un bruit derrière moi. Un chariot élévateur arrivait à toute vitesse dans ma direction.
— Tu montes ?
Un petit bonhomme vert pas plus que haut que trois pommes me fit un clin d’œil.
— Dépêche-toi on fait la course avec le Sieur Pomponnet, tu le reconnaitras à son bonnet rouge et son pompon. Moi, je suis le gnome Brownie.
Je grimpais à côté de lui, mais il appuya sur le champignon si brusquement que je me retrouvais aussitôt les fesses par terre.
— Chaud devant !
Un transpalette faillit m’embrocher !
— Il court il court le gnome vert, il est passé par ici, il repassera par là.
C’était moi qui chantais ? Je n’en crus pas mes oreilles.
Je sentis alors que mon sac était tiré vers l’arrière.
— Y a quoi dedans ? Je sens comme qui dirait des œufs, de la farine, hum ça sent bon le gâteau ?
Je n’eus pas le temps de réagir qu’il criait à rameuter un régiment et je vis débouler des petits bonhommes dont les grelots tintaient à tout va.
— Tu vas nous faire quoi à manger ?
— T’es une humaine ?
— Tu es perdue ?
— Tu sens bon.
— C’est quoi tes lignes au coin de tes yeux ?
— Tu es jolie.
— Tu n’aimes pas les bonnets ?
— Tu veux bien danser avec moi ?
— Tu sais chanter ?
— Tu veux faire un tour de transpalette ?
— STOP !
C’était moi qui avais hurlé ? Bigre, je n’avais jamais crié si fort de toute ma vie, je craignis avoir cassé une de mes cordes vocales. C’était bien le moment !
— Taisez-vous bande de babillards ! Comment voulez-vous que je vous fasse des crêpes ? On est dans un magasin de bricolage pas dans un restaurant !
— Hum des crêpes !
— T’as dit des crêpes ?
Tous se rapprochaient de moi et chacun y allait de leurs yeux mielleux. Ils me caressaient la main, les cheveux. Je n’en revenais pas, je me faisais mugueter par une bande de farfadets qui ma foi étaient attachants. Quand je raconterais ça… Mais au fait, quelle heure était-il ? L’homme allait s’inquiéter et s’il attendait ses vis, il n’était pas sorti de l’auberge et moi non plus d’ailleurs.
Un bruit bizarre me fit me retourner. Les petits bonhommes poussaient un énorme barbecue à roulette. D’autres déroulaient une rallonge électrique qu’ils réussirent à brancher.
— Je vais te trouver un saladier pour que tu puisses mélanger ta pâte. Je suis la Fée Tiche, regarde, je me mets en boule et tu as un récipient.
Elle était adorable, mais j’avais peur de lui briser les ailes. Elle le comprit et les referma. Je n’en revenais pas, j’avais devant un joli bol couleur azur. Moi, quand je me mettais en boule, ça ne donnait pas le même rendu .
— S’il te manque quelque chose, tu n’as qu’à me demander, je suis la fée Culent.
Alors je me mis à verser la farine, fis un puits et casser mes œufs un à un. J’avais devant moi des quantités de paires d’yeux qui suivaient tous mes mouvements. Je versais le lait et un gnome s’allongea et prit la forme d’une cuillère en bois pour mélanger le tout. Jamais une pâte à crêpes ne fut aussi réussie.
Ils me trouvèrent une poêle, allumèrent le barbecue et hop.
— Que Diantre, tu fais ça bien !
Je n’avais pas le temps de déposer la gourmandise dans ce qui ressemblait à une assiette qu’elle était engloutie. Je chantonnais c’est la fête des crêpes, on les fait sauter, aucune ne peut tomber et c’est le bonheur assuré pour toute l’année.
Tous reprirent les paroles en chœur.
Mais, je ne savais plus l’heure qu’il était et je devais partir, on devait s’inquiéter. Comment sortir ? Comment leur dire que j’allais les quitter ?
J’avais terminé la farine, je n’avais plus d’œufs. Ils me regardaient avec espoir puis ils comprirent. En un tournemain, tout disparut et je me retrouvais dans la rue, ma boite de vis à la main. Mon téléphone vibra avec un message. Je viens à ta rencontre, je sais bien que tu n’aimes pas ce magasin, excuse-moi.
Je le vis arriver et triomphante, je lui montrais les vis.
— Dis donc, tu as dû chercher parce que je ne t’ai pas donné le bon endroit, je me suis trompé. Tu ne m’en veux pas trop ? J’ai tout préparé pour me faire pardonner, il restait de la farine, c’est moi qui ai fait la pâte à crêpes. J’espère qu’elles seront aussi bonnes que les tiennes.
Je me retournais vers le magasin et je les vis tous me faire de grands signes derrière la vitre et je lus :


Mignonne histoire.J’ai bien aimé l’idée de ces lutins capables de prendre n’importe quelle forme. Il est vrai que moi aussi dans un magasin de bricolage, je me perds et je ne trouve rien toute seule. La fin est drôle et me plaît bien surtout la chute avec son mot comme un goût de reviens y.
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Merci et figure toi que c’est justement dans un magasin de bricolage que m’est venue l’idée 😉
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Les lieux où surgissent les histoires que nous allons raconter sont parfois surprenants.
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Tu nous as « bricolé » une belle petite histoire…!
Hum…qui va cuisiner ? Toi, ton chéri ?
Ou « vis versa » …ton chéri, toi ?
Pas de « crêpage » de chignon
Poêle au menton…
Ni de chignole…
Poêle aux guiboles…
Ce n’est pas si important…
« Poêle » aux dents ! 😉
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J’adore tes jeux de mots ❤️
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Pas de vis … Cela en bricolage s’appelle la loi de murphy. Quand tout se visse et se boulotte de traviole. Et en puce, il faut toujours se méfier des petits bonhomes verts. Ma maman le serinait grave à mes soeurs. Souvent. Mais là c’est trop mimi, ton récit, j’adore.
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Merci beaucoup, j’aime quand on aime ma plume sortie de mon monde à moi 😉
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et j’aime tes transpalettes des vissés, et comme mijo tes fées jolies pas difformes qui joliment changent de forme … 🙂
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😉
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Cette histoire toute pleine de tendresse qui fait fondre le cœur m’a émue.
C’est quelque chose de doux qui m’a emportée et donné envie d’aller acheter des vis au même endroit que toi, dans ce fameux troisième rayon qui n’est pas vraiment dans la géographie du lieu.
Je suis sous le charme de ta belle écriture.
Merci.
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Oh merci beaucoup, tu le dis chaud au cœur ❤️
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Des petits lutins verts qu’on aimerait bien avoir discrètement chez soi… Jolie histoire 👍
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Merci
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Quel moment délicieux tu as dû passer !!! merci de nous l’avoir partagé 😉
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