Agenda ironique de Mars – Suite

Bonjour toi 😉

Je te rappelle les consignes de cet agenda ironique concocté par Moi 😏.

L’histoire se passera dans un champ avec des fleurs, des plantes, des mauvaises herbes mais vous choisirez celles qui piquent, qui grattent, qui puent, qui dévorent ceux qui s’approchent trop près, à vous les chardons, les orties, les plantes carnivores, et celles qui n’existent pas encore, mais que vous allez inventer au gré de votre fantaisie. Je ne vous impose qu’une fleur LE PISSENLIT et vous en ferez ce que vous voulez. Ah j’oubliais, il aura une valise, il adore voyager.

Pensez à mettre une pendule, un réveil, une horloge, c’est vous qui décidez du moment que ça donne l’heure.

Vous avez le choix d’écrire en vers, en prose, un récit, un poème, un dialogue, pas un roman de 500 pages hein, une suffira amplement.

Dans tous les cas, amusez-vous et glissez-moi les mots graine, sauvage et corolle.

Voici ma participation :

Le rêve du pissenlit

Monsieur Pissenlit en avait ras le bol de tous ces sauvages qui l’arrachaient à la terre sans lui demander son avis. Et puis quelle idée de lui souffler dessus, il allait finir par s’enrhumer et ça ce n’était pas envisageable.

Il saisit sa toute petite valise et se glissa dans sa corolle jaune. C’était son plus bel habit de soirée et pour lui plaire, il devait le revêtir. Il venait juste de se transformer et ses graines se disséminaient un peu partout, mais foi de pissenlit, il n’en avait que faire de Dame Nature, il renfila en vitesse ses pétales dorés.

Monsieur Pissenlit était amoureux et dans le champ d’herbes folles où il habitait, ELLE ne risquait pas de le voir. Il était bien trop petit, caché par les laiterons qui lui ressemblaient, mais qui n’étaient pas de sa famille, du moins il l’espérait, parce qu’ils piquaient quand on les touchait. Il le savait bien, lui qui s’y frottait régulièrement à cause du vent qui lui balançait de ces rafales.

Les colchiques, certes jolis lui avaient donné la colique, quels poisons ! Ils n’arrêtaient pas de lui faire les yeux doux quand il avait son beau costume, mais dès sa transformation, exit le pissenlit. Ah ! ils pouvaient faire les fiers dans les pelouses ! Pourtant lui aussi avait son heure de gloire avec son jaune dispersé aux quatre coins des prairies. ELLE ne se risquerait pas à les ramasser ceux-là !

Allez courage, il devait la rejoindre. Rien qu’à regarder le pré de chardons à traverser, il en avait le tournis. Sa montre gousset ne donnait plus l’heure depuis le jour où les gens avaient décidé de l’avancer ou la reculer selon les saisons (in petto, il pensait que de toute façon, lui, il poursuivait son cycle de vie, une heure en plus ou en moins n’y changeait rien), mais il n’en avait pas besoin. C’était à peu de chose près son heure pour faire sa cueillette, il n’y avait qu’à contempler le ciel.

Il rêvait à elle depuis l’instant où il avait découvert qu’il pouvait faire avec elle un excellent smoothie. Détox qu’ils l’appelaient cette boisson…

Il l’avait aperçue au détour d’une fenêtre, elle était posée dans un compotier et le narguait avec sa superbe teinte orangée. C’est avec elle qu’il devait se mélanger.

Il devait à tout prix être sur sa route quand ELLE passerait avec son panier. ELLE, c’était la femme qui concoctait des mixtures avec les plantes. Les mauvaises langues racontaient qu’elle était sorcière, lui, il n’y croyait pas du tout. Rien qu’à l’idée d’être malaxée avec sa belle, il sentait une douce chaleur l’envahir. Le pissenlit et l’orange, quel magnifique mariage de couleurs et de vitamines.

La voilà ! Elle balançait allégrement sa panière en osier, sa jupe fleurie voletait et ses cheveux attachés en un chignon décoiffé n’en faisaient qu’à leur tête.

— Tu es bien joli toi !

Paniqué un peu quand même, il sentit qu’il s’élevait dans les airs puis posé délicatement dans le fond de la corbeille… à côté d’autres comme lui.

Il avait complètement oublié qu’il était tout petit et qu’il allait devoir partager son orange. Mais quelle surprise, elles aussi étaient plusieurs ! Soupirant d’aise, il se laissa bercer par le doux mouvement du cabas qui se balançait au rythme des pas de la dame.

© Isabelle-Marie d’Angèle (mars 2023).

Je remercie déjà les participants qui ont répondu présent et qui m’ont agréablement surprise avec leurs histoires toutes aussi jolies les unes que les autres, toutes différentes et c’est ça qui est magnifique, toutes émouvantes.

Allez donc les découvrir, vous aurez déjà une petite idée 😉

Chez Marinade d’histoires, chez PoLétique et Tocs , chez Gibulène, chez Lissamara, chez Jobougon, Chez Mijo, chez Victorhugotte, chez Duff John.

Vous avez jusqu’au 28 mars pour rendre vos copies. Faites-moi rêver avant que vienne l’heure du vote.

Mettez vos liens dans les commentaires ici pour que je vous retrouve et n’oublie personne.

Au plaisir de vous lire 💐

À très vite…

Agenda ironique de Mars

Bonjour toi 😉

Pour l’agenda ironique de Mars, je ne sais pas comment c’est arrivé, mais il parait que c’est chez moi que ça se passe, vu que le compère Toulopéra qui l’a déjà fait me laisse carte blanche. Merci pour votre confiance, mais est-elle méritée ? 😂 Vous m’avez choisie alors on va jouer.

Vu que c’est le mois de mars, ça vous le savez, que c’est le mois du printemps, vous le savez aussi, que c’est le changement d’heure, ah vous aviez oublié ? D’ailleurs, vous avancez ou vous reculez d’une heure ? À vous de me le dire et vous avez le droit de vous tromper dans l’histoire que vous allez me raconter.

Mais quelle histoire ? Elle se passera dans un champ avec des fleurs, des plantes, des mauvaises herbes (après les légumes v’la les fleurs), mais vous choisirez celles qui piquent, qui grattent, qui puent, qui dévorent ceux qui s’approchent trop près, à vous les chardons, les orties, les plantes carnivores, et celles qui n’existent pas encore, mais que vous allez inventer au gré de votre fantaisie. Je ne vous impose qu’une fleur le pissenlit et vous en ferez ce que vous voulez. Ah j’oubliais, il aura une valise, il adore voyager.

Pensez à mettre une pendule, un réveil, une horloge, c’est vous qui décidez du moment que ça donne l’heure.

Bien sûr, vous avez le choix d’écrire en vers, en prose, un récit, un poème, un dialogue, pas un roman de 500 pages hein, une suffira amplement 🙂. Dans tous les cas, amusez-vous et glissez-moi les mots graine, sauvage et corolle.

Je vous laisse jusqu’au 28 mars pour rendre les copies, dans les commentaires ci-dessous avec votre lien, ensuite viendra l’heure du vote jusqu’au 30 mars. Le 31 mars résultats et envoi de l’agenda chez celui ou celui qui aura été choisi.

Je récapitule :

Amusez-vous bien. Au plaisir de vous lire 😉🙂.

À très vite…

Agenda Ironique de Février

Bonjour toi 😉

C’est chez Carnets paresseux ici que ça se passe .

Le thème : Mélanger des légumes et des jours de la semaine. Placer au moins ces 4 mots nuage, tapage, dindon, bouillon. Bien sûr, tu en mets d’autres, sinon ton histoire va être un peu courte 😂.

Voilà donc mon histoire 😉 sur une illustration de Gallica/Bnf .

La cocotte au court-bouillon

Miss Cocotte n’avait pas la côte !

Dimanche, bouillon avec la biscotte. 
Elle était en rogne la cocotte, 
Pas question qu’elle prenne le bouillon
Dans la minute, ma cocotte !

Depuis lundi,
Puis mercredi, puis vendredi, 
Elle l’avait dit et redit 
Dans ma recette, pas de radis.

Non, mais quel tapage !

Mister Dindon
En avait le bourdon. 

Il l’aimait sa cocotte
Mais là, elle lui filait les chocottes
À glousser depuis 7 h du mat !
Au court-bouillon, il avait la rate ! 

Pourvu qu’il n’y passe pas… lui
Au court-bouillon ce midi. 

Toute la basse-cour avait compris.

Pour un bon bouillon, 
Carottes, poireaux, patates et oignons 
Sans radis, ne sois pas couillon
Il faut pour le marmiton. 

Le voilà d’ailleurs,
Celui par qui le malheur
Arrivera tout à l’heure.

Il chope la cocotte
Fermement dans ses menottes
Lui ferme son clapet
La tête en bas au gibet.

Un glouglou horrifié 
Un dindon affolé
Ameute tout le quartier.

C’est alors qu’un nuage
D’animaux en rage
Prend en otage
Le marmiton en nage. 

Elle s’envole, Miss cocotte
Adieu bouillon et biscotte. 
Dimanche, jambon purée ont la cote
En dessert, une papillote. 

© Isabelle-Marie d’Angèle (février 2023).

Si tu as envie de découvrir les autres participations, n'hésite pas et va chez Carnets paresseux ici.




À très vite…

Agenda ironique – les scores de janvier 2023

Les votes sont clos, l’agenda ironique migre ailleurs et je ne sais pas encore ce qu’il mijote et qui le mijote, mais quelle surprise de découvrir que mon texte arrive en 2ème place ex-aequo avec Carnets paresseux et Photonanie .

poLétique et tocs

Fiou ! Que d’engoûments !
Les résultats du vote pour les contributions à l’A.I. de janvier 2023 se tiennent dans un mouchoir de poche, compris entre 15 et 22 mentions.
En tout : 16 textes commis par 15 auteur.e.s; c’est atelier se porte comme un châle, en cette saison hivernale 😁 .

Seule en tête (22) : L’Adrienne, avec F comme Frutti (153 mots).
Avec 22 mentions pour 22 participations au vote, il s’agit là d’une indéniable unanimité !
Bravo et merci pour elle.

Partagent le podium en deuxième position (20) :

carnetsparesseux, avec Frutti di mare, un poème ? (222 mots)
Isabelle-Marie d’Angèle,
avec « As-tu déjà vu danser un crabe sur Tutti Frutti… » (204 mots)
Photonanie, avec La méprise (183 mots)

Sur la troisième marche, se tiennent par le coude (19) :

duff john, avec Rock around the langoustine (214 mots)
MiJoRoy, avec L’amour à-bras-le-corps (172 mots)

Voir l’article original 271 mots de plus

Agenda ironique janvier

Bonjour toi 😉

Voici le thème hébergé chez Tiniak, où tout est super bien expliqué. Je te mets dessous un petit résumé.

Pour thème censé inspirer vos nouvelles, poèmes, pamphlets et autres scribouilles, je vous propose donc celui-ci : “Frutti di mare”.Avec, autant que possible, tout ou partie de cette liste de mots, un rien maraboutée (3 mots minimum) :
Tutti frutti, frutti di mare, marée [montante ou descendante*], dentier de, [d’eux ou de*] crabe, crabouille, ouille la la ! [là, je dis*] amen, aménité, ite missa est.

Voici ma participation 😂

As-tu déjà vu danser un crabe sur Tutti Frutti d’Elvis Presley ? Moi Aglaé, la pieuvre aux 8 bras, si !

Lui, c’est Sébastopol, le crabe aux pinces de travers.

Je suis moche et je m’en fous.

Il est amoureux de moi et je suis sa passion tout autant que sa musique. Il n’a pas compris que lorsque je m’approche de lui c’est pour le dévorer. Il pense toujours que c’est pour l’embrasser le con !

Je me planque derrière les rochers et quand c’est la marée descendante, je sors de ma cachette. Figure-toi que j’ai le mal de mer, ça la fout mal pour une pieuvre, mais que veux-tu on ne choisit pas !

Qu’est-ce qu’il m’agace à se déhancher sur Elvis ! Je ne peux m’empêcher de sourire ! Ouais, c’est encore plus moche une pieuvre qui rigole ! j’en perds mon dentier. Me voilà bien, je pars à sa recherche.

Mais qu’est ce … Sébastopol me le ramène, accroché à ses pinces. Imagine le tableau !

Du coup, ce n’est pas encore aujourd’hui qu’il fera mon déjeuner, il m’a ramené mon dentier ! Circulez y a rien à voir, ite missa est ! J’aime bien me prendre pour le curé parfois et lui il ne sera pas encore aujourd’hui ma curée !

© Isabelle-Marie d’Angèle (janvier 2023)

À très vite…

Agenda ironique de Septembre

Bonjour toi 😉

C’est chez Mijo que ça se passe. Il y est question d’expression culinaire et de raconter une première fois d’une gorgée, d’une lampée, d’une bouchée, d’une effluve, d’un fumet et même d’une morsure.

Voici donc ma participation toute simple d’une recette toute simple 😉 écrite sous forme de poème tout simplement.

Va t’faire cuire un oeuf

Va t’faire cuire un œuf 
Ben j’aimrais bien
Mais j’peux point !
Mes poules font la teuf !

Pourtant, un œuf à la coque
Avec une mouillette trempée
Tu t’rappelles l’époque ? 
Les yeux fermés !

D’abord acheter du pain frais
Cuire 3 minutes ton œuf
Le bord découper
Tout est là Meuf !

Un zest de poivre et de sel
Tu te rappelles ? 

Saisis ta mouillette
Trempe là dans le jaune
Dans ta bouche c’est la fête
Tel un chat tu ronronnes. 

Ce goût-là, Meuf !
Jamais oublié.
Plaisir simple de l’œuf
Enfile ton tablier. 



© Isabelle-Marie d’Angèle (septembre 2022)




À très vite…

Agenda ironique Juillet 2022

Bonjour toi 😘

C’est chez Toutloperaoupresque ici que l’agenda ironique de juillet se passe. Voici les consignes :

 « Je vous propose d’écrire un texte en sept parties, dont chacune devra commencer par une note de musique, dans l’ordre composé par Guido d’Arezzo en 1050.

Si ça peut vous aider, voici le texte latin écrit par Guido pour nous permettre de retenir le nom des notes :

« UT queant laxis / Pour que puissent
« REsonare fibris / résonner des cordes
« MIra gestorum / détendues de nos lèvres
« FAmili tuorum, / les merveilles de tes actions,
« SOLve polluti / ôte le péché,
« LAbii reatum, / de ton impur serviteur,
« Sancte Iohannes. / ô Saint Jean.

Donc, si vous voulez remplacer le DO par un UT, vous avez toute liberté de le faire. Comme petite contrainte supplémentaire, je vous demanderai d’employer quelques termes musicaux simples, tels que silence, soupir, croche ou ouverture et portée.

Il n’y a pas d’autre contrainte, sinon celle de nous surprendre et de nous faire sourire. Votre texte pourra être un poème, une nouvelle, une recette de cuisine… Ce que vous aurez envie d’écrire, en bref. »

Voici ma participation 👇

Do Ré Mi et la voiture


Do minique je m’appelle
Ré mi c’est lui
Mi chèle c’est elle.
Fa cile à retenir, unis pour la vie, triplés nous sommes. 
Sol eil à gogo
Là - bas nous partons
Si la voiture veut bien démarrer. Silence !

Do nc elle est en panne
Ré vision faite pourtant. Soupir !
Mi chèle s’ac croche à son rêve,
Fa rniente, ne rien faire c’est à sa portée. 
So le mio chante-t-elle à tue-tête. 
Là, tu nous casses les oreilles sœurette. 
Si tu veux bien te taire.

Ut ile pour réfléchir ce serait !
Ré mi mon frère, as-tu une idée ? 
Mi -figue, mi-raisin, tu réponds
Sol veig est garagiste. 
La rmes de joie de Michèle qui tape des mains. 
Si il veut bien répondre au téléphone. 

Do do il fait encore, soupirais-je. 
Ré veille - le scande Rémi. 
Mi chèle s’installe au volant
Fa chée la voiture tu es ? 
Sol dée tu n’es pas, chante-t-elle doucement
La la la tu veux bien démarrer ? 
Si belle tu es, amie de nos belles années.

Do minique, Rémi, j’ai réussi !
Ré veillée je l’ai !
Mi racle de la mécanique
Fa çon de parler
Sol ide la voiture est, mais
La prochaine fois 
Si tu veux bien,
Do minique, pense à bien tourner la clé. 

© Isabelle-Marie d’Angèle – Juillet 2022



À très vite…

Agenda ironique Juin 2022

Bonjour toi 😉

L’agenda ironique de juin 2022 se déroule chez le retour du Flying Bum ici avec ces consignes : C’est à mon tour de vous accueillir ce mois-ci dans ce merveilleux rendez-vous littéraire et amical. Comme juin inaugure notre été, nous qui habitons l’hémisphère nord, quoi de mieux pour sujet qu’un des petits bonheurs par excellence de la belle saison et j’ai nommé le pique-nique. Ce sera le thème pour juin. Mais, pas de pique-nique sans les enquiquineuses comme les fourmis et autres insectes piqueurs ou suceurs, cette fois-ci ce seront des mots bien singuliers qui devront coûte que coûte s’inviter au pique-nique : flavescent, amphigourique, sycophante et nidoreux. Sans toutefois gâcher le pique-nique quand même. Et tant qu’aller pique-niquer en région, pourquoi ne pas y ajouter aussi un régionalisme ou deux ?

Voici donc ma participation 👇

Un pique-nique bruyant

C’était le pique-nique habituel organisé par le village. La bande de copains qui se connaissait depuis des années se retrouva une fois de plus à étaler la nappe rouge à petits carreaux.

Les jambons tournaient au barbecue et les femmes de l’association du Comité des Fêtes, préparaient les assiettes de hors-d’œuvre, la célèbre assiette gersoise.

Au fil du temps des trois garçons et des deux filles des années lycée, s’étaient ajoutés les compagnes et maris. Corentin était seul, il venait de se séparer de Sylvie. Elle n’avait jamais été tout à fait appréciée de l’équipe d’amis. Snob, une vraie pouf comme l’appelait Virginie, elle était loin d’avoir fait l’unanimité.

Alors que chacun s’activait à vider les paniers des couverts et des verres, Corinne s’approcha de Virginie pour lui glisser à l’oreille qu’elle était bien contente que la Pouf ne soit pas là.

— Avec ses cheveux flavescents, elle me faisait pitié.

— Je t’ai entendu, grogna Corentin. Avec tes mots à l’emporte-pièce auquel on comprend rien, tu ne vas pas recommencer. Étaler ton savoir, ça tu sais faire. On le sait que t’es prof !

— Et bé, ça commence bien, remarqua Philippe avec son accent du Midi bien prononcé. Qué passa ?

— Oh ça va, j’ai juste dit qu’avec ses cheveux blonds à la Maryline, elle faisait tache !

— Tu t’es tachée ? demanda l’amoureux de Corinne, Roméo, qui avait l’art de tout comprendre de travers. Il entendait une vache braire dans une étable, mais il ne savait pas laquelle, se moquaient ses copains.

Corinne haussa les épaules et continua d’installer les couverts sur la nappe.

Une musique d’ambiance offerte par un orchestre du coin jouait en sourdine. Le parfum des jambons qui braisaient attisaient l’appétit et les organisateurs commencèrent à rameuter la foule pour l’apéro.

Chacun retrouvait un ami, un voisin et le ton monta d’un cran. C’était bon enfant. Soudain, le bruit d’un tracteur résonna et effarés les gens aperçurent le Léonce qui faisait vrombir son engin.

— Il ne va pas faire ça ?

— Bien sûr que si, répondit Roméo. Il n’est pas content que le pique-nique se fasse à côté de de chez lui, le gonze n’a qu’à venir, mais il est bien trop près de ses sous.

— Tu parles, pour douze euros, il peut bien se fendre d’un billet, rétorqua Philippe le compagnon de Virginie.

— Boudu, s’écria Roméo, il va épandre son fumier.

Le président du comité des fêtes tenta une approche en faisant de grands signes à l’agriculteur. Celui-ci vint vers lui juché sur son tracteur qu’il n’arrêta pas. Il leur montra qu’il n’entendait rien.

— Quel Pègue (idiot) pesta Greg.

— Arrête ton moteur, cria le responsable de l’organisation, tu vois bien qu’on va déjeuner.

Léonce gesticulait et beuglait également. Personne ne comprenait son langage amphigourique d’où il ressortait qu’il devait absolument faire son travail avant la pluie.

— Quelle cagade !

Personne ne parvint à stopper ce mauvais coucheur et bientôt un parfum nidoreux envahit l’atmosphère, déclenchant le fou rire de Léonce qui s’évertuait à passer près de l’emplacement dédié au pique-nique.

— Tu l’avais pas prévenu ?

— Complètement barjo le mec !

— Il joue au sycophante, c’est sûr !

— C’est quoi ?

— On n’a plus qu’à remballer !

— Et les jambons ?

— Moi j’ai faim !

Chacun y allait de son petit mot alors que l’orchestre jouait l’Hymne de nos campagnes de Tryo.

Y a pas à dire, dans le Sud-ouest on sait s’amuser, pensait Corentin.

Il regardait avec ironie tout ce monde qui finalement trinquait en riant en levant bien haut le verre à chaque fois que le Léonce passait devant eux.

La bande de copains se regroupa autour de l’assiette gersoise composée de magret séché et de gésiers confits sur un lit de salade. Puis vint le tour de découper les jambons accompagnés de flageolets. Les verres se succédant au rythme du passage du tracteur, les voix s’envolaient, le ton montait, les rires fusaient. Suivant comment le couteau coupait, certain avait une tranche épaisse alors qu’autres voyaient le journal à travers. Les flageolets étaient servis à la louche et noyaient la viande.

— À nous !

L’orchestre entonna allez viens boire un p’tit coup à la maison et tout le monde se mit à danser au bruit de l’accordéon et du ronflons de Léonce.

Joli cru ce pique-nique ! Les habitants de la commune s’en souviendraient.

À très vite…

L’Agenda Ironique de Juin 2022

Voici le sujet du nouvel agenda ironique, ça va pique-niquer ! Sortez les nappes et le panier.

Le retour du Flying Bum

C’est à mon tour de vous accueillir ce mois-ci dans ce merveilleux rendez-vous littéraire et amical. Comme juin inaugure notre été, nous qui habitons l’hémisphère nord, quoi de mieux pour sujet qu’un des petits bonheurs par excellence de la belle saison et j’ai nommé le pique-nique. Ce sera le thème pour juin. Mais, pas de pique-nique sans les enquiquineuses comme les fourmis et autres insectes piqueurs ou suceurs, cette fois-ci ce seront des mots bien singuliers qui devront coûte que coûte s’inviter au pique-nique : flavescent, amphigourique, sycophante et nidoreux. Sans toutefois gâcher le pique-nique quand même. Et tant qu’aller pique-niquer en région, pourquoi ne pas y ajouter aussi un régionalisme ou deux?

On se donne jusqu’à la Saint-Jean (24 juin) pour déposer un lien vers son texte, en commentaire sur le présent blogue, et ensuite, on votera jusqu’au 30 juin, heure de Paris.

À vos nappes, sandwiches, crayons…

Voir l’article original 22 mots de plus

Agenda ironique – mai 2022

Bonjour toi 😉. C’est la première fois que je vais participer à cet agenda ironique proposé sur le site de Photonanie ici. Voici donc ce que j’ai imaginé avec les mots à glisser dans le texte 👇

Photonanie souhaitait également que l’action se passe dans un pays froid, l’Islande éventuellement (mais pas que), et que si le texte se présentait sous forme d’anadiplose, elle serait comblée. Alors, j’ai tenté de relever le défi.

Pourquoi Bertille, Aglaé et Sam n’aiment pas l’Islande
Bonnet sur les oreilles, Bertille avait froid. 
Emmitouflée jusqu’à la toque, elle grelottait. 

Grelottait ? Claquait des dents oui ! 
Ce n’est pas parce qu’elle était fan de Game of Thrones 
Qu’elle devait voir de ses propres yeux, l’Islande. 

L’Islande ! Heureusement qu’elle avait pu emmener
Aglaé et Sam. 

Aglaé et Sam étaient son couple de chats persans. 
Ailurophile, Bertille n’avait pas imaginé une seconde partir 
Sans ses amours. 

Ses amours, parlons-en, ils n’avaient pas apprécié le voyage.
Encore moins de débarquer dans cette maison inconnue. 
Bertille, pour les embarquer avec elle, avait fait des pieds et des mains. 

Des pieds et des mains, ça, on pouvait le dire. 
Elle avait payé la peau des fesses leur transport. 
Elle avait gagné une coquette somme au loto,
Autant en profiter. 

En profiter ! ça commençait mal. 
La maison où elle devait s’installer pour son séjour
Était dans un état indescriptible. 

Indescriptible, c’était le mot ! 
L’ancien propriétaire devait être frappé de syllogomanie. 
Il y en avait partout : des cartons, des cadres photos, des emballages, 
Quel fatras !

Fatras ! À cause de ça, ses chats n’osaient sortir de leurs panières. 
Quel bec à foin, elle était !
Elle aurait dû passer par une agence, 
Plutôt que d’écouter cette Germaine de malheur, 
Qui avait une sœur qui connaissait la fille qui connaissait…

Connaissait qui d’ailleurs ? 
Bertille ouvrit les yeux et pensa aussitôt que ce rêve était une coquecigrue.
Aglaé et Sam ronronnaient près d’elle sur la couette rouge à fleurs,
Eclairée par un rayon de soleil coquin. 

Coquin ? Vous avez dit coquin ? 
Elle saisit son téléphone et appela Alexandre. 
Il décrocha à la première sonnerie. 
— Tu ne m’avais pas parlé d’un voyage en Islande ? Je préférerais un pays plus chaud. 

— Plus chaud ? Que penses-tu de la Thaïlande ?