Bonjour toi 😉
Le mois d’octobre est terminé mais pas l’histoire de mes sorcières 😁.

Elsbeth Isobel contemplait avec tristesse sa petite compagne affalée sur le lit qui pleurait à chaudes larmes. Elle ne cessait de répéter :
— Je veux maman. Où est ma maman ?
Toute sorcière qu’elle était Elsbeth Isobel ne savait que faire. Elle ne pouvait adoucir sa peine sans risquer de déclencher la colère de son père, Straurius. S’il ne tenait qu’à elle, elle la renverrait illico dans son monde, mais c’était impossible, ses pouvoirs seraient immédiatement contrecarrés par le sorcier.
Arthus qui était resté là-bas ne pouvait lui être d’aucun secours, lui qui avait toujours de bonnes idées aurait certainement pu la conseiller.
Mais soudain, la lumière se fit.
Elle fit apparaitre le livre qu’Héloïse lisait chez elle et dont son chat lui avait parlé.

— Pourquoi compliqué ? Un chat qui parle, dans mon monde, ça n’existe pas. Vous pouvez donc faire des choses bien plus complexes que nous envoyer près d’Héloïse non ? Je répète alors ma question : qu’attendez-vous pour nous envoyer là-bas ?
— Expliquez-lui, répondit nonchalamment Arthus, en regardant Charlie sans cesser de se lécher.
— Moi seule peux y retourner, toi et ton fils n’y avez pas votre place, vous êtes humains.
— Pourtant, Samy dans le livre y est bien allée, l’interrompit Stefano.
— C’est une histoire, ce n’est pas la réalité.
Joe haussa le ton :
— Parce qu’avoir une femme sorcière et un chat qui parle c’est la réalité peut-être ?
Arthus cessa sa toilette et les fixa de ses yeux verts, leur intimant de se taire. Assis bien droit sur la table de la cuisine, il semblait écouter. Soudain, il sauta sur le sol et sortit. Stupéfaits, Joe, Stefano et Charlie le suivirent. Le chat, le nez en l’air contemplait le ciel.
Stefano s’écria :
— Regarde papa, un aigle ! Il est magnifique !
Un superbe oiseau tournoyait très haut au-dessus d’eux en poussant son cri. Lentement, il amorça sa descente.
Stefano ne pouvait en détacher ses yeux et quand celui-ci se posa près de lui pour l’inviter à grimper sur son dos, il n’hésita pas une seconde.

— Attends … Je m’appelle Senu, je vais t’emmener retrouver Héloïse et si tu me promets de garder le silence tout le long du voyage, tu pourras la ramener avec toi. Mais, souviens-toi, tu ne dois pas ouvrir la bouche, quoique tu vois. Notre monde est magnifique et tu vas découvrir le pays des fées, des lutins, des sorciers et une nature inconnue pour toi. Es-tu capable de respecter à la lettre ce que je te demande ? Pas un mot, pas un rire, pas même un oh ou ah de bonheur. Tu as juste le droit de respirer et de t’agripper à mon cou. Moi seul t’indiquerais les endroits que tu pourras admirer et surtout… quand tu apercevras Héloïse, n’oublie pas : tais-toi. Tu ne dois pas lui répondre, même pas lui demander de grimper avec toi. Seule, elle doit le comprendre. Chez nous, le temps n’est pas le même. Pour toi, il n’y a que quelques heures qu’elle est partie, pour elle, ça fait des semaines. Elle te semblera différente, mais dès qu’elle sera sur mon dos, elle redeviendra celle que tu connais. Tu es le seul qui puisse l’obliger à revenir ici, et crois-moi, la tâche ne sera pas facile, car notre monde est bien plus gai que le tien. N’oublie pas, pas un mot et tu n’as pas d’autre chance de te rattraper si tu échoues. Si tu acceptes, dès que tu seras sur mon dos, tu ne parleras plus. Tu n’auras ni faim ni soif ni froid ni chaud. Tu n’auras besoin de rien. Tu pourras à nouveau me parler quand je serai revenu ici au même endroit avec vous deux et que je me serai posé. Alors es-tu d’accord ?
Stefano regarda son père. Senu ajouta :
— Il ne me voit pas, seuls Arthus et Shearah ont suivi mes paroles et savent que je suis là.
Stefano sentit les larmes monter, il osa demander d’une voix tremblante :
— Papa va être malheureux, il ne va pas comprendre. Qui va lui expliquer ?
— Il ne saura pas que tu as disparu. Pour lui, le temps s’est arrêté. Alors ?
— Le voyage va durer longtemps ?
— Je te le répète, les heures, les minutes et les secondes n’existent pas chez nous, nous suivons le rythme des saisons.
Stefano prit une grande inspiration. Il regarda une dernière fois son père.
— Je peux l’embrasser ?
— C’est comme si c’était fait.
Stefano soupira, essuya d’un revers de main ses larmes et grimpa sur l’aigle. Celui-ci tourna la tête vers lui :
— Accroche-toi à mon cou et à partir de maintenant, plus un mot.
Arthus et Charlie les regardèrent disparaitre au loin. Seule, Charlie entendit le chat :
— C’était l’unique chance et Stefano est capable de réussir. Aie confiance en lui.
À suivre …
© Isabelle-Marie d’Angèle (novembre 2023).

Je crois en Stefano aussi ! Go Stefano.
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