Bonjour toi 😉
😱🧐🤔 tout est dit 😂

Chapitre 31
Le téléphone de Coralie sonna. Elle ne reconnut pas le numéro. Elle décrocha. C’était une femme à l’appareil. Elle ne comprit pas immédiatement ce qu’elle lui disait, elle semblait paniquée et ses propos étaient incohérents.
— S’il vous plait, aidez-moi… Il m’a vue… Je suis en danger… Votre mari… il veut le tuer. Vous devez me croire.
— Allo ? Qui est à l’appareil ?
— Cécilia Joly.
— Qui vous a vue ? De qui parlez-vous ?
— Il va venir me chercher, on va l’écouter, il est médecin. Je vous en prie, aidez-moi.
— J’arrive et je préviens la police.
Coralie raccrocha et appela aussitôt Esteban ou Hugo. Ce fut le deuxième qui répondit. Hugo lui intima fermement de rester là où elle était. Accompagné d’Esteban, il partit à la clinique où se reposait la compagne de Frédéric Marteau.
Choquée, Coralie retrouva Sophia et Vincenzo.
— Pauvre femme, j’espère qu’il ne lui arrivera rien, s’exclama Sophia.
— De qui parlait-elle ? demanda Coralie.
Ils dirent en même temps :
— De ton copain le chirurgien.
Coralie réfuta leur réponse.
— Impossible, Fred n’est pas un meurtrier.
Ses deux collègues haussèrent les épaules et ne firent aucune objection.
— Tu vas raconter ça au commandant ?
— À quoi ça sert Sophia, il ne se souvient de rien. Il ne sait pas même qui elle est.
La jeune femme et Vincenzo se concertèrent du regard. Coralie les examina se donner des coups de coude comme s’ils avaient envie de lui dire quelque chose.
— Cessez de tergiverser, s’agaça leur supérieure, parlez-moi.
Vincenzo se lança.
— Ne te fâche pas, mais Sophia et moi, nous croyons que le commandant n’a pas perdu la mémoire.
Coralie haussa les sourcils.
— Ce serait bien en effet, malheureusement, ce n’est pas le cas.
Elle leur tourna le dos pour rejoindre son bureau et se planter devant son ordinateur.
— Pourquoi nous fuis-tu, Coralie ? Tu ne nous fais pas confiance ?
Le téléphone sonna au bon moment. Ses collègues l’abandonnèrent à regret.
Esteban et Hugo arrivèrent rapidement à la clinique. Ils trouvèrent Cécilia Joly, en proie à une crise d’angoisse. Elle fut pourtant soulagée de les voir. Aussitôt, elle montra son sac. Hugo lui apporta. Elle le saisit et chercha à l’intérieur. Elle tendit un carnet rouge à Hugo. Il eut juste le temps de le mettre dans sa poche que la porte s’ouvrait à la volée.
— Cécilia ?
La jeune femme sursauta. Les policiers regardèrent le chirurgien sans faire un geste.
— Bonjour messieurs.
Il était accompagné d’une infirmière.
— Je ne voulais pas le croire quand on m’a dit que tu étais ici ma chérie !
— Je ne suis plus ta chérie. Je sais ce que tu m’as fait.
Il se tourna vers l’infirmière. Elle lui tendit une seringue.
— Si vous pouviez sortir messieurs.
Hugo et Esteban refusèrent de bouger.
— Nous venions chercher madame Joly, nous avons un mandat d’amener. Le procureur Claude Darcin désirait l’interroger et comme nous avons appris qu’elle était apte à nous parler et pouvait à répondre à nos questions, nous l’emmenions à son bureau. Pouvez- vous nous suivre, madame.
— Montrez-moi votre papier ? Je doute que ma patiente soit capable de faire quoi que ce soit, n’est-ce pas Cécilia ?
Il la tenait fermement par le bras et la fixait. Elle se mit à trembler et à balbutier qu’elle était d’accord pour partir avec les policiers.
— Tu n’es pas en état ma chérie.
Il se tourna vers Hugo et Esteban.
— Vous reviendrez, messieurs, ma compagne est avant tout une malade et elle doit se reposer.
Il fit signe à l’infirmière pour qu’elle l’aide à se recoucher dans son lit. Les deux hommes n’insistèrent pas. Esteban intercepta le regard affolé de Cécilia Joly qui l’enjoignait de ne pas la laisser.
Une fois dans le couloir, Hugo appela le procureur pour l’informer de la situation. Il décida qu’un policier serait de garde devant la porte et qu’elle ne pourrait pas sortir sans autorisation. Elle était un témoin.
Dans leur voiture, Hugo et Esteban n’étaient pas tranquilles. Le regard affolé de Cécilia Joly leur avait fait comprendre qu’elle avait peur de son compagnon.
— Partons d’ici, nous découvrirons ce qu’il y a dans le carnet au commissariat.
Juliette Tomys avait gardé ce que lui avait apporté son amie et l’avait mis dans un sac plastique. Elle décida de le porter à la police. Cette histoire allait trop loin, elle ne voulait pas avoir d’ennuis.
Elle avait mal dormi surtout que son chien ne cessait de grogner comme s’il sentait un danger rôder autour de sa maîtresse.
Elle se leva tôt, avala un café et sortit sa voiture. Son sac en plastique était au fond de sa besace. Elle n’était pas rassurée, surtout qu’elle voyait son voisin faire de même. Elle monta dans son véhicule sans le regarder et démarra en vitesse.
À l’accueil du commissariat, elle demanda à parler au commandant Faventiny. À sa grande surprise, il vint en personne, accompagné de ses deux acolytes.
— Vous avez retrouvé votre mémoire ?
Il se tourna vers Hugo, interrogatif. Celui-ci répondit à sa place.
— Non, il ne se souvient pas de vous, madame Tomys. Suivez-nous, vous avez quelque chose de plus à apporter à l’enquête ?
Une fois dans le bureau, elle saisit son sac et balança la poche plastique. Esteban l’ouvrit et recula d’un pas, écœuré.
— C’est pas beau à voir, je sais !
Hugo s’approcha à son tour. Il faillit vomir. Quand vint le tour de Daniel, Esteban le retint par le bras.
— Attendez commandant, vous allez être surpris !
Il se pencha et saisit ce qu’il restait de son visage. Il le souleva, le regarda sans aucune émotion.
— Il ressemble bien à celui qui m’avait séquestré. Où l’avez-vous trouvé ?
— C’est une amie qui fait le ménage à l’hôpital qui me l’a rapporté. Il était sous le bureau du chirurgien Frédéric Marteau.
Daniel Faventiny resta de marbre. Ses collègues admiraient sa maîtrise. Hugo était encore pâle à faire peur. Le commandant reprenait.
— Je n’ai pas retrouvé la mémoire. Rappelez-moi qui vous êtes ?
— Juliette Tomys, la voisine de Marteau. Je vous avais dit qu’un homme qui vous ressemblait était venu le soir du meurtre de sa compagne, enfin sa sœur jumelle. J’ai même cru que c’était vous, mais vous étiez plus grand.
Daniel hocha la tête.
— Quand ma copine m’a ramené ça, j’ai pensé que ça vous intéresserait. Mais si vous ne vous souvenez de rien, pfff !
Elle haussa les épaules et se laissa tomber sur une chaise.
— Je ne vous dis pas comme j’ai mal dormi. Mon chien n’arrêtait pas de grogner. J’avais la frousse comme si ce masque me mettait en danger.
— Nous allons l’analyser. Les traces d’ADN doivent être dessus. Nous allons enfin savoir qui voulait tant me ressembler.
À suivre…
© Isabelle-Marie d’Angèle
