Journal de Marie-Sophie

Bonjour toi 😉

Je crois qu’un jour je vais me perdre dans mes histoires 😂 et ce serait rigolo. Imagine un peu que mon thriller pique les personnages de Marie-Sophie et vice-versa ? 😂.

J’ai hésité aujourd’hui à publier … Le thriller ? Marie-Sophie ? Plouf plouf 😂.

Qui c’est qui à gagné ?

Archibald et Mélusine n’avaient pas manqué de me demander comment avait réagi Morgan. Nous étions tous les trois affalés dans le canapé du salon. Enzo était couché. J’avais tenté de minimiser la situation, mais Archibald ne cessait de m’interroger.

—  Comment t’en es-tu sorti hein ? Tu as expliqué que tu ne voulais pas emménager avec lui parce que tu préférais ton indépendance ou plutôt parce que tu avais la trouille ? Et pour le bébé, qu’as-tu dit ?

Il ne me laissait pas en placer une et il continuait sur sa lancée.

—  Évidemment qu’il l’a mal pris ! une nouvelle pareille ! Tu sais ce que je crois ? C’est qu’il ne retrouvera la mémoire que lorsque votre histoire à tous les deux sera réglée.

Je regardais Mélusine qui tentait de calmer notre ami.

—  Tu exagères Archi ! Et qu’entends-tu pas régler leur histoire ?

—  Non, mais regardez-vous toutes les deux ! Vous ne vous rendez pas compte comment vous pouvez mettre les hommes malheureux. Toi (il désigna Mélusine), tu as François qui se meurt d’amour pour toi et il n’y a vraiment que toi pour ne pas t’en apercevoir et toi, il me montra du doigt, tu as Gabriel qui te tourne autour et qui est même venu te rejoindre puis Morgan qui est fou de toi depuis longtemps et tu le laisses mijoter. Vous ne valez pas mieux l’une que l’autre.

—  Oh, ça va, tu n’es pas mal non plus, réagissons-nous en même temps. Le célibataire endurci qui…

Il nous coupa brutalement.

—  Peut-être que celle que j’aime n’a toujours rien compris ou n’est pas faite pour moi.

Nous le dévisageons, incrédules. Mélusine tenta une question :

—  Mais, tu ne nous as jamais rien dit qui laissait présager que tu pensais à quelqu’un.

Il haussa les épaules et répondit :

—  Ce n’est pas le sujet.

Nous restâmes silencieux. Nous étions pourtant très liés tous les trois et jamais nous n’avions senti qu’il aimait une jeune femme. Quelle amie étais-je donc ?

Mélusine s’approcha de lui, mais il se rebiffa aussitôt.

—  Laisse tomber !

Puis il me regarda et dit :

— Que comptes-tu faire ? Fuir encore une fois ? D’ailleurs, tu ne nous as jamais raconté pourquoi tu étais partie et que tu avais atterri ici.

C’était vrai et ils ne m’avaient jamais posé de questions. Apparemment, c’était le jour des confidences, mais comment avouer ça ! Archibald insista.

—  Alors ? Si ça trouve c’est pour ça que tu n’arrives pas à te lancer dans une histoire avec Morgan. Quelque chose bloque quelque part, j’en suis certain.

Il se leva et proposa de nous faire une infusion.

—  Réfléchis pendant ce temps-là.

Nous le suivîmes à la cuisine et pendant qu’il remplissait la bouilloire et qu’il nous tournait le dos, je racontais.

—  Je crois que Gabriel ne me laissait pas indifférente, mais une jeune femme avec un gamin a débarqué chez lui, j’ai pensé que c’était son fils et je me suis enfuie.

Mélusine manqua s’étrangler alors qu’Archibald jetait des feuilles de tilleul dans la théière. Aucun des deux ne pipèrent mot. Il installa trois mugs sur un plateau et emmena le tout au salon où nous le suivîmes en silence.

Il murmura :

—  J’imagine que tu ne sais toujours pas qui est cette femme ? Tu ne lui as jamais posé la question ?

Je ne répondis pas.

—  Tu vois Marie-Sophie, si tu n’avais pas fui comme tu en as l’habitude, tu aurais appris que cette inconnue était sa sœur et que le gamin son neveu. Charles le savait, mais il n’a pas eu le temps de te le dire, le lendemain tu étais partie. Imagine un peu si tu étais restée, peut-être que vous seriez un couple avec Gabriel et que Mélusine n’aurait jamais eu l’idée de lui demander d’être le père d’Enzo. Encore un qui a eu le cœur brisé à cause de toi.

—  Tu étais amoureuse de lui ? murmura Mélusine, si j’avais su ça…

Elle s’interrompit et se versa l’infusion.

—  Sa sœur ?

Je bloquai sur la révélation.

—  Eh oui ma grande ! ça change quelque chose aujourd’hui ?

Archibald me regarda et soupira.

—  Finalement, il vaut mieux que Morgan ne se souvienne pas de toi, il serait trop malheureux.

Il se servit une tasse de tilleul.

—  Je vais me coucher, je me lève tôt demain. Bonne nuit les filles !

Mélusine sirotait son infusion les yeux dans le vague. Je ne savais plus quoi dire. Pourquoi avais-je l’impression d’avoir tout gâché ?

—  Tu es amoureuse de Gabriel, Mélusine ?

Sa réponse fusa aussitôt.

—  Jamais, je n’ai eu de sentiments pour lui. Mais toi si ! Je m’en veux, tu ne peux pas savoir à quel point.

Je détestais les triangles amoureux dans les romans, c’était trop compliqué. Ironie du sort, je me trouvais en plein dedans. Entre l’un qui avait demandé sa mutation pour se rapprocher de moi et l’autre qui ne se souvenait pas de moi, j’étais bien ! Pour couronner le tout, j’attendais un bébé du deuxième.

Je regardais Mélusine et lui dit :

—  Tu sais quoi ? Laissons le temps faire son œuvre. Les examens d’aujourd’hui ont révélé que tout allait bien alors je vais profiter de ma grossesse. Et puis ne t’en fais pas, ce qui est passé appartient au passé. Bonne nuit Mélusine.

Je l’embrassais et regagnais ma chambre. Postée à ma fenêtre, je remarquai que la lumière brillait encore chez Morgan.

© Isabelle-Marie d’Angèle (mars 2023).

À très vite…