J’aime un voyou au grand coeur

Bonjour toi 😉

Tu trouveras les épisodes précédents ici . J’ai trouvé ma suite… enfin je pense 😁. Ce polar me donne du fil à retordre 😄.

Chapitre 17

Lorsque je repris le travail qui finalement m’avait manqué, je dus abandonner mes deux animaux. Ils s’étaient bien habitués l’un à l’autre et Cassis était devenue rapidement propre.

Je stoppai ma moto devant le commissariat et aussitôt le collègue de garde vint à ma rencontre.

— Je suis bien content que vous reveniez commandante, le capitaine était de très mauvaise humeur.

Je n’eus pas le temps de réagir que Théo Kawas nous rejoignait.

— Angèle, enfin ! À croire qu’ils attendaient ton retour.

Tout en attachant mes cheveux, je le suivis. Effectivement, l’équipe semblait ravie de retrouver, à en voir les saluts et les bonjours lancés de droite et de gauche.

Je poussai la porte de mon bureau. Aussitôt, Théo alla me chercher un café. Je m’installai et allumai mon ordinateur. Sans surprise, une tonne de mails m’attendait, mais surtout, ce qui attira mon attention c’est le gros titre qui s’affichait sur le journal que me tendait mon capitaine. Il déposa la boisson chaude et patienta.

Je levai les yeux vers lui. Il m’informa.

— C’est arrivé cette nuit.

L’exposition de tableaux la ville voisine faisait la une. Évidemment, ce n’était pas des toiles de maître, mais elles valaient un bon paquet d’argent. Elles avaient été dérobées toutes sans exception chez leur propriétaire, un riche homme d’affaires qui achetait des entreprises en difficulté sans aucun état d’âme pour les salariés et les revendait ensuite à un prix beaucoup plus élevé que ce qu’elles lui avaient coûté. Il possédait une bâtisse appelée pompeusement le château.

Les battements de mon cœur s’accélérèrent. Je ne voulais pas croire que Paco y était pour quelque chose et pourtant ça ressemblait étrangement à sa signature.

— Nous ne sommes pas concernés, ce n’est pas chez nous.

Je n’avais pas terminé ma phrase que le téléphone sonnait. Je reconnus immédiatement le numéro du procureur. Quand je pris l’appel, je savais déjà ce qu’il allait me dire.

— D’accord monsieur, j’en informe mon équipe.

Théo haussa les sourcils.

— Nous allons travailler avec la gendarmerie.

Il rit.

— Gendarmes et flic, ça promet !

— Pas de réflexion, Théo ! Go, tu prends la voiture. Pas question de commencer à déclencher les hostilités avec ma moto. Je connais Patou, le capitaine, il n’aime pas les femmes qui commandent.

Je lui fis un clin d’œil.

— Je compte sur toi pour arrondir les angles.

Nous stoppâmes devant le château. C’est vrai qu’il était beau et ses jardins étaient magnifiquement entretenus. J’aperçus Jean Patou, il vint à ma rencontre et me tendit la main.

— Bonjour Commandante Merlin. Vous avez délaissé votre moto ?

Il salua Kawas. J’éludai sa réflexion et l’interrogeai :

— Qu’est-ce qu’on a ?

— Aucune effraction, pas de traces ni d’empreintes, rien !

— J’imagine que vous avez fait le tour à l’extérieur ?

Je montrai les graviers rouges.

— Un véhicule devait bien attendre ici, vous n’êtes pas d’accord ?

Il remua la tête.

— Nous avons inspecté les pelouses de l’autre côté, nous n’avons rien relevé. Je ne sais pas comment c’est possible.

— Le propriétaire était présent ?

Le gendarme soupira.

— Hélas non ! Il avait pourtant branché l’alarme. Elle ne s’est pas déclenchée.

Alexandre Martel descendait les marches du perron et nous rejoignit. Je me présentais ainsi que Kawas et l’informai que nous allions travailler avec la gendarmerie.

— Je ne comprends pas. Venez voir. Je ne me suis douté de rien avant ce matin. Quand nous sommes rentrés vers minuit avec mon épouse, nous sommes allés nous coucher. Je ne suis pas allé dans la salle où étaient exposés mes tableaux, j’avais un mal de tête horrible et je n’avais qu’une envie aller me reposer. Nous n’avons rien vu d’anormal.

Théo et moi le suivîmes. Effectivement, personne n’aurait pu dire qu’il y avait eu un vol. Seuls les emplacements où étaient présentées les œuvres étaient vides, mais le reste n’avait pas été cambriolé. Il ne manquait rien dans les armoires alors qu’il y avait de l’argenterie, des verres et des carafes en cristal.

Le sol était propre.

— Je ne vois qu’une solution, lui dis-je, les voleurs avaient une clé et connaissaient le code de l’alarme. À moins que ce ne soit des personnes de votre entourage qui …

Il m’interrompit aussitôt.

— Ceux qui se disent mes amis ne feraient jamais une chose pareille. D’ailleurs, ils m’ont tous appelé ce matin dès qu’ils ont appris la nouvelle. Ils étaient chez moi pas plus tard que la semaine dernière. Nous les avions reçus pour leur présenter en avant-première la collection. Certains avaient même mis une option d’achat.

— Pourriez-vous me donner la liste de vos invités ?

Il regarda le capitaine de gendarmerie.

— Votre collègue l’a déjà.

Patou affichait un sourire ironique quand je me tournai vers lui. Qu’il m’agaçait ce type ! Je sentis que le travail d’équipe n’allait pas être facile.

— Nous faisons bien notre boulot nous aussi !

— Je n’en doute pas une seconde, pourrais-je la consulter ?

Il me la tendit à contrecœur. Théo se pencha sur le papier. Nous ne fîmes aucune réflexion et je le remerciai.

— J’imagine que vous avez leurs coordonnées et que vous ne verrez aucun inconvénient à ce que nous les interrogions, avec votre aide bien sûr.

Les derniers mots étaient dédiés au capitaine de gendarmerie qui hocha la tête.

— Vous prendrez le début de la liste, nous nous occuperons de l’autre et vous tiendrons au courant.

Je fis une capture d’écran et rendis le papier à Patou. Alex Martel nous invita à le suivre dans son bureau. Il nous donna rapidement les numéros de téléphone de ses amis.

Dans la voiture, Théo et moi, nous regardâmes.

— Tu penses la même chose que moi ?

— Oui, Diego Destrio était présent.

© Isabelle-Marie d’Angèle (mars 2024).

À très vite…

J’aime un voyou au grand coeur

Bonjour toi 😉

Je me suis replongée dans tout ce que j’avais écrit, 15 chapitres quand même ! Je suis fière d’avoir écrit tout ces mots mais pas du tout de l’histoire qui tourne en rond et dont je ne vois plus la suite 🥴.

Donc, j’ai pris le taureau par les cornes et ce chapitre 16 est une remise à niveau. Je n’efface pas tout et je recommence, non, je prends le temps et vois ce qui se passe.

Du coup, voilà ce qui est en sorti. D’abord, changement total de la présentation. Exit, le rose, le bleu, le pastel, je pars sur du plus sombre 😁 (tout à fait moi ! 🤭) Je laisse quand même mon avatar 😉 pour un peu de couleur 😄.

Ensuite, le 1er paragraphe te donne le ton de mon humeur quand j’ai pris ma plume. J’ai quand même mis un chapitre 🥴.

Chapitre 16

Les semaines s’étaient écoulées rapidement depuis l’arrestation de Moïse Zoula. Il n’avait même pas nié être le coupable du meurtre de Philippe Peton.

Je soupirais. J’étais chez moi, en repos. Pistole, mon chat, ronronnait sur mes genoux. Je sirotais mon café, assise sur mon canapé et je ruminais.

L’enquête avait été vite bouclée, Zoula envoyé chez le juge puis en prison, c’était d’une facilité affligeante qui me donnait envie de partir.

Je m’ennuyais. Certes, j’avais une équipe à mener, des responsabilités, mais il ne se passait pas grand-chose chez nous. Et si je demandais ma mutation ou tout simplement me mettre en disponibilité ? L’idée faisait son chemin.

Les vols de banque avec le super héros, il n’y en avait plus. Pour couronner le tout, Paco n’était plus le directeur. Sans un mot et sans explication, il était parti. Quelle idiotie d’avoir pu envisager qu’il y aurait une histoire entre nous. Je me retrouvais seule avec mon chat et Théo, mon capitaine, ravi quant à lui, de la disparition de mon ami d’enfance. Même Tuck, le berger australien de Paco me manquait, ainsi que ses entrainements en forêt.

C’est alors qu’on sonna à ma porte. Un coup d’œil par la fenêtre et je découvrais un livreur qui m’apportait un paquet. Je n’avais rien commandé.

J’ouvris et me trouvai face à un homme, casquette sur la tête qui lui mangeait presque tout le visage et cachait son regard.

— Bonjour, une petite signature s’il vous plait.

Machinalement, je pris le paquet et apposais un gri-gri sur l’appareil avec le stylet qu’il me tendait

— Je ne sais pas ce qu’il y a dedans, mais c’est vivant, remarqua-t-il.

Surprise, je l’interrogeai :

— Vivant ? Vous avez depuis longtemps ce colis ?

— Il a été livré il y a à peine une heure, voyez le tampon de réception, je vous l’ai apporté aussitôt.

— Vous en avez souvent des paquets comme ça ?

— Rarement, mais c’est déjà arrivé. Bonne journée madame.

Il n’était même pas curieux de savoir ce qu’il y avait à l’intérieur. Je le regardais partir, surprise qu’il n’y ait aucun logo sur sa camionnette. Elle ne ressemblait pas à celle de la poste, je voulus le rappeler alors qu’il s’installait au volant, mais un gémissement me fit changer d’avis.

Rapidement, je coupai la ficelle qui retenait le carton fermé. Aussitôt, un museau roux et noir surgit de la boite. Il se secoua puis s’échappa de sa prison inconfortable. J’éclatais de rire, il était pataud, mais tellement mignon ! debout sur le bar de la cuisine, il me regardait de ses yeux ronds puis, il me lécha le bout du nez. Je ne pus m’empêcher de le caresser quand j’entendis derrière moi, un feulement. Pistole, doublé de volume, contemplait l’intrus, le poil hérissé.

Je n’eus pas le temps de réagir que mon chat avait sauté prestement sur le plan de travail et s’approchait dangereusement du chiot. Celui-ci nullement impressionné le laissa s’avancer vers lui. Face à face, ils se jaugèrent. Stupéfaite, je vis le chien se mettre sur le dos puis rouler et japper pour jouer avec Pistole. Celui-ci comprit rapidement que cet animal n’était pas un ennemi, plutôt un compagnon de jeu. J’attrapai le bébé terre-neuve et le posais au sol. Pistole le rejoignit et s’ensuivit alors une course poursuite dans le salon entre l’un qui lançait des petits aboiements invitant mon chat à jouer avec lui, et l’autre qui sautait à qui mieux mieux devant lui, c’était un plaisir de les regarder.

Je fouillais à l’intérieur du carton, peut-être y découvrirais-je un mot de l’expéditeur. Je n’y vis qu’une esquisse de Robin des Bois et la fiche de l’animal qui s’avérait être une femelle. Elle n’avait pas de nom et c’était l’année des C. Je pensais aussitôt au personnage Sis, la petite lapine dans le dessin animé de Robin des Bois, j’appelais donc ma chienne, Cassis.

À suivre …

Voilà donc ce chapitre parenthèse, j’ai trouvé rapidement le nom du chiot. Tout n’est pas perdu pour mon héroïne…

À très vite…

J’aime un voyou au grand coeur

Bonjour toi 😉

Chapitre 15

L’adresse indiquée nous amena à une maison délabrée. Elle devait pourtant être habitée, il y avait des rideaux, certes un peu fanés, aux fenêtres.

Théo frappa et une femme vint rapidement nous ouvrir. Elle était jeune et jolie. Comment pouvait-elle loger dans un endroit aussi triste ?

— Commandante Angèle Merlin et voici le capitaine Théo Kawas. Pouvons-nous entrer ?

À ce moment précis, une cavalcade retentit et un homme s’enfuit en courant par la porte de derrière. Aussitôt Kawas le poursuivit. J’entendis un bruit de moto pétarader et je vis mon collègue revenir vers nous.

La jeune femme nous invita à entrer.

— Il ne faut pas lui en vouloir, depuis qu’il a été pris en flagrant délit de vol à l’étalage, Timothée a peur des Fl… de vous, se reprit-elle en rougissant. C’est mon copain. Nous vivons ensemble depuis quelque temps. Je sais qu’il n’a pas eu beaucoup de chance dans sa vie, mais je vous assure qu’il a changé.

Je me rendis compte qu’elle était enceinte. Elle avait suivi mon regard.

— Ça fait 4 mois. C’est un petit garçon.

Théo et moi nous nous regardâmes. Je posai quand même la question qui me taraudait.

— Votre compagnon fait-il de l’escalade ?

— Oui, il en est fou. Il s’entraine avec François Destrée.

— Il n’a pas eu d’accident récemment ?

— Non pourquoi ? Je vous offre quelque chose à boire ? J’ai du café tout chaud.

Elle était adorable et un coup d’œil dans la pièce me rassura. C’était impeccable. L’extérieur ne payait pas de mine, mais l’intérieur semblait confortable. Elle dut lire dans mes pensées parce qu’elle me dit :

— Nous versons un tout petit loyer. Quand nous aurons plus d’argent, nous essayerons de la retaper. Je travaille, vous savez. Timothée, pas encore, parce qu’on ne lui fait pas confiance, mais ça va venir, j’en suis certaine.

Un nouveau bruit de moto se fit entendre. Timothée revenait. Il descendit de son engin et nous rejoignit tout penaud.

— Désolé ! Je ne sais pas pourquoi vous êtes là, mais j’ai eu la frousse et j’ai décampé. Je me suis arrêté un peu plus loin et je me suis dit que j’étais un taré de faire ça, je n’ai rien à me reprocher. Alors, j’ai fait demi-tour. Vous vouliez me parler ?

Il n’était pas celui qui m’avait apostrophée au commissariat près de ma moto.

— Connaissiez-vous Philippe Peton ?

— Bien sûr ! Nous étions en foyer ensemble avec Joseph Gardon. Les trois mousquetaires qu’on nous appelait.

Il ne semblait pas être au courant de la mort de son ami. Quand il l’apprit, il pâlit, mais ne dit rien.

— Où étiez-vous ce matin vers 6 heures. 

— Ici, je dormais avec Lisa. Je me suis levé vers 7 heures et demie, je suis allé acheter des croissants et nous avons pris le petit déjeuner. La boulangère pourra vous le confirmer.

— Je vous donne le ticket de caisse si vous voulez, dit Lisa.

Ce qu’elle fit rapidement et expliqua :

— Je tiens les comptes vous savez, mais le week-end, nous nous faisons ce petit plaisir.

— Auriez-vous une idée de qui aurait pu faire ça ?

— Je sais qu’il avait cambriolé le directeur de banque et que celui-ci l’avait reconnu. Mais, je ne le vois pas le tuer. Il est gentil François. Il m’a promis de me trouver du boulot.

— Comment le savez-vous ?

— C’est Joseph qui me l’a appris. Ils étaient ensemble.

Lisa s’en mêla :

— Je t’ai déjà dit de ne plus le fréquenter, il n’est pas sympa, et surtout quand il est avec l’autre là… Moïse, je ne connais pas son nom. Heureusement qu’il ne sait pas que nous habitons ici, il me fait peur.

— Avez-vous une photo de cet individu ?

Ils firent non de la tête ensemble. Pourtant Lisa, donna un coup de coude à son compagnon et remarqua :

— Mais tu as son numéro, il t’a appelé l’autre jour.

Timothée chercha sur son portable.

— Je pense que c’est celui-ci. Vous avez de la chance, je n’ai pas beaucoup d’amis.

— Pour quelle raison vous avait-il contacté ?

— C’était pour Joseph, il est dingue de moto. Il me demandait où j’avais acheté la mienne. Je lui ai dit que je l’avais eue chez le mécanicien où Joseph va trainer tout le temps et ça l’a rendu fou.

Théo et moi nous regardâmes. À nouveau Lisa donna un coup de coude à son compagnon, Thimothée ajouta :

— J’ai cru comprendre qu’ils avaient besoin de ça pour…

Il hésita.

— En fait, je n’en suis pas certain et je ne voudrais pas qu’il nous arrive des histoires. Moïse, c’est un fou. Il ne recule devant rien. Lisa peur de lui et elle a raison. Il ne doit pas savoir que nous habitons ici. Je devais lui prêter ma moto et…

Lisa sursauta et l’apostropha :

— Tu ne m’en avais pas parlé, tu l’as revu ?

Penaud, Timothée expliqua qu’il s’était croisé en ville.

— Si ça se trouve, il te surveille. Je ne veux plus rester ici.

Lisa paniquait et Timothée ne savait plus quoi faire. J’entendis alors une voiture. Je leur intimais de se taire et d’aller se cacher. Je saisis mon arme et mon collègue fit de même.

Un homme arrivait et je reconnus celui qui m’avait apostrophée devant le commissariat. Il était aussi celui que j’avais croisé dans les bois. Il s’approchait de la porte. Je fis signe à Théo de sortir, il n’était pas connu de lui. Il rangea son pistolet et lui fit face. Surpris parce qu’il s’attendait sans doute à voir Timothée, il recula.

— Je peux vous aider ? demanda Kawas.

Ces mots avaient à peine franchi ses lèvres que le garçon prenait ses jambes à son cou. C’était sans compter sur la réaction du capitaine qui le rattrapa en moins de temps qu’il ne faut pour le dire. L’homme se trouva ceinturé en quelques secondes.

À suivre…

© Isabelle-Marie d’Angèle.

À très vite…

J’aime un voyou au grand coeur

Bonjour toi 😉

Je n’oublie les fans de mon policier et je partage aujourd’hui le chapitre 14.

Chapitre 14

Je prévenais aussitôt mon équipe pour qu’elle lance un avis de recherche. Une patrouille tournant dans le secteur ne fut pas longue à l’appréhender.

J’attendais donc qu’il arrive au commissariat, j’étais prête pour l’interroger. Seulement, il n’arriva jamais.

— Que s’est-il passé ?

Je n’étais pas à prendre avec des pincettes, je ne comprenais pas comment une telle chose avait pu se produire. Le trajet n’était pas long.

Le discours que me fit le gendarme, je n’en fus même pas surprise. Un camion en panne en travers de la route, un homme qui descend pour s’excuser, un autre qui arrive par derrière qui ouvre la portière, arme à la main, les oblige à ne pas bouger. Le suspect part avec eux. Fin de l’histoire.

— Et vous ne les avez pas reconnus ?

— Ils étaient cagoulés.

— Évidemment.

— Une plaque d’immatriculation ? Quelque chose ?

J’étais furieuse. Encore un coup de Destrio ? Mais pourquoi ?

L’un des gendarmes avait relevé le numéro du camion. Après enquête, je compris que le chauffeur n’y était pour rien. Il était véritablement tombé en panne. Par contre, remonté à l’intérieur, il avait eu le temps de voir par le rétroviseur la voiture qui repartait avec notre suspect. Malheureusement, c’était un véhicule banal comme on en trouve partout, de couleur blanche.

Joseph Gardon avait disparu. Très en colère, j’appelais la banque de Paco et demandais à lui parler. Il n’était plus dans l’établissement.

Je tapais son numéro de portable et tombai directement sur sa messagerie. C’est mon capitaine qui fit les frais de ma rage quand il entra dans mon bureau.

— Désolée Théo !

Je lui racontai en quelques mots. J’avais surréagi et ça ne me ressemblait pas. Il y avait certainement une explication à l’absence de Paco. Il n’était pas sur écoute, il n’était pas surveillé, il pouvait aller où bon lui semblait, c’était samedi, il était libre.

Il me restait la piste de l’autre copain de Philippe Peton. Grâce aux coordonnées données par Simone, je pus avoir rapidement le directeur de l’établissement où les garçons avaient été placés. Par téléphone, il ne voulut pas me renseigner. Il pouvait me recevoir si je le désirais.

Théo était en interrogatoire, je laissai un message à l’accueil et enfourchai ma moto.

Claude Dubois, une cinquantaine d’années me serra la main chaleureusement.

— J’ai appris par la presse le décès de Philippe Peton. Quelle sale histoire ! J’ai cru comprendre que vous vouliez connaitre les noms des hommes qui l’accompagnaient souvent.

Il montra une photo où ils posaient ensemble dans un groupe.

— Voici Philippe, Joseph Gardon et Timothée Dario. Philippe était le seul à avoir été placé. Les deux autres, c’était très compliqué.

— Vous les voyez toujours ? demandais-je.

— Non. Vous savez, ils sont adultes depuis longtemps, répondit-il en souriant. D’ailleurs, ces photos datent un peu, mais Joseph n’a pas beaucoup changé. Il est fou de motos, vous pourrez sans doute le rencontrer à l’atelier du mécanicien. Quant à Timothée…

Le directeur se tut. Il parut ému. Je l’invitai à continuer.

— Tim s’était pris de passion pour l’escalade.

— Était ?

— Une mauvaise chute. Il est en fauteuil roulant.

Stupéfaite, je regardai mieux la photo. Timothée semblait être l’un des deux hommes croisés dans les bois.

— Il y a longtemps ?

— Je ne sais plus trop, quelques mois certainement. Il voulait ressembler… je ne sais pas si vous le connaissez, le directeur de la banque, François Destrée. Ils avaient sympathisé, ils faisaient partie du même club. J’avais pensé que cet homme pourrait peut-être l’aider et je lui avais demandé s’il pouvait lui trouver un boulot. Timothée n’était pas un mauvais bougre, il aimait les chiffres, j’avais rencontré monsieur Destrée dans ce but. Je sais qu’ils s’étaient parlé, je n’ai plus eu de nouvelles. Timothée n’est plus revenu ici et monsieur Destrée n’a sans doute pas donné suite. J’ai beaucoup de travail, j’essaie de faire au mieux, mais Timothée étant majeur, il ne voulait plus avoir affaire au centre.

— Avez-vous une adresse où je peux le joindre ?

— Pas une fixe non, il allait parfois chez Simon et Henri l’ancienne famille de Philippe.

— Il avait d’autres amis ?

— Tentez de parler avec Joseph, lui, il n’était jamais seul, un homme était souvent avec lui, mais je ne le connais pas.

— Puis-je prendre la photo ?

— Bien sûr !

Je le remerciai et retournai au commissariat. Je demandai à mes gars de vérifier si ce Timothée était dans nos fichiers. Il l’était pour des vols à l’arraché, rien de bien grave et il y avait même une adresse.

Théo qui avait terminé son interrogatoire vint avec moi, c’est lui qui conduisait.

À suivre…

© Isabelle-Marie d’Angèle

À très vite…

J’aime un voyou au grand cœur

Bonjour toi 😉

Prête pour le chapitre 13 ?

Chapitre 13

— Monsieur Destrée est en réunion. Je peux prendre un message ?

— Dites-lui que c’est la police !

Mon capitaine n’était pas de bon poil et je dus le retenir par le bras alors qu’il allait entrer de force dans le bureau de François.

La jeune femme à l’accueil n’en menait pas large, mais elle n’y était pour rien. Je la rassurai d’un sourire et lui demandai de prévenir son directeur que nous devions l’interroger rapidement.

Elle n’eut pas à le faire, la porte s’ouvrit face à deux hommes, l’un d’eux était Diego Destrio. Il me fit un signe de tête et passa devant nous sans rien dire, suivi de son acolyte.

Nous entrâmes dans le bureau. Paco ne nous laissa pas parler.

— Bonjour Commandant, Capitaine, si vous venez pour la mort de Philippe Peton, comme vous avez pu le constater, mon père sort d’ici. Nous n’y sommes pour rien ni l’un ni l’autre.

Il se planta devant sa fenêtre et se tut. Il nous tournait le dos, je ne pouvais donc pas voir son visage. Mon collègue qui n’était pas d’une nature patiente lui demanda de nous regarder, il voulait lui poser quelques questions. François s’assit et nous invita à prendre place face à lui.

Théo l’interrogea :

— Les nouvelles se propagent à vitesse grand V ici ! Connaissiez-vous cet homme ?

Paco soupira et plantant ses yeux dans les miens, répondit :

— Je vais nous faire gagner du temps. Oui, c’est même lui qui m’avait cambriolé et tabassé, je l’avais reconnu à son tatouage. J’avais promis à ses parents d’accueil de ne rien dire. Laissez tranquilles ces braves gens, ils n’ont rien à voir dans toute cette histoire. Je vous le répète, je n’y suis pour rien.

— Pouvez-vous me donner votre emploi du temps depuis hier soir, monsieur Destrée ?

— Seul, mon chien pourra vous confirmer que j’étais chez moi jusqu’à 20 heures. Ensuite, mon collaborateur Jordan Calamine m’a téléphoné, mais j’imagine que vous allez dire qu’avec mon portable, je peux répondre de n’importe où, n’est-ce pas ? Vous n’aurez pas cette joie, parce que Jordan préfère toujours m’appeler sur mon fixe. Je suis allé le rejoindre à la salle de sports. Je suis allé m’entrainer jusqu’à 23 heures, Jordan était avec moi. Nous sommes repartis ensemble, mais il est rentré chez lui et moi chez moi. Si vous voulez vérifier mon alarme, elle pourra vous indiquer l’heure exacte à laquelle je l’ai désactivée. J’ai pris une douche et me suis couché. Je suis arrivé ici vers 8 heures 30, ma secrétaire pourra vous le confirmer, elle était déjà là. Je vous signale aussi que la banque est ouverte le samedi matin, une fois tous les quinze jours, vous avez eu de la chance de me trouver.

— Vous récitez votre emploi du temps comme si vous saviez que vous alliez être interrogé, nota mon capitaine.

Je souris intérieurement et les souvenirs affluèrent :

— Tu m’étonneras toujours toi avec ta mémoire, comment tu peux te rappeler les voitures qui sont passées devant chez toi ?

 — Pas difficile, il n’en passe pas non plus des masses, mais depuis tout petit, j’aime bien me répéter comme dans un film, tout ce que j’ai fait ou vu dans la journée.

— Tu te souviens de ce que tu as fait, il y a une semaine ? J’y crois pas.

Paco m’avait tout raconté comme aujourd’hui, avec une voix de robot, sans bafouiller et sans se tromper. Je me souviens pourtant lui avait fait remarquer qu’il pouvait me dire n’importe quoi, je ne pourrai pas vérifier. Alors, pour me prouver qu’il n’avait pas menti, il sortit un cahier, je vois encore sa couverture, c’était un paysage africain avec un éléphant qui levait sa trompe. Une bulle au-dessus de lui disait : je te mets au défi d’avoir une meilleure mémoire que moi. Tout y était noté. Je serais curieuse aujourd’hui de savoir si François avait toujours cette manie.

Je rencontrai son regard. Il ouvrit un tiroir et prit un ordinateur portable. 

— Vous aurez mon emploi du temps depuis des mois là-dessus.

Le cahier avec le pachyderme avec disparu pour faire place à la nouvelle technologie. François n’avait donc pas changé. Il avait gardé cette manie de tout noter.

Sans mot dire, Théo le saisit.

— Vous le récupérez rapidement, monsieur Destrée. Merci pour votre collaboration.

Nous nous levâmes de concert et François reprit sa place devant sa fenêtre. Au moment où j’enfourchai ma moto, je remarquai que Diego Destrio était garé non loin de là et qu’il me regardait. Il me fit un signe et son chauffeur démarra, il passa près de moi au ralenti puis accéléra.

Arrivée au commissariat, j’avais déjà le premier rapport de Luc Grégoras. Je reconnaissais que c’était un bon légiste, rapide et efficace. Il confirmait l’heure de la mort de Philippe Peton, tôt dans la matinée, ainsi qu’une bagarre. L’homme s’était défendu, à en croire les coups sur les mains. Il était possible qu’il ait trébuché et qu’il soit mal tombé.

Théo avait cherché dans les comptes-rendus du cambriolage de François s’il y avait d’autres empreintes connues et moi, je me plongeai dans les photos. Je me souvenais parfaitement du visage du copain de Peton. Il n’était malheureusement dans nos fichiers, je décidai de repartir chez la famille qui accueillait la victime. Simone avait peut-être son nom.

Cette fois-ci, je n’y allais pas en moto. Je ne voulais pas que les voisins soient au courant de ma visite. J’empruntai donc une voiture banalisée.

Simone m’ouvrit la porte et j’entrai. Elle avait les yeux rouges, signe qu’elle avait dû pleurer.

Elle m’invita à m’asseoir autour de la table du salon et prit place en face de moi. Son compagnon nous rejoignit aussitôt. Je ne tergiversai pas longtemps pour poser la question qui me brulait les lèvres et je ne souhaitais pas qu’il se tracassent inutilement.

— Vous m’avez parlé ce matin d’un copain qui accompagnait Philippe, connaissez-vous son nom ?

— Il l’appelait Joseph, répondit son mari.

— T’es sûr Henri ? C’était peut-être l’autre et pas celui qui était venu ici.

Elle ajouta en se tournant vers moi.

— Philippe avait deux amis avec qui il avait sympathisé en foyer. Philippe était le seul à avoir été placé en famille d’accueil, pas eux, ça se passait toujours mal. Vous pourriez peut-être connaitre leur nom avec le directeur qui s’occupait d’eux. Je vous donne l’adresse.

Je comprenais bien que le couple voulait vraiment m’aider et ne pas avoir maille avec la police. Je pris donc le papier où elle avait noté les coordonnées.

Son mari, Henri, n’en démordait pas, c’était Joseph qui était venu chez eux.

— Vous connaissez son nom de famille ?

— Non, mais le réparateur de motos oui. C’était un fou de ces engins, mais il n’avait pas les moyens de s’en offrir, s’il avait pu en voler une, il ne se serait pas gêné. Il était tout le temps fourré chez le mécanicien, dans l’espoir qu’il lui trouve une bécane pour presque rien.

C’était certainement lui que j’avais vu tourner auprès de la mienne au commissariat. Je les remerciai pour leur aide et quittai leur maison.

Je me garai devant le hangar où différentes motos s’alignaient. Au moment, où j’ouvrai la portière, un homme sortait en courant et le patron de l’entreprise l’invectivait furieusement :

— Ne remets plus jamais les pieds ici Gardon, sinon je te signale à la police.

Il m’aperçut et me prit à partie.

— Désolé, mais il ne cesse de tourner autour de mon matériel. Vous désiriez quelque chose ?

— Vous avez de la chance, je suis Angèle Merlin, commandante de police. Un problème ?

— Je ne veux pas lui faire de tort, mais ce Joseph Gardon vient tous les jours me demander si je n’ai pas une moto à lui donner, comme si je pouvais me permettre de donner ! Et puis, j’ai entendu ce matin que Philippe Peton était mort. Ils étaient tout le temps ensemble. Je ne veux pas être mêlé à leurs histoires. Imaginez qu’il prenne une bécane pour s’échapper d’ici ?

À suivre …

© Isabelle -Marie d’Angèle

À très vite…

J’aime un voyou au grand coeur

Bonjour toi 😉

Que dirais-tu si je te partageai le chapitre 12 ?

Chapitre 12

Deux semaines s’étaient passées. Je continuais à courir avec Tuck, c’était un vrai plaisir. J’en profitais pour discuter avec Paco autour d’un verre quand je ramenais son chien. Un jour, j’eus la surprise qu’il m’accompagne. Il avait récupéré toute son agilité et je réussis à caler mes foulées sur les siennes. Le chien nous suivait et respectait alors les consignes de son maître à la lettre. En riant, j’avais bien essayé de lui parler, mais l’animal me snoba complètement.

Luc Grégoras, notre médecin légiste, avait compris qu’il devait faire profil bas et me laisser tranquille. Lors d’une intervention, il avait bien tenté une discussion, mais je l’avais arrêté d’un geste. Je n’étais pas fière d’être devenue la commandante qui lui donnait l’ordre de me foutre la paix.

Je me rendais compte au fil des jours que la solitude me convenait tout à fait. Je n’étais pas faite pour la vie de couple. Pistole était le seul qui trouvait grâce à mes yeux. Enfin, presque… J’avouais que j’appréciais de plus en plus la compagnie de mon ami d’enfance, mais il ne tentait plus rien. J’étais bien un peu frustrée, mais finalement c’était mieux ainsi. Nos relations restaient celles de l’amitié.

J’étais d’astreinte ce samedi-là, je n’étais pas allée courir avec Paco et j’enfourchai ma moto quand mon portable bipa. C’était Théo, mon capitaine, qui me prévenait qu’un corps venait d’être découvert dans un champ. C’était un chasseur qui avait donné l’alerte.

Je notai l’adresse et je filai le retrouver.

Le médecin légiste était arrivé et il auscultait la victime. Je saluai mes deux collègues et me penchai sur le corps. Je reculai aussitôt d’un pas. Je reconnus l’un des hommes qui m’avait accosté devant le commissariat, celui-là même que j’avais croisé lors de la première promenade avec Paco dans les bois.

— Tu le connais ? demanda le capitaine qui avait noté mon mouvement.

— Oui, je n’ai pas son nom, mais c’est celui qui en voulait à ma moto. Tu te souviens ?

Je ne souhaitais pas lui cacher quoi que ce soit aussi j’ajoutai que je l’avais déjà vu dans la forêt en compagnie de Paco.

Le légiste me fit un rapide rapport sans me regarder. La mort remontait à quelques heures. La victime était tombée sur une pierre et le coup avait été fatal. Restait à prouver si l’homme était tombé seul ou s’il y avait eu bagarre. Des examens plus approfondis m’en apprendraient davantage rapidement.

Je me baissai sur le corps et palpai ses poches à la recherche de papiers qui révéleraient son identité. Je ne trouvai rien.

— Tu as interrogé le chasseur ?

— Oui, rien de spécial. Si tu veux lui parler, il est là-bas, avec son chien.

L’homme me fit signe. Nous nous connaissions bien, il n’habitait pas loin de chez moi et c’est dans sa poubelle que j’avais ramassé Pistole.

— Comment allez-vous Joseph ?

Il me sourit. Il était gentil avec sa barbe blanche et ses cheveux en bataille. Il avait ôté sa casquette pour me saluer.

— Bah, pas terrible. C’est jamais arrivé par chez nous un truc pareil. Pauvre homme ! qui c’est qui pouvait bien lui en vouloir. Je l’avais déjà vu trainer dans le coin avec un autre bonhomme, mais il n’avait pas l’air méchant. Il est mort comment ?

— Joseph, je ne peux rien vous dire, vous le savez bien. Vous apprendrez tout ça dans les journaux comme d’habitude.

— C’est mon chien qui l’a reniflé. Il s’est assis à côté et m’a attendu. Brave bête va ! 

— Je vous recontacterais si nous avions d’autres questions, ne vous inquiétez pas, vous pouvez continuer votre promenade.

— Bah, j’ai plus envie maintenant, ça m’a retourné cette découverte. Quand ma femme va savoir ça !

Il me salua et s’en alla accompagné de son chien gambadant autour de lui. Je ne me faisais aucune illusion, dans peu de temps, tout le village serait au courant.

— J’ai l’identité de notre victime, Angèle. Il s’agit de Philippe Peton. Il est connu dans nos services pour ses vols à l’arraché. J’ai également son adresse.

— Il est marié ? Des enfants ?

— Apparemment, il vit encore chez ses parents.

— On y va.

Je donnai mes ordres pour qu’on rapatrie le corps à l’institut médico-légal dès que toutes les recherches d’empreintes auraient été faites.

Je partis en moto alors que Théo me suivait en voiture.

La maison où habitait la victime était dans un cul-de-sac. Un véhicule était garé devant le portail. J’attendis mon collègue pour sonner. Aussitôt une femme d’un certain âge nous ouvrit, le sourire aux lèvres, mais dès qu’elle aperçut nos insignes, elle se signa.

— C’est Philippe, il a encore fait des siennes. Mon mari va être en colère. Nous sommes famille d’accueil et ce gamin, enfin même si ça en est plus un, ne nous apporte que des ennuis.

C’est le capitaine qui lui annonça la nouvelle. Elle se signa à nouveau.

— Pauvre gosse ! il fallait bien que ça arrive, avec toutes les mauvaises fréquentations qu’il avait. Vous savez, dans le quartier, à cause de lui, nous étions mal vus. D’ailleurs, regardez en face le rideau qui bouge. La voisine a bien repéré que vous étiez de la police. Entrez donc ! je vous offre un café ?

La brave femme me faisait de la peine. Pourtant, je déclinai.

— Peut-on visiter sa chambre ? demandais-je en souriant.

— Bien sûr, même s’il ne dormait plus ici depuis quelque temps.

— Quand l’avez vu pour la dernière fois ? l’interrogea le capitaine Kawas.

Elle réfléchit puis elle nous répondit que ça devait bien faire une bonne quinzaine de jours. Il avait débarqué chez eux avec un copain, très énervé, il avait pris quelques affaires, depuis elle n’avait plus de nouvelles.

— Vous a-t-il dit quelque chose ? Pourquoi était-il de mauvaise humeur ? demanda encore Théo.

Je voyais bien qu’elle hésitait à parler, elle ne voulait pas accabler son protégé. Je la rassurai.

— Racontez-nous la vérité madame, tous les détails comptent pour…

Un homme, son mari sans doute, déboula devant nous, affolé.

— C’est le Philippe, il a été assassiné. Je parie que c’est à cause de la baston de la dernière fois.

C’est alors qu’il nous identifia.

— Ah ben, vous n’avez pas trainé pour débarquer chez nous. On n’y est pour rien nous ! Je t’avais prévenu Simone, cet homme il fallait qu’il déguerpisse de la maison depuis longtemps. Il avait passé l’âge d’être en famille d’accueil.

Théo et moi, nous nous présentâmes. Il nous serra la main et nous affirma que lui et son épouse feraient tout pour nous aider. Ils ne voulaient pas d’ennuis.

— Vous parliez d’une baston tout à l’heure, vous pourriez nous en dire plus ?

— C’était, il y a quinze jours, je m’en souviens, il y avait un article dans le journal. J’espère que ce n’était pas lui qui avait tabassé le pauvre directeur de banque. En tous les cas, les dates correspondent, hein, Simone ?

Elle hocha la tête, complètement perdue, puis elle avoua.

— Je l’aime bien François Destrée, il nous a toujours bien conseillé pour notre argent. Alors quand j’ai su qu’il avait été cambriolé et hospitalisé, je suis allée prendre de ses nouvelles et je lui ai demandé s’il avait reconnu ses agresseurs.

Son mari l’apostropha :

— Je n’étais pas au courant. Tu m’en fais des cachotteries, dis-donc ! C’est vrai que lorsqu’il s’agit de Philippe, tu perds la tête. Alors, il t’a répondu quoi le directeur ?

— Ils étaient masqués, murmura-t-elle, mais…

Le cœur en déroute, j’attendais la suite. Je ne voulais pas croire que c’était François l’auteur de ce crime, mais son père si, il était tout à fait capable d’avoir commandité la sale besogne.

Elle reprit en se tordant les mains :

— Il a promis qu’il ne le dénoncerait pas. Il avait reconnu Philippe à son tatouage sur son bras.

Kawas me fixa du regard alors que je lui affirmai que j’allai rencontrer monsieur Destrée afin d’avoir plus d’explications.

— Vous ne pensez quand même pas que c’est lui qui l’a tué ? demanda la brave femme. Il est gentil cet homme.

— Ouais, bougonna son mari, c’est vrai qu’il nous a bien aidés, mais on ne connait jamais les gens, Simone. C’est malin, maintenant, on pourrait croire qu’on est complices.

Elle ouvrit de grands yeux et se mit à pleurer. Je les rassurai, nous reviendrons vers eux au fur et à mesure de l’enquête.

Alors que je mettais mon casque, Théo s’approcha de moi et dit :

— Si ce n’est pas ton pote, c’est son père, ça ne fait aucun doute, mais il va falloir le prouver et ça, ce n’est pas gagné.

— Allons interroger François Destrée et tu m’accompagnes, ainsi tu verras que je ne lui passe aucune faveur. Il va devoir s’expliquer. J’espère que la Banque n’est pas fermée le samedi.

À suivre…

© Isabelle-Marie d’Angèle

À très vite…

J’aime un voyou au grand cœur

Bonjour toi 😉

On reprend les bonnes habitudes et je retrouve mes personnages et le chapitre 11.

Tu te rappelles quand même que mes personnages étaient partis se promener dans d’autres cahiers… voir ici.

J’ai réintégré mon cahier et je reprends le fil de mon enquête, un peu nostalgique de ma rencontre avec Marie-Sophie. Peut-être qu’un jour, elle viendra me rendre visite…

Je retrouvai mon portable et compris que mon capitaine était en panique à en croire les messages de plus en plus affolés laissés sur ma messagerie. Je l’appelai et le rassurai immédiatement. Une urgence familiale lui assenais-je, sans lui laisser le temps de me poser de questions. Je suis son supérieur, il ne me demandera rien, même si nous sommes quand même assez proches. Quand j’aurai le temps, je lui raconterai ce qui m’était arrivé, mais je doutai qu’il me comprenne et je pensai même qu’il doutera de ma santé mentale.

Je me souvenais de mon rendez-vous avec Destrio et la fuite du capitaine…

Chapitre 11

Je refis le chemin en sens inverse. Je saluai au passage les collègues à l’accueil et m’enfermai dans mon bureau. Il en avait de bonnes Diego Destrio. Les conneries de son fils quand il était gamin ce n’était rien à côté de ce qu’il allait manigancer aujourd’hui. Je ne pouvais pas rester cloitrée ici, je consultai rapidement mes mails, rien d’urgent, mes hommes savaient gérer de toute façon. Je devais rencontrer Paco.

Je fus interceptée par le procureur qui me cueillit devant ma moto. Les nouvelles allaient très vite dans cette petite ville.

— Alors comme ça on déjeune avec Diego Destrio ? Vous partiez en mission pour lui ?

— Bonjour monsieur.

Je tentai de gagner du temps, mais c’était mal le connaitre.

— Qu’est-ce qu’il voulait ?

— Que je coffre le plus rapidement possible les personnes qui ont attaqué son fils.

Dire la vérité allait le calmer.

— Le banquier est son fils ? Si je m’attendais à ça.

Le procureur n’en revenait pas.

— Je parie qu’il vous a menacée. Si c’est le cas, n’hésitez pas à le mettre en garde à vue.

— Et pour quelles raisons ? Et puis non, il ne m’a pas menacée. Il a réagi simplement comme un père qui a eu peur pour son fils unique.

— J’imagine qu’il vous a donné un délai. Je connais l’énergumène.

— On peut dire ça comme ça. Justement, je partais à l’hôpital retrouver monsieur Destrée pour prendre sa déposition.

— Faites donc commandant. J’ai confiance en vous, depuis le temps que vous et vos collègues souhaitez mettre la main sur ce bandit, si vous trouvez n’importe quoi qui peut le faire tomber, vous avez carte blanche !

Il me salua d’un signe de tête et s’engouffra dans le commissariat. Le mot confiance résonnait bizarrement dans mon esprit.

François alias Paco était furieux. Il venait d’avoir son père au téléphone. Comment avait-il pu rencontrer Angèle ? De quoi se mêlait-il ? Il ne pouvait pas lui en vouloir. De loin, il l’avait toujours protégé même s’il menait ses affaires en solitaire. Paco était certain qu’il gardait un œil sur lui et qu’au moindre problème, il interviendrait et c’était ce qu’il avait fait avec le commandant Merlin.

Il devait sortir de cet hôpital et reprendre le cours normal de sa vie. Ce n’est pas un groupe de petits malfrats qui allait lui faire peur. Ils ne le connaissaient pas et surtout, il ne savait pas qui était son père. Dans le cas contraire, ils abandonneraient l’affaire.

Il repoussa ses draps et se leva. Certes, ses blessures le faisaient un peu souffrir et ses côtes cassées n’arrangeaient rien, mais il tenait debout.

L’infirmière entra alors qu’il terminait de s’habiller.

— Vous nous quittez ? J’apportais justement vos papiers. Vous êtes bien pressé. Quelqu’un vient vous chercher ?

— Je vais me débrouiller, ne vous inquiétez pas.

— Passez à l’accueil pour signer votre sortie.

Elle se heurta au commandant Merlin. Elle dit alors :

— Si vous repartez en moto, faites attention ! Bonne journée.

Angèle contempla son ami d’enfance qui était prêt à s’en aller.

— Tu me ramènes chez moi, je prendrai la voiture pour aller récupérer mon chien.

Ce n’était pas une demande, mais un ordre.

— Bonjour François.

Il grommela et l’entraina vers l’accueil. Angèle qui n’avait pas l’habitude qu’on lui parle ainsi se dégagea de son étreinte et l’apostropha :

— Je ne savais pas que tu sortais aujourd’hui. Au fait, j’ai eu la visite de ton père.

— Il m’a averti et je n’y suis pour rien. Angèle, si tu veux bien, tu me ramènes.

— Je suis à moto.

— Alors ? Tu ne me crois pas capable de grimper derrière toi ?

Elle haussa les épaules. Il remplit les papiers et la suivit. Elle tendit un casque. Il monta derrière elle, s’agrippa à sa taille non sans ébaucher un sourire qu’elle ne vit pas.

À peine arrivé devant chez lui, il l’enleva et la remercia.

— Je vais chercher Tuck.

Sans un regard, il prit son véhicule et disparut. Il était en colère. Il ne voulait pas mettre en danger Angèle. Son père l’avait prévenu, il ne tolérerait pas qu’elle lui fasse faux bond. Elle devait le protéger. Il tapa sur son volant, il n’était plus un gamin, il savait ce qu’il avait à faire. D’abord récupérer son chien, ensuite il aviserait.

Tuck allait bien et dès qu’il vit son maître, il se dressa dans sa cage. Le vétérinaire le délivra rapidement et il se jeta sur Paco qui faillit tomber et porta une main à ses côtes. Il rit.

— Doucement, mon beau.

L’animal le lécha avec bonheur puis il se coucha à ses pieds. Après avoir écouté les conseils préconisés, il sortit. Le berger australien grimpa dans la voiture dès qu’il put. Une fois arrivé chez lui, François fit entrer Tuck puis il appela son collaborateur Jordan.

Qu’est-ce qu’il pouvait l’agacer Paco. Furieuse, je suis repartie au commissariat et j’ai claqué la porte de mon bureau un peu fort.

Personne n’est venu me déranger, les collègues ont dû penser qu’il fallait attendre que la tempête passe. Je rallumais mon ordinateur et consultais les nouvelles.

Soudain, je poussai un juron et lus l’article qui datait de quelques semaines. La police ne s’était même pas rendu compte qu’un braquage avait eu lieu lors du transport de fonds. En fait, l’argent n’était jamais arrivé. Personne n’avait vu qui conduisait le fourgon, tout s’était déroulé normalement. C’est l’entreprise lésée qui les avait prévenus.

En lisant la presse, un article attira mon attention. Une association qui s’occupait des sans-abris avait été créditée par un donateur anonyme. Impossible de remonter à la source.

Je soupirai. J’étais certaine qu’il s’agissait de Paco, mais comment le prouver ? Pas de numéros de billets, juste un virement dont personne n’était parvenu à trouver d’où il venait. En parcourant les articles, je compris que tous les moyens avaient été mis pour hacker ce compte, mais le meilleur des hackeurs avait fait chou blanc.

Je me laissai aller sur mon fauteuil et posai mes pieds sur le bureau. S’il s’agissait de Paco, il était très fort.

J’appelai Kawas. Il entra sans frapper et s’assit face à moi. Je tournai l’écran vers lui. Il lut l’article et haussa les épaules.

— Vous étiez en formation quand c’est arrivé, ça a dû vous échapper.

— Non, je n’ai juste pas fait le rapprochement avec l’archer qui ouvrait les coffres.

— Ce n’est pas nous qui avions l’enquête. Et puis, il n’y a pas eu mort d’hommes. L’association est ravie et a pu garder l’argent, rien ne prouvait qu’il avait été dérobé.

— Nous devons ouvrir l’œil si d’autres évènements de cette sorte arrivent.

— Les transferts de fonds, il y en a tous les jours et jusqu’à présent, il ne s’est rien passé d’anormal.

— Y a-t-il eu des vols identiques ailleurs que par chez nous ?

— Pas que je sache.

— C’est donc une nouvelle façon de procéder. J’ai l’impression que ce Robin des Bois moderne prend l’argent pour le redistribuer.

— Il ne le fait pas avec celui des supermarchés, juste les banques. Vous avez entendu parler de la vente des tableaux du château de la ville d’à côté ?

— Arrête de me vouvoyer Kawas, tu m’agaces. Si tu as quelque chose à me reprocher, parles, vides ton sac une bonne fois pour toutes.

— Que voulait Destrio ?

— Que je protège son fils et que je coffre ceux qui l’ont tabassé, c’est ce que j’ai dit tout à l’heure au Proc. Rien de bien original, tu ferais pareil, si ton enfant s’était fait attaquer chez lui.

— Rien d’autre ? Tu me le promets ?

— Putain Théo, tu me connais quand même ! que veux-tu qu’il me demande ? Personne n’a jamais réussi à coincer Destrio, il ne va pas commencer aujourd’hui à faire des conneries.

— Pour ses gosses, on baisse la garde.

— Alors là, ça m’étonnerait, mais j’y avais pensé. Dans notre métier, nous en voyons des choses pas jolies, et des personnes à qui on donnerait le bon Dieu sans confession qui vrillent. On ouvre l’œil et on veille au grain. Au fait, François Destrée est sorti de l’hôpital. J’étais passé prendre de ses nouvelles tout à l’heure, c’est moi qui l’ai ramené. Il n’était pas de bon poil et était en colère que son père soit venu nous parler. Voilà, tu sais tout !

Je regardai dans les yeux mon capitaine, mais au fond de moi, je n’étais pas fière. Théo se leva, le sourire revenu. J’avais réussi à lui redonner confiance en moi, mais jusqu’à quand ?

© Isabelle-Marie d’Angèle

À très vite…

J’aime un voyou au grand cœur

Bonjour toi 😉

Le thriller Un héritage empoisonné est terminé, tu peux le trouver ici où tu auras l’intégral . Te souviens-tu de mon histoire du voyou au grand cœur ? Tu retrouveras les 4 premiers chapitres ici. Je te propose de continuer leur histoire. C’est un challenge pour moi, mais j’aime les défis d’écriture parce qu’il est loin d’être terminé et surtout, je n’en connais pas l’issue 😂.

Alors c’est parti, je te propose donc le chapitre 5. J’ai écrit 9 chapitres qui ont l’air de tenir la route, j’ai fait quelques modifications. N’hésite pas à me dire ce que tu en penses.

Je te fais ci-dessous un récap des personnages en images.

Angèle Merlin, commandant
Son chat Pistole

Paco alias François Destrée
Son chien Tuck

Chapitre 5

Je me réveillai en sursaut et repoussai brutalement le bras de Luc qui reposait sur moi. Il avait débarqué la veille au soir, je n’avais pas eu le courage de le mettre dehors.

Le message de Kawas m’avertissait que Destrée avait eu un accident d’escalade.

Je m’habillai rapidement et le moteur de ma moto rugit. Je stoppai devant la salle de sport alors que l’ambulance l’emmenait déjà. Son collègue, Jordan Calamine répétait en boucle que ça devait arriver.

Je m’approchai de lui et lui demandai pourquoi il avait cette intuition. Il se tut aussitôt et bougonna :

— Faut pas m’écouter, je radote parfois. C’est que je l’aime bien ce gamin, je le connais depuis des années.

Kawas vint à ma rencontre et me glissa à l’oreille qu’il ne s’agissait pas d’un accident. Je m’éloignai pour l’interroger.

— François Destrée s’en serait rendu compte si sa corde avait été endommagée non ?

— Ce n’est pas elle, c’est le mousqueton.

— C’est robuste ces machins-là !

— À croire que celui-là était défectueux.

Je restai dubitative. L’habitué s’en serait aperçu. Je rejoignis Calamine.

— Excusez-moi, c’est vous qui préparez le matériel ?

— D’habitude oui.

Il se tordait les mains, il n’était pas à l’aise et ses yeux me fuyaient.

— Pas aujourd’hui ?

— Il ne m’avait pas prévenu qu’il viendrait s’entrainer. Nous nous étions engueulés hier.

Il baissa la tête. Il s’en voulait, c’était évident. Il reprit en me regardant droit dans les yeux.

— Je ne comprends pas qu’il ne se soit aperçu de rien. Il est tellement maniaque avec ses affaires. De plus, je ne les reconnais pas. Ce n’est pas celles qu’il utilise.

— Je crois que le mieux est de l’interroger, il pourra certainement nous expliquer les raisons de son choix.

L’homme haussa les épaules puis il reprit.

— Heureusement qu’il n’avait pas décidé de s’entrainer dans la forêt. La chute aurait pu être bien plus grave.

Je lui demandai de rester à notre disposition et l’invitai à rentrer chez lui. Nous n’avions plus besoin de lui.

— Savez-vous où ils l’ont emmené ? J’aimerais aller le voir.

Mon collègue lui donna les informations souhaitées et nous le regardâmes s’en aller la tête basse et les épaules voutées.

— Dès que ce sera possible, nous irons nous aussi l’interroger.

Un message de mon médecin légiste abandonné dans mon lit apparut et je compris qu’il n’était pas content de se retrouver tout seul chez moi. Je rangeai mon portable et n’y pensai plus.

François Destrée avait repris connaissance et il s’en tirait avec deux côtes cassées. Jordan était près de lui et lui racontait que la commandant Merlin l’avait interrogé.

— Je m’en doute et elle ne va pas tarder à rappliquer ici.

— Qu’est-ce que tu vas lui dire ?

— Rien ! C’était un accident.

— Tu sais bien que ce n’est pas vrai.

— Si j’avais vérifié mon équipement comme je le fais d’habitude, je l’aurais vu que ce mousqueton était bizarre. Je raconterai que je n’ai pas fait attention.

— Arrête François, elle ne te croira pas. Tu es fou d’escalade, jamais tu ne prendrais le risque d’avoir un matériel défectueux.

— Mais si elle me croira. Je sais être convaincant quand il le faut. Rentre chez toi et oublie tout ça.

— C’est facile, maugréa le pauvre homme.

Pourtant il s’en alla sans se retourner et croisa Merlin qui venait aux nouvelles. Elle n’avait pas perdu de temps. Il voulut l’intercepter pour lui conseiller de prendre soin de François parce que peut-être il était danger, mais il pensa qu’elle se moquerait de lui. Il lui fit alors un signe de tête et lui indiqua le numéro de sa chambre.

François la vit entrer et même si ses côtes cassées le faisaient souffrir, il afficha un léger sourire.

— Ce n’était pas la peine de vous déplacer, commandant.

Dans un lit d’hôpital, il était toujours aussi craquant.

— Je fais mon boulot. J’imagine que vous savez que votre matériel était défectueux et que quelqu’un souhaitait qu’il vous arrive un accident ?

Je le regardais afficher le même sourire. Je plissai les yeux et je me revis à neuf ans face à ce garçon qui me narguait avec ce rictus moqueur.

— Paco ?

Il sursauta, haussa les sourcils et murmura :

— Ah quand même, tu m’as enfin reconnu ? Moi, depuis le premier jour où tu es apparue dans mon bureau, j’ai su qui tu étais. Comment vas-tu depuis le temps ?

Cela faisait vingt-cinq ans que je n’avais pas eu de ses nouvelles, mais force est de constater que je n’avais jamais oublié mes vacances avec lui. Pourtant, je n’avais pas fait le rapprochement immédiatement avec ce gamin, amoureux des arbres et des forêts.

Je grondais :

— Ne me dis pas que c’est toi le Robin des Bois moderne dont tout le monde parle !

— Je ne te le dis pas.

Toujours ce sourire narquois sur ses lèvres. Je n’avais plus neuf ans et s’il m’agaçait à l’époque, aujourd’hui c’est un tout autre sentiment qui m’envahissait.

— Paco, tu…

— François, s’il te plait ! Paco c’est du passé.

— Quelqu’un t’en veut, tu le sais n’est-ce pas ?

— Mais non, c’est une erreur de débutant que j’ai commise.

J’éclatais de rire.

— Pas à moi François, tu n’as rien d’un débutant.

Il tenta de se redresser et grimaça.

— De toute façon, je ne suis pas près de regrimper, je ne risque rien.

— Tu peux m’expliquer ?

— Quoi ? Que je ne supporte pas qu’on abatte des arbres ?

— Tu sais que je suis commandant de police ?

— C’est ce que tu voulais faire. Souviens-toi quand on jouait aux gendarmes et aux voleurs, c’était moi le voleur, dit-il en riant.

— Je te courais après, je t’attrapais et te mettais en prison, lui rappelais-je.

— C’est parce que je me laissais faire, juste pour sentir tes mains sur les miennes.

Je secouais la tête.

— Pas de ça avec moi François, je suis flic, t’as oublié ?

— Et alors ? Tu vas m’enfermer ? Qu’est-ce que j’ai fait de mal à part prendre l’argent à ceux qui en ont trop et le redistribuer à ceux qui n’en ont pas assez ?

— Tu n’as pas le droit de faire ça et tu le sais très bien.

— Fais comme si tu n’étais pas au courant.

Je soupirai, alors il saisit ma main.

— Angèle, s’il te plait !

Ses yeux me fixèrent et tout comme à neuf ans, je me revis lui pardonner toutes ces bêtises comme lorsqu’il jetait des clous sous les roues des voitures sous prétexte que les propriétaires avaient laissé leur reste de pique-nique dans les bois.

Je tentais de gagner du temps.

— En attendant, une enquête va être ouverte. Quelqu’un a essayé de te tuer.

Il haussa les épaules.

— N’exagère pas, celui qui a fait ça souhaitait me faire peur, c’est tout. Il savait que je m’en sortirais.

— Pourquoi n’as-tu pas vérifié ton matériel ?

— Laisse tomber Angèle.

Le ton de sa voix m’alerta.

— Ne me dis pas que tu connais qui t’a fait ça !

— Je ne te le dis pas.

Une fois de plus, son regard enjôleur me chopa et je m’y laissais prendre.

— Tu ne souffres pas trop ?

— J’aime quand tu te préoccupes de moi.

Qu’il m’agaçait cet homme et j’étais furieuse parce que je sentais bien qu’un sentiment bizarre m’envahissait. Je n’avais pas l’envie d’y succomber.

Je quittai sa chambre.

À suivre

© Isabelle-Marie d’Angèle

À très vite

Un héritage empoisonné

Bonjour toi 😉

Voici que se termine mon thriller. Je suis ravie d’avoir pu mener l’histoire au bout. N’hésite pas à me dire en commentaires ce que tu en as pensé. Je sais qu’il y a de véritables fans qui attendent avec impatience le dénouement.

Je te laisse donc avec mon dernier chapitre.

Chapitre 35

Le colonel n’en revenait pas. Un clone ? Il avait beaucoup de mal à imaginer que sa belle-fille avait pu se laisser berner par une machine, parce qu’on était bien d’accord, pensait-il, c’était une machine.

Effectivement, le super héros dont les gamins rêvaient existait bien et il les narguait dans cette sale où il avait été relégué comme une pièce à conviction.

L’enquête était close ! Incroyable ! Ce toubib de la plastique s’en sortait encore. Les traces d’ADN sur le masque avaient une explication. Frédéric Marteau l’avait essayé plus d’une fois pour se contempler dans le miroir. Il l’avait écrit dans ses notes.

Ce que le colonel ne comprenait pas c’est pourquoi la machine ne fonctionnait plus depuis que le chirurgien avait disparu. Il avait pourtant affirmé qu’il ne la guidait pas, qu’elle s’était enfuie toute seule sans être commandée. Pourquoi ne le faisait-elle plus aujourd’hui ?

Gérard Faventiny s’approcha du clone. Il le regarda dans les yeux. C’était du très beau travail, il fallait le reconnaitre.

La porte s’ouvrit derrière lui, c’était son fils.

— Mets-toi à côté, ordonna le colonel.

Il contempla la machine et le commandant.

— Incroyable !

Il ne cessait de répéter ce mot.

— Et pourtant je n’y crois pas une seconde.

Il fusilla Daniel du regard.

— Ce putain de masque que la femme de ménage a trouvé dans la poubelle ne me raconte pas qu’il a ruiné tant d’années de travail comme ça, c’est du délire. Je suis certain que c’est lui qui se faisait passer pour toi.

— Nous n’avons aucune preuve papa.

— L’ADN bordel ! ça ne te suffit pas ?

— Il le portait, je te l’ai déjà dit.

— Pourquoi cette machine ne fonctionne plus ?

Daniel haussa les épaules.

— Elle peut marcher, il m’a laissé les codes, mais je n’ai pas du tout l’envie de m’en servir. J’ai tout archivé dans les scellés. Je ne veux plus entendre parler de cette histoire.

— Et les meurtres ? Ah j’oubliais, c’est ce robot ! trop facile ! Daniel, tu ne me caches rien ?

Ils s’affrontèrent du regard et le commandant ne broncha pas devant l’air inquisiteur du colonel.

— De toute façon, je te connais, tu ne me diras rien et vu comme tu as su berner tout le monde avec ton amnésie, tu n’avoueras rien même sous la torture. Et si je te faisais passer un test de vérité ?

Daniel se mit à rire.

— Arrête papa ! pour quelle raison ? Le procureur souhaite classer l’affaire.

Daniel Faventiny le poussa vers la sortie.

— Nous allons enfin pouvoir profiter de notre maison tous ensemble. Vous n’allez pas repartir tout de suite n’est-ce pas ?

Le colonel grommela que sa femme désirait rester avec son fils quelque temps et comme il ne savait rien lui refuser, il avait accepté.

— Tu me promets de ne plus enquêter ? D’ailleurs, je vais prendre quelques jours de congés. Coralie également. Comme ça, tu ne seras pas tenté de fouiner.

— Fouiner ? Décidément, les bonnes manières se perdent, à mon époque, jamais je n’aurais parlé ainsi à mon supérieur.

Daniel éclata de rire.

— Tu n’es pas mon colonel et encore moins en service.

— Ouais !

Quelques jours plus tard, entourés de leurs équipes respectives, Daniel et Coralie bavardaient dans le salon. Ses parents partiraient le lendemain. Les vacances du commandant et du médecin se terminaient et chacun allait reprendre le cours de sa vie habituel.

Hugo discutait avec Sophia, Vicenzo racontait les potins du commissariat avec Esteban et ils tentaient de renseigner Daniel et Coralie sur les dernières enquêtes. Gérard et Anne-Marie Faventiny contemplaient le malinois qui dormait au pied de son maître.

Soudain, il se redressa et gronda. Une porte claqua.

Daniel et Coralie se regardèrent alors que leurs collègues se mettaient à rire.

— C’est juste une porte mal fermée, ne vous inquiétez pas commandant.

Le colonel fixa son fils. Celui-ci avait saisi la main de sa femme. Tous deux avaient pâli, mais Daniel se reprit rapidement.

— Portons un toast, annonça gaiement Daniel en levant son verre, que nos équipes s’entendent toujours aussi bien, n’est-ce pas Hugo ?

Celui-ci sourit à Sophie, puis il bafouilla :

— Oh ça va commandant, nous sommes juste amis.

— Que ça dure encore longtemps, alors !

— C’est pas tout ça, reprit le colonel. Maintenant que cette enquête est terminée, je compte sur vous pour continuer à bien bosser, je suis à la retraite, je ne vais pas m’éterniser ici.

Tous éclatèrent de rire en levant son verre, ils savaient tous que le colonel n’attendait que ça, revenir sur une enquête. La retraite c’était bien, mais le terrain lui manquait.

Tout le monde va bien à ce que je vois. Daniel a bien compris le message, Coralie ne sera pas inquiétée. Ils savent tous les deux que je reviendrai, mais ils ne connaissent ni le jour, ni l’heure, ni sous quelle forme.

Tous deux pensent avoir les codes pour mettre en route la machine, mais moi seul peux la commander, enfin peut-être…

L’homme ouvrit l’armoire. Le visage de Faventiny apparut. Il le caressa et sourit.

FIN

© Isabelle-Marie d’Angèle

À très vite…

Un héritage empoisonné

Bonjour toi 😉

Si tu tenais le livre entre tes mains, tu verrais bien qu’il ne reste plus beaucoup de pages. Voici l’avant dernier chapitre.

Chapitre 34

Les résultats des tests ADN du masque ne laissèrent planer aucun doute, il s’agissait bien des empreintes du Docteur Marteau. Faventiny était le seul à savoir. Il avait demandé qu’ils arrivent sur son bureau avec la mention personnel et aucun cachet.

Il était resté tard. Coralie en compagnie de ses parents était en sécurité. Il avait ordonné à ses deux acolytes de rentrer chez eux, il les mettrait au parfum aussi vite que possible. Il ne s’attendait pas à recevoir l’enveloppe rapidement.

Sidéré, Faventiny ne comprenait pas. Qui était son double ? Marteau ?

Le commandant tenait encore les papiers à la main quand son téléphone vibra, il ne connaissait pas le numéro.

Il répondit.

Juliette Tomys avait passé la nuit à la clinique vétérinaire. Elle n’avait pas réalisé qu’elle avait failli perdre son chien. Une intoxication alimentaire lui avait-on dit. Elle ne comprenait pas, il ne mangeait que ce qu’elle lui donnait.

Elle était enfin rassurée, son doberman Einstein était tiré d’affaire, elle pouvait repartir avec lui. Il n’était pas encore très gaillard, mais il la suivit les oreilles basses.

Le quartier était calme, le jour se levait à peine. Elle jeta un coup d’œil chez son voisin. Il devait être de garde, sa voiture n’était pas là.

Elle ouvrit son garage avec sa télécommande et rentra son véhicule. Einstein put sortir en toute sécurité sans être vu. Il fila directement s’allonger dans son panier.

Elle venait juste de se préparer un café quand elle entendit le bruit de freinage et les portières claquer. Elle leva le rideau de sa fenêtre de cuisine et découvrit avec stupeur un groupe de policiers armés et masqués se déployer dans le jardin de son voisin.

Elle aperçut le commandant Faventiny qui semblait diriger les opérations. Elle n’osa pas se montrer.

Quelques minutes à peine après leur débarquement, on frappa chez elle.

—  Ouvrez, Police !

En soupirant, elle déverrouilla sa porte et se trouva face à Faventiny. Elle l’apostropha vertement.

—  C’est pas une heure pour déranger les gens. Qu’est-ce qu’on va croire autour ? Qu’est-ce qui vous arrive encore ? Vous avez retrouvé la mémoire ?

Il ne prit pas le temps de lui répondre et demanda :

—  Savez-vous où est votre voisin ?

—  Bonjour d’abord ! vous voulez un café ? Et puis non, je ne sais pas où il est, je n’ai pas dormi chez moi. Mon chien était à la clinique. J’ai failli le perdre. J’avais autre chose à penser que de le surveiller.

Esteban et Hugo revenaient vers leur commandant et lui affirmèrent que Marteau avait disparu. La maison était vidée.

Stupéfaite, elle écarquilla les yeux.

—  En voilà une nouvelle ! Hier encore…

Elle s’interrompit et se frappa le front.

—  Je parie que c’est lui qui a empoisonné mon chien. Comme ça, je n’étais pas là pour regarder. Mais demandez aux voisins d’en face, ils ont certainement entendu quelque chose, un camion qui vient déménager ne peut pas passer inaperçu.

Hugo répondit :

—  Ils sont absents.

Faventiny ordonna de repartir, il salua rapidement Juliette Tomys et grimpa dans sa voiture embarquant avec lui ses deux collègues.

Il se dirigea toujours suivi des autres véhicules vers la maison qui l’avait hébergé. De la même façon, ils la découvrirent vidée et sans aucune trace à identifier.

Daniel donna un coup de poing dans le mur et cria :

— Trouvez-moi quelque chose, n’importe quoi du moment que j’ai une piste.

Mais ils eurent beau chercher, toute l’équipe déployée ne releva aucune empreinte. La baraque avait été nettoyée de fond en comble.

Faventiny appela l’hôpital et demanda à parler au médecin. On lui répondit qu’il était parti, une urgence dans sa famille. Il ne fut guère étonné.

Esteban proposa d’essayer avec Martine Joly. Elle n’avait aucune nouvelle de Marteau. Elle ne l’avait pas revu.

Il lui parla alors du carnet.

— Où est-il ? Vous l’avez lu ? Pourquoi ne m’avoir rien dit ?

— Commandant, avec votre amnésie, la découverte du masque, et maintenant cette disparation, nous n’avons pas eu une minute à nous, souffla Hugo qui se demandait où pouvait bien être ce carnet.

Il se souvenait l’avoir glissé dans sa poche. Ils devaient le lire au commissariat, mais Juliette Tomys avait débarqué avec le masque puis Marteau était arrivé. Il avait dû l’entrainer pour sortir par-derrière. Où était — il ?

— Alors ?

— Au bureau, dans mon tiroir.

Il ne pouvait être que là, pensa-t-il, mais une fois sur place, Hugo ne trouva rien. Il se revoyait emmener Juliette Tomys en la tenant par le bras, il s’était fait bousculer par un collègue. Le carnet serait-il tombé ? Pour une faute professionnelle, c’en était une belle, Faventiny n’allait pas la laisser passer. Et soudain, il se souvint de l’homme, ce n’était pas un flic, mais Karl qui faisait le ménage. Il étouffa un juron.

— Bordel, il me l’a volé.

Faventiny et Esteban fixèrent Hugo qui confessa tout.

— Il n’y a plus qu’à interroger Martine Joly.

Avec horreur, ils apprirent que la maison dont les Faventiny avaient hérité appartenait bel et bien à Frédéric Marteau. Martine Joly leur avait dit que le chirurgien faisait souvent des cauchemars et qu’il racontait qu’il avait tué un à un les voisins qui habitaient près de chez lui. Il n’avait jamais été inquiété parce que ce n’était pas lui qui faisait le sale boulot, tous, des repris de justice qui étaient payés grassement et qui disparaissaient ensuite.

Faventiny appela alors sa femme pour lui annoncer la nouvelle, mais ce qu’elle lui apprit le fit entrer dans une rage folle.

— Je te jure qu’il n’y est pour rien, c’est son clone.

— Comment as-tu pu croire une chose pareille ? Et surtout ne pas m’en parler ? 

— Je sais où il m’a emmenée, nous y allons si tu veux.

— Mais nous ne trouverons rien, j’en suis certain.

À nouveau, les voitures de police suivirent le commandant et ce qu’ils découvrirent les laissa muets de stupeur.

La maison n’avait pas été vidée, le sous-sol où Coralie les entraina non plus. Ils regardèrent le clone, le visage de Faventiny, feuilletèrent toutes les notes de Marteau qui racontaient ses recherches. Il avait tout consigné par écrit et priait qu’on lui pardonne. Une lettre d’adieu était adressée à Coralie où il la remerciait de lui avoir fait confiance. Faventiny était seul avec sa femme, les policiers s’activaient tout autour d’eux.

— Que veut-il dire ? demanda-t-il en baissant la voix.

— Il souhaitait que je lui laisse deux jours et ensuite il se livrerait.

— Tu l’as cru ? Te rends-tu compte que tu es sa complice ? Entrave à la justice tu connais ?  

C’est alors qu’il se souvint de l’appel qu’il avait reçu. Il jeta un coup d’œil autour de lui, personne ne leur prêtait attention, trop occupé à relever des empreintes et prendre des photos.

À suivre…

© Isabelle-Marie d’Angèle

À très vite…