Bavardages sur Petit Paul

Bonjour toi 😉

As-tu remarqué que les héros de nos livres ne vieillissent pas toujours ?

Que ce soit chez Sylvain et Sylvette, chez Alice, le club des 5 ou le clan des 7, les héros ont toujours le même âge. Quelle chance que le temps n’ait pas de prise sur eux. Peut-être devrais-je devenir un personnage récurrent de roman pour ne pas vieillir 😂. Fantômette ne prend pas une ride, elle a environ neuf ans comme ses lectrices. J’imagine que lorsque ses adeptes grandissent, elles passent à autre chose.

Les superhéros ne changent pas et même s’il leur arrive de multiples aventures, ils s’en remettent souvent et meurent rarement (même si… je dis ça je ne dis rien).

Si tu t’intéresses à l’âge d’Hercule Poirot, tu vas t’y perdre 😉.

Tout ça pour en venir à mon personnage Petit Paul.

Lorsque je l’ai créé, il avait 5 ans. Il a toujours 5 ans.

Pourquoi ? Parce que j’aime comme il parle à cet âge-là. Il pose des questions, il bavarde avec ses parents avec ses mots à lui et il n’a pas sa langue dans sa poche.

Extrait :

– Dis papa, c’est quoi le printemps ? C’est quand qu’il arrive ? Il vient en voiture ?

Papa sourit et répond patiemment :

– C’est une saison. Tu sais, comme l’hiver. Tu connais les autres saisons ?

– C’est quoi les saisons ?

Papa soupire. Tellement fort que Petit Paul a l’impression que les feuilles de l’arbre ont bougé. Il se met à rire.

– Pourquoi tu ris ?

– T’as fait bouger les feuilles en soufflant. Alors c’est quoi le printemps ?

– Je t’ai répondu, une saison, comme l’hiver, l’automne et…

– C’est quoi l’automne ?

– Quand les feuilles tombent et que la nature change de couleur.

– Pourquoi elle change de couleur ?

– Parce que c’est l’automne.

Papa se rend compte que sa réponse ne répond pas à la question. Il reprend :

– Il y a aussi l’été comme saison, tu sais quand il fait chaud et que tu vas dans la piscine.

– Alors le printemps, ce n’est pas quelqu’un ?

– Quelqu’un ?

– Toi et maman vous me dites d’attendre le printemps dehors, je croyais que c’était comme quand tu me disais d’aller attendre Papy et Mamy, j’attendais au portail, mais en fait, il n’y a personne qui va venir. Je pouvais attendre longtemps moi !

– Le printemps c’est la nature qui change. Tu entends ?

– J’entends rien.

– Écoute mieux, tu n’entends pas les oiseaux ? Le merle siffle, il fait ses vocalises.

– C’est quoi des vocalises ?

– C’est quand il chante sur plusieurs tons. Regarde les fleurs qui sortent de terre c’est un peu comme quelqu’un qui arrive. Quand j’ai planté les bulbes…

– C’est quoi les bulbes ?

– Attends, laisse-moi finir, et je te montrerai. Je disais, quand j’ai planté les bulbes en automne, j’ai attendu longtemps, et tu vois ma patience est récompensée, elles sortent de terre parce que ça va être le printemps, elles, elles le savent. Tu vois là, les fleurs jaunes ? Ceux sont les jonquilles et celles avec de l’orange, les narcisses,

– Et celles-là, les roses et violettes ?

– Les jacinthes. Respire leur parfum. Tu aimes ?

Petit Paul prit sa respiration et mit son nez dans les fleurs. Il éternua et éclata de rire.

– Et puis, le printemps c’est aussi, l’herbe qui pousse sur les pelouses regarde, je vais devoir passer la tondeuse. La nature se réveille petit à petit. Les oiseaux font leur nid. Regarde les tourterelles, écoute-les roucouler. Les arbres se couvrent de fleurs petit à petit, le forsythia est tout jaune et le seringa se remplume, regarde, il devient tout vert et là tu vois, il y a les bourgeons qui donneront des fleurs.

Tout en parlant, Papa montre à son petit garçon les arbustes fleuris, les oiseaux posés sur la margelle du puits, puis il respire à pleins poumons les bras levés vers le ciel et dit :

– Tu le sens ce printemps qui arrive ? Dans l’air ce n’est pas pareil…

Petit Paul est sceptique. Il respire lui aussi les bras levés et ne sent pas trop la différence avec hier, mais il ne veut pas faire de peine à son papa qui a l’air si content de lui. D’un coup, il lève le nez et dit :

– Hum ! Tu crois que c’est le printemps cette odeur ?

Papa sourit.

– Non, ça je crois que c’est le gâteau au chocolat de maman.

– C’est à n’importe quelle saison le gâteau au chocolat !

– Peut-être qu’elle veut fêter le printemps à sa manière. As-tu compris ce que c’est le printemps ?

– Oui, c’est une… saison… comme l’hiver, l’été, l’automne. Et on le voit parce que les arbres remettent des feuilles, que les fleurs sortent de la terre et que les oiseaux chantent.

– Tu es un champion !

– Dis c’est quoi les bulbes ?

Un jour, j’ai décidé de le faire rencontrer Muguette, l’héroïne de mon premier livre. Mes deux personnages ont fait connaissance en bavardant sur un banc en automne. Il n’avait toujours pas sa langue dans sa poche et n’a pas hésité à faire la morale à Muguette. Celle-ci ayant elle aussi un fort caractère, elle s’est laissée embobiner par ce petit bonhomme qui levait la tête pour la regarder.

Extrait :

– Pourquoi tu parles toute seule ?

Muguette se retourna et ne vit personne.

– J’ai bien entendu parler quand même, je deviens folle, maugréa-t-elle.

– Non, je suis là. Baisse les yeux, tu me verras. Je suis plus petit que toi.

Un petit garçon la fixait. Chapeau sur la tête, les bras dans le dos, il ne baissait pas les yeux.

– Tu parles toute seule, je t’ai entendu. Tu disais que tu avais froid. Tu sais, c’est normal, l’été est fini. Regarde, j’ai un chapeau.

Muguette regardait ce petit bout d’homme qui ne la lâchait pas des yeux.

– Tu as perdu tes parents ?

– D’abord on dit bonjour, mon papa m’a dit que c’était la première chose à dire quand on parlait avec quelqu’un.

– Il n’a pas dit aussi de ne pas parler à des inconnus ? siffla Muguette

– T’es en colère ?

Le problème c’est que Petit Paul dans l’histoire de Muguette va être obligé de grandir…

Et toi qu’en penses-tu de ces personnages qui ne grandissent pas ? As-tu un avis sur la question ?

À très vite…

Au fil de mes personnages

Bonjour toi 😉

Il existe dans mes cahiers des personnages qui ont eu une histoire et c’est tout. Pourquoi ? Je n’en sais fichtre rien.

J’ai pourtant eu l’envie, un jour, de les créer, de leur inventer une vie. Lorsque je fouille dans mes cahiers, je trouve :

Extrait d’un texte :

Héloïse avait débarqué dans la maison de Stefano un jour de pluie. Mais depuis ce jour, il faisait toujours soleil dans le cœur du gamin.

Elle était arrivée avec son vieux doudou tout moche qu’elle traînait derrière elle…

Charlie aussi était entrée dans la vie de Stefano, bouleversant tout sur son passage. Mais elle, ce n’est pas une vieille peluche qu’elle traînait, c’était des cartons de livres, un ordinateur et des carnets de toutes les couleurs. Elle avait envahi tout l’espace au grand plaisir de Joe.

Joe, c’était le père de Stefano. Un grand gaillard, à la barbe mal rasée qui piquait. Toujours affublé d’un chapeau en cuir de cow-boy. Ses bras étaient tellement immenses, qu’il pouvait les prendre tous les deux en même temps. Il y ajoutait même Charlie, et ils riaient tous aux éclats.

….

Il y avait aussi l’histoire de ma sorcière Nicky …

Extrait :

– Tu ne vas pas recommencer Samantha, je te répète que je ne suis pas une sorcière. Cesse de divaguer et de t’inventer des histoires…..

Qu’est-ce qu’il t’a pris de venir ici ? Et tu ne pouvais pas t’habiller plus discret ?

– Je t’emmène Nicky, réunion à Salem !

Elle lui donna la main et ils disparurent ensemble dans un nuage de fumée, laissant ébahie Sam qui avait oublié son sac et revenait le chercher…..

Stoppée dans son élan, elles se regardèrent toutes les deux. Nicky posa à nouveau sa main sur le front de son amie qui faillit éclater de rire mais se retint devant son air grave.

– Sam, j’ai bien peur que tu sois devenue une sorcière….

Ces personnages dorment au fond de leur cahier. Un jour, ils se réveilleront et certainement, ils auront des choses à me raconter, ils m’empliront la tête et me pousseront à écrire.

T’arrive-t-il à toi aussi d’avoir des personnages qui n’ont plus d’histoire ?

À très vite…

Comment j’imagine mes personnages.

Bonjour toi 😊

C’est en publiant sur Instagram que j’ai pensé faire un billet ici. Je peux raconter davantage (tu as oublié ? je suis bavarde 😉).

Tu ne remarques rien d’étrange ? Regarde mieux …

Voilà, Léonie a un visage pas Léandre. Pourquoi ? Tout simplement parce que je ne l’ai pas trouvé comme je le voulais. Tu vas me dire, Léonie est exactement comme tu la voyais ?

Non, évidemment, mais je m’en suis inspirée, tout comme de Léandre. La jeune femme est coiffeuse, lui est agriculteur d’où la chemise à carreaux (Oh le cliché 😂) je n’allais pas le mettre en costume 3 pièces quand même, il travaille au milieux de 40 vaches. D’accord, elle est plus classe, plus citadine ajouterais-je.

Chaque histoire commence ainsi, par la recherche de mes personnages. Ensuite, le prénom et le nom, l’âge, le caractère, la profession et la situation familiale. Là où ça se complique, c’est l’endroit où je les installe. Je me rends compte qu’ils sont souvent dans le sud de la France. Pourtant, je n’en suis pas originaire.

Ici, vous ne voyez que les personnages principaux, il y a tous les autres qui se greffent au fur et mesure. Je les vois, je les entends, ils ont parfois, voire souvent, un accent. Certains sont grognons, d’autres préfèrent rigoler. Dans Cupidon, les villageois se déchainent en commérages chez le coiffeur et au bar.

Il m’est arrivé pour l’histoire de Muguette de trouver que le chéri de mon héroïne avait un drôle de caractère qui ne me plaisait pas et pourtant, je l’ai laissé parler, c’était sa vie et son comportement collait.

Dans Noël à la maison des coeurs blessés, toutes les lectrices ont craqué pour Georges. C’est vrai qu’il est gentil, il me fait penser à quelqu’un 😉. Il est même plus que gentil surtout avec Philippine, pas en affaires, où ce n’est pas le même homme. Philippine, par contre, en a agacé plus d’une avec son caractère d’enfant gâté. Je me suis beaucoup inspiré de la série Dallas et Revenge pour le travail de Georges.

Si toi aussi, tu écris, dis-moi en commentaires, comment tu procèdes et si tu n’est que lecteur, raconte-moi comment tu imagines les personnages des livres.

morning kisses

À très vite …