Bonjour toi 😉

Chapitre 15
L’adresse indiquée nous amena à une maison délabrée. Elle devait pourtant être habitée, il y avait des rideaux, certes un peu fanés, aux fenêtres.
Théo frappa et une femme vint rapidement nous ouvrir. Elle était jeune et jolie. Comment pouvait-elle loger dans un endroit aussi triste ?
— Commandante Angèle Merlin et voici le capitaine Théo Kawas. Pouvons-nous entrer ?
À ce moment précis, une cavalcade retentit et un homme s’enfuit en courant par la porte de derrière. Aussitôt Kawas le poursuivit. J’entendis un bruit de moto pétarader et je vis mon collègue revenir vers nous.
La jeune femme nous invita à entrer.
— Il ne faut pas lui en vouloir, depuis qu’il a été pris en flagrant délit de vol à l’étalage, Timothée a peur des Fl… de vous, se reprit-elle en rougissant. C’est mon copain. Nous vivons ensemble depuis quelque temps. Je sais qu’il n’a pas eu beaucoup de chance dans sa vie, mais je vous assure qu’il a changé.
Je me rendis compte qu’elle était enceinte. Elle avait suivi mon regard.
— Ça fait 4 mois. C’est un petit garçon.
Théo et moi nous nous regardâmes. Je posai quand même la question qui me taraudait.
— Votre compagnon fait-il de l’escalade ?
— Oui, il en est fou. Il s’entraine avec François Destrée.
— Il n’a pas eu d’accident récemment ?
— Non pourquoi ? Je vous offre quelque chose à boire ? J’ai du café tout chaud.
Elle était adorable et un coup d’œil dans la pièce me rassura. C’était impeccable. L’extérieur ne payait pas de mine, mais l’intérieur semblait confortable. Elle dut lire dans mes pensées parce qu’elle me dit :
— Nous versons un tout petit loyer. Quand nous aurons plus d’argent, nous essayerons de la retaper. Je travaille, vous savez. Timothée, pas encore, parce qu’on ne lui fait pas confiance, mais ça va venir, j’en suis certaine.
Un nouveau bruit de moto se fit entendre. Timothée revenait. Il descendit de son engin et nous rejoignit tout penaud.
— Désolé ! Je ne sais pas pourquoi vous êtes là, mais j’ai eu la frousse et j’ai décampé. Je me suis arrêté un peu plus loin et je me suis dit que j’étais un taré de faire ça, je n’ai rien à me reprocher. Alors, j’ai fait demi-tour. Vous vouliez me parler ?
Il n’était pas celui qui m’avait apostrophée au commissariat près de ma moto.
— Connaissiez-vous Philippe Peton ?
— Bien sûr ! Nous étions en foyer ensemble avec Joseph Gardon. Les trois mousquetaires qu’on nous appelait.
Il ne semblait pas être au courant de la mort de son ami. Quand il l’apprit, il pâlit, mais ne dit rien.
— Où étiez-vous ce matin vers 6 heures.
— Ici, je dormais avec Lisa. Je me suis levé vers 7 heures et demie, je suis allé acheter des croissants et nous avons pris le petit déjeuner. La boulangère pourra vous le confirmer.
— Je vous donne le ticket de caisse si vous voulez, dit Lisa.
Ce qu’elle fit rapidement et expliqua :
— Je tiens les comptes vous savez, mais le week-end, nous nous faisons ce petit plaisir.
— Auriez-vous une idée de qui aurait pu faire ça ?
— Je sais qu’il avait cambriolé le directeur de banque et que celui-ci l’avait reconnu. Mais, je ne le vois pas le tuer. Il est gentil François. Il m’a promis de me trouver du boulot.
— Comment le savez-vous ?
— C’est Joseph qui me l’a appris. Ils étaient ensemble.
Lisa s’en mêla :
— Je t’ai déjà dit de ne plus le fréquenter, il n’est pas sympa, et surtout quand il est avec l’autre là… Moïse, je ne connais pas son nom. Heureusement qu’il ne sait pas que nous habitons ici, il me fait peur.
— Avez-vous une photo de cet individu ?
Ils firent non de la tête ensemble. Pourtant Lisa, donna un coup de coude à son compagnon et remarqua :
— Mais tu as son numéro, il t’a appelé l’autre jour.
Timothée chercha sur son portable.
— Je pense que c’est celui-ci. Vous avez de la chance, je n’ai pas beaucoup d’amis.
— Pour quelle raison vous avait-il contacté ?
— C’était pour Joseph, il est dingue de moto. Il me demandait où j’avais acheté la mienne. Je lui ai dit que je l’avais eue chez le mécanicien où Joseph va trainer tout le temps et ça l’a rendu fou.
Théo et moi nous regardâmes. À nouveau Lisa donna un coup de coude à son compagnon, Thimothée ajouta :
— J’ai cru comprendre qu’ils avaient besoin de ça pour…
Il hésita.
— En fait, je n’en suis pas certain et je ne voudrais pas qu’il nous arrive des histoires. Moïse, c’est un fou. Il ne recule devant rien. Lisa peur de lui et elle a raison. Il ne doit pas savoir que nous habitons ici. Je devais lui prêter ma moto et…
Lisa sursauta et l’apostropha :
— Tu ne m’en avais pas parlé, tu l’as revu ?
Penaud, Timothée expliqua qu’il s’était croisé en ville.
— Si ça se trouve, il te surveille. Je ne veux plus rester ici.
Lisa paniquait et Timothée ne savait plus quoi faire. J’entendis alors une voiture. Je leur intimais de se taire et d’aller se cacher. Je saisis mon arme et mon collègue fit de même.
Un homme arrivait et je reconnus celui qui m’avait apostrophée devant le commissariat. Il était aussi celui que j’avais croisé dans les bois. Il s’approchait de la porte. Je fis signe à Théo de sortir, il n’était pas connu de lui. Il rangea son pistolet et lui fit face. Surpris parce qu’il s’attendait sans doute à voir Timothée, il recula.
— Je peux vous aider ? demanda Kawas.
Ces mots avaient à peine franchi ses lèvres que le garçon prenait ses jambes à son cou. C’était sans compter sur la réaction du capitaine qui le rattrapa en moins de temps qu’il ne faut pour le dire. L’homme se trouva ceinturé en quelques secondes.
À suivre…
© Isabelle-Marie d’Angèle.























