Bonjour toi 😉.
Il est temps de retrouver mon héroïne pour l’année 2024. Si tu es un peu perdue, c’est ici que tu retrouveras le dernier épisode.

Une année de plus au compteur et quelle fin d’année !
Dès que Mélusine avait été mise dans la confidence qu’Archibald m’avait demandée en mariage, elle s’était immédiatement imaginée me faire elle-même ma robe. Je n’en étais pas encore là et j’avais eu toutes les peines du monde à lui expliquer qu’elle avait le temps. Mon amie est ainsi faite qu’elle avait compris, mais elle m’avait fait promettre de commencer à regarder des modèles. J’avais accepté en riant. Je désirais profiter de cette période avec Archibald et ne pas précipiter les choses, non pas que je n’étais pas sûre de moi, mais je ne souhaitais pas me lancer dans les préparatifs d’un grand mariage. Je n’avais plus de famille et Archibald avait éludé la question.
Je lui avais fait promettre également de ne pas en parler avec Enzo. Archibald et moi ne voulions pas que tout le village soit au courant en un rien de temps. Nous seuls déciderions de la date à laquelle nous divulguerons l’information.
Ce qui n’avait pas empêché Archibald de m’offrir la veille de Noël, une bague qu’il me passa cérémonieusement à l’annulaire de la main gauche. Je reconnus immédiatement le bijou et à voir le clin d’œil échangé entre mes deux amis, je compris le jeu auquel ils s’étaient adonnés. Enzo s’en était mêlé, mais il avait cru tout simplement à un cadeau du père Noël.
Nous avions bien travaillé également pendant les fêtes. Archibald était désormais bien accepté dans le village et le food truck, même les jours où il faisait très froid, avait bien fonctionné. Vu les températures très fraiches, j’avais apporté du café pour ceux qui souhaitaient se réchauffer. Les habitants qui préféraient le thé et avaient envie de rester discuter avaient fait chauffer l’eau chez eux et ramenaient leur bouilloire. L’ambiance était sympathique. Mélusine avait décoré le véhicule, un père Noël dansait régulièrement et grâce à une enceinte qui diffusait des chants de Noël, nous étions vraiment en fête.
Bonnet rouge et blanc sur la tête, elle et moi ressemblions à des lutins comme l’avaient remarqué gentiment nos clients. Elle nous avait confectionné des vestes rouges et vertes et j’avoue que nous avions du succès.
Enzo quant à lui était resté à la boulangerie. Affublé également d’un chapeau avec un long pompon qui lui battait le dos, d’une veste et pantalon de couleur identique aux nôtres, il était fier d’être derrière le comptoir avec son parrain et Maddie, la jeune femme à mi-temps qui nous aidait. Elle aussi avait eu droit à son bonnet rouge.
Pépé Charles allait bien, il vivait seul dans la maison au bout du jardin, mais Célestine qui avait préféré rester avec Morgan, venait lui rendre visite régulièrement. Ils avaient passé le réveillon de Noël avec nous. C’était Morgan qui avait cuisiné le chapon. Gabriel était de garde, il n’avait pas pu se joindre à nous. Ayant pris ses fonctions en tant que chef des urgences récemment, il avait été obligé d’être présent, d’autant plus qu’étant célibataire, il n’était pas prioritaire pour poser des congés. Pour fêter la nouvelle année, nous étions chez Saverio et je crois qu’il y avait également presque tout le village. Pas besoin de musique, les Basques savaient chanter et j’avoue avoir été très émue par leurs voix. C’est Archibald qui avait été très surpris quand le maire était venu le féliciter pour sa boulangerie, ses pains et son attachement à sa commune.
Me voici donc aujourd’hui devant la fenêtre. Il faisait froid, le ciel était gris. Le mug de café avait bien du mal à me réchauffer. Enzo avait intégré la maternelle. Grâce à François, il avait pu le faire en janvier. Mélusine ne voulait pas, mais son fils en avait envie, surtout que la fille de François y était depuis septembre et Enzo s’ennuyait sans sa copine de jeu. Gabriel qui avait également son mot à dire était d’accord, il arguait même qu’il aurait pu y rentrer dès trois ans, il en avait quatre, ce qui avait fait rugir Mélusine. Ces deux-là, il ne fallait pas grand-chose pour qu’ils se jettent des piques.
J’étais seule, Mélusine avait des clientes à rencontrer en revenant de l’école. Surprise, je vis Gabriel surgir dans le jardin. Il n’avait pas l’air content. Aussitôt, je pensai à un accident. J’ouvris la porte et me précipitai vers lui. L’un de mes proches était aux urgences et Gabriel venait en personne me prévenir, ça devait être grave.
Gabriel me saisit la main et plongea son regard dans le mien :
— Dis-moi que c’est une blague !
Je ne comprenais pas. Je m’étais trompée, personne n’allait mal et du coup, je souris, soulagée.
— C’est ça fous-toi de moi ! Tu ne vas pas épouser Archibald ? Vous êtes amis, ça ne marchera jamais.
Surprise par son ton et son air courroucé, je faillis éclater de rire.
© Isabelle-Marie d’Angèle (janvier 2024).






