Lundi de Pâques

Bonjour toi 😉

Comme tu vas le constater, il ne s’agit ni d’une histoire avec Lundi, ni d’une chronique.

Je remercie du fond du cœur Christine ici, qui m’a permis de me servir dans sa galerie pour alimenter mes textes. Au contraire de Christine qui peint d’après un texte, je fais le contraire. J’ai choisi ce tableau pour ce lundi de Pâques, pourquoi ? Il m’a fait penser à des enfants déguisés qui découvraient des œufs dans le jardin rien à voir avec le texte de Christine que j’ai lu après, sinon ce n’était pas du jeu 😂. Mystère de l’imagination.

Les enfants déguisés, les yeux écarquillés, 
Ils découvraient parmi les fleurs, des œufs décorés. 
Qu’est-ce donc, se demandaient-ils ? 
Le voisin s’était plaint du goupil, 
Qui avait pillé son fenil. 
Là où dormaient ses poulettes
Il avait dit adieu à ses omelettes. 
Mais aujourd’hui, les revoilà
Tombés du ciel à tour de bras. 
C’était du chocolat !
Les gamins n’en revenaient pas. 
Tout grand chef indien qu’il était, il décida
De les partager en trois
Parce qu’ils adoraient le chocolat. 

© Isabelle-Marie d’Angèle (avril 2023).
À très vite…

Un héritage empoisonné

Bonjour toi 😉

Voici que se termine mon thriller. Je suis ravie d’avoir pu mener l’histoire au bout. N’hésite pas à me dire en commentaires ce que tu en as pensé. Je sais qu’il y a de véritables fans qui attendent avec impatience le dénouement.

Je te laisse donc avec mon dernier chapitre.

Chapitre 35

Le colonel n’en revenait pas. Un clone ? Il avait beaucoup de mal à imaginer que sa belle-fille avait pu se laisser berner par une machine, parce qu’on était bien d’accord, pensait-il, c’était une machine.

Effectivement, le super héros dont les gamins rêvaient existait bien et il les narguait dans cette sale où il avait été relégué comme une pièce à conviction.

L’enquête était close ! Incroyable ! Ce toubib de la plastique s’en sortait encore. Les traces d’ADN sur le masque avaient une explication. Frédéric Marteau l’avait essayé plus d’une fois pour se contempler dans le miroir. Il l’avait écrit dans ses notes.

Ce que le colonel ne comprenait pas c’est pourquoi la machine ne fonctionnait plus depuis que le chirurgien avait disparu. Il avait pourtant affirmé qu’il ne la guidait pas, qu’elle s’était enfuie toute seule sans être commandée. Pourquoi ne le faisait-elle plus aujourd’hui ?

Gérard Faventiny s’approcha du clone. Il le regarda dans les yeux. C’était du très beau travail, il fallait le reconnaitre.

La porte s’ouvrit derrière lui, c’était son fils.

— Mets-toi à côté, ordonna le colonel.

Il contempla la machine et le commandant.

— Incroyable !

Il ne cessait de répéter ce mot.

— Et pourtant je n’y crois pas une seconde.

Il fusilla Daniel du regard.

— Ce putain de masque que la femme de ménage a trouvé dans la poubelle ne me raconte pas qu’il a ruiné tant d’années de travail comme ça, c’est du délire. Je suis certain que c’est lui qui se faisait passer pour toi.

— Nous n’avons aucune preuve papa.

— L’ADN bordel ! ça ne te suffit pas ?

— Il le portait, je te l’ai déjà dit.

— Pourquoi cette machine ne fonctionne plus ?

Daniel haussa les épaules.

— Elle peut marcher, il m’a laissé les codes, mais je n’ai pas du tout l’envie de m’en servir. J’ai tout archivé dans les scellés. Je ne veux plus entendre parler de cette histoire.

— Et les meurtres ? Ah j’oubliais, c’est ce robot ! trop facile ! Daniel, tu ne me caches rien ?

Ils s’affrontèrent du regard et le commandant ne broncha pas devant l’air inquisiteur du colonel.

— De toute façon, je te connais, tu ne me diras rien et vu comme tu as su berner tout le monde avec ton amnésie, tu n’avoueras rien même sous la torture. Et si je te faisais passer un test de vérité ?

Daniel se mit à rire.

— Arrête papa ! pour quelle raison ? Le procureur souhaite classer l’affaire.

Daniel Faventiny le poussa vers la sortie.

— Nous allons enfin pouvoir profiter de notre maison tous ensemble. Vous n’allez pas repartir tout de suite n’est-ce pas ?

Le colonel grommela que sa femme désirait rester avec son fils quelque temps et comme il ne savait rien lui refuser, il avait accepté.

— Tu me promets de ne plus enquêter ? D’ailleurs, je vais prendre quelques jours de congés. Coralie également. Comme ça, tu ne seras pas tenté de fouiner.

— Fouiner ? Décidément, les bonnes manières se perdent, à mon époque, jamais je n’aurais parlé ainsi à mon supérieur.

Daniel éclata de rire.

— Tu n’es pas mon colonel et encore moins en service.

— Ouais !

Quelques jours plus tard, entourés de leurs équipes respectives, Daniel et Coralie bavardaient dans le salon. Ses parents partiraient le lendemain. Les vacances du commandant et du médecin se terminaient et chacun allait reprendre le cours de sa vie habituel.

Hugo discutait avec Sophia, Vicenzo racontait les potins du commissariat avec Esteban et ils tentaient de renseigner Daniel et Coralie sur les dernières enquêtes. Gérard et Anne-Marie Faventiny contemplaient le malinois qui dormait au pied de son maître.

Soudain, il se redressa et gronda. Une porte claqua.

Daniel et Coralie se regardèrent alors que leurs collègues se mettaient à rire.

— C’est juste une porte mal fermée, ne vous inquiétez pas commandant.

Le colonel fixa son fils. Celui-ci avait saisi la main de sa femme. Tous deux avaient pâli, mais Daniel se reprit rapidement.

— Portons un toast, annonça gaiement Daniel en levant son verre, que nos équipes s’entendent toujours aussi bien, n’est-ce pas Hugo ?

Celui-ci sourit à Sophie, puis il bafouilla :

— Oh ça va commandant, nous sommes juste amis.

— Que ça dure encore longtemps, alors !

— C’est pas tout ça, reprit le colonel. Maintenant que cette enquête est terminée, je compte sur vous pour continuer à bien bosser, je suis à la retraite, je ne vais pas m’éterniser ici.

Tous éclatèrent de rire en levant son verre, ils savaient tous que le colonel n’attendait que ça, revenir sur une enquête. La retraite c’était bien, mais le terrain lui manquait.

Tout le monde va bien à ce que je vois. Daniel a bien compris le message, Coralie ne sera pas inquiétée. Ils savent tous les deux que je reviendrai, mais ils ne connaissent ni le jour, ni l’heure, ni sous quelle forme.

Tous deux pensent avoir les codes pour mettre en route la machine, mais moi seul peux la commander, enfin peut-être…

L’homme ouvrit l’armoire. Le visage de Faventiny apparut. Il le caressa et sourit.

FIN

© Isabelle-Marie d’Angèle

À très vite…

Héloïse et Stefano fêtent Pâques

Bonjour toi 😉

Comme c’est le jour des enfants, je partage avec toi, le conte écrit pour Pâques avec mes personnages Héloïse et Stefano. Tu vas retrouver Joe et Charly les parents et toute l’ambiance un peu magique de cette famille. Ici c’était Noël 😉.

Je sais que Pâques n’est pas encore là, mais mercredi prochain il sera trop tard 😉.

Je t’embarque avec moi dans mon univers 😉.

— Tu crois qu’ils vont penser aux œufs de Pâques ?

Héloïse tourne en rond dans le jardin. Elle est face aux clapiers de Joe et discute avec les lapins. Si Stefano l’entendait, il se moquerait encore d’elle en lui répétant qu’elle n’est plus un bébé. Sauf qu’Héloïse n’est pas une enfant comme les autres. Très sensible, elle sent les choses et aujourd’hui plantée devant la lapine qui vient d’avoir des petits, elle lui parle. Elle l’a baptisée Hermine.

— Je sais bien que l’histoire des cloches qui déversent les œufs dans les jardins, ce n’est pas possible, mais moi je voudrais bien y croire quand même. Tu penses que tu pourrais m’aider ?

Hermine de couleur marron la regarde de ses grands yeux noirs tout en mâchonnant son brin de luzerne.

— Moi j’aimerais bien que les animaux parlent comme dans les livres. Tu n’en aurais pas envie toi ?

— Avec qui tu bavardes ?

C’est Joe, toujours affublé de son chapeau qui s’approche d’elle.

— Ne l’embête pas ! Elle doit s’occuper de ses lapereaux, n’y touche pas surtout, sinon elle pourrait les abandonner si elle sent ton odeur.

Héloïse soupire.

— D’accord, je m’en vais.

Joe qui descendait de son tracteur l’attrapa gentiment au passage quand elle passa devant lui.

— Attends, je ne t’ai pas demandé de partir, seulement de ne pas la toucher. Je t’ai déjà expliqué. Elle sent ton odeur et c’est étranger pour elle.

— Je sais, je ne l’ai pas caressée.

— Tu es toute triste, qu’est-ce qu’il t’arrive encore ?

— Rien !

Et elle le planta là. Joe soupira. Il avait bien compris que quelque chose la tracassait, mais il avait du travail, il haussa les épaules et remonta sur son engin.

— Et si j’allais voir les poules ? Peut-être qu’elles pourraient m’aider !

Stefano l’aperçut alors qu’il faisait du vélo dans le parc. Il vint à sa rencontre.

— Tu joues avec moi ? On fait la course ?

— Non, j’ai autre chose à penser.

Il éclata de rire.

— Ah oui ? Et à quoi ?

— Arrête de te moquer de moi, tu verras bien.

Il haussa les épaules et reprit son vélo. Les filles c’était d’un compliqué !

Héloïse entra dans le poulailler déclenchant des cot cot indigné de la basse-cour.

— Ne faites pas tant de bruit, j’ai besoin de vous.

Les volailles se turent aussitôt, comprenant qu’elle ne leur voulait pas de mal. Elles continuèrent leur balade nonchalante dans l’herbe.

— Vous pourriez vous arrêter de picorer quand même ! J’ai quelque chose à vous demander ! Pourriez-vous me faire de beaux œufs de Pâques colorés ? Et les disperser dans le jardin ?

Les bestioles ne relevèrent même pas la tête.

— D’accord, vous ne m’écoutez pas ! S’il vous plait votre attention !

Héloïse claqua les mains, ce qui pour effet de stopper net le picorage. Le coq majestueux se demanda alors ce qu’il se passait et vint à la rencontre de la petite fille. Il tendit le cou et s’approcha plus près.

— Elles ne te répondront pas, elles n’ont pas de langue.

Héloïse sursauta et se reprit aussitôt.

— Parce que toi tu en as une peut-être ?

— Moi je suis le maître ici, ce n’est pas pareil.

— C’est ça, fais le malin !

— Dis donc, tu pourrais me demander pourquoi je te parle au lieu de me faire un cours d’anatomie.

— Écoute Victor, je sais que tu es le chef de la basse-cour, mais…

— Comment m’as-tu appelé ? Victor ?

Il gonfla le jabot, sa crête rougit de plus belle et il se tourna vers ses poules.

— Vous avez entendu ? Je suis Victor.

— Il n’y a pas de quoi pavoiser, rétorqua une poulette plus délurée que les autres, au cou dégarni, une houppette ébouriffée sur la tête.

— Tu vois qu’elles parlent aussi !

Héloïse tapa des mains.

— Je vais vous demander de faire une surprise. Mais c’est un secret. Promis, vous tiendrez votre langue ?

Elles répondirent toutes ensemble.

— On n’en a pas de langue, on ne peut pas la tenir !

Elles caquetèrent de plus belle comme si elles avaient pris un fou rire. Gagnée par leur bonne humeur, Héloïse se mit à sauter partout dans le poulailler.

— Venez à côté de moi, je vais vous dire à quoi je pense.

—  Tu sembles bien guillerette ce matin Héloïse ! c’est parce que les vacances sont là ?

Charlie regarde sa fille avec amour. Sa frimousse est barbouillée de chocolat.

—  Tu as bien dormi !

—  Oui ! J’ai une surprise ! Mais je ne te le dirais pas.

—  Alors pourquoi en parles-tu ?

Stefano la taquine. 

—  Je suis certain que tu ne sauras pas tenir ta langue.

Héloïse en profite pour lui tirer justement. Comme elle est pleine de chocolat et de miettes, ce n’est pas très joli, et elle se fait remonter les bretelles par Joe qui n’admet pas qu’à table les enfants se comportent mal.

Une fois le petit-déjeuner débarrassé, Héloïse file s’habiller en vitesse. Stefano est surpris de la voir redescendre et courir vers le poulailler. Joe sourit.

—  Je ne sais pas ce qu’elle mijote, mais ça la met de belle humeur. Je suis content. Il y avait quelques jours qu’elle semblait triste non ?

—  Tu connais ma fille, elle est à fleur de peau.

—  Hier, elle bavardait avec les lapins.

—  Elle adore les animaux.

Stefano n’a pas attendu la fin de la conversation et il est parti la rejoindre. Qu’elle n’est pas sa surprise de l’entendre discuter avec le coq, les poules autour de lui ne bougent pas une aile. Le gamin n’ose pas faire de bruit.

—  Alors, faites-moi voir ?

Les volailles s’écartent et Héloïse s’avance à l’endroit où elles se retrouvent toutes pour pondre. Dans la paille, elle découvre des œufs multicolores. La petite fille est ébahie.

—  Vrai ! c’est vous qui avez fait ça !

Le coq se rengorge. Il a bien commandé ses femmes. Dans les différents nids, il y en a des bleus, des roses, des rouges, des jaunes, celui-là avec des traits verticaux, d’autres horizontaux, d’autres encore imitant des vagues.

—  Et ce n’est pas fini, demain, ça recommence !

—  Oui, mais ce n’est pas du chocolat qu’il y a dedans ? Si ?

Les poules caquettent à qui mieux mieux, comme si elles riaient.

—  Goûte ! Tu verras bien !

Héloïse n’en croit pas ses yeux, elle a devant elle une douzaine d’œufs en chocolat. Elle en casse un petit bout et c’est rudement bon.

Stefano qui s’est approché ne comprend rien. Héloïse s’est accroupie et a cogné un œuf doucement par terre, et elle le met à la bouche, comme ça, alors qu’il n’est même pas cuit.

—  Mais ça ne va pas Héloïse ! Tu vas être malade !

La fillette surprise lâche son précieux cadeau. Il s’écrase au sol et le jaune s’étale à ses pieds.

—  Regarde ce que tu as fait, Charlie ne va pas être contente et Joe encore moins.

Héloïse contemple ses chaussures, les poules et Victor le coq qui hausse ses plumes. Il embarque ses volailles sans se retourner.

— Tu as tout gâché !

Héloïse se mit à pleurer. Stefano ne comprenait pas.

— Mais Hélo… Tu ne peux pas casser les œufs comme ça !

— Je ne les cassais pas, c’était ça ma surprise ! Ils sont en chocolat !

Stefano se gratta la tête.

— Regarde tes chaussures Héloïse, ce n’est pas du chocolat là !

— Tu comprends rien !

Elle le bouscula et s’enfuit en courant.

Hermine, la lapine, surveillait de son clapier ce qu’il venait de se passer. Elle se mit à glapir et aussitôt Victor le coq s’approcha.

— Tu as vu ? Fais quelque chose ! Moi, je suis enfermée, je ne peux rien faire. J’ai mes petits que je ne peux pas laisser.

— T’inquiète pas, je gère !

— Ah oui ? Et comment ?

— Je vais rentrer dans la maison et parler à Charlie.

— Ben voyons ! Tu vas te faire sortir à coup de balai sûr !

Victor gonfla le jabot, devint tout rouge et lança un cocorico tonitruant.

— Jamais personne ne me fera de mal, compris !

— Qu’est-ce qu’il se passe ici ?

Charlie est face à eux. Hermine se planque dans son clapier et Victor ne bouge pas d’un pouce.

— Répondez-moi !

Joe qui venait chercher son tracteur éclate de rire.

— Tu parles au coq ? Décidément, ta fille et toi vous ressemblez vraiment beaucoup.

Victor cligna de l’œil et de sa démarche fière repartit trouver ses poules.

Charlie éluda la question de Joe et ouvrit la porte de la cage pour nourrir la lapine. Elle disposa un peu de grains dans la mangeoire et mit un peu de luzerne sèche près d’elle, veillant bien à ne pas la toucher.

Celle-ci s’approcha des mains de la jeune femme et couina doucement. Charlie chuchota :

— Attends que Joe soit parti, je ne peux pas te parler.

Une fois seule, Charlie ouvrit la porte du clapier.

— Sors Hermine et fais ce que tu as à faire.

— Mes petits ?

— Ne t’inquiète pas pour eux. Fais attention de ne pas te faire surprendre par Joe.

La lapine détala.

Stefano rejoignit Héloïse dans sa chambre.

— Je suis désolé si je t’ai fait de la peine, mais je ne comprends rien à ce que tu racontes.

— Tu ne peux pas comprendre !

— Je sais tu me l’as déjà dit. Explique-moi alors !

— J’ai demandé aux poules de pondre des œufs de Pâques et ne ris pas !

Stefano s’assit sur le lit.

— Et donc ?

— Regarde !

Héloïse sortit de sa poche, deux œufs qu’elle avait réussi à emporter.

Stefano n’en crut pas ses yeux quand il les vit décorés.

Le lendemain matin, les enfants avalèrent leur petit-déjeuner à toute allure. Joe avait à peine terminé de boire son café qu’ils avaient déjà détalé, n’oubliant pas de débarrasser leurs bols.

 — Quelle mouche les pique ce matin Charlie ? Tu es au courant de quelque chose ?

— Pas du tout, ils ont sans doute des choses à faire, des trucs de gosse.

— Je suis heureux qu’ils s’entendent aussi bien.

Il se leva et embrassa la jeune femme.

Héloïse entra en trombe dans le poulailler. Les poules affolées se mirent à courir dans tous les sens. Victor arriva les calmer.

— Allons les poulettes !

Héloïse se baissa pour caresser le coq. Stefano ouvrit de grands yeux.

— Alors, elles en ont pondu combien ?

— C’est un peu tôt encore, mais allons voir.

Stefano murmura à l’oreille de son amie :

— Mais qu’est-ce que tu fais ?

— Chut !

Émerveillés, les deux enfants contemplèrent les différents nids où des œufs bariolés étaient disposés.

— Tu pourras remercier Hermine qui a fait tout le travail.

— Pourquoi ?

— Regarde, elle a trouvé de jolis paniers et avec ses copines, elle a attaché des rubans. Tu pourras présenter tes surprises dedans. Mais, jusqu’à samedi, tu vas encore en avoir. Mes poulettes sont à fond.

— Merci, je t’adore !

Stefano ébahi vit Héloïse attraper Victor par les ailes et se mettre à danser avec lui dans l’herbe. Les volatiles ravis du spectacle caquetèrent en cadence.

— Mais qu’est-ce qu’il se passe là-bas, maugréa Joe qui allait quitter la cuisine. Tu entends ce boucan ?

— Ne t’inquiète pas, les volailles ont sans doute perçu un bruit bizarre. Tu sais ces bestioles ne sont pas très intelligentes.

— Tu parles c’est les gamins ! Stefano n’y est jamais autant allé que depuis qu’il connait ta fille.

— C’est un reproche ?

— Mais pas du tout, je suis heureux qu’il ait retrouvé le sourire. Mais je vais quand même y aller faire un tour.

— Laisse-les donc s’amuser !

— Non, je ne veux pas qu’ils fassent des bêtises.

Il mit son chapeau et à grandes enjambées, il partit rejoindre son fils et Héloïse. Charlie, à la fenêtre, siffla.

La porte d’un clapier s’ouvrit, Hermine se faufila à l’extérieur.

— Alors les enfants, que faites-vous encore dans le poulailler ?

Héloïse répondit aussitôt.

— Rien !

— Stefano ?

Il ne réagit pas.

— Je te parle gamin !

Stefano prit la main de la petite fille et l’entraina.

— Rien, papa. Je t’assure.

— Tu as ramassé les œufs ?

— C’est trop tôt, tu sais bien.

Joe sourit.

— Alors que faites-vous là ? Vous ne voyez pas que les poules sont affolées par votre présence ?

— Ben non, regarde !

En effet, le coq picorait tranquillement dans un coin, et ses comparses en rond autour de lui faisaient de même.

Plus loin, une lapine emportait un panier rempli d’œufs multicolores.

Enfin, le week-end arrivait. Héloïse était très excitée. Allait-elle avoir sa surprise et surtout, comment sa maman et Joe le prendraient-ils ? Elle se leva la première. Stefano dormait encore. Elle ne devait pas faire de bruit. Elle enfila un gros pull sur son pyjama, ses bottes en caoutchouc jaune à pois et hop, elle partit rejoindre ses amis dans le poulailler. C’était la grande effervescence. Hermine, debout sur ses pattes arrière plaçait les œufs colorés dans les paniers. Victor surveillait ses comparses qui étaient sagement installées sur leur nid.

C’était parfait. Héloïse tapait des mains tellement elle était heureuse. C’était magique. Elle seule pouvait voir ça. Seule… pas tout à fait.

— Tu es contente ?

La petite fille sursauta. Charlie était derrière elle.

— C’était une surprise, tu ne devais pas savoir.

— Je jouerais le jeu ne t’inquiète pas ma chérie.

— Tu n’es pas fâchée ?

— Bien sûr que non ! mais je ne voudrais pas que Joe se doute de quelque chose.

— Stefano n’a rien compris et n’a rien vu.

— Hum !

La jeune femme tapa dans ses mains et aussitôt Victor se mit presque au garde à vous devant elle.

— Je vous remercie. Vous avez bien travaillé. Je m’occupe du reste. Hermine, tu peux rejoindre ton clapier. Joe ne va pas tarder à venir, vous savez ce que vous devez faire.

En quelques secondes, la lapine se faufila dans l’herbe pour retrouver ses petits. Victor lança un tonitruant cocorico annonçant ainsi l’aube naissante, les poules se mirent à chanter et à sortir de leur nid, en s’ébouriffant.

Charlie ramassa les œufs bariolés, les paniers, et tout redevint comme avant. Elle saisit la main d’Héloïse dans la sienne et toutes deux reprirent le chemin de la maison pour préparer le petit-déjeuner comme si de rien n’était.

Le jour de Pâques, les enfants furent réveillés par un rayon de soleil coquin qui leur balaya le visage à travers les rideaux. L’odeur de chocolat chaud leur chatouilla les narines. Stefano, le premier, posa les pieds par terre et se frotta les yeux. Héloïse s’étira, un sourire sur les lèvres. Texas, le terre neuve monta l’escalier et doucement poussa la porte de la chambre. Il mit ses pattes sur la couette et murmura :

— Tu viens ?

Héloïse ébahie, demanda :

— Mais… tu parles ?

— Victor, le coq, ce volatile dressé sur ses ergots le fait bien lui, pourquoi pas moi ?

La fillette enserra de ses petits bras la grosse tête du chien et enfouit son visage dans la fourrure.

Une cloche retentit alors.

Joe qui préparait le café sursauta. Charlie posa une main sur son épaule. Elle appela les gamins. Une cavalcade résonna aussitôt et Texas ne fut pas le dernier à débouler dans la cuisine. Charlie ouvrit la porte et un doigt sur la bouche, les invita à contempler le spectacle.

Une pluie d’œufs tombait doucement du ciel.

Elle tendit aux enfants les paniers pour les récupérer. Ils partirent en courant dans le jardin, en riant aux éclats.

— Mais…

Joe ne pouvait pas croire ce qu’il voyait. Son caractère cartésien l’empêchait d’imaginer que des cloches pouvaient lâcher dans sa prairie des œufs en chocolat. Pourtant c’est ce qu’il se passait. Les enfants, excités, fouillaient l’herbe autour des arbres, débusquaient des trésors derrière les pots de fleurs. Certains, plus téméraires, s’étaient même posés sur la margelle du puits.

Charlie entrelaça ses doigts à ceux de son homme.

Victor lançait des cocoricos à tout va, les poules l’accompagnaient de leur cot cot heureux. Hermine, dans son clapier glapissait en cadence, et Texas, poussait de sa truffe, les œufs bien cachés.

— Joyeuses Pâques mon chéri !

Les enfants les rejoignirent émerveillés, les paniers pendus à chaque bras, bien remplis.

Texas aboya, Joe posa sa main sur sa tête. Stefano se glissa de l’autre côté et se serra contre lui. Héloïse se colla contre Charlie.

— J’ai faim, on prend le petit-déjeuner ?

C’était un dimanche tout à fait ordinaire finalement.

À très vite…

Un héritage empoisonné

Bonjour toi 😉

Si tu tenais le livre entre tes mains, tu verrais bien qu’il ne reste plus beaucoup de pages. Voici l’avant dernier chapitre.

Chapitre 34

Les résultats des tests ADN du masque ne laissèrent planer aucun doute, il s’agissait bien des empreintes du Docteur Marteau. Faventiny était le seul à savoir. Il avait demandé qu’ils arrivent sur son bureau avec la mention personnel et aucun cachet.

Il était resté tard. Coralie en compagnie de ses parents était en sécurité. Il avait ordonné à ses deux acolytes de rentrer chez eux, il les mettrait au parfum aussi vite que possible. Il ne s’attendait pas à recevoir l’enveloppe rapidement.

Sidéré, Faventiny ne comprenait pas. Qui était son double ? Marteau ?

Le commandant tenait encore les papiers à la main quand son téléphone vibra, il ne connaissait pas le numéro.

Il répondit.

Juliette Tomys avait passé la nuit à la clinique vétérinaire. Elle n’avait pas réalisé qu’elle avait failli perdre son chien. Une intoxication alimentaire lui avait-on dit. Elle ne comprenait pas, il ne mangeait que ce qu’elle lui donnait.

Elle était enfin rassurée, son doberman Einstein était tiré d’affaire, elle pouvait repartir avec lui. Il n’était pas encore très gaillard, mais il la suivit les oreilles basses.

Le quartier était calme, le jour se levait à peine. Elle jeta un coup d’œil chez son voisin. Il devait être de garde, sa voiture n’était pas là.

Elle ouvrit son garage avec sa télécommande et rentra son véhicule. Einstein put sortir en toute sécurité sans être vu. Il fila directement s’allonger dans son panier.

Elle venait juste de se préparer un café quand elle entendit le bruit de freinage et les portières claquer. Elle leva le rideau de sa fenêtre de cuisine et découvrit avec stupeur un groupe de policiers armés et masqués se déployer dans le jardin de son voisin.

Elle aperçut le commandant Faventiny qui semblait diriger les opérations. Elle n’osa pas se montrer.

Quelques minutes à peine après leur débarquement, on frappa chez elle.

—  Ouvrez, Police !

En soupirant, elle déverrouilla sa porte et se trouva face à Faventiny. Elle l’apostropha vertement.

—  C’est pas une heure pour déranger les gens. Qu’est-ce qu’on va croire autour ? Qu’est-ce qui vous arrive encore ? Vous avez retrouvé la mémoire ?

Il ne prit pas le temps de lui répondre et demanda :

—  Savez-vous où est votre voisin ?

—  Bonjour d’abord ! vous voulez un café ? Et puis non, je ne sais pas où il est, je n’ai pas dormi chez moi. Mon chien était à la clinique. J’ai failli le perdre. J’avais autre chose à penser que de le surveiller.

Esteban et Hugo revenaient vers leur commandant et lui affirmèrent que Marteau avait disparu. La maison était vidée.

Stupéfaite, elle écarquilla les yeux.

—  En voilà une nouvelle ! Hier encore…

Elle s’interrompit et se frappa le front.

—  Je parie que c’est lui qui a empoisonné mon chien. Comme ça, je n’étais pas là pour regarder. Mais demandez aux voisins d’en face, ils ont certainement entendu quelque chose, un camion qui vient déménager ne peut pas passer inaperçu.

Hugo répondit :

—  Ils sont absents.

Faventiny ordonna de repartir, il salua rapidement Juliette Tomys et grimpa dans sa voiture embarquant avec lui ses deux collègues.

Il se dirigea toujours suivi des autres véhicules vers la maison qui l’avait hébergé. De la même façon, ils la découvrirent vidée et sans aucune trace à identifier.

Daniel donna un coup de poing dans le mur et cria :

— Trouvez-moi quelque chose, n’importe quoi du moment que j’ai une piste.

Mais ils eurent beau chercher, toute l’équipe déployée ne releva aucune empreinte. La baraque avait été nettoyée de fond en comble.

Faventiny appela l’hôpital et demanda à parler au médecin. On lui répondit qu’il était parti, une urgence dans sa famille. Il ne fut guère étonné.

Esteban proposa d’essayer avec Martine Joly. Elle n’avait aucune nouvelle de Marteau. Elle ne l’avait pas revu.

Il lui parla alors du carnet.

— Où est-il ? Vous l’avez lu ? Pourquoi ne m’avoir rien dit ?

— Commandant, avec votre amnésie, la découverte du masque, et maintenant cette disparation, nous n’avons pas eu une minute à nous, souffla Hugo qui se demandait où pouvait bien être ce carnet.

Il se souvenait l’avoir glissé dans sa poche. Ils devaient le lire au commissariat, mais Juliette Tomys avait débarqué avec le masque puis Marteau était arrivé. Il avait dû l’entrainer pour sortir par-derrière. Où était — il ?

— Alors ?

— Au bureau, dans mon tiroir.

Il ne pouvait être que là, pensa-t-il, mais une fois sur place, Hugo ne trouva rien. Il se revoyait emmener Juliette Tomys en la tenant par le bras, il s’était fait bousculer par un collègue. Le carnet serait-il tombé ? Pour une faute professionnelle, c’en était une belle, Faventiny n’allait pas la laisser passer. Et soudain, il se souvint de l’homme, ce n’était pas un flic, mais Karl qui faisait le ménage. Il étouffa un juron.

— Bordel, il me l’a volé.

Faventiny et Esteban fixèrent Hugo qui confessa tout.

— Il n’y a plus qu’à interroger Martine Joly.

Avec horreur, ils apprirent que la maison dont les Faventiny avaient hérité appartenait bel et bien à Frédéric Marteau. Martine Joly leur avait dit que le chirurgien faisait souvent des cauchemars et qu’il racontait qu’il avait tué un à un les voisins qui habitaient près de chez lui. Il n’avait jamais été inquiété parce que ce n’était pas lui qui faisait le sale boulot, tous, des repris de justice qui étaient payés grassement et qui disparaissaient ensuite.

Faventiny appela alors sa femme pour lui annoncer la nouvelle, mais ce qu’elle lui apprit le fit entrer dans une rage folle.

— Je te jure qu’il n’y est pour rien, c’est son clone.

— Comment as-tu pu croire une chose pareille ? Et surtout ne pas m’en parler ? 

— Je sais où il m’a emmenée, nous y allons si tu veux.

— Mais nous ne trouverons rien, j’en suis certain.

À nouveau, les voitures de police suivirent le commandant et ce qu’ils découvrirent les laissa muets de stupeur.

La maison n’avait pas été vidée, le sous-sol où Coralie les entraina non plus. Ils regardèrent le clone, le visage de Faventiny, feuilletèrent toutes les notes de Marteau qui racontaient ses recherches. Il avait tout consigné par écrit et priait qu’on lui pardonne. Une lettre d’adieu était adressée à Coralie où il la remerciait de lui avoir fait confiance. Faventiny était seul avec sa femme, les policiers s’activaient tout autour d’eux.

— Que veut-il dire ? demanda-t-il en baissant la voix.

— Il souhaitait que je lui laisse deux jours et ensuite il se livrerait.

— Tu l’as cru ? Te rends-tu compte que tu es sa complice ? Entrave à la justice tu connais ?  

C’est alors qu’il se souvint de l’appel qu’il avait reçu. Il jeta un coup d’œil autour de lui, personne ne leur prêtait attention, trop occupé à relever des empreintes et prendre des photos.

À suivre…

© Isabelle-Marie d’Angèle

À très vite…

Fleur d’avril tient par un fil

Bonjour toi 😉

Et si j’écrivais un texte sur Avril, le mois où les fleurs leur parfum distillent, puis dans le jardin défilent ?

— Tu vas te mettre en péril, me dis-tu.

— Mais non c’est facile.

Deal ?

La fée Avril

La fée Avril, ce matin est fébrile.

Elle a perdu ses espadrilles et ne pourra pas danser le quadrille. 

Avec elles, la Fée Avril se sentait si agile.

Sans elles, ce ne sera pas facile.

Certaine que c’est son cousin Achille qui lui piqué ses espadrilles,

Elle lui demande asile. Après tout, il est de sa famille.

Elle est habile, la fée Avril. Elle endort Achille avec son babil.

Qu’elle n’est pas la surprise de la Fée Avril de découvrir Basil,

Le chien d’Achille. Il dort sur ses espadrilles.

Quel chenapan ce Basile !

— File ! s’exclame la Fée Avril

Au cri de sa cousine, Achille ses yeux écarquillent.

— Que t’as fait mon chien si docile ? Ce n’est qu’une paire d’espadrille, murmure Achille.

Aux pieds de son maître, Basile se faufile, et s’allonge tranquille.

— Pas la peine de te faire de la bile, tu pourras le danser ton quadrille. Je pourrai même te conduire à la ville, deal ?

Il lui tend sa main gracile. Les yeux de la fée Avril brillent, tous deux danseront le quadrille au bal du mois d’Avril.

Sa jolie robe, elle enfile.

© Isabelle-Marie d’Angèle (avril 2023).

Agenda Ironique Avril 2023

Bonjour toi 😉

Ce n’est pas un poisson mais … l’agenda ironique d’avril est déjà en ligne .
Merci Max-Louis pour ce nouveau sujet, à vos claviers les Agendistes ironiques d’avril.
Il n’y a pas de quoi fouetter un chat mais quand même va falloir s’y mettre 😂.

À très vite…

Le dessous des mots

Photographie Iotop 2023


Bon jour à tous,

Je suis désigné pour animer l’Agenda Ironique d’Avril 2023 suite à un vote et cela pour la cinquième fois (en fait, je tiens un registre sur un papyrus d’époque… industriel).

Je suis heureux d’apporter ma pierre à l’édifice sur les hauteurs de l’Agenda Ironique avec toujours de belles floraisons textuelles d’année en année. D’ailleurs, je me demandais, si un jour, il ne faudrait pas tous les réunir sur un blog ?

La Genèse de l’AI : ICI ou ICI et celui du mois de Mars 2023 : Isabelle-Marie d’Angèle

Je vous propose le thème: CHAT

Si le chat représente, au-delà des symboles et des configurations vivantes qui peuvent nous être familières, un félin de petite taille constitué de toutes ses facéties, la littérature n’est pas en reste pour lui apporter du poil de la bête. Aussi aux exemples, nous pouvons pêcher quelques éléments distingués :…

Voir l’article original 162 mots de plus

Agenda ironique -Mars- Résultats

Bonjour toi 😉

Voici donc les résultats de l’agenda . C’est Lyssamara pour son texte L’effleure du mâle avec 29,17 % de votes.

Vient ensuite Carnets paresseux avec Le réveil et le pissenlit et 20,83 % de votes.

En 3ème position arrive avec 12,5% JoBougon avec Ne vous fiez pas aux apparences ex aequo avec VictorHugotte et son pissenlit qui voulait se faire aussi belle que la rose.

Bravo à tous pour votre participation qui m’a sincèrement comblé de joie. C’était une belle expérience et je vous remercie de m’avoir permis de la vivre. Ce sera avec plaisir que j’hébergerai une autre fois cet agenda ironique.

Pour l’heure et le mois d’avril qui se profile à l’horizon c’est chez Ledessousdesmots que vous aurez la chance de trouver le nouveau sujet de l’agenda, à 37,5% des votes.

Je lui laisse donc le soin de vous proposer le nouveau sujet de l’agenda ironique qui je n’en doute pas une seconde sera tout aussi croustillant.

Belle journée à tous et à très bientôt pour de nouvelles écritures ironiques.

💖😊

À très vite…

Un héritage empoisonné

Bonjour toi 😉

La fin est proche et j’avoue avoir un peu de mal à quitter mes héros 😏

Chapitre 33

Frédéric Marteau invita sa passagère à descendre de la voiture. Elle hésita, mais voyant qu’il ne l’obligeait en rien, elle le suivit.

Elle n’était jamais rentrée chez lui. Elle fut surprise par l’ambiance chaleureuse qui se dégageait. Elle n’aurait jamais imaginé que son ami de faculté pouvait avoir aussi bon goût pour la décoration. Un grand canapé d’angle dans les tons taupe, moelleux à souhait occupait la pièce principale. Lorsque son mari et ses collègues avaient perquisitionné, ils n’avaient rien raconté et elle avait pensé que Marteau avait une maison banale et froide. Ce n’était pas le cas.

C’est dans la cuisine américaine des plus fonctionnelles qui lui servit un café. Il la regarda droit dans les yeux et commença son récit :

— Tout d’abord, il faut que tu saches que jamais je n’ai voulu te faire de mal, ni à toi ni à ton mari.

Elle haussa les sourcils, mais ne l’interrompit pas. Il continua donc d’une voix monocorde.

— J’ai toujours été fasciné par le clonage, je ne t’apprends rien. Alors, j’ai tenté une expérience. Veux-tu me suivre dans mon sous-sol ? N’aie crainte, je ne te ferai pas de mal et si tu as peur quand tu seras en bas, tu pourras repartir, je ne te retiendrai pas.

Curieuse au fond d’elle-même, elle lui emboita le pas après avoir avalé son café. Elle s’immobilisa sur la dernière marche et contempla avec stupéfaction ce qui s’offrait à elle.

Le sous-sol avait tout d’un centre de recherches avec ordinateur de la dernière génération. Elle se crut dans un film de Marvel avec les super-héros. Elle s’approcha de la vitrine où un homme la regardait. Marteau la laissa faire sans un geste pour la retenir.

Elle se planta devant celui qui ressemblait trait pour trait à son mari. Daniel Faventiny était face à elle, habillé de vêtements qu’il avait l’habitude de porter.

— Je n’ai plus réussi à le maîtriser, murmura Frédéric Marteau. Voilà pourquoi, il reste maintenant enfermé dans cette armoire. Tu vois, j’ai toujours la clé sur moi, il ne pourra plus faire de mal à personne.

— Tu veux dire que c’est lui qui a tué ces hommes, a blessé Daniel, l’a kidnappé et lui a fait perdre la mémoire ?

— Oui, je te le jure. Faventiny et ses collègues pensent que c’est moi avec un masque sur la tête qui ressemble à ton mari, mais c’est faux. C’est lorsque ma compagne a été attaquée que j’ai réalisé que ce clone s’était échappé. Je ne l’avais jamais enfermé parce que je n’avais pas imaginé qu’il pouvait prendre vie tout seul.

— Peux-tu m’expliquer pourquoi tu lui as donné le visage du commandant ?

Frédéric Marteau se mit à marcher de long en large, se gratta la tête, soupira, et commença à transpirer. Puis il lâcha :

— Je voulais juste quelques minutes, quelques heures, être à sa place. Je tenais les rênes, il ne pouvait faire que ce que je lui disais. Mais… la machine a été plus forte que moi et j’ai été dépassé.

— Je ne comprends toujours pas pourquoi tu n’as pas fait ton propre clone.

Il s’agaça.

— Avec mon visage ? Réfléchis un peu. Autant faire un beau clone, tu ne crois pas ?

— En fait, tu as créé celui de mon mari.

— Si tu veux, mais…

Il la regarda.

— Je suis désolé.

— C’est donc ce truc qui m’a embrassée ? Qui me surveillait dans la maison ? Qui m’a enfermée ? Pourquoi n’as-tu rien fait à ce moment là quand tu as compris ce qui se passait ?

Il haussa les épaules et avoua :

— Je voulais m’amuser un peu et… d’accord, ton mari m’agace. Je suis jaloux.

— Jaloux ? De quoi ? Je ne comprends pas.

— Il a tout ce que je n’ai pas. Il est beau, il est commandant…

Elle l’interrompit.

— Tu es un chirurgien plasticien renommé, tu n’as rien à lui envier côté professionnel.

Elle réalisa alors ce qu’il n’osait pas dire.

— Tu es amoureux de moi ? Fred ? Réponds-moi !

Il baissa la tête et murmura :

— C’est arrivé sans que je m’en rende compte, mais je t’assure que tout ça n’était pas prémédité.

— Tu vas tout raconter à la police.

— Laisse-moi encore quelques jours, mon projet est pratiquement terminé et je vais changer son visage. Ce ne sera plus le commandant, mais moi. J’ai d’ailleurs le moule de mon visage. Je t’en prie, deux jours, pas plus. Je pourrai présenter ce clone et montrer le fruit de mes recherches.

— Tu es fou Fred, jamais ça ne marchera. Il y a eu des morts, tu as usurpé le nom de mon mari, tu as volé son visage, j’ai bien vu la minuscule cicatrice.

— Un travail minutieux de grande beauté, tu ne peux pas le nier.

Elle regarda son ami. Il lui faisait pitié. Sa conscience professionnelle lui dictait de tout raconter et de l’arrêter, mais son air de chien battu la fit hésiter.

— Deux jours ? Tu me le promets ?

Il acquiesça.

La voiture de police stoppa brutalement devant la maison du chirurgien. Faventiny et ses deux collègues se ruèrent sur la porte qu’ils faillirent défoncer lorsque Juliette Tomys les interpella.

— Il n’est pas là, le toubib.

Les trois hommes cessèrent leur vacarme.

— Vous êtes certaine ?

— Vous voyez bien qu’il n’y a pas son véhicule. Il est à l’hôpital comme tous les jours.

Elle s’approcha d’eux et la mine curieuse les interrogea :

— Alors ce masque ?

Ils ne répondirent pas et remontèrent dans la voiture. Daniel cliqua sur le numéro de sa femme et à sa grande surprise, elle décrocha aussitôt.

— Un problème Daniel ?

Interloqué, il hésita, mais Coralie continua :

— J’étais avec Marteau. Il m’avait demandé de le rejoindre au café près de l’hôpital, c’est pour ça que tu appelles non ? Tu es rassuré, tout va bien, il voulait juste me parler de sa compagne. Il ne comprend pas pourquoi, il y avait un policier devant sa porte, il souhaitait que j’intervienne pour qu’il puisse la voir, il semblerait que ce soit impossible.

Quelque chose clochait, il le sentait. Ses collègues et lui ne les avaient pas aperçus dans le café. Coralie lui mentirait-elle ?

— Où es-tu ?

— Au l’institut médico-légal, où veux-tu que je sois ? Pourquoi m’appelais-tu ?

— Pour rien, à tout à l’heure.

Il raccrocha, perplexe.

À suivre…

© Isabelle-Marie d’Angèle

À très vite…

Agenda ironique-Mars-Votes

Bonjour à tous 😉

Je tiens à vous remercier pour toutes vos participations à l’agenda ironique de mars aussi différentes les unes que les autres et toutes avec une belle histoire. Je l’ai dit à chacun et j’avais l’impression de me répéter, je les ai toutes aimées. Je le redis encore ici. Merci d’avoir jouer le jeu avec les contraintes que je vous avais données.

Je vous rappelle les participations, un coup de relecture et hop, c’est le vote pour ton histoire préférée (j’avoue, ça va être compliqué 😉).

https://touslesdrapeaux.xyz/agenda_ironique.html

Place maintenant aux votes. J’espère n’avoir oublié personne et que le vote se déroulera bien (on dirait presque des élections super importantes 😂). C’est la première fois que je fais ça, donc je demande toute votre indulgence si un couac se glisse dans l’histoire, quelle ironie ce serait !

Comme prévu, je vous laisse jusqu’au 30 pour voter.

Si d’autres participants souhaitent héberger le prochain agenda, n’hésitez pas à le dire en commentaires.

Rendez-vous le 31 mars pour les résultats 😊.

À très vite…