Un héritage empoisonné

Bonjour toi 😉

Hum ! ça se complique sérieusement…

Chapitre 27

La brave femme les regardait vaguement inquiète, puis elle leur sourit.

— Ne vous faites pas de souci, je sais me défendre. Martine m’a raconté que tout grand chirurgien qu’il est, il a une peur bleue des chiens. Alors…

Elle siffla et un doberman accourut et se coucha à ses pieds.

— J’ai suivi une formation pour l’éduquer. Il m’obéit au doigt et à l’œil et croyez-moi, personne ne me fera de mal. Et si je ne peux plus lui donner d’ordre parce que je suis blessée ou autre, il connait ce qu’il doit faire. Il file à la police. Personne ne sait que j’ai un chien. J’ai un grand jardin, il s’y ébat tant qu’il peut et n’aboie jamais.

Elle lui fit signe et il rentra immédiatement chez elle.

Stupéfaits, Hugo et Esteban regardèrent l’animal s’enfuir sans se retourner. Hugo reprit la parole.

— Ce carnet, l’avez-vous ?

— Hélas non ! Martine le gardait toujours avec elle. Elle ne voulait pas qu’il tombe entre les pattes du docteur.

— Vous nous avez été d’un grand secours, madame Tomys, merci beaucoup.

— Si je me souviens d’autre chose, je vous appellerai.

Ils la saluèrent et rentrèrent au commissariat.

— Il faut à tout prix mettre la main sur ce fichu carnet.

— Esteban, je ne vois qu’une solution. Nous devons rencontrer Cécilia Joly. Son sac devait être avec elle quand elle a été agressée. Elle l’avait peut-être glissé à l’intérieur.

Daniel Faventiny entendit le déclic. Il referma rapidement l’ordinateur et se planta devant la fenêtre.

Le mur bougea et une porte s’ouvrit. Son double apparut devant lui. Faventiny ne broncha pas.

— Bonjour Commandant. Je vois que vous avez compris que vous étiez revenu chez vous.

Il ne répondit pas.

— Vous êtes fâché ? Pourtant je vous ai apporté votre petit déjeuner préféré que j’ai préparé dans votre cuisine. Votre femme est partie, je peux en profiter.

Daniel tourna vers lui un visage indéchiffrable. Les mains derrière le dos, il contemplait son double sans qu’aucun muscle trahisse ce qu’il ressentait.

— Peut-être avez-vous regardé l’ordinateur que je vous ai mis à disposition ? Vous comprenez donc maintenant pourquoi tout ce qui se passait chez vous, j’étais au parfum ? Je vous l’ai déjà dit, je connais cette maison comme ma poche.

Toujours pas de réponse. Faventiny s’était retourné vers le jardin. Son double s’approcha de lui et posa sa main sur son épaule.

— À quoi jouez-vous ? Vous savez pourtant que je suis plus fort que vous, je…

Faventiny l’interrompit sans le regarder.

— Je ne comprends pas qui vous êtes et ce que je fais ici. Je ne me rappelle même plus quel est mon nom. Tout ce que vous venez de me raconter est du charabia pour moi.

— Allons commandant, ne jouez pas à ça avec moi, vous savez bien que…

Daniel se tourna vers lui et l’attrapa brusquement par les épaules.

— Je vous dis que je ne me rappelle pas qui je suis et ce que je fais là. Pourquoi me donnez-vous ce titre ? Je ne connais pas mon nom.

Surpris, son double saisit son portable et le mit en mode selfie. Les deux visages identiques apparurent à l’écran.

— Vous êtes mon frère jumeau ? Pourquoi me vouvoyez-vous alors ?

Daniel se prit la tête dans les mains et gémit.

— Je me suis réveillé ici, mais je ne sais même pas où je suis. J’ai effectivement tenté de regarder l’appareil qui est sur le bureau dans l’espoir d’y découvrir quelque chose qui me renseignerait, mais je n’y ai vu que des pièces inconnues. Vous dites que c’est ma maison ? Pourquoi suis-je enfermé ? Et qui êtes-vous pour me ressembler autant ? Vous avez aussi parlé de ma femme, je suis marié ? Avec qui ? Elle doit se faire du souci si j’ai été enlevé.

— C’est bien tenté Faventiny, mais je ne vous crois pas une seconde.

— C’est donc mon nom ?

Son double hésita. Aurait-il eu la main lourde sur les médicaments qu’il lui administrait depuis quelques jours ? Si le commandant était réellement amnésique, l’histoire devenait véritablement amusante, mais compliquait sérieusement ses plans. Il changea de tactique pour le sonder.

— Oui, vous êtes Daniel Faventiny commandant à la brigade criminelle et vous êtes marié à Coralie Apalberto depuis peu. Elle est médecin légiste.

— Moi, un flic !

Faventiny haussa les épaules et ajouta :

— Pourquoi pas ? Mais vous pouvez me raconter n’importe quoi, je n’ai aucune preuve. Qu’est-ce que je fais ici ? Vous êtes un ancien détenu que j’ai coffré et vous vous vengez c’est ça ? Et pourquoi me ressemblez-vous autant ? C’est flippant. On est de la même famille ?

À nouveau, il regarda par la fenêtre. Le silence s’installa. Son double s’approcha de lui et fixa le jardin comme lui. Soudain, une voiture arriva.

— Tenez voilà votre femme.

L’inconnu à l’affut d’une réaction de Faventiny en fut pour ses frais. Aucun signe de reconnaissance n’apparut sur son visage. Sophia Clarky descendit du véhicule.

Faventiny dit sans aucune émotion.

— Jolie ! mais elle n’éveille rien en moi.

Son double ne répondit pas et continua de regarder le commandant. Coralie, à son tour, en sortit. Un autre véhicule suivait, le colonel et sa femme en descendirent. Il sembla à Daniel que sa mère avait pris dix ans d’un coup, mais aucun muscle de son visage ne bougea, même lorsqu’il reconnut Coralie.

— Eux ? Qui sont-ils ?

Il désignait ses parents du menton.

— Je ne sais pas.

— Vous allez me dire pourquoi je suis ici ?

— Je vais d’abord vous emmener à l’hôpital pour vous faire examiner. Je connais quelqu’un, vous aussi d’ailleurs. Il s’agit de Frédéric Marteau, un chirurgien plasticien.

Daniel éclata de rire.

— Vous vous fichez de moi ? Avec un nom pareil, chirurgien ? Complètement marteau le type !

Son double serra les poings et ne douta plus une seconde que Faventiny avait certainement perdu la mémoire. Il assena le coup final pour être sûr de ne pas se tromper.

— Il était l’ancien amant de votre femme. Ils sont amis aujourd’hui. Ils ont fait leurs études ensemble.

Il ne réagit pas.

— Vous ne vous rappelez vraiment pas ?

— Pourquoi j’inventerais ?

— Vous n’avez pas l’air de quelqu’un d’amnésique.

— Ah ? comment devrais-je être ?

— Stressé, Angoissé. Quand je suis entré, vous n’avez pas semblé surpris.

— Je suis assommé parce que j’ai mal à la tête, j’ai des vertiges, je ne comprends rien et vous me demandez d’être surpris ? C’est trop pour moi.

Il se laissa tomber sur le fauteuil.

— Écoutez, vous aurez toutes les réponses à vos questions bientôt, en attendant, vous devez vous reposer, peut-être que la mémoire vous reviendra. Je vous offre à boire ?

Faventiny se leva et saisit le verre qu’il lui tendait et l’avala d’un trait. L’inconnu le retint quand il chancela.

À suivre…

© Isabelle-Marie d’Angèle

À suivre…

Un héritage empoisonné

Bonjour toi 😉

Où se trouve Daniel Faventiny ? De quel carnet s’agit-il ? Que de questions encore sans réponse 😁…

Chapitre 26

Hugo Cortilla et Esteban Blaviso contemplaient avec stupeur les deux visages affichés. Les deux hommes qu’ils avaient surpris en grande conversation avec Frédéric Marteau avaient tous deux fait de la prison.

— Convoquons-les ! dit aussitôt Esteban

— Sous quel prétexte ?

Hugo regarda son collègue.

— Nous n’avons aucun motif pour les faire venir ici et comment leur expliquer que nous les avons pris en photo ?

Le colonel Faventiny qui entrait dans leur bureau entendit la dernière phrase.

— Il y a des moments où il faut tricher avec les règles. Inventer un banal contrôle de police par exemple. Je ne vais pas vous apprendre votre boulot, les gars !

Les deux hommes contemplèrent le père de leur commandant.

— Nous allons tout reprendre depuis le début, proposa Hugo. Il y a certainement un détail qui nous a échappé.

— On ne peut pas dire mieux, grommela le colonel. Mais vous allez encore perdre du temps. À la base, pourquoi mon fils et ma belle-fille ont-ils hérité de cette maison ? Il faut chercher de ce côté. Ensuite, pourquoi la copine de Marteau a-t-elle été assassinée ? En fait, vous n’avez rien fait. Vous ne savez rien. Vous êtes des triples buses.

Le colonel Faventiny était très en colère. Hugo, vexé, se tut. Esteban, lui, se rebiffa aussitôt.

— Vous êtes dur Colonel ! Le commandant on l’aime bien, on a toujours fait ce qu’il nous disait et…

— C’est justement ça le problème l’ami, il n’est plus là, il a besoin de votre aide, alors bougez-vous. Je ne le répéterai pas deux fois.

Il sortit en claquant la porte.

— Il a raison Esteban ! Il faut qu’on se bouge le cul !

Daniel se leva d’un bond et faillit se casser la figure. Debout trop vite, un vertige le saisit. Il posa ses mains sur le bord du bureau près de la fenêtre et regarda dehors. Il n’en crut pas ses yeux, il était chez lui, dans la fameuse pièce dont il ne connaissait pas le mécanisme pour y entrer.

Il n’entendait rien. Sa femme devait être partie. Son regard accrocha un ordinateur portable installé sur le bureau. Il l’ouvrit aussitôt. L’écran s’alluma sur toutes les pièces de la maison. Daniel comprit qu’il y avait des caméras partout chez lui.

Féru d’informatique il tenta tous les programmes pour se connecter à son bureau et prévenir ses collègues. Verrouillé, il ne put rien en tirer. Il s’attaqua tout de même au système. Il devait réussir à établir une liaison avec le commissariat. Il soupira. La tâche promettait d’être ardue.

Esteban et Hugo se retrouvèrent devant la propriété de Marteau. Ils sonnèrent chez la voisine. Elle ne tarda pas à leur ouvrir. Ils avaient enregistré son nom sur la boîte aux lettres.

— Police ! Bonjour madame. Vous êtes Juliette Tomys ?

Ils montrèrent leurs cartes en se présentant.

— Oui c’est bien moi.

— Nous aimerions vous poser encore quelques questions.

— Je vous reconnais. Mais je vous ai déjà tout dit.

— Vous saviez que la compagne de votre voisin avait une sœur jumelle ?

Surprise, elle ouvrit la bouche et la referma aussitôt.

— Heu… non !

— Vous êtes certaine ?

— C’est-à-dire… Martine ne me l’a jamais affirmé, mais je la trouvais bizarre parfois, comme si elle avait oublié des choses. Évidemment, si elles venaient chacune à leur tour ici… Je me suis bien fait avoir. Laquelle était donc la compagne du docteur ?

— Cécilia Joly.

— Elle s’appelait ainsi ? J’ai toujours dit Martine.

Esteban reprit la parole en sortant son carnet.

— Vous m’aviez raconté la dernière fois que l’homme qui ressemblait au commandant était plus petit et que comme tous les soirs, il passait sous le panier de basket. Vous pensiez à votre voisin ?

— Le docteur Marteau passe en effet en dessous sans le toucher, mais je n’ai pas dit que c’était lui le soir du meurtre. L’inconnu que j’ai vu ressemblait à votre commandant, mais comme je vous l’ai fait remarquer, il était plus petit. 

— C’était la première fois que vous aperceviez cet homme chez le chirurgien ?

— Non !

Les deux policiers se concertèrent du regard.

— Il discutait avec Marteau ?

— Je ne les ai jamais vus ensemble.

— Votre amie parlait avec lui ?

— Je ne sais pas. Quand il venait, il n’y avait personne dans la maison. Martine ou l’autre, je ne sais plus, ne vivait pas avec lui. Le docteur n’est pas quelqu’un de facile.

— Qu’est-ce qui vous fait dire ça madame ? demanda Hugo.

— Quand ils recevaient ses amis, il montait le ton.

— Ses amis ?

— Oui, trois hommes. Un d’ailleurs, était plus proche du docteur, ils devaient se connaître depuis longtemps. Une fois, dans le jardin… Oui, nos jardins ne sont séparés que par une haie et parfois, j’entends quand j’ai la fenêtre ouverte, ils se disputaient. L’ami le prévenait qu’il devait penser à autre chose, que c’était du passé. Le médecin n’était pas d’accord et lui disait de se mêler de ses affaires.

Hugo saisit son portable et afficha les photos de Joseph, Karl et Richard, les trois hommes qui tournaient autour du chirurgien. Il le tendit à Juliette Tomys.

— Oui, c’est ça. Celui-là, en montrant Joseph, est celui dont je vous parlais. Il était souvent avec le docteur. Mais j’y pense, reprit Juliette, pourquoi ne pas lui demander à la jumelle de Martine ? Elle sait peut-être quelque chose, elles devaient être proches les sœurs non ?

Les policiers ne répondirent pas, ne voulant pas dévoiler qu’elle avait été attaquée.

— Pourvu qu’il ne lui arrive rien, dit encore la voisine décidément très bavarde. Il était au courant que sa compagne ce n’était pas toujours la même ? Parce que s’il s’en était rendu compte, elle passerait un sale quart d’heure. Ce n’est pas un tendre, vous savez !

— Autre chose madame, votre amie ne vous aurait pas parlé d’une maison que le docteur aurait eue avant d’habiter ici ?

— Vous pensez à celle où tous les voisins disparaissaient mystérieusement ?

Esteban et Hugo ne bronchèrent pas. Juliette Tomys était une mine de renseignements à elle toute seule. Ils n’osèrent pas l’interrompre quand elle enchaina.

— C’est Martine qui me l’a raconté. Figurez-vous que le docteur parle en dormant. Évidemment, elle ne lui en jamais fait la remarque. Elle a d’abord cru que c’était des rêves, au début ça la faisait rire. Au fur et à mesure, ils devinrent habituels, et elle se réveillait parce qu’il parlait fort. Alors, elle a tout noté.

— Pardon ? réagirent en même temps les deux policiers.

— Ben oui, pour ne rien oublier. Elle écrivait tout ce qu’il racontait. Elle pensait que peut-être un jour, elle pourrait s’en servir.

— Dans quel but ? demanda Hugo.

— S’il la faisait chanter. Quand je vous disais que ce n’était pas un gentil !

— Madame Tomys, votre voisin savait-il que sa compagne venait vous parler régulièrement ?

— Pourquoi, vous croyez que je suis aussi en danger ?

À suivre…

© Isabelle-Marie d’Angèle

À très vite…

Un héritage empoisonné

Bonjour toi 😉

Faventiny est-il toujours porté disparu ? Son chien Hubert l’a-t-il retrouvé ? Voici le chapitre 25, il te donnera quelques indices 😁.

Chapitre 25

Esteban et Hugo faisaient une patrouille de routine. Ce n’est pas parce que le Commandant Faventiny avait disparu que toutes les affaires en cours s’arrêtaient. Bien sûr qu’ils auraient préféré s’occuper de retrouver leur supérieur, mais malheureusement ils n’avaient pas leur mot à dire.

Soudain, Esteban qui parcourait du regard les trottoirs s’écria :

— Arrête-toi Hugo ! Ce n’est pas Hubert là-bas !

Il mit aussitôt les warnings et ils sortirent de la voiture en courant. Esteban eut peine à reconnaître l’animal. Pourtant, dès que le chien l’aperçut, il s’avança doucement vers lui. Il était à bout de forces. Esteban l’attrapa par son collier et le caressa.

— Que t’est-il arrivé ? Tu es dans un sale état et tu dois avoir faim.

Hugo ouvrit la porte arrière de la voiture et aida Hubert à grimper dedans. Il se coucha et ferma les yeux.

— On l’amène voir Coralie et on avise après !

— Oui, il est épuisé.

L’arrivée du Malinois à l’institut médico-légal fit sensation. Esteban le portait dans ses bras. Dès qu’il aperçut sa maîtresse, il dressa les oreilles.

Elle lui mit aussitôt un bol d’eau à disposition.

— On a bien de la viande fraîche ici, mais je doute que ça te plaise ! dit Vincenzo.

— Quel nul ! répliqua Sophia. Il faut aller acheter des croquettes. J’y vais si tu veux Coralie.

Elle n’attendit pas la réponse et partit en courant.

— Où l’avez-vous aperçu ? demanda Coralie, le museau du chien posé sur ses genoux.

— Près de l’hôpital.

— Que faisait-il là-bas ?

— Patientons ! Il va reprendre ses forces, et là nous verrons bien.

Daniel Faventiny, enfermé depuis une semaine, commençait à trouver le temps long. Pourtant, il n’avait pas à se plaindre. Il avait de la nourriture à satiété, sa blessure à l’épaule avait été soignée d’une main de maître, mais il ne se souvenait de rien. Il soupçonnait ses ravisseurs de le droguer.

La pièce où il était séquestré était agréable. Il y avait une fenêtre qui donnait sur un parc magnifique et une salle de bains était attenante.

Sa mémoire était défaillante et il perdait la notion du temps. Il n’avait pas l’heure. Son portable avait disparu. Il tentait de se repérer à la lumière du jour. Mais il avait la fâcheuse impression de dormir beaucoup et alors qu’il se croyait le matin quand il ouvrait les yeux, il voyait peu à peu la nuit envahir sa chambre. Il ne parlait à personne. Ses plateaux étaient apportés pendant qu’il sommeillait et des vêtements propres l’attendaient toujours posés au même endroit, sur une chaise près de la porte.

Il avait trouvé dans la salle de bains son eau de toilette et des serviettes comme chez lui.

Son gel douche et son shampoing étaient les mêmes également.

Celui qui l’avait enfermé le connaissait parfaitement. La nourriture variée était celle qu’il aimait avec ses plats préférés et les tenues ressemblaient beaucoup à celles qu’il portait. Daniel était de plus en plus troublé et il tentait de passer le plus longtemps possible sous le jet froid pour se rafraichir les idées.

Ce matin-là, il décida de rester scotché à la fenêtre. Peut-être apercevrait-il quelque chose qui le mettrait sur la voie de l’endroit où il se cachait. Il vit la voiture. Un homme montait dedans. Il ne réussit pas à voir de qui il s’agissait. Il allait quitter son poste d’observation quand il le reconnut. Son chien ! Hubert l’avait trouvé. Il eut les larmes aux yeux lorsqu’il se rendit compte qu’il avait perdu de sa superbe et qu’il suivait le véhicule avec difficulté. Pauvre bête !

Coralie occupée n’avait pu prendre soin d’Hubert. De plus, un animal n’était pas admis dans les locaux. Sophia accompagnée d’Hugo étaient partis chez elle. Tous deux avaient tenté de lui redonner fière allure. Ils l’avaient douché et avaient ri ensemble. Il n’avait pas apprécié et s’ébrouait sans cesse. Il avait repris du poil de la bête grâce à la rasade de croquettes dispensée par Sophia.

Maintenant qu’il était redevenu à peu près normal, Hubert grattait sans cesse à la porte. Il voulait sortit et gémissait.

— Je suis certain qu’il va nous emmener voir son maître, dit Hugo.  

— Qu’est-ce qu’on fait alors ?

— Je vais le ramener au commissariat. Le procureur est dans les locaux. Il dira ce qu’il faut faire. Je n’ai pas de formation avec les chiens. S’il m’échappait, j’aurais l’air malin, déjà que je n’ai pas de laisse !

— Appelez-le, le Proc !

Mais son portable sonna. C’était Esteban qui venait aux nouvelles.

La conversation terminée, Hugo confirma qu’il allait ramener Hubert au commissariat.

C’était sans compter sur l’esprit vif du chien qui dès qu’il comprit qu’il allait partir, leur échappa une fois la porte ouverte.

Sophia et Hugo tentèrent de le rappeler, mais c’était peine perdue. Hugo entraina sa compagne vers son véhicule, ils sautèrent dans la voiture et suivirent Hubert comme il pouvait. L’animal était intelligent. Il ralentit sa course. La langue pendante, il les attendit devant l’hôpital.

Hugo bipa Esteban. Le commandant Faventiny serait-il hospitalisé ? Blessé ? Quand Coralie apprit la nouvelle, elle joignit son ami Frédéric Marteau. Peut-être saurait-il quelque chose ? Elle fut déçue, son mari n’était pas inscrit sur les registres.

Elle refit le numéro de ses collègues. Esteban l’avait au téléphone quand il l’interrompit.

— Votre ami s’en va et… Mais…

— Quoi ? Que se passe-t-il ?

Coralie s’impatientait. Sa frustration augmenta d’un cran quand Esteban lui raccrocha au nez après lui avoir dit qu’il la rappellerait.

— Regarde le chien !

— Et le chirurgien ! il cherche quelqu’un !

— Heureusement pour nous, il ne peut pas nous voir et Hubert s’est planqué dès qu’il l’a aperçu.

— Il a sorti son portable !

Stupéfaits, les deux policiers regardèrent les deux hommes s’approcher de Marteau. Hugo s’empressa de les prendre en photo. Leurs visages étaient bien visibles. Peut-être étaient-ils fichés ?

— Je te parie qu’ils cherchent le chien !

— Où est-il d’ailleurs ?

Hugo entendit alors un bruit suspect contre la portière. C’était Hubert qui avait fait le tour sans se faire voir. Il lui ouvrit.

Esteban en profita pour rappeler Coralie.

— Avez-vous parlé d’Hubert à votre ami ?

— Évidemment, pourquoi ?

— Alors, je crois qu’il est impliqué dans l’enlèvement du Commandant.

Quand Faventiny père apprit l’affaire, il entra dans une rage folle devant la lenteur de réaction des policiers.

— Mais qu’attendez-vous pour intervenir !

Le Procureur dut faire preuve de prudence pour canaliser la fougue du colonel qui entendait bien retrouver son fils dès le soir même.

— Je vous en prie, nous ne savons pas si c’est bien lui qui cache Daniel.

— Je suis certain que le chien le sait, lui !

— Nous n’avons rien pour arrêter Marteau ! Avec un bon avocat, il sera dehors immédiatement.

Daniel Faventiny luttait pour ne pas s’endormir. En vain !

Quand il rouvrit les yeux, il ne reconnut pas la pièce où il s’était couché.

À suivre

© Isabelle-Marie d’Angèle

À très vite…

Journal de Marie-Sophie

Bonjour toi 😉

Alors oui, c’est la Saint-Valentin 💖, oui je suis romantique et fan de romance et tout et tout 😉, mais je suis aussi une sacrée nana qui n’a pas toujours envie de faire comme tout le monde et d’être en décalé.

L’histoire de Marie-Sophie continue mais ce n’est pas de ma faute si ce n’est pas la fête des amoureux dans sa vie 😂

Morgan était rentré chez lui, mais je ne le reconnaissais pas. Il y eut cette réflexion lancée à Gabriel quand j’étais venue le chercher. Alors que je m’approchais de lui pour l’embrasser, il s’était reculé et avait tancé le médecin :

– Pourquoi me dis-tu que je suis avec cette… dame (il me désigna du menton) alors que tu en pinces pour elle, ça saute aux yeux. Je ne suis pas idiot.

Sans lui laisser le temps de répondre, il m’apostropha et j’eus du mal à reconnaitre sa voix, tellement elle était grinçante.

– Et vous ? Pourquoi me faire croire que nous habitons ensemble alors que je n’en ai absolument aucun souvenir ? Par contre, je sais parfaitement que toi, toubib, tu es amoureux d’elle.

Il se leva tranquillement, refusant qu’on l’aide alors que je voyais bien qu’il avait la tête qui tournait, il chancelait légèrement, il demanda où était Saverio.

La voix du barman résonna derrière moi, j’ignorais qu’il l’avait appelé.

– Désolé Marie-Sophie, me glissa-t-il à l’oreille, c’est moi qui le ramène, il n’a pas voulu que ce soit quelqu’un d’autre.

Agacée, j’apostrophai Morgan d’un ton que j’espérais ferme :

– De toute façon, ta maison est au bout de mon jardin, nous nous verrons régulièrement. Et ne raconte pas de bêtises, il n’y a absolument rien entre Gabriel et moi. S’il te plait abandonne cette façon de parler avec moi, je ne te reconnais plus.

– Alors nous sommes deux !

Il passa devant moi, adressant un signe de tête à Gabriel qui lui tendit des papiers et l’invita à se rendre à l’accueil pour les formalités de sortie. Il quitta la chambre sans un regard vers moi.

La colère grondait et je courus derrière lui alors que Gabriel tentait de me retenir. J’attrapai Morgan par l’épaule, l’obligeait à se retourner, et d’une voix tremblante que j’eus du mal à maîtriser, je débitai :

– Sais-tu que j’ai quitté ma maison pour toi ? Mes amis m’ont suivie, Archibald a repris sa boulangerie, Mélusine son activité de couturière. Même Pépé Charles a tout vendu pour nous rejoindre. Ne me raconte pas qu’il voulait être auprès de ta mère, c’est aussi parce qu’il souhaitait que nous soyons réunis. D’accord, nous ne vivons pas sous le même toit, mais nous partageons tellement de choses. Tu m’as aidé pour la maison, tu as tout fait pour qu’Archibald s’intègre dans le village. Nous sommes heureux tous ensemble, ne me dis pas que tu ne te souviens de rien. Si c’est le cas… alors je repartirai et tu te retrouveras tout seul comme un con. J’attends que tu me le dises en face Morgan ! Un jour, tu risqueras de regretter ton choix.

Je le lâchai, passai devant lui et lui criai :

– Tu me trouveras à la boulangerie, je vais reprendre mon poste chez Archibald. Il m’avait laissé ma journée pour que je puisse m’occuper de toi, mais comme tu n’as pas besoin de moi, je m’en vais.

Je filai vers la sortie sans me retourner. Il ne devait pas voir combien j’étais malheureuse et que les larmes emplissaient mes yeux.

J’entendis Saverio m’appeler. Je savais qu’il craignait que je ne fasse une bêtise, mais maintenant que j’avais un bébé dans le ventre, je ne le mettrai en danger pour rien au monde.

Gabriel me rattrapa et me dit que la mémoire de Morgan allait lui revenir, que je devais être patiente. Je haussai les épaules et sortis de l’hôpital.

Je passai tout d’abord chez moi où je retrouvai Mélusine entourée de ses coupons de tissus multicolores. Elle s’était installée dans une pièce qu’elle avait aménagée à son goût. Je lui racontai tout. Elle me prit dans ses bras, mais je me dégageai en lui disant que ça ne se passerait pas comme ça, s’il me rejetait, je repartais n’importe où, mais jamais il ne saurait qu’il avait un gamin. Aussitôt, Mélusine m’affirma qu’elle me suivrait et que nous élèverions nos enfants seules, nous ne serions pas les premières mères célibataires dans ce cas-là. Elle m’assura qu’elle n’avait aucune attache et que sa boutique en ligne, qu’elle soit ici ou ailleurs n’avait aucune importance. Elle ajouta tout de même que si la mémoire de Morgan était défaillante c’était peut-être parce que je devrais lui parler du bébé et enfin m’installer avec lui. Aurait-il senti un danger avec Gabriel ?

– Je te dis ça, mais je ne dis rien, je suis très mal placée pour te donner des conseils, et elle me fit un clin d’œil.

Je me changeai et repartis à pied vers la boulangerie. C’était pépé Charles qui était derrière le comptoir. Il tenait la conversation aux clients et la file s’allongeait jusque sur le trottoir. Dès qu’il m’aperçut, il lança à la cantonade qu’il abandonnait son poste, mais qu’on pouvait le retrouver au bar de Saverio pour continuer de bavarder autour d’un café.

Aussitôt, tous m’interrogèrent sur la santé de Morgan. Je les rassurai en affirmant qu’il allait bien et je commençai à distribuer des baguettes et des pains en tout genre à tour de bras.

Archibald vint aux nouvelles quand la boutique fut vide.

– Heureusement que tu es arrivée, j’ai bien cru que tout le village allait s’installer ici. Je peux préparer une autre fournée, il ne reste plus rien.

Il me demanda comment ça s’était passé avec Morgan. Je lui racontais tout et ajoutais comme à Mélusine que je n’hésiterais pas à partir.

Archibald me sidéra par sa réponse :

– Je trouve le food truck de mes rêves et je te suis. Nous sillonnerons les routes, une fois que nous aurons dégoté une grande maison pour nous tous, parce qu’avec les deux gamins, il nous faut un pied à terre pour qu’ils puissent aller à l’école.

– Tu es sérieux ? Tout ce que tu as créé ici, tu l’abandonnerais ?

– Sans hésiter, sans toi MarieSophe, je ne peux pas respirer. Mélusine et toi, vous êtes ma famille. Il y a maintenant Enzo et puis le petit bout là…

Il posa sa main sur mon ventre. Les larmes me montèrent aux yeux instantanément. Archibald ferait un excellent papa si Morgan ne se souvenait pas de moi.

Quand nous rentrâmes le soir à la maison, il n’y avait que Mélusine et Enzo et quatre couverts installés sur la table. Morgan n’était pas là, mon amie ne l’avait pas vu. Il y avait pourtant de la lumière chez lui.

© Isabelle-Marie d’Angèle (février 2023).

À très vite…

Un héritage empoisonné

Bonjour toi 😉

Où a donc disparu le chien de Faventiny ? 🧐

Chapitre 24

— Une semaine que mon fils a disparu et vous n’avez pas la moindre piste ?

Le colonel Gérard Faventiny marchait de long en large dans le bureau du Procureur.

—  Enfin, Monsieur le Procureur, ce n’est pas sérieux ?

—  Les fouilles dans la maison n’ont rien donné. Nous n’avons pas retrouvé le chien. Aucun indice.

—  Avez-vous inspecté du côté du Docteur Marteau ? Je ne le sens pas cet homme  !

— Les collègues de Daniel avaient trouvé un article le concernant, mais ce qui aurait pu nous intéresser à disparu.

—  Vous êtes en train de me dire que celui que nous recherchons a toujours une avance sur vous ? Ne me faites pas rire, ce n’est pas la première fois que vous devez avoir affaire à ce genre de situation. Des tordus, il en existe depuis la nuit des temps. Reprenons cette enquête depuis le début voulez-vous ? Cette maison d’où vient-elle ? Personne de notre famille ni de celle de ma belle-fille ne s’est manifesté, cet héritage est le départ de tout.

Le Procureur n’aimait pas recevoir des ordres, mais le Colonel à la retraite, réputé pour sa pugnacité et son œil de lynx avait raison, il dut l’admettre. Cette affaire n’avait pas été menée comme il fallait.

—  Convoquez-moi les deux acolytes de mon fils.

—  Enfin Colonel, puis-je me permettre de vous rappeler que vous êtes à la retraite et que…

— Il s’agit de mon fils là ! s’emporta Faventiny père. Je me fous de la hiérarchie, de l’administration, de ma retraite, je vais régler cette enquête et coffrer cet individu qui se fait passer pour Daniel que vous le vouliez ou non ? Compris ? Appelez le Directeur général et exposez-lui la situation, je suis certain qu’il acceptera que je travaille avec vous.

Hugo Cortilla et Esteban Blaviso, quoiqu’en pense le colonel Faventiny, n’avaient pas chômé. Ils étaient retournés à l’hôpital pour interroger Cécilia Joly. Elle avait repris connaissance, mais malheureusement, sa mémoire était parfois défaillante. Elle parlait souvent du Docteur Marteau qu’elle appelait Frédéric. Selon elle, c’était un bon médecin et ses patients l’appréciaient. Esteban avait tenté de la faire parler du jour où elle avait été attaquée, elle fermait alors les yeux et se taisait. Un nom pourtant revenait régulièrement, Merci.

Les deux policiers avaient tout d’abord pensé que la victime les remerciait de leur aide. Mais remis dans son contexte, Hugo avait penché davantage pour un nom. Ils avaient épluché son emploi du temps et avaient noté qu’elle était suivie par un psychiatre. Quand ils découvrirent son nom, Antoine MERCY, ils décidèrent d’aller lui rendre une petite visite. Ils eurent la mauvaise surprise d’apprendre qu’il était en congé.

— Tu ne trouves pas aberrant que tous les indices, les uns après les autres, disparaissent ? Nous n’avons rien à nous mettre sous la dent, gémit Esteban.

— Tentons de refaire une enquête de voisinage autour de la maison. Il y a bien quelqu’un qui va se souvenir de quelque chose.

— Allons-y, mais je n’y crois plus.

— Esteban, ce métier m’a appris qu’il ne fallait jamais lâcher. Il y a toujours une explication, ou un tout petit quelque chose que nous n’avons pas vu.

Dès la disparition du Commandant, Coralie avait choisi de dormir dans son bureau à l’institut médico-légal. Sophia lui proposa aussitôt de l’accueillir chez elle.

Mais, une fois la maison fouillée entièrement et n’ayant révélé rien de suspect, Coralie voulut y retourner. Il fut décidé avec l’accord du Procureur que Coralie ainsi que les collègues de Daniel s’y installent. La bâtisse était assez grande pour recevoir toute l’équipe. Quelle ne fut pas sa surprise quand elle vit débarquer ses beaux-parents. Le colonel retraité comptait bien mener à bien cette affaire et mettre un point d’honneur à retrouver son fils rapidement. Anne-Marie suivait également. Coralie se sentit aussitôt épaulée et rassurée. Elle se faisait beaucoup de souci pour son mari. Elle ne connaissait pas l’étendue de sa blessure. Quand elle était couchée, elle se rappelait encore qu’elle avait failli soigner l’autre. Heureusement que le malinois avait bien fait son boulot. Elle aurait tant aimé le retrouver ce chien. Elle était certaine qu’il cherchait son maître et qu’il allait lui ramener.

Hubert faisait attention de ne pas se faire prendre. Il se méfiait de l’être humain comme de la peste. Il ne faisait confiance qu’à Daniel. L’autre qui se faisait passer pour lui, il allait lui régler son compte dès qu’il le pourrait. Il avait suivi la voiture, son flair ne l’avait pas trompé. Il était bien arrivé où se trouvait son véritable maître. Il l’avait vu être descendu du véhicule. Il ne s’était pas montré, il avait bien compris que l’autre ne l’aimait pas. Depuis plusieurs jours, il montait la garde. Son pelage devenait gris et sale, sa fourrure commençait à le démanger, il avait déniché de quoi boire. Pour la nourriture, il s’était débrouillé comme il avait pu. Il pensait à son maître. Malheureusement, il sentait que ses forces déclinaient s’il ne mangeait pas. Il allait falloir qu’il retrouve sa maîtresse. Ensuite, il ramènerait l’homme qui l’avait éduqué, ici.

Soudain, il dressa l’oreille, l’autre sortait. Il l’avait senti, mais… il ne le reconnut pas. Il avait changé de visage, pourtant c’était son odeur, il en était certain. Il s’ébroua. Il fallait qu’il le suive. À contrecœur, il abandonna l’endroit où vivait son maître.

À suivre…

© Isabelle-Marie d’Angèle

À très vite…

Un héritage empoisonné

Bonjour toi 😉

Je me demande qui a écrit ce thriller, j’en ai des frissons dans le dos 😁.

Chapitre 23

— C’est d’ici que tu surveilles tout ce qui se passe chez eux ?

— Oui ! Ils ne se doutent rien.

— Pourtant, elle sait qu’il y a une pièce supplémentaire ?

— Elle y est venue, mais n’a rien vu de mon installation. Je ne suis pas fou.

Les deux hommes regardaient le couple assis dans le salon.

— Je n’ai pas compris pourquoi il a enlevé son alliance. Je vais avoir besoin de toi Joseph, pour mieux le surveiller. Je ne peux faire confiance qu’à toi, même si je sais que tu n’es pas d’accord avec toutes mes idées.

— Karl et Richard ?

— Tu les avais bien cernés. Ils ne pensent qu’à l’argent et ils ont la gâchette facile.

— Tu veux dire que je suis tout seul maintenant ?

— Pourquoi ? Aurais-tu peur ?

— Non, mais je suis surpris. J’ai du mal à te croire.

— Tu avais raison, j’ai eu tort.

— Tu vas laisser tomber ?

— Oui ! c’était ridicule et insensé. Coralie ne m’aimera jamais. Autant, la garder comme amie.

— Tu m’étonnes. Tu aurais monté toute cette machination pour rien ?

Il éteignit l’ordinateur.

— Viens partons d’ici !

Joseph ne se fit pas prier. Cet endroit lui faisait froid dans le dos.

— Je déclenche le passage secret.

Joseph commença à descendre l’escalier. Il faisait sombre et l’atmosphère humide. Cette maison comportait tellement de pièces inconnues qu’elles l’angoissaient. Il se retourna pour l’attendre. Il ouvrit la bouche. Le cri resta bloqué dans sa gorge.

Le premier coup sur la tête le fit chanceler. Il voulut se rattraper à la rampe. Il n’en eut pas le temps. Un coup de pied dans le ventre et il perdit l’équilibre. Il dévala la vingtaine de marches et stoppa sa course en bas. Une mare de sang s’écoulant sur le sol en terre battue.

Karl et Richard l’attendaient. Ils le poussèrent du pied pour vérifier qu’il était bien mort.

— Il a son compte patron !

— Emmenez-le et jetez-le dans l’eau.

— Mais son corps va remonter à la surface…

— Je voudrais bien voir la tête du commandant quand il s’en apercevra. 

— Tu n’as rien entendu ?

Le bruit de la chute dans l’escalier s’était répercuté dans la maison.

Coralie qui venait de recevoir un mail ne répondit pas à sa question.

— J’ai les résultats de ton analyse de sang. Il y a des substances illicites. Tu es drogué Daniel. C’est ça qui te donne mal à la tête. Tu peux aussi avoir des pertes de mémoire. Tu m’écoutes ?

— Oui ! Coralie ! Mais, je te dis que j’ai entendu du bruit.

Il saisit son arme.

— Pourquoi ne veux-tu pas garder Hubert avec toi ? Il aurait réagi.

— Je crains qu’il ne se fasse tuer par ce timbré !

Il regarda par la fenêtre et prit son portable.

— Ne bouge pas !

Il mit un doigt sur sa bouche et composa le numéro du commissariat.

— Je vais sortir par la porte du salon, tu refermes derrière moi.

Elle le vit disparaitre derrière les arbres du parc.

Il reconnut le bruit du corps qu’on balance dans l’eau. Il n’eut pas la patience d’attendre l’arrivée de ses collègues et fonça. Il allait le dégommer ce tordu qui se faisait passer pour lui.

Il aperçut les deux hommes qui se tenaient près de la mare, Karl et Richard. Il avança doucement, l’arme braquée sur eux.

Un coup de feu retentit.

Karl et Richard agirent vite. Ils soulevèrent Faventiny et le portèrent rapidement dans le coffre de la voiture cachée plus loin. Ils entendaient déjà les sirènes de police qui hurlaient. Elle démarra.

La substitution n’avait pris que quelques minutes.

Esteban et Hugo sautèrent de leur véhicule armes à la main. Hugo se pencha aussitôt sur son chef. Une tache rouge s’étalait autour de son épaule.

Esteban faisait le tour de la propriété. Coralie qui avait perçu le coup de feu accourait. Elle se jeta sur son mari qui ouvrait les yeux. Hugo appela les secours.

— Vous m’avez fichu une de ces trouilles Commandant ! La plaie ne paraît pas grave. Avez-vous vu quelque chose ?

— Là… dans la mare !

Faventiny se redressa difficilement. Coralie inspecta sa blessure.

— Montre ! Je déboutonne ta chemise !

Alors que l’équipe d’intervention arrivait, Hugo et Esteban remarquèrent un corps.

Ils revenaient quand Claude Darcin, le procureur freina brusquement devant eux. Hubert jaillit comme un fou de la voiture et pila face au Commandant. Il montra les dents et grogna. Daniel lui intima l’ordre de se coucher. Le chien ne l’écouta pas.

Coralie se recula aussitôt. Hugo et Esteban sortirent leurs armes.

— Hauts les mains !

— Mais… vous délirez !

Darcin prit Hubert par le cou et lui parla à l’oreille. Il réagit immédiatement et plaqua le commandant au sol.

— Mais c’est moi, mon chien, tu ne me reconnais pas ?

Il aboyait de plus belle et devenait de plus en plus menaçant.

— Alors chef ? Vous ne vous souvenez plus du nom de votre animal ?

Esteban le releva brutalement. Hugo lui passa les menottes.

— Vous perdez complètement la tête, je serais à votre place je réfléchirais à deux fois avant de me traiter de la sorte.

Coralie s’approcha de lui.

— Où est mon mari ?

Il n’eut pas le temps de répondre qu’une salve de balles balaya la scène. Le procureur tira brutalement par la main Coralie pour qu’elle se couche au sol. Esteban et Hugo se mirent à couvert pour riposter aux tirs. En un rien de temps, une voiture folle aux vitres teintées s’arrêta devant le pseudo commandant. Une portière s’ouvrit, il sauta à l’intérieur, encore menotté. Elle dérapa et envoya un nuage de poussière. Le moteur rugit et reprit sa course. Tout s’était déroulé en quelques instants toujours sous une pluie de balles qui empêchaient les policiers d’intervenir.

 Coralie se releva.

— Personne n’est blessé ?

Tous firent signe que non. L’équipe de secours retirait l’homme de la mare. Esteban et Hugo reconnurent aussitôt Joseph.

Le procureur se tourna vers eux et les interrogea. Esteban répondit.

— Le Commandant nous avait prévenus qu’il avait entendu un corps balancé à l’eau. Il est intervenu sans nous attendre. Quand nous sommes arrivés, ce n’était pas lui qui était à terre, mais nous ne nous sommes rendu compte de rien. Même pas sa femme apparemment.

Le procureur reprit :

— D’où venaient les tirs ? Pas de la voiture quand même ! Faites le tour. Je suis désolée Madame Faventiny, mais votre maison va être mise sous surveillance. Vous ne pouvez plus rester ici toute seule. Je vais dépêcher une équipe pour qu’elle soit fouillée de fond en comble.

— Vous l’avez déjà fait !

— Je sais et nous n’avions rien trouvé. Cette fois-ci, nous allons utiliser tous les moyens que nous avons à notre disposition.

Darcin regarda autour de lui, le silence était oppressant. Il cria :

— Où est Hubert ?

Le chien avait disparu.

À suivre…

© Isabelle-Marie d’Angèle

À suivre…

Agenda Ironique de Février

Bonjour toi 😉

C’est chez Carnets paresseux ici que ça se passe .

Le thème : Mélanger des légumes et des jours de la semaine. Placer au moins ces 4 mots nuage, tapage, dindon, bouillon. Bien sûr, tu en mets d’autres, sinon ton histoire va être un peu courte 😂.

Voilà donc mon histoire 😉 sur une illustration de Gallica/Bnf .

La cocotte au court-bouillon

Miss Cocotte n’avait pas la côte !

Dimanche, bouillon avec la biscotte. 
Elle était en rogne la cocotte, 
Pas question qu’elle prenne le bouillon
Dans la minute, ma cocotte !

Depuis lundi,
Puis mercredi, puis vendredi, 
Elle l’avait dit et redit 
Dans ma recette, pas de radis.

Non, mais quel tapage !

Mister Dindon
En avait le bourdon. 

Il l’aimait sa cocotte
Mais là, elle lui filait les chocottes
À glousser depuis 7 h du mat !
Au court-bouillon, il avait la rate ! 

Pourvu qu’il n’y passe pas… lui
Au court-bouillon ce midi. 

Toute la basse-cour avait compris.

Pour un bon bouillon, 
Carottes, poireaux, patates et oignons 
Sans radis, ne sois pas couillon
Il faut pour le marmiton. 

Le voilà d’ailleurs,
Celui par qui le malheur
Arrivera tout à l’heure.

Il chope la cocotte
Fermement dans ses menottes
Lui ferme son clapet
La tête en bas au gibet.

Un glouglou horrifié 
Un dindon affolé
Ameute tout le quartier.

C’est alors qu’un nuage
D’animaux en rage
Prend en otage
Le marmiton en nage. 

Elle s’envole, Miss cocotte
Adieu bouillon et biscotte. 
Dimanche, jambon purée ont la cote
En dessert, une papillote. 

© Isabelle-Marie d’Angèle (février 2023).

Si tu as envie de découvrir les autres participations, n'hésite pas et va chez Carnets paresseux ici.




À très vite…

Dimanche Citations

Bonjour toi 😉

Je te laisse réfléchir avec cette citation de Steven Spielberg. Nous avons toujours de bonnes idées que nous abandonnons parce qu’on nous a dit que c’était de mauvaises idées. Et si on se faisait un peu plus confiance ? Et si on écoutait notre intuition ? Tiens, je vais rajouter ça à mes intentions pour 2023 😉.

Bon dimanche 💖

À très vite…

Journal de Marie-Sophie

Bonjour toi 😉

Quand je te disais que mes personnages m’embarquaient dans leurs péripéties, lis un peu ce qui arrive à Marie-Sophie 😉.

J’aurais dû lui parler… ce jour-là tout bascula…

J’étais à la boulangerie quand je vis débarquer Saverio. Il semblait très agité. Il me salua d’un signe de tête et passa dans le fournil. Comme il avait l’habitude de venir chercher ses commandes, je n’ai pas été surprise, mais mon portable bipa au même moment. C’était Gabriel. Inquiète, parce qu’il était tôt, j’ai pensé immédiatement à un accident, j’avais raison. Morgan était aux urgences.

Saverio revenait accompagné d’Archibald. Je lui tendis mon téléphone, incapable d’entendre ce que Gabriel allait me dire.

Saverio me prit dans ses bras. Il savait lui aussi. Morgan avait eu beaucoup de chance, sa camionnette était bonne pour la casse, mais lui il était indemne.

Saverio accepta de m’emmener immédiatement, Archibald appela Mélusine. Pépé Charles garderait Enzo. Célestine était déjà au chevet de son fils.

Alors que Saverio tentait de faire la conversation dans la voiture, je restai muette. Je posai ma main droite sur mon ventre comme pour protéger ce petit être qui grandissait en moi. Je n’arrêtais pas de penser que j’avais eu maintes occasions d’annoncer la nouvelle à Morgan, mais j’avais toujours reculé, prétextant que ce n’était jamais le bon moment. Tout à l’heure, je lui dirai, je me le suis promis, assise dans ce véhicule qui m’emmenait vers lui. Je réalisai alors que j’aimais Morgan, que sans lui, je n’étais pas grand-chose. Pourquoi fallait-il que je m’en rende compte aujourd’hui ?

Saverio se gara sur le parking et nous nous dirigeâmes vers les urgences. Gabriel m’y attendait. À croire qu’Archibald l’avait prévenu de mon arrivée, mais pas du tout, il avait été bipé parce qu’une ambulance déboulait sirène hurlante.

Gabriel eut juste le temps de me donner le numéro de la chambre où nous pouvions trouver Morgan. J’entendis qu’il murmurait vaguement quelque chose à Saverio, mais je fonçais sans l’attendre.

Sa maman était à son chevet. Elle se leva. Elle semblait sereine, je m’approchai de Morgan. Il me sourit.

— Tu es revenue ? Qui t’a prévenue ? Il y a longtemps pas vrai ? Il a fallu ce stupide accident pour que tu t’aperçoives que tu avais fait la plus belle erreur de ta vie ? Mais je te pardonne.

Je ne comprenais rien à ce qu’il racontait. Il saisit ma main et me tira vers lui. Célestine s’interposa et de sa voix douce me glissa :

— Ne fais pas attention, il est un peu confus. Les médecins m’avaient prévenue, mais je ne m’étais rendu compte de rien, ses propos étaient tout à fait normaux.

Saverio entra alors dans la chambre. Morgan se tourna vers lui et un nouveau sourire éclaira son visage.

— Saverio ! J’ai dû vous flanquer une sacrée trouille pour que tu te radines aussi vite. Regarde qui est là ? Je sais bien que tu ne l’aimais pas beaucoup, mais tu vois, elle est revenue. C’est toi qui l’as appelée ?

Saverio pâlit. Gabriel entra à son tour dans la chambre. Avec sa blouse blanche, il m’impressionna surtout dès qu’il prit sa voix de médecin pour demander à Morgan comment il allait et de lui décliner son nom et la date.

— Morgan Castille. Je crois que nous sommes en janvier.

— Peux-tu me dire qui sont ces personnes ?

Morgan s’exécuta de bonne grâce. Il nomma Saverio, Célestine sa maman, mais quand vint mon tour, mon cœur manqua un battement.

— Voici Marie, la femme de ma vie. Elle était partie, mais elle est revenue.

Gabriel le reprit gentiment :

— Marie-Sophie, tu veux dire, elle habite à côté de ta maison.

Sa voix fut sans appel et il retira sa main de la mienne.

— Je ne connais pas de Marie-Sophie. Toi, tu es Gabriel, je le sais, tu es le papa d’Enzo.

Patiemment, Gabriel continua :

— Exactement et comme tu le dis, Enzo vit avec Mélusine sa maman et Marie-Sophie que voilà. C’est avec elle que tu as fait ta vie.

Morgan me dévisagea et s’excusa :

— Je suis désolé…

Je m’approchais de lui et voulus lui reprendre sa main, comme nous avions l’habitude de le faire, de glisser mes doigts entre les siens. Il les cacha sous les draps et demanda à Saverio.

— Marie n’est donc pas revenue ?

Saverio répondit brutalement :

— Tu sais ce que je pensais d’elle. Elle n’était pas pour toi. C’est Marie-Sophie, ta femme.

— Non !

C’était sans appel et le cœur en lambeaux, je sortis en courant de la chambre. Gabriel me rattrapa dans le couloir et m’entraina à l’extérieur.

— C’est le choc qu’il a reçu sur la tête. Au scanner, il n’y a rien, mais il a certainement subi un traumatisme. Si tu avais vu la voiture, tu comprendrais qu’il a vraiment eu beaucoup de chance, il n’a aucune fracture. Sa mémoire lui fait un peu défaut, mais elle va revenir.

Je pleurai sans retenue dans ses bras, me moquant de ce que les infirmières pouvaient penser. Je hoquetai sur son épaule.

— Il ne savait pas encore pour ma grossesse.

— Tu pourras lui annoncer d’ici quelque temps, je te promets qu’il va se souvenir de toi.

— Je ne connaissais pas cette autre femme.

— Morgan a vécu avant toi, c’est normal qu’il ait déjà été amoureux. Je dois te laisser Marie-Sophie, j’appelle Archibald.

— Il ne pourra pas venir, il est occupé.

— Je n’en suis pas aussi certain que toi.

J’aperçus alors mon ami arriver en courant. Je lâchais Gabriel pour me jeter dans ses bras qui se refermèrent sur moi. En pleurant, je débitai que Morgan ne se souvenait pas de moi. Archi me caressa les cheveux et interrogea du regard Gabriel.

— Va le voir Archibald, peut-être que toi, il te reconnaitra et que tu seras le déclic.

Mon ami hocha la tête et nous suivîmes Gabriel. Il nous abandonna à l’accueil et nous repartîmes vers la chambre de Morgan. Dès qu’Archibald entra dans la pièce, le visage de Morgan s’éclaira.

— Ah ! te voilà, mon boulanger préféré. Tu as amené la baguette ?

J’attendis dans le couloir, effondrée.

Célestine et Saverio vinrent m’y rejoindre, ils m’annoncèrent que Morgan rentrerait chez lui rapidement. Ses examens étaient bons. Le neurologue n’avait rien détecté à part cette amnésie, qui ne concernait que moi apparemment. Morgan devrait rencontrer un psychiatre avant de sortir.

Archibald ne resta pas longtemps dans la chambre, il invita Célestine à y retourner et m’entraina ainsi que Saverio. Nous nous retrouvâmes au bar de celui-ci.

Tout le village était déjà au courant de l’accident de Morgan qui était connu comme le loup blanc. Chacun demandait des nouvelles, Saverio n’entrait pas dans les détails, il affirmait que son ami allait bien, qu’il avait eu beaucoup de chance et qu’ils le verraient rapidement. Il ne fit pas mention de son problème de mémoire, certain que c’était temporaire.

— Qui était cette Marie ?

Saverio soupira.

— Dis-moi la vérité, je ne suis pas idiote, Morgan ne vivait pas comme un moine avant de me rencontrer.

— Elle lui a fait beaucoup de mal, mais il n’a jamais voulu l’admettre qu’elle n’était pas pour lui. Quand elle est partie pour faire sa vie avec un touriste qui avait passé quelques semaines dans le département, un écrivain, il a mis des mois à encaisser la trahison. Un véritable coup de foudre, je dois le reconnaitre entre elle et cet homme. Le bouquin qu’il a publié sur la région a été un succès. Mais, il l’avait bel et bien oubliée, Marie-Sophie. Combien de fois est-il venu me dire ici au comptoir combien il était heureux avec toi. Tu es son rayon de soleil. Il ne rêve que d’une chose, c’est que tu deviennes sa femme et que vous ayez des enfants. C’est pour ça que je t’affirme qu’il va recouvrer la mémoire rapidement. Ce n’est pas possible autrement, il t’a dans la peau. La première fois qu’il t’a vue, il est aussitôt venu m’en parler et je le cite Tu sais Saverio, je crois que j’ai trouvé mon âme sœur.

Archibald posa sa main sur la mienne et la serra. Je levai alors la tête et affirmai :

— Je vais me battre, je vous garantis qu’il va se souvenir de moi.

© Isabelle-Marie d’Angèle (février 2023).

À très vite…

Haïku du jour – Chandeleur

Bonjour toi 😉

Je ne pouvais pas laisser passer ça, la chandeleur ! Fête des chandelles et fête religieuse pour les catholiques. Je m’en tiens à la fête des crêpes 😋 juste pour le plaisir des papilles et des gourmands. Evidemment que je vais les faire sauter ce soir avec une pièce dans la main comme le veut la tradition, afin d’avoir de l’argent toute l’année 😁. Pour l’heure, c’est celle du Haïku 🙂.

Fête des crêpes
Il y en a pour tous les goûts
Chocolat pour moi

À très vite…