Liane Moriarty – Amours et autres obsessions

Bonjour toi 😉

Je te propose de découvrir mon retour de lecture sur le roman de Liane Moriarty, ça tombe bien c’est la journée mondiale du livre 😁.

L’amour, c’est comme la tombola : pas facile de tirer le bon numéro. Question de chance ou de… lucidité ? Hypnothérapeute, Ellen O’Farrell mène une existence agréable dans la maison excentrique du bord de mer qu’elle a héritée de ses grands-parents. Même si elle enchaîne les aventures, elle est en quête de stabilité sentimentale et rêve d’avoir une relation durable. Ce qui pourrait se concrétiser avec le charmant Patrick Scott. Mais ce père célibataire est harcelé par son ex-petite amie, prête à tout pour rester dans la course, y compris à traquer sa rivale. La plume de Liane Moriarty, observatrice mordante de la comédie humaine, ausculte nos peurs, notre obsession du bonheur et notre stupide conviction que l’amour, c’est tout blanc ou tout noir… au risque d’y voir flou !

Imagine : elle est hypnothérapeute, habite une superbe maison au bord de la mer qui est remplie de souvenirs de ses grands-parents. Elle tombe amoureuse d’un homme beau, sympa, et comme elle enchaine les aventures, elle espère que celui-là c’est le bon. Il s’appelle Patrick, il est géomètre, il a un petit garçon, il est veuf.

Le décor est planté, tu t’y vois ?

Au cours d’un rendez-vous au restaurant, alors qu’elle se demande si elle va enfin coucher avec lui, parce que ça fait plusieurs fois qu’ils se rencontrent (elle a changé les draps de son lit en prévision), il lui avoue qu’il est harcelé par… son ex petite-amie, Saskia.

À partir de cet instant, le roman prend une tout autre tournure.

Tu vis avec d’Ellen, son travail et les patientes qu’elle reçoit et au chapitre suivant, tu es avec Saskia qui les épie tout le temps.

Il ne se passe pas un moment où cette femme n’est pas au courant de ce que son ex fait avec sa nouvelle petite copine. Quand l’épouse de Patrick est décédée, Saskia est arrivée rapidement dans sa vie et elle a pris en main l’éducation de son fils Jack. Si bien que lorsque Patrick a rompu, elle s’est retrouvée seule et abandonnée. Elle perdait tout d’un coup, un amant et un gamin, ne parvenant pas à en avoir elle-même.

Aussi, quand elle s’aperçoit que son ex a trouvé une nouvelle copine et que ça allait l’air de bien fonctionner, elle réfute l’idée et les épie sans cesse.

Comment réagirais-tu si une ex s’introduisait chez toi à ton insu et cuisinait des biscuits qu’elle te déposerait gentiment sur ta table de jardin ?

Accepterais-tu que ton homme ne fasse aucune déclaration à la police pour que cela cesse ? Et pourquoi pas l’hypnotiser pour connaitre ses sentiments ? Quelle idée !!

Pourtant, les proches d’Ellen, mère, marraine, amies, la mettent en garde, ce n’est pas normal qu’une ex agisse ainsi.

Pour couronner le tout, Ellen tombe enceinte… et le jour où elle va l’annoncer, lors d’un week-end en amoureux, comment se fait-il que Saskia soit dans le même hôtel ? Comment l’a-t — elle su ? Et surtout comment a-t-elle appris qu’Ellen attend un bébé ?

Ce roman comme tous les livres de Liane Moriarty m’a subjuguée. Rien n’est laissé au hasard, tout est décortiqué et analysé. Quand je suis arrivée à la fin, tout semble clair et limpide et je me dis mais oui bien sûr alors que par moment, en découvrant les chapitres, je pensais que c’était fou cette histoire, jamais je n’aurai pu tolérer ce harcèlement surtout quand il tourne au drame et pourtant…

C’est un coup de cœur de lecture, je te le conseille, tu ne t’ennuieras pas une seconde et tous les personnages sont attachants… oui tous !

© Isabelle-Marie d’Angèle (avril 2024).

J’ajoute la citation du jour sur mon agenda :

À très vite..

Il nous restera ça – Virginie Grimaldi

Bonjour toi 😉

À trente-trois ans, Iris trimballe sa vie dans une valise.

Théo, dix-huit ans, a peu de rêves, car ils en foutent partout quand ils se brisent.

À soixante-quatorze ans, Jeanne regarde son existence dans le rétroviseur.

La jeune femme mystérieuse, le garçon gouailleur et la dame discrète se retrouvent par hasard et malgré eux dans une colocation. C’est le début d’une histoire pleine de surprises, celle de trois solitudes qui se percutent, de ces rencontres inattendues qui sonnent comme des évidences.

Jeanne vient de perdre son mari, l’amour de sa vie. Il est mort sur le trottoir alors qu’il partait chercher du pain. C’était en bas de chez eux.

Théo dort dans sa voiture devant une maison aux volets bleus. Pas de chance, le véhicule qu’il a trouvé pour deux cents euros pour ne plus dormir dans les bouches de métro vient d’être embarqué par la fourrière. Il n’a pas l’argent pour la récupérer et perd toutes ses affaires, pas grand-chose, mais c’était important pour lui.

Iris est auxiliaire de vie alors que son vrai métier est kiné. Son propriétaire a changé d’avis, elle ne peut plus habiter l’appartement. Elle se retrouve à la rue avec sa valise.

Jeanne a du mal à joindre les deux bouts, elle en parle à Pierre, son mari décédé qu’elle va voir tous les jours au cimetière. Régler les factures et tenir un budget, ce n’est pas son truc. Elle a trouvé la solution, elle va louer une chambre dans sa maison trop grande pour elle.

Théo découvre l’affiche de l’offre dans la boulangerie où il travaille.

Iris la lit également. Il lui faut absolument.

Jeanne ne sait pas qui choisir, elle prend les deux.

Et voilà comment la vie de ces trois personnes se retrouve complètement chamboulée. Ils vont apprendre à se connaitre au fil des jours et créer des liens très forts.

Pourquoi Théo se plantait-il toujours devant cette maison aux volets bleus ?

Iris a quitté famille, amies, et boulot, pour quelles raisons ? Et surprise, elle est enceinte ! Il y a donc un homme dans sa vie ?

Comment va le prendre Jeanne quand elle va s’en apercevoir, elle qui n’a jamais pu avoir d’enfants ?

Théo parle peu de sa famille, il a pourtant encore sa mère qu’il va voir de temps en temps.

Puis, comment se fait-il que ces deux personnes aient vu en même temps l’annonce à la boulangerie en bas de chez Jeanne ?

Que de beaux et bons sentiments dans ce roman. Je ne connaissais pas la plume de Virginie Grimaldi, j’ai été rapidement conquise. Les mots sonnent justes et la vie de ces trois héros est celle de monsieur et madame tout le monde. Ils sont tous trois cabossés, mais apprennent à guérir et à faire à nouveau confiance. Les blessures peu à peu s’atténuent sans tomber dans l’oubli.

Extrait :

Théo : J’en reviens pas. Quand la vieille m’a appelé pour me dire que c’était OK pour la chambre, j’ai cru qu’elle s’était plantée de numéro. La dernière fois que j’ai eu de la chance, c’était à un lot organisé par l’amicale des chasseurs, y a bien deux ou trois ans…

Jeanne : Je te cherche partout, mon amour. Dans les draps défaits, dans la vapeur de la douche, dans le miroir, dans le rideau qui bouge… je te cherche dans ton flacon de parfum, dans ton tube de dentifrice entamé, dans ta liste de courses inachevées…

Iris : Je n’avais pas chaussé de patins d’appartement depuis mon enfance. Ma grand-mère nous en faisait porter quand elle venait de nettoyer le sol… C’est la première fois depuis que j’ai quitté La Rochelle, que je me pose vraiment. J’ai adopté la technique du « un pas après l’autre », j’avance à tâtons, sans savoir de quoi sera fait demain.

Découvre Il nous restera ça, je te souhaite bonne lecture. La fin te laissera sans voix.

© Isabelle-Marie d’Angèle (mars 2024).

À très vite…

Le domaine de l’Héritière – Lucinda Riley

Bonjour toi 😉

Gassin, sud de la France, printemps 1998.

Alors qu’elle a tout fait pour prendre ses distances avec ses origines aristocratiques, Émilie de La Martinières se retrouve seule héritière de l’imposant château familial : un cadeau empoisonné dont elle se serait bien passée. Et pourtant, de retour au domaine, elle est troublée par les souvenirs qui lui reviennent. Les volets bleu clair, la cour qui embaume la lavande, les vignobles alentour… Tout la ramène à son enfance.

Mais Émilie comprend bientôt que ces vieilles pierres cachent de nombreux secrets. Et quand elle découvre un recueil de poèmes écrit par sa tante Sophia, dont la seule mention était proscrite dans sa jeunesse, Émilie met au jour la tragique histoire d’amour qui a bouleversé sa famille sous l’Occupation…

De la Provence au Yorkshire, une émouvante fresque multigénérationnelle à travers les destinées entremêlées de personnages pris dans les tourments de la guerre.

Le roman commence avec Émilie de La Martinières qui perd sa mère. Elle devient alors la seule héritière du château familial.

Inutile d’imaginer qu’Émilie va être triste, j’ai compris rapidement que les liens entre elles étaient tendus et qu’il n’existait pas entre elles un amour mère-fille.

La charge qui tombe sur les épaules de la jeune femme est immense. Elle n’a jamais été proche du monde de Valérie La Martinières et celle-ci ne l’a jamais vraiment considéré comme sa fille. Elles ne se ressemblaient en rien. La preuve en est qu’Émilie avait choisi de travailler avec les animaux, un univers assez éloigné des réceptions et des belles robes des La Martinières.

Toujours est-il qu’Émilie se trouve à la tête d’une fortune colossale, car en plus du château, il y a toutes les collections de tableaux et de livres anciens bien rangés dans l’immense bibliothèque.

Le notaire de la famille, Gérard, lui conseille de réfléchir avant de prendre une décision comme celle de vendre le château. Celui-ci a besoin d’être entretenu et d’énormes travaux sont à prévoir. Émilie est rassurée, car si elle se lançait dans ces perspectives, Gérard lui a bien fait comprendre qu’elle en avait les moyens. Elle se sent abattue, ne sait pas quoi faire, d’autant plus que la bâtisse lui semble bien grande pour elle seule. Pas vraiment seule, puisque Margaux la gouvernante est toujours là.

C’est à Gassin alors qu’elle prenait son repas dans un restaurant qu’elle rencontra Sebastian Carruthers, un Anglais. Celui-ci lui apprend que sa grand-mère, pendant la Seconde Guerre mondiale, avait travaillé étroitement avec Édouard La Martinières, le père d’Émilie.

Tout d’abord méfiante, elle accepte qu’il la raccompagne au château.

C’est là que je me demande comment il est possible qu’Émilie tombe aussi rapidement sous le charme de cet homme et que peu de temps après, ils se marient. (Elle se posera également la question bien plus tard).

Comment la grand-mère de Sebastian pouvait-elle connaitre son père ?

Commence alors le récit la vie de Constance Carruthers en mars 1943.

Je me suis laissée transportée durant cette période difficile alors que la première partie du roman m’avait un peu lassée.

Constance était une femme engagée pour sauver son pays et je reconnais qu’elle m’a particulièrement émue par sa force et son courage.

C’est tout à fait par hasard qu’elle se retrouva à frapper à la porte de chez Édouard La Martinières, grand résistant de l’époque. Elle débarqua alors qu’il recevait une pléiade d’Allemands qui arborait l’uniforme de la Gestapo. Le colonel Falk von Wehndorf tombe immédiatement sous son charme. Comment Constance va-t-elle réagir pour ne pas dévoiler qui elle est vraiment et surtout ne pas mettre en danger Édouard et tout le réseau dont il est le chef ?

C’est un très beau roman à découvrir où trahison, amour, vengeance, jalousie et espionnage se mélangent. Le lecteur voyage entre notre époque et celle de la Seconde Guerre mondiale.

J’ai été captivée par ce roman, surtout à partir du moment où l’on plonge dans la vie de Constance.

Émilie La Martinières quant à elle va découvrir au fil de l’histoire de cette femme respectée par son père, qui est Sébastian, pourquoi il a débarqué ainsi dans sa vie à la mort de Valérie La Martinières, ce qu’il recherche et pourquoi. De même, elle comprendra pourquoi sa tante Sophia, fut bannie de la famille et qu’Édouard refusait toujours d’en parler.

De nombreuses surprises t’attendent jusqu’au dénouement.

À très vite…

Heureux les fêlés car ils laissent passer la lumière – Raphaëlle Giordano

Bonjour toi 😉

Un petit retour de lecture ça te dit ?

Henriette n’a pas que son prénom de décalé. Elle a aussi un look original bien à elle et un vrai talent créatif d’architecte d’intérieur, qu’elle ne mesure pas vraiment, trop souvent occupée à douter d’elle-même. Car derrière la façade de jeune professionnelle douée, elle cache une peur inavouable…

Anxieuse de nature, hypersensible et facilement fatigable, Henriette a ce qu’elle appelle un syndrome de trophobie : quand on la force à dépasser ses limites et que, rapidement, cela fait « trop » pour elle, elle est submergée d’angoisses mais n’ose pas l’avouer. De stratégie d’évitement en stratégie de camouflage, elle donne le change la plupart du temps, en se sur-adaptant aux autres – mais à quel prix !

Jusqu’au jour où un projet l’oblige à collaborer avec un bureau d’étude dirigé par un architecte paysagiste ambitieux, charismatique… et à première vue imbuvable.

Alors qu’elle intègre cette nouvelle équipe, le petit théâtre des ombres se met en place. Au travail, en famille, ou en couple, beaucoup préfèrent avancer masqués pour ne pas révéler un intime perclus de fragilités. Pourtant, tout le monde a peur… mais pas au même endroit !

Henriette découvrira-t-elle, comme quelques heureux avant elle, que lorsque la lumière jaillit derrière les failles, c’est toujours pour éclairer ce que chacun porte en lui de plus beau ?

Comme tous les romans de Raphaëlle Giordano, il y a un message à découvrir.

Tous les personnages sont sympathiques et ont tous une peur inavouable. Tu sais, celle qu’on cache parce qu’elle nous semble honteuse. Au fil des pages, tu vas réaliser que ces peurs t’empoisonnent la vie et qu’il suffit parfois d’en parler pour qu’elles perdent de leur importance ou du moins qu’elles t’handicapent moins tous les jours.

Henriette est super douée dans son domaine d’architecte d’intérieur, mais elle ne s’en rend même pas compte, elle craint tellement ce qui est nouveau et qui la sort de sa routine, qu’elle est souvent paralysée. Par exemple, en ce qui concerne ses relations amoureuses, rien que le mot surprise la met dans tous ses états parce qu’elle ne sait pas à quoi s’attendre comme par exemple où elle va devoir se rendre, comment doit-elle s’habiller, etc. Du coup, elle annule, prétextant un contretemps de dernière minute et l’histoire tombe à l’eau.

 Quand elle est obligée d’intégrer un bureau d’études et qu’elle va devoir travailler de concert avec un paysagiste charismatique, elle panique à maintes reprises surtout que cet homme ne la laisse pas indifférente alors que leur première rencontre n’est pas un succès. Elle tente de refuser le projet, elle connait suffisamment celle qui a demandé cette collaboration pour argumenter qu’elle préfère bosser en solo. C’est une peine perdue.

Auguste, le paysagiste, n’est pas du tout ravi d’être lui aussi forcé d’avoir un partenaire pour réaliser ce projet important. Il n’a pas besoin d’une aide dans ses pattes, d’autant plus qu’il ne sait pas que c’est une femme qui va être avec lui presque H 24.

Henriette et Auguste, deux prénoms pas communs qui vont d’entrée les rapprocher.

Et pourtant…

Extrait :

Henriette : Elle n’est pas du matin. C’est d’ailleurs l’un de ses grands bonheurs depuis qu’elle travaille en free-lance : se lever tard et se coucher à pas d’heure. …. L’idée d’être obligée de se rendre tous les jours au même endroit et d’y retrouver les mêmes personnes lui donne de l’urticaire. ….

Elle essaie d’avaler quelque chose, rien ne passe… Elle sait trop bien que c’est sa pétocharde qui vient lui tenir compagnie. …

Les locaux du bureau d’études sont situés au rez-de-chaussée. Avec la pétocharde qui ne la décramponne pas, elle hésite à se lancer dans l’exploration des locaux… Quand soudain la porte du bureau en face d’elle s’ouvre. Un homme apparait… Elle l’examine de la tête aux pieds… Un authentique perturbateur d’hypothalamus féminin…

Auguste : À son tour, il la détaille. Le pantalon large taille haute, le sous-pull vaguement blanc rentré à l’intérieur, les grosses chaussures tout-terrain, les cheveux châtain clair tirant sur le roux, relevés à la hâte…. « Vous êtes très en retard, les autres ont déjà levé les voiles… Allez vite les rejoindre au camion !

Elle se retrouve dehors, tente de protester… il l’a prise pour un jardinier.

Et Auguste attend toujours l’architecte décoratrice imposée qui semble ne pas être à l’heure ce qui a le don de le mettre de très mauvaise humeur. Il ne sentait pas cette collaboration, il avait raison.

Au fil des pages, la connexion va se faire entre ces deux personnages et surtout Henriette va devoir faire face à toutes ses phobies qui lui empoisonnent la vie. Elle ne veut pas qu’Auguste s’en aperçoive, mais elle aime ce job et travailler avec l’équipe qu’elle apprécie, mais comment faire ?

Justement, l’équipe ! Là aussi chacun a ses peurs qu’il souhaite cacher à tout prix et au fur et à mesure de la lecture, je les découvre et pas que moi évidemment, les collègues tout autant. Si elles me font sourire parce que moi, je n’ai pas cette phobie, je comprends facilement comment la personne concernée, elle, la vit. L’auteure sait parfaitement dépeindre les sentiments de honte, d’angoisse à l’idée de passer pour un nul. Je reprends alors les paroles de Raphaëlle Giordano : mon vœu le plus cher c’est qu’en refermant ce livre, vous vous disiez : oui, j’ai des peurs, je ne suis pas seul(e) dans l’univers et je ne suis pas pour autant moins bien que les autres ! Force et vulnérabilité sont les deux faces d’une même pièce.

Comme à chaque roman de Raphaëlle Giordano, je suis reboostée en terminant ma lecture et je le conseille vivement. Il est drôle, émouvant, vrai. Les héros sont attachants et ressemblent à monsieur tout le monde.

Le bonus ? À la fin, tu découvriras le blog Des chaussettes pour Achille ou tu pourras lire les témoignages de personnes souffrant de ces peurs inavouables.

© Isabelle-Marie d’Angèle (février 2024).

À très vite…

La Ballade d’Amélie – Hélène Legrais

Bonjour toi 😉🎄

Je te propose de découvrir ma dernière lecture, mon coup de cœur du mois.

Chanteuse lyrique, Amélie a renoncé à une carrière internationale pour élever seule sa fille. Tout en enseignant le chant au conservatoire de Perpignan, elle ne s’est plus produite que dans les concerts et les festivals de sa région au point de devenir une véritable diva locale. Sollicitée de toute part, ne sachant pas dire non, elle se consacre sans compter à son métier…

Jusqu’au jour où, victime d’un burn-out, elle perd sa voix.

Qu’advient-il de nous quand nous perdons ce qui nous définit ?

À sa grande surprise, Amélie découvre qu’elle n’est pas qu’une voix. Elle réapprend à vivre sans le stress, la pression, la fatigue.

Elle aime cette nouvelle femme qui naît, mais redoute de décevoir tous ceux qui attendent avec impatience son grand retour.

Peut-on échapper à son destin ? Alors qu’Amélie va mieux et reprend en secret ses vocalises, le hasard met un sésame inattendu entre ses mains…

Ce roman n’a rien d’un conte de fée et pourtant…

Quand Amélie se réveille un matin et que seul Indy, son chat, comprend que quelque chose a changé, son monde s’écroule. Comment une chanteuse lyrique peut-elle avoir perdu sa voix ?

Inquiète puis affolée, elle prend rendez-vous chez son médecin, complètement paniquée. La réponse est simple : Burn out : votre cerveau a décidé de se mettre en pause et comme vous ne sembliez pas comprendre, il n’a trouvé que cette solution pour vous en faire prendre conscience.

Et voilà…

Il y a des moments dans la vie où le corps envoie des signaux, petits au début, puis de plus en plus forts, et un jour, il en a ras le bol et tout s’arrête. Quoi faire dans ces moments-là ?

Extrait : «  Elle tournait en rond et en venait même à détester sa maison… Les murs se rapprochaient, les plafonds s’abaissaient, les fenêtres s’obscurcissaient…La seule vue du piano lui faisait monter les larmes aux yeux. »

Amélie, peu à peu va redécouvrir la vie qui continuait de tourner alors qu’elle ne la voyait plus, elle participe à la vie dans son village tout en dialoguant à l’aide d’une ardoise. Sa voix s’est fait la malle, il faut bien vivre quand même !

Un jour, elle trouve une carte d’identité… et ce qu’elle prend pour un jeu au départ prend véritablement forme et elle balance tout. Elle part à l’aventure, avec son chat et au volant d’un vieux TUB (de musique ? non, une Traction Utilitaire de type B). Elle laisse un mot à sa meilleure amie et s’enfuit après avoir changé radicalement de tête.

J’ai aimé tout ce chemin parcouru… en km et en découverte de soi-même et des autres.

J’ai aimé la gentillesse des personnages, leur sincérité, leur capacité à accueillir Amélie comme elle est, sans poser de question.

J’ai aimé cette nouvelle famille qui peu à peu dans ce petit village où elle a atterri se crée. Le hasard fait parfois bien les choses… Le TUB qui tombe en panne et un bon samaritain qui se propose de le réparer et la vie d’Amélie change du tout au tout. Finalement, il n’y a pas que le véhicule qui est réparé.

Oui, mais… cette parenthèse doit bien se refermer et encore lui, ce cerveau, qui décide que tout ça est bien joli, mais que ça ne peut pas durer, il en a peut-être assez d’être en pause et la voix d’Amélie revient.

Que va-t-elle faire ? Avouer qui elle est alors que tous ses nouveaux amis lui font confiance depuis des semaines ?

Je te laisse le découvrir. J’ai beaucoup aimé ce roman où de multiples bons sentiments sont distillés au fil des pages. C’est mon coup de cœur de lecture actuel. Je le recommande fortement.

Le plus c’est aussi la playlist d’Amélie comme :

* Le duo des fleurs dans Lakmé de Léo Delibes

* Singin « in the rain par Gene Kelly

* L’Apprenti sorcier de Paul Dukas

* Le chœur des Bohémiennes dans La Traviata de Giuseppe Verdi.

Bonne lecture.

À très vite…

La charmante librairie des amours lointaines – Jenny Colgan

Bonjour toi 😉

Je te partage une de mes toutes dernière lectures. Je te la conseille d’une part parce que j’aime bien l’écriture de Jenny Colgan, d’autre part parce que c’est une histoire touchante, même si au départ, le sujet est grave.

Huit-cents kilomètres les séparent, et autant de différences… Elle, c’est Lissa, infirmière londonienne à la vie sociale trépidante. Lui, c’est Cormac, solitaire soignant écossais dont l’unique confident s’appelle Ned, un hérisson. Ils ne se connaissent pas mais à la faveur d’un programme d’échange professionnel, ces deux-là vont tout troquer : patients pour patients, chambrette pour cottage… L’occasion pour elle de se remettre d’un traumatisme ; pour lui, de s’ouvrir au monde. L’occasion surtout de réaliser qu’entre rat des villes et rat des champs, la différence n’est pas si grande qu’on croit…

Lissa habite à Londres, est infirmière aux urgences et assiste à un accident dont elle devra relater les circonstances au tribunal. Un gamin est mort, elle a tout vu. Elle ne se remet pas de ce traumatisme, d’autant plus qu’elle connaissait bien la famille.

Cormac est en Écosse, il est soignant et propriétaire d’un un joli cottage et n’aime pas particulièrement la ville. Dans son village, tout le monde se connait et une jeune fille, bien malade, a besoin d’une greffe du cœur pour survivre.

Pour guérir de ce choc, la direction de Lissa lui propose un échange pour travailler toujours en tant qu’infirmière mais dans un autre endroit. Même si elle se sent frustrée et pense qu’on la punit, elle accepte.

Quant à Cormac, pourquoi ne pas échanger avec une collègue londonienne, afin de progresser dans sa carrière. Après hésitation et poussé par ses amis, il donne son accord même s’il a l’impression d’abandonner ses patients.

Cormac et Lissa ne se sont jamais rencontrés. Elle arrive donc dans son cottage en Écosse, il s’installe dans le foyer d’infirmiers à Londres.

Tous deux ont du mal à s’habituer. L’une, à la tranquillité et à la curiosité des habitants du village qui ne voient pas d’un bon œil débarquer une anglaise, londonienne de surplus. L’autre, à la vie trépidante de Londres, le bruit et la familiarité des collègues ravis de rencontrer ce bel écossais.

Ils vont tous deux correspondre par mail pour discuter de leurs patients respectifs. C’est ainsi que Lissa apprendra qu’une jeune fille a reçu une greffe de cœur et qu’elle est sauvée. Les habitants craignent un peu cette infirmière qui ne parle pas beaucoup, mais qui est si jolie. Elle se fera pourtant des amis parmi eux.

Quant à Cormac, il fera la connaissance de la meilleure amie de Lissa et sortira dans Londres. C’est d’ailleurs lors d’une de ces sorties qu’il se fera remarquer grâce à un massage cardiaque. Il ne sent pas l’âme d’un héros pourtant !

Ce qui est amusant c’est que chacun est au courant de ce que pensent les gens, le phénomène des réseaux sociaux est intraitable. Cormac sait donc comment se comporte Lissa et vice-versa. Ils discutent par mail, mais ne se sont jamais appelés. Les voix de chacun leur sont inconnues.

J’ai beaucoup aimé les échanges et les vies de chacun au même instant à deux endroits très différents et je n’ai pas été gênée par les deux histoires. Lissa apprécie la nature, les fleurs, la campagne et parvient pour son plus grand bien à se couper des réseaux sociaux. Cormac apprend à s’habiller pour sortir dans les bars branchés londoniens, à se diriger dans la foule et connaitre les bouchons sur la route.

Lissa devra revenir à Londres pour témoigner. Est-elle remise de son traumatisme ? Cormac sera-t-il là pour l’accueillir ? La vie se permet parfois de jouer des tours à ces deux héros et un chassé-croisé aussi amusant que stressant pour le lecteur sera redoutable surtout quand le hasard s’en mêle.

Je te laisse découvrir ce roman et les messages qu’on devine au fil des pages. Tu passeras un bon moment.

© Isabelle-Marie d’Angèle (novembre 2023).

À très vite…

Chronique de Millie – Les carnets de Cerise – Tome 1

Bonjour toi 😉

Millie a lu tous les tomes de Cerise. Il y en a 6.

— Lequel as-tu préféré Millie ? lui demande MaLou.

— Celui-là, c’est sûr !

— Es-tu prête à répondre à mes questions ?

— Vas-y MaLou. C’est toi qui vas écrire ? Tu vas tout mettre en forme ce que je te dis ?

Millie est assise sur la banquette derrière MaLou qui note. Elle prend son rôle très au sérieux de chroniqueuse d’un jour.

— Tu t’en rends compte Millie, grâce à toi peut-être des enfants vont être intéressés par ce livre. Suivant tes réponses, ils vont avoir envie de le découvrir.

Le sourire de Millie en dit long sur ce qu’elle ressent. MaLou est fière d’elle. Elles ne se regardent pas, MaLou écrit sur son carnet et tourne le dos à Millie qui répond du tac au tac à ses questions.

— Qui est Cerise ?

Millie est partie dans son histoire et voilà ce qu’elle pense de sa lecture.

— Cerise est une petite fille de 10 ans et demi, elle est en primaire. Ses meilleures amies s’appellent Line qui aime faire des photos et Erica, une hyper active qui râle souvent.

Cerise aime bien écrire parce qu’elle est copine avec une vieille dame, romancière. Quand elle était petite, elle lui donnait des exercices comme par exemple regarder et espionner les gens pour imaginer leur vie. C’est à partir de là qu’est venue l’envie d’écrire.

J’aime bien Cerise parce qu’elle est gentille et drôle. Elle vit avec sa maman, son papa est mort quand elle était petite. Là on ne le sait pas encore, murmure Millie avec un clin d’œil, mais dans le tome 5, sa maman ne sera plus célibataire et Cerise aura un beau-frère.

Cerise traine souvent avec madame Desjardins. Elle la voit souvent.

MaLou interrompt Millie.

— Qui est cette dame ?

— Ben la romancière. C’est elle qui a fait connaitre plein de gens à Cerise. Bon je continue.

Message reçu !

— Cerise a fabriqué une cabane dans la forêt avec l’aide de ses copines. Un jour, elles voient un vieux monsieur avec un perroquet qui est couvert de peinture.

— Le perroquet ou le vieux monsieur ?

— Le monsieur, soupire Millie.

MaLou sourit en écrivant sur son cahier.

— Donc, comme elles sont intriguées, elles tentent de le suivre, mais elles ne trouvent qu’une plume de l’oiseau.

Le lendemain, elles le revoient. Il est seul, le perroquet n’est pas avec lui. Il est toujours couvert de peinture. Alors elles le suivent pour en savoir plus. Il pleut, elles ne peuvent pas continuer, surtout qu’elles tombent sur un grand mur impossible à escalader.

Enquêtrices, elles se rendent dans un magasin de peintures et demandent au vendeur s’il connait quelqu’un qui en a acheté beaucoup.

Il dit que oui et donne même son nom, il s’appelle Michel Langer.

Le lendemain, Cerise retourne dans la forêt et retrouve le perroquet, elle le suit. Arrivée, devant le mur, une petite fente lui permet de pister l’oiseau.

Elle découvre alors des peintures d’animaux sur les murs et c’est magnifique. Elle lit un grand panneau où est écrit OSCAR et sur un rocher est allongé un lion.

Elle grimpe dessus et aperçoit le vieux monsieur. Il est en train de peindre des ours polaires avec de la nourriture. Elle croit comprendre qu’il leur fabrique une vie. Cerise trouve ça très beau. Comme il fait une trace sur le mur, il s’énerve et jette de la peinture sur le mur. Cerise qui n’a pas sa langue dans sa poche demande pourquoi il fait ça. Il ne lui répond pas et continue à s’agacer contre le lion qu’il veut effacer à son tour. Elle l’en empêche. L’homme lui demande ce qu’elle fait là puis il lui raconte sa vie.

Cet homme travaillait dans un zoo qui a fermé. Alors, pour le faire revivre, il peint les animaux sur les murs et la véritable vedette était Oscar le lion. Il voulait le peindre dans son enclos.

Cerise raconte tout ça à ses amies elles décident qu’il faut réouvrir le zoo qui n’accueillera que des animaux peints. Elles demandent de l’aide aux enfants du quartier pour nettoyer le zoo.

Le monsieur invente une nouvelle vie au tigre qui a un bébé. 

Un jour, Madame Desjardins vient avec la maman de Cerise qui venait au zoo du temps où il y avait de vrais animaux. Elle n’est pas contente et a de la peine de le découvrir en peinture. Pourtant, elle appelle les parents pour qu’ils aident à faire revivre le zoo toujours en peinture.

Madame Desjardins écrit alors un roman sur l’histoire du zoo qui s’appellera le zoo pétrifié. Ils ouvrent alors le zoo et un article dans le journal parait pour lui faire de la publicité.

Morale de Millie : Il faut toujours aider les autres, c’est ce que fait Cerise. Et toujours aller au bout de ses rêves, comme Michel le vieux monsieur.

Voilà, c’est pour ça que j’aime le tome 1, MaLou, parce qu’il n’est pas triste. Je conseille de le lire parce que ça parle d’animaux et que si un zoo comme ça existait, je ne sais pas si ça existe quelque part, ce serait magique.

Ah oui et tu rajoutes MaLou que j’ai 10 ans et demie comme Cerise.

À très vite…

Sans regrets – Françoise Bourdin

Bonjour toi 😉

C’est le dernier livre paru de cette auteure que je partage avec toi. C’est une réédition, je ne l’avais pas lu. Voici mon retour de lecture.

Peu après leur mariage, Richard et Jeanne ont réalisé leur rêve : acheter le château de Balbuzard, à quelques kilomètres de Tours. Idéalement situé en lisière de la forêt d’Amboise, ce petit bijou Renaissance dispose d’un environnement exceptionnel. À la tête d’un modeste capital mais des idées plein la tête, le couple décide alors de se lancer dans l’aventure hôtelière. Visionnaire, Richard prend le pari de l’écologie et fait construire, dans le parc du château, de petites maisons autonomes. Le succès est immédiat.

Quinze ans plus tard, l’hôtel est devenu un lieu de villégiature des plus prisé. Richard et Jeanne vivent heureux avec leur petite fille de dix ans et dirigent leur entreprise avec le même enthousiasme qu’au début de leur union.

Mais tout bascule le jour où Richard retrouve par hasard Isabelle, son amour de jeunesse qu’il n’a jamais réussi à oublier. La tentation est grande… Pour autant, suffit-il de souffler sur les braises pour modifier le cours de son destin ? Au risque de se perdre ?

Peut-on oublier son premier amour ? Quand Richard retrouve Isabelle, celle à qui il pense toujours alors qu’il est marié et a une petite fille, il perd pied.

Aussitôt, je me dis, c’est couru d’avance, il va craquer. Je ne lui cherche aucune excuse, je suis immédiatement du côté de la femme trompée, Jeanne, elle a toute ma sympathie alors que je maudis Isabelle antipathique au possible.

Cette femme conquérante qui balaie tout sur son passage et attrape Richard dans ses filets comme lorsqu’elle était adolescente, me met en colère et je découvre un Richard bien faible.

Et puis… le talent de Françoise Bourdin fait que le charme agit et même si Richard m’agace, je lis au fil des pages le drame de sa jeunesse.

Un premier amour oui, mais…

Il a perdu ses parents dans un accident d’avion. C’est Lambert Ferrière l’ami des disparus qui va prendre en charge Richard au grand dam de Solène, sa femme, qui ne supporte le garçon. Richard fait donc partie intégrante de la famille et devient le 3e enfant des Ferrière. Les trois gamins Richard, Lionel et Isabelle font les quatre cents coups ensemble et subrepticement les sentiments de Richard pour Isabelle se transforment.

Seulement, il y a l’accident… Et l’histoire entre Richard et Isabelle n’aboutit pas, un goût d’inachevé. Normal qu’il ait besoin de la terminer. La jalousie et les mensonges ont la part belle à ce moment-là.

Mais, il n’a plus quinze ans et au contraire d’Isabelle qui a fait passer en priorité sa vie professionnelle sans chercher à le retrouver, Richard a construit la sienne avec femme, enfant et le Balbuzard. C’est une manipulatrice certes amoureuse, mais très égoïste qui semble avoir le monde à ses pieds.

Oui il craque, mais il s’en mord les doigts très vite et encore plus rapidement comprend qu’Isabelle c’est de l’histoire ancienne, qu’il est inutile de souffler sur des braises refroidies. Elle n’est plus celle qu’il a connu jadis et accepte mal de ne pas avoir son mot à dire, la culpabilité prend alors toute la place.

J’aime beaucoup ce roman, parce que l’auteur exploite à fond les sentiments des héros. J’admire Jeanne, la femme trompée qui tient toujours debout et porte à bout de bras le travail qu’avec Richard ils ont accompli, elle reste distinguée et fière, elle a tout mon respect.

Alors même si le sujet a été des millions de fois rebattu, l’histoire est présentée d’une autre façon et s’il est difficile de pardonner à Richard, le lecteur peut le comprendre.

À consommer sans modération.

© Isabelle-Marie d’Angèle

À très vite…

Les fantômes de Marianne – Corinne Javelaud

Bonjour toi 😉

Je partage avec toi une de mes dernières lectures. Connais-tu ce roman de terroir ? Si oui qu’en as-tu pensé ?

Amour, vengeance et roselières dans le Marais poitevin

Sous le Second Empire, Poppée Dupuybel est encore une fillette lorsque sa famille quitte Paris pour s’installer à Niort, où son père, ingénieur des Ponts et Chaussées, va prendre la direction de l’aménagement du Marais poitevin.

Soumise à une éducation très stricte sous la férule de Marianne, sa gouvernante, la petite Parisienne se lie en cachette avec deux enfants maraîchins, Tino et Lili, grâce auxquels elle découvre le monde magique du marais : son labyrinthe aquatique, ses roselières, ses villages isolés que l’on relie en gabare.

Une fugue de Poppée avec ses amis conduit au renvoi injuste de Marianne. Pour la jeune fautive, le châtiment n’est pas moins terrible : elle est envoyée en pension au couvent des Ursulines de Niort. Mais, ignorante du secret que cache sa gouvernante, Poppée aura à payer plus chèrement encore le prix de son inconduite…

Je ne connaissais pas le monde des Marais poitevins, Corinne Javelaud sait le faire découvrir à ses lecteurs à l’aide de sa plume. C’est sa façon magique de nous plonger dans une histoire sur fond d’Histoire.

Ici, il s’agit une petite fille, Poppée, issue d’une famille aisée de la région Parisienne, qui part avec ses parents à Niort. Immédiatement, je comprends que son père n’a que faire de ce que peut penser une gamine qui voit un monde totalement différent.

Abandonnée à Marianne, sa gouvernante, elle n’en fait rapidement qu’à sa tête et comme l’enfant qu’elle est, curieuse de tout, elle va s’approprier à sa manière les Marais poitevins, sans se douter un seul instant qu’elle est la fille du nouvel ingénieur des Ponts et Chaussée qui vient tout chambouler.

Comment ne pas comprendre que cette gamine ait l’envie de la compagnie d’autres enfants ? Comme elle ne peut le faire sous l’œil vigilant de Marianne, elle profite d’une sieste de celle-ci pour s’évader sans imaginer une seconde les conséquences sur sa propre vie et de celle de Marianne.

La colère de son père est sans appel, Marianne est renvoyée et Poppée enfermée au couvent. Et même si sa mère a le cœur en lambeaux, elle n’ose braver les ordres de son Crespin Dupuybel.

C’est justement à cause de la santé de Hortense Dupuybel que son mari Crespin va faire la connaissance d’un médecin qui va tomber sous le charme de la jeune Poppée en photo. Il n’en faut pas plus pour que les parents imaginent que ce serait un beau parti pour leur fille et le jeune homme est autorisé à aller la rencontrer au couvent.

Bien qu’encore insoumise, Poppée qui semble avoir retenu la leçon de son inconduite se laisse séduire par ce gentil homme avec qui elle se mariera.

Mais alors qu’est devenue Marianne ? Et pourquoi ce titre ?

Par hasard, Poppée devenue l’épouse du médecin va la retrouver. Marianne est à nouveau gouvernante et elle en veut terriblement à la petite fille. Poppée va tenter de s’excuser, si tant est que ce soit possible, et peu à peu va comprendre ce qui s’est passé dans la vie de Marianne à partir de son licenciement. Poppée ne s’attend pourtant pas à une telle vengeance de Marianne.

Je trouve toute cette partie plus intéressante parce qu’on explore alors les sentiments des personnages. Marianne est une femme qui a énormément souffert et l’on réalise pourquoi au fil des pages. Personne ne s’est soucié de ses envies quand elle a dû suivre Poppée et quitter Paris. Dès qu’elle a été renvoyée, qui s’est préoccupée de ce qu’elle allait devenir dans cette ville inconnue pour elle ? Les parents Dupuybel me sont franchement antipathiques et égoïstes.

Une bonne partie du livre étant sur la vie du Marais, j’ai trouvé un peu longuettes et lourdes toutes ces descriptions qui, il faut l’avouer, n’ont rien de plaisant, même si les promenades en gabare semblent amusantes.

Je connais Corinne Javelaud pour ces livres de terroir, j’ai moins accroché sur celui-ci, mais peut-être ai-je été hermétique à cette ambiance et sensible à la froideur des Dupuybel.

Pour tous les amateurs de romans de terroir, je le recommande. Il est très bien écrit et jalonné de moult explications sur le travail dans les Marais poitevins.

À très vite…

Son autre mort – Elsa Marpeau

Bonjour toi 😉

Nous sommes lundi et qu’est-ce qui est écrit sur mon agenda ?

Les lundis sont comme des ex : même s’ils sont ennuyeux, ils finissent toujours par revenir 😂

Trêve plaisanterie, si je te partageais mon retour de lecture ça te plairait ?

Alex mène une vie normale jusqu’à l’arrivée de l’écrivain Charles Berrier dans le gîte rural qu’elle tient avec son mari. Une nuit, l’homme essaie de la violer. En cherchant à se défendre, elle le tue. Paniquée, craignant que les conséquences de son acte ne détruisent sa famille, Alex dissimule le corps. Avant que la disparition de Berrier ne soit connue, et pour éloigner d’elle les soupçons, Alex décide de s’infiltrer dans son entourage pour trouver qui, parmi les proches de l’écrivain, aurait pu l’assassiner…

Le thriller n’est pas ma lecture de prédilection, mais c’est en me promenant entre les stands du Salon du livre de Brive que j’ai découvert l’auteure, Elsa MARPEAU. Elle est la créatrice de la série Capitaine Marleau.

J’ai un peu discuté avec elle, notamment de la différence qu’il y a entre écrire un roman et écrire un scénario.

Bref, j’ai pris le temps pour aller à la rencontre de ce bouquin, la dédicace date de septembre 2019. Il était dans ma PAL et enfin, je m’y suis mise.

Je suis très mitigée. Effectivement, c’est un polar qui te tient en haleine parce que comme dans la série Columbo, tu sais rapidement qui a tué qui. Ici, ce n’est pas le policier qui va tenter de découvrir le meurtrier, c’est celui-ci qui va brouiller les pistes pour qu’il ne soit pas accusé. Et ça marche ! D’où le titre.

Quand tu regardes la couverture, tu vois deux visages. Effectivement, Alex en a deux. Dans sa maison d’hôtes tenue par elle et son mari, c’est une femme effacée qui ne sent pas à l’aise dans sa vie.

Lorsqu’elle devient la meurtrière, c’est quelqu’un d’autre qui entre en scène. Avec un changement de look radical, Alex est plus sûre d’elle, elle apprend à refouler ses angoisses, à vivre sans sa famille et à aller à la rencontre des gens.

Au fil des chapitres, je suis sidérée par l’audace d’Alex qui fait comme si le brillant auteur était toujours vivant. Elle distille des publications sur les réseaux sociaux laissant croire que c’est lui qui les écrit, elle va chez lui et parle avec sa femme, devient l’amie de sa maîtresse et rend visite à son éditeur, personne n’y voit que du feu. Impressionnant ! Elle se fait passer pour la secrétaire de Berrier, celle qui gère son roman et tout le monde gobe la supercherie sans se poser de questions.

Sauf un détective privé à qui on ne raconte pas des bobards. Il sent immédiatement l’entourloupe, je cite « Je ne serai pas étonné qu’il y ait une part de vérité dans vos mensonges ».(dans la série Columbo, ce serait lui l’inspecteur), mais il ne détient aucune preuve.

Là où ça se complique dans ma lecture c’est qu’un truc m’a certainement échappé, tout semblait bien rouler, et soudain je me demande que vient faire ce site de rencontres sur lequel Alex s’inscrit. Pour brouiller vraiment bien les pistes et que ce détective ne lance pas la police à ses trousses, elle doit verrouiller rapidement la mort fictive de Berrier. D’où le site de rencontres, trouver un homme roux qui lui ressemble, l’accrocher pour qu’ils partent ensemble et qu’elle puisse monter son histoire de disparition de l’écrivain…

Bref, lorsqu’Alex rentre enfin chez elle et que les réseaux sociaux se déchainent, elle semble apaisée. Elle ne sera pas inquiétée. Non, mais moi je n’ai pas tout compris.

C’est un bon roman policier. L’as-tu lu ? Si oui, j’attends avec plaisir tes commentaires.

À très vite…