Un héritage empoisonné

Bonjour toi 😉

Faventiny a perdu la mémoire ! il ne manquait plus que ça !

Chapitre 28

Hubert, le malinois, grimpa à toute vitesse l’escalier et se planta devant la porte du bureau. Il gémit, se mit debout, et comme personne ne lui répondait, il aboya de plus en plus fort, grattant de toutes ses forces contre le battant.

Coralie appela son chien. Il descendit à toute allure et remonta aussitôt tout en se retournant, pour l’inviter à la suivre.

Le colonel Gérard Faventiny se pointa en bas des marches.

— Qu’est-ce qu’il a ?

— On dirait qu’il veut me montrer quelque chose.

— Suivons-le alors.

Il lui emboita le pas. Le chien, heureux qu’ils aient enfin compris, les emmena devant le bureau au 2e étage et recommença son manège.

Coralie lui ouvrit la porte. Il y entra en trombe et gratta le fond de la bibliothèque.

— Ton maître est derrière ?

Elle appela son mari de plus en plus fort.

— Mais qu’est-ce que tu fais Coralie ?

— Il y a une autre pièce, mais je ne sais pas comment y aller, Hubert doit sentir Daniel.

— Mais qu’est-ce que tu racontes ?

Coralie saisit son téléphone et appela Esteban. Elle lui expliqua la situation, puis dit à son beau-père après avoir raccroché :

— J’y suis entrée avec le double de Daniel croyant que c’était lui. Il doit avoir une télécommande, j’ai eu beau chercher ici dans les étagères, je n’ai pas pu retrouver le mécanisme.

— Laisse-moi faire.

Gérard se colla contre les étagères, passa ses mains doucement et soudain le mur bascula.

Le chien le bouscula et entra dans la pièce.

— Vous êtes merveilleux Gérard.

Ils le suivirent ensemble et ne virent personne. Hubert gémissait et posait son museau sur le fauteuil face au bureau.

— Il était là, j’en suis certaine, regardez son chien.

Le colonel chercha un indice qui pourrait l’aiguiller, mais ne trouva rien. Ils entendirent une cavalcade dans l’escalier et les deux collègues de Daniel apparurent dans l’encadrement de la porte.

— Vous avez réussi à l’ouvrir ?

— C’est mon beau-père ! Voyez Hubert, Daniel devait être ici, j’en suis sûre.

— C’est une histoire de fous. Si près de nous et nous n’avons rien remarqué.

Coralie s’approcha de la fenêtre.

— S’il était là, il a dû forcément nous laisser quelque chose. Cherche mon chien.

Hubert posa son museau sur le bureau. Un verre le narguait.

— N’y touchez pas, dit Esteban, faisons-le analyser, nous saurons si le commandant était ici.

— Faventiny ? Réveillez-vous !

Daniel ouvrit les yeux d’un coup. Il se trouvait face à Frédéric Marteau. Seul.

— Je vais prévenir Coralie, elle doit être morte d’inquiétude. Quelqu’un m’a appelé et m’a demandé de venir vous chercher dans une voiture. J’ai cru à une blague, mais quand la personne m’a dit de ne pas alerter la police, je n’ai pas réfléchi plus loin.

Le commandant ne répondit pas, l’esprit encore embrumé.

— Je vais vous examiner avant de prévenir votre femme. Si je devais vous garder ici, je ne voudrais pas lui faire de fausse joie.

— Qui êtes-vous ?

Le chirurgien surpris, l’interrogea.

— Frédéric Marteau.

Daniel se leva brusquement et se pencha vers lui, attrapant le col de sa blouse blanche.

— L’autre taré m’a appris que vous aviez été l’amant de ma femme. C’est vrai ?

— Qui ? Mais de quoi parlez-vous ?

— J’ai perdu la mémoire, mais je me souviens de ce que mon double m’a raconté. D’ailleurs où est-il ?

— Mais qui ? Je ne comprends rien à ce que vous dites. Vous êtes amnésique ? Depuis quand ?

— En voilà une bonne question ! Je viens de vous informer que j’ai perdu la mémoire et triple buse, vous me demandez depuis quand ? Vous avez fait l’école du rire ou celle de la médecine ?

Marteau ne releva pas l’allusion et lui apprit qu’il s’appelait Daniel Faventiny et qu’il était commandant à la brigade criminelle.

— Coralie est votre femme. Nous étions effectivement amis de fac, mais nous n’avons jamais été amants. Vous avez vu ma tête ?

Daniel ne répondit pas. Il reprit :

— Vous étiez donc avec votre double ? C’est lui qui vous avait séquestré ?

— Séquestré ?

— Oui, vous avez été enlevé. Votre famille et vos collègues vous cherchent partout. Ils vont être heureux de vous retrouver. Je vais quand même vous faire passer un scanner et j’appelle votre femme.

L’infirmier qui emmenait Daniel était Karl, l’un deux sbires qu’il avait rencontrés. Alors qu’il poussait le fauteuil roulant dans le couloir, ils se trouvèrent nez à nez avec Esteban et Coralie.

— Daniel ?

— Commandant ? Comment vous sentez-vous ?

Esteban regarda mieux le soignant. Il était certain de l’avoir déjà vu. Il leur demandait d’ailleurs de les laisser avancer. Ils se reculèrent.

Frédéric Marteau ouvrit la porte de son bureau à ce moment.

— Ne t’inquiète pas Coralie, ton mari va passer un scanner. J’aurais les résultats rapidement et si tout va bien, il repartira avec vous.

— Vous pouvez m’expliquer qui est le type avec le commandant ?

Esteban venait de se souvenir que l’homme était un repris de justice qu’il avait vu en compagnie du chirurgien et qu’il avait pris en photo.

— Un infirmier sans doute. Pourquoi ?

Esteban ne répondit pas et Coralie en profita pour interroger son ancien copain de fac.

— Raconte-moi ! Comment est-il arrivé ici.

Marteau répéta ce qu’il avait appris au commandant.

— Il a perdu la mémoire, c’est pour ça qu’il passe cet examen. Apparemment, il était avec son double. Il ne vous reste plus qu’à attendre.

Daniel revint une heure plus tard avec les résultats qu’il tendit au chirurgien.

— Tout m’a l’air parfait. Je vous laisse rentrer chez vous, mais vous devrez vous faire suivre. Je vous donne l’adresse d’un confrère.

Coralie saisit la main de son mari. Il la retira. Marteau qui avait vu le geste, tenta de réconforter son amie.

— Il ne se souvient pas de toi.

Daniel prit la parole.

— L’autre débile m’a montré une femme qui était la mienne quand j’étais dans le bureau. Ce n’était pas vous. En fait, vous pouvez me raconter n’importe quoi.

— Quel bureau ? demanda Coralie.

— Il paraît que c’est chez moi.

— Hubert l’avait bien senti. Tu étais là.

— Qui est Hubert ?

— Ton chien !

— Alors comme ça vous êtes ma femme ? Bella !

Coralie le regarda. Leurs yeux se trouvèrent et ne se lâchèrent pas pendant deux secondes. Il baissa la tête le premier.

— Je ne vous retiens pas plus longtemps.

Daniel suivit sa femme et son collègue. Ils montèrent dans la voiture. Le portable de Coralie était resté sur le siège passager. Il s’en empara et écrivit :

Il veut jouer ? On va jouer ! et je vais gagner !

Le message lu par Coralie et Esteban, il l’effaça.

À suivre…

© Isabelle-Marie d’Angèle

À très vite…

Je dis Poésie

Bonjour toi 😉

Je salue ce nouveau mois comme il se doit avec une poésie de mon cru.

Février s’en est allé
Et toi mars, tu t’es installé.
C’est le temps des carnavals
Les retours des festivals
Les jonquilles dans les jardins
Les oiseaux qui chantent, sereins.

L’année dernière, tu m’avais dit
Que tu reviendrais, tu avais promis. 
C’est chose faite, tu es arrivé
Mars et tes fraiches giboulées. 

Trente et un jours à espérer
Qu’il n’y ait pas trop de gelées.
Un zeste de soleil pour se faire du bien
Avec de la pluie, juste un léger crachin.

Mars, avec tes pluies éparses
Tu nous fais des farces. 
Il fait beau puis il pleut
Tu fais ce que tu peux
Pas toujours ce qu’on veut. 

C’est tout toi Mars
Soupe à la grimace
Ou danse de la joie
Dans tous les cas
Bienvenue à toi.

© Isabelle-Marie d’Angèle (Mars 2023)

Agenda ironique de Mars

Bonjour toi 😉

Pour l’agenda ironique de Mars, je ne sais pas comment c’est arrivé, mais il parait que c’est chez moi que ça se passe, vu que le compère Toulopéra qui l’a déjà fait me laisse carte blanche. Merci pour votre confiance, mais est-elle méritée ? 😂 Vous m’avez choisie alors on va jouer.

Vu que c’est le mois de mars, ça vous le savez, que c’est le mois du printemps, vous le savez aussi, que c’est le changement d’heure, ah vous aviez oublié ? D’ailleurs, vous avancez ou vous reculez d’une heure ? À vous de me le dire et vous avez le droit de vous tromper dans l’histoire que vous allez me raconter.

Mais quelle histoire ? Elle se passera dans un champ avec des fleurs, des plantes, des mauvaises herbes (après les légumes v’la les fleurs), mais vous choisirez celles qui piquent, qui grattent, qui puent, qui dévorent ceux qui s’approchent trop près, à vous les chardons, les orties, les plantes carnivores, et celles qui n’existent pas encore, mais que vous allez inventer au gré de votre fantaisie. Je ne vous impose qu’une fleur le pissenlit et vous en ferez ce que vous voulez. Ah j’oubliais, il aura une valise, il adore voyager.

Pensez à mettre une pendule, un réveil, une horloge, c’est vous qui décidez du moment que ça donne l’heure.

Bien sûr, vous avez le choix d’écrire en vers, en prose, un récit, un poème, un dialogue, pas un roman de 500 pages hein, une suffira amplement 🙂. Dans tous les cas, amusez-vous et glissez-moi les mots graine, sauvage et corolle.

Je vous laisse jusqu’au 28 mars pour rendre les copies, dans les commentaires ci-dessous avec votre lien, ensuite viendra l’heure du vote jusqu’au 30 mars. Le 31 mars résultats et envoi de l’agenda chez celui ou celui qui aura été choisi.

Je récapitule :

Amusez-vous bien. Au plaisir de vous lire 😉🙂.

À très vite…

Mars et ça repart

Bonjour toi 😉

Ah non, tu viens d’arriver, tu ne vas pas repartir ! Même si tu apportes avec toi tes célèbres giboulées.

Regarde un peu les oiseaux qui cherchent à faire leur nid.

D’accord, Mars c’est aussi la pluie qui n’en fait qu’à sa tête. Je dirais même qu’en ce moment, elle se fait plutôt discrète 😁.

Tu n’as rien oublié ? Mars, c’est le printemps qui revient, les narcisses qui embaument, les arbres qui se rhabillent.

Il va quand même falloir rester un peu couvert, tu risques d’attraper froid perchée sur ta branche.

Tu pourras récolter tout ça en mars.

Et n’oublie pas qu’en mars tu passes à l’heure d’été 😉 alors tu avances d’une heure ou tu dors une heure de plus ?

Bon mois de mars à tous 💖🌼🌹💐

À très vite…

Journal de Marie-Sophie

Bonjour toi 😉

Maries-Sophie continue de nous raconter ses déboires.

Les jours défilaient, je dirais même les semaines et j’allais bientôt atteindre le 3e mois de grossesse. Je faisais bonne figure à la boulangerie, mais j’eus vite compris que les habitants savaient que Morgan ne se souvenait pas de moi à leurs regards compatissants. Jamais, ils n’avaient osé m’aborder franchement, mais je voyais bien à leurs sourires et leurs soupirs en prenant leur pain qu’ils étaient de tout cœur avec moi.

Le plus malheureux était Saverio qui chaque matin en venant chercher sa commande me suppliait d’être patiente. Il m’affirmait qu’il n’était pas le seul à parler de moi à Morgan, il tentait de lui raviver sa mémoire en lui racontant des anecdotes nous concernant, mais rien n’y faisait.

J’appris par lui que Morgan était suivi par un psychiatre, qu’il s’y rendait régulièrement et qu’à chaque fois il allait s’accouder à son bar. Il se rendait bien compte que quelque chose clochait quand mon nom était cité chez le médecin.

Gabriel me réconfortait d’autant plus que la date de la première échographie approchait. Archibald et Mélusine s’étaient évidemment proposés pour m’accompagner.

C’était justement aujourd’hui. Fébrile, je me préparais. J’allais peut-être connaître le sexe de mon bébé même si Gabriel m’avait dit que c’était un peu tôt. Mélusine me racontait comment ça s’était passé pour elle. Archibald était avec elle. Je m’en voulais encore d’avoir été absente pour elle. Elle assurait que tout ça, c’était oublié.

Je sirotais mon café devant la fenêtre de la cuisine quand je vis apparaître dans le jardin comme avant, Morgan.

Le cœur battant, je posais ma tasse sur l’évier et lui ouvrais la porte.

— Je vous dérange peut-être ? Vous alliez partir ?

Je bégayais.

— Heu… non. Je… tu veux bien me tutoyer, le vous me stresse.

Il hocha la tête.

— Tu as une minute ?

Je jetai un coup d’œil au coucou accroché au-dessus de la table. Archibald n’allait pas tarder, il prendrait au passage Mélusine qui laissait Enzo chez François.

Morgan entra dans la cuisine. Il y était si souvent avant son accident que ça me faisait tout drôle.

— Tu me sers un café ?

Machinalement, il s’approcha du placard pour saisir sa tasse comme il le faisait habituellement. Je retins mon souffle. Il se tourna vers moi.

— C’est là ?

Il ouvrit la porte et prit son mug sans aucune hésitation. Je n’osais faire un geste. Il se servit comme s’il était chez lui.

— Mon psychiatre me préconise de te voir souvent. Il dit qu’il y a un blocage, il ne le comprend pas. Saverio ne cesse de me raconter tout ce que nous faisions ensemble, il m’affirme que je n’ai pas arrêté de lui dire que tu étais la femme de ma vie.

Morgan débitait ces mots sans me regarder et soudain il se tourna vers moi.

— Pourquoi je ne m’en souviens pas ?

Il soupira.

À cet instant précis, ma décision fut prise.

— Excuse-moi, j’ai un coup de fil à passer. Es-tu libre là tout de suite ?

Je n’attendis pas sa réponse et appelai Archibald.

— Tu allais partir ? demanda Morgan en déposant son mug sur l’évier.

— Oui et tu vas m’accompagner. J’ai quelque chose à te montrer, peut-être que ça t’aidera à te souvenir.

Je m’installai au volant et Morgan s’assit côté passager. Le trajet jusqu’à l’hôpital se fit dans le silence, mais quand il reconnut l’endroit, il se tourna vers moi et je sentis son inquiétude.

— Tu es malade ?

Je lui souris sans répondre. Ensemble, nous nous dirigeâmes à l’accueil.

Nous n’attendîmes pas longtemps. La gynécologue nous invitâmes à entrer.

— Comment allez-vous, madame Delully ? Ravie de vous rencontrer, monsieur.

Morgan lui fit un signe de tête. Il avait dû réaliser que nous étions dans un service typiquement féminin, à regarder les patientes qui affichaient toutes un ventre plus ou moins rebondi.

Elle nous proposa de passer dans la pièce adjacente cachée par un paravent, je m’allongeai sur la table. Morgan me suivit.

Quand il vit qu’elle me soulevait le pull et qu’elle étalait du gel sur mon ventre, il haussa les sourcils.

La gynécologue mit certainement ça sur le compte de l’anxiété, elle ne fit aucun commentaire.

Dès qu’elle commença l’examen, nous entendîmes immédiatement le battement régulier du petit cœur de notre bébé. Mes yeux se remplirent de larmes et je fixai Morgan qui ne lâchait pas du regard l’appareil, alors que le médecin affirmait que le fœtus était en pleine forme, il n’y en avait qu’un, nous dit-elle en souriant. Je n’écoutais rien, je surveillai la réaction de Morgan.

C’est alors qu’elle nous demanda :

— Souhaitez-vous connaître le sexe de votre enfant ?

Ce fut Morgan qui répondit.

— Vous pouvez déjà le voir ?

Elle rit.

— C’est un bébé bien constitué, j’ai l’impression que vous approchez des quatre mois. Il faudra revérifier les dates de vos dernières règles madame. Alors, je vous l’annonce ou vous préférez avoir la surprise ?

Morgan me regarda, il sourit et je pensai retrouver enfin le Morgan d’avant.

— C’est toi qui décides…

Il se pencha vers moi et murmura à mon oreille :

— Je ne me souviens de rien, tu me l’avais dit ? Comment ai-je pu oublier une nouvelle de cette importance ?

© Isabelle-Marie d’Angèle (février 2023)

Humour du lundi

Bonjour toi 😉

Il n’y a pas à dire, le lundi, ce n’est vraiment pas ma tasse de thé. Hier, je découvrais le carnaval d’Albi sous un ciel bleu et un froid de canard 😁, le vent nous glaçait les mains et le bout du nez tandis que les confettis volaient à qui mieux mieux.

Tout ça sur des airs de musique de tous genres.

Bref, nous sommes lundi et je te propose de rire un peu 😁 pour le faire passer plus vite.

J’adore celle-là !

Répète après moi 😂

Courage !

Pourtant, j’te jure j’ai essayé que le lundi soit un jour comme les autres 😂 peut-être que finalement les autres jours… c’est pareil 😁.

Mais c’est vrai quoi ! Il y en a des trucs à réveiller le lundi 😂, j’ai un doute sur les 506 muscles mais bon 😁.

Partez devant, je vous suis 😂

Je crois que c’est vrai 😁

Bon lundi 😂

À très vite…

Mais au fait, le lundi, ce n’est pas le jour du retour de lecture ? 🥴😂

Un héritage empoisonné

Bonjour toi 😉

Hum ! ça se complique sérieusement…

Chapitre 27

La brave femme les regardait vaguement inquiète, puis elle leur sourit.

— Ne vous faites pas de souci, je sais me défendre. Martine m’a raconté que tout grand chirurgien qu’il est, il a une peur bleue des chiens. Alors…

Elle siffla et un doberman accourut et se coucha à ses pieds.

— J’ai suivi une formation pour l’éduquer. Il m’obéit au doigt et à l’œil et croyez-moi, personne ne me fera de mal. Et si je ne peux plus lui donner d’ordre parce que je suis blessée ou autre, il connait ce qu’il doit faire. Il file à la police. Personne ne sait que j’ai un chien. J’ai un grand jardin, il s’y ébat tant qu’il peut et n’aboie jamais.

Elle lui fit signe et il rentra immédiatement chez elle.

Stupéfaits, Hugo et Esteban regardèrent l’animal s’enfuir sans se retourner. Hugo reprit la parole.

— Ce carnet, l’avez-vous ?

— Hélas non ! Martine le gardait toujours avec elle. Elle ne voulait pas qu’il tombe entre les pattes du docteur.

— Vous nous avez été d’un grand secours, madame Tomys, merci beaucoup.

— Si je me souviens d’autre chose, je vous appellerai.

Ils la saluèrent et rentrèrent au commissariat.

— Il faut à tout prix mettre la main sur ce fichu carnet.

— Esteban, je ne vois qu’une solution. Nous devons rencontrer Cécilia Joly. Son sac devait être avec elle quand elle a été agressée. Elle l’avait peut-être glissé à l’intérieur.

Daniel Faventiny entendit le déclic. Il referma rapidement l’ordinateur et se planta devant la fenêtre.

Le mur bougea et une porte s’ouvrit. Son double apparut devant lui. Faventiny ne broncha pas.

— Bonjour Commandant. Je vois que vous avez compris que vous étiez revenu chez vous.

Il ne répondit pas.

— Vous êtes fâché ? Pourtant je vous ai apporté votre petit déjeuner préféré que j’ai préparé dans votre cuisine. Votre femme est partie, je peux en profiter.

Daniel tourna vers lui un visage indéchiffrable. Les mains derrière le dos, il contemplait son double sans qu’aucun muscle trahisse ce qu’il ressentait.

— Peut-être avez-vous regardé l’ordinateur que je vous ai mis à disposition ? Vous comprenez donc maintenant pourquoi tout ce qui se passait chez vous, j’étais au parfum ? Je vous l’ai déjà dit, je connais cette maison comme ma poche.

Toujours pas de réponse. Faventiny s’était retourné vers le jardin. Son double s’approcha de lui et posa sa main sur son épaule.

— À quoi jouez-vous ? Vous savez pourtant que je suis plus fort que vous, je…

Faventiny l’interrompit sans le regarder.

— Je ne comprends pas qui vous êtes et ce que je fais ici. Je ne me rappelle même plus quel est mon nom. Tout ce que vous venez de me raconter est du charabia pour moi.

— Allons commandant, ne jouez pas à ça avec moi, vous savez bien que…

Daniel se tourna vers lui et l’attrapa brusquement par les épaules.

— Je vous dis que je ne me rappelle pas qui je suis et ce que je fais là. Pourquoi me donnez-vous ce titre ? Je ne connais pas mon nom.

Surpris, son double saisit son portable et le mit en mode selfie. Les deux visages identiques apparurent à l’écran.

— Vous êtes mon frère jumeau ? Pourquoi me vouvoyez-vous alors ?

Daniel se prit la tête dans les mains et gémit.

— Je me suis réveillé ici, mais je ne sais même pas où je suis. J’ai effectivement tenté de regarder l’appareil qui est sur le bureau dans l’espoir d’y découvrir quelque chose qui me renseignerait, mais je n’y ai vu que des pièces inconnues. Vous dites que c’est ma maison ? Pourquoi suis-je enfermé ? Et qui êtes-vous pour me ressembler autant ? Vous avez aussi parlé de ma femme, je suis marié ? Avec qui ? Elle doit se faire du souci si j’ai été enlevé.

— C’est bien tenté Faventiny, mais je ne vous crois pas une seconde.

— C’est donc mon nom ?

Son double hésita. Aurait-il eu la main lourde sur les médicaments qu’il lui administrait depuis quelques jours ? Si le commandant était réellement amnésique, l’histoire devenait véritablement amusante, mais compliquait sérieusement ses plans. Il changea de tactique pour le sonder.

— Oui, vous êtes Daniel Faventiny commandant à la brigade criminelle et vous êtes marié à Coralie Apalberto depuis peu. Elle est médecin légiste.

— Moi, un flic !

Faventiny haussa les épaules et ajouta :

— Pourquoi pas ? Mais vous pouvez me raconter n’importe quoi, je n’ai aucune preuve. Qu’est-ce que je fais ici ? Vous êtes un ancien détenu que j’ai coffré et vous vous vengez c’est ça ? Et pourquoi me ressemblez-vous autant ? C’est flippant. On est de la même famille ?

À nouveau, il regarda par la fenêtre. Le silence s’installa. Son double s’approcha de lui et fixa le jardin comme lui. Soudain, une voiture arriva.

— Tenez voilà votre femme.

L’inconnu à l’affut d’une réaction de Faventiny en fut pour ses frais. Aucun signe de reconnaissance n’apparut sur son visage. Sophia Clarky descendit du véhicule.

Faventiny dit sans aucune émotion.

— Jolie ! mais elle n’éveille rien en moi.

Son double ne répondit pas et continua de regarder le commandant. Coralie, à son tour, en sortit. Un autre véhicule suivait, le colonel et sa femme en descendirent. Il sembla à Daniel que sa mère avait pris dix ans d’un coup, mais aucun muscle de son visage ne bougea, même lorsqu’il reconnut Coralie.

— Eux ? Qui sont-ils ?

Il désignait ses parents du menton.

— Je ne sais pas.

— Vous allez me dire pourquoi je suis ici ?

— Je vais d’abord vous emmener à l’hôpital pour vous faire examiner. Je connais quelqu’un, vous aussi d’ailleurs. Il s’agit de Frédéric Marteau, un chirurgien plasticien.

Daniel éclata de rire.

— Vous vous fichez de moi ? Avec un nom pareil, chirurgien ? Complètement marteau le type !

Son double serra les poings et ne douta plus une seconde que Faventiny avait certainement perdu la mémoire. Il assena le coup final pour être sûr de ne pas se tromper.

— Il était l’ancien amant de votre femme. Ils sont amis aujourd’hui. Ils ont fait leurs études ensemble.

Il ne réagit pas.

— Vous ne vous rappelez vraiment pas ?

— Pourquoi j’inventerais ?

— Vous n’avez pas l’air de quelqu’un d’amnésique.

— Ah ? comment devrais-je être ?

— Stressé, Angoissé. Quand je suis entré, vous n’avez pas semblé surpris.

— Je suis assommé parce que j’ai mal à la tête, j’ai des vertiges, je ne comprends rien et vous me demandez d’être surpris ? C’est trop pour moi.

Il se laissa tomber sur le fauteuil.

— Écoutez, vous aurez toutes les réponses à vos questions bientôt, en attendant, vous devez vous reposer, peut-être que la mémoire vous reviendra. Je vous offre à boire ?

Faventiny se leva et saisit le verre qu’il lui tendait et l’avala d’un trait. L’inconnu le retint quand il chancela.

À suivre…

© Isabelle-Marie d’Angèle

À suivre…