Bonjour toi 😉
Petit rappel ici de ce qui s’était passé avec Héloïse. Joe, Stefano et Héloïse ne doivent plus se souvenir de ce qui est arrivé dans le monde des sorciers. Mais, est-ce que tout va se passer comme il se doit ?

Stefano, les mains dans les poches, regardait son père. Il ne savait comment lui parler. Joe était occupé à mettre bas une chèvre. D’habitude, il aimait assister à une naissance, mais aujourd’hui, il n’avait envie de rien.
Joe attrapa le chevreau. Tout s’était bien passé et déjà la mère léchait son petit. Il était toujours ému devant ce tableau. Il leva les yeux et aperçut son fils. Il se dirigea vers lui en se nettoyant les mains.
— Alors fiston, approche-toi. Tu le baptises ?
Stefano haussa les épaules et laissa échapper un pfft comme s’il était blasé. Surpris, Joe lui attrapa le menton et le releva vers lui. Il découvrit un regard voilé. Son fils avait de la peine et ne voulait pas le montrer, la preuve en était qu’il se frottait les yeux d’un geste rageur.
Joe fit comme s’il n’avait rien vu et le prit par le cou pour l’entrainer vers le chevreau. Celui-ci tirait déjà sur les tétines de sa mère ce qui arracha un sourire au gamin.
— Tu peux le caresser ? Biquette se laissera faire, elle te connait, elle n’est pas sauvage.
Stefano tendit la main. Le poil était dur et dru au contraire de la fourrure du terre-neuve. L’animal abandonna les tétines pour regarder, surpris, qui le touchait. Il s’approcha de Stefano, posa ses pattes sur lui et le fixa dans les yeux. Stefano éclata de rire. Le bruit lui fit peur, il sauta de côté et retrouva sa mère.
— Tu appelles toutes les chèvres Biquette, remarqua Stefano. Comment peuvent-elles savoir de qui tu parles ?
Joe sourit.
— Pas faux. Je n’ai pas un troupeau non plus, elles ne sont que trois. Aurais-tu une idée pour les baptiser ?
— Elles sont trop vieilles.
— Pas tant que ça. Trouve un nom pour le bébé alors.
— Pas envie. De toute façon, si Héloïse s’en mêle il ne sera pas à moi.
Joe ne fit aucune remarque. Depuis quelque temps, il sentait bien que quelque chose avait changé avec les enfants. Même Charlie n’était plus tout à fait la même, il ne savait pas comment le définir. Parfois, un malaise s’installait entre eux, qu’elle tentait de dissiper rapidement, mais il n’était pas dupe, quelque chose clochait.
Il avait remarqué qu’Héloïse avait beaucoup grandi, trop vite à son goût, alors que Stefano son aîné de deux ans, était dans la courbe normale des gamins de son âge. Il en avait parlé discrètement à Charlie, elle avait répondu qu’effectivement Héloïse était en avance, mais rien d’alarmant. Il n’avait pas insisté.
— Le revoilà lui !
Joe suivit le regard de son fils. Un Milan noir volait dans le ciel. Rien de surprenant, il y en avait souvent dans la région.
— Je suis sûr qu’il va se poser.
Stupéfait, Joe regarda mieux l’oiseau qui se déplaçait assez haut en tournoyant. Il criait comme le font ces oiseaux.
— Qu’est-ce que tu racontes, je n’ai jamais vu ça.
— C’est que tu n’as pas fait attention. Il se pose souvent quand Héloïse n’est pas loin, comme s’il était apprivoisé.
— Impossible Stefano, sourit Joe. Le milan est sauvage, il ne s’approche pas des hommes.
— Si tu le dis ! souffla-t-il.
Il se détourna brusquement. Les chèvres avaient perdu tout intérêt à ses yeux. Il bougonna :
— De toute façon, tu ne veux jamais me croire.
Joe se leva à son tour et saisit son fils par les épaules.
— Tu sais bien que c’est faux. Je t’écoute toujours.
— Oui, mais tu ne me crois pas.
— Comment peux-tu en être aussi certain puisque tu ne me dis rien ?
— J’ai la preuve de ce que je raconte. Je les ai pris en photo avec ton téléphone et ne me gronde pas, tu l’avais laissé sur la table de la cuisine. T’as qu’à regarder.

Joe n’était pas souvent sur son portable. Il l’avait dans la poche de son jeans, mais il pouvait effectivement lui arriver de l’oublier.
Il s’en saisit et l’ouvrit. Il parcourut la galerie, mais ne vit rien. Il tendit l’appareil à son fils.
— J’en étais sûr ! Héloïse a dû me voir et elle a fait un tour de magie comme elle sait le faire et la photo a disparu.
— Mais comment tu peux raconter des trucs aussi incongrus enfin !
Stefano tapa du pied et ses yeux se remplirent de larmes.
— Je le savais que tu ne me croirais pas, c’est toujours pareil. Je suis tout seul, toi tu ne vois rien ou tu ne veux rien voir, en fait tu t’en fous.
Joe ne pouvait supporter de voir son fils sangloter ainsi, il le serra contre lui.
— Écoute-moi Stefano, nous allons enquêter ensemble.
— Sérieux ?
Stefano essuya ses larmes, plein d’espoir.
— Tope là !
Ils se tapèrent dans la main et Stefano se jeta dans ses bras.
© Isabelle-Marie d’Angèle (janvier 2024).

Quel sera le résultat de leur enquête ? Je me demande si le secret sera mis à jour pour de bon 🤔
J’aimeAimé par 1 personne
Va savoir 😉
J’aimeAimé par 1 personne