Bonjour toi 😉

Héloïse et Stefano ne tenaient pas en place. Papa Joe était parti chercher le camping-car. Ils avaient vu les photos sur le catalogue, ils avaient compris qu’ils allaient dormir tous ensemble dans le camion comme l’appelait Héloïse.
Charlie avait eu beau répéter à sa fille que ça ne lui ressemblait pas du tout, Héloïse n’en démordait pas, c’était plus grand qu’une voiture, donc c’était un camion.
Grande première, ils partaient deux jours à la mer. Stefano avait préparé ses affaires, le minimum, un seau et une pelle rouge. Il connaissait la mer pour y être déjà allé avec sa maman.
Héloïse n’avait quant à elle jamais vu ni mer ni océan, ce qui expliquait son enthousiasme débordant.
Quand elle aperçut Papa Joe qui franchissait le portail, elle se mit à danser de joie. Qu’il était beau, ce camion blanc et jaune. Elle s’approcha une fois que Joe eut éteint le moteur.

Effectivement, ça ne ressemblait pas à un camion, c’était plus petit.
— Tu veux visiter ?
Elle grimpa la marche et découvrit l’intérieur. C’était comme une maison de poupée, mais plus grande.
— Tu vas réussir à passer ta tête ?
Héloïse s’inquiétait. Joe était grand, quand il serait dans ce qui ressemblait au salon, il prendrait toute la place.
Charlie et Stefano vinrent les rejoindre. Quand ils se trouvèrent tous les quatre dans l’habitacle, Héloïse battit des mains.
— C’est trop génial, on est tout serré les uns contre les autres. Et toi tu vas conduire là, et nous, on sera assis là ?
Elle montrait les sièges arrière. Elle n’en revenait pas. Stefano était tout aussi ébloui. Il n’en avait jamais vu de si près.
Charlie commença à amener la vaisselle qu’elle rangea dans les tiroirs et les placards.
— Il y a même la télé !
Stefano ouvrit de grands yeux. C’était trop génial.
— On pourra regarder pendant que tu conduis ?
— Non, vous serez attachés comme dans la voiture. Pas question que je sois distrait par vos cris et vos rires devant un dessin animé. Nous ferons comme d’habitude, vous jouerez avec Charlie à trouver des mots et puis, découvrir le paysage, c’est bien aussi, d’autant plus que nous n’avons pas mille kilomètres à faire.
— Ouais, mais toi tu joues et tu gagnes tout le temps, grogna Stefano.
Charlie ayant tout préparé ainsi que les sacs de voyage, Joe n’eut qu’à tout charger à l’arrière. Le terre-neuve sauta lui aussi dans le camping-car et les enfants éclatèrent de rire. Il prenait toute la place.
La maison était fermée, Mathurin, le voisin passerait voir si tout allait bien. Ils ne partaient que deux jours quand même !

Dès que l’immensité bleue apparut, Héloïse ne dit plus un mot. Alors qu’elle n’avait cessé de chanter et de poser tout un tas de questions sans attendre les réponses, elle se tut d’un coup. Joe se gara sur un parking d’où on pouvait voir la plage et les vagues. Héloïse regardait sans pouvoir détacher ses yeux de ce qu’elle découvrait. Stefano descendit et respira à pleins poumons l’air iodé. Il se rappelait et son cœur battait la chamade. Au contraire de la petite fille, il gardait pour lui tout ce bonheur. Héloïse était différente, il fallait qu’elle extériorise ce qu’elle ressentait.
Alors que Charlie lui tendait la main pour qu’elle rejoigne, Héloïse fronça les sourcils. Il y avait quelque chose qui clochait. Elle regarda mieux.

— Dis… pourquoi la mer, elle monte et elle descend ?
Stefano répondit fier de son savoir :
— C’est à cause de la lune, elle attire l’eau vers elle.
Héloïse se tourna vers lui et l’apostropha :
— Alors là, n’importe quoi ! Elle est où la lune ? Et comment elle ferait, hein, pour attirer l’eau, elle n’a pas de bras.
© Isabelle-Marie d’Angèle (juin 2023).

Jolie histoire, vivement les vacances
J’aimeAimé par 1 personne
Merci Christine ❤
J’aimeJ’aime