COMMEDIA NOSTRA – Sylvain GILLET

#chroniquelittéraire #lectures #roman

Résumé

Pour Antoine Aria, vieux tragédien au chômage, la coupe est pleine. Jouer la carotte dans une publicité alimentaire est indigne de lui. Alors, quand on lui propose d’interpréter un ancien chef mafieux pour un cachet à nombreux zéros, il n’hésite pas. Seulement cette fois nous serons sur du live. Les partenaires n’auront que très peu connu le Conservatoire et les flingues seront bien réels. Une réconciliation des branches française et américaine de la « Famille » assez éloignée d’une quelconque distanciation brechtienne, qui pourra s’avérer… plutôt dangereuse.

Mon avis

De prime abord, je tiens à remercier Sylvain Gillet pour m’avoir proposé son roman. Ensuite, sa plume gouailleuse et comique à souhait m’a plu de bout en bout.

« Il doit se reprendre et se concentrer davantage. Tel un kilo de tomates désireux d’apporter goût et saveur à un plat de spaghettis, il se concentre donc ».

« Si une mouche tombe dans leur verre, ce n’est pas ce soir qu’elle va apprendre le crawl ».

Antoine Aria, vieux comédien qui n’a pas sa langue dans sa poche, qui se prend pour le meilleur des artistes, est impayable. Il m’a fait rire, m’a émue, m’a agacée, et m’a attendrie.

Pour tous, il est le meilleur, impossible de le contredire. Gare à sa colère sinon !

Clarence Charvel, autre comédien de la même trempe, le déteste. Antoine le lui rend bien. Ils se trouvent toujours sur les mêmes coups, les mêmes rôles.

Max Malakian est leur agent, véreux, aimant l’argent, et les mettant toujours en face l’un de l’autre.

Le rôle que va devoir tenir Antoine dépasse toutes ses espérances. Il devient Pepe. Il met toute son énergie à devenir ce mafieux. Celui-ci est mort, mais pour récupérer le trésor familial, il doit toujours être vivant, c’est ce qu’il apprend de la bouche de son fils François. C’est donc ce rôle qu’il doit interpréter. Il y met tout son cœur.

Grâce à sa ressemblance avec Pepe disparu, il doit pouvoir rencontrer la famille et surtout le frère qu’il n’a pas vu depuis longtemps, mais avec qui il est fâché, une histoire de femmes en est la cause. C’est donc tout à fait un rôle à sa portée. Ce qu’il ne sait pas c’est qu’il y a énormément d’argent à la clé, que Max Malakian le trompe du début jusqu’à la fin, qu’il va risquer sa vie et peut-être même l’y laisser.

Peu à peu, le rythme s’accélère, surtout quand la confrontation entre la famille de son frère et la sienne a lieu. La surprise et la colère prennent le dessus et la plume de l’auteur s’envole et je me régale.

Le cimetière où la réconciliation a lieu est écrit à la manière d’un film à la Audiard avec les tontons flingueurs. C’est un plaisir de lire les dialogues qui s’enchainent à un rythme soutenu. La scène où les deux frères s’affrontent sur leur passé est à marquer d’une pierre blanche.

Je vous conseille vivement ce roman. Vous passerez un excellent moment de lecture et vous ne serez pas au bout de vos surprises jusqu’à la dernière page où l’auteur a réussi à m’arracher une larme puis m’a fait rire. Sylvain Gillet a plus d’un tour dans son sac, croyez-moi.

Patouille, la citrouille

#Halloween #citrouille

 Voilà ça recommence ! 
 Cette fois pas pour une romance ! 

 C’est moi Patouille la citrouille
 Ronde, à la peau douce et orange,
 Avec une bonne bouille
 Et belle comme un ange
 À ce qu’il paraît !
 Ange ? Aujourd’hui, ce n’est pas d’actualité ! 
  
 Déjà, il y a longtemps,
 Jusqu’à minuit j’étais devenue
 Carrosse, pour un prince charmant. 
 J’ai fini écrasée à demie-nue !
  
 Aujourd’hui c’est en lanterne
 Vidée, creusée et décorée
 Avec des bougies allumées
 Et un sourire en berne
 Que je vais être exposée !
  
 Pour la nuit de l’horreur
 Moi Patouille, je dois faire peur
 Alors que défilent les heures
 Rien qu’à me voir, j’ai peur !
  
 Nuit d’Halloween
 C’est quoi cette histoire ?
 J’ai la trouille dans le noir
 Pas vrai que je pleure, il bruine !
  
 Moi c’est Patouille la petite citrouille
 Laissez-moi tranquille
 Avec vos jeux débiles.
 Laissez-moi ma bonne bouille
 À la peau douce et orange,
 Moi je veux être un ange,
 Vos idées d’horreur me dérangent !