Bonjour toi 😉

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Pas facile de surveiller son père 24 h/24 h. Ce n’était pas encore les vacances, Stefano ne pouvait donc pas être avec lui tout le temps.

Quand il était avec lui, il ne lâchait pas et Joe commençait à trouver ça bizarre et pesant. Ce mercredi-là, il se mit presque en colère.

— Mais enfin, fils, qu’est-ce que tu as à me suivre partout comme ça ? Tu as quelque chose à me demander ?

Stefano ne savait pas quoi répondre ce qui eut le don d’agacer son père.

— Écoute, j’ai du travail, je dois encore aller faire une course à la coopérative, et…

— Je viens avec toi.

— Non, je n’en ai pas pour longtemps et…

— J’aime bien aller là-bas, ça sent bon le grain.

Joe soupira et accepta. Pendant le trajet, ils bavardèrent de tout et de rien. Stefano aimait bien être dans le 4×4 de son père. Il n’était pas de toute première jeunesse, mais il s’y sentait bien et avait l’impression de dominer la route.

La coopérative n’était pas loin. Stefano suivit son Joe dans les allées et le surveilla quand il salua les personnes qu’ils connaissaient. Le gamin ne trouva rien d’anormal à ce qu’il discute avec les caissières.

Ils reprenaient le chemin du retour lorsque Joe reçut un appel, il devait passer chez un copain pour récupérer un outil qu’il lui avait prêté.

— Tiens, la voisine fait du stop ?

Joséphine, la femme de Mathurin, était sur le bord de la route et lui faisait signe.

Joe s’arrêta et Stefano baissa sa vitre. Joe se pencha.

— Un problème avec ta voiture ?

— C’est idiot, je n’ai pas fait attention, je n’ai plus d’essence. Mathurin va se moquer de moi.

Joe sourit et répondit que ça pourrait aussi bien arriver à Charlie, elle ne vérifiait jamais le compteur.

— Je vais te remorquer, j’ai une corde dans le coffre.

Il descendit et trouva ce qu’il cherchait. Il attacha son 4×4 à la petite voiture de Joséphine et lui proposa de prendre le volant.

Stefano les rejoignit. Le portable de Joe sonna, c’était Mathurin.

— J’arrive !

Il se tourna vers Joséphine.

— C’est ton mari, je n’ai rien dit, mais je dois passer chez lui. Il a un problème avec sa clôture et son âne s’est sauvé, je vais l’aider.

— Ne t’inquiète pas, je lui raconterai tout.

— Roule doucement.

Joe s’installa au volant et ils arrivèrent rapidement chez Mathurin. Joséphine expliqua son erreur, son mari la taquina et il entraina Joe pour redresser les grillages.

— Je viens vous aider.

— D’accord, nous ne serons pas trop de trois.

Joe se tourna alors vers son fils :

— Préviens Charlie, je ne voudrais pas qu’elle s’inquiète.

Stefano acquiesça et prit le chemin de sa maison. C’est alors qu’il aperçut la Clio de Joséphine arriver. Elle s’arrêta près de lui.

— Tu es tout seul ?

Stefano ouvrit et referma la bouche. Comment était-ce possible ? Joséphine aidait son père pour la clôture et elle n’avait plus d’essence. Quelque chose clochait !

Il fit demi-tour et partit en courant retrouver Joe. Mathurin était seul dans le pré à redresser le grillage.

— Où est mon père ?

— Parti chez l’âne.

Il aperçut alors sa femme qui venait à sa rencontre. Il se gratta la tête. Il était pourtant certain qu’elle venait de partir avec Joe.

— Attends petit !

Trop tard, Stefano courait à perdre haleine dans le champ. Dans le ciel, un aigle poussa son cri. Stefano le vit et s’époumona pour que l’oiseau l’aperçoive.

— Mais qu’est-ce qu’il t’arrive fils ?

Son père était devant lui tenant l’âne par le licol.

— T’es tout seul ?

— Non, regarde qui j’ai trouvé ? C’est grâce à elle que j’ai récupéré l’âne.

Samy, parce que c’était bien elle, fit un clin d’œil à Stefano.

— Tu le savais qu’elle habitait de l’autre côté du pré ?

— Elle est où Joséphine ?

— Elle a eu la trouille d’un chat noir, elle a décampé à une allure.

Joe éclata de rire ;

— Quand je vais raconter ça à Mathurin.

Justement, il arrivait accompagné de Joséphine.

— Merci Joe !

Le fermier attrapa son âne et l’entraina avec lui. Joe s’approcha de sa voisine.

— Je ne savais pas que tu avais peur des chats noirs, tu es superstitieuse ?

Joséphine haussa les sourcils.

— Dans tous les cas, tu cours vite dis-donc !

Joe s’en alla en sifflotant.

Les deux gamins derrière eux se regardèrent en riant. Dans le ciel, l’aigle poussa son cri. Ils levèrent les yeux. L’oiseau fit un arc de cercle puis disparut.

Arthus contemplait Nymphaïa. Il était face à elle et avait doublé de volume. Il crachait et feulait.

La sorcière maugréa :

— Pas la peine de faire ton malin, j’ai compris la leçon !

Arthus de sa voix caverneuse dit :

— La prochaine fois, je préviens Straurius.

— Il n’y aura pas de prochaine fois.

— Je te connais trop bien, Nymphaïa, tu tenteras encore ta chance, mais cette fois-ci tu ne t’en sortiras pas.

Straurius soupira. Il aurait été si facile de retenir Arthus et d’envoyer Senu ailleurs…

© Isabelle-Marie d’Angèle (juin 2024)

À très vite

Une réflexion sur “Héloïse et Stefano

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