Marie-Sophie, entre les deux son cœur balance

Bonjour toi 😉

Je partage avec toi la suite de Marie-Sophie.

Je n’en reviens toujours pas. Archibald a dégoté un four à pain à bois et le local qu’il est en train de remettre en état. La boulangerie qui va ouvrir fait la une de la gazette. Les habitants sont ravis de ne plus avoir de kilomètres à faire pour avoir leur baguette fraîche.

Il n’y avait pas eu de repreneur lorsque le propriétaire était parti à la retraite. Pourtant, il avait publié une annonce sur TF1et SOS village, mais ça n’avait pas trouvé grâce aux yeux de quelqu’un. Finalement, ça tombe bien pour Archibald. Celui-ci remet tout à neuf et il arrive avec toutes ses idées. J’espère de tout mon cœur que ça va marcher. Mon ami n’est pas basque et parfois, ce n’est pas facile de s’intégrer. Archibald pourra compter sur Morgan, connu comme le loup blanc.

Le boulanger, Gérard, est venu lui donner un coup de main et discuter avec lui. Il est en admiration devant Archibald qu’il trouve bien courageux. Jamais, il n’aurait pensé qu’il aurait pu quitter une affaire qui marche pour s’installer dans un endroit, certes sympathique, mais dont il ignore les coutumes et les habitudes.

Il a assuré à mon ami qu’il lui ferait sa publicité. Il était apprécié de ses clients, il pouvait compter sur lui pour parler de lui à des kilomètres à la ronde. L’expression m’a fait rire parce que pendant des kilomètres, il y a des prés verts et des vaches.

Archibald ne compte pas s’arrêter là, il a décidé plus tard de faire aussi une tournée pour les habitants qui ne pourraient pas se déplacer. Il y a un certain nombre de personnes âgées ici. Pépé Charles a approuvé cette idée. Il lui a même dit qu’il pouvait compter sur lui pour conduire son camion. Je ne savais pas que Charles avait son permis pour ce genre de véhicule. Il parait que le B ça suffit s’il ne pèse pas plus de 3,5 t. Je pensais juste à une fourgonnette, mais Archibald parlait d’un Food truck.

Mélusine a aussi réussi à convaincre d’autres mamans de se retrouver avec leurs enfants non scolarisés. Elle a fait la connaissance de Madeleine et Julia. Toutes deux ont une petite Juliette pour la première et un Alexandre de l’âge d’Enzo pour la seconde. François, lui, est seul pour élever sa petite Héloïse.

Pour l’instant, c’est la mairie qui met à leur disposition une salle. J’y suis allée faire un tour, elle est bien tristounette cette pièce. Avec Mélusine, nous avons demandé au maire s’il était possible de la repeindre avec des couleurs plus gaies. Il a refusé ! Elle peut servir à d’autres associations.

François qui tient une maison et table d’hôtes a proposé que ça se fasse chez lui une fois par semaine. La pièce qu’il offre est très cosy avec une petite banquette vieux rose et des rideaux assortis aux fenêtres, le mur en lambris réchauffe le tout. Quand nous y sommes allées, Mélusine et moi, nous avons été frappées toutes les deux par l’ambiance zen qui y régnait. C’est un endroit parfait pour les enfants.

Aujourd’hui, j’accompagne Morgan au marché. Il vend régulièrement son miel et les légumes qu’il cultive dans son jardin. Je charge les cagettes dans sa camionnette et en me retournant, je me trouve face à lui et contre lui.

Je ne sais toujours pas ce que je ressens pour lui et Archibald qui s’installe ici n’arrange rien. Je crois que je les aime tous les deux, certainement pas de la même façon, mais je ne veux pas faire de peine ni à l’un ni à l’autre.

Morgan me relève le menton et plonge ses yeux dans les miens. Sans crier gare, il pose ses lèvres sur les miennes. Puis, il repart chercher la dernière cagette de légumes. Ce fut tellement rapide que j’ai pensé avoir rêvé. Je reste plantée devant le coffre ouvert. C’est lorsque je le vois revenir que je me bouge.

— On y va ?

Morgan s’installe au volant et démarre. Je grimpe à côté de lui et je ne peux m’empêcher de lui demander :

— Pourquoi tu as fait ça ?

— J’en avais envie depuis longtemps et si je ne fais rien, tu ne vas rien tenter. Tu m’en veux ?

Je suis tellement surprise par sa réponse que je ne sais pas quoi dire. Est-ce que je lui en veux ? Un peu quand même. De quoi se mêle-t-il ?

Je lui jette un regard en coin. Il fixe la route.

— C’est vrai quoi ! ajoute-t-il.

Je n’ose pas lui demander ce qui est vrai. Me voilà bien.

Nous arrivons sur la place du marché et j’aperçois Archibald devant son local qui commence à prendre une belle allure. Son enseigne Au fournil d’Archi écrit sur une baguette en fer forgé, style girouette, lui ressemble, simple et efficace.

Dès qu’il nous aperçoit, il vient à notre rencontre. Suis-je amoureuse de mon meilleur ami ?

Bonne année 🥰

2022 new years

Je vous souhaite une merveilleuse année 2022. Elle n’est pas encore écrite, tout est donc possible. À chacun de nous de la façonner à notre goût, comme nous la souhaitons vraiment. Oublions les choses qui fâchent et ne gardons que le meilleur, même si ce n’est pas facile.

J’espère que vous avez passé de belles fêtes en famille, entre amis, avec vos proches, en petit comité évidemment.

2022 me voilà avec mes projets d’écriture, mes partages ici ou ailleurs. Vous avez tous les liens pour me suivre quotidiennement. Quand je ne suis pas ici, c’est que quelque chose est publié sur Facebook ou Instagram.

C’est ainsi que vous avez pu voir ici que mon roman Cupidonetmoi.com est en promotion pour tout le mois de janvier, version papier et version numérique. Alors si vous souhaitez découvrir cette application qui n’en fait qu’à sa tête dans ce petit village rural du Lot et Garonne, n’hésitez pas.

Bon début de semaine et à très vite …

Wordcamp : Résumé et phrase d’accroche

Bonjour amis d’ici 😊

Je partage avec vous l’avancée de mon roman Cupidonetmoi.com.

Un résumé en bazar dans ma tête ! 😉

Le résumé doit donner un aperçu crucial du texte ! C’est lui qui accompagne le livre dans les librairies en ligne. C’est dire s’il est important et qu’il ne faut pas se rater ! 😊.

Il doit être court et créer un mystère qui donne envie au lecteur de lire le livre en entier. Vous voyez le challenge ? Vous comprenez pourquoi j’ai dû ranger le bazar dans ma tête pour que ce résumé soit impeccable ?

Je vous le joins ci-dessous 👇 et avouez que je vous ai tenté !

Un orage éclate et l’application Cupidonetmoi.com déraille !

Malicieuse, elle décide de se mêler de la vie amoureuse de Léandre et Léonie.

Lui est agriculteur et ne pense qu’à ses vaches, surtout à Rosalie, SA vache qui le surveille de près. Elle est coiffeuse, n’aime pas la ferme et craint les animaux.

Rien n’aurait dû les rapprocher sauf si l’application taquine s’en mêle.

Dans ce village rural où tout le monde se connait, s’apprécie, s’entraide mais aussi s’espionne, Léandre et Léonie vont se découvrir sous le regard goguenard des voisins et l’œil acéré de Rosalie qui n’hésite pas à lancer son avis d’un mugissement retentissant.

Ah ben oui c’est pas facile de trouver la phrase d’accroche ! 😂

Satanée phrase d’accroche !

C’est une petite phrase qui doit en peu de mots adresser au lecteur l’atmosphère du roman et lui présenter un mystère qui va l’intriguer et lui donner envie de lire. Elle doit ouvrir plus de questions que de réponses.

Je ne vous cache pas que j’ai galéré pour la trouver cette petite phrase. J’ai dû m’appuyer sur le cœur de mon roman et son enjeu !

La voilà ! 👇

Une application peut-elle mettre un village sens dessus dessous ?

Si avec tout ça, vous n’avez pas envie d’acheter le roman 😂.

À très vite …

Cupidonetmoi.com

Pour tous ceux qui suivaient cette histoire, j’ai une bonne et une mauvaise nouvelle😂.

Je commence par la bonne… Je suis retenue pour un wordcamp de 45 jours, traduisez que pendant 45 jours je vais bosser pour terminer d’écrire mon roman, le corriger, le réécrire, le peaufiner, bref 45 jours intenses.

La sortie est prévue pour le 3 novembre si tout va bien et que je termine dans les temps. En numérique tout d’abord, version papier ensuite, tout comme Noël à la maison de coeurs blessés qui avait aussi été retenu pour ce travail d’écriture.

Et la mauvaise nouvelle alors ? 😉

C’est que vous ne pourrez plus lire la suite ici… Mais vous pourrez le découvrir en entier, le 3 novembre 😉.

Vous pourrez toujours suivre le thriller Un Héritage empoisonné et le feel good À cause de la clé.

Quelle rentrée !

À très vite …

Romance : Cupidonetmoi.com

Chapitre 7

Léonie ne décolérait pas. C’était dimanche. Il était huit heures du matin et elle était déjà debout, alors qu’elle pouvait trainer au lit.

Elle se rappelait encore la peur qu’elle avait eue lorsque la vache s’était approchée d’elle. Le pire, c’est que Léandre comme les deux autres avaient pris un fou rire incontrôlable alors qu’elle tentait désespérément d’ouvrir la porte de la grange. Quand elle avait enfin réussi, elle était partie en courant, comme si elle avait le diable à ses trousses, se tordant les chevilles à qui mieux mieux. Elle avait bien entendu qu’on appelait son nom, mais elle ne s’était pas retournée. Marc l’avait rattrapée avec son véhicule. Il avait ouvert la portière. Mariette était installée à l’arrière. Sans un mot, elle était grimpée à l’avant, les bras croisés, refusant toute discussion. Il l’avait déposée devant chez elle. Elle était rentrée sans un regard vers eux.

Le samedi, Mariette avait tenté de lui reparler de la soirée, mais elle avait vite compris que son amie était en colère et surtout vexée.

La journée s’était déroulée normalement. Les clientes avaient peut-être senti que quelque chose clochait entre les deux coiffeuses, mais discrètes, pour une fois, elles ne firent aucune réflexion.  

Elle était prête de bonne heure un dimanche, ça ne lui ressemblait pas. Elle mettait en route sa cafetière quand un Bip lui signala un message. Elle lut

« Bravo, vous avez réussi votre deuxième rendez-vous. En route pour le troisième ! Cupidonetmoi.com »

Elle jeta son portable sur la table. Sa résolution était prise, il allait voir de quel bois elle se chauffait, le Léandre Castillo. Elle avala son café et rejoignit sa coccinelle verte garée devant chez elle.

Francis Castillo posté devant chez lui la vit arriver dans la cour. Il retint le border collie qui aboyait et tournait autour du véhicule. La jeune femme hésitait à descendre.

—  N’ayez pas peur ! Il n’est pas méchant !

Léonie sortit de sa voiture et tendit la main à Francis. La ressemblance entre le père et le fils la frappa. Après les salutations d’usage, elle demanda si elle pouvait parler à Léandre.

—  Il est encore dans la grange ma p’tite dame. Je vous y conduis.

Elle hésita et il s’en rendit compte.

—  Ne vous tracassez pas ! Vous ne salirez pas vos chaussures.

Elle n’osa pas refuser et le suivit.

Devant la porte, elle l’interrogea.

— Elles sont attachées ?

— Qui ? Les vaches ? Bien sûr, toujours pendant la traite. Ce serait le bazar sinon !

Il rit et ajouta :

— Même Rosalie, si c’est ça qui vous inquiète ! J’ai cru comprendre que vous n’aviez pas fait amie-amie la dernière fois que vous étiez vues ?

Il poussa la porte avant qu’elle ne réponde.

— Léandre ? Quelqu’un pour toi !

Léonie constata qu’effectivement, mise à part l’odeur toujours particulière, la grange était propre. Elle aperçut Léandre, la fourche à la main qui remettait du foin dans les mangeoires de ses bêtes. Affublé de sa sempiternelle combinaison verte, il venait vers elle.

Elle ne le laissa pas parler et attaqua bille en tête.

— Vous allez me foutre la paix avec cette application de rencontres ? Cupidonetmoi.com.

Francis interrogea son fils, surpris.

— Tu es sur un site toi ? Première nouvelle !

Léandre posa sa fourche, s’approcha plus près de Léonie et éluda la question.

— Bonjour quand même ! Je croyais qu’on se tutoyait ?

Puis, il se tourna vers son père.

— C’est une idée complètement débile de Marc de m’avoir inscrit. Je n’y suis pour rien.

Il regarda ensuite Léonie.

— Et pour te répondre, je n’ai rien fait sur cette application pour qu’on se rencontre. Mais si c’est à cause d’elle que j’ai droit à ta visite si tôt un dimanche matin, tu m’en vois ravi ! J’ai terminé. Tu viens prendre le petit déjeuner avec moi ?

Sans attendre, il se déshabilla de sa combinaison, l’accrocha à un porte-manteau et apparut en jeans et chemise ouverte.

Son père passa devant et Léandre invita Léonie à sortir. Francis, discret, les abandonna.

Mais Léonie ne l’entendait pas de cette oreille. Elle stoppa devant sa voiture.

— Non merci, je repars.

— Prends au moins un café ? Un thé ? Un chocolat ?

Il s’était arrêté à côté d’elle et elle eut l’agréable surprise de respirer une odeur de foin et de Giorgio Armani comme l’avait prédit Mariette. Elle rougit.

— Alors ? De plus, le dimanche Christophe passe m’apporter ses viennoiseries toutes chaudes…

Devant son hésitation, il avoua :

— D’accord, je m’excuse pour vendredi soir. Je n’ai pas pensé que tu pouvais avoir peur de ma vache. Elle n’est pas méchante. Mais tu étais drôle et…

— Tu t’es bien moqué de moi ! Même ton père est au courant !

À nouveau, elle vit que Léandre retenait un rire. Il lui prit la main et voulut l’entrainer.

— Juste un petit déjeuner pour me faire pardonner et tu me montreras ton application, mais je ne t’oblige à rien. Les personnes qui entrent chez moi sont toujours les bienvenus et souvent des amis.

Il l’abandonna devant sa voiture et se dirigea vers sa maison.

Ses parents regardaient discrètement par la fenêtre. Francis grommela :

— Il ne va quand même pas la laisser toute seule ? Heureusement que le chien est avec nous. Qui est-ce ? Tu la connais ?

— C’est Léonie, la coiffeuse.

— Ah ! elle rentre chez lui ! Il est aussi tête de mule que sa Rosalie, la porte est restée ouverte, mais il ne l’a pas attendu.

— Bah, il était certain qu’elle allait le suivre.

— Tu le savais qu’il s’était inscrit sur un site de rencontres ?

— Je l’ai appris par hasard. Regarde, elle s’appelle Cupidonetmoi.com.

— C’est quoi ce nom à coucher dehors ? Tu crois que ça va marcher ? Elle a peur des vaches, craint de se salir les chaussures, ça commence bien !

— Francis, on ne s’en mêle pas !

Léandre disposa les chocolatines et les croissants dans une corbeille et invita Léonie à s’approcher du bar comptoir.

 — Ce sera plus sympa ici que sur la grande table. Je te prépare un café, un thé ?

— Un café, ça ira !

Pendant que la machine glougloutait, il demanda :

— Tu me montres le message que tu as reçu ? Peut-être ai-je eu le même !

Effectivement, les mots identiques s’affichaient sur son portable.

— Puisque c’est comme ça, profitons-en pour faire mieux connaissance.

Il servit le café dans les mugs.

— Choisis ! Croissant, chocolatines ?

Il croqua à pleines dents dans un croissant, elle saisit le deuxième.

— J’ai bien compris Léonie que tu n’aimais pas trop les agriculteurs, mais ça ne nous empêche pas d’être amis. Cette application aura au moins réussi ça.

— Tu as raison.

— De toute façon, nous allons être amenés à nous revoir pour la journée découvertes, autant bien nous entendre.

Il tendit la main.

— Tope là ! Amis ?

— Amis ! Peut-être pourrions-nous nous désinscrire de l’application aussi ?

— Faisons ça !

Ils saisirent leur portable.

Impossible de vous déconnecter. Le programme n’est pas terminé tant que je n’ai pas réussi ma mission. Vous n’êtes pas en couple.

À suivre…

Romance : Cupidonetmoi.com

Chapitre 6

Vendredi arriva vite. Léandre avait complètement oublié la réunion à la mairie. Occupé avec la naissance d’un veau qui prenait tout son temps et malmenait la mère, il était à mille lieues d’y penser. Francis était avec lui et l’aidait du mieux qu’il pouvait à soulager la belle limousine qui était couchée. Ils avaient hésité à appeler le vétérinaire et finalement, la nature fit son œuvre et tout se déroula normalement.

Marc était déjà à pied d’œuvre dans la salle de la mairie. Le village n’était pas très grand. Il était surtout rural et comptait une dizaine d’agriculteurs qui avaient tous fait le déplacement, sauf Léandre Castillo. Il était le seul à produire un élevage de vaches limousines. Il était reconnu pour la qualité de sa viande et de son lait et aussi de sa gentillesse. La famille Castillo habitait la commune depuis la génération des grands-parents, son absence souleva des questions.

Les petits commerçants avaient fait également le déplacement. Monsieur le maire était ravi de compter parmi eux, le boucher charcutier Léonce, le boulanger Christian de Chris et son fournil, Hélène de l’épicerie, pratique pour ne pas courir au supermarché de la ville voisine et Claude du Bar-tabac presse.

****

Léonie Capdabelle fermait son salon quand Mariette lui rappela la réunion.

—  Tu as vu l’heure qu’il est ? Je n’ai pas diné, je suis crevée ! Nous avons eu toutes les deux une rude journée. À croire que toutes s’étaient donné le mot pour venir se faire coiffer en même temps.

—  C’est normal, c’est le week-end ! Tu sais bien qu’il y a le marché et régulièrement, elles souhaitent être présentables pour faire leurs courses. C’est comme ça depuis toujours. On y va ?

—  Pars devant, je te rejoins.

—  Promis ? Tu ne me feras pas faux bond ?

— Croix de bois croix de fer, si je mens je vais en enfer.

Léonie baissa les stores, éteignit la lumière et monta chez elle pour se rafraichir un peu.

****

Léandre sortait de la douche quand son portable sonna. Enroulé dans sa serviette, les cheveux en bataille, il décrocha.

—  Tu ne viens pas ? Les copains t’attendent ici et sont surpris de ton absence.

Léandre réalisa qu’il avait complètement zappé la réunion. Il ne voulait pas les décevoir, il jura in petto.

—  J’arrive ! J’ai eu un problème avec une vache.

Il raccrocha et pesta. Il n’avait pas le temps de manger un morceau. Il emporta à la va-vite un bout de pain et monta dans son 4×4.

Il descendait de son véhicule quand il aperçut une retardataire qui venait vers lui. Il reconnut la coiffeuse. Il s’avança vers elle, main tendue.

—  Bonsoir ! Je ne serais pas le dernier.

Elle lui serra la main et répondit.

—  Je suis bien contente de ne pas arriver seule. Je n’aime pas trop les réunions, mais mon associée a insisté. Ce n’est pas de chance, j’ai terminé tard aujourd’hui.

—  Bienvenue au club ! J’ai la naissance d’un veau qui s’est déclenchée en fin d’après-midi. Mais, je ne vais pas vous ennuyer avec ça, entrons !

Il s’effaça pour la laisser passer. Marc vint aussitôt à leur rencontre.

—  Enfin, te voilà !

Il embrassa sans façon son ami et serra la main de Léonie.

Elle se sentit immédiatement à l’aise entre les deux hommes. Elle aperçut Mariette en grande conversation avec le boulanger. Léonie les soupçonnait d’ailleurs d’entretenir une liaison. Elle lui fit signe.

Le maire ravi du succès de son projet les invita à s’asseoir et exposa ce qu’il avait en tête.

****

Léonie et Léandre se retrouvèrent sur le parking avec Marc et Mariette, plus de deux heures après.

— Je ne sais pas vous, mais je n’ai rien avalé depuis le déjeuner. Est-ce que ça vous tente de venir manger un morceau chez moi ?

— C’est tout Léandre ça ! Je suis partant, je parie que tu vas nous bricoler une omelette aux cèpes vite fait. Je me trompe ?

Léandre lui tapa dans le dos puis le prit par le cou.

— On ne peut rien te cacher !

Marc se tourna vers les deux coiffeuses.

— Vous nous accompagnez les filles ?

Mariette ravie acquiesça aussitôt et monta dans la voiture de Marc.

Léandre interrogea Léonie.

— Si mon véhicule ne vous fait pas peur, je vous emmène. Il ne sent pas la vache, il n’y a pas de foin à l’intérieur et Rosalie n’est pas là.

Il s’installa au volant et se pencha pour lui ouvrir la portière. Marc baissa sa vitre et demanda :

— Tu passes devant ?

Léonie n’hésita plus et monta dans le 4×4. Le trajet ne dura pas longtemps.

Ils descendirent en même temps dans la cour.

— Faites comme chez vous, dit-il en allumant les lumières.

Léonie surprise découvrit avec bonheur la cuisine de Léandre. Mariette lui fila un coup de coude et murmura pour elle seule.

— Tu ne t’attendais pas à ça, avoues ! tu imaginais un vieux formica marron avec un tabouret ? Regarde le beau gosse ! Il casse ses œufs d’une main de maître.

L’odeur des cèpes rissolés envahit rapidement l’espace. Marc hachait l’ail et le persil. Les deux amies comprirent qu’ils étaient habitués de ces petits frichtis improvisés.

— Installez-vous mesdames, ne jouez pas aux timides.

Léandre les invitait à prendre place sur les bancs autour de la table.

Marc sortait les assiettes et les verres à pied. Léandre retourna son omelette et la posa sur un plat.

— Servez-vous, je vais chercher le vin.

Mariette s’assit à côté de Marc, Léonie en face d’eux. Léandre les rejoignit avec une bouteille de Bordeaux. Il la déboucha, s’en versa une lichette dans son verre, qu’il goûta.

— Il est bon. Vous en prenez ?

Il s’adressait à Léonie. Elle tendit son verre. Marc souhaitait qu’ils se tutoient.

— Oui, ce serait plus sympa, répondit Mariette en tendant également le sien.

Léandre prit place près de Léonie et proposa un toast.

— À notre amitié !

Tous trois cognèrent leur verre contre le sien puis entamèrent avec appétit l’omelette. Soudain, Léandre remarqua.

— Nous ne nous sommes même pas présentés. Moi c’est Léandre et voici Marc.

— Moi c’est Mariette.

— Léonie.

Léandre assis près d’elle la taquina :

— Que pensez-vous de ma ferme ?

À ce moment-là, un beuglement retentit. Léandre et Marc éclatèrent de rire.

— Devinez un peu qui fait ce bruit ?

Mariette et Léonie répondirent en même temps :

— Rosalie !

— Si on allait faire sa connaissance ? proposa Mariette.

Ils se levèrent de concert. Léandre retint Léonie.

— Tu es sûre ? La grange, le foin, tout ça…

Il sourit.

— Je suis curieuse ! Je veux rencontrer ta vache !

Elle n’était pas contente la Rosalie. Son maître n’était pas venu comme tous les soirs, lui donner sa ration de foin supplémentaire. Quand elle aperçut le groupe, elle meugla.

Léonie, saisie par l’odeur particulière de la grange ne put s’empêcher de mettre sa main devant le nez. Elle resta plantée près de la porte, elle craignait pour ses bottines.

Léandre n’attachait jamais Rosalie. Elle s’approcha alors, de son allure nonchalante, vers lui. Il allait lui caresser le museau quand elle tourna la tête vers Léonie et lança un Meu ! des plus retentissants.

À suivre…

Romance : Cupidonetmoi.com

Chapitre 5

Léonie rougit jusqu’à la racine de cheveux alors que Mariette lâchait un OH ! de surprise.

Josette Castillo et Amélie Pardout se turent. Josette s’en voulait d’avoir mis mal à l’aise Léonie. Elle hésita puis tapa un SMS qu’elle envoya rapidement pour éviter de changer d’avis.

****

Jonathan Playelle était seul face à son écran géant. La voix impersonnelle de Cupidonetmoi.com résonna.

— Tu es en colère Jonathan !

— Arrête de parler comme si tu étais humaine. Tu n’es qu’une application.

— Je suis d’accord avec toi, je suis une application qui rassemble les âmes sœurs. Grâce à toi et au téléchargement, je peux écouter maintenant leurs conversations. Je suis dans leur téléphone. J’entends tout et enregistre. Par exemple, aujourd’hui, je sais que Léandre et Léonie vont se revoir.

— Ils habitent à quelques kilomètres l’un de l’autre, c’est contraire à notre principe.

— Le principe dont tu parles est obsolète et idiot.

— Je te remercie du compliment.

— Ne sois pas fâché. Tu m’as créé, à mon tour de te donner des conseils.

L’écran s’éteignit, signalant la fin de la conversation.

****

— Mon fils va arriver. Puis-je attendre ici ?

Léonie hocha la tête. Josette restait la seule cliente. Mariette en profita pour sortir acheter son déjeuner. Les deux femmes ne pipaient mot. Josette la première rompit le silence.

— Je suis désolée pour tout à l’heure.

— De quoi parlez-vous ?

— De Rosalie.

Léonie haussa les épaules et ne répondit pas. Elle aperçut Léandre qui se garait devant son salon. Il descendit de son 4×4 et poussa la porte. Il complimenta sa mère pour sa coupe. Celle-ci enchaina immédiatement.

— Figure-toi que nous avons discuté de toi tout à l’heure.

Léonie aurait préféré que la conversation s’arrête, mais Josette continua sur sa lancée.

— Et de ta vache !

Léandre sourit et Léonie remarqua que son sourire atteignait ses yeux. Qu’il était beau ! Josette n’en resta pas là. Quand elle avait une idée derrière la tête, rien ne l’a dissuadait de continuer.

— Je vais acheter le pain à la boulangerie, discutez sans moi.

Stupéfait, Léandre se tourna vers Léonie ne sachant que dire.

— Veuillez l’excuser ! je ne comprends pas. Je n’ai rien de particulier à vous dire. Je vais l’attendre dans la voiture.

Il allait sortir quand Léonie l’interpella.

— Vous l’aimez vraiment beaucoup votre vache à ce qu’il parait. Votre mère parlait d’elle en l’appelant par son prénom, Rosalie, je crois.

Léonie raconta alors la discussion qui avait fait beaucoup glousser ses clientes. Léandre rit de bon cœur, lui aussi.

— Rosalie est une vache que je possède depuis qu’elle est née, d’accord, mais elle ne régente pas ma vie. Si vous la rencontriez, peut-être vous plairait-elle.

Léonie secoua la tête.

— Non merci ! les animaux, la ferme tout ça, ce n’est pas mon truc.

Mariette qui revenait avec son déjeuner entendit la fin de la phrase. Elle fit les gros yeux à son amie et s’immisça dans leur conversation.

— Encore vous ? Décidément, on ne se quitte plus. Léonie dit qu’elle n’aime pas les bêtes, mais elle raconte n’importe quoi. Elle a un chat et si elle le pouvait, elle achèterait aussi un chien.

Léandre ne releva pas. Sa mère l’attendait devant la voiture, il les salua et s’en alla la rejoindre.

Mariette s’emporta.

— Qu’est-ce qui t’a pris de balancer des fadaises ? J’ai bien vu ce matin qu’il te plaisait ce mec !

— Un fermier ? Tu rêves !

— Je parie que s’il participait à l’émission L’amour est dans le pré il aurait des sacs de courrier à ne plus savoir qu’en faire.

Léonie haussa les épaules et pensa que même s’il était beau gosse, elle le laissait à sa Rosalie. Les odeurs de grange et de fumier, ce n’était pas pour elle.

Sur le chemin du retour, Léandre tenait un discours différent.

— Tu n’as rien trouvé de mieux à faire que de me jeter dans les bras de cette coiffeuse ? Pour ta gouverne, apprends qu’elle n’aime pas les agriculteurs.

— Qu’en sais-tu ?

— Elle me l’a dit.

— Souvent Femme varie. C’est bien connu !

Un message apparut sur l’écran. Josette qui ne maitrisait pas le Bluetooth s’insurgea :

— Qu’est-ce que c’est encore ?

Curieuse, elle découvrit :

— Tu t’es inscrit à une application de rencontres ?

— N’importe quoi !

— Si regarde ! Je te lis Bravo, vous avez réussi votre premier rendez-vous. Vous êtes sur le chemin du bonheur. Cupidonetmoi.com.

— Putain ! il l’a fait le bougre ! Il le savait pourtant que je n’étais pas d’accord !

— De quoi parles-tu ?

— Marc ! C’est lui qui m’a inscrit.

— C’est une bonne idée, je le féliciterai dès que je verrai. Mais de quelle rencontre s’agit-il ?

Elle regarda son fils.

— Ne me dis pas que toi et la coiffeuse ? Tu m’as bien eue !

— Tu te fais des films, je n’ai eu aucun rendez-vous !

— Tu m’en diras tant ! Quand ton père saura ça !

Léandre tapa sur le volant.

— Tu ne racontes rien, parce qu’il n’y a rien. OK ? Ah ! il va m’entendre, Marc !

Arrivé à la ferme, il freina brusquement et sortit de son véhicule, très remonté après son ami.

****

Léonie et Mariette déjeunaient ensemble quand le bip d’un SMS retentit sur le portable de Léonie.

— C’est un message de l’application Cupidonetmoi.com.

— Fais voir !

Mariette lut à haute voix.

— Bravo, vous avez réussi votre première rencontre. Vous êtes sur le chemin du bonheur. Cupidonetmoi.com. Mais de quelle rencontre parle-t-elle ?

— Je n’en sais rien. Je n’ai pas été convoquée à un… speed dating, c’est ça ?

— Tu n’as pas loupé un truc ?

— Mais non ! Tu vois, cette application ne fonctionne pas. Elle envoie des messages comme ça à tous ses clients, mais elle ne les suit pas. C’est du bidon !

Mariette qui ne lâchait rien rétorqua en lui faisant un clin d’œil.

— Peut-être que le rendez-vous était avec ton agriculteur ?

— Mais ce n’était pas un rendez-vous ! Et puis franchement, tu me vois avec lui ?

— Pourquoi pas ? Qu’est-ce qui te gêne ? Ses combinaisons vertes ? Sa vache ? Son parfum ? Je te garantis qu’il ne sentait pas le fumier. Je parierais même pour un Giorgio Armani.

— Jamais je ne craquerais pour lui. Je n’ai pas envie de me réveiller au chant du coq.

****

C’est Marc qui appela le premier Léandre.

— Ce n’est pas une bonne idée qu’a eue le maire ? Organiser une journée découverte en juin, avec tous les métiers des habitants de la commune. Elle se terminera par un pique-nique géant. La première réunion est ce vendredi. Tu viendras ?

— Tu tombes bien toi ! Je voulais justement te parler.

— Plus tard ! On s’inscrit ? La reconnaissance de notre travail enfin !

Gagné par la bonne humeur de son ami, Léandre donna son accord.

Léonie était à nouveau pied d’œuvre quand un jeune garçon distributeur de prospectus entra dans le salon et lui en laissa un. Elle le parcourut des yeux.

— Tu vas y aller ? demanda Mariette

— Je peux m’inscrire et décider ensuite. Une journée de découvertes, pourquoi pas ?

Jonathan Playelle face à son écran géant écoutait la voix qui fredonnait :

— C’est un beau roman, c’est une belle histoire…

À suivre …