Bonjour toi 😉
Je partage avec toi la suite de Marie-Sophie.

Je n’en reviens toujours pas. Archibald a dégoté un four à pain à bois et le local qu’il est en train de remettre en état. La boulangerie qui va ouvrir fait la une de la gazette. Les habitants sont ravis de ne plus avoir de kilomètres à faire pour avoir leur baguette fraîche.
Il n’y avait pas eu de repreneur lorsque le propriétaire était parti à la retraite. Pourtant, il avait publié une annonce sur TF1et SOS village, mais ça n’avait pas trouvé grâce aux yeux de quelqu’un. Finalement, ça tombe bien pour Archibald. Celui-ci remet tout à neuf et il arrive avec toutes ses idées. J’espère de tout mon cœur que ça va marcher. Mon ami n’est pas basque et parfois, ce n’est pas facile de s’intégrer. Archibald pourra compter sur Morgan, connu comme le loup blanc.
Le boulanger, Gérard, est venu lui donner un coup de main et discuter avec lui. Il est en admiration devant Archibald qu’il trouve bien courageux. Jamais, il n’aurait pensé qu’il aurait pu quitter une affaire qui marche pour s’installer dans un endroit, certes sympathique, mais dont il ignore les coutumes et les habitudes.
Il a assuré à mon ami qu’il lui ferait sa publicité. Il était apprécié de ses clients, il pouvait compter sur lui pour parler de lui à des kilomètres à la ronde. L’expression m’a fait rire parce que pendant des kilomètres, il y a des prés verts et des vaches.
Archibald ne compte pas s’arrêter là, il a décidé plus tard de faire aussi une tournée pour les habitants qui ne pourraient pas se déplacer. Il y a un certain nombre de personnes âgées ici. Pépé Charles a approuvé cette idée. Il lui a même dit qu’il pouvait compter sur lui pour conduire son camion. Je ne savais pas que Charles avait son permis pour ce genre de véhicule. Il parait que le B ça suffit s’il ne pèse pas plus de 3,5 t. Je pensais juste à une fourgonnette, mais Archibald parlait d’un Food truck.
Mélusine a aussi réussi à convaincre d’autres mamans de se retrouver avec leurs enfants non scolarisés. Elle a fait la connaissance de Madeleine et Julia. Toutes deux ont une petite Juliette pour la première et un Alexandre de l’âge d’Enzo pour la seconde. François, lui, est seul pour élever sa petite Héloïse.
Pour l’instant, c’est la mairie qui met à leur disposition une salle. J’y suis allée faire un tour, elle est bien tristounette cette pièce. Avec Mélusine, nous avons demandé au maire s’il était possible de la repeindre avec des couleurs plus gaies. Il a refusé ! Elle peut servir à d’autres associations.
François qui tient une maison et table d’hôtes a proposé que ça se fasse chez lui une fois par semaine. La pièce qu’il offre est très cosy avec une petite banquette vieux rose et des rideaux assortis aux fenêtres, le mur en lambris réchauffe le tout. Quand nous y sommes allées, Mélusine et moi, nous avons été frappées toutes les deux par l’ambiance zen qui y régnait. C’est un endroit parfait pour les enfants.
Aujourd’hui, j’accompagne Morgan au marché. Il vend régulièrement son miel et les légumes qu’il cultive dans son jardin. Je charge les cagettes dans sa camionnette et en me retournant, je me trouve face à lui et contre lui.
Je ne sais toujours pas ce que je ressens pour lui et Archibald qui s’installe ici n’arrange rien. Je crois que je les aime tous les deux, certainement pas de la même façon, mais je ne veux pas faire de peine ni à l’un ni à l’autre.
Morgan me relève le menton et plonge ses yeux dans les miens. Sans crier gare, il pose ses lèvres sur les miennes. Puis, il repart chercher la dernière cagette de légumes. Ce fut tellement rapide que j’ai pensé avoir rêvé. Je reste plantée devant le coffre ouvert. C’est lorsque je le vois revenir que je me bouge.
— On y va ?
Morgan s’installe au volant et démarre. Je grimpe à côté de lui et je ne peux m’empêcher de lui demander :
— Pourquoi tu as fait ça ?
— J’en avais envie depuis longtemps et si je ne fais rien, tu ne vas rien tenter. Tu m’en veux ?
Je suis tellement surprise par sa réponse que je ne sais pas quoi dire. Est-ce que je lui en veux ? Un peu quand même. De quoi se mêle-t-il ?
Je lui jette un regard en coin. Il fixe la route.
— C’est vrai quoi ! ajoute-t-il.
Je n’ose pas lui demander ce qui est vrai. Me voilà bien.
Nous arrivons sur la place du marché et j’aperçois Archibald devant son local qui commence à prendre une belle allure. Son enseigne Au fournil d’Archi écrit sur une baguette en fer forgé, style girouette, lui ressemble, simple et efficace.
Dès qu’il nous aperçoit, il vient à notre rencontre. Suis-je amoureuse de mon meilleur ami ?