Intentions 2023 Suite

Bonjour toi 😉

Comme je te l’avais promis, je reviens vers toi afin de reprendre avec toi le grand projet de mes intentions de 2023.

Nous sommes bien d’accord, il ne s’agit pas de résolutions pures et dures que je devrai absolument suivre à la lettre 😏, c’est juste ce qui m’est apparu au fil des jours. Quand j’ai découvert sur les blogs amis, notamment sur celui de Josée ici qu’une liste d’intentions était publiée, j’ai réfléchi et ça a pris du temps. Je ne suis pas encore parvenue aux 23 comme prévu (23 comme 2023 pour ceux qui se poseraient la question 😉).

En premier, tu vois que le rire a la bonne place. Normal, c’est mon mot phare, autant le mettre à l’honneur.

Le blog, ce n’est pas un scoop, je continuerai d’y être assidue et d’y publier ce que tu connais déjà et qui je l’espère te fait plaisir aussi 🙂.

Écriture, alors ça, c’est d’une évidence 😂, sans mes crayons, mon ordi et mes cahiers, je ne peux pas respirer.

Lecture bien sûr, puisque pour moi, l’un ne va pas sans l’autre, si j’écris je lis, si je lis j’écris. Écriture et Lecture vont de pair, ils se donnent la main et sont inséparables pour moi. D’où une PAL impressionnante, mais qui devient quand même raisonnable.

Tu vas me dire, et je te le confirme, pour l’instant ces intentions ne seront pas difficiles à tenir, c’est de la routine pour moi, quoique le rire avait beaucoup disparu, mais il est revenu, à mon grand bonheur, j’y travaille 😉.

Voici celles qui sont débarquées, comme ça sans que j’y prenne garde et qui ne vont pas être forcément faciles pour moi.

La calligraphie… vaste programme. J’ai toujours aimé écrire, je me débrouille assez bien, mais pourquoi ne pas faire ça mieux avec de belles lettres ? Je ne vais pas me lancer dans l’écriture des livres anciens 😁 ni dans l’enluminure, mais j’avoue, je me suis documentée, j’ai acheté des feutres et un bouquin explicatif. Je ne me lance pas encore dans la plume et l’encrier 😂.

Voici mes premiers essais qui me serviront pour décorer mon bullet journal.

Comme tu peux le constater, je ne suis pas au point, mais pour y parvenir, il faut écrire et encore écrire, faire des lignes en fait, je suis optimiste. Zentangle, un mot qui vous interroge. C’est chez Passiflore ici que j’ai découvert ça et je l’en remercie vivement. Il faut lire Zen Tangle, tu traces des lignes au feutre noir dans un carré de 9 cm sur 9 cm. Voilà un peu ce que ça donne pour moi, pas besoin d’avoir d’être une grande dessinatrice, ça tombe bien.

Si tu fais des recherches sur internet sur le Zentangle, tu verras tout ce qui se fait, c’est très joli et très reposant, en tout cas, ça m’apaise et me fait tout oublier, je suis dans ma bulle, comme lorsque j’écris.

Le tarot… Alors là, j’avoue que je ne sais pas comment c’est arrivé… Je ne te parle pas du jeu de tarot non, mais du tirage des cartes. J’ai dû lire un article sur un blog et ensuite, j’ai découvert que l’écrivain Bernard Werber écrivait sous le thème du tarot de Marseille, bref, de fil en aiguille, je me suis retrouvée à avoir de superbes jeux de tarots illustrés par Ciro Marchetti et le tarot simplifié de Joséphine Ellershaw.

J’ai commencé à feuilleter, à découvrir les cartes qui sont magnifiques, je t’en parlerai davantage quand je serai plus au point. Je ne comprends toujours pas comment l’envie de tarot m’a interpellée.

Je reviens sur une de mes intentions qui veut tout dire ou rien dire du tout pour toi. Mon histoire. Là aussi, je ne sais pas comment c’est arrivé et pour t’en parler, je vais prendre un raccourci. J’ai une sœur et un frère plus âgés que moi d’une génération on va dire. Ils ont des souvenirs que je n’ai pas et comme nous n’avons plus nos parents, je n’ai plus qu’eux pour qu’ils me racontent mes grands-parents voire plus. Seulement voilà, pour des raisons X Y, je ne les vois pas beaucoup et on ne se parle que par téléphone, SMS ou mails, et pas trop souvent avec mon frère. Comment m’est venue cette idée de les appeler et de leur demander qu’ils me racontent, je n’en sais rien. La grande surprise c’est qu’ils sont une mine de souvenirs, j’ai pris des notes, j’ai pris plaisir à les écouter et je pense qu’eux aussi. Quand tu réalises que j’ai fait ça le jour de la fête de ma sœur et que le lendemain c’était celle de ma maman… moi j’y crois que les personnes disparues sont juste de l’autre côté… Pourquoi donc également, une photo de mes parents tout sourire est tombée d’une étagère alors que je ne savais pas qu’elle était là ?

J’arrête ici mon bavardage parce que l’intention Voir des gens n’est pas non plus facile et elle est longue à expliquer, ce sera l’occasion d’en reparler.

Je te souhaite une belle journée 🙂💖.

À très vite…

La partie de Tarot de Marie-Sophie

Bonjour toi 😉

Je partage ici la partie de Tarot de Marie-Sophie. Si tu suis le journal de Marie-Sophie, c’est un flashback. Cette histoire n’avait pas été publiée sur ce blog, je l’avais écrit en 2019 sous le pseudo de Minibulle. Marie-Sophie ne date pas d’hier comme tu peux le constater. Aujourd’hui, elle n’habite plus dans le même village… Voir ici tu as toute l’histoire de mon héroïne 💖.

J’habite dans ce petit village depuis ma naissance. Je connais donc tout le monde. Je fais presque partie du paysage. Quand je suis entrée dans le bistrot de Clovis la première fois, je devais avoir cinq ou six ans. J’accompagnais papa qui aimait bien y aller boire son café vers seize heures entre deux rendez-vous.

C’est pourquoi Clovis me charrie toujours avec l’éternelle histoire que je n’ai toujours pas de fiancé. Tous les vendredis soir, il recevait chez lui, dans la salle du fond, un tournoi de tarot. Rien d’officiel, juste les amis du coin qui aimaient bien se rencontrer autour d’un verre. Les femmes exit, interdit. Pourquoi étais-je acceptée moi ? Tout simplement, parce que je n’étais la fiancée de personne. Je ne les surveillais pas s’ils buvaient trop de bière, de vin rouge. Je ne les enquiquinais pas avec leurs problèmes de poids, de foie, de tension. Bref, je leur foutais la paix et du coup, ils ne faisaient même pas attention à moi.

Les premières fois que j’ai assisté à leur partie de tarot, je n’ai rien compris. Là, je devais avoir quinze ans. Avant, le soir je n’avais pas le droit de sortir. C’est Charles qui m’y a emmenée.

— Ah ! te voilà petiote !

— Elle a quand même la quinzaine là, râlait Charles, c’est une jeune fille !

— Tu parles, elle a encore ses nattes ! riait Clovis.

J’aimais bien l’ambiance chaleureuse de cette salle. J’avais de la chance, personne ne fumait à l’intérieur. Clovis n’a donc eu aucun problème quand l’interdiction de fumer dans les lieux publics a été instaurée. D’ailleurs, il se vantait d’être en avance sur son temps, le bougre !

Charles s’installait avec ses partenaires habituels : Jojo, Pierrot et Lulu. C’est lui qui amenait son jeu. Toujours le même. Il ne l’oubliait jamais et quand l’un de ses comparses décidait de jouer avec le sien, Charles se mettait dans une colère noire. Je ne vous raconte pas le jour où Charles ne le retrouvait pas, il était pire qu’un lion dans sa cage. En fait, c’était Lulu qui lui avait piqué, un soir où il avait bu un coup de trop, il n’avait pas fait attention et était rentré chez lui sans son précieux jeu. Charles lui a fait promettre de ne jamais recommencer cette blague idiote, sinon c’en était fini de leur précieuse amitié. Il ne rigolait pas Charles.

Toujours le même rituel :

— Clovis, tu nous apportes de quoi boire ?

— J’arrive les amis. Un ballon de rouge pour Lulu, un de blanc pour Pierrot et deux bières pour Charles et Jojo, une brune et ambrée.

Ils faisaient durer le plaisir avec leur verre. Ils n’étaient pas de grands consommateurs d’alcool.

Et la partie commençait. Charles caressait son jeu, le présentait à ses amis, et commençait toujours à distribuer et c’est là que la première fois où je les ai entendus parler, je n’en crus pas mes oreilles et pris un fou rire mémorable. Enfin, c’est plutôt eux qui ont bien rigolé. Moi, j’étais plutôt genre, vexée.

— N’oublie pas de faire le chien !

Je regardais Charles et attendais. Pas un son ne sortait de sa bouche. Il ne devait pas aboyer ? Et pourquoi d’abord ?

— Petite !

— Garde !

Je me demandais de quoi ils parlaient. Il fallait garder la petite ? Mais de qui s’agissait-il ?

Je n’osais dire un mot et poser la question qui allait les déconcentrer. Peut-être qu’une gamine était en vacances chez eux. Je me triturais le cerveau. Charles n’avait pas d’enfants. Jojo et Pierrot n’avaient que des garçons. Quant à Lulu… peut-être que c’était lui !

— Bravo, tu as amené le petit au bout et tu avais les deux bouts en plus.

Je regardais Charles. Mais il avait donc un enfant finalement ? Il l’avait amené où ? Au bout de quoi ? Et puis il était assis pas debout.

Ils comptaient les points.

— Lulu, tu as encore oublié de dire « garde sans le chien » ou « contre le chien » ?

J’ouvrais de grands yeux et me baissais pour regarder sous la table. Où était passé ce chien dont il avait la garde ?

— Excuse ! c’était sans le chien !

— Non, tu ne l’avais pas l’excuse, tu avais les deux bouts, mais pas celle-là !

— Non, je disais que je m’excusais, riait Lulu.

Une autre partie recommençait. J’essayais de me concentrer. Il devait y avoir un truc que je ne pigeais pas.

— Petite.

Et voilà que c’était reparti. Je me levais de table.

— Où vas-tu petite ?

C’est à moi qu’il parlait Charles ? Et c’est de moi qu’il parlait aussi tout à l’heure quand il disait qu’il m’avait amenée au bout ? Mais non, j’ai bien entendu « tu as amené le petit au bout ».

Histoire de voir un peu leur réaction, je répondis à Charles.

— Au bout !

Les quatre hommes me regardèrent complètement ahuris.

— Au bout de quoi ?

— Mais je n’en sais rien, moi, vous n’arrêtez pas de dire que vous avez amené le petit au bout, alors je dis pareil.

Ils éclatèrent tous de rire. Vexée, je tapais sur la table.

— Qu’est-ce que j’ai dit de drôle ?

Ils en pleuraient. Ils sortaient tous leur mouchoir à carreaux et s’essuyaient les yeux. Jojo appela même Clovis pour qu’il apporte une nouvelle tournée.

— Ne te fâche pas petiote ! On va t’expliquer. Le petit, c’est le 1 et c’est un atout important. Il rapporte des points si on l’amène au bout de la partie sans qu’on le ramasse. Quand on a les deux bouts, le 1 et le 21 on est costaud. C’est là qu’on annonce « petite » ou « garde ».

Je maugréais malgré moi et me rassis sur ma chaise.

Jojo distribuait les cartes.

— Mais fais attention, t’as encore oublié le chien. Quand même, tu es distrait ce soir, tu penses à ta belle ?

— Tu as un chien Jojo ? demandais-je doucement.

Il reposa le jeu et à nouveau de grands éclats de rire retentirent dans la salle.

— Excusez-moi, mais je ne comprends rien !

— T’excuse pas ! Au fait, c’est aussi un atout, l’excuse !

J’avais quinze ans. Aujourd’hui, je frôle la trentaine et je joue avec eux. Ils ont vieilli, mais ils sont toujours aussi doués. On joue à cinq et les règles du jeu de tarot n’ont plus de secret pour moi. Ah ! j’oubliais, j’emmène mon chien avec moi ! Un vrai ! C’est moi qui en ai la garde.

© Minibulle 12/11/2019

À très vite…