Son autre mort – Elsa Marpeau

Bonjour toi 😉

Nous sommes lundi et qu’est-ce qui est écrit sur mon agenda ?

Les lundis sont comme des ex : même s’ils sont ennuyeux, ils finissent toujours par revenir 😂

Trêve plaisanterie, si je te partageais mon retour de lecture ça te plairait ?

Alex mène une vie normale jusqu’à l’arrivée de l’écrivain Charles Berrier dans le gîte rural qu’elle tient avec son mari. Une nuit, l’homme essaie de la violer. En cherchant à se défendre, elle le tue. Paniquée, craignant que les conséquences de son acte ne détruisent sa famille, Alex dissimule le corps. Avant que la disparition de Berrier ne soit connue, et pour éloigner d’elle les soupçons, Alex décide de s’infiltrer dans son entourage pour trouver qui, parmi les proches de l’écrivain, aurait pu l’assassiner…

Le thriller n’est pas ma lecture de prédilection, mais c’est en me promenant entre les stands du Salon du livre de Brive que j’ai découvert l’auteure, Elsa MARPEAU. Elle est la créatrice de la série Capitaine Marleau.

J’ai un peu discuté avec elle, notamment de la différence qu’il y a entre écrire un roman et écrire un scénario.

Bref, j’ai pris le temps pour aller à la rencontre de ce bouquin, la dédicace date de septembre 2019. Il était dans ma PAL et enfin, je m’y suis mise.

Je suis très mitigée. Effectivement, c’est un polar qui te tient en haleine parce que comme dans la série Columbo, tu sais rapidement qui a tué qui. Ici, ce n’est pas le policier qui va tenter de découvrir le meurtrier, c’est celui-ci qui va brouiller les pistes pour qu’il ne soit pas accusé. Et ça marche ! D’où le titre.

Quand tu regardes la couverture, tu vois deux visages. Effectivement, Alex en a deux. Dans sa maison d’hôtes tenue par elle et son mari, c’est une femme effacée qui ne sent pas à l’aise dans sa vie.

Lorsqu’elle devient la meurtrière, c’est quelqu’un d’autre qui entre en scène. Avec un changement de look radical, Alex est plus sûre d’elle, elle apprend à refouler ses angoisses, à vivre sans sa famille et à aller à la rencontre des gens.

Au fil des chapitres, je suis sidérée par l’audace d’Alex qui fait comme si le brillant auteur était toujours vivant. Elle distille des publications sur les réseaux sociaux laissant croire que c’est lui qui les écrit, elle va chez lui et parle avec sa femme, devient l’amie de sa maîtresse et rend visite à son éditeur, personne n’y voit que du feu. Impressionnant ! Elle se fait passer pour la secrétaire de Berrier, celle qui gère son roman et tout le monde gobe la supercherie sans se poser de questions.

Sauf un détective privé à qui on ne raconte pas des bobards. Il sent immédiatement l’entourloupe, je cite « Je ne serai pas étonné qu’il y ait une part de vérité dans vos mensonges ».(dans la série Columbo, ce serait lui l’inspecteur), mais il ne détient aucune preuve.

Là où ça se complique dans ma lecture c’est qu’un truc m’a certainement échappé, tout semblait bien rouler, et soudain je me demande que vient faire ce site de rencontres sur lequel Alex s’inscrit. Pour brouiller vraiment bien les pistes et que ce détective ne lance pas la police à ses trousses, elle doit verrouiller rapidement la mort fictive de Berrier. D’où le site de rencontres, trouver un homme roux qui lui ressemble, l’accrocher pour qu’ils partent ensemble et qu’elle puisse monter son histoire de disparition de l’écrivain…

Bref, lorsqu’Alex rentre enfin chez elle et que les réseaux sociaux se déchainent, elle semble apaisée. Elle ne sera pas inquiétée. Non, mais moi je n’ai pas tout compris.

C’est un bon roman policier. L’as-tu lu ? Si oui, j’attends avec plaisir tes commentaires.

À très vite…

VENENUM – Sylvain Gillet

Bonjour toi 😉

Lorsque Sylvain Gillet m’a contactée pour le service de presse de son nouveau roman noir, je n’ai pas hésité alors que ce n’est pas mon genre de lecture de prédilection, comme quoi, la confiance dans l’auteur était réciproque puisqu’il m’a proposé de le chroniquer tout comme je l’avais fait pour Commedia Nostra.

Embauché sur une croisière transatlantique Lisbonne-New York, le guitariste Abel Diaz enquête, sans qu’on lui demande, sur la mort soi-disant naturelle de Orville Montgomery, un compagnon musicien parti trop tôt pour le Paradis du Blues.

En France, le commissaire Ange Amadeo fait face à une série de meurtres de prostituées.

Y a-t-il un lien entre tous ces crimes ? Une fois son neurone à intrigue titillé, ce guitariste au douloureux passé va remettre en question ce qui parait incontestable, en creusant des pistes et en se posant des questions dont sa compagne, la très bavarde guitare Linda, ne sera pas la dernière à se moquer.

Une investigation mêlant meurtres croisés de plus ou moins longue date et loufoqueries diverses, durant laquelle Abel fera face aux venins du passé qui continuent d’empoisonner le présent.

Lorsque je commence ma lecture, je me demande pourquoi je me suis laissée embarquer dans cette histoire. Je ne suis pas patiente et j’aime quand ça démarre rapidement. Ici, l’auteur doit planter le décor, faire les présentations et tout ça prend quelques pages. Je découvre le bateau, l’équipe de musiciens qui accompagne Abel Diaz ainsi que la très jolie fille d’Orville Montgomery. Puis débarquent les croisiéristes, puis le personnel, ça en fait du monde et du coup tous ces gens sont potentiellement coupables de meurtre si meurtre il y a.

Mais lorsque ça commence, je suis happée illico. Je retrouve la plume gouailleuse de Sylvain Gillet ainsi que son humour à la Audiard.

Abel Diaz est musicien. Son instrument fétiche ? La guitare, dénommée Linda, avec laquelle il dialogue souvent. Elle n’a pas sa langue dans sa poche et n’hésite pas à le remettre vertement à sa place, l’avertir des dangers, voire lui faire la tête si le guitariste ose jouer sans elle.

Je note d’ailleurs que les dialogues ne sont pas nombreux hormis ceux avec Linda et quelques interrogatoires menés à la façon Diaz. Abel se pose énormément de questions et celles-ci peuvent embrouiller le lecteur. Et justement…

Son ami, Orville Montgomery, est retrouvé mort dans sa cabine et c’est Abel qui a eu droit à son dernier coup de fil, l’appelant à l’aide.

Alors que tout un chacun affirme que le vieux jazzman est décédé naturellement, Abel Diaz pense le contraire et il va tout faire pour le prouver.

Et voilà la machine qui se met en marche, je suis ça très sérieusement, mais l’auteur a le don de me perdre dans les réflexions d’Abel Diaz. J’avoue qu’il se pose beaucoup de questions, mais elles auront toutes une réponse.

Sylvain Gillet n’a rien laissé au hasard et le tout est superbement bien ficelé. J’aurais bien aimé partager avec toi certaines répliques, mais sorties de leur contexte, elles ne veulent plus rien dire aussi, je te laisse les découvrir, tu ne seras pas déçu si tu es fan d’enquêtes policières.

Lorsque j’arrive dans les dernières pages, je suis scotchée parce que rien, mais alors rien ne m’avait préparé à cette chute, quoique… Tous les indices sont importants, n’oublie pas, et puis… pourquoi parle-t-on de ce commissaire Ange Amadeo (qui m’a bien fait rire) ? Je t’ai mis la puce à l’oreille ? Je t’ai donné envie de découvrir ce roman noir truffé de bonnes répliques ?

Je félicite chaleureusement l’auteur et le remercie tout autant pour ce bon moment de lecture.

© Isabelle-Marie d’Angèle (décembre 2022).

À très vite…