Journal de Marie-Sophie

Bonjour toi 😉

Tu as vu ? J’ai décidé de nommer l’histoire de Marie-Sophie Le journal de Marie-Sophie. C’est un peu ça puisqu’elle raconte sa vie. Alors c’est parti pour un nouvel épisode. Tu vas découvrir aujourd’hui, une nouvelle venue. Cybèle Iraola dont je présente l’image qui m’a inspiré pour le personnage.

Cybèle Iraola

La boulangerie d’Archibald est ouverte et je suis derrière le comptoir en bois. J’ai le cœur qui bat à 1000 à l’heure. Les habitants se pressent dans la boutique qui sent bon le pain frais, mais aussi celui du local neuf.

J’avoue, elle en jette avec ses corbeilles accrochées derrière moi emplies des pains que mon meilleur ami a fabriqués cette nuit. Il est debout depuis trois heures du matin, je l’ai entendu partir.

Il a retrouvé sa tenue blanche et il est beau Archi. Les clients sont curieux. Archibald souhaitait qu’il y ait des morceaux de ses différents pains disposés dans des petites panières sur le comptoir. Je l’ai aidé à les préparer et je les ai goûtés. Au fur et à mesure que je disais qu’ils étaient bons, Archibald riait en m’assurant qu’il n’en doutait pas une seconde.

Je reconnais Mélusine avec Enzo qui viennent chercher la baguette d’Archi. Elle était renommée dans notre village d’avant. Va-t-elle avoir le même succès ici ?

Saverio arrive en trombe pour récupérer sa commande et il le crie bien haut de manière à ce que tout le monde l’entende. Tout est prêt et il embarque sa marchandise en prenant bien soin de passer devant les clients. Le parfum du pain chaud envahit la boutique. Certains se penchent sur les panières qu’il emporte et d’autres l’interpellent :

— Alors Saverio, c’est pour ton bar ?

— Tu as choisi lesquels pour tes sandwichs ?

Saverio les regarde en souriant et les invite à venir les découvrir au déjeuner. Il propose une réduction pour les premiers clients arrivés. Et ça marche ! Les habitants achètent la baguette qu’ils trouvent craquante et se laissent tenter par celles aux céréales. Archibald passe la tête et il est applaudi par les villageois. J’en rougis pour lui. Il est très à l’aise. Un moulin avec un meunier authentique produit la farine, il a décidé d’aller la goûter et si elle lui convient, c’est avec elle qu’il fabriquera son pain. Il m’avait demandé de l’accompagner et j’ai rencontré le bonhomme. Je ne savais pas que les meuniers existaient encore. C’est un métier ancien et Gérard avec qui nous avons discuté fait partie de ces artisans qui exercent ces métiers d’autrefois. J’ai adoré son moulin. L’endroit est magnifique. Il ne manquait plus que les ânes avec les paniers et l’image aurait été complète. Gérard a ri quand je lui en ai fait la remarque, il m’a montré les animaux qu’il avait dans son pré. Un couple de bourriquets dressait leurs oreilles dans ma direction. Il m’a rassurée, ils ne portaient pas la farine sur leurs dos et lui non plus d’ailleurs. Les sacs étaient acheminés dans sa camionnette. Oui, les temps changent quand même !

— Excusez-moi !

Perdue dans mes pensées, je sursaute en découvrant une jeune femme, grandes lunettes rondes chaussées sur le nez et une casquette à la gavroche vissée sur la tête. Une cascade de cheveux châtains méchés de..  Je dirais de gris, s’en échappe. J’accroche ses yeux bleus magnifiques et lui souris instantanément.

 — Oui ? Je peux vous aider dans votre choix peut-être ?

Elle répond à mon sourire.

— Je ne viens pas pour acheter du pain, mais pour rencontrer Archibald Letrady.

Je reste bouche bée. Il y a bien longtemps que je n’ai pas entendu le nom de famille de mon meilleur ami. Il me faut quelques minutes pour réaliser qu’il s’agit d’ailleurs bien de lui. Devant mon mutisme, elle explique :

— Je suis là pour le Food Truck.

Au même instant, Archibald rentra dans la boutique après en avoir terminé avec Saverio.

— Ah mademoiselle Iraola.

Il s’avança vers elle pour lui serrer la main. Je ne sais pas pourquoi j’ai eu l’impression qu’entre ces deux-là, il pourrait se passer quelque chose. Il l’entraîna vers l’extérieur pour qu’elle lui montre le véhicule qu’il souhaitait acheter.

Je servis les autres clients et l’oubliais.

— Qu’est-ce que tu en penses ?

La boulangerie s’était vidée et Archibald m’invitait à découvrir le Food Truck qui bientôt lui servirait à présenter sa marchandise ailleurs qu’au village.

— Pourquoi le vend-elle ?

— Elle ne le vend pas. J’ai pensé que nous pourrions collaborer. C’est encore une idée de Morgan. Cybèle fait des bruschettas, pourquoi ne pas les faire avec mon pain ?

— Cybèle ?

— C’est un prénom original, je te l’accorde. Alors qu’est-ce que tu en dis ? Je pourrais faire les marchés les jeudis et samedis dans les petits villages voisins. Cybèle a déjà sa clientèle, elle veut bien tenter l’expérience de travailler avec moi. Elle va goûter mes pains pour voir lesquels se marieront le mieux avec ses recettes.

— Tu m’étonnes ! murmurais-je.

— Qu’est-ce que tu dis ?

— Rien du tout. En fait, c’est une collaboration ? Comme ça, tu n’auras pas d’argent à débourser encore pour l’achat du véhicule.

— Voilà ! Tu as tout compris.

Il se tait quelques instants et demande :

— Alors comment l’as-tu trouvée ?

— Jolie et sympathique.

Il hausse les sourcils.

— Je te parle de ce début de journée. Il y avait du monde non ? Raconte.

— Je pense que tu vas cartonner et je suis sincère.

— En tout cas, je te remercie de m’aider. Les autres jours, je vais me débrouiller pour ne pas trop te solliciter.

— Finalement, ça m’a plu. Tant que je peux, je t’aide. Lorsque Mélusine aura besoin de moi, tu trouveras une solution. Je crois que Morgan est partant pour prendre ma place.

— Alors c’est vendu. Merci MarieSophe.

Il me colla deux baisers sur les joues et me prit dans ses bras.

— Merci ma belle.

Il me lâcha lorsque Cybèle Iraola s’approcha de son food truck.

— Je te présente Marie-Sophie, ma meilleure amie.

Comme ça c’était clair, Archibald avait mis les points sur les i immédiatement. Je souris à la jeune femme. Voilà donc celle qui allait peut-être s’intégrer dans notre trio. Il s’agrandit peu à peu si on compte aussi François qui fait rougir Mélusine dès qu’elle l’aperçoit.

© Isabelle-Marie d’Angèle (Juillet 2022) 

À très vite…

Jules et les 3 portes

Bonjour toi 😉.

La curiosité est un vilain défaut Jules, et connaître l’avenir n’est pas franchement une bonne idée 😄.

La maman de Jules est jolie et très gentille, du moins c’est ce que pense son gamin, mais il n’est pas très objectif. Il adore son parfum. Son prénom ? Emmeline. Ils habitent une grande maison, le château, comme l’appellent les gens.

Jules, à l’école, s’y sent bien. Il a cinq ans. Il est en avance pour son âge et ses copains lui font bien comprendre qu’il est différent. Il sait lire, écrire son prénom et celui de sa maman. Son papa ? Il n’en a pas. Emmeline ne lui en parle jamais et ne répond pas à ses questions. Grave erreur pour Jules, qui est têtu et très curieux.

Dans son château, il y a à l’étage où Emmeline travaille, trois portes. C’est très étrange ce qu’il y a d’inscrit dessus. Sur la première Hier brille de mille feux. Jules adore y entrer. Il peut y choisir les moments préférés qu’il a déjà vécus. Dans sa courte vie, il a des souvenirs qu’il aime bien se rappeler comme la pêche avec grand-père, ses premiers pas avec les éclats de rire de maman, la course en vélo sans les petites roues (la chute où il s’est déchiré le menton, il évite de regarder, il semble encore avoir mal !). C’est bien dans cette pièce, mais c’est le passé.

Sur la deuxième, pas amusante du tout, Maintenant   le nargue et ne lui apprend rien du tout, vu que dès qu’il pousse la porte, la salle est vide. Oui, il a bien compris que maintenant, c’est le présent, donc il est là, la main sur la poignée, instant du moment, point !

Cette pièce est moche et n’a pas d’âme, enfin c’est ce qu’il croit. Jules veut pousser la porte Demain, mais sa maman le lui a fortement interdit.

— Tu ne peux pas connaitre de quoi l’avenir est fait, impossible de le voir !

Jules argumenta à sa manière :

— Je ne ferai pas de bêtises si je sais que si je la fais il va m’arriver quelque chose de mal.

— Non Jules, je te défends formellement d’ouvrir cette porte.

Il n’a pas reconnu sa voix ni son regard qui semblait flamboyer. Même si ce n’est pas possible, hein, d’avoir des flammes dans les yeux. D’ailleurs maman a vite retrouvé son sourire et d’une caresse sur le nez l’a renvoyé à ses jouets.

C’est sans compter que Jules est têtu comme une mule et curieux comme une fouine. Il a donc décidé qu’aujourd’hui mercredi, il désobéirait et entrebâillerait juste celle de  Demain.

Emmeline, occupée dans sa cuisine à confectionner un gâteau au chocolat fredonne, il en profite pour rejoindre l’étage, il n’en aura pas pour longtemps. Il grimpe les marches quatre à quatre et arrive le cœur battant devant la porte qu’il pousse. Elle résiste. Jules se laisse glisser au sol en soupirant, découragé. Puis il rampe vers Maintenant. Bien sûr, il n’apprend rien de plus. Alors il entre dans hier et il se voit courir dans l’escalier, parvenir face à demain. Non, il n’avait pas réussi à débloquer la porte.

— Jules ?

Il sursaute, il n’a pas entendu Emmeline approcher.

— Tu ne sens pas l’odeur du gâteau ?

Emmeline regarde son petit garçon dans les yeux.

— Je n’ai pas faim !

— Jules ?

Il n’a jamais compris comment sa maman lit en lui comme dans un livre ouvert.

— Aurais-tu envie de me désobéir ?

— Non, mais…

— Viens goûter s’il te plait !

La tête basse, il la suit. Même pas l’odeur du chocolat ne réussit à lui redonner le sourire. C’est un comble !

La lune toute ronde le nargue à travers les rideaux. Jules bien réveillé veut absolument savoir ce qui se cache derrière cette porte. Il se lève et se dirige à pas de loup vers Demain. Surpris qu’il n’y ait pas de résistance il la pousse, le cœur battant.

Tout d’abord, il ne voit rien. Il avance un peu plus dans la pièce qui s’éclaire davantage. Jules ne distingue pas grand-chose et ne reconnait rien. Il essaye de même que dans celle de  Hier de se rappeler un souvenir, sauf que dans le futur, il n’y en a pas. Ce n’est pas drôle se dit Jules, en fait, c’est comme dans le présent. Si je reste planté, ça n’avance pas. Donc, il s’approche d’une grande porte qu’il n’a pas distinguée. Il la pousse.

— Salut, Jules, alors tu l’as enfin prise ta décision ? Tu vas te marier ?

Jules recule, effrayé. Se marier ? Avec qui à cinq ans se marier ? Il entrebâille à nouveau la porte et ne reconnait personne sauf… Étienne, son meilleur copain. Heureusement qu’il a toujours les mêmes lunettes rondes, qu’est-ce qu’il fait vieux ! Mais… le garçon là, c’est lui Jules, il sait que c’est lui avec sa mèche qui lui tombe dans les yeux. Il ne fait plus un bruit et écoute.

— Il paraît que oui !

— Félicitations, mon pote, Valentine et toi formez vraiment un chouette couple !

Valentine ? La rouquine ? Jules referme la porte.

Il en aperçoit une autre, plus petite.

— Ah mon pauvre Jules !

Pauvre ? Jules s’approche pour écouter.

— Je t’avais dit qu’il ne fallait pas goûter ces vers de terre, c’est franchement… tu vas avoir mal au ventre ! Regarde Valentine…

Beurk ! Jules retire la porte vers lui. Manger des vers de terre ? Encore avec Valentine ? Elle ne me lâche pas celle-là !

Il s’assoit par terre et réfléchit. La porte  Demain est le futur. Bon, il n’a pas envie d’apprendre qu’il va être malade s’il avale ces sales bestioles, par contre, se marier avec Valentine, ça…

Ses yeux commencent à se fermer, il décide de regagner sa chambre où il s’endort aussitôt.

C’est l’odeur du pain grillé et du chocolat chaud qui le tire du lit. Quand il rejoint sa maman dans la cuisine, elle l’attend avec une tartine de confiture à la main.

— Bien dormi mon bonhomme ?

Il ronchonne un oui et s’assoit à table.

— Tu penseras quand même à t’habiller, l’école c’est dans une heure.

Emmeline fredonne et lui ébouriffe les cheveux en passant près de lui.

Quand on sonne à la porte, surprise, elle regarde son fils.

— Bien matinal ! qui cela peut-il être ?

Quand Jules aperçoit Valentine accompagnée de Juliette, sa mère, entrant dans la cuisine, il manque s’étrangler avec sa tartine.

— Bonjour Emmeline. Désolée de te déranger si tôt, mais Valentine a mal au ventre, si tu pouvais…

Emmeline est médecin, et à la campagne, on n’attend pas forcément que le cabinet médical ouvre. Elle soupire.

— Qu’est-ce qu’il se passe, ma pitchounette ?

Jules devant sa tartine devient tout rouge.

— Elle a mangé des vers de terre.

Les deux femmes se regardent surprises. Valentine furibonde réplique :

— Menteur ! et puis d’abord comment tu le sais ?  

— Je t’ai vue.

Emmeline fixe Jules, pendant que Juliette interroge sa fille.

— C’est vrai ?

Valentine hoche la tête.

— Alors tu ne dois pas t’étonner pas d’avoir mal au ventre, lui murmure Emmeline en lui massant doucement l’abdomen. La douleur disparut et la gamine retrouva le sourire.

— Voilà, elle est guérie, mais ne t’avise pas de recommencer.

 Juliette remercia et emmena sa fille.

C’était chose courante de débarquer ainsi à l’improviste chez Emmeline. Un peu sorcière, comme l’appelaient les habitants du village, ils n’hésitaient pas à venir frapper au carreau au moindre bobo. Pourtant, la jeune femme était véritablement médecin, mais de même que sa mère et sa grand-mère avant elle, elle possédait un don.

— Dis-moi Jules, comment tu étais au parfum pour Valentine ?

Jules ne ment pas parce qu’il a horreur de ça.

– J’ai ouvert la porte de  Demain et tu sais quoi ? Je vais me marier avec elle. Jamais je ne serai d’accord, elle m’énerve. Moi, je veux toujours rester avec toi. Mais je n’ai pas compris, je ne les ai pas encore mangés, moi, les vers de terre, pourtant je me suis vu.

Emmeline interrompit son fils :

— Si je réfléchis bien, tu m’as désobéi ?

Il rougit de plus belle.

— As-tu vu aussi que j’allais te flanquer une jolie punition ? Par exemple, t’interdire d’aller à la pêche ce week-end.

— Maman, s’il te plait, non !

Jules fondit en larmes.

— Je ne recommencerai plus, je te le jure. Et puis d’abord, ça me fait trop peur de connaitre  Demain. Je préfère que ça arrive tout seul sans que je sache. Dis maman, je ne vais pas me marier avec Valentine hein ? Et puis, j’étais vieux, et il y avait aussi Étienne, je ne l’avais pas reconnu, sauf qu’il avait toujours ses lunettes. Moi, je ne veux pas devenir comme grand-père.

— Bon Jules, va t’habiller, tu vas finir par être en retard, ça ce n’est pas demain, c’est maintenant !

— Dis, tu crois que je pourrais changer le futur ?

En marchant vers l’école tous les deux, main dans la main, Jules n’en démord pas :

— Je ne veux pas épouser Valentine et devenir comme grand-père…

Emmeline sourit.

— Tu as bien le temps, peut-être changeras-tu d’avis ?

— Ah non ! moi, je vais le changer le futur, tu vas voir. Et avant qu’Emmeline réagisse, Jules partit à la rencontre de Valentine qui arrivait avec Juliette.

— Tu sais quoi Valentine ? Je ne vais pas me marier avec toi !

La petite fille le regarda de ses grands yeux couleur d’océan :

— Ben pourquoi ? Je ne suis pas fâchée pour les vers de terre.

La question surprit tellement Jules qu’il resta planté sur le trottoir.

C’est ainsi qu’Emmeline le retrouva.

— Tu sais, dit Jules, finalement, peut-être que ce n’est pas une mauvaise idée.

— Que veux-tu dire Jules ?

— Elle a vraiment de jolis yeux Valentine !

Il remit sa main dans celle de sa maman et continua sa route pour aller à l’école.

À très vite…

Marie-Sophie, entre les deux son cœur balance

Bonjour toi 😉

Je partage avec toi la suite de Marie-Sophie.

Je n’en reviens toujours pas. Archibald a dégoté un four à pain à bois et le local qu’il est en train de remettre en état. La boulangerie qui va ouvrir fait la une de la gazette. Les habitants sont ravis de ne plus avoir de kilomètres à faire pour avoir leur baguette fraîche.

Il n’y avait pas eu de repreneur lorsque le propriétaire était parti à la retraite. Pourtant, il avait publié une annonce sur TF1et SOS village, mais ça n’avait pas trouvé grâce aux yeux de quelqu’un. Finalement, ça tombe bien pour Archibald. Celui-ci remet tout à neuf et il arrive avec toutes ses idées. J’espère de tout mon cœur que ça va marcher. Mon ami n’est pas basque et parfois, ce n’est pas facile de s’intégrer. Archibald pourra compter sur Morgan, connu comme le loup blanc.

Le boulanger, Gérard, est venu lui donner un coup de main et discuter avec lui. Il est en admiration devant Archibald qu’il trouve bien courageux. Jamais, il n’aurait pensé qu’il aurait pu quitter une affaire qui marche pour s’installer dans un endroit, certes sympathique, mais dont il ignore les coutumes et les habitudes.

Il a assuré à mon ami qu’il lui ferait sa publicité. Il était apprécié de ses clients, il pouvait compter sur lui pour parler de lui à des kilomètres à la ronde. L’expression m’a fait rire parce que pendant des kilomètres, il y a des prés verts et des vaches.

Archibald ne compte pas s’arrêter là, il a décidé plus tard de faire aussi une tournée pour les habitants qui ne pourraient pas se déplacer. Il y a un certain nombre de personnes âgées ici. Pépé Charles a approuvé cette idée. Il lui a même dit qu’il pouvait compter sur lui pour conduire son camion. Je ne savais pas que Charles avait son permis pour ce genre de véhicule. Il parait que le B ça suffit s’il ne pèse pas plus de 3,5 t. Je pensais juste à une fourgonnette, mais Archibald parlait d’un Food truck.

Mélusine a aussi réussi à convaincre d’autres mamans de se retrouver avec leurs enfants non scolarisés. Elle a fait la connaissance de Madeleine et Julia. Toutes deux ont une petite Juliette pour la première et un Alexandre de l’âge d’Enzo pour la seconde. François, lui, est seul pour élever sa petite Héloïse.

Pour l’instant, c’est la mairie qui met à leur disposition une salle. J’y suis allée faire un tour, elle est bien tristounette cette pièce. Avec Mélusine, nous avons demandé au maire s’il était possible de la repeindre avec des couleurs plus gaies. Il a refusé ! Elle peut servir à d’autres associations.

François qui tient une maison et table d’hôtes a proposé que ça se fasse chez lui une fois par semaine. La pièce qu’il offre est très cosy avec une petite banquette vieux rose et des rideaux assortis aux fenêtres, le mur en lambris réchauffe le tout. Quand nous y sommes allées, Mélusine et moi, nous avons été frappées toutes les deux par l’ambiance zen qui y régnait. C’est un endroit parfait pour les enfants.

Aujourd’hui, j’accompagne Morgan au marché. Il vend régulièrement son miel et les légumes qu’il cultive dans son jardin. Je charge les cagettes dans sa camionnette et en me retournant, je me trouve face à lui et contre lui.

Je ne sais toujours pas ce que je ressens pour lui et Archibald qui s’installe ici n’arrange rien. Je crois que je les aime tous les deux, certainement pas de la même façon, mais je ne veux pas faire de peine ni à l’un ni à l’autre.

Morgan me relève le menton et plonge ses yeux dans les miens. Sans crier gare, il pose ses lèvres sur les miennes. Puis, il repart chercher la dernière cagette de légumes. Ce fut tellement rapide que j’ai pensé avoir rêvé. Je reste plantée devant le coffre ouvert. C’est lorsque je le vois revenir que je me bouge.

— On y va ?

Morgan s’installe au volant et démarre. Je grimpe à côté de lui et je ne peux m’empêcher de lui demander :

— Pourquoi tu as fait ça ?

— J’en avais envie depuis longtemps et si je ne fais rien, tu ne vas rien tenter. Tu m’en veux ?

Je suis tellement surprise par sa réponse que je ne sais pas quoi dire. Est-ce que je lui en veux ? Un peu quand même. De quoi se mêle-t-il ?

Je lui jette un regard en coin. Il fixe la route.

— C’est vrai quoi ! ajoute-t-il.

Je n’ose pas lui demander ce qui est vrai. Me voilà bien.

Nous arrivons sur la place du marché et j’aperçois Archibald devant son local qui commence à prendre une belle allure. Son enseigne Au fournil d’Archi écrit sur une baguette en fer forgé, style girouette, lui ressemble, simple et efficace.

Dès qu’il nous aperçoit, il vient à notre rencontre. Suis-je amoureuse de mon meilleur ami ?

Jeux d’écriture

Bonjour toi 😉

Ici la consigne était celle -ci : je vous propose d’écrire un poème ou un récit à partir de la célèbre strophe suivante “Demain, dès l’aube, à l’heure où blanchit la campagne” en partant sur un style complètement différent de celui du poème initial.

Voici ma participation 👇

Pierre et Louise étaient prêts. Comme chaque année à cette période, ils quittaient la vallée pour grimper dans les alpages.

Demain, dès l’aube, à l’heure où blanchit la campagne, tout le village entendra les cloches de leur troupeau.

Pour l’heure, ils vérifiaient que leurs bêtes étaient toutes en pleine forme. D’ailleurs, les animaux sentaient qu’ils allaient partir. Une ambiance de fête régnait dans la chèvrerie. Même le berger des Pyrénées savait que bientôt, il serait le gardien de toutes ces bêtes et gare à celle qui dévierait de sa route, il la remettrait dans le droit chemin.

La nuit fut courte et le soleil pointait à peine son nez que déjà les biquettes étaient prêtes. La cheffe, noire et rousse à la barbichette rebelle portait la cloche au cou. Elle annoncerait son passage dans les rues du village. Boule, le chien était à pied d’œuvre, il leur tournait autour afin qu’elles ne s’éloignent pas et restent en troupeau. Une chèvre, c’est curieux, un rien peut lui donner l’envie de quitter la route et de grimper…

Demain, dès l’aube à l’heure où blanchit la campagne, tout ce petit monde sera dans les montagnes et retrouvera la ferme où pendant quelques mois, chacun vivra au rythme du soleil, des animaux, sans connexion autre que la nature.

À très vite