Il est temps de se mettre en action. On a parfois tendance à remettre ce qui nous fait un peu peur. On se cherche des excuses : pas le temps, pas l’âge, pas les compétences, pas l’argent. À force de repousser, on finit par laisser passer sa chance !
Que serait le mois d’octobre sans citrouille ? Une pauvre Cendrillon sans carrosse . Symbole de transformation radicale et soudaine, la citrouille parle de nouvelles idées et (ou) de nouvelles expériences.(Agenda Parole de Sorcière).
Je partage mon Bujo de la semaine, toujours de bonne humeur. Bientôt, ce sera les illustrations d’Halloween, même si je n’en suis pas très fan.
Quoi de neuf cette semaine ? De la marche et du vélo. Pas de salle encore, je préfère profiter du beau temps et ne pas m’enfermer. J’ai remis quand même la veste 😏.
Au grand désarroi de Monsieur Chéri, c’est le retour de la Star Academy 😂. Comment ça déjà ? Hé oui, ça passe vite. Quand je suis revenue de Disney et que j’ai fait un détour par Fontainebleau, j’ai vu plusieurs fois Dammarie-les-Lys indiqué, aurais-je pu aller regarder le château ? Même si je l’ai fait remarquer à maintes reprises, Monsieur n’a jamais relevé 😂.
Nouvelle promo qui va devoir faire tout au moins aussi bien que celle de l’an dernier. J’avoue, alors que je m’étais promis de ne pas m’attacher en regardant le programme samedi soir, que les jeunes sont bons et intéressants. Je suis vraiment fan de cette émission.
Dimanche soir, MiniMaxi nous propose de voir Joker. Le second volet vient de sortir au cinéma avec le même acteur Joaquin Phoenix.
Si l’ambiance est plus que troublante et sombre, je salue la performance de l’artiste. Je n’irais certainement pas voir le 2, d’autant plus qu’il n’a pas une bonne critique. Dommage pour Lady Gaga qui lui donne la réplique.
Au jardin ? C’est tristounet ! Monsieur Chéri met tout en place pour l’hiver. Il a fait la dernière tonte et ramassé les feuilles (ce ne sera pas la dernière😉). Aux mangeoires, il y avait une dizaine de tourterelles. C’est amusant de les voir venir chacune leur tour. Une fois envolées, les mésanges débarquent. J’approvisionne chaque matin en graines de tournesol et un mélange de blé et maïs concassés et c’est le régal. J’entends le cri des tourterelles quand j’ai terminé de remplir, et j’aime à penser qu’elles s’appellent entre elles pour prévenir que le petit déjeuner est servi (comme dans Cendrillon).
Chaque soir, nous avons la visite de Gaston le Hérisson (peut-être est-ce une Gastonne 😁), mais nous ne savons toujours pas où il dort. Monsieur Chéri a l’envie d’installer une caméra pour découvrir qui déguste les croquettes dans la maison qu’il lui a fabriquée. Il s’amuse à mettre un brin de paille afin de voir s’il bouge de place et dans quel sens, sortie ou entrée ? Effectivement, quelqu’un vient bien dans l’abri, mais qui ou quoi ?
Comme tu peux le constater, je vis un peu au rythme de la nature.
Nous avons encore pu prendre un petit goûter dehors et qui était la première installée ?
Voilà pour cette semaine, et toi qu’as-tu à me raconter ?
C’est sous l’œil malicieux du Panda que le texte d’aujourd’hui a été choisi.
Face à lui, un tableau de magnets.
J’aime les magnets et quand j’en trouve qui me plait, ils rejoignent leurs copains. Mon tableau est plein. J’en ai un autre avec ceux des régions visitées. Il n’est pas dans mon bureau-atelier.
Tu remarqueras qu’ils se ressemblent un peu, mais non, ils ne sont pas tous pareils. Il y a en haut à gauche, mes chats, à défaut d’en avoir en vrai 😏. À ce propos, petite parenthèse, dans notre quartier, une famille ne pouvait plus garder leur minou. J’ai vu passer l’annonce… ça me fait toujours mal au cœur parce que si ça ne tenait qu’à moi, ce serait l’arche de Noé à la maison 😊 mais revenons à nos moutons 😁.
Viennent ensuite les magnets de Mila Marquis. Beaucoup de bonheur et d’amour dans le choix de ces magnets. Le trèfle à 4 feuilles, les cœurs, le couple qui danse. C’est un choix pour que mon bureau-atelier soit zen.
Ensuite celui-ci, je pense que tu comprends facilement mon choix 😁. Je ne sais pas quel en est l’auteur, si tu reconnais l’artiste, n’hésite pas à le dire en commentaires, merci 💗.
Perso, je trouve qu’elle me ressemble 😂 quand j’étais jeune, les longs cheveux noirs, le rouge…
Je suis une grande fan de Gorjuss, je possède de nombreux agendas dont la couverture est ainsi.
Joli coquelicot non ?
Celui-ci, c’est vraiment pour le moment d’évasion que ça m’inspire d’autant plus que j’aime les roulottes 😉.
Voilà un petit partage de ce que j’aime 💗 et tu as ainsi une petite idée de l’endroit où j’écris 😉.
C’est ici que tu peux trouver les épisodes précédents et je te partage ce que j’ai prévu pour la robe de mariée de Marie-Sophie ainsi que sa coiffure. Idem pour la tenue de Mélusine.
— C’est une très mauvaise idée !
Mélusine fronçait les sourcils et faisait non de la tête en soupirant. J’avais pensé que je pouvais essayer ma robe dans la maison des parents d’Archibald, il n’en saurait rien.
— Tu parles ! grogna-t-elle. Parce que tu imagines que personne ne te verra rentrer avec ton paquet sous le bras ? Nous ne sommes plus qu’à quelques jours de votre mariage, le village vous surveille, toi et Archi, ils sont à l’affût de la moindre information pour la galvauder à qui mieux mieux et tu vas débarquer chez les nouveaux propriétaires de la grande bâtisse sans que personne ne le remarque ? Laisse-moi rire !
Elle croisa les bras.
— Je refuse que tu te mettes dans un tel bourbier. Archibald ne te le pardonnera pas. Avoue que c’est idiot ! Le jeu en vaut-il la chandelle ?
Je soupirais.
— Je n’ai plus mes parents Mélusine et ils vont terriblement me manquer ce jour-là, alors…
— Mais ils ne sont pas tes parents, MarieSophe ! Tu ne les connais pas, tu ne sais pas ce qui s’est vraiment passé, je t’en prie, ne gâche pas tout !
— Charles dit qu’ils voulaient revoir leur fils.
— Ils en auront mis du temps, remarqua-t-elle.
Ce n’était pas faux et je repensais à Candice m’interrogeant du regard chaque fois que j’allais m’installer sur la place avec le food truck. Mélusine ne m’accompagnait pas toujours et je ne lui racontais pas tout. Archibald ne me questionnait jamais et je n’osais plus amener le sujet sur le tapis.
J’eus alors l’idée d’emmener ma robe avec moi et peut-être que l’occasion se présenterait. Je pourrais livrer chez eux un pain ou autre chose.
Je n’en parlais plus. Ce matin-là, sur la place, il y avait les habitués et comme d’ordinaire, je ne vis pas le temps passer. Je m’aperçus alors que les parents d’Archibald n’étaient pas venus. Peut-être étaient-ils souffrants ? Je n’osais pas poser la question. J’eus l’idée d’aller chez eux une fois que j’aurai tout remballé. Avec un peu de chance, les habitants seraient occupés à préparer le déjeuner et ils ne se rendraient compte de rien. Et puis après tout, j’avais le droit d’aller livrer des clients.
Je sonnais donc à la grille. Je fus étonnée de voir arriver Candice en personne. Même si je fus rassurée, je ne pus m’empêcher de me poser des questions.
— Bonjour Marie-Sophie ! Je ne suis pas venue parce que je voulais vous faire la surprise et que j’avais peur de vous la dévoiler, mais puisque vous êtes là…
Elle m’invita à entrer. Je ne vis pas la camionnette d’Archibald arriver sur la place. Je n’avais pas entendu mon téléphone biper, il m’avertissait qu’il faisait une livraison au village.
Je n’avais pas fait trois pas dans leur salon que la sonnette tintait. Candice regarda par la porte-fenêtre.
— Vous aviez prévenu Archibald de votre visite ?
Mon cœur s’emballa. Elle sortit, moi juste derrière elle. Je compris immédiatement au regard d’Archibald qu’il était furieux. Il tendit la main vers moi. Je ne savais plus quoi faire et j’allais le suivre pour ne pas envenimer la situation, mais son père qui avait dû nous apercevoir nous rejoignit à grandes enjambées. Il attaqua d’emblée.
— Archibald, ça suffit ces bêtises ! Ta mère n’en dort plus et je ne suis pas loin de vivre la même chose. C’est complètement stupide ces fâcheries, tu ne m’as jamais laissé t’expliquer.
— Tu as raison et j’aurais dû en parler à Marie-Sophie depuis longtemps. J’ai eu tort, mais puisqu’elle est venue chez vous, j’aurais dû m’en douter d’ailleurs, elle est bien trop gentille. Vous avez dû lui demander d’assister à notre mariage.
Avant que je dise un mot, il enchaina :
— Mes parents sont riches ! Ils ont gagné au loto. Je reconnais que mon père a bien su gérer son argent et qu’il l’a fait fructifier ce qui le met à l’abri pour le reste de sa vie. Seulement, cet argent, il l’a volé et…
— Mais non ! ce ticket n’est pas celui qui était dans ton tiroir, j’avais bel et bien joué, mais tu n’as jamais voulu me croire. Tu n’as même pas cherché à comprendre où était passé ce billet. Tu n’étais pas le seul apprenti, rappelle-toi et pas le seul non plus à ouvrir ce tiroir.
Mon amoureux fronça les sourcils, mais il ne répondit pas. Son père continua.
— Figure-toi que j’ai mené mon enquête, c’est cet abruti de Mathéo qui avait ramassé le ticket. Jaloux de toi comme il était, tu penses bien qu’il n’a jamais rien dit, il était bien trop content de te voir fâché avec tes parents, toi qui réussissais tout et qui avais une famille.
— Tu mens, pourquoi ne m’as-tu rien dit ?
C’est Candice qui intervint :
— Une vraie tête de pioche, ton père, tu l’avais vexé. Il n’a pas voulu faire le premier pas, il répétait à qui mieux mieux que c’était à toi de t’excuser. Il n’a jamais accepté d’être traité de voleur.
— Personne n’a rien su ?
— Non, tu penses bien qu’il n’allait pas se vanter de cette histoire.
— Et Mathéo ? Il ne pouvait pas venir me voir et me parler ?
— Comme ton père l’a dit, il était bien trop content et puis… il est mort dans un accident de voiture, tu ne pourras pas vérifier ce qu’on te raconte.
— Comme c’est facile !
Je m’approchais d’Archibald et glissai ma main dans la sienne. Nous allions partir quand Victorien ajouta :
— N’empêche que si je n’avais pas gagné tout cet argent, tu n’aurais jamais pu t’installer ici.
Je sentis Archibald se raidir. Il se tourna vers son père.
— Que veux-tu dire ?
— Comment crois-tu que tu aies aussi facilement obtenu ton prêt pour pouvoir faire tous les travaux ? Tu sais très bien que la vente de ta boulangerie ne couvrait pas tous les frais, et tu ne t’es pas posé de questions ? Tu as sincèrement pensé que le banquier qui ne te connaissait pas te faisait confiance parce que tu étais un bon artisan ?
Le sourire affiché de Victorien ne me plut pas. Le père et le fils s’affrontèrent du regard, ce fut Victorien qui baissa les siens en premier.
Archibald tourna les talons et sans un mot m’entraina avec lui. La grille se referma sans un bruit. Archi me serrait si fort la main que je sentais toute sa détresse. Ce n’est qu’à l’abri du food truck, qu’il s’effondra. Je ne l’avais jamais vu pleurer.
Reprenons les bonnes habitudes 😉 mais par contre, je n’ai plus les couleurs pour changer mes titres et ça m’agace, mon site est encore en vacances 😣.
Guidance de la semaine
La nouvelle lune est en vierge [agenda parole de sorcière]. Dans ce signe, la nouvelle lune nous rend serviables et prévoyants. C’est le temps de la rentrée, où l’on ressent au fond de nous que tout devra bientôt être prêt pour l’hiver.
La vie nous confronte parfois à nos rêves, mais certains désirs ne sont pas forcément [ou plus] bons pour nous au moment où ils se présentent. Il s’agit de bien réfléchir à ce que l’on désire réellement… [Agenda Parole de Sorcière].
Cette semaine, je ne vais pas te le cacher, pas facile de me remettre sur l’ordi. Je me demande si c’était franchement une bonne idée de m’être arrêtée pendant deux mois. Bref, je me recale doucement.
Pendant l’été, je n’ai pas cessé le sport. J’ai continué le vélo et la marche le matin, un peu moins de salle parce qu’il faisait beau et que je préfère respirer à l’extérieur plutôt que de m’enfermer, mais j’y retourne petit à petit. Là aussi, le vélo elliptique s’il était content de me revoir, mes muscles n’ont pas dit pareil 😂, c’est fou comme en prenant de l’âge (oh que je n’aime pas cette expression on dirait… 😏) à chaque fois que tu reprends ton activité, il faut tout recommencer, ton corps a tout oublié 😂.
Donc, pendant la semaine, j’ai fait du vélo, marché et de la salle, obligée par Monsieur et MiniMaxi qui trouvaient que je ne sortais pas assez.
Le changement de température et la pluie font que mon moral descend en flèche, je dois tout me reprogrammer en mode positif, un travail de longue haleine et qui est parfois usant.
Justement, dimanche, il pleuvait et du coup, une séance de cinéma ? me propose-t-on. Vice-Versa 2, dans 30 minutes. Le cinoche est à ¼ h si pas de bouchons. Nous sommes arrivés à l’heure, le temps de prendre nos places (heureusement qu’il en restait sur la carte abonnement de Monsieur), on s’assoit et hop, deux-trois pub et ça commence. Génial !
Tout comme le premier Vice-Versa, j’ai beaucoup aimé. Je ne sais pas si tu connais, mais si tu as l’occasion, n’hésite pas ! C’est vrai que c’est un dessin animé, mais quoiqu’en dise Monsieur Chéri pas fan de ce genre, c’était bien. Toutes les nouvelles émotions étaient bien représentées et sonnaient tellement justes ! Mais, je ne t’en raconte pas davantage.
As-tu écouté le nouvel album d’Indochine ? Pendant que j’écris, c’est ce que j’ai en fond. Du pur Indochine, je suis fan. Il était très attendu cet opus, depuis le temps !
Et si je parlais du jardin ? Il est bien vert et pratiquement plus fleuri, à part quelques soucis qui se maintiennent (normal, les soucis ! 😉). Les arbres sont très feuillus, Monsieur a taillé la haie pendant la lune descendante. Elle devrait pousser moins vite.
D’ailleurs dans ce jardin si bien entretenu, les animaux vont et viennent comme s’ils étaient chez eux. Qui a été pris dans la cage qui ne lui était pas du tout destinée ? (nous avons un rat qui se promène et Monsieur n’arrive pas à le piéger, je suis certaine qu’il rigole bien derrière le dos de Monsieur Chéri. Pas question de mettre du poison, interdit chez nous !). Donc, hier soir, j’entends un petit miaulement, et je trouve un chaton gris dans la cage. Il avait été attiré par les croquettes évidemment ! (Celles d’Oxybulle, tu crois qu’il va aboyer maintenant ? 😁) Mission sauvetage rapidement. Pas du tout affolé, il est sorti tranquillement et est grimpé sur le muret. Monsieur le faisait partir, mais l’animal n’avait pas du tout l’envie de s’enfuir. Ce n’est pas que je n’aime pas les chats, mais je n’ai pas du tout envie qu’il s’attaque à mes tourterelles qui se comptent au nombre de 4 et ça fait du monde quand elles sont toutes là en même temps. J’ai aussi toujours les mésanges qui adorent le tournesol. Je ne te parle pas des moineaux. Quant au rouge-gorge, il n’est pas encore revenu, il ne doit pas faire assez froid.
Et puis, il y a Gaston le hérisson, je crois le reconnaitre… parce qu’il y en a trois ! hé oui ! Tous les soirs, je vais glisser quelques croquettes d’Oxybulle qui accepte de partager à condition, que je lui en redonne 😏, elle se plante devant sa gamelle, le nez dedans ! Je les planque sous les branchages, là où ma chienne ne peut pas aller, et tous les matins, les croquettes ont disparu. Il arrive qu’avant d’aller me coucher, je file au jardin pour voir si mes petits compagnons sont là, et c’est souvent que je les découvre ou les entends grignoter et crois-moi ça fait du bruit. Maintenant qu’il y a un chaton qui se promène aussi, j’espère qu’il ne va pas les trouver ces friandises ! bref, qu’ils se débrouillent !
Avec les graines, les croquettes et tout le reste, ces animaux qui passent par chez nous ne devraient pas être malheureux ! Il parait que ça porte bonheur, les tourterelles dans un jardin ! Idem pour les hérissons, qui viennent dans les jardins sans pesticide ! On a tout bon alors ! du pur bonheur !
MiniMaxi s’est mis à la trompette. Alors oui, ça fait du bruit, mais ça a du bon… parce que ce coquin a voulu que je ressorte mon piano. Évidemment, ce n’est pas un piano à queue ni un piano droit, juste un clavier. Mon fils pensait que c’était facile… et le solfège on en fait quoi ? Comment fait-on pour reconnaitre les notes sur une portée ? Ah ben oui maman, tu sais encore tout ça ? Et tu joues sans regarder tes doigts ? Et avec les deux mains qui ne jouent pas la même chose ? Mais comment tu fais ?
Ouais ! j’ai quand même pas mal perdu… parce que là aussi, même si c’est comme le vélo ça ne s’oublie pas, tu rames pour placer tes mains et ne pas faire de fausses notes, mais ça m’a permis de rejouer un peu… juste pour voir… MiniMaxi lui, fait des progrès !
Je t’abandonne, j’ai encore été très bavarde ! Raconte-moi tout, toi aussi !
Je n’avais pas compris et je ne comprenais toujours pas. Archibald ne m’avait jamais parlé de ses parents. Mélusine était aussi surprise que moi. J’avais beau essayé de me rappeler s’il y avait fait allusion quand nous étions plus jeunes, et force est de constater que c’était le silence radio.
Je m’étais d’ailleurs demandé pourquoi les miens ne l’appréciaient pas, peut-être qu’eux les connaissaient.
Toujours est-il que depuis qu’Archibald savait qu’ils étaient dans la région et qu’ils s’y étaient installés, il était d’une humeur massacrante et refusait le dialogue avec nous.
La semaine dernière quand il les avait reconnus sur la place du village, je ne l’avais jamais vu aussi pâle. Les habitants curieux étaient ravis d’avoir un tel scoop, mais Archibald les avait tous laissés sur leur faim en remontant dans sa camionnette, sans même un regard pour eux.
Mélusine et moi étions restées médusées, ce n’était pas du tout dans le caractère d’Archibald de se comporter ainsi, il devait s’être passé quelque chose de rudement grave pour qu’il ne veuille pas parler à ses parents.
Je ne savais plus comment faire avec eux, ils allaient quand même devenir mes beaux-parents et je ne pouvais pas les ignorer, mais la maman d’Archibald m’avait souri et m’avait souhaité tout le bonheur du monde. De toute façon, comme avait remarqué son père, ils n’étaient pas loin, si l’envie me prenait de faire plus ample connaissance avec eux, leur porte m’était grande ouverte. Je reconnaissais en eux, le caractère si chaleureux de mon amoureux.
Comme d’ordinaire, les habitants s’étaient dispersés, les parents d’Archibald étaient repartis vers leur bâtisse. Et puis, une cliente avait dit :
— Ils doivent être sacrément riches pour avoir acheté cette baraque, l’ancien propriétaire il en voulait de l’argent, il n’a pas dû baisser son prix.
Une autre avait surenchéri :
— C’est peut-être pour ça qu’il a pu faire sa boulangerie, il fait le fier, mais en fait c’est grâce à eux.
Elles avaient parlé assez fort pour que nous entendions, mais tout comme moi Mélusine fit la sourde oreille et nous avions continué à ranger.
Sur le chemin du retour, Mélusine avait remarqué :
— C’est vrai que nous ne nous étions jamais posé la question d’où venait l’argent.
Elle avait raison.
— Il n’y a pas de honte à être riche après tout ! dit-elle en me regardant.
Je tournais la tête vers elle. Mélusine n’avait pas de famille, abandonnée dès la naissance, elle avait été placée en foyer. À sa majorité, elle avait trouvé des petits boulots pour gagner sa vie et comme elle avait des doigts de fée, elle avait vite ouvert une mercerie en empruntant. Nous nous étions rencontrées par hasard, dans un bar, j’étais avec Archibald, et nous regardions un match de foot. Il y avait une ambiance de dingues. Elle était à fond et à chaque but marqué, elle se déchainait. Nous étions à la même table et tout naturellement quand Archibald m’avait offert à boire, il lui avait demandé ce qu’elle voulait. Nous avons vite compris qu’elle ne soutenait pas une équipe en particulier, juste elle applaudissait à un but et ça nous avait fait rire.
Cela faisait une semaine et c’était le silence radio du côté d’Archibald. J’avais vite réalisé qu’il était inutile de poser des questions.
J’avais donc interrogé pépé Charles, peut-être avait-il entendu quelque chose. Je compris immédiatement à sa manière de se gratter la tête qu’il savait. J’aurais dû m’en douter, il était très ami avec Clovis, celui qui tenait le bar du village où nous habitions avant. C’était là que j’avais appris à jouer au tarot avec ses potes, Jojo, Pierrot et Lulu. S’il y avait bien un endroit où les langues se déliaient, c’était chez lui ! Pourquoi n’y avais-je pas pensé plus tôt.
— Je lui ai toujours dit à Archibald que ce n’était pas bien de rester fâché. Surtout que ce n’était pas une catastrophe de gagner au loto.
À voir ma surprise, Charles comprit que je n’étais au courant de rien. Il tenta une marche arrière.
— Ouais enfin, c’était ce qu’il se disait. Peut-être que c’était pas vrai.
— Tu veux dire que ses parents ont gagné au loto ? Une grosse somme ?
— Le pactole oui !
Jamais, je ne m’en serais doutée. Rien chez Archibald ne le laissait présager.
— Ils avaient joué chez Clovis alors tu penses bien qu’il était au courant. Il y a eu la presse et tout et tout, mais il n’a jamais dévoilé leur nom. Personne n’en a rien su. Sauf moi ! Nous étions tellement amis avec Clovis. D’ailleurs, tu savais qu’il m’envoie régulièrement des SMS ?
Charles avait tout quitté pour me suivre et abandonné ses amis. Je l’aimais comme un grand-père.
— Seulement… ce n’était pas eux qui avaient joué. Figure-toi qu’Archibald a trouvé le billet par terre dans sa boulangerie. Il ne savait pas comment faire pour savoir à qui il appartenait. Il ne pouvait pas mettre une annonce ni l’afficher dans sa vitrine. Quand le pactole a été gagné, il a été content, ce n’était pas son billet inconnu. Il n’a pas compris tout de suite, vu que le nom n’avait pas été dévoilé et il pouvait donc détruire le ticket. Sauf qu’il ne l’a jamais retrouvé. Il l’avait rangé dans un tiroir dans son laboratoire. Lorsqu’il a réalisé que c’était eux qui avaient touché la cagnotte, il ne leur a plus parlé. Il les a accusés de vol et il ne voulait pas être le fils de voleurs.
— Tu parles de la boulangerie du village où nous habitions ?
— Non, c’était celle où il était en apprentissage. Je ne sais pas si vous vous connaissiez déjà. Moi oui, parce qu’il venait chez Clovis livrer le pain.
— Et du coup, ce billet de loto ?
Pépé Charles haussa les épaules.
— Qu’est-ce que tu veux que je te dise, ses parents ont nié l’avoir volé et lui ne les a jamais crus. Il a coupé les ponts. Sa mère m’a raconté une histoire abracadabrante et…
— Parce que tu les connaissais bien ? l’interrompais-je.
Charles soupira.
— Mais oui, ça me fendait le cœur. Elle me suppliait d’intervenir, son père faisait sa tête de pioche, son fils ne voulait plus le voir, qu’il aille au diable et chacun est resté campé sur ses positions et ça dure depuis des années. Je ne savais pas qu’ils viendraient habiter par ici.
— Si tu voyais la maison, ils doivent avoir sacrément de l’argent.
— Son père a bien su s’occuper de ça apparemment. L’argent ne lui est pas monté à la tête.
— Il a dû aider Archibald pour s’installer ici et…
— Certainement pas, me coupa pépé Charles. Il n’en aurait jamais voulu. Archibald s’est toujours débrouillé seul.
Depuis, je ne savais plus comment aborder le sujet avec Archibald. Mélusine me conseillait de laisser faire le temps, ce à quoi je répliquais qu’il en avait laissé passer du temps.
Alors aujourd’hui, quand j’ai vu débarquer ses parents dans la boulangerie, je n’ai pu m’empêcher de jeter un coup d’œil dans le laboratoire.
— Ne vous inquiétez pas, il est parti, me rassura aussitôt sa mère. Je me présente, je suis Candice et voilà mon mari Victorien. C’est à vous que nous voulions. Nous aimerions assister à votre mariage, pensez-vous que ce sera possible ?
Monsieur Chéri et moi aimons jouer aux dames chinoises. Le jeu est simple. Chaque participant a des pions d’une couleur installés en face de ceux de son adversaire et le but est de traverser le tableau et d’arriver le premier à les replacer en face. Exemple du dessus, les roses doivent aller à la place des oranges et vice-versa.
C’est moi qui ai appris ce jeu à Monsieur, moi-même l’ayant fais avec maman.
Je dois t’avouer, je n’aime pas perdre et c’est vrai, je peux devenir mauvaise… bon, personne n’est parfait ! Enfin, c’est surtout quand je joue avec monsieur Chéri qui a le don de me faire sortir de mes gonds.
Quand il découvre un jeu, il fait TOUJOURS mine de ne rien comprendre, c’est trop compliqué, il n’a pas envie, ce n’est plus de son âge (comme s’il y avait un âge pour jouer 😂, il est comme ça aussi avec les enfants en pire). Il est d’une suffisance incroyable !
Bref, quand il me propose une partie de dames chinoises, j’accepte parce que j’adore et lui le sait !
Mais voilà, il est le roi de la combine. Il est le roi des échelles pour monter ses pions d’un coup et ça m’agace, ça m’énerve et je ne peux m’empêcher de le bloquer parce que lui, soi-disant sans le faire exprès me fout en l’air tout ce que je prépare et se sert de mes chemins pour avancer. Avec un pion, il me démolit tout.
Type de dialogue :
Moi : C’est pas vrai, tu le fais exprès ?
Lui : Ah je n’avais pas vu, désolé !
(Je serre les poings, je souffle et je peux passer pour UNE fois, je lui laisse le bénéfice du doute), mais ça recommence.
Moi : Ne dis pas que tu ne l’as pas vu.
Pas de réponse, il rit. Là, mon soupir en dit long, on dirait MANIMAL, quand il va se transformer en panthère ou le taureau qui souffle avant d’attaquer quand il gratte le sol !
Je déplace un pion et tant pis si je perds du temps.
Lui : Tu exagères, tu me bloques tout.
Moi : Tu rigoles ? C’est pour toutes les fois où tu me le fais.
Lui : Je ne te le fais jamais remarquer moi !
LA MAUVAISE FOI !
Lui encore : Et je ne dis rien. C’est le jeu !
À ce moment de la partie, il est inutile de me parler gentiment, ça n’atteint plus mon cerveau. J’ai beugué ! 😂
Le pire est qu’il s’en sort toujours. Je ne sais pas comment il fait.
Lui : Ne fais pas la tête, ce n’est qu’un jeu.
Il tente une approche par un sourire, voire me caresser la main.
JE VOIS ROUGE
Moi : Tu ne me touches pas, compris ?
Il rit alors que je me renfrogne de plus en plus et pourtant je sais parfaitement qu’il a complètement raison.
Il a encore gagné, mais je n’avais que quatre tours de retard.
Lui : On refait une partie.
Moi : Allez !
Lui : Je te laisse gagner.
Il sait que je vais rager. Il éclate de rire.
Moi : Ah non !
Et c’est reparti. Et je le bats à plates coutures et je n’ai pas la victoire modeste. Je lui fais remarquer qu’il a perdu de beaucoup, que ce n’est pas comme lorsque Moi je perds ! Il s’incline toujours avec respect et me serre la main.
Seulement, il ne veut jamais rester sur une défaite, alors on recommence et… il gagne !
Pas grave, ce n’est qu’un jeu pas vrai ? Mais Dieu qu’il m’agace ! 😂.
Mélusine est en plein Boum comme elle dit. Ensevelie sous un monceau de tulle, elle travaille sur ma robe de mariée.
Quelque chose de simple, dans un ton d’écru qui irait à ma teinte de rousse. Mélusine m’a emmenée dans les boutiques de tissus et j’ai trouvé mon bonheur. Elle m’a ensuite proposé des modèles et nous nous sommes mises d’accord. Je voulais une tenue sobre qui me correspondait. Oui, mais Mélusine ne l’entendait pas tout à fait de cette oreille.
— Ferme les yeux !
Elle avait déboulé dans la cuisine et m’avait entrainé dans son atelier. Je n’avais plus eu le droit d’y mettre les pieds depuis plusieurs semaines, mais aujourd’hui, elle ne tenait plus en place, ma robe devait être prête et elle allait me la faire découvrir. Mon amie était fière, elle avait des étoiles plein les yeux, et attendait de voir ma réaction.
Alors, elle monta tout un scénario. Tout d’abord, elle me banda les yeux et me prit la main. Il y avait quelques marches pour parvenir à son antre. Elle me guida en riant.
— Promis, tu me dis si tu aimes, pas de blabla avec moi, s’il y a des choses qui te déplaisent, dis-le. Nous avons encore le temps pour rectifier le tir.
Elle avait réussi à me donner le trac. Elle était tellement heureuse. C’était sa première robe de mariée et qu’elle soit pour moi la rendait doublement fière. Archibald n’avait plus le droit d’aller à l’étage, il était banni. Il ne devait pas découvrir ma tenue, ça portait malheur, répétait-elle à longueur de journée. Il devait appeler quand il rentrait pour ne pas apercevoir des bouts de tissus ou des catalogues qui pouvaient le mettre sur la voie. Du coup, il arrivait tard et comme il partait tô, je ne le voyais qu’à la boulangerie, d’autant plus qu’il dormait dans sa chambre le plus souvent pour ne pas me réveiller lorsqu’il se levait.
Lui aussi avait ses secrets. Le dessert de notre repas, je n’avais pas le droit de poser des questions. C’était son domaine. Tout comme, je ne savais pas comment était son costume. Mélusine si, la chipie ! Elle m’avait expliqué qu’elle devait tout connaitre pour ne pas faire d’impair avec ma tenue, la couleur de sa chemise ne doit pas faire tache avec celle de ta robe, insistait-elle. Il était allé le choisir avec Saverio et sa femme, c’était ce que j’avais cru comprendre. D’ailleurs, Saverio me faisait des clins d’œil en m’assurant qu’il était à tomber, que j’allais être encore plus amoureuse. Comme si cela était possible !
— Tu es prête ?
Elle me défit lentement le bandeau.
— Tu peux regarder.
Je dus m’habituer à la luminosité avant d’apercevoir sur un mannequin, ma robe. Aussitôt, j’eus les larmes aux yeux. Elle était magnifique et Mélusine qui me connaissait bien avait respecté à la lettre mes vœux.
Je n’osais pas la toucher, tellement elle semblait aérienne. Le bustier en dentelle était d’une rare beauté, je n’aurais jamais pensé porter ça un jour.
— Tu essayes ?
Je quittais mon jeans et mon tee-shirt et Mélusine m’aida à la passer. Le tissu glissa sur moi et je me sentis aussitôt différente. Quand je me regardais dans le grand miroir, je ne me reconnus pas. Mélusine qui se tenait derrière moi vérifiait le tombé. La robe s’étalait à mes pieds sans être trop longue.
— Alors ?
Je ne pus retenir mes larmes de bonheur et la prit dans mes bras.
— Tu es une fée Mélusine, elle est magnifique cette robe.
— Sérieusement, elle te plait ? Je ne pense pas qu’il y ait de retouches. Tu te sens bien ? Elle ne te serre pas ? Tu es à l’aise dedans ?
Elle tournait autour de moi, des épingles dans la bouche, alors qu’elle n’en avait pas besoin.
— Tiens, je t’ai apporté tes chaussures. Mets-les, que je vois si la robe n’est pas trop longue.
— Et si elle est trop courte ? demandais-je malicieusement.
— Impossible, j’ai tout calculé.
J’ouvrais la boite et enfilais les sandales de la même couleur que la robe, elles avaient un petit talon et étaient découvertes.
— J’ai trouvé le vernis qui conviendra.
Je ne pus m’empêcher de tournoyer comme une gamine. Mélusine éclata de rire et tapa des mains.
— Que je suis contente ! tu vas être la plus belle des mariées !
Elle sortit un nouveau catalogue et me dit :
— J’ai pensé aussi à la coiffure que tu porteras. Comme tu es fan des nattes, regarde ce que j’ai dégoté. Si u veux, je peux trouver des petites fleurs pour te les piquer dedans.
Je découvrais une tresse torsadée sur le côté. J’avais les cheveux assez longs pour la faire, j’aimais ce côté romantique.
— Justement, je suis certaine qu’ils adoreront voir ça et je parie qu’ils garderont le secret. De plus, Archibald aime tes cheveux nattés, depuis le temps qu’il les connait, ajouta-t-elle en riant.
— Ce n’est pas pareil que mes deux nattes de chaque côté quand même, répondis-je le cœur en fête.
— Regarde, j’ai fait aussi le petit costume d’Enzo. Et…
Je n’avais pas remarqué un autre mannequin dans le fond de la pièce.
— Dis-moi ce que tu en penses.
Elle dévoila sa robe.
— Mais comment as-tu eu le temps de faire ça ?
Je m’approchais de sa tenue.
— Passe-la, je verrais comment ça rend toutes les deux.
— Elle n’est pas tout à fait terminée. Tu aimes la couleur ?
Sa robe longue était rose poudrée. Mélusine portait très bien les bustiers. Elle allait être magnifique elle aussi.
Nous entendîmes en même temps du bruit en bas puis une cavalcade dans l’escalier. Enzo déboula dans l’atelier. Bouche ouverte, yeux écarquillés, il réussit à dire :
Pourquoi était-ce toujours chez moi que les âmes blessées débarquaient ? J’allais partir quand François avait frappé à ma porte. Surprise, je l’accueillis avec le sourire.
— Si tu cherches Mélusine, elle n’est pas là.
— C’est à toi que je désirais parler.
Je regardais l’heure. C’était le jour de ma tournée et le temps que je rejoigne le Foodtruck, que je le remplisse des pains frais, j’allais être en retard.
— Tu es pressée ? Je t’embête ?
François était un type qui ne voulait jamais déranger et qui était toujours très discret. Il me fit de la peine, je l’invitai à entrer.
— Je préviens Archibald que je ne serai pas à l’heure et je suis à toi.
Heureusement qu’il était compréhensif Archi et que, par chance, Maddi était déjà arrivée. Elle allait commencer le chargement.
— Je te donne dix minutes et tu m’emmèneras, ça ira plus vite en voiture.
Il acquiesça et accepta le mug de café tout chaud. Il ne prit pas le temps de s’asseoir.
— Est-ce que Mélusine a rencontré quelqu’un ?
Stupéfaite par l’attaque, je rougis et bégayais un lamentable :
— Qu’est-ce que tu racontes ? En voilà une idée.
Je n’ai jamais su mentir et à la manière dont je me détournais rapidement, il comprit immédiatement.
— Je m’en doutais. Tu le connais ?
Ce n’était pas à moi de lui apprendre la vérité, je tentai de gagner du temps.
— Elle t’a dit quelque chose ?
— Donc c’est vrai, elle a quelqu’un.
Il posa sa tasse.
— Attends… elle t’aime François, ça, je le sais.
— Mais…
J’hésitais, puis je me jetais à l’eau et tant pis, si Mélusine m’engueulait. Elle n’avait qu’à lui parler.
— Tu connais le polyamour ?
Il murmura un ouais en soupirant.
— D’accord, j’ai compris. Elle en aime un autre tout comme moi.
Je respirai mieux. Il était un peu au courant.
— Je sentais bien qu’elle voulait m’avouer quelque chose. Tu es adepte de ça, toi ?
Je compris aussitôt tout le dédain dans le mot ça.
— Pas du tout. J’ai déjà du mal à rendre heureux un homme alors deux… je n’imagine même pas.
Je tentai de rire, mais sa réponse me cloua sur place.
— Pourquoi ne suis-je pas tombé amoureux de toi ? C’est vrai, tu es belle, tu es libre, tu es…
— Stop ! je ne suis pas libre, je vais me marier.
Il rit.
— C’était une boutade Marie-Sophie. Mais il n’empêche que tout aurait été plus simple.
— Ma vie amoureuse n’est pas non plus de tout repos, regarde ce qu’il s’est passé avec Morgan.
Le silence s’installa, mais je ne pouvais pas m’attarder plus longtemps.
— Tu m’emmènes ?
Je l’entrainai dehors. À peine assis au volant, il reprit :
— Que dois-je faire pour la garder ? Accepter de la partager ? Ce n’est pas du tout comme ça que j’envisageais ma vie avec elle.
Je ne sus quoi lui répondre. À sa place, je ne pourrais pas non plus partager Archibald. Lorsque nous arrivâmes à la boulangerie, Mélusine en sortait. Elle nous aperçut descendre tous les deux de la voiture. Elle s’avança vers nous tout sourire. Je pris les devants.
— François a débarqué à la maison pensant te trouver, comme je n’étais pas en avance, il m’a amené jusqu’ici.
Je me tournais vers lui et dis :
— Tu as de la chance, Mélusine va pouvoir repartir avec toi.
Je les abandonnais aussitôt, mais j’entendis Mélusine répondre :
— Je peux te présenter quelqu’un ?
Je jetais un coup d’œil en arrière et j’aperçus le toubib accompagné.
Je ne voulus pas en savoir davantage, j’entrais dans la boulangerie. Elle n’allait quand même pas les mettre face à face !
Curieuse comme je l’étais, je ne pus m’empêcher de les espionner par la vitre du laboratoire. Je vis les deux hommes se serrer la main et la jeune femme embrasser François.
— Qu’est-ce que tu regardes ?
Archibald passa son bras autour de mes épaules. Je me blottis contre lui. L’amour avec lui était beaucoup plus simple, mais je n’étais pas au bout de mes surprises.
— Elle va faire les présentations, elle n’a trouvé que ce stratagème pour expliquer à François ce qu’est le Polyamour.
— Tu étais au courant ? l’interrogeais-je surprise ?
— Elle vient de m’en parler et j’ai du coup rencontré Bastian et Cassandre sa compagne.
Je soupirais.
— Tu vas t’ennuyer avec moi finalement, je n’ai pas la fantaisie qu’à Mélusine.
Il éclata de rire.
— Le polyamour tu appelles ça de la fantaisie ? Alors, tu vois, je préfère ta fantaisie à toi. Te partager, ce n’est pas pour moi, j’en ai bien trop souffert quand tu étais avec Morgan.
Il retourna aussitôt à ses fours regrettant presque de s’être livré. Maddi nous rejoignit coupant court à la conversation.
C’est alors que j’aperçus Gabriel. Il salua Mélusine, serra la main de François et Bastian et sidérée, je le vis embrasser Cassandre. Je réalisais qu’ils devaient tous se connaitre, Mélusine ne m’avait-elle pas dit que Cassandre était au service des urgences ?
François était le seul dont le sourire n’atteignait pas ses yeux. J’eus mal pour lui.
Gabriel
Finalement la visite de la maison s’était bien passée. J’ai découvert que Cassandre était amusante et ne se prenait pas la tête. J’ai vite compris que je lui plaisais et qu’elle n’était pas contre que j’aille chez elle pour terminer l’après-midi. Je comptais retourner à l’hôpital, je me suis laissé tenter.
C’était sympa chez elle, mais je réalisais rapidement qu’elle ne vivait pas seule à regarder les photos d’elle en couple. Je connaissais son mec, c’était un gynéco. Nous nous étions déjà rencontrés. Elle me mit tout de suite à l’aise alors qu’elle me demandait ce que je désirais boire. Elle m’apprit qu’elle et Bastian son compagnon s’aimaient, mais chacun était libre de voir ailleurs. Elle m’expliqua ce qu’était le polyamour. Ma foi, pourquoi pas ! Celle qui occupait mes pensées n’en avait rien à faire alors pourquoi refuser ce que cette femme m’offrait.
Elle me tendit un verre de jus de fruits, je ne voulais pas boire, parce qu’on pouvait toujours m’appeler. C’était ça les urgences et j’en étais le chef.
C’était beau chez elle, tout blanc, du canapé aux murs en passant par les rideaux. Je n’ai pu m’empêcher de lui faire remarquer que ça ressemblait un peu à l’hôpital. Elle rit et s’assit sur un fauteuil en repliant ses jambes sous elle. Elle dégageait un charme fou et j’avoue qu’il n’en fallait pas plus pour que je me laisse séduire, ce qu’elle comprit très vite. Bastian étant de garde, nous étions seuls.
Je ne me sentis pas à l’aise quand je la retrouvais avec son compagnon face à la boulangerie. De plus, Mélusine était avec eux. Je captais un mouvement derrière la vitre de la boutique, Marie-Sophie sans doute. Je compris rapidement que Mélusine et Bastian avaient une histoire. Elle ne manquait pas d’air la mère de mon fils, parce que François, lui, ne semblait pas être dans le même délire. Je sentis la colère gronder en moi quand je repensais comment elle m’avait eu pour qu’elle tombe enceinte.
— Alors vieux, ça va ?
Bastian me regardait en souriant. Il était au courant.
— Ne sois pas gêné, Cassandre m’a parlé de toi dès que je suis rentré. Finalement, entre toubibs, ce n’est pas vraiment de la trahison.
Je n’en crus pas mes oreilles, Cassandre aurait tout raconté ? D’ici qu’il me demande comment je la trouvais et qu’il fasse des comparaisons ! le polyamour, décidément, très peu pour moi. Je croisais le regard de François. Ce n’était pas son truc non plus apparemment ! Nous voilà bien, nous pourrions créer un club !
J’entendis le bruit d’un moteur qui démarrait. Je me retournai et vis Marie-Sophie qui partait avec son Foodtruck. Mélusine lui fit signe quand elle passa devant nous. Bastian murmurera à sa compagne :
— C’est la copine du boulanger, elle me fait craquer à chaque fois, mais je crois te l’avoir déjà dit.
Cassandre sourit, mais je n’entendis pas sa réponse. Allons bon, Bastian, un coureur de jupons au service gynéco, ah bravo ! J’étais dégoûté.
C’est un matin comme les autres où MaLou et PaLou vont sortir faire leur marche avant le petit déjeuner.
Millie est en vacances et malgré qu’il soit tôt, elle est réveillée et descend l’escalier alors que MaLou allait partir.
— Je peux venir avec vous ?
Elle a vu qu’Oxybulle était aussi prête, pourquoi pas elle ?
— OK, dit MaLou, va t’habiller et prend ton manteau, il ne fait pas chaud.
PaLou sort le premier, les filles le rejoindront.
Les voilà parties avec Oxybulle qui comme d’habitude tire sur sa laisse, trop heureuse de prendre l’air si tôt (il est 8 h, ce n’est pas non plus les aurores 😂).
— Hum, j’espère que nous n’allons pas nous mouiller, remarque MaLou qui sent comme une bouillasse fine qui tombe.
— Je n’ai pas de capuche, mais c’est pas grave.
Bavardages, rires et marche d’un bon pas. Millie se demande si PaLou a pris beaucoup d’avance.
— Ne t’inquiète pas, il passe par un endroit, nous par un autre, nous le rejoindrons.
Oxybulle avance aussi à une bonne allure et les filles de même. Pas grand monde sur la route, c’est les vacances, pas de bouchon. Elles croisent peu de monde et tournent à droite.
— C’est par là qu’il est passé PaLou ?
Millie semble inquiète alors qu’Oxybulle connait le chemin par cœur.
— Tu vois, montre MaLou, PaLou passe à gauche et nous à droite.
Oxybulle traverse la route et s’engage sur un chemin piétonnier. Il y a de l’herbe, elle va pouvoir faire ce qu’elle a à faire 😉, elle est très propre, elle choisit toujours un coin herbacé.
— Bientôt, nous allons retrouver PaLou
Et toc, impact ! le voilà qui débouche. Nous continuons notre tour alors que lui, commence son 3e, (pas de commentaires, il est parti plus tôt et a de plus grandes jambes 😁).
Un Jack Russel nous suit avec sa maitresse qui n’a pas l’air d’apprécier qu’il aboie en croisant Oxybulle qui évidemment n’est pas en reste. Nous allons réveiller tout le lotissement qui semble endormi.
— T’as vu MaLou, elle frappe son chien.
Millie est scandalisée.
— En plus, je suis sûre que c’est pour ça qu’il crie, elle lui a fait mal.
— T’es sûre, demande MaLou.
— Regarde, elle a un bâton dans sa main.
PaLou les rejoint et leur dit de se dépêcher, le ciel est menaçant. Il ne croit pas si bien dire. Ça commence par une petite pluie fine qui se transforme rapidement en déluge. Il reste 2 kms à faire. Les cheveux de Millie sont trempés en un rien de temps et le blouson de Malou n’est pas mieux. Quant à Oxybulle, elle les regarde d’un air dépité, jamais elle ne reste sous la pluie. PaLou propose à Malou et Millie de se mettre à l’abri sous un arbre (petit et pas encore très feuillu 😂) et part en courant chercher la voiture. Pourvu qu’il ne se casse pas la figure, pense MaLou.
Ah, elles ont bonne mine, MaLou et Millie sous leur arbre. Celui-ci est situé juste devant la maison où le copain d’Oxybulle qu’elle voit tous les matins, lui fait coucou. Il s’approche du grillage et les regarde. Il ne comprend pas ce qu’elles font là. Lui, sous sa haie, il est à l’abri, il leur proposerait bien de venir avec lui mais comment le dire ? 😉 et puis le portail est fermé et il n’a pas la clé 😁.
La pluie redouble de violence, le vent s’en mêle, ce ne serait pas drôle sinon. MaLou prend une photo d’elles deux, ce sera un beau souvenir.
Finalement, c’est MiniMaxi qui vient les chercher, mort de rire. Oxybulle qui a reconnu la voiture, tire sur sa laisse pour grimper la première.
Il ne reste plus qu’à se sécher les cheveux, démêler et brosser Oxybulle dont l’attitude correspond bien au chien battu, les yeux tristes, la mine basse, elle fait peine à voir 😂. Évidemment, c’est elle qui passe en premier sous la serviette 😁.
MaLou n’a jamais été aussi vite pour marcher, elle a oublié d’arrêter son application de sport sur son téléphone 😂.
Il est temps de retrouver mon héroïne pour l’année 2024. Si tu es un peu perdue, c’est ici que tu retrouveras le dernier épisode.
Une année de plus au compteur et quelle fin d’année !
Dès que Mélusine avait été mise dans la confidence qu’Archibald m’avait demandée en mariage, elle s’était immédiatement imaginée me faire elle-même ma robe. Je n’en étais pas encore là et j’avais eu toutes les peines du monde à lui expliquer qu’elle avait le temps. Mon amie est ainsi faite qu’elle avait compris, mais elle m’avait fait promettre de commencer à regarder des modèles. J’avais accepté en riant. Je désirais profiter de cette période avec Archibald et ne pas précipiter les choses, non pas que je n’étais pas sûre de moi, mais je ne souhaitais pas me lancer dans les préparatifs d’un grand mariage. Je n’avais plus de famille et Archibald avait éludé la question.
Je lui avais fait promettre également de ne pas en parler avec Enzo. Archibald et moi ne voulions pas que tout le village soit au courant en un rien de temps. Nous seuls déciderions de la date à laquelle nous divulguerons l’information.
Ce qui n’avait pas empêché Archibald de m’offrir la veille de Noël, une bague qu’il me passa cérémonieusement à l’annulaire de la main gauche. Je reconnus immédiatement le bijou et à voir le clin d’œil échangé entre mes deux amis, je compris le jeu auquel ils s’étaient adonnés. Enzo s’en était mêlé, mais il avait cru tout simplement à un cadeau du père Noël.
Nous avions bien travaillé également pendant les fêtes. Archibald était désormais bien accepté dans le village et le food truck, même les jours où il faisait très froid, avait bien fonctionné. Vu les températures très fraiches, j’avais apporté du café pour ceux qui souhaitaient se réchauffer. Les habitants qui préféraient le thé et avaient envie de rester discuter avaient fait chauffer l’eau chez eux et ramenaient leur bouilloire. L’ambiance était sympathique. Mélusine avait décoré le véhicule, un père Noël dansait régulièrement et grâce à une enceinte qui diffusait des chants de Noël, nous étions vraiment en fête.
Bonnet rouge et blanc sur la tête, elle et moi ressemblions à des lutins comme l’avaient remarqué gentiment nos clients. Elle nous avait confectionné des vestes rouges et vertes et j’avoue que nous avions du succès.
Enzo quant à lui était resté à la boulangerie. Affublé également d’un chapeau avec un long pompon qui lui battait le dos, d’une veste et pantalon de couleur identique aux nôtres, il était fier d’être derrière le comptoir avec son parrain et Maddie, la jeune femme à mi-temps qui nous aidait. Elle aussi avait eu droit à son bonnet rouge.
Pépé Charles allait bien, il vivait seul dans la maison au bout du jardin, mais Célestine qui avait préféré rester avec Morgan, venait lui rendre visite régulièrement. Ils avaient passé le réveillon de Noël avec nous. C’était Morgan qui avait cuisiné le chapon. Gabriel était de garde, il n’avait pas pu se joindre à nous. Ayant pris ses fonctions en tant que chef des urgences récemment, il avait été obligé d’être présent, d’autant plus qu’étant célibataire, il n’était pas prioritaire pour poser des congés. Pour fêter la nouvelle année, nous étions chez Saverio et je crois qu’il y avait également presque tout le village. Pas besoin de musique, les Basques savaient chanter et j’avoue avoir été très émue par leurs voix. C’est Archibald qui avait été très surpris quand le maire était venu le féliciter pour sa boulangerie, ses pains et son attachement à sa commune.
Me voici donc aujourd’hui devant la fenêtre. Il faisait froid, le ciel était gris. Le mug de café avait bien du mal à me réchauffer. Enzo avait intégré la maternelle. Grâce à François, il avait pu le faire en janvier. Mélusine ne voulait pas, mais son fils en avait envie, surtout que la fille de François y était depuis septembre et Enzo s’ennuyait sans sa copine de jeu. Gabriel qui avait également son mot à dire était d’accord, il arguait même qu’il aurait pu y rentrer dès trois ans, il en avait quatre, ce qui avait fait rugir Mélusine. Ces deux-là, il ne fallait pas grand-chose pour qu’ils se jettent des piques.
J’étais seule, Mélusine avait des clientes à rencontrer en revenant de l’école. Surprise, je vis Gabriel surgir dans le jardin. Il n’avait pas l’air content. Aussitôt, je pensai à un accident. J’ouvris la porte et me précipitai vers lui. L’un de mes proches était aux urgences et Gabriel venait en personne me prévenir, ça devait être grave.
Gabriel me saisit la main et plongea son regard dans le mien :
— Dis-moi que c’est une blague !
Je ne comprenais pas. Je m’étais trompée, personne n’allait mal et du coup, je souris, soulagée.
— C’est ça fous-toi de moi ! Tu ne vas pas épouser Archibald ? Vous êtes amis, ça ne marchera jamais.
Surprise par son ton et son air courroucé, je faillis éclater de rire.