Bonjour toi 😉
Me voilà revenue au bercail 😊, merci pour tous vos commentaires, j’y reviendrai.

Je sais bien que c’est le jour des enfants, mais je n’ai pas eu le temps de mettre en forme ce que j’avais dans la tête. Absente une semaine, sans ordi, sans cahier, c’est la folie en rentrant, surtout quand Monsieur Chéri décide de m’emmener faire du vélo parce que ça fait longtemps qu’on n’en a pas fait tous les deux.
Je vais donc te raconter comme ça, tout ce qui m’est passé par la tête en pédalant. Du coup, quand je trainais un peu, Monsieur Chéri demandait :
— Mais qu’est-ce que tu fais ?
— J’écris dans ma tête.
Voilà tout ce qui m’est passé dans la tête, tu vas voir que pendant quelques jours sans écrire, ton imagination quand tu la laisses faire, ça donne ça :
Que ça fait du bien de pouvoir sortir sans pull, juste en débardeur et short. Tu te sens beaucoup plus légère et plus libre.
Les parfums de mai ont bien changé et le paysage également. Le nez au vent, je respire le feu de bois, les champs de blé, le jasmin, les haies fleuries, les roses. Tout ça se mélange, car je pédale vite 😂.
C’est une année à foin et comme dit Lou Papy Année à foin année de rien😂. Ce sera donc une année de rien parce que des rouleaux de foin et des champs coupés qui attendent d’être ramassés, il y en a énormément. Je constate qu’il y a eu du vent, c’est beau un champ roulé, mais certainement pas du goût du propriétaire qui verra sa récolte réduite.
Il y a beaucoup de champs de blé ou d’orge. La différence est que l’orge a de la barbe 😁. Mais comme dit Lou Papy Il y a aussi du blé à barbe, regarde bien l’épi, s’il courbe la tête c’est de l’orge, le blé se tient bien droit. Il ne m’en faut pas plus pour penser à mon petit personnage d’Héloïse qui demanderait si c’est de la vraie barbe comme papa Joe quand il ne se rase pas et pourquoi pas ajouter Tu crois qu’il se rase l’orge ? Il fait comment ? Avec un rasoir ? Monsieur Chéri me rappelle à l’ordre, j’ai dû ralentir fortement 😉.
Par contre, peu de champs de tournesols, c’était le contraire l’année dernière. Je te parle évidemment de ma région du Sud-Ouest, peut-être qu’ailleurs ce n’est pas la même chose. Pourtant, nous manquions d’huile non ? Je le dis tout haut et Monsieur Chéri répond je ne crois plus rien de tout ce qu’ils racontent (c’est qui Ils à ton avis ? 😁).
Et puis mon esprit s’évade sur l’escapade dans la cabane au bord de l’étang (c’est Oxybulle qui te racontera tout ça sur un prochain billet 😁). Soudain, l’odeur d’un feu de bois me happe et je me souviens de vacances avec des barbecues géants avec toute la famille, mais ça ne dure jamais longtemps quand tu pédales vite 😂, c’est un champ de blé (là, j’en suis certaine parce qu’il est en avance, c’est bien du blé) avec son parfum particulier (que j’adore lorsqu’il a fait très chaud dans la journée et que le soleil commence à se coucher, si tu as la chance d’en avoir, respire, tu verras 😊) qui me projette ailleurs.
En fait, quand tu pars en vélo et que tu regardes la campagne (il faut que je fasse quelques kilomètres pour m’éloigner de la ville) c’est fou les choses à repérer. Par exemple, le Français semble discipliné : qu’est-ce qu’il y a comme récupérateur d’eau installé, Monsieur Chéri et moi les avons reconnus, nous avons les mêmes 😁, idem pour le composteur qui s’invite dans les jardins, nous aussi avons le même 😉.
Nous croisons d’autres cyclistes qui, selon leur humeur, nous saluent ou pas. Tu as celui qui t’ignore superbement en tournant la tête (peut-être qu’il cherche si c’est de l’orge ou du blé) au contraire de celui qui traverserait presque la route pour venir te dire bonjour. Moi, ça me fait rire alors que ça agace Monsieur Chéri. Il y a des règles en vélo, on doit dire bonjour, non mais ! Je l’entends rouméguer dans sa moustache 😂.
Il y aussi les joggeurs solitaires et ceux qui courent avec leur chien attaché à la ceinture. Je n’imagine même pas Oxybulle faire ça 😁. N’empêche c’est beau à voir, d’ailleurs j’en parle dans mon policier J’aime un voyou au grand cœur, et me voilà repartie sur la suite de l’histoire. Pourquoi pas un casse qui tourne mal ou alors mon commandant qui laisse faire.
Du coup, je bascule sur une autre histoire qui m’était venue pendant les vacances. Je n’ai rien noté, je vais aller à la pêche aux souvenirs. Si je le pouvais, je lèverais les yeux au ciel pour réfléchir, un doigt sur la tempe, mais il faut que je tienne le guidon pardi !
En repassant devant un champ de blé alors que Monsieur Chéri pense que c’est de l’orge, il me dit et si on demandait au paysan. Boudiou Malheureux qu’as-tu dit ? Paysan est une insulte. Monsieur Chéri rigole j’ai toujours dit ça et je ne vois pas ce qu’il y a d’insultant à travailler la terre.
— Regarde les vaches ! m’écriais-je.
Un beau troupeau paît dans l’herbe. J’adore les vaches et quand j’en aperçois, je ne peux pas m’empêcher de le dire et de les montrer. De plus, leur odeur me plait, ça sent la grange et ce parfum-là, ouais je sais, j’aime !
Le compteur affiche 38 kms, je ne suis pas fatiguée quand je pose le pied à terre devant le portail.
— C’est que tu n’as pas forcé ! normal, tu écrivais dans ta tête ! murmure Monsieur Chéri.
© Isabelle-Marie d’Angèle (mai 2023)
