Bonjour toi 😉
Voici que se termine le journal de Marie-Sophie pour l’année 2024. Tu peux retrouver toutes ses aventures ici . Elle reviendra bien sûr en 2025.

J’ai toujours aimé l’ambiance de Noël et son calendrier de l’Avent démarré le 1er décembre. Archibald n’avait pas failli à la règle en produisant chaque jour un nouveau pain. La boulangerie ne désemplissait pas et Maddi avait accepté de faire des heures supplémentaires pendant la période des fêtes. C’est Mélusine qui s’occupait du food truck avec pépé Charles, je ne m’y étais plus aventurée depuis ce satané jour où j’avais eu la malencontreuse idée d’aller chez mes beaux-parents.
Dès notre retour à la boutique, il avait appelé son banquier. Celui-ci était devenu un ami même si je pensais toujours qu’il fallait s’en méfier. Il avait accepté de recevoir Archibald en fin d’après-midi. Je sentais mon chéri tendu comme un arc et s’il parvenait à donner le change vis-à-vis des clients, moi je savais qu’il attendait avec impatience la réponse à ses questions.
Dès son retour, je compris à son sourire, que ses parents n’avaient rien à voir dans l’obtention de son prêt. Par contre, il avait appris avec une grande surprise que Saverio, figure emblématique dans le village, en avait parlé en termes plus qu’élogieux. Le banquier à l’époque ne connaissait pas bien Archi d’autant que n’étant pas basque, il restait sur la défensive. Même si l’affaire était saine, Archibald ayant présenté un plan en béton, il s’était renseigné auprès de son ami Saverio qu’il fréquentait depuis très longtemps. Celui-ci, c’était ses mots, lui avait dit qu’il pouvait foncer les yeux fermés, se portant garant d’Archibald. Cela avait emporté les dernières réticences du banquier, devenu maintenant l’ami d’Archibald.
Mon amoureux n’avait pas essayé de comprendre pourquoi son père avait raconté ces histoires et m’avait fait promettre de ne plus avoir de rapport avec eux. Voilà pourquoi, c’était Mélusine qui prenait ma place quand c’était la date du food truck en face de chez eux.
Nous étions à deux jours du mariage. Ma robe était prête, celle de Mélusine également et je savais que Saverio avait emmené Archibald pour lui choisir son costume. Mélusine s’était aussi occupée de Charles qui tenait à entrer à l’église à mon bras.
Tout était dans les clous et à la mine des villageois qui tentaient de me soutirer des informations, je sentais monter leur impatience. Ils semblaient autant heureux que nous.
Je n’avais jamais imaginé mon mariage à Noël et pourtant, c’était ce qui allait se passer. Mélusine avait tout prévu pour que je n’aie pas froid et elle avait ajouté un boléro manches longues. Bordé de fausse fourrure, il était magnifique et complétait ma robe.
Enzo ne tenait plus en place. Il n’avait qu’une envie, c’était de porter son costume. Les secrets étaient bien gardés et Archibald n’avait rien vu, il s’était d’ailleurs montré assez discret et n’avait pas cherché à savoir.
Mélusine m’avait laissé entendre que nous aurions une messe chantée par les Basques.
Le 23 décembre, nous étions réunis à la maison et Charles était venu nous retrouver. Morgan était là également avec Gabriel et François. Pas d’enterrement de vie de jeune fille ou de garçon, nous allions fêter ça ensemble. Et puis, quelqu’un frappa à la porte et Cybèle entra, ainsi que Maddi, suivie de Saverio. J’étais heureuse de revoir celle grâce à qui nous faisions les marchés avec le food truck. Elle nous dit avoir été prévenue par Saverio, elle n’aurait pas voulu manquer ça.
Je me sentais bien, j’avais tous ceux que j’aimais autour de moi, j’allais unir ma vie à l’homme que je connaissais depuis si longtemps, qui de meilleur ami allait devenir mon mari.
Et puis, quelqu’un frappa à nouveau à la porte. Archibald me regarda, nous n’attendions plus personne. Charles, le plus près ouvrit. Les parents d’Archibald se tenaient face à nous.
Un silence s’installa. Enzo qui ne les avait jamais vus demanda de sa voix fluette.
— C’est qui ?
Il se faufila et se planta devant eux. Il regarda Victorien et dit :
— C’est drôle, tu ressembles trop à mon parrain.
Pépé Charles répondit :
— Normal, c’est son papa.
Enzo écarquilla les yeux, puis se jeta sur eux en les entourant de ses deux petits bras en criant :
— Trop bien, j’avais un pépé Charles, maintenant, j’ai un papy et une mamy.
Il se détacha aussitôt d’eux et inquiet les interrogea :
— Dis, tu veux bien ? Ça ne te fait pas trop vieux ?
Puis, il se tourna vers son parrain et l’interpella :
— Tu ne m’avais pas dit que t’avais des parents ?
Il ne le laissa pas répondre et enchaina :
— T’as voulu me faire une surprise, c’est ça ? Sacré parrain ! Je suis trop content !
Et il se jeta dans les bras d’Archibald. Celui-ci, regarda son père et d’un geste les invita à entrer. Je vins me blottir contre lui. Nous étions maintenant au complet !
© Isabelle-Marie d’Angèle (décembre 2024).




















