Jeux d’écriture

Bonjour toi 😉

Je reprends doucement l’écriture et pour ça, je me challenge toute seule. Voici donc un tirage de mots aléatoires :

Et mon texte que je me suis amusée à écrire en rimes.

Histoire dans la basse -cour

Cocotte la poulette
Faisait sa toilette.
Le coq, pas besoin de lunettes
La lorgnait depuis belle lurette.

Cocotte avait lu dans un magazine
Sur les conseils de la poule noire, sa cousine
Qu’elle devait lisser ses couleurs pour avoir bonne mine
Elle aimait bien sa cousine Jasmine.

Monsieur Coq approcha la rebelle
Qu’il trouvait de plus en plus belle
Doucement, il écarta ses ailes
Et respira son parfum de miel.

Elle s’échappa en caquetant
Quelle aiguille la pique ! pensa-t-il en maugréant
Je ne suis pas méchant pourtant
Elle devrait le savoir depuis le temps.

© Isabelle-Marie d’Angèle (septembre 2024).
À très vite…

Une idée de génie

Bonjour toi 😉

Quand il me prend l’idée d’écrire sur un chiffre, ici c’est le 5, voilà ce que ça donne. Quand je me relis, je me demande comment je fais pour avoir toute cette imagination. Je sais que le texte est un peu long mais va jusqu’au bout, je suis certaine que tu voudras connaitre la fin 😁 et je te rappelle que je suis très bavarde 😏.

Fleur en avait assez. Le chiffre cinq lui donnait la nausée. Tout tournait autour : sa naissance le 5 octobre d’où son prénom Fleur. Il fallait le porter ce prénom !

Mariée un cinq juillet avec Antoine, jour de sa fête. Cinq filles, deux fois des jumelles, et une toute seule, elle se demandait encore pourquoi aujourd’hui, toutes arrivées un cinq du mois : 5 novembre, Sylvie et Élisabeth, 5 février Agathe et Adélaïde, et Judith le 5 mai, et clin d’œil du calendrier, toutes le jour de leur fête. Cinq ans de mariage, habite au n° 5 de la rue des cinq sens. Ajouter à ça, qu’il fallait manger 5 fruits et 5 légumes, Fleur en avait ras la casquette..

Ce matin dans sa cuisine, après avoir conduit ses gamines à la maternelle et la petite dernière chez la nounou, elle souffla et se fit un café.

 Que se serait-il passé si le 5 n’existait pas ?  murmura-t-elle en se souriant dans le miroir en face d’elle.

— Je vois qu’on a besoin de moi.

Une voix grave venant du salon la fit sursauter.

— Qui est là ?

— Moi, vous m’avez appelé, me voici ! Mais aidez-moi à m’extirper de ce satané bouquin tout froissé.

Fleur avança prudemment, sa tasse à la main.

— C’est pour aujourd’hui ou pour demain ? s’énervait la voix.

Elle posa son café sur la table basse et s’approcha, souleva le livre abandonné et recula, effrayée. Un gigantesque homme bleu se déplia devant elle. Il lui était familier. Impossible ! Il ne pouvait pas être…

— Votre bon génie pour vous servir !

Fleur se laissa choir sur le divan, stupéfaite.

— Hé ! Ma p’tite dame, je n’ai pas que ça à faire moi, vous m’avez appelé, je suis là.

— Mais… Vous ne pouvez pas exister !

— Ah que si ! Touchez-moi donc !

— Et… votre lampe ? Quelle question idiote, j’avoue !

— Dépassé ça ma p’tite dame ! alors, votre vœu ? demanda-t-il en se frottant les mains.

— Un vœu ? Je n’ai qu’un vœu ?

Il éclata de rire.

— C’est bien ça les femmes, jamais contentes ! Je n’existe pas et finalement elles se disent Pourquoi pas ? Plusieurs vœux, ce serait bien ! Et bien non, c’est la crise, restriction budgétaire, un seul souhait !

Fleur n’en revenait toujours pas. Le génie dans son salon ! quand elle raconterait ça aux filles, personne ne la croirait et ils la prendraient pour une folle.

Il commençait à s’impatienter.

— Que vous demande-t-on d’habitude ?

— L’argent, être beau, un corps de rêve, tomber amoureux, la liste est longue.

— Et ça marche ?

— Ben oui, vous me prenez pour qui ? J’ai les diplômes, non, mais vous croyez qu’on recrute comme ça, vous ? Ils exigent des qualifications maintenant.

— Je ne savais pas qu’il y avait un diplôme Génie, génie civil, mécanique, je connais, mais génie tout court, je sèche !

— On va passer la journée à déblatérer sur la paperasse, c’est bien ma veine, il a fallu que je tombe sur une revendicatrice. Vous êtes syndiquée ?

— Non, non, ce n’est pas ça, mais je suis tellement surprise.

— J’ai compris, mais votre vœu, ça vient ?

— Je ne sais pas ce que je veux.

Il la regarda.

— En fait vous avez tout : argent, vous n’êtes pas moche, vous êtes amoureuse.

Il énumérait sur ses doigts en sifflotant.

— Pourquoi m’avez-vous appelé alors ?

— Je n’ai rien fait, j’ai parlé à voix haute.

— Un peu jeune non pour la maladie d’Alzheimer ?

— Mettez-vous un peu à ma place, un génie qui débarque dans mon salon ça n’arrive pas tous les jours.

— J’aimerais bien me mettre à votre place.

— Comment êtes-vous devenu génie ?

— Trop longue histoire.

— Pourquoi dîtes-vous que vous aimeriez être à ma place ?

— Vous m’avez bien regardé ? Je suis gros et bleu ! Vous êtes toute jolie, et vous êtes une femme, j’aurais aimé être une femme.

— Vous avez toujours été génie ?

Fleur s’était assise sur le canapé et bavardait naturellement avec le génie sorti du livre de sa fille. Lui se déplaçait en survolant les chaises, les fauteuils, les meubles. Elle le suivait du regard, ébahie.

— Voulez-vous du café ?

Elle se saisit de sa tasse et partit vers la cuisine. Il lui emboita le pas.

— Je ne bois pas, je ne mange pas. Je ne peux pas !

— C’est triste non ?

— On s’y fait !

Fleur se resservit du café, il était encore chaud.

— Alors votre vœu ? Franchement, je n’ai pas que ça à faire.

— J’aimerais que le chiffre cinq disparaisse !

Il manqua s’étouffer, vira au rouge, se dégonfla, se regonfla, bomba le torse :

— On ne me l’avait jamais faite celle-là ! Vous êtes certaine de ce que vous voulez ? C’est bizarre comme demande, mais si c’est ça votre vœu, allons-y !

Il enfla comme une tornade et s’envola.

Seule dans sa cuisine, Fleur buvait son café.

On sonna à la porte. C’était le facteur.

— Bonjour, madame, qu’est-il arrivé à votre numéro ? Encore un coup de ces petits chenapans, je l’avais dit qu’il fallait les surveiller, mais on me répond il faut bien que jeunesse se fasse !  voilà le résultat. Vous préviendrez votre mari, il va être content !

Fleur dévisageait avec stupeur l’homme en face d’elle.

— Vous êtes toute pâle, ça ne va pas ?

— Je pensais que vous aviez été muté.

Il éclata de rire.

— J’ai déposé mon dossier, il y a juste un mois, vous connaissez la lenteur de l’administration, et puis il manque encore un papier.

— Mais hier, votre collègue… balbutia Fleur

— Vous allez bien, madame ?

Le facteur la dévisageait, inquiet.

— Je fais toujours la même tournée depuis plusieurs années quand même, on croit connaître les gens, mais finalement, on se trompe, bougonna-t-il. Pensez à votre numéro, vous n’êtes plus en règle là.

Il enfourcha son vélo et disparut au coin de la rue laissant Fleur abasourdie.

Son portable sonna.

— Chérie, tu t’occupes des enfants, mon rendez-vous dure plus longtemps que prévu, je risque d’être en retard.

— Mais Antoine, tu…

— Antoine ?

Silence au bout du fil.

— Fleur, tu es toujours là ? C’est Florent à l’appareil, ne me dis pas qu’Antoine qui t’appelle ma chérie est revenu ?

Il raccrocha.

Florent ? Fleur regarda sa pendule. Nom de nom, plus de chiffre 5. Elle s’empara du calendrier. Plus de 5. Donc Antoine né le 5 juillet n’existait pas. Ah, mais Florent oui, le 4.

— Qu’est-ce que j’ai fait ?

Elle se mit à crier et à appeler partout dans la maison  :

— Génie, je me suis trompée. Je n’ai pas répondu à la question, si c’était vraiment mon vœu, ça ne compte pas, revenez, je vous en prie.

Elle éclata en sanglots, tapa du pied, s’arracha les cheveux, la crise de nerfs n’était pas loin. Elle chercha le livre abandonné sur le divan, il avait disparu. Elle grimpa quatre à quatre dans la chambre des enfants et respira mieux, les lits, les jouets étaient toujours en bazar.

Ne sachant plus quelle heure il était, elle redescendit l’escalier, bondit hors de la maison, monta dans son minibus et fila vers la maternelle. Un attroupement devant l’école la rassura, elle n’était pas en retard, le portail s’ouvrait. Après avoir garé sa voiture, elle s’engouffra dans le hall, essayant d’éviter les mamans qui la connaissaient, pressée de retrouver ses filles.

— Ohé Fleur, tu es distraite ! La classe de tes gamines, c’est là, moyenne section, je sais bien qu’elles sont en avance, mais quand même !

La mauvaise copine, celle qui est au courant de tout sur tout, qui voit tout, l’apostropha, mais la jeune femme ne lui répondit pas et fixa la liste des élèves affichée sur la porte : Pas de Sylvie ni d’Élisabeth, mais Charline et Jessy nées le 4 novembre. Elle pâlit devant les mines bien connues des petites qui se jetaient dans ses bras en criant :

— Maman, Maman, vite on va chercher Véro et Bérénice.

 Fleur se laissa emporter par ses deux gamines de quatre ans dans la classe d’à côté. Même scénario : un œil sur la liste, Véronique et Bérénice, nées le 4 février. Quatre fillettes de prénoms inconnus pour elle, un cauchemar, mais pas pour ses pitchounettes qui tendaient bras, bonnets, écharpes, sacs et doudous, la routine quoi ! Mais qui était qui ? Visages identiques comme ce matin pourtant, réfléchis Fleur, tu es leur maman quand même ! La jeune femme se sermonnait intérieurement.

Elles montèrent toutes dans le minibus, Fleur les attacha. Elles babillaient comme d’habitude.

— Tu as préparé quoi pour le goûter ?

— Attendez les filles, on va chercher Judith, votre petite…

— C’est qui ?

Quatre voix à l’unisson la firent piler net au milieu de la route. Un coup de klaxon furieux résonna, elle sursauta. Fleur réalisa alors avec horreur l’étendue de sa bêtise. On ne pouvait pas changer le monde comme ça d’un coup de baguette magique. Sa petite fille, son bébé, n’existait pas, elle n’était pas née, mais naîtrait-elle un jour ? La question pour l’instant n’avait pas lieu d’être, elle avait des priorités bien plus urgentes. Le cours de sa vie avait pris un tournant différent.

— Pourquoi tu pleures ?

Ses quatre fillettes, inquiètes, la fixaient dans le rétroviseur.

— Je ne pleure pas, allez on rentre à la maison.

Devant chez elle, elle réussit à plaisanter en les détachant, l’une après l’autre.

— Papa, papa…

Fleur n’osait pas se retourner. Son mari était déjà rentré. Les filles par contre, ravies, lui sautaient dans les bras.

— On va goûter maman ?

Une petite main se glissait dans la sienne et la serrait contre sa joue.

— Oui, oui, j’arrive.

— Laissez maman. Rentrez à la maison, rangez vos affaires nous arrivons ! Florent s’approchait de sa femme qui n’osait pas le regarder. Quand elle leva les yeux, elle vit son mari — Dieu soit loué, c’était le même homme que ce matin — mais il avait sa tête des mauvais jours.

— Tu peux me dire ce qu’il se passe ?

— Je…

— Je comprends que tu sois fatiguée, demain c’est samedi, je m’occupe de tout, et…

— Vendredi

— Pardon ?

— Demain, on est vendredi.

— Je n’en connais qu’un de vendredi, c’est l’ami de Robinson, demain on est samedi. Enfin Fleur, tu ne vas pas bien, après jeudi, c’est samedi, ça a toujours été comme ça !

Fleur regarda son mari, éperdue.

— Tu me parles d’Antoine ?

Elle l’avait oublié celui-là !

— Il est revenu, je le savais !

— Mais de qui tu parles ?

— Antoine ! Il est revenu ?

— Mais non !

Florent haussa les épaules et entra dans la maison. Les filles piaffaient d’impatience :

— Le goûter, le goûter !

— Tu es rentré bien tôt. Je croyais que…

— J’ai abrégé ma réunion. Ton Antoine m’a perturbé.

— Je t’assure que…

— Il était là ce matin, pas vrai ? Sinon, tu expliques pourquoi tu m’aurais appelé Antoine ?

Fleur préféra ne pas répondre et commença à sortir du réfrigérateur, yaourts, compotes, devant ses filles. Si en plus, son ex, Antoine revenait, alors, c’était la catastrophe !

— Vous êtes contente ?

Fleur se retourna.

— Vous rendez-vous compte du bazar que vous avez provoqué ? À cause de vous, plus de RTT le vendredi, on est repassé aux 39 heures, j’ai tous les syndicats sur le dos en plus d’un avertissement. Il paraît que j’aurais dû refuser votre demande. Ohé, la p’tite dame, on se réveille, je vous parle !

Fleur regardait autour d’elle. Arrêt sur image comme à la télé : Florent, bras tendu pour attraper une bouteille de jus de fruits, ses filles muettes pour une fois, assises à la table.

— Je suis désolée. Mais… iIs vont redevenir comme avant n’est-ce pas ?

— Elle est désolée, mima le génie, non, mais je rêve ! On fait quoi, là, maintenant ? Oui, ne vous inquiétez pas, ils ne se souviendront de rien pour répondre à votre question.

— On peut revenir en arrière ? Vous aviez l’air tout gentil ce matin.

— Ben voyons, vous n’aviez droit qu’à un vœu, je vous rappelle.

— Il ne compte pas, je n’avais pas donné mon accord.

— Elle est bien bonne celle-là !

— C’est vrai, vous avez dit : vous êtes certaine de ce que vous voulez ? C’est bizarre comme demande, mais si c’est ça votre vœu, allons-y  et vous avez disparu.

Le génie sortit de nulle part une tablette et fit défiler les images. Fleur regardait par-dessus son épaule.

— Tst, tst, secret défense ! On ne copie pas. Curieuse en plus !

Il rangea sa tablette.

— Okay, j’ai fait une erreur.

— Ah vous voyez que j’avais raison !

Le génie se gratta la tête.

— C’est que… Il faut que ça passe en conseil, je ne peux pas décider tout seul.

— Vous êtes mon bon génie non ?

— Heu oui… mais stagiaire ! En fait, je n’aurais pas dû venir tout seul et intervenir sans mon tuteur, mais il était occupé ailleurs.

— Vous avez voulu faire du zèle, c’est malin !

Le génie se mit alors à pleurer et de grosses larmes bleues roulèrent sur ses joues. Fleur ne savait plus quoi faire. C’est alors que Florent et les filles se remirent en mouvement :

— C’est qui lui ? demanda Jessy en pointant son doigt vers le génie.

— Tu es le génie d’Aladin ? Tu vois que ça existe.

Bérénice se mit à l’embrasser et l’attraper par le cou. Ses sœurs se joignirent à elle pour faire la ronde. Celui-ci leva les yeux au ciel, il ne comprenait plus rien. Normalement, seule Fleur devait connaitre son existence, il avait vraiment dérapé. Il allait se faire virer, c’était certain ! En tout cas, il profitait de l’aubaine et dansait avec les petites, c’était toujours ça de pris ! Elle n’était pas facile la vie de génie ! Quoiqu’on en pense !

Florent, les yeux écarquillés, regardait ébahi ses filles avec une tornade bleue.

— Tu m’expliques ?

Et Fleur raconta, le ras-le-bol, le chiffre cinq.

— Arrête tes bêtises Fleur, un génie ça n’existe pas, et…

— La preuve !

— Laisse-moi continuer. Tu me parles de cinq, je ne comprends rien de ce que tu me racontes.

— Évidemment.

— Quoi évidemment ? Tu te moques de moi en plus ?

— Le chiffre 5 a disparu, tu ne peux pas le connaître.

 Elle éclata de rire, mais c’était nerveux et son mari n’avait pas l’air d’apprécier.

Ils ne s’en sortiraient jamais et Fleur ne parla même pas de leur petite Judith.

— On en fait quoi de lui ? demanda Florent en désignant le bonhomme bleu.

Un cri unanime de ses filles :

— Il reste avec nous !

— Dis oui maman !

— Dis oui maman, répéta le génie en sautant de plus en plus haut au grand plaisir des jumelles.

Une fois revenu au sol et tenu par la main, les enfants imploraient les parents du regard. La situation échappait complètement à Fleur.

— J’ai peut-être la solution.

Nouvel arrêt sur image. Fleur sentait la migraine monter.

— Vous venez avec moi, vous expliquez au chef ce qui s’est passé et on verra bien si votre histoire est acceptée. Je vous préviens, ce n’est pas un facile le chef !

— Où devrais-je aller avec vous ?

— Au pays des génies pardi !

— Excusez-moi, je n’ai pas vraiment l’habitude de discuter avec un génie tous les jours.

Fleur commençait à s’énerver.

— Elle raisonne en plus ! Elle me met dans une panade pas possible et elle la ramène. S’il vous plait, je veux vous aider et moi aussi par la même occasion.

Il était pathétique, les coudes sur les genoux dodelinant de la tête.

— Pendant combien de temps ?

— Le temps n’existe pas dans mon pays.

— Et ma famille ? Comment va-t-elle réagir en mon absence ? Qui va s’occuper des enfants ?

— Ne vous en faites pas pour ça, personne n’est indispensable, vous le savez bien.

— Merci, sympa.

Fleur ne savait pas quoi faire.

— Pressez-vous maintenant, je ne vais bientôt plus pouvoir agir !

Fleur haussa les épaules, elle n’avait pas le choix, il fallait bien que tout ça s’arrange. Tout était arrivé par sa faute, à elle de réparer. Elle joignit sa main à celle du génie.

On tambourinait à la porte.

Fleur était dans sa cuisine, une tasse de café à la main. Elle se leva et posa le mug sur le plan de travail, c’était le facteur.

— Votre courrier. Une signature, là !

Elle le regarda, c’était l’homme habituel. Elle n’osa pas lui parler, il avait l’air de mauvaise humeur. C’est vrai qu’elle ne l’avait pas reconnu, l’autre jour. En fait c’était quand ? Mais…

après son départ, elle courut dans la chambre de ses filles. Tout était normal. Elle vérifia les photographies, cinq filles ! Elle vérifia sa montre et respira d’aise. Elle avait rêvé. C’était tellement réel quand même. Elle sourit et se dit que la vie était belle finalement et quelle idée saugrenue elle avait eue. Au fait, c’était quand ? Ce matin ? Elle s’y perdait un peu.

À nouveau son portable. Elle redescendit l’escalier.

— Chérie, c’est moi, pourrais-tu récupérer les filles, je suis retenu au boulot par une réunion imprévue ?

— Oui, oui.

— Merci chérie et à ce soir.

Perplexe, Fleur avait une sensation de déjà-vu. Elle posa son téléphone et regarda une fois encore l’heure. Elle avait un peu de temps avant de partir chercher les enfants. Elle jeta alors un œil sur le recommandé et se demanda ce que cela pouvait être. Elle déchira l’enveloppe.

— C’est une blague ?

— Pas du tout, Fleur. Il y a votre signature là en bas du document. C’est un contrat en bonne et due forme que vous avez accepté afin d’annuler le vœu précédent, accordé par excès de zèle de votre génie en formation. Vous êtes nommée Génie 5e classe et vous devrez intervenir cinq fois pour réaliser cinq vœux en cinq mois.

L’homme en face d’elle était apparu dès l’ouverture du courrier.

— C’est normal que vous ne vous rappeliez de rien, mais je vous certifie que c’est bien votre signature.

— Qui êtes-vous ? Où est mon génie ?

— Je suis le chef de…

— Ah oui, le chef pas facile !

— Pardon ?

— Oubliez ce que j’ai dit. Donc, vous êtes le grand chef de tous les génies, au pays des génies.

— Je comprends que vous ayez du mal à y croire, c’est pourtant vrai.

— Je vais avoir droit à une formation ?

— Vous l’avez déjà eue !

— Je ne m’en rappelle pas.

— Ne vous inquiétez pas, quand ça sera le moment, vous vous en souviendrez.

— Mais je ne suis pas un génie moi !

— J’ai bien cru que tu n’allais jamais la dire cette satanée phrase ! Mais si ma chérie, tu es mon génie à moi, bravo ! bravo ! tu as participé au jeu Une idée de génie.

Fleur abasourdie regarda son salon envahi peu à peu de techniciens et cameramen qui applaudissaient en riant et venaient la féliciter et l’embrasser. Son mari lui tendait les bras, elle s’y blottit sans trop comprendre encore ce qui se passait. N’était-il pas au bureau ?

— Tu es super jolie maman.

— Tu as vu, moi aussi je suis à la télé.

Les fillettes étaient très excitées devant le petit écran. L’émission venait d’être diffusée et bien sûr avait été enregistrée afin de la passer et repasser en boucle, c’était le début de la gloire croyaient-elles.

Fleur commentait :

— C’est bien filmé, j’avoue ne m’être aperçue de rien, des vrais professionnels ! Mais quand même Antoine, il a fallu que les maîtresses à l’école soient dans le coup pour que les prénoms des filles aient été changés, la panique quand j’ai découvert des noms différents ! D’ailleurs, je n’ai pas vu cette séquence, peut-être que ce n’était pas terrible surtout avec l’intervention de la commère de service. Ah ! elle aurait été ravie, elle, de passer à la télé. Elle aurait débarqué ici, aurait minaudé et fait sa belle.

— De quoi parles-tu ? demanda son mari, surpris. N’exagère pas, on a tourné seulement dans la maison, tu n’imagines pas tout le stress pour que tu ne te rendes compte de rien.

— Hum, Hum, tu ne veux pas tout me dire, je comprends.

Fleur attrapa alors le livre d’Aladin qui allait glisser sur le tapis. Elle l’ouvrit et reçut en plein visage le clin d’œil du génie articulant qui est le génie finalement ?

© Isabelle-Marie d’Angèle (septembre 2024).

Fête de la musHIC

Bonjour toi 😉

C’est toujours la même musHIC, les mots qui se terminent en ique deviennent HIC et s’alambHIC entre eux et tentent de faire une histoire brHIC à Brac.

Chez SoizHIC et DominHIC quand arrive le 21 juin, c’est le HIC.

Ils avaient enfilé de jolies tunHIC pour faire la fête, mais pas facile de garder la rythmHIC.

Les deux amis ont bien essayé de manger des ChocapHIC. Complètement utopHIC cette histoire ! ne voilà-t-il pas qu’ils sont devenus allergHIC ! du chocolat, maléfHIC et pas diététHIC.

Allons, ils ne vont pas se gâcher cette journée dynamHic.

Quand est arrivé l’ami ErHIC, l’as des mathématHIC, ils ont cru que tout allait s’arranger, mais ce fut encore plus catastrophHIC. Pourtant, c’était un as pas de pHIC mais il était un peu magHIC.

Il a mis la musHIC et le voilà qui se déchaîne sur de l’AérobHIC. Personne n’a compris pourquoi une invasion de moustHIC est arrivée, peut-être qu’ils n’aimaient pas cette MusHIC. Vite vite l’anti-moustHIC pour pas que ça pHIC.

Tu ne me crois pas et pourtant c’est véridHIC. Même qu’à la clinHIC d’à côté, ce fut la panHIC. Ils tentaient de s’en débarrasser avec des élastHIC, que c’était comHIC !

ErHIC a éteint la musHic et s’est mis à chanter. Du coup, les crayons bHIC se sont mis à danser. SoizHIC n’en revenait pas, quelle drôle de fête. Elle ne savait même pas qu’elle avait autant de crayons ! Heureusement, qu’ils n’étaient pas colérHIC. C’est vrai qu’ErHIC a le cHIC pour mettre l’ambiance, il est éclectHIC celui-là ! D’accord, c’était un peu cacophonHIC, ce n’était pas le roi de la bureautHIC et pourtant tous ces mots en HIC qui s’agglutinaient pour faire une histoire ! Que vient faire ici l’alambHIC ? c’est un peu bordelHIc ! Et voilà le style calligrapHIC qui s’en mêle ! bucolHIC c’est mieux. Ah non pas alcoolHIC, c’est la fête de la musHIC quand même !

Le réchauffement climatHic pas besoin d’en parler ici, même s’il a sa place vu qu’il se termine en HIC ! Qu’ai-je encore en boutHIC ? comment ça, ça se complHIC ?

Allons plutôt danser, c’est la fête de la musHIC  avec ErHIc, SoizHIC et DominHIC.

FolklorHIC cette histoire !

Bonne fête de la musique 🎶🎶 HIC !

À très vite…

Va et Vient n°13

Bonjour toi 😉

Déjà un mois de passé et me revoilà avec une nouvelle invitée pour ce Va et Vient n°13 dont le thème est L’invention d’un hasard.

Dans la lignée des « Vases communicants », ce Va-et-Vient reprend le même schéma de communication, à savoir un échange entre personnes qui écrivent un texte (avec ou sans illustration) sur le blog d’une autre. Ce jeu littéraire paraît tous les premiers vendredis du mois. 

J’ai ainsi le plaisir d’accueillir Amelie Gressier qui publiera ma contribution La passion de Julie sur son blog Plume dans la main ici.

Voici sa participation 👇

Bien sûr qu’il y a d’autres participations que tu peux aller découvrir, ainsi Dominique Hasselmann du blog Métronomiques ici partage avec Marie-Christine Grimard du blog Promenades ailleurs ici, Dominique Autrou du blog La distance au personnage ici partage avec Jérôme Decoux du blog Carnets Paresseux ici .

Toutes les participations sont les bienvenues pour le prochain Va et Vient dont le thème est L’absence imprévue. Il sera publié le premier vendredi du mois de Juin, soit le 7.

Merci Amélie d’être passée chez moi, j’ai été ravie de t’accueillir.

À très vite…

Va et Vient 12

Bonjour toi 😉

Me revoilà avec ce nouvel exercice auquel j’avais participé le mois dernier sur le thème Invalides que tu peux retrouver ici ou ici . Celui-ci sera publié dans la rubrique Défis-Challenges que tu trouveras dans le menu déroulant de l’Accueil.

Dans la lignée des célèbres Vases communicants, le jeu littéraire intitulé Va-et-vient consiste en un échange entre deux auteurs qui écrivent un texte, illustré ou non, sur le blog de l’autre. Il paraît tous les premiers vendredis du mois. Le thème de ce numéro 12 est Complicités

Ce mois-ci, j’ai le plaisir d’accueillir ici, mon complice d’un jour 😁Jérôme Decoux (carnets paresseux), qui publie ma contribution Complice pour toujours sur son blog https://carnetsparesseux.wordpress.com/.

Voici donc son texte avec sa propre illustration qui soi-dit en passant, j’aime beaucoup 😊.

Là-haut, un grand soleil jaune dispense ombre et lumière sans même y penser. Trois nuages glissent mollement, faute de mieux à faire.

Autour, il y a les champs, brun, vert tendre, vert pale, jaune foin selon ce qu’il y pousse. Entre les champs, passent des chemins terreux. Et encore la forêt, sombre et épaisse et pleine de mystère et de champignons.

Au milieu, les quatre murs jaunes qui cernent la cour de la ferme. Là, chacun vit sa vie. Pataud dort, et rien ne le réveille que ses rêves. L’autre chien, celui qu’on appelle Olibrius, mais aussi tout simplement Le Chien et parfois Radar, non pas parce qu’il repère tout ce qui se passe mais à cause de ses incessants va-et-vient entre les quatre murs de la cour, comme un palindrome qui aurait la langue qui pend, l’autre chien , donc, fait justement un de ces va-et-vient qui lui valent son surnom.  

Quoi d’autre ?

Trois poules picorent la poussière. Les canards collent leur pattes palmiformes à la vase de la mare.  

Le dindon ? il lorgne les tournesols à travers le grillage du jardin.

Et puis quoi plus ? Les poussins ? Ils pioutent.

Et pourtant.

Egoïstes, indifférents, voraces, paresseux. Et pourquoi pas ? Qui leur demande d’être altruistes, généreux, bienveillants ou quoi que ce soit d’autre ? Pas la fermière, qui fait ses trucs de fermière, en coulant de temps en temps un drôle de regard vers l’eau de la fontaine.

Et pourtant. S’ils n’étaient pas là, qui d’autres songeraient, sans même vraiment y penser, à une forme lourde et haute qui sortirait de la forêt sombre et trotte à long galop chaloupé par les champs jusqu’aux murs de la ferme ? Chacun y ajoute sa pièce, son morceau du gros patchwork inconnu. Et comment autrement ? Poules, canards, poussins, et même les deux chiens, tout seuls, ils sont trop petits, chacun, pour fabriquer une apparition pareille. Et sans modèle : c’est pas la Saskatchewan, ici !

Bien malin qui pourrait dire qui fait quoi : Radar, qu’on dit aussi Olibrius, les larges bois biscornus qu’on croit qu’ils cognent contre la porte close du porche ? Alors la haute bosse peulue dont la seule ombre remplirait la cour, c’est Pataud qui l’imagine.

Les poules sans sans-cesser de picpiquer du bec à ras-du-sol, on parierait qu’elles en tiennent pour les sabots cornus qui lèvent la poussière jaune.  

Les canards ? eux, ce sera le long brâme enroué qui fait trembler les tuiles rouges en haut des murs jaunes ; pas si différent de leurs coinquements, à si peu de chose près.

Le dindon ? Même absenté devant la lente danse ondulante des géraniums anémiés derrière le grillage, il participe. Les jarrets durs comme des branches, les grands yeux si doux, le mufle large et un rien baveux… oui, ça pourrait bien être bien sa contribution.

Qu’est-ce qu’ils apportent, les poussins, pioutant à pioute-que-tu-piouteras ? Pas la peine de savoir quoi, suffit de pas croire que sans eux les autres y arriverait, à parfaire l’orignal qu’ils rêvent tous.

Et la fermière ? Elle laisse faire ? Pire – ou mieux – elle y prête la main, sans rien en montrer, à sa façon de fermière. Est-ce qu’elle n’est pas entre les mêmes quatre murs jaunes, bordés des mêmes champs vert pâle et tendre, sous le même ciel nu où glisse le soleil, la lune et trois nuages. Paresseuse ? ça, non, puisque fermière. Alors, égoïste, indifférente ? Peut-être bien. Pourquoi pas ? Mais aussi – surtout – , complice de ces complices à la poursuite leur rêve général.

© Jérôme Decoux

Tu trouveras les autres échanges sur les blogs respectifs de :

M.-C. Grimard (promenades en ailleurs) : https://mariechristinegrimard.wordpress.com/ avec Marlen Sauvage (les ateliers du déluge) : https://les-ateliers-du-deluge.com/

Dominique Autrou (la distance au personnage) : https://ladistanceaupersonnage.fr/ avec Dominique Hasselmann (métronomiques) : https://hadominique75.wordpress.com/

Nicolas Bleusher (l’atelier) : https://nicolasbleusher.wordpress.com/ avec Amélie Gressier (plume dans la main) : https://plumedanslamain.wordpress.com/

Pour le prochain Va et Vient qui portera le n°13 et sera publié le premier vendredi du mois de mai, deux propositions : l’invention d’un hasard ou la phrase de Kerouac J’étais assez saoul pour accepter n’importe quoi.

Bonne lecture et n’hésite pas à aller découvrir les autres textes.

Merci Jérôme d’être venu faire un tour chez moi 😉

À très vite…

Une histoire sortie du tirage de dès

Bonjour toi 😉

Mots à placer : Cochon à la broche, diable, maison, carafe, coffre, bateau, puits, homme à la lanterne, funambule.

La fête au village

C’était la fête au village comme chaque année. Sur la place décorée pour l’occasion, de longues tables étaient installées. Les fenêtres des maisons qui l’entouraient étaient ouvertes et le parfum du cochon qui rôtissait à la broche depuis tôt le matin, embaumait les cuisines.

Chacun apportait sa vaisselle et ses nappes sorties des coffres qui renfermaient des trésors d’antan. De belles carafes attendaient qu’on les remplisse de vin et en l’honneur de ce banquet, le puits qui trônait au centre avait fait peau neuve. Sa margelle poncée et nettoyée accueillait aujourd’hui de grandes jardinières de géraniums.

Cette année, le comité des fêtes s’était démené pour  distribuer du bonheur et de la joie dans les yeux des enfants. Il avait décidé que les habitants devaient se costumer. C’est pourquoi on pouvait voir déambuler au milieu des tables, un homme avec une lanterne qui ressemblait étrangement à un nain du conte de Blanche-Neige. Un diable rouge tournait autour des braises et un marin cherchait désespérément son bateau. Un fil était tendu entre deux réverbères. Un funambule s’y entrainait avant le spectacle prévu dans la soirée.

Gageons que la fête sera belle et que chacun en gardera un souvenir inoubliable.

© Isabelle-Marie d’Angèle (mars 2024).

À très vite…

Une histoire sortie du tirage de dès

Bonjour toi 😉

Nouveau tirage 👇

Texte à créer avec les mots château, appareil photo, sac, singe, lasso, tête de morts, loup, bécher, hache.

Urbex

Megan, adepte de l’urbex et globe-trotteuse dans l’âme ne partait jamais sans son appareil photo pendu à son cou.

Avec Rémi, ils s’étaient donné rendez-vous devant le château, prestige du petit village.Grâce à lui, l’été, des groupes débarquaient d’un bus pour le visiter.

Rémi l’ayant rejointe, les sacs à dos remisés dans le coffre de la vieille 4L, ils se mirent en route, lui au volant.

Ils avaient repéré à quelques kilomètres de là, une bâtisse en ruines. Quand ils descendirent du véhicule, ils remarquèrent aussitôt le panneau représentant une tête de mort. Ils se concertèrent du regard et après quelques hésitations, ils entrèrent dans une pièce qui devait servir de laboratoire. Sur un vieux plan de travail, des béchers les narguaient. Ils avaient gardé un liquide noirâtre dans leur fond. Sans aucun doute, les personnes qui travaillaient là devaient s’adonner à des expériences sur des animaux, à en croire les photos de petits singes ressemblant à des capucins, accrochés sur des portes. Une en particulier retint leur attention, le regard de la petite bête semblait leur demander de l’aide.

Écœurés et toute bonne humeur envolée, ils firent demi-tour. Leur virée tournait au cauchemar. Ils remontèrent dans la vielle 4L, mais un homme sur la route se mit en travers et leur fit signe. Il tenait un lasso et une hache dépassait de son sac accroché à son épaule. Intrigué, Rémi baissa la vitre.

— C’est interdit d’aller là-bas. Vous avez eu la frousse hein ? Je le vois dans vos yeux. C’est connu comme le loup blanc qu’il se passait des trucs bizarres là-dedans, mais… je suis sûr que si vous y retourniez maintenant, vous ne verriez plus la même chose.

Il éclata de rire et continua son chemin.

Rémi regarda son amie. Ni une ni deux, ils firent demi-tour. La pièce était telle qu’il l’avait vue auparavant. Ils entendirent alors l’éclat de rire de l’homme.

Ils prirent leurs jambes à leur cou et sans demander leurs restes reprirent la 4 L et foncèrent aussi vite qu’elle le pouvait.

© Isabelle-Marie d’Angèle (février 2024)

À très vite…

Une histoire sortie du tirage de dés

Bonjour toi 😉

Je lance les dès du jeu Story Cubes.

Je raconte l’histoire 😉.

À très vite…

Agenda Ironique – De l’autre côté du miroir

Bonjour toi 😉

C’est chez Toutlopera que ça se passe ou de l’autre côté du miroir avec quelques contraintes : une pincée de coriandre et de poudre de perlimpinpin. Ah oui, si je pouvais ajouter un oxymore ce serait sympa 😉.

Voici donc mon texte pour cet agenda ironique du mois de juin.

Un miroir facétieux

Il était une fois
Ça s’effritait sur les doigts
Une pincée de coriandre. 
Elle aimait bien Alexandre
Miss Coriandre !

Alexandre, lui, aimait le miroir
Il le regardait tous les soirs.
Flatté d’être ainsi admiré
Celui-ci décida de s’illuminer.

Ah non, s’exclama Coriandre
J’imagine déjà l’esclandre !
Ce vieux fou va proposer
À Alexandre de le traverser.

Cela s’était déjà produit
Ça avait mal fini.
Miroir cassé, 
Alexandre blessé.

Coriandre prit les devants
Pas question que l’enfant
Pleure toute la nuit
Elle aurait mal pour lui. 

Coriandre appela Perlimpinpin
Son copain malin.
Avec sa poudre il aidera le miroir
Il n’y verra que du feu ce lascar,
Il croira enfin
Qu’il est assez malin
Pour faire aller de l’autre côté
Le gamin les doigts dans le nez.

Alexandre s’approcha tout près
Du miroir à le toucher. 
Qui était ce petit géant
Qui souriait de toutes ces dents ? 
La bouche collée 
Sur le miroir glacé
Il se sentit aspiré
De l’autre côté. 

Coriandre cria ô scandale
Parti sans ses sandales
Ce chenapan allait se faire mal.
Il y a plus grave
Pensa le copain Perlimpinpin
Il aura beau être brave
Et appeler jusqu’à demain
Sans ma poudre magique
Il ne pourra pas c’est logique,
Retraverser le miroir
Prépare ton mouchoir. 

Miss Coriandre affolée
Se mit à gesticuler.
Calme-toi poudre piquante
tu es vraiment énervante !
L’apostropha le miroir
Star d’un soir, 
Tu me crois si abruti
Que je n’ai rien compris ?
Ton protégé pourra retraverser
Grâce à mon cadre illuminé. 
Collez-vous à moi
En un claquement de doigts
Vous le rejoindrez
Votre protégé. 

Aussitôt dit aussitôt fait
Les deux poudres collées
S’effritèrent à jamais
Personne ne sut alors de l’autre côté 
Du miroir ce qu’il y avait. 

© Isabelle-Marie d’Angèle (Juin 2023)

Pour découvrir les autres textes, va donc faire un tour ici.

À très vite…

Jeux d’écriture

Bonjour toi 😉

Je te mets la musique du moment ainsi nous sommes connectés 🎶

C’est le jour de l’atelier d’écriture chez Marie ici et voici la consigne à laquelle je me suis attelée 😊 : Je vous invite à écrire un texte avec 5 mots commençants par “par” et les mots suivants : allié, hémisphère, impact, taxi, héliotrope, chance, envol, affirmatif, créole.

le parapluie rouge à pois blancs

Il était une fois un parapluie, rouge à pois blancs (pas noirs, parce qu’on aurait pu le prendre pour une coccinelle) qui s’ennuyait, accroché au paravent de la chambre de Lou parce qu’il faisait toujours soleil comme on dit dans le midi.

– Ne te plains pas se lamenta le parasol, je sors tous les jours et regarde mes couleurs, elles sont toutes passées à force de rester pendant des heures en plein cagnard.

Décidément, la vie était mal faite. Entre l’un qui ne pouvait pas respirer le bon air et l’autre qui était souvent en promenade.

Le parapluie se tortilla dans tous les sens et finit par tomber au sol. Il se redressa et s’ébroua. Il avança en clopinant vers la fenêtre et constata que le ciel était plus nuageux que d’habitude.

– Tu sais quoi ? Cache-toi, aujourd’hui c’est moi qui te remplace. Pour une fois, nous serons alliés au lieu d’être rival.

– Affirmatif, répondit en riant son acolyte et il rampa jusque sous l’armoire où il se glissa.

Lou entra en trombe dans sa chambre. Elle avait appelé un taxi, pas question d’être en retard. Elle saisit sa liste de courses et murmura :

– D’abord la parapharmacie, j’ai besoin de crème solaire.

Un tantinet maniaque, elle ramassa le parapluie sur lequel, elle avait failli marcher. Elle voulut le raccrocher à sa place, mais il se contorsionna et gémit :

– J’ai envie de sortir moi aussi. S’il te plait, fais-moi prendre l’air !

Cartésienne au possible, Lou se massa le front. La musique du voisin vint alors parasiter ses idées. Elle devait être fatiguée ou c’était encore un tour de son cerveau. Quel hémisphère déjà la guidait en premier ? Son prof lui avait dit, mais elle n’avait pas écouté. Pas de chance !

Elle chercha son parasol. Le pauvre, avec l’impact des rayons du soleil dardé sur lui, il avait perdu sa belle couleur rouge.

– Il est sous ton lit, il m’a laissé sa place pour aujourd’hui. Te souviens-tu de Mary Poppins ? Je te propose de prendre ton envol avec moi. Ouvre la fenêtre, accroche-toi à mon manche, n’aie pas peur il est solide, et je t’emmène avec moi. Nous passerons dans le jardin au-dessus des massifs que tu aimes, comme celui des héliotropes et des roses.

– Et ma parapharmacie ?

Lou secoua la tête. Elle parlait à son parapluie.

– Je t’y déposerai, je serai discret. Il y a le parc derrière, tu pourras arriver délicatement sur le banc et t’y asseoir comme si de rien n’était.

Comme si un parapluie avec une nana accrochée à son manche pouvait faire discret ! pourtant, elle répondit :

– Après tout pourquoi pas ?

Un regard dans le miroir, un coup de peigne pour discipliner sa chevelure, un trait de khôl, un soupçon de rose à lèvres et ses créoles aux oreilles pour accentuer son côté fille des îles et elle empoigna son parapluie rouge et blancs.

– Ouvre la fenêtre, je ne sais pas le faire.

– Mais oui bien sûr, j’oubliais tu n’es qu’un parapluie.

Pourtant, elle s’exécuta. Au pire, elle se réveillerait dans son lit et elle penserait que c’était un drôle de rêve, au mieux… Elle n’en crut pas ses yeux quand ses pieds décolèrent.

© Isabelle-Marie d’Angèle (octobre 2022)

Et pour terminer en musique, celle qui passe sur mon flow 🎶

À très vite…